Chapitre 6. L’épiscopat face à la persécution des Juifs
p. 119-131
Texte intégral
1Ce chapitre sur l’attitude de l’épiscopat face au drame juif doit être considéré comme une incise. Incise parce que la politique antisémite ne fut la préoccupation que d’une minorité de la hiérarchie essentiellement durant l’été 1942 et en 1943, au cœur de la période de l’Occupation. Incise surtout parce que l’arrière du décor du régime de Vichy – celui de l’exclusion des Juifs puis de la collaboration à l’entreprise de déportation des nazis – était loin de la scène de l’intégration derrière le Maréchal majoritairement vue par les catholiques. Cet éclairage minimal qui reprend synthétiquement des travaux plus conséquents entend surtout s’arrêter sur l’attitude du cardinal Suhard au moment de la rafle du Vel’ d’hiv’. L’archevêque de Paris – acteur historiquement marginal de ce terrible événement et également en arrière-plan dans l’épiscopat par rapport aux prélats qui ont publiquement réagi – fur au cœur de la question majeure pour la mémoire de la déportation des enfants. L’auteur, soucieux de défendre son incise méthodologique contre l’obligation de mémoire1, revendique cependant de faire de cette enquête individuelle sur l’archevêque de Paris un point central de son ouvrage.
La position hiérarchique devant l’exclusion (août 1940-printemps 1942)
2La hiérarchie catholique, à quelques exceptions près, n’a pas encouragé l’antisémitisme officiel du régime de Vichy. Elle commenta peu les deux statuts. Les évêques ne s’opposèrent pas plus aux mesures d’exclusion dont ils acceptaient l’esprit sans pour autant partager l’obsession de leurs auteurs. L’épiscopat reconnaissait bien l’existence d’une « question juive » qui se posait essentiellement par rapport à la défense de l’identité nationale. Peu de temps après les premières mesures antisémites de Vichy, Mgr Guerry, secrétaire-adjoint de l’ACA, rédigea, lors de la Conférence épiscopale de Lyon, une note de synthèse qui reconnut la nécessité de lois de protection : « Le fait de l’existence d’une communauté juive internationale, à laquelle sont rattachés les juifs de toutes les nations et qui fait que ceux-ci ne sont pas des citoyens accueillis dans un pays, mais des gens inassimilés et, semble-t-il inassimilables, peut obliger un État à [...] des mesures de protection2 ». Ce texte ne fut pas rendu public et explique en grande partie le silence devant le premier statut des Juifs du mois d’octobre 1940.
3Le cadre général, né de l’avant-guerre et naturellement dramatisé par la défaite, était très clairement celui de la défiance envers l’immigration récente fuyant la persécution : Républicains espagnols et Juifs d’Europe centrale et d’Allemagne. L’antijudaïsme chrétien séculaire se greffait sur une opinion conservatrice commune peut-être plus déterminante, serait-on tenté d’écrire. Pour approcher cette opinion, on peut partir de ce qu’écrivait L’Echo de l’Oise au moment des premières lois nazies de 1933 : « On se plaint ainsi de la sollicitude accordée aux juifs alors que l’on oublie d’« autres exilés victimes d’une ségrégation : les religieux congréganistes »3. Rapporté en 1940 et à Vichy avec un ministre de la Justice, Alibert, qui redonna un statut national aux congrégations au moment où il stigmatisait Juifs et francs-maçons, ce constat s’inversait parfaitement. Il est intéressant de remarquer que cette représentation certainement majoritaire dans l’épiscopat a été peu exprimée. Les évêques tout en se satisfaisant des modalités du nouvel unanimisme du régime de Vichy, ne saisissaient certes pas sa violence (sauf Gerlier qui tenta avec Guerry de peser en décembre 1940 sur le gouvernement pour qu’il améliore les conditions de vie dans le camp de Gurs4), mais ne voyaient pas de raison d’en rajouter. On serait ainsi en peine de trouver un seul enseignement du carême 1941 consacrant un chapitre au sujet chez les membres de la génération Pie XI. Seul l’archevêque de Chambéry, Mgr Durieux, davantage d’ailleurs par antimaçonnisme, exprima bruyamment sa satisfaction :
« En même temps s’accomplissait une tâche législative immense, « qu’aucun gouvernement antérieur n’avait osé entreprendre ». La révision des naturalisations, la loi sur l’accès à certaines professions, la dissolution des Sociétés secrètes, [...]. Et pour nous, catholiques, quelle consolation de constater que l’on pense enfin à nous rendre justice [...]. Les pires ennemis de l’Église [...] et de la France ont été réduits à l’impuissance5 ».
4Le prélat invoquait Joseph de Maistre pour cet enseignement « musclé », où seul le titre qui parlait de « générosité » tranchait avec l’air du temps. Jean-Louis Clément s’appuie au contraire sur une autre pastorale, celle de Mgr Louis à Périgueux, pour en faire le prodrome des déclarations hiérarchiques d’août et de septembre 1942. I1 faut tout de suite remarquer que le prélat cité n’intervint pas à cette époque. Mais que disait son enseignement de 1941 ?
« Notre pays a toujours été un lieu de refuge et une terre de sûreté pour les malheureux. Louis VII écrivait à Saint Thomas Becket : « c’est la coutume en France, depuis les temps les plus anciens, de nourrir et défendre ceux qui souffrent et spécialement ceux qui souffrent pour la justice. À un tel usage, si Dieu m’est en aide, il ne sera jamais dérogé, moi vivant ». Le roi est mort, mais son hospitalité continue. Que ne fera-t-elle pas en faveur de compatriotes éprouvés6 ? ».
5Le titre – « La charité fraternelle » – détonnait en effet dans cet océan de mandements coloré par les thèmes de la Révolution nationale. Convient-il pour autant d’étendre aux Juifs la sollicitude exprimée par l’évêque ? Sa lettre pastorale se situait dans un cadre précis : il ne s’agissait pas de réfugiés étrangers, mais bien de « compatriotes », c’est-à-dire les Alsaciens (dont 7 000 Juifs) et Lorrains nombreux en ce début 1941, dans ce département refuge de la Dordogne. L’intervention de l’évêque de Périgueux perdait ainsi de sa singularité dans cet épiscopat français et dans son milieu nourricier catholique qui ont montré beaucoup de sollicitude pour cette population. Davantage que sur Louis, il faudrait s’appuyer sur son métropolitain de Bordeaux, Feltin, pour repérer l’expression des premières réticences épiscopales sur le sort réservé aux Juifs, dans une intervention qui n’avait pas la solennité d’une lettre pastorale de carême. Le 2 février 1941, un groupe d’ingénieurs et de patrons du diocèse put ainsi entendre leur archevêque sur ce thème, si du moins ce dernier a suivi son brouillon dont la ponctuation a été volontairement respectée :
« Est-ce que tout est à approuver dans œuvre du Maréchal
- un regret
- L’Église n’a pas nié l’existence d’une question juive – question économique et financière – mais elle a toujours condamné l’antisémitisme
- Elle se souvient que le peuple juif est le peuple élu de Dieu
- Elle l’a toujours défendu contre les injustices dont il fut l’objet – toujours prié ».
6À ce stade de l’exposé, les auditeurs durent en effet prier, fête de Chandeleur oblige, pour la conversion du peuple « aveugle » et « perfide » qui ne reconnaissait pas la « lumière » du Christ. En faisant abstraction des stéréotypes de l’antijudaïsme et de ceux propres à la conversion, il faut reconnaître la fidélité du prélat à l’enseignement de Pie XI sur la reconnaissance du peuple élu, trop rapidement oublié par le reste de l’épiscopat français au début de cette décennie nouvelle. Au contact de la communauté juive bordelaise, Feltin restait plus encore marqué par le souvenir de la communauté des tranchées. Un épisode en particulier lui est toujours resté en mémoire : brancardier, il avait frôlé la mort en tentant d’aller rechercher par-delà les lignes un soldat blessé de son régiment qu’il n’avait pu sauver. Ce poilu était juif et s’appelait Aaron Lévy. Le terme de « regret » dans son discours de février 1941 venait cependant signifier les limites d’une prise de conscience qui ne fut plus formulée par la suite, certainement en raison du profond loyalisme du prélat à l’égard du régime.
7Le second statut des Juifs de juin 1941 avait été précédé par l’imprécation antisémite d’un prélat d’ancienne garde et maurrassien, Mgr Caillot à Grenoble, qui s’était mis dans le ton du commissaire général aux Questions juives, Xavier Vallat, en s’en prenant publiquement « aux métèques, dont les Juifs offraient le spécimen le plus marqué, sinon le plus gros contingent7 ». D’ailleurs, au moment du second statut, il faut bien constater un frémissement d’adhésion dans la génération hiérarchique nommée après 1926. Certes, il est possible de remarquer que si chez ces évêques l’antisémitisme était implicite et se diluait dans une critique large des influences néfastes, il n’en signifiait pas moins un soutien à la politique d’exclusion du régime. Cet extrait – « Et déjà se dessine le visage d’une France plus belle, guérie des plaies qui étaient souvent l’œuvre des étrangers8 » – qui ne détonnait guère dans le flot commun des imprécations, se distinguait tout de même par le fait que son auteur – Mgr Delay – était l’évêque d’une cité, Marseille, dont l’ouverture sur le monde était la raison d’être depuis sa création. Son voisin de Valence, Pic, tint un discours comparable, lors de la messe du 14 juillet 1941 :
« La France ! Elle n’était bientôt plus elle-même, mais le domaine de l’étranger. À force de vouloir être la terre hospitalière, elle finissait par devenir la collectrice de tous les poisons [...]. Hospitalière aux autres, notre France devenait inhospitalière aux meilleurs de ses fils et à elle-même. [...] On n’osera plus parler, à l’étranger et chez nous, de la France pourrie. [...] Ce ne sera plus la finance qui sera reine9 ».
8Le prélat fut amené à poursuivre publiquement sa démonstration, quelques mois plus tard, en mai 1942, lors de la fête patriotique de Jeanne d’Arc. Devant une assistance essentiellement composée de légionnaires, il exprima sa solidarité d’ancien combattant avec les Juifs de France : « Et je suis prêt toujours, quand il s’agit de la Patrie, à mettre la main dans celle des fils de Calvin et même dans celle des fils d’Israël, parce que c’est encore du sang français qui coule dans les veines du grand nombre, comme l’ont montré les récentes guerres10 ». Le propos, qui se félicitait toutefois de la « fraternité nouvelle » du régime de Vichy, était courageux car les mots d’ordre de la Légion étaient loin de souligner cette légitimité intégratrice du judaïsme français. Mais il laissait naturellement de côté les Juifs étrangers. On comprend ainsi mieux pourquoi Mgr Pic, pourtant ému et fortement impliqué dans le sauvetage humanitaire jusqu’à faire d’un Juif son propre secrétaire11, n’a pas parlé en août et septembre 1942, après l’« évacuation » de la population étrangère des camps de transit.
Suhard et la rafle du Vel’ d’hiv’
9Michèle Cointet attribue la responsabilité de l’absence de réaction publique de l’ACA de zone occupée, après les rafles de juillet 1942, au cardinal Liénart12. Le lecteur de la seule biographie publiée jusqu’à présent sur le cardinal Suhard par Jean Vinatier peut quant à lui découvrir la transcription d’un entretien entre Otto Abetz et l’archevêque de Paris au moment de la rafle du Vel’ d’hiv’. Ce dernier y insistait auprès de l’ambassadeur nazi pour que les enfants ne fussent pas séparés de leurs parents, lors des arrestations13. Il existe un trop grand décalage entre le rôle mineur perçu par l’historienne et celui de négociateur signalé par le biographe, d’autant que René Bousquet est également cité dans l’ouvrage de ce dernier14. Comment le nom du Secrétaire général à la Police de Vichy est-il parvenu à être associé à celui du prélat ?
10En mai 1939, Bousquet fut nommé sous-préfet de Vitry-le-François, dans l’archidiocèse de Reims encore administré par Emmanuel Suhard. Le contact s’établit entre le radical bon teint et le prélat traditionnel. Les temps n’étaient-ils pas à l’entente et le fonctionnaire ne savait-il pas séduire ? Une confiance réciproque – on pourrait même parler de profonde amitié – s’installa entre eux. Les itinéraires des deux hommes se croisèrent de nouveau à Paris, en avril 1942, lorsque le préfet régional de Reims devint, dans le sillage du retour de Laval, le responsable que l’on connaît. Le lien avec Suhard ne tient pas de la spéculation intellectuelle. Si le chercheur doit se méfier de sa propre griserie – et il convient de reconnaître qu’il y a toujours un vrai risque de mise en scène quand il découvre une rencontre aussi symbolique –, il ne peut alors que présenter les matériaux qui établissent son argumentation.
11L’entretien accordé en novembre 1959 par Bousquet au dominicain Humbert Bouëssé pour la préparation de la biographie de Suhard – finalement avortée mais dont les notes ont été utilisées par Jean Vinatier – servira de fil rouge. Très lié au prélat (notamment en raison du soutien qu’il lui procura ainsi qu’à sa femme et à son fils au moment de l’épuration) et soucieux de participer par son témoignage à l’œuvre édifiante de celui qu’il considérait comme un « second père15 », Bousquet n’en restait pas moins habile pour défendre avant tout son action personnelle. Il ne s’agissait pas tant d’un réflexe de peur – il occupait alors la présidence de la Banque d’Indochine et, dans son bureau du Boulevard Haussmann, l’ancien haut fonctionnaire était encore loin de la procédure d’accusation pour complicité de crime contre l’humanité. Mais onze ans après son jugement par la Haute Cour de Justice et en sachant que l’entretien pouvait déboucher sur une publication, il ne lui semblait pas vain de mettre en avant justement son humanité et son rôle de conseiller du prince de l’Église contre les menées des Allemands. Dès avril 1942, Suhard apparut dans la sphère de ses relations parisiennes : « Je me suis entouré de quelques conseils, dont le cardinal », affirmait-il dans cet entretien. Ce lien prit un tour tragique. Le premier jour de la rafle du Vel’ d’hiv’, le 16 juillet à 16 heures précisément, Bousquet était en effet dans le bureau de l’archevêque de Paris. Le père Bouëssé a retranscrit en style direct et sans indication chronologique les confidences de Suhard sur l’objet de cette discussion :
« Un jour le préfet de police, M. Bousquet, vint me demander conseil. Il disait ne savoir que faire. Les Allemands avaient donné l’ordre de parquer les enfants des juifs en vue de les déporter. Fallait-il refuser de se prêter à une aussi abjecte prescription ou l’exécuter avec le maximum de délicatesse ? Je répondis : « Ce n’est pas de mon ressort. Mais il me semble grave de conséquences d’exécuter cet ordre, car c’est s’exposer à coup sûr à voir les Allemands exécuter eux-mêmes ce dessein dans les deux zones et alors la France se montrerait soumise à la police de l’occupant. Cela paraîtrait une abdication. On ne respecte que les forts. D’autre part, exécuter les ordres avec humanité serait encore secourir les pauvres victimes »16 ».
12Bouëssé recueillit les confidences du cardinal sur son entrevue du 16 avec Bousquet, le 12 septembre de la même année. Témoin de première main, le religieux était-il un historien de toute confiance ? La complexité de l’affaire, l’altération du temps (ses recherches dataient de la fin des années cinquante) ont pu l’égarer. Surtout, le seul examen de sa retranscription de l’entretien convainc sans peine de son manque de rigueur. Car, enfin, cette confidence de Suhard, n’est-ce pas du Bousquet dans le texte, le meilleur résumé et, bien sûr, une caution personnelle, pour une action et une logique de collaboration administrative ? Était-ce en effet un prélat qui pouvait avancer que la police française devait elle-même montrer l’exemple, pour ne pas perdre la face devant les Allemands ? Paradoxalement, c’est cette substitution malencontreuse qui donne sa crédibilité au texte. Le dominicain a parfaitement retranscrit la logique d’autonomisation policière obtenue par Bousquet après ses négociations avec Oberg17. Il est temps d’en arriver au document connu de Suhard en cette journée tragique du 16 juillet, à savoir la lettre adressée à Laval :
« Vivement affecté par les drames familiaux qui accompagneraient les déportations des juifs, je viens vous faire connaître mon émotion et mon inquiétude. Si ces bruits étaient fondés, je vous demanderais instamment de tout mettre en œuvre pour éviter ce qui blesserait beaucoup d’âmes et y mettrait, peut-être pour de longues années, une amertume peut-être irréparable18 ».
13Pour une lettre privée, on peut évidemment être surpris des précautions : le « peut-être » et surtout l’emploi du conditionnel venant souligner l’atténuation d’une réalité pourtant offerte aux yeux de tous les Parisiens. Ce temps ne fut-il pas celui imposé par Bousquet qui est parvenu à canaliser l’indignation du prélat devant les scènes déchirantes de séparation ? Deux indices prouvent cette influence. En premier lieu, la lettre était adressée à Laval et non à Pétain, traditionnel destinataire des requêtes humanitaires de l’épiscopat. D’autre part, le texte envoyé au chef du gouvernement ne prend réellement tout son sens que lorsqu’on connaît sa première mouture : « Le Cardinal Archevêque de Paris [...] prie le gouvernement français de faire connaître aux Autorités allemandes son émotion douloureuse et son inquiétude19 ». Dépouillée de son objet, la lettre ne semblait plus avoir grande portée. Pourquoi Suhard eût-il sollicité de Laval une action sur les Allemands (la première mouture) qu’il savait désormais effective grâce aux confidences du Secrétaire à la police ?
14Sans connaître la nature de ces informations, il faut évoquer la position de Laval sur le sujet. Lors des négociations avec les Allemands sur l’organisation des rafles, la question des enfants soulevée par lui dès le 4 juillet n’avait pas été tranchée. Le 10, lors du Conseil de cabinet, le chef du gouvernement avait préconisé la déportation des enfants de zone sud et affirmé son désintérêt pour ceux de zone occupée. La position des chefs de la police allemande en France (Knochen, Oberg) était quant à elle de confier les enfants de la rafle à l’UGIF, mais la décision finale appartenait à Eichmann à Berlin. L’opinion publique – qui était le seul élément intéressant pour Laval – réagissant sur les séparations familiales lors des rafles de zone nord, le chef du gouvernement pressa les Allemands de trouver une solution. C’est dans ce contexte que Suhard, très certainement encouragé par Bousquet, rencontra Abetz dans la période du 20 juillet, et non comme l’écrivit Jean Vinatier avant le 16 juillet :
« Informé par un de ses conseillers [Bousquet], le cardinal Suhard avait rencontré quelques jours plus tôt Otto Abetz et l’avait mis en garde : il était inadmissible de séparer les enfants des familles. « Je n’aime pas les Juifs, répliqua l’ambassadeur, mais je respecte leurs enfants. – Si vous faisiez une chose pareille, on en parlerait encore dans cinquante ans, dans cent ans »20 ».
15À la fin du mois de juillet, Suhard rencontra personnellement Laval à Paris. Il est intéressant de noter que cet entretien est rapporté par une source allemande. Laval s’était en effet confié à Hagen, lors de son entretien du 3 août, sur l’attitude de l’archevêque de Paris. Le chef SS reproduit ainsi les phrases du chef du gouvernement français :
« [Laval] dit avoir eu un entretien avec le Cardinal Suhard sur la façon actuelle de traiter le problème juif. Il avait trouvé auprès de lui une compréhension exceptionnelle. Au cours de cet entretien, on avait surtout parlé de l’affirmation largement répandue, selon laquelle les enfants avaient été séparés de leurs parents juifs21 ».
16Dans ces terribles négociations, on peut penser que le prélat a apporté involontairement sa caution morale et servi ainsi de rouage à une politique française allant au-devant de celle des Allemands. Il semble juste de parler avec Suhard de manipulation consciente. C’est en effet de son propre chef, au nom des valeurs chrétiennes de l’indissolubilité des liens familiaux qu’il agit ainsi, mais il ne fait aucun doute que Bousquet, comme Laval, se sont satisfaits, et ont donc joué, de la collaboration du prélat trop séduit par les hommes de Vichy. Il paraît certain que l’archevêque de Paris croyait au tragique décor de l’illusion Laval telle qu’elle pouvait lui être rapportée – « Pour les juifs apatrides [...] les Allemands constituaient un État israélite et c’est sur ce futur État qu’ils dirigeaient les juifs qu’ils arrêtaient22 » –, car autrement, comment expliquer cet acharnement à ne pas vouloir séparer enfants et parents ? Son journal personnel ne fait pas état d’une préoccupation plus large que le prisme familial pour le sort réservé aux Juifs durant ces dates. Le jésuite Jean Villain, alors proche conseiller du cardinal, livra à Bouëssé un témoignage en ce sens :
« Pour éviter ses protestations, le gouvernement lui avait envoyé le Secrétaire d’État à la police (son nom m’échappe) ; je vis le Cardinal quelques jours après ; comme je réprouvais vivement les rafles en cours, il me répondit à peu près ceci : « Le secrétaire d’État m’a expliqué que nous n’avions pas à nous émouvoir de ces arrestations, car 90 % des personnes arrêtées sont des indésirables. » Venant de lui, un tel sophisme me fit de la peine ; je n’eus pas de peine à lui en montrer la complète fausseté ; il fut assez gêné et passa à un autre sujet23 ».
17Suhard n’en reçut pas moins l’estime des autorités juives dépassées avec lesquelles il était en lien depuis 1941 et qui se raccrochaient à toutes les bouées de sauvetage. Il s’entretint ainsi à l’archevêché dès le 19 juillet, avec André Baur, responsable de l’UGIF pour la zone occupée, et avec son oncle, le grand rabbin de Paris, Julien Weill, le 6 août. Le sort des enfants parqués au Vélodrome d’hiver, puis dans les camps du Loiret, fut bien au centre de ses préoccupations. Simone Loucheur, une assistante sociale des Équipes de Volontaires œuvrant à Beaune-La-Rolande, fut ainsi souvent reçue par l’archevêque durant le mois d’août 1942. L’archevêque de Paris est également intervenu auprès du préfet régional d’Orléans – Maurane – pour atténuer un tant soit peu les horribles conditions sanitaires des camps. Le rôle de charité de l’Ordinaire de Paris s’arrêta cependant au droit canon, lorsqu’en septembre 1942 il sanctionna pour l’exemple deux vicaires qui avaient falsifié des actes de baptême dans le but de sauver des enfants juifs ; et surtout fit connaître cette décision à tous les desservants de son diocèse :
« Deux ecclésiastiques viennent de se laisser entraîner à falsifier des actes de baptême. Aucune considération ne saurait légitimer une contravention aussi flagrante aux lois de la morale privée et publique. [...] L’un de ces prêtres a été privé de son titre de premier vicaire honoraire, un vicaire auxiliaire a été relevé de ses fonctions. [...] ces pénibles mesures n’ont d’autre but que de sauvegarder l’honneur de notre clergé24 ».
18La rafle du Vel’d’hiv’ et plus spécifiquement le sort des enfants – séparés de leurs parents puis déportés – furent au centre de la cérémonie du samedi après-midi 21 juillet 1945 au Parc des Princes, ce vélodrome d’été, marquée par la présence du président du Conseil national de la Résistance, Louis Saillant, et organisée par le Comité d’entente des associations de défense des victimes de l’oppression. Sans avoir l’impact de la grande manifestation contemporaine religieuse de Chaillot, réunissant selon La Croix 150 000 personnes autour de 200 déportés politiques en tenue de bagnard25, la cérémonie était remarquable pour deux raisons. D’une part, elle constituait une première étape – discrète mais réelle – dans cette longue catharsis de la nation française sur le martyre juif. Éclipsée par le procès Pétain, la cérémonie soulignait pourtant la responsabilité de ce dernier puisqu’elle entendait commémorer l’anniversaire de la première législation anti-juive. D’autre part, elle associait les représentants de la hiérarchie catholique reconnue pour sa résistance morale, dans une des rares manifestations patriotiques de la Libération où l’ensemble de l’épiscopat paraissait être respecté. Pour l’archevêque de Paris contesté, cette invitation était bienvenue. Toujours méfiant à l’égard des Résistants, le prélat l’accueillit avec circonspection. Les encouragements de Mgr Piguet, de ses proches, le chanoine Lancrenon et l’abbé Le Sourd, et du député Gaston Tessier – « La lettre du Cardinal pourrait être une occasion de mentionner discrètement certaines interventions de l’autorité catholique, qui ont été ignorées [...]26 » – l’incitèrent à rédiger le mot attendu :
« J’ai voulu, vous le savez, les aider autant que je le pouvais à se défendre contre l’injustice et la violence. [...] je me suis efforcé de mettre en lieu sûr le plus grand nombre possible d’enfants et de faire porter secours aux malheureux internés du Vel’d’hiv’, dans les camps de Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Drancy.
Je n’hésite donc pas aujourd’hui à renouveler la protestation que je faisais entendre aux autorités officielles dès le 16 juillet en mon nom personnel, puis le 22 [au nom de l’ACA]27 ».
19Le rappel de l’action humanitaire était concevable comme le demandait Gaston Tessier, mais que penser de celui de la réaction officielle ? Le fait de rendre public un acte en son temps secret ne constituait-il pas par contraste une tentative d’enfouissement des jeunes disparus des camps ? Quelques jours après la cérémonie du Parc des Princes, Mgr Suhard recevait une lettre de Bousquet. Détenu à Fresnes, ce dernier y écrivait son indignation devant son incarcération – « Je demanderai simplement si [...], on estime juste et équitable d’ajouter à un an de déportation, une détention plus longue encore dans une prison française ». Il voulait surtout remercier l’archevêque de Paris de sa bienveillance pour avoir sollicité les visites de Simone Loucheur à Fresnes, accueilli sa femme et aidé son fils à trouver un établissement scolaire. Cet enfant, objet de toute l’attention de l’ancien Secrétaire général à la police : « Grâce à vous, me voici maintenant tout à fait rassuré sur l’avenir immédiat de mon petit [...]. La vie a déjà été bien rude et bien ingrate pour cet enfant qui a connu si jeune l’inquiétude morale et la souffrance. Je sais avec quelle impatience il attend le retour de son papa28 ».
Les protestations de l’été 1942
20La chronologie de l’été 1942, reprise cette fois-ci dans une perspective d’évaluation collective, a été marquée en premier lieu par le rendez-vous manqué de l’ACA de zone occupée avec l’histoire. Cardinaux et archevêques réunis le 22 juillet, dans ce Paris encore meurtri par les deux jours de rafle, se sont en effet contentés d’une rapide délibération sur le sujet et, à l’initiative semble-t-il de Mgr Feltin, d’une lettre privée à l’adresse de Pétain. Le texte portait clairement la marque des préoccupations familiales de l’archevêque de Paris. Il en était de même de son ton qui avait la couleur muraille des négociations personnelles de Suhard et fut qualifié par le nonce lui-même de « piuttosto platonica29 ».
21Dans le même sens, l’absence de réprobation collective de l’ACA de zone non occupée a légitimé les cinq réactions individuelles parfaitement connues. L’impact certain de toutes ces prises de position sur l’opinion, qu’attestait par réaction le déchaînement critique de la presse collaborationniste, ne doit pas faire oublier les nuances dans l’expression, distinguant les discours nets de Saliège et Théas – tout entiers marqués par l’indignation – du message plus accommodant pour Vichy et toujours maréchaliste de Gerlier et Moussaron. L’intervention de Delay était du même type. Elle fixait de nouveau le seuil de tolérance de la hiérarchie catholique au programme d’exclusion pratiquée par le régime français jusqu’alors : « Nous reconnaissons bien que notre pays a le droit de prendre toutes mesures utiles pour se défendre contre ceux qui, en ces dernières années surtout, lui ont fait tant de mal et qu’il a le devoir de punir sévèrement tous ceux qui abusent de l’hospitalité qui leur fut si libéralement accordée30 ». Toutefois, le prélat, confronté aux rafles massives dans sa ville, démontrait son évolution et il eut la lucidité de penser que ces arrestations étaient une condamnation à mort31.
22Force est de constater que, dans cette liste de réactions, nul prélat nommé avant la condamnation de l’Action française n’apparaît ; ce qui ne veut pas dire que tous les promus de la génération Maglione-Valeri intervinrent, bien au contraire. À l’échelle nationale, le jeu des contrastes était même saisissant, permettant de distinguer l’archevêque de Rouen, Petit de Julleville, de son voisin d’Évreux, Gaudron. Le premier s’opposa à la Propagandastaffel en refusant le communiqué que le second publia dans son organe diocésain, alors qu’il dénonçait l’intervention de Saliège et légitimait la politique anti-juive en invoquant une bulle ségrégative de Paul IV32. Les évêques de zone occupée n’étaient d’ailleurs pas condamnés au silence sur les déportations, comme le prouva le texte de protestation que cautionna Mgr Vansteenberghe, en première page de l’organe diocésain de Bayonne. La réaction de Mgr Martin au Puy a été, de son côté, quelque peu oubliée. Après être intervenu auprès du préfet et avoir lu la lettre du cardinal Gerlier à ses prêtres, il publia un communiqué à lire en chaire dans toutes les paroisses du diocèse, le dimanche 18 octobre 1942, sur la nécessité du principe de charité33. Si le propos a été aussi peu retenu, c’était sûrement – outre le fait qu’il était perdu dans une longue note ne se limitant pas à ce sujet – parce qu’il ne se distinguait pas de la rengaine du prélat sur l’unanimisme national. La volonté d’atténuation de la violence était en effet toujours perceptible – « Nous ne voudrions blesser ou irriter personne sur ce point en un moment où les Français ont un si grand besoin d’être unis entre eux ». Mais ici, contrairement au pèlerinage du 15 août, il n’existait plus la volonté systématique de fermer les yeux sur la réalité : l’universalité paulinienne34 était ainsi invoquée pour exiger que le respect de la justice ne connût pas d’exception de race.
23Il reste enfin à comparer cette attitude de Mgr Martin avec celle de son plus proche voisin épiscopal, Mgr Piguet à Clermont. Chez ces deux évêques qui étaient également très proches dans leur identité maréchaliste, le premier prit appui sur le texte de dénonciation des déportations de Mgr Gerlier, tandis que le second fit publier le 27 septembre par son organe diocésain le message de loyalisme exigé de Mgr Saliège par Vichy. L’évêque de Clermont n’en représentait pas moins tous ces évêques qui ont parfaitement joué le jeu humanitaire en sauvant des Juifs. Son attitude pouvait illustrer le propos de René Rémond : « Je connais des évêques qui n’ont pas parlé, mais [...] qui ont soustrait des centaines d’enfants juifs35 ». En l’occurrence, l’historien devait certainement davantage penser à son oncle évêque de Nice, mais il désignait une majorité d’évêques parfaitement maréchalistes. Cependant, sans oublier le courage de la charité qui entrait parfaitement dans la fonction du pasteur, la mission de l’évêque paraissait incomplète quand était absente la parole du docteur. Il ne s’agit pas là du jugement facile de celui qui, installé dans le confort d’un nouveau siècle, peut attribuer les bons points de l’histoire, mais bien de l’attitude d’une minorité de prélats qui ont sauvé des vies par le geste et la parole.
24Il serait faux de concevoir les réactions des évêques de la fin de l’été 1942 dirigées contre l’Occupant comme une étape de césure fondamentale de l’opinion hiérarchique vis-à-vis de Vichy. Peu après sa protestation contre les déportations, l’évêque de Marseille retrouva le giron officiel en soutenant la Relève36 pourtant bien contestée dans le pays, et mal accueillie par une partie de l’épiscopat. La déclaration des évêques de la province d’Aix-en-Provence (du Bois de La Villerabel, Rémond, Gaudel, Rivière) réunis à Lérins le 20 septembre fut particulièrement utilisée par le régime, et en particulier par Paul Marion qui fut associé à sa rédaction, pour prouver la continuité du loyalisme hiérarchique. Bousquet fit également pression sur Suhard de toute manière parfaitement convaincu pour que l’ACA s’abstienne d’une déclaration à la Saliège, en promettant des représailles allemandes immédiates sur les prêtres. Vit-on d’ailleurs, à la fin octobre 1942, l’archevêque de Paris s’entretenir avec Pétain des rafles contre les Juifs, qu’il était accompagné de l’inévitable Secrétaire général à la police. Ce fut enfin lors de la séance de l’ACA des 21 au 21 juillet 1942 que la hiérarchie se trouva confrontée pour la première fois à l’expression d’une conscience catholique résistante, avec le « mémoire aux évêques de France » du « groupe Charles Blondel37 ». Pressés d’arrêter de faire de la politique en défendant Pétain et l’Ordre nouveau, les prélats prirent, pour la forme, la peine de répondre aux contestataires, tout en reléguant leur document au rang de « réquisitoire injuste et passionné ». La lecture de la majorité hiérarchique ne souffrait aucune hésitation, pas même lors du séisme de l’occupation totale du pays.
Notes de bas de page
1 Fouilloux É., « Église catholique et Seconde Guerre mondiale », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 73, janvier-mars 2002, p. 117.
2 ADC Procès verbal de la Conférence du 31 août 1940 à l’archevêché.
3 La Semaine religieuse du diocèse de Périgueux, 29 avril 1933.
4 Duquesne J., Les catholiques français sous l’Occupation, Grasset, 1986, p. 245.
5 Quinzaine religieuse de la Savoie, 15 mars 1941.
6 Semaine religieuse du diocèse de Périgueux, 22 février 1941, citée – mais pas dans son intégralité – par Clément J.-L., « L’assemblée des cardinaux et la déportation des juifs, commentaire d’une lettre de Mgr Jean-Joseph Moussaron au cardinal Gerlier (31 août 1942) », RHEF, 201, juillet-décembre 1992, p. 312.
7 Semaine religieuse du diocèse de Grenoble du 27 avril 1941 citée dans Mayeur J.-M., « Les Églises devant la persécution des Juifs en France », La France et la question juive 1940-1944, Sylvie Messinger, 1981, p. 153.
8 Semaine religieuse de Marseille, 29 juin 1941.
9 Semaine religieuse du diocèse de Valence, 19 juillet 1941.
10 Ibid., 16 mai 1942.
11 Églises et chrétiens dans la Deuxième Guerre mondiale. La région Rhône-Alpes, Montclos X. de et al. (dir.), Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 1978, p. 332.
12 Op. cit., p. 223-224.
13 Op. cit., p. 153.
14 Ibid, p. 154.
15 AHAP 1DX1V 19 Papiers Bouëssé.
16 AHAP 1D XIV 21 biographie de Suhard par Bouëssé, livre V, p. 137.
17 Klarsfeld S., Vichy-Auschwitz. Le rôle de Vichy dans la solution finale de la question juive en France 1942, tome I, Fayard, 1983, 544 p.
18 Vinatier J., op. cit., p. 153.
19 AHAP 3B 61.
20 Vinatier J., op. Cit., p. 153.
21 Cité par Klarsfeld S., Vichy-Auschwitz..., op. cit., p. 312.
22 René Bousquet dans le texte (AHAP 1DXIV 19).
23 AHAP 1DXIV 19, lettre « confidentielle » du 17 janvier 1955.
24 AHAP 3B 61, lettre du 21 septembre 1942.
25 La Croix, mardi 10 juillet 1945.
26 AHAP 1DXIV 15, lettre du 16 juillet 1945.
27 Elle lut lue dans son intégralité par le chanoine Lancrenon représentant le cardinal absent.
28 AHAP 1 D XIV 10, lettre du 8 août 1945.
29 Les Actes et documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale Tome VIII. Le Saint-Siège et les victimes de la guerre, janvier 1941-décembre 1942, C. del Vaticano, Libreria Editrice Vaticana, 1965-1980, p. 610.
30 Déclaration du 6 septembre 1942 rapportée par Mgr Guerry, op. cit., p. 43.
31 Ibid., p. 42.
32 Semaine religieuse du diocèse d’Évreux, 3 octobre 1942.
33 Semaine religieuse du Puy-en-Velay, 16 octobre 1942.
34 « Il n’y a plus ni Juif, ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre [...], car vous n’êtes qu’un en Jésus Christ », Ga 3,28.
35 « Les Églises devant la persécution », op. cit., p. 256.
36 Semaine religieuse de Marseille, novembre 1942.
37 ADC 1 B PV 1942, « Note des catholiques de la Résistance ». Il convient de noter cette référence au fils de Maurice Blondel, lui-même universitaire et dont les travaux en phsychologie faisaient autorité. Sa disparition en 1939 avait privé les Semaines sociales d’un de ses principaux animateurs.
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