1 L’ensemble
de ce chapitre est bâti sur l’enquête-procès Les actes étant transcrits
en annexe, nous ne redonnerons que très ponctuellement les données en
note.
2 « unos cañutos de venenos y varillas
de canelo de flechar por arte del Diablo… », « y que para flechar mojan las
varillas coloradas de canelo… »
{tr. p. 10}.
3 Voir
{tr. p. 10 et tr. p. 11}.
4 « sale la brujería al modo de una
chispa y al que le da lo derriba… »
{tr. p. 5}.
5 Le Sens du mal,
Paris, Éditions des archives contemporaines, 1984, publié sous la
direction de M. Augé
et de C. Herzlich,
analyse en profondeur quelques cas.
6 Sur
fête, boisson et politique dans le région au xvie siècle,
voir León Solís
L., « Fiestas, borracheras y política en la Araucanía, durante la
segunda mitad del siglo XVI », Crónicas del terruño,
Mendoza, no 2,
1997, p. 7-17.
7 « vivían entre ellos y eran amigos
y centinelas de españoles »
{tr. p. 38}.
8 « desesperó […] y se fue a
ahorcar »
{tr. p. 79}.
9 « … que antes para ser hombre
grande le importaba hacer aquello. »
{tr. p. 76}.
10 Ne
possédant aucune donnée sur les herbes en question, nous ne sommes
pas en mesure de savoir si elles avaient ou non des pouvoirs
particuliers, hallucinogènes ou autres.
11 L’approche
des anthropologues argentins C. Briones de Lanata et
M.Á. Olivera,
« Che kimín: Un abordaje a la cosmo-logica mapuche », Runa,
Buenos Aires, n° 15, 1985, p. 43-81, est tout particulièrement
intéressante car elle replace le dualisme des Araucans-Mapuches dans
une quadripartition dans laquelle les oppositions terme à terme
laissent la place à des positions relatives (plus que… moins que).
Sur des questions analogues on lira avec profit A. Molinié,
« Herméneutiques Sauvages de deux rites réputés chrétiens (Les
Andes, La Mancha) », L’Homme,
no 142,
1997, p. 33-48.
12 « Mangin, al igual que Calfucura,
poseía fama de mago. Calfucura dicen, tenía una piedra – meteorito, o Cherrufe en mapuche
– que decía la verdad ; Mangin por
su parte, usaba de las artes ocultas con mucha habilidad. »,
Bengoa
J., Historia del pueblo
mapuche, siglo XIX y XX,
Santiago, Ediciones SUR, 1985, p. 85.
13 Schindler
H., « Pillán 3 », Actas de
lengua y literatura mapuche,
no 3,
1989, p. 198 et Acerca de la
Espiritualidad Mapuche,
München, Martin Meidenbauer, 2006, p. 11-67.
14 Augusta
Félix J. de, Diccionario
Araucano (Mapuche-Español, Español-Mapuche),
Santiago, Ed. Cerro Manquehue, 1996 (1916).
15 Erize
E., Diccionario comentado.
Mapuche-Español (Araucano pehuenche pampa picunche rancülche
huilliche,
Buenos Aires, Cuadernos de Sur, 1960. La logique de transmission des
patronymes araucan-mapuches demeure assez énigmatique, elle suit
parfois la ligne patrilinéaire mais pas toujours et certains des
noms semblent le fruit d’un choix. Pour un état de la question, voir
Foerster R., « Acerca de los nombres de las personas (üy) entre los
Mapuches. Otra vuelta de tuerca », Revista de Anthropología,
no 21,
2010, p. 81-110.
16 « y al que le da muere » {tr.
p. 10}.
17 Sur
ce point nous divergeons de la lecture G. Boccara,
selon lequel « … les machis jouent un rôle capital en tant que
maîtres des grottes… », Guerre et ethnogenèse mapuche
dans le Chili colonial. L’invention du soi,
Paris, L’Harmattan, 1998, p. 13. Rôle capital effectivement, mais
non pas en tant que maîtres des grottes.
18 Vision
dichotomique entre machi et kalku est véhiculée par l’ethnologie
classique, voir par exemple Faron
L. C., Hawks of the sun.
Mapuche morality and its ritual attributes,
Pittsburgh, University of Pittsburgh Press, 1964.
19 Voir
{tr. p. 89}.
20 Ovalle
A. de, Histórica Relación del
Reyno de Chile y de las misiones, y ministerios que ejercita en él
la Compañía de Jesús,
Santiago, Inst. de Literatura chilena, 1969 (1646), p. 41,
mentionnait le cas d’une femme chamane au milieu du xviie siècle.
Dans l’enquête-procès il est également question de machis des deux
sexes.
21 Cette
femme chamane était à la fois une des épouses du père de la victime
ensorcelée, ce qui indiquerait que la guérison pouvait se pratiquer
dans l’entourage familial proche, en l’occurrence il n’y a toutefois
pas de lien de consanguinité.
22 « Y que tenía ánimo en esta
declaración de no condenarlo porque le tiene grande miedo al dicho
Nuaguelquirque por ser hechicero afamado, y que mató a un cuñado
suyo llamado Niculante »
{tr. p. 120}.
23 « muchas cosas de valentía »
{tr. p. 36}.
24 Rosales
D. de, Historia general de
Chile. Flandes indiano,
v.1, Santiago, Ed. Andrés Bello, 1989 (1674), p. 155-156.
25 León solís
L., « La corona española y las guerras intestinas entre los indios
de Araucanía, Patagonia y las pampas, 1760-1806 », Nueva Historia : Revista de
Historia de Chile,
Londres, no 5,
1982, p. 31-67 et « Conflictos de poder y guerras tribales en
araucanía y las pampas : la batalla de Tromén (1774) », Historia,
U. Católica de Chile, n° 29, 1995/1996, p. 185-233.
26 Pour
les distinctions entre adversaires et ennemis voir la série de
quatre volumes intitulés La
Vengeance,
Paris, Éditions Cujas, 1981/1986, publiés sous la direction de R.
Verdier,
Y. Thomas
et G. Courtois.
27 Ceci
traverse en filigrane l’enquête-procès et se trouve fortement mis
en avant dans le document à décharge que le gouverneur fait
imprimer à Madrid : Tomás Marín de Poveda, « Que habiendo sido su principal
cuidado, desde que tomó posesión de aquellos puestos… »,
HA 17280, BN, Madrid, 26 p.
28 Il
s’agirait de l’hiver au sens très large, elle aurait eu lieu au
mois de mars, donc plutôt au début de l’automne dans l’hémisphère
sud.
29 Cette
interprétation emprunte des pistes de réflexion ouvertes par M.
Detienne
et son équipe, Comparer
l’incomparable,
Paris, Éditions du Seuil, 2000.
30 Outre
les chroniqueurs jésuites, signalons un anonyme sur le soulèvement
de 1655, plus bref mais d’une puissance comparable au procès
transcrit en annexe, voir Obregón Iturra
J., « Les araucans du Chili au milieu du xviie siècle
selon un manuscrit anonyme », Journal de la Société des
Américanistes,
Paris, LXXVII, 1991, p. 157-172.
31 Rosales,
op. cit.,
1989, t. 1 p. 142 et t. 2 p. 1154-1155.
32 Rosales,
op. cit.,
1989, t. 1, p. 4.
33 Il
s’agit plus précisément de « venenos y encantos »
(empoisonnements et enchantements), sans que l’on ait pu
déterminer de quel poison il aurait pu s’agir.
34 Pour
une description de l’ethnologie classique voir Titiev
M., Araucanian culture in
transition,
Ann Arbor, University of Michigan Press, 1951, p. 129 et suiv. ou
Faron
L.C., Los Mapuches, su
estructura social,
México, Inst. Indigenista Interamericano, 1969 (1961), p. 243 et
suiv.
35 Dillehay
T., op. cit.,
2011.
36 « y que no llevaban más que un
nudo con que iban atados para que en corriendo la flecha y
volviendo a manos de los que las repartieron, dar los nudos
disponiendo el día señalado en que se habían de alzar todos con
los que las hubiesen recibido. »
Ingaipil {tr. p. 41}.
37 Voir
schéma no 10.
38 Pour
Cuingue, l’incertitude sur l’emplacement demeure, voir note
associée à {tr. p. 90}.
39 À l’est
des Andes dans les années soixante les nancanes étaient décrits
comme intervenant dans les rituels en tant qu’auxiliaires des
chamanes, Casamiquela
R., Estudio del Nillatún y
la religión araucana,
Bahía Blanca, Inst. de Humanidades U.N.S, 1964, p. 46 et
p. 109.
40 « ¿ Dónde está el toque que
tuvieron tus antepasados para defender la tierra ? »
{tr. p. 40}. On trouve parfois toque
et parfois toqui.
41 Zavala
J. M., Les indiens mapuche du
Chili. Dynamiques inter-ethniques et stratégie de
résistance,
xviiie siècle,
Paris, L’Harmattan, 2000, p. 209-226.
42 « que aunque los ahorcasen e
hiciesen pedazos, no lo revelarían (el secreto) »
{tr. p. 42}. Ce n’était simplement une expression imagée, « hacer pedazos »
ou « hacer cuartos »
était une peine judiciaire amplement répandue à l’époque dans le
monde hispanique, elle consistait à couper en quatre le corps des
condamnés et à exposer le corps ainsi démembré.
43 Une
incertitude demeure sur le moment auquel Pichunan aurait été
« vendu ».
44 Voir
Boccara G., op. cit.,
1998. L’auteur a utilisé certains éléments de l’enquête-procès dans
ses analyses notamment sur la symbolique des couleurs.
45 « que misa ni misa, oremos un trago
y oremos otro trago, y esa es tu misa, y nunca brindáis a los que
están allí, ni al maestre de campo », Ms. 28/02/1690, Quiroga,
AGI, Chile 129, fo 10.
46 Lors
de la première mouture de ce travail nous n’avions pas connaissance
de White
R., Le middle ground.
Indiens, empires et républiques dans la région des grands lacs,
1650-1815,
Toulouse, Anacharsis, 2009 (1991). Il est flagrant que par bien des
aspects ce que nous appelons l’entre-deux s’approche du middle ground.
Nonobstant, la violence du processus en jeu nous semble davantage
mise en avant par notre éclairage, probablement plus attentif aux
dimensions conflictuelles, sans négliger pour autant les
accommodements et terrains d’entente entre les deux mondes.