La perception du changement de capitale, depuis une ville abandonnée, cidade de goiás (années 1930)1
p. 163-176
Texte intégral
Considérations initiales
1L’album de photographies sur la construction de la ville de Goiânia (Álbum de Fotografias sobre o Planejamento e Construção da Cidade de Goiânia, 1935), offert par le gouverneur de l’État de Goiás, Pedro Ludovico Teixeira, au président de la République, Getúlio Vargas, illustre, avec une étonnante clarté, la richesse des discours liés au transfert de la capitale de l’État. Les photos jaunies de Cidade de Goiás se cachaient derrière la grandeur de la moderne Goiânia (encore en travaux). Celle qui était autrefois la Vila Boa était présentée comme si elle avait été figée dans le temps, parsemée de résidus ruraux – des rues non pavées, des chevaux et des charrettes qui déambulaient dans les espaces publics – tendant à prouver qu’elle n’était pas sortie des siècles passés. Goiânia, bien au contraire, était présentée comme une icône de modernité, à travers son architecture sans une touche d’Histoire, sa piste d’atterrissage avec un avion de la compagnie VASP, des rues pavées et, entre autres, des promenades publiques rectilignes bordées d’arbres verdoyants.
2L’image d’un sertão identifié aux retards et pesanteurs de l’univers rural collait à la peau de la ville de Goiás, contrairement à Goiânia, porte vers un monde moderne et urbain. Devant un tel album, les yeux du président brillaient d’espoir, constatant qu’il suffisait d’un peu d’audace pour défier l’impossible. Les études historiographiques emboitent même le pas aux discours politiques, multipliant les études sur le gouverneur et médecin Pedro Ludovico Teixeira, qui aurait guéri l’État de Goiás de son anémie historique, ainsi que sur les plans d’urbanisme de Goiânia, dessinés par Attílio Correia Lima et Armando de Godoy. À l’inverse, ce n’est qu’à la fin des années 1990 que surgissent des travaux comme ceux de Gomide (1999), qui a étudié l’ancienne capitale sur la période 1930-1978, à partir d’images dichotomiques : d’un côté celle du retard et de la dégradation et de l’autre celle de la préservation et du berceau de la culture de Goiás. Son étude se penchait sur la construction d’un discours patrimonial, où l’on qualifie la ville de Goiás d’historique, encore dans l’effervescence du transfert. Dans le même genre, on trouve également les recherches de Delgado (2005), qui traite de l’invention de Goiás en tant que patrimoine national et mondial, soutenue par l’action de groupes de la communauté locale. Ainsi, la majorité de ces études représentent l’euphorie des vainqueurs ou, en tout cas, de ceux qui croyaient au progrès proclamé avec la nouvelle capitale, et rares sont les mentions sur les clameurs des sceptiques et des habitants destitués de l’ancien noyau urbain, si ce n’est celles des auteurs cités ci-dessus.
3Cependant, les opposants au gouverneur ainsi que ceux qui s’inquiétaient de la fragile situation de l’État, se sont manifestés dans les journaux locaux, en en faisant des sources premières pour la perception de leurs ressentiments. Ces sources se présentent sous forme de récit évoquant les aspects matériels de la ville détrônée, l’indignation de ceux qui y vivaient encore, le discrédit du nouveau projet du gouverneur, la confiance en la parole de Ludovico quand il disait qu’il ne les oublierait pas, et l’exaltation de la culture et des traditions de la Vila Boa comme un appel à son brio face à tout ce vide.
4Dans ce contexte, le présent article ne prétend pas donner la parole à un personnage unique, mais comprendre l’ensemble des manifestations véhiculées par la presse, par le corps éditorial des journaux ou des habitants de la ville, explicites dans leurs déclarations et leurs attitudes. Comme l’a écrit Sandra Pesavento (2006, p. 161), « la sensibilité s’exprime comme une forme de réaction des sens, à travers des émotions de sensation, transmise par le contact entre l’individu et la réalité ». Dans le cas qui nous intéresse, la réalité, c’est la perte du statut de capitale de Goiás et tout ce qui y est lié. La donnée objective du transfert induit un ensemble de sentiments qui ne peuvent être révélés que par l’étude des sources adéquates qu’ici nous trouvons principalement dans les journaux.
La ville de Goiás : la modernité étouffée
5La ruralisation de la population de Goiás après le déclin de l’exploitation minière a déjà été longuement étudiée, tout comme la constatation que ce phénomène est allé de pair avec tout le processus d’occupation et d’urbanisation du territoire jusqu’au xxe siècle. Le caractère complémentaire de l’urbain et du rural dans l’occupation territoriale de Goiás démystifie la vision de l’historiographie traditionnelle, en ne faisant ressortir que son côté civilisateur ou urbain. De cette manière, au début du xxe siècle, la capitale de Goiás portait encore des marques du passé tout en vivant dans un présent marqué par la ruralité et par l’absence de connexions avec l’économie nationale.
6Les expressions de cette complémentarité peuvent être observées dans la morphologie de la ville et de ses édifices, mais également dans ses pratiques politiques. La ville de Goiás était un noyau urbain qui prenait forme à partir de ses racines portugaises – des rues sinueuses et adaptées à la topographie, des maisons collées les unes aux autres dans une homogénéité continue, et des églises et bâtiments officiels remarquables par leurs dimensions, sans oublier la simplicité et la lenteur du rythme d’une vie basée sur des relations avec le milieu rural.
7De la même manière, le pouvoir politique se fondait sur le rôle de la ville en tant que centre administratif, pour tenter de résister au renforcement des oligarchies agricoles qui s’y faisaient représenter. Dans les années 1930 la ville jouait de son retard pour dénoncer le pouvoir néfaste des oligarchies despotes. À cette époque-là, lorsqu’il a pris ses fonctions au gouvernement de Goiás, le médecin Pedro Ludovico Teixeira a assimilé le discours moderne de Vargas et entrepris une campagne en faveur d’une nouvelle capitale pour l’État. Comme le dit Chaul (1997, p. 149) :
« Pour les journalistes des années 30, la modernité c’était le progrès de l’État, par le biais du développement de l’économie, de la politique, de la société et de la culture régionales. […] la représentation de la modernité s’oppose au passé qu’incarnait la décadence et le retard de Goiás tout au long de son histoire. »
8Ce but a été atteint en 1937, avec le transfert définitif de la capitale de Goiás à Goiânia, symbole de la modernité et du progrès dans l’État du Goiás.
9À partir de ce moment-là, c’est Goiânia qui passe sous les projecteurs, et Goiás subit une forme d’ostracisme. Finalement, cette modernité que l’on espérait tant, arrivait par la voie des chemins de fer, et se matérialisait sous les traits d’une ville aux rues larges et bordées d’arbres, et de constructions art déco. L’asphalte était venu remplacer la pierre, la brique avait pris la place de l’adobe, et la voiture avait remisé le cheval aux écuries.
10Malgré la présence du passé et l’ombre de l’avenir, la ville de Goiás faisait preuve de synchronie et d’appartenance à l’aube de ce nouveau siècle, grâce à des exemples architectoniques éclectiques, quoi que très épurés ; des interventions dans l’infrastructure urbaine – comme l’installation de l’électricité et la canalisation des eaux ; l’existence de complexes urbains tels que le marché public (1857), le cimetière (1859), la bibliothèque (1864), et bien d’autres ; la circulation d’idées et de produits, rendue possible par les journaux et le commerce… Dans ce sens, par exemple, la création du département de l’Hygiène de l’État du Goiás en 1909 prouvait les préoccupations des administrateurs quant à la salubrité publique et à la mise à jour des actions locales. Cependant, ces attitudes administratives étaient amoindries par le rôle inexpressif de Goiás au sein de la fédération brésilienne. Au cours des années de la création de Goiânia, les journaux mettaient en lumière les investissements et les travaux entrepris par la ville, exposant les attitudes de la municipalité en opposition à la celles du gouvernement de l’État. Ainsi la revue O Social évoque-t-elle dans sa livraison du 16 février 1934 (n° XXIII), l’approvisionnement en eau du marché public grâce à l’électricité, l’installation en dehors de la ville des abattoirs et la construction de trois nouveaux quartiers pour les pauvres. Le 4 mars, Voz do Povo (4 mars, 1934, n° 319) signale que
« la phase de transformations de notre capitale connaît d’ores et déjà, grâce à son actuel maire, le colonel Joaquim da Cunha Bastos, une activité incessante qui attire l’attention de tous. À peine terminés des travaux d’importance que l’on en commence d’autres, le tout dans une agitation fébrile que l’on observe que dans les grands centres. Ainsi, en peu de jours, nous avons déjà réglé l’agrandissement et le nivellement de la Place de la Mairie, la construction du quai frontalier, l’agrandissement de la rue Carioca, le comblage de la rampe près du Ponte Nova, les réparations de la Marechal Abrantes, l’embellissement et la pose des pavés sur la place du Palácio et nous finissons en ce moment même les pavés de la place du Rosário, sans parler de tous ceux qu’il serait trop d’énumérer ici ».
11Cette valorisation des potentialités urbaines était incarnée par la figure du maire – dont le titre de colonel marquait son statut de grand propriétaire terrien. Contemporains des actions concernant la nouvelle capitale, les journaux soulignaient certains indices de vie moderne dans l’ancienne Vila Boa, comme l’ouverture de nouveaux bars, hôtels, et commerces, proclamant l’avancée vers le progrès. La publicité de l’hôtel Portugal, publiée par le journal Cidade de Goyaz (n° 75), du 10 de mars 1940, annonçait l’eau courante dans toutes les chambres, proposait des boissons nationales et étrangères, ainsi que la mise à disposition d’un grand frigidaire pour ses hôtes.
12On remarque que la publicité pour l’hôtel de Goiás s’étendait même à l’utilisation de l’édifice et de ses avantages, et s’insérait dans le discours de modernité et de progrès que l’on devine dans la lutte entre l’homme et la nature. Pour la ville de Goiás, la modernité se voit dans de petits détails, tels que l’approvisionnement en eau ou la mise à disposition d’un réfrigérateur qui répondaient, bien que de manière très précaire, à la modernisation du lieu.
13Alors que la nouvelle capitale était toujours en construction, la ville prochainement abandonnée révélait les petits détails de sa vie culturelle, comme la programmation des cinémas et l’ouverture de nouveaux bars qui diffusaient la joie parmi les habitants, comme nous le montrent les annonces suivantes :
« Cine Theatro Goyano
Cette élégante maison de divertissement vous propose aujourd’hui le formidable film de METRO
“SUZAN LENOX”
Avec la sublime Greta Garbo et Clark Gable, un artiste cher à la scène de Goiás »
(Cidade de Goiaz, 19 juin 1938, n° 1).
« Casa de Milton
Goiás avance indiscutablement. Et rapidement.
De nouvelles constructions sont entreprises, on inaugure des commerces et des industries, le progrès arrive pour de vrai. Maintenant, c’est au tour de Milton da Rocha Lima de construire, dans le centre-ville, un bel édifice pour y installer sa grande maison de commerce »
(Cidade de Goiaz, 19 juin 1938, n° 1).
14Outre la Casa de Milton, on inaugurait aussi le Bar e Sorveteria Central, ce qui donnait une touche chic à la ville, avec ses « salons des murmures », à la « clientèle sélectionnée », offrant une « ambiance confortable et moderne » (Cidade de Goiaz, 19 juin 1938, n° 1). À l’instar des travaux urbains, ces nouveautés indiquaient la tentative de rapprochement entre l’ancienne capitale et les plans de modernisation entrepris par le gouvernement de l’État.
15Une telle publicité était complétée par des articles qui insistaient sur la noblesse de caractère des habitants de Vila Boa, corroborant l’idée de la résistance de la vie urbaine. Loin d’une défaite, c’est une résurrection qui se matérialisait dans les travaux de rénovation des maisons, le dynamisme du commerce, l’intensité de la vie culturelle…
« Ce sursaut de vie et de travail motivant qui se fait remarquer dans toutes les branches de l’activité humaine de la ville de Goiás constitue, aujourd’hui, pour nous, un motif de fierté à marquer d’une pierre blanche.
Loin des perspectives sombres et désarmantes que l’on nous annonçait, notre existence, notre ville, est en pleine résurrection, magnifique d’énergies…
En tout, on observe une palpitation de foi qui renaît […]. Sur les places paysagées, dans les cafés, les cinémas, dans .la rue, on remarque tout de suite cette ébullition caractéristique des villes qui progressent, signe de joie, de travail, et de civilisation humaine. On ouvre de nouveau bars, qui rendent plus heureuse la physionomie de la terre des Caboclos. […] L’amour et l’optimisme de notre peuple sur lesquels se fonde la vie de la ville, ont radicalement démenti les conclusions hâtives de ceux qui nous annonçaient l’anéantissement et la décadence de notre Vila Boa. Elle est ici, debout et bien vivante, les épaules droites, revigorée par des siècles de tradition digne et pleine d’honneur ! » (Cidade de Goiaz, 19 juin 1938, n° 1).
16Mais ce discours, témoignant d’un désir d’adaptation de la ville de Goiás aux exigences de la modernité, a peu à peu cédé la place à un discours de résistance, face aux dénégations que les défenseurs de Goiânia ne cessaient d’avancer.
Promesses pour l’avenir : les premières années de changement
Goyaz
Marie Joseph
« J’ai visité des villes laïques,
Que l’art, sans cesse, rend magnifiques ;
J’ai vu leurs temples, leurs tours, et leurs campaniles ;
Et les résidences somptueuses de leur roi ;
Paris – ville Lumière dont la splendeur
En fait le centre du monde pour les nouveaux-venus
Aujourd’hui et pour toujours ; Rome, où le Seigneur
A offert des trésors éphémères…
J’ai vu Londres, sous sa brume ! J’ai vu Berlin,
Florence… J’ai vu le Pont des Soupirs,
Stockholm, Madrid… et, enfin,
J’ai vu la belle Goiás à qui Mère Nature
A fait don d’une telle beauté.
Oui ! De toutes, c’est Goiás ma préférée »
(Voz do Povo, 2 juin 1933, n° 281).
17Comparer la ville de Goiás à d’autres villes animées du monde, c’était exalter la gloire de ses habitants. Le journal le savait bien, et grâce à Marie Joseph – ou peut-être Maria José – la ville de Goiás pouvait côtoyer les villes de Paris, Berlin et même Florence. L’objectif, c’était évidemment de renforcer l’estime de soi de la population, après l’irrévocable décision de Pedro Ludovico. Ce poème était le point de départ de la bataille entre partisans et opposants du transfert.
18D’un côté, l’État et ses défenseurs s’employaient à étouffer l’effervescence qui entourait ce transfert, offrant des alternatives à la ville, tout en réclamant le soutien de tous. Le récit du gouverneur Pedro Ludovico, daté de 1932, soulignait l’impossibilité d’adapter ce noyau urbain aux temps modernes. Les difficultés d’intégration de cette ville dans le monde moderne, insertion que l’on espérait tant, étaient dues à sa position géographique et à son site, qui empêchait tout approvisionnement en eau, l’établissement des liens avec les autres centres grâce au transport ferroviaire, l’assainissement des habitations et des rues, le tout défavorisé par le climat – entre autre (Correio Official, 12 décembre 1933, s. n.). Ces allégations signalaient clairement l’impossibilité pour la ville de Goiás d’assumer la centralité exigée par les nouvelles métropoles, qui ne variaient pas des arguments utilisés pour le transfert de la capitale du Minas Gerais qui, pour leur part, renvoyaient à la pensée saint-simonienne (Lepetit, 2001).
19Cependant, le discours de Ludovico était accompagné d’autres qui proposaient le dépassement des difficultés de la ville existante. Dans ce but, il proposait la formation d’un bataillon militaire, l’encouragement du commerce grâce au fleuve Araguaia, l’extension de la ligne ferroviaire, la création d’autoroutes, et l’incitation à l’accueil de nouveaux colons, comme nous le démontre l’article suivant :
« Idée opportune
Dans l’élan de son idée de déplacer le siège du Gouvernement vers une ville moderne et construite dans ce but, M. Pedro Ludovico souhaite tenir la promesse solennelle qu’il a faite à la vieille Vila Boa, où lui-même et les autres grands de cette terre se sont enracinés.
Cette promesse, c’est de laisser ici quelques étincelles de progrès, ou au moins un signe de vie et de projet » (Voz do Povo, 16 avril 1933, n° 277).
20Au milieu de ces manifestations de soutien et de conviction en un avenir meilleur, en surgissent d’autres plus négatives qui annoncent l’échec du transfert. Les journaux de l’opposition faisaient la propagande de la chute du gouvernement et de la poisse qui s’abattrait sur Goiânia. En 1934, le journal dirigé par Alfredo Nasser de la « Colligação Goiana » – un groupe anti-transfert qui réunissait le Parti libérateur et le Parti démocrate –, a commencé sa campagne contre le transfert de la capitale avec un article, supposément écrit par une femme, qui affirmait croire en l’abandon de la ville après le transfert :
« Suite aux brillants articles publiés au sein de la “Colligação” démontrant avec une implacable réalité la situation de ruine à laquelle a été réduite Vila Boa, écrire encore sur ce sujet serait superflu. Nous devons donc sans cesse revenir à elle, afin que ses habitants comprennent bien que voter en faveur du gouvernement c’est vouloir sa propre ruine et voir nos maisons recouvertes de liserons […]. Villa Boa, la petite ville qui a charmé le pionnier ne sera plus un jour, avec le transfert, qu’une poignée de ruine » (A Colligação, 30 septembre 1934, n° 6).
21On remarque que la persuasion passe par le vote et que l’image invoquée est celle de la ruine. En tant que telle, « elle évoque un passé glorieux et la décadence de toute chose [mais] peut donner lieu à un sentiment subtilement crépusculaire » (Carena, 1984, p. 107). Par le biais de ces paroles, l’auteure laisse transparaître la certitude d’un avenir sombre pour la ville, car les ruines – aussi bien personnelles que matérielles – marquaient l’Histoire dans le paysage, et mettaient en évidence le caractère transitoire de tout, et même de cet espoir-là. On a conféré au pionnier un amour pour cette petite ville, que ne s’y était arrêté que parce qu’il avait trouvé de l’or, et il en était reparti quand les filons s’étaient épuisés. Mais du métissage colonisateur et agriculteur elle ne dit pas un mot, car ce serait en faire incomber la responsabilité à celui qui détone avec la modernité. Le pionnier, pour sa part, apportait dans ses bagages l’enthousiasme du courage et de la découverte ni nécessaire au progrès.
22Dans la veine des attaques à l’encontre du transfert, le journal A Colligação publiait en gros caractères des titres tels que « LES 2 458 MILLIONS NE SERONT PAS ATTRIBUÉS AU PROLONGEMENT DES CHEMINS DE FER DE GOIÁS MAIS BIEN A UNE DÉVIATION DE BULHÕES A CAMPINAS ! » (A Colligação, 30 septembre 1934, n° 6). Et le numéro suivant (4 octobre 1934, n° 7) dénonçait les altérations conséquentes sur le parcours de la voie de chemin de fer, qui privilégiait la nouvelle capitale au détriment de l’ancienne. Peu de temps après apparaissent les revendications pour l’augmentation des salaires des fonctionnaires du gouvernement mutés « de force » dans la nouvelle capitale (A Colligação, 13 octobre 1935, n° 42). Pour d’autres, tous ces investissements opaques dans la ville pionnière allaient causer sa destruction. Les discours exprimaient la rancœur et le ressentiment face à cette situation et ils proclamaient : « Voter pour les candidats du PSR aux prochaines sélections, c’est signer l’arrêt de mort de la ville de Goiás » (A Colligação, 10 novembre 1935, n° 45) :
« Contre la destruction de Vila Boa
Un projet de loi octroyant des faveurs aux travailleurs résidant dans cette capitale et souhaitant déménager à Goiânia a été présenté à l’Assemblée législative.
Défendant les intérêts de la ville de Goiás, qui a tellement souffert de la campagne de transfert, les députés Jacy de Assis et Alfredo Nasser, ont rejeté le projet devant la Commission de Justice, en formulant le vœu suivant : que l’un des motifs de la lutte contre le transfert de la capitale […] soit l’abandon de la ville de Goiás, condamnée à la stagnation, sans mesures de protection et de garantie de sa survie et de son progrès.
[…] Ce projet n’a aucune finalité sociale, et sans aucune démonstration de sympathie quant à la cause des travailleurs ; sa finalité, c’est d’étouffer les dernières étincelles d’énergie de la ville, abandonnée en faveur du projet de transfert, séparée, même, de ses propres travailleurs » (A Colligação, 10 novembre 1935, n° 45).
23Au cours du mois suivant, à partir du départ de Goiás de Pedro Ludovico, le même journal a changé la visée de ses attaques, et les plaintes quant à la destruction de l’ancien noyau urbain se sont muées en discrédit à l’encontre de Goiânia. Des élans de frustration proclamaient la dissolution de Goiânia avant même sa concrétisation : « Que le peuple se tranquillise ! Le transfert du siège de l’exécutif n’est qu’une tentative qui échouera come toutes les autres ! » (A Colligação, 8 décembre 1935, n° 47). Et d’ajouter que « de manière tout à fait inattendue, sans même dire au revoir à ses amis les plus intimes, Pedro Ludovico Teixeira a quitté cette capitale pour Goiânia, emportant avec lui le siège du pouvoir exécutif » (A Colligação, 8 décembre 1935, n° 47). De fait, Pedro Ludovico a déménagé dans un petit embryon urbain (Campinas) aux alentours du site que l’architecte délimitait avec un os de nandou (Mello, 2006). Cette décision assurait le processus de transfert, car elle déplaçait l’administration de l’État avant même la conclusion des travaux de la nouvelle capitale. Elle certifiait également l’abandon de l’ancienne Vila Boa, générant le ressentiment de ceux qui restaient et de ceux qui étaient partis contre leur gré. Souvent, le ressentiment se manifestait par le biais de l’ironie. Dans un article intitulé « Fazendo cidades2 », dans la veine d’Aladdin, « sans sa lampe », selon les dires du journal, on comparait Ludovico à Napoléon et Goiânia à New York.
« Le gouvernement de l’État a décidé d’hiberner dans les environs de Campinas, où, apparemment, il va construire une ville.
Napoléon Bonaparte est entré dans l’Histoire comme le plus terrible fabricant de rois que le monde ait jamais connu.
[…] Pour le gouvernement de Goiás, “le petit caporal3”, c’est le café des mineurs. Les actuels dirigeants de l’État entreront dans l’Histoire comme les plus grands “faiseurs” de villes que ce coin du monde ait jamais connu.
Il est évident que la mentalité rétrograde de certains sujets décatis fanfaronnaient qu’il était impossible de construire, avec un budget impressionnant de 6 mille millions, une nouvelle New York dans le territoire de Campinas.
C’est possible ! […] Et bien ! Il n’y a donc aucun tatou qui puisse construire cette petite ville » (A Colligação, 19 décembre 1935, n° 48).
24Après avoir ironisé sur le projet de construction de la nouvelle métropole, l’opposition sacralise sa destruction, même si cela ne représente que deux bâtiments. En trois ans, aux yeux des détracteurs, les choses avaient très peu évolué à Goiânia, ce qui nourrissait évidemment le rêve de l’échec et du retour à la ville de Goiás.
« La ville de Campinas est aujourd’hui par décret considérée comme la banlieue des deux bâtiments de la nouvelle capitale. Le gouvernement souhaite ainsi justifier la permanence des répartitions dans le vieux et délabré quartier du territoire de José Rodrigues. Tentative inutile ! Le peuple sait déjà que la construction de la métropole est un échec. Goiânia, ce n’est rien de plus que deux bâtiments. L’exécutif va donc s’installer temporairement à Campinas. Ensuite, il rentrera au nid, dans cette bonne vieille Vila Boa » (A Colligação, 4 janvier 1936, n° 49).
25Ces impressions étaient surtout perceptibles dans le discours de ceux qui étaient restés et qui avaient été destitués du pouvoir. Outre l’amertume et l’abandon, les « survivants » essayaient de trouver une porte de sortie, qui avait déjà été suggérée, mais à laquelle on n’avait toujours pas travaillé. À partir du constat de l’irréversibilité de la situation avec la concrétisation de la nouvelle capitale, Goiânia, les habitants de Vila Boa se sont accrochés à leur tradition et entrevu la possibilité d’une renaissance.
Invoquer la tradition : la sortie digne
26Pour les habitants de la ville de Goiás, les nouvelles en provenance de Goiânia ne pouvaient en effet être pires. Contrairement à ce qu’annonçaient les journaux de l’opposition, la métropole du cerrado était enfin victorieuse. Les insistances de Ludovico portaient enfin leurs fruits et la ville avait pris corps en quelques années seulement. On était arrivé au point de non-retour. D’autres journaux avaient commencé à circuler à Goiás – et publiés à Goiânia – et diffuser le succès de l’entreprise du gouvernement. Tout comme les détracteurs y étaient allés de leur exagération concernant la construction de la ville, le Jornal Goiânia savait également mettre l’accent sur les développements de la ville récemment sortie de terre :
« Goiânia se développe jour après jour. Quinze jours ou un mois d’absence loin de l’actuelle capitale du Goiás, c’est suffisant pour constater l’intensité de notre future métropole. Des dizaines de maisons se construisent non seulement à Goiânia mais également à Campinas, et rapidement, elles seront reliées. De nombreux bus parcourent les rues, emmenant et ramenant des passagers. Le commerce croit, les rues se démultiplient, les artères se gonflent, les bars, les hôtels et les pensions s’animent, on construit des maisons par dizaines, en quinze jours, pour les travailleurs, et un palais pour la Chambre des Députés, en un mois. Telle est Goiânia – la grande métropole de l’avenir des habitants du Goiás » (Goiânia, 11 juin 1936, n° 3).
27Le journal Correio Official, autre vecteur de communication du gouvernement de l’État, déjà publié à Goiânia, en faisait également la promotion : « Le Goiás est dans une phase de progrès intensif. La nouvelle capitale de l’État est déjà un centre de civilisation » (Correio Official, 9 janvier 1937, n° 3360). Comme on le pressentait déjà, Goiânia était considérée comme la porte d’entrée du Goiás vers la modernité. Les wagons des trains annonçaient cette possibilité, mais la ville concrétisait cette intégration. Tout respirait la modernité : des constructions sans toit apparent, des travailleurs venus des quatre coins du pays, des machines qui ouvraient des rues, transportant hommes et matériaux, bref, toutes sortes de signes qui rompaient avec la morosité de ces temps d’isolement et de retards. Une époque que la ville de Goiás représentait si bien, mais qui n’intéressait déjà plus personne. Il était donc nécessaire de trouver une alternative qui garantisse sa place dans l’Histoire, même si dès lors, elle devait passer sous le joug du tourbillon de la modernité.
28Au milieu de ces attaques, et de ces louanges, on ébauchait dans la toute jeune ville des alternatives pour l’ancienne Vila Boa : l’Histoire et la tradition. Dans la publication officielle de l’État, c’est cette piste qui a été suivie, comme nous le démontre l’article de Guimarães Lima :
« Je ne connais pas Goiás. Mais je l’admire profondément, malgré tout. Je sais que c’est une ville éminemment cultivée. C’est pour cela d’ailleurs, que je m’octroie le doit de cette trilogie comparative : Paris, c’est la terre des tumultes ; Londres, la métropole de la brume ; et Goiás, la ville de l’instruction […]. Goiás et Goiânia se donnent la main vers le progrès vertigineux de la patrie d’Anhanguera. Elles se comprennent et s’estiment. Car si Goiânia est la fille du patriotisme, Goiás est celle de la tradition ! […] Effectivement, à l’instar de nos villes primitives, Goiás n’a pas été construite selon des plans d’urbanisation. Et pourtant, elle sera toujours chérie. Hier, elle a connu son apogée ; aujourd’hui, elle vit son enchanteresse tradition » (Correio Official, 24 février 1937, n° 3392).
29Pour les partisans du gouvernement, la seule possibilité pour la capitale d’autrefois, c’était de s’allier à Goiânia, ce qui ne serait possible que si elle tenait le rôle de conservatoire d’un passé dépassé. La reconnaître en tant que passé d’un autre lieu, c’était lui conférer une dignité et reconnaître son importance mais, simultanément, c’était également s’écarter du projet de la faire entrer dans la modernité. La ville de Goiás fonctionnerait donc comme un contrepoids de Goiânia : on opposait ainsi la tradition et la modernité. On observe l’adoption de ce discours par l’État, mais principalement par les habitants de la ville qui, du sentiment d’abandon généré par l’anachronisme avec les temps modernes, ont fini par nourrir la fierté de représenter les racines culturelles du Goiás. Peu à peu, les habitants de Vila Boa ont recommencé à se sentir importants et méritant la jalousie de ceux qui admiraient ce petit bout de sertão brésilien.
30À ce moment-là, en plein discours modernisateur de Vargas, la protection des villes historiques comme Ouro Preto et la création du Service du patrimoine historique et artistique national (SPHAN) ouvraient de nouveaux horizons pour les noyaux urbains coloniaux, et ne les débarquaient plus comme avant. Dans le discours moderniste brésilien initié au cours de la décennie précédente, les racines nationales étaient devenues fondamentales à la création d’une modernité propre. Dans le cas qui nous intéresse, l’Histoire et la tradition s’insèrent dans le parcours transformateur des structures sociales brésiliennes.
31À l’aube des années 1940, le journal Cidade de Goiaz signalait l’assimilation de l’ancienne Vila Boa en tant que monument et la possibilité de la relier aux activités économiques du tourisme, comme l’explique Castro Costa :
« Ville-évolution, ville-monument, ville-culture, ville-mère, voilà, Goiás est présente dans toutes les émotions civiques de notre histoire, de l’époque de la tumultueuse colonisation portugaise à celle de l’édification de Goiânia. […] Ces raisons font de Goiás un excellent centre touristique, car c’est là-bas qu’on croise le Brésilien typique de l’État […]. Je crois, avec la plus grande sincérité, que les touristes qui viennent dans l’État doivent visiter l’ancienne capitale, car après avoir ressenti les vibrations trépidantes de Goiânia et Anápolis, ils feront l’expérience avec la ville d’Anhanguera de quelque-chose dont les habitants du Goiás peuvent être très fiers […]. Pour atteindre cet objectif […], il n’y qu’une seule chose à faire : intensifier les échanges sociaux entre l’ancienne et la nouvelle capitale – deux villes qui devront avancer, à l’avenir, main dans la main » (Cidade de Goiaz, 10 mars 1940, n° 75).
32En tant que monument, la ville de Goiás est donc un lieu de mémoire et de représentation identitaire pour ses habitants. Ces idées, véhiculées par les journaux, anticipaient l’action de l’IPHAN dans la ville pionnière. À Goiás, l’IPHAN est entré en action pour la toute première fois en 1941, avec la destruction de l’église matrice de Nossa Senhora do Rosário, à Pirenópolis. À partir de la reconnaissance de son patrimoine historique et artistique, Goiás a commencé à partager des paramètres institutionnels de l’identité nationale, ce qui l’intégrait dans un cercle d’intérêts qui dépassait le simple cadre local.
33Dans le feu d’un tel discours, on reconnaît une autre anticipation expresse dans cet article : l’articulation entre la monumentalisation urbaine et le tourisme. Cette pratique était encouragée par la législation fédérale à partir de la fin des années 1960 et au début des années 1970, pour garantir la conservation des monuments désignés (Rodrigues, 2001). Pour la concrétisation de l’activité économique du tourisme à Goiás, l’article suggérait une alliance avec Goiânia et Anápolis – une ville très proche de la capitale, desservie par la voie ferrée et considérée comme un grand centre commercial régional –, ce qui indiquait une indissociabilité entre la modernité et la tradition. Pour les partisans de cette idée, le neuf ne laissait pas le vieux à la traîne, mais l’accompagnait plutôt, main dans la main.
34Cinq ans plus tard, le même journal avait toujours autant d’espoir en l’avenir de la ville remplacée. Goiânia était exaltée – « la brillante ville de Pedro Ludovico a imaginée, créée, et transformée en admirable réalité pour notre plus grande fierté » – mais l’objectif, c’était d’élever les espoirs des habitants de Vila Boa :
« Nous devons la préserver et faire en sorte que, d’heure en heure, elle se développe, prospère, et grandisse. Nous avons tout ce dont nous avons besoin. Nous avons tout ce qu’il faut pour mener une vie prospère et heureuse, et nous avons confiance, au-delà de toutes les contingences en un grand avenir et un émoi peu commun pour ces lendemains qui viennent à notre rencontre au grand galop » (Cidade de Goiaz, 28 janvier 1945, n° 259).
35Toujours dans ce même journal, il faut souligner un article du premier maire de Goiânia, Venerando de Freitas Borges, qui reconnaît la valeur de l’Histoire de l’ancienne capitale et confère son renouveau aux activités rurales, qui ont œuvré pour le commerce, et donc, pour le progrès. Borges reconnaît la ville et la campagne, la modernité et l’Histoire, l’État et la municipalité comme des opposés complémentaires dans ce processus de modernisation : « Aujourd’hui, trois ans après que l’on ait essayé d’établir la discorde entre Goiás et Goiânia – fruit de l’incompréhension – les deux villes s’unissent dans un élan fraternel commun pour élever toujours plus le nom de l’État » (Cidade de Goiaz, 28 janvier 1945, n° 259). Le maire de la nouvelle capitale affirme donc la position de Goiânia en tant qu’icône de la modernité et suggère Goiás en tant que symbole du passé, mais toutefois passible de transformations par le présent.
Observations finales
36Parcourir les journaux de l’époque permet de mieux comprendre les sensibilités d’alors à Goiás. C’était une époque de changement. Ce transfert de capitale signifiait beaucoup plus que le simple transfert du gouvernement de l’État : il entraînait implicitement le désir de nouveau en opposition à l’ancien. La morphologie d’une nouvelle ville se superposait à une autre sculptée par les siècles passés, inaugurant des structures politiques, économiques et sociales différentes de celles préexistantes. Comme tout ce qui vient déstabiliser une situation déjà implantée, la création de Goiânia a suscité de nombreuses réactions de la part de ceux qui ont été dépossédés de leur centre de pouvoir. C’était une époque de rancœur, de ressentiment et de désespoir. Les manifestations de discrédit envers Goiânia exprimaient un désir de retour au passé. La constatation de l’irréversibilité du temps suscite des sentiments de désœuvrement qui se transforment en espoir. C’était une époque de survie. Une époque d’Histoire. On créait un écho entre le nouveau et l’ancien. Le temps a passé et prouvé que l’invention de Goiás en tant que ville monument avait une raison d’être. Des décennies d’oubli ont favorisé le maintien de la morphologie urbaine et architectonique, donnant un élan aux nombreuses inventions qui se sont succédées, jusqu’à culminer par l’entrée de la ville au Patrimoine mondial de l’Humanité en 2001. La mobilisation de la société civile, motivée par les sphères gouvernementales, illustre ce dépassement d’un passé d’abandon et suggère le soutien au renouveau de la ville par le biais de sa morphologie et de ses traditions comme positionnement dans le monde contemporain. C’était une époque de mémoire. Une époque d’invention.
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Journaux
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A Colligação, 4 août 1934, n° 7.
A Colligação, 29 septembre 1935, n° 41.
A Colligação, 13 octobre 1935, n° 42.
A Colligação, 10 novembre 1935, n° 45.
A Colligação, 8 décembre 1935, n° 47.
A Colligação, 19 décembre 1935, n° 48.
A Colligação, 4 janvier 1936, n° 49.
Cidade de Goiaz, 19 juin 1938, n° 1.
Cidade de Goiaz, 10 mars 1940, n° 75.
Cidade de Goiaz, 28 janvier 1945, n° 259.
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Correio Official, 19 février 1937, n° 3370.
Correio Official, 9 janvier 1937, n° 3360.
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Voz do Povo, 4 mars 1934, n° 319.
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