Saint-Clair des îles ou les exilés à l’île de Barra : une traduction du français « en langue vernaculaire », publiée à Rio de Janeiro en 1825 par Silva Porto, un libraire libéral
p. 361-371
Texte intégral
1Ceux qui connaissent mon travail s’étonneront peut-être que je ressuscite un vieil article et un vieux personnage dont j’ai essayé de résoudre l’énigme aux temps jadis. Mais le titre de ce chapitre convaincra peut-être que je ne souhaite pas seulement servir ici un plat réchauffé, mais que j’ai pour objectif de l’insérer dans la thématique de ce volume. Et cela parce que, en vérité, je voudrais présenter aux historiens une question que je me pose depuis que j’ai trouvé ladite traduction et qui a à voir avec l’un des différents aspects de la réception du roman Saint-Clair des îles ou les exilés à l’île de Barra au Brésil (dorénavant j’utiliserai la version « brésilianisée » du nom, Sinclair, qui est d’ailleurs celui de nombreux Brésiliens, de même que l’on trouve beaucoup d’Ambrosina(s), nom de l’épouse du héros).
2L’article en question, en réalité, la matrice de presque tout mon travail postérieur, décrivait mon itinéraire de recherches commencées à la fin des années 60, en quête d’indices de livres de fiction européenne au Brésil, à la veille de la création du roman national. Guide de ce voyage tumultueux et agréable : Sinclair das Ilhas. Ce petit livre qui aurait éveillé chez José de Alencar sa vocation de romancier. L’article en question intitulé « Qui est et qui fut Sinclair das Ilhas1 ? » a été intégralement repris (sauf le titre, mutilé), comme introduction et explication de mon livre Folhetim : uma historia2. Et je commence cette nouvelle version du vieil article en choisissant, comme dédicace, une citation de José de Alencar pour illustrer l’un des aspects possibles de l’accueil d’un roman. Une façon d’exprimer ma gratitude envers ce Père-Fondateur du roman brésilien, car, en me présentant à Sinclair das Ilhas dans son ouvrage lu et relu Como e porque sou romancista (Comment et pourquoi je suis romancier), il a ouvert les portes d’un vaste territoire que j’ai ratissé tout au long de ces dernières décennies avec une curiosité jamais rassasiée et, pour ma plus grande joie, transmise à quelques élèves qui, aujourd’hui, déjà docteurs ou professeurs, l’ont passée à leurs propres étudiants en maîtrise ou doctorants. Mes petits-enfants, en somme.
3« Souvent on ne lit pas par habitude et pour se distraire mais par l’influence d’une sympathie morale qui nous fait rechercher un confident de nos sentiments jusque dans les pages muettes d’un écrivain. Lucia aurait-elle, comme Marguerite (Marguerite Gautier, La Dame aux Camélias), une vague aspiration à l’amour ? Rêverait-elle des affections pures du cœur3 ? » Parmi toutes les tentatives des théories littéraires pour apprendre, décrire les effets que peut provoquer la lecture de fiction, cette vision simple d’un personnage de Alencar, en l’occurrence le narrateur lui-même, me plaît. Ce serait une lecture pragmatique, qui se préoccupe peu du texte dans sa complexité et ses non-dits ; c’est la « prise au sérieux d’une illusion, cette lecture propre à un livre banal, ordinaire », dit un des maîtres de la théorie de la réception, Stierle, qui ajoute qu’elle « ne fonctionne que comme incitatrice de la création, pour le lecteur, d’une réalité illusoire4 ».
4Mais je pense aussi à quelqu’un qui parle du cœur de sa propre création, une romancière qui, dans la délicatesse de nouvelles perceptions, ébranla, comme Proust, le solide édifice du grand roman du xixe siècle, et, rebelle aux théories, aime lire des romans. Tous les romans, dans le désordre, tels qu’ils se présentent sur les rayons. « De tous les appétits qu’un roman peut satisfaire », dit Virginia Woolf, « le plus simple est peut-être le désir de croire pleinement, totalement à quelque chose d’imaginaire [...]. Plusieurs auteurs satisfont notre sentiment de croire. Chacun d’eux nous garantit que les choses sont exactement comme il nous dit qu’elles sont. » Et encore : « Le roman est l’unique forme d’art qui essaie de nous faire croire qu’il nous fournit un portrait complet et véridique d’une personne réelle5. »
5Si la lecture des romans de Virginia Woolf exige cette lecture sévère, véritable, à laquelle se réfère Stierle et ses compagnons de théorie, elle, d’une certaine façon, comme nous l’avons vu, dément aussi Stierle quand celui-ci dit : « La réception de la fiction comme illusion est une étape primaire de la réception. » Rien à voir avec « la réception compétente de la littérature ». Si l’accès à Virginia Woolf demande au lecteur un approfondissement lent et subtil, « compétent » (?), qui oblige à des retours au texte répétés, nécessaires et de plus en plus agréables, ce n’est pas pour cela qu’il empêche de provoquer chez le lecteur la magie d’une identification directe, du fait d’autrui, proche de cette lecture simple à laquelle se réfère, encore une fois, Alencar. Nous allons tous dans la légèreté du matin londonien, qui finit par être un espace qui nous appartient, que chacun voit à sa manière, acheter nos fleurs pour notre fête de Clarissa Dalloway.
6Ces identifications peuvent être si fortes qu’elles amenèrent un auteur, Cunningham, à écrire son roman si fameux, et non moins beau, As Horas (The Hours), qui devint à son tour un film, un phénomène de circularité imaginative impulsée par cette dame londonienne inventée qui va elle-même acheter les fleurs pour sa réception, et par celle qui l’a imaginée avec un niveau de vérité aussi convaincant.
7Pouvoirs de la fiction qui englobent aussi bien les « textes de fiction pertinents » (Stierle), que les romans ordinaires dénigrés. Magies auxquelles un avide lecteur de romans (Stevenson lisant d’Artagnan ou Rocambole, Borges lisant Emilio Salgari, Sartre lisant Zevaco) n’échappe pas et qui a son origine, éventuellement, dans une observation de Proust :
« En vérité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de lui-même. Le travail de l’écrivain n’est rien d’autre qu’une espèce d’instrument d’optique qu’il offre au lecteur pour lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n’aurait peut-être pas découvert par lui-même. La reconnaissance en lui-même par le lecteur de ce que dit le livre est la preuve de sa vérité6. »
8L’existence d’un roman banal, « ordinaire », méconnu aujourd’hui, mais qui en son temps et pendant longtemps ne manqua pas de susciter des lectures passionnées et des réceptions différenciées, m’amène à ces considérations. Je fais référence à un petit roman écrit en 1803 par une romancière et éducatrice anglaise, Mistriss Helme, Saint Clair of the Islands. Il a été « traduit librement » en français, en 1808, par Madame de Montolieu, qui fut longtemps considérée comme l’auteure de l’œuvre, et dont la version a servi de modèle aux traductions en portugais. Un roman qui a plu aux Anglais et aux Français. (J’ai la copie de critiques extrêmement élogieuses, à l’époque de son lancement en France, dans le vieux Mercure de France et dans les deux journaux officiels, le Journal de l’Empire et le Journal de Paris.)
9Les indices ne manquent pas, il a eu aussi du succès au Brésil. Parmi tous les romans franco-anglais qui ont inondé l’Europe à la fin du xviiie siècle et dans le premier quart du xixe siècle et qui arrivèrent au Brésil dans des traductions portugaises, l’histoire de Sinclair das Ilhas e dos exilados na Ilha de Barra semble avoir eu une place de choix dans les imaginations et le goût brésiliens. Nous pouvons avoir une idée de son niveau de popularité et de celui d’autres romans du même genre – par exemple Amanda e Oscar (1796), d’une autre Anglaise très connue, Regina Roche, considéré par Alencar, nous le verrons plus loin, tout comme Sinclair das Ilhas, comme un modèle de fiction – grâce à des indices concrets. Annonces répétées pendant des années dans des journaux de la Cour – la Gazeta do Rio de Janeiro utilise déjà en 1818 le refrain qui deviendra commun dans les annonces : « Romans extrêmement modernes... tous traduits du français » ; le processus se répète dans les journaux de province. Par exemple, dans le Idade de Oiro do Brasil de Silva Serva à Bahia, qui annonçait déjà une Celestina en 1818 et une Atala de Chateaubriand en 1819. Le même Silva Serva donne une indication intéressante sur le prestige commercial des romans, en se référant, dans le numéro 78, 1818, à la Foire de Leipzig : « On n’a pas vendu à la foire un seul livre scientifique et on ne vendait que des almanachs et des romans. » Présence de « romans extrêmement modernes » en plus d’un exemplaire dans les différents catalogues des bibliothèques publiques qui s’ouvraient peu à peu, notamment le Real Gabinete Português de Leitura dans ses nombreux établissements du pays. Là, comme dans les annonces de journaux, se trouvent, pendant longtemps, des œuvres de Mme de Montolieu, parmi lesquelles, en plusieurs éditions, le roman de 1786 qui l’a rendue célèbre, Caroline de Lichtfield, déjà en vente, en 1811, dans la boutique de la Idade de Oiro do Brasil. Autre indice, l’état dans lequel se trouvent les exemplaires, ou l’espace sur les rayons, bien que figurant sur la vieille fiche manuscrite, signifiant livre détruit avec le temps, comme on me l’a dit au Real Gabinete Português de Leitura de Rio. On peut imaginer les lectures ou les auditions des jeunes filles qui étaient en train d’être alphabétisées et d’accéder aux raffinements de la vie urbaine – et lire un roman fait partie de cette ascension –, et des moins jeunes, définitivement analphabètes, toutes ravies au cours des soirées quotidiennes.
10Mais nous avons aussi connaissance d’une réception variée, de différentes situations de lecture de Sinclair das Ilhas, à diverses époques, qui permettent de connaître l’effet et la portée de ces lectures pour des lecteurs qui ne sont en rien ordinaires. D’où le fait que l’on puisse dire, je crois, que le roman de Helme/Montolieu a eu sa part dans la formation culturelle brésilienne.
11Quant au patriarche José de Alencar, il croit pouvoir attribuer sa vocation de romancier « à la lecture continue et répétée de nouvelles et de romans faisant partie d’une petite librairie romantique formée au goût du temps [...] une douzaine d’œuvres, parmi lesquelles prévalaient Amanda e Oscar, Saint-Clair das Ilhas [...]. Cette même rareté, et la nécessité de relire une et plusieurs fois le même roman, ont peut-être contribué à mieux graver dans mon esprit la matrice de cette structure littéraire7 ».
12Machado de Assis a aussi connu Sinclair. Répondant probablement au goût du temps, il produit un effet réel en attribuant à beaucoup de ses personnages, dans des romans et des contes, la lecture répétée de Sinclair das Ilhas, pratiquement le seul livre qu’ils possédaient. L’acte de lire le vieux roman a une fonction structurelle dans Quincas Borba, c’est la consolation du vieux Major, méprisé par ses vieux amis, les Palha, aujourd’hui riches et ingrats.
« Dona Tonica [...] alla voir son père, qui était étendu sur le canapé pour relire le vieux Saint-Clair das Ilhas, ou Os desterrados da Ilha de Barra. C’était le premier roman qu’elle avait connu ; l’exemplaire avait plus de vingt ans ; c’était toute la bibliothèque du père et de la fille. Siqueira ouvrit le premier volume et jeta un regard sur le début du chapitre ii qu’il connaissait déjà par cœur. Il lui trouvait maintenant une saveur particulière, en raison de ses récents chagrins : “Remplissez bien vos verres, s’exclama Saint-Clair, et buvons ensemble ; voici le toast que je vous propose. À la santé des bons et vaillants opprimés, et à la punition de leurs oppresseurs. Tous accompagnèrent Saint-Clair et trinquèrent”8. »
13L’exactitude de la transcription qui accompagne la traduction de l’édition Rolandiana, du Portugal, permet sûrement d’affirmer que Machado lui-même, en chair et en os, avait lu, comme ses créatures imaginées, le petit livre tant aimé9.
14Nous avons un autre personnage de fiction qui tient compagnie au vieux Major : Riobaldo, le narrateur de Grande sertão : veredas. C’est « Sencler » das Ilhas qui lui révèle l’autre monde de la fiction :
« Nous arrivâmes alors à Currais-do-Padre. Il n’y avait ni étables ni curé10 : juste une plantation de palmiers, avec un habitant [...] le propriétaire du lieu qui ne savait ni lire ni écrire, mais possédait quand même un livre, relié de cuir, qu’il appelait le Sencler [sic] das Ilhas et que je demandai à déchiffrer pendant mes moments de repos. C’était le premier roman que je rencontrais car je n’avais connu auparavant que des livres d’étude. J’y trouvais d’autres vérités tout à fait extraordinaires11. »
15En remontant dans le temps, une autre réception, incroyable à vrai dire, de la part d’une élite qui, soit dit en passant, a aussi trouvé d’autres vérités dans le petit roman banal, des gens d’étude et de lutte : les jeunes libéraux nativistes, anti-portugais, constitutionnalistes, totalement engagés dans le mouvement d’Indépendance du Brésil. Il existe en effet, une édition précoce et brésilienne, que j’ai la chance de posséder : Saint-Clair das Ilhas ; ou, Os desterrados na Ilha de Barra ; histoire écossaise, traduite du français en langue ordinaire, et dédicacée à l’Illustre Sr. Albino Gomes de Aguiar, Chevalier de la Ordem de Christo et de la Imperial do Cruzeiro, par A.S.C. Rio de Janeiro, à la Typographia de Silva Porto e Comp., 1825. 4 tomes en 2 volumes, in-12°. Épigraphe en page de garde extraite du Paradis Perdu, liv. I, chant I : « Celui qui réussit à élever l’âme au-dessus des vicissitudes des temps et des lieux, la conservera toujours identique, et du Ciel il pourra faire un enfer, et de l’Enfer un Ciel. » Dans les dernières pages du second volume, il y a une liste de souscripteurs dont l’Almanach Plancher de 1827 a permis d’identifier une bonne partie. Pratiquement tous liés, d’une manière ou d’une autre, au jeune gouvernement de « Notre Auguste Empereur, chef suprême de la Nation Brésilienne » : des grands de l’Empire, des commerçants, des dames, ainsi que de nombreux libéraux du Minas Gerais. Il a été difficile de collecter de l’argent, ce qui était normal sur le marché naissant des livres à l’époque, ce à quoi s’ajoutait, probablement, la tonalité politique associée à « l’opuscule moral ». Beaucoup d’annonces du Diario do Rio de Janeiro, en même temps qu’elles annonçaient la sortie des tomes 1 et 2, appelaient à de nouvelles souscriptions pour la publication du reste de l’ouvrage, en indiquant les établissements commerciaux (pas forcément des libraires) où l’on acceptait encore les abonnements. L’exemplaire que je possède est un peu abîmé, et pour cela même, assez intéressant. En plus de la page de garde du premier volume, il manque plusieurs pages à la fin du premier et du deuxième tome. Celles-ci ont été remplacées aux bons endroits, par des feuilles de papier réglé où les passages manquants sont recopiés à la main, avec une calligraphie soignée (Câmara Cascudo a fait référence à cette habitude, preuve, en même temps, de la rareté et de la popularité du livre en question). Le dernier mot de chaque dernière feuille imprimée est rayé et, sur la page manuscrite suivante, il est remplacé par un synonyme. Ce qui m’a amenée à la comparaison avec un exemplaire que je possède de l’une des nombreuses rééditions de la célèbre Rolandiana, du Portugal, celle qui diffusa réellement le Sinclair par ici. Une traduction de A.V.C. de Souza, de la version Montolieu. Le passage recopié à la main suit A.V.C. pas à pas et n’est pas la version carioca qui est une traduction beaucoup plus élégante de « l’original » de Montolieu. Le traducteur devait bien connaître le français et, sans chauvinisme spécial, je dirai que le texte brésilien est supérieur au portugais : langage plus fluide, moins de gallicismes, donnant une lecture plus agréable. Et il devait aussi connaître le véritable texte original anglais car ce n’est que dans celui-ci que j’ai trouvé la mention « a scottish tale », qui figure sur la page de garde.
16Il m’a paru intéressant de noter que cette traduction écossaise ait été dédiée à un militaire brésilien, option renforcée encore par la lettre de dédicace du A.S.C. anonyme, probablement militaire lui aussi. Lettre que je reproduis en entier dans mon article de la revue du IEB, et dont je citerai des passages ci-dessous. Son contenu doit évoquer des faits qu’un historien identifierait probablement, ce qui aiderait peut-être à mieux comprendre l’option du traducteur. Il est également intéressant de noter qu’aussi bien ce dernier que Pierre Plancher, dans une critique élogieuse de ce Sinclair en 1827, semblent avoir encore des vestiges (ou serait-ce de l’habileté ?) d’un préjugé séculaire contre le genre romanesque ; le roman était accusé, entre autres maux, d’être « frivole et pernicieux pour les bonnes mœurs12 ». A.S.C., en occultant le genre, définit le Saint-Clair das Ilhas comme un « opuscule moral ». Et Plancher, dans une critique que j’étudie ci-après, lui tresse des lauriers : « bien que ce soit la traduction d’un roman », il est « digne de toute l’attention dans les premiers moments de la régénération ». Mais il s’agit, sans le moindre doute, d’un roman, et d’un roman « banal », cette première et unique œuvre d’imagination et de fantaisie accueillie dans les presses belliqueuses du très politisé Silva Porto.
17On se pose la question : pourquoi celui-ci parmi tant de « romans très modernes traduits du français » ? Parmi lesquels d’autres de Mrs Helme dont Luisa ou o casal no bosque (Luisa or the cottage in the moor, 1787), par exemple, est déjà annoncé dans la « Loja da Gazeta », à Rio de Janeiro, le 21 septembre 1816, suivi de beaucoup d’autres éditions à intervalles réguliers.
18Et qui était ce Silva Porto qui, conseillé par qui, accueillit Sinclair mais pas un autre roman ? Je ne savais rien de lui en ces temps reculés où je me lançai à la recherche des vieux romans européens pour tenter de déchiffrer l’énigme Sinclair d’alors. Cybèle et le regretté Marcelo Ipanema, infatigables chercheurs de l’histoire de la presse et de la communication au Brésil, m’ont permis, il y a quelques années, d’accéder à une étude bio-bibliographique alors inédite du libraire-typographe-éditeur, Manuel Joaquim da Silva Porto, Portugais originaire de Porto qui s’est installé au Brésil entre 1812 et 1828 ; il a été l’ancien imprimeur de la Impressão Régia13, et l’administrateur en 1821 de la Gazeta do Rio de Janeiro, premier journal carioca et brésilien, sorti le 10 septembre 1808 des presses de l’Impressão Régia, intitulé à partir de janvier 1823 Diário do Governo. Silva Porto possédait l’une des librairies les plus connues de Rio de Janeiro, associée en 1822 avec une imprimerie, en société avec Felizardo Joaquim da Silva Moraes. Il devra plus tard vendre la librairie au frère d’Evaristo da Veiga. Il a été traducteur – voyez cette annonce du 25 janvier 1817 dans la boutique de la Gazeta : « est parue Phèdre de Jean Racine, traduite vers par vers par Manoel Joaquim da Silva Porto » ; il a écrit des vers exaltant l’Indépendance, il a été publicitaire. Il a édité principalement des documents courts, prospectus, discours politiques, à une époque où ceux-ci étaient vertigineusement composés. Il a publié les Memórias de Pizarro, une traduction de G. L. (Gonçalves Ledo), História do júri, dédiée par le traducteur « à tous les amis mineiros14 en général, et particulièrement aux concitoyens de Mariana », etc.
19À cette époque tumultueuse de la vie brésilienne, de formation de la nationalité et de définition de ses orientations, la presse se développe, une presse de combat, où se manifestent, depuis le conservateur Silva Lisboa, en 1821 déjà avec son Conciliador do Reino Unido, jusqu’au virulent Luís Augusto May, créateur de A Malagueta (1821-1831). La déclaration du Fico15 multiplie les titres des journaux. En 1822 le courant séparatiste compte sur le journaliste portugais José Soares Lisboa, qui appuyait fortement la convocation d’une Constituante brésilienne dans son Correio do Rio de Janeiro (1822-1823) que le polémiste Silva Lisboa appelait Correio das más novas (Courrier des mauvaises nouvelles), manœuvrant plus tard pour son interruption, en appuyant l’initiative de José Bonifácio, également ennemi juré du journaliste portugais. Silva Porto participa à cette effervescence journalistique, non seulement en distribuant, mais en vendant, en plus des innombrables prospectus, diverses feuilles, en même temps qu’il imprimait les plus représentatives du mouvement libéral. Parmi elles, la deuxième partie de la Malagueta de Luís Augusto May, plusieurs numéros du Revérbero Constitucional Fluminense (1821-1822) de Gonçalves Ledo et Januário da Cunha Barbosa. Et, ce qui dénote un certain courage, il n’hésite pas à accueillir et à imprimer dans sa première phase (18 avril au 21 octobre 1822) le déjà cité et combatif Correio do Rio de Janeiro, sur l’itinéraire duquel j’aimerais m’étendre si j’avais du temps et de l’espace16.
20Silva Porto, disent les habitants d’Ipanema, « a apporté une précieuse contribution à l’expansion du livre et à la diffusion de la culture. [Il] n’était pas opposé au credo libéral ; il a cohabité avec les libéraux et, pour eux, [son] établissement fonctionnait comme point de diffusion de ses travaux. L’imprimerie était aussi un point de rencontre [...] du groupe [...] et, en 1822, on rencontrait là, la nuit, Gonçalves Ledo ». Tous représentaient ces libéraux qui ont lutté pour l’émancipation dont parle Oliveira Lima, formés dans les loges maçonniques, dans cette « école de discipline et de civisme que représentait la maçonnerie, et dans les rédactions des journaux d’une presse naissante, qui apprenait à agir sur une opinion publique en formation à une époque animée17 ».
21Gonçalves Ledo et Januário da Cunha Barbosa rédigèrent la requête pour la convocation d’une Assemblée Constituante Brésilienne, que José Clemente Pereira, président du Sénat de la Chambre de Rio de Janeiro présenta au prince régent le 23 mai 1822. « Une requête anti-portugaise, écrite », dit Oliveira Lima, « avec une vigueur et une ampleur de langage qui les placent au niveau des analystes politiques qui marquèrent de leur nom cette époque de romantisme des idées ». Alors que le décret de convocation de la Constituante brésilienne du 3 juin, approuvée par José Bonifácio, a été l’œuvre de Ledo. Les positions de Ledo et le texte de sa requête lui valurent l’ire de Silva Lisboa – futur Cayrú, d’où, entre mai et juillet 1822, une série de polémiques et de pamphlets dévastateurs qui impliquèrent aussi bien le Revérbero Constitucional que le rédacteur du Correio do Rio de Janeiro. L’ire de Silva Lisboa englobait tous ceux qui fréquentaient l’atelier de Silva Porto, qu’il appelait « l’antre de Trophonius ». C’était ce climat et ces gens qui régnaient dans l’atelier de Silva Porto, bien loin, donc, de toute futilité. Et ce sont ces gens qui amenèrent Silva Porto à accueillir, fait inédit dans son parcours éditorial, un roman, matière frivole. Et pas un roman quelconque, mais choisi avec soin, bien plus, donc, qu’une entreprise simplement commerciale dans l’espoir d’une entrée d’argent que les prospectus et les journaux radicaux ne garantissaient peut-être pas.
22Quelle identification possible entre ces gens qui veulent être brésiliens, engagés dans la lourde tâche d’édifier une nation et, en même temps, de tenter de créer dans tout le pays une conscience de nation, pays où se déroulaient encore des conflits régionaux, de clans familiaux, « des frictions de nationalités ou, mieux encore, d’origines (Brésiliens nés et adoptifs)18 », et cette poignée de chevaliers écossais fidèles au chef Sinclair Montheit, exilés par le roi James I d’Écosse. Un roi cruel qui n’oublie pas « d’envoyer aux mères et aux veuves les têtes des gentilshommes qu’il jugeait infidèles et qu’il faisait tuer ». Roi que le chef Sinclair et ses compagnons avaient servi loyalement et qui se voyaient aujourd’hui confinés dans les lointaines Hébrides. Habitées par de pauvres îliens qui n’ont pourtant pas hésité à servir Sinclair et à provoquer une insurrection contre le roi ingrat. Sinclair refuse les dangers d’une guerre civile et passe son temps à ruminer les gloires passées avec ses amis qui, pour venger Montheit, avaient enlevé l’un de ses neveux, dont les parents l’avaient aussi trahi. Arrive un jour à Barra, navigant toute seule, une mystérieuse jeune fille habillée en homme, attirée par la célébrité ancienne du chef dont elle va vaincre la misogynie. Ils se marient et, grâce à Ambrosine, instaurent sur l’île les délices tranquilles du bonheur familial. Vie paisible, pimentée par des souvenirs de trahisons amoureuses, de mères mégères, de duels et, finalement, la mort du roi ingrat et un nouveau roi qui possède toutes les qualités d’un véritable souverain et rappelle les exilés, nouvelles guerres et, finalement, bien que toujours nostalgiques de leur île chérie, ils s’installent à la Cour et seront tous heureux pour toujours19. En lisant attentivement l’intrigue nous ne manquerions pas de motifs d’identification entre les héros du livre et les jeunes héros libéraux brésiliens.
23Je m’arrête ici sur un possible rapprochement avec un des thèmes importants du livre : le ressentiment. Ce ressentiment qui, plus tard, ronge le vieux major de Quincas Borba, fidèle lecteur de Sinclair das Ilhas. Ressentiment ou, comme le clamait le titre du dernier journal de Soares Lisboa : Désillusion des Brésiliens. Or il ne manque pas de motifs pour les désillusions. Les désaccords de toujours entre José Bonifácio et le groupe de Ledo atteignirent leur pic à la veille de la proclamation. À l’instigation de son ministre, que ses adversaires n’épargnaient pas, Dom Pedro, après la répression de la campagne pour le serment préalable à la constitution, auquel les libéraux étaient favorables – les « démocrates » comme ils étaient péjorativement appelés par la faction des Andradas –, « n’hésita pas à approuver une série de mesures contre leurs apologistes radicaux20 ». Le 21 octobre il supprime le Correio do Rio de Janeiro, expulse son rédacteur Soares Lisboa, tandis que José Clemente Pereira est forcé de donner sa démission et que des commissions à l’intérieur du pays, au milieu des Indiens, sont confiées à plusieurs militaires. Le conseil des procureurs, où se trouve Ledo, proteste contre les mesures arbitraires, la liberté de la presse et de réunion est réduite. Dom Pedro suspend les mesures. José Bonifácio renonce. Mais il revient, victorieux, rappelé avec son frère. Les Andradas exigent une vengeance contre les adversaires. On fabriqua une pseudo-conspiration attribuée aux « démocrates », qui devrait éclater le 30 octobre. Une enquête fut réclamée par Ledo lui-même dans la requête qu’il adressa à Dom Pedro le 2 novembre, mais sans attendre la sentence de la justice, furent déportés au Havre, le 20 décembre, Nóbrega, José Clemente, le chanoine Januário da Cunha Barbosa. Ledo a réussi à fuir dans le Rio de la Plata. La condamnation est suspendue en 1823. Une autre illusion s’évanouit : la Constituante est dissoute en novembre 1823. La réaction policière reprend. Dom Pedro accorde une nouvelle constitution qui doit être élaborée par un conseil rapidement choisi et présidé par lui. Présentée le 11 décembre, la Constitution de l’Empire fut solennellement consacrée en la Cathédrale de Rio de Janeiro le 25 mars 1824. « D’où ressentiment général des libéraux de Rio et révolte dans les provinces du Nordeste qui », rappelle Evaldo Cabral de Mello21, « ont toujours été fédéralistes et leurs représentants à l’Assemblée plus radicaux que ceux du sud » – « du temps de l’Indépendance, les richards étaient au sud » – et avaient déjà manifesté leur républicanisme lors de la Révolution de 1817. La Confédération de l’Équateur est proclamée le 2 juillet 1824 ; elle devait réunir sous forme fédérative et républicaine, outre le Pernambouc, les provinces de Paraíba, Rio Grande do Norte, Ceará, et éventuellement le Piauí et le Pará22. La Confédération fut brisée par les troupes du gouvernement et se termina complètement en novembre 1824. Un tribunal condamna à mort tous les dirigeants et l’empereur résista aux appels à la clémence lancés par les adversaires eux-mêmes. Emmené de force, Frei Caneca finit par être fusillé devant le refus du bourreau d’effectuer la pendaison (cela rappelle le cruel roi d’Écosse).
241825 : guerre de Cisplatine due à la séparation de la Banda Oriental (Uruguay) do Brasil. Guerre entre le Brésil et Buenos Aires. Défaite militaire pour le Brésil vaincu en 1827, et catastrophe financière. L’armée commença à s’éloigner de l’empereur. Il y a un mécontentement général en raison de mesures impopulaires : recrutement de force de la population la plus pauvre, engagement de troupes mercenaires allemandes, irlandaises et autres. Les plus hautes autorités de l’Armée, mécontentes des défaites militaires et de la présence d’officiers portugais à des postes de commandement. Sans oublier ces commandants pratiquement exilés à l’intérieur du pays dans des postes au milieu des Indiens. Une rancœur qui transparaît dans la lettre de dédicace du traducteur :
« L’amitié constante dont vous m’avez honoré, sans que ces années, ou votre ascension progressive à des Postes élevés et bien mérités, ait connu la moindre rupture, ce qui est rare de tout temps, l’est encore plus à cette époque d’égoïsme, d’imposture et d’infidélité, est l’encouragement puissant qui me pousse à vous offrir cette traduction de l’excellent et peu connu Opuscule moral Saint-Clair dasIlhas, ou Os Desterrados na Ilha de Barra. »
25Des motifs de ressentiment et de désillusion devant les dérives de ce prince jadis jeune et intrépide, qui avait incarné tant d’idéaux, ne manquèrent donc pas aux souscripteurs de Sinclair das Ilhas, anciens habitués de l’atelier de Silva Porto. (Et, en prenant la liberté, si je n’étais pas historienne, de fantasmer un peu et de me demander si ne transparaîtrait pas déjà une déception causée par la future adhésion, progressive et intégrale, à l’empereur de la part de Gonçalves Ledo et de Cunha Barbosa ?)
26Revenant à « l’antre de Trophonius », ses habitués déçus et promoteurs de l’édition du Sinclair pourraient facilement oublier leurs propres malheurs et les revivre dans un espace imaginaire en se reconnaissant dans les difficultés des braves héros exilés, face aux trahisons et au manque de loyauté d’un roi qu’ils avaient servi fidèlement. Et, faveurs de la fiction : en attendant de meilleurs jours et en se distrayant à la lecture de toutes les péripéties inventées dans le roman, ils pouvaient encore s’identifier au futur glorieux qui, après tant de coups du sort, attendait Sinclair et sa bande. Un bonheur sans nuages qui, inscrit dans le temps de la fable, durerait pour l’éternité. Une fin heureuse pour la fleur de leurs soins : une nation libre. C’est cette note optimiste qui marque une longue et élogieuse critique de Sinclair das Ilhas par Pierre Plancher. Celui-ci, libraire, typographe, éditeur français, bonapartiste en fuite, débarqua en 1824, avec son collègue Justin Crémière, en apportant tout son matériel graphique. En dépit de la fiche de police qui le dénonçait, déjà, le 27 mars, dans le Diário do governo, il se présentait comme « libraire impérial » et annonçait : « La riche collection d’ouvrages que j’ai apportés offrira aux Brésiliens des connaissances très intéressantes sur le système monarchique constitutionnel représentatif, etc. » Et, très habile, il proscrit ces livres qui montrent les horreurs produites par les révolutions et d’autres qui « montrent l’impossibilité des établissements républicains23 ». Il gagna ainsi l’exclusivité de l’impression de la Constitution... Il a été surtout un fondateur de journaux. Déjà, le 1er octobre 1824, O spectador brasileiro (jusqu’au 21 mai 1827) ; le 10 octobre 1827, O Jornal do Comercio, et le mois précédent, O espelho diamantino, periódico de política, literatura, belas artes, teatro e modas dedicado às senhoras brasileiras. Année 1 (1-14) 20 septembre 1827 au 28 avril 1828. C’est dans le n° 2, lundi, 10 octobre 1827, p. 22-23, que l’on trouve la critique suivante :
« Il y a un besoin d’œuvres “qui illuminent, divertissent et exaltent la civilisation”. Saint-Clair, production d’un jeune Brésilien, remplit ces deux objectifs [...] c’est un roman plein de vertu et de patriotisme [...] La traduction mérite les mêmes éloges, et la plume du traducteur a accompli avec bonheur une tâche difficile et vaste... production littéraire remarquable [...]. La production de ce jeune Brésilien, bien qu’elle soit la traduction d’un roman, est digne d’attention dans ces premiers moments de renouveau et de rareté d’auteurs et d’écrits [sic] où nous nous trouvons. En outre, l’œuvre sort d’une typographie Nationale... »
27Présente pendant un certain temps sur des annonces, l’édition de Silva Porto semble ne pas avoir réussi. Elle fut tout de suite remplacée par les nombreuses éditions portugaises qui se succédèrent sous diverses éditions. Mais de toute façon elle a été certainement une des toutes premières formes de réception du roman de Mistriss Helme au Brésil. Une réception que l’on peut dire d’élite, élite intellectuelle et politique, morale, éducative et patriotique, propre à une époque de renouveau, mais pas à l’abri du rêve, de ces « autres vérités » que l’univers romanesque peut aussi révéler, même quand il s’agit d’un « roman banal ». Des histoires de héros fatigués, révoltés, lésés, amers, et finalement réalisés par la reconnaissance des grands et par une vie familiale apaisée, qui renvoie à cette éternelle conciliation à la brésilienne. L’expérience politique n’aurait pas pu échapper à la lecture sentimentale de la soirée à cette époque tumultueuse de la majorité de Pedro II, qui résonne comme on le sait dans les souvenirs de José de Alencar dans la maison du sénateur Martiniano de Alencar. Cette édition carioca aurait aussi eu sa place dans une maison imprégnée de politique comme l’est la Casa Velha de Machado de Assis, qui fut celle d’un ministre de Pedro I, où le narrateur lui-même va chercher des témoins du passé, incarnés par cette vieille grand-mère qui ne se passe pas, toute analphabète qu’elle soit, de l’audition toujours répétée de Sinclair das Ilhas, ou Os exilados na ilha de Barra. Qui sait si un historien s’intéressera à mon vieux Sinclair et à sa présence, pour moi inattendue, chez un imprimeur libéral de Rio au temps de l’Indépendance ?
Notes de bas de page
1 Meyer M., « O que é e quem foi o Sinclair das Ilhas ? », Revista do Instituto de Estudos Brasileiros (IEB), n° 14, Universidade de São Paulo, 1973, p. 37-63.
2 Meyer M., Folhetim : uma história, São Paulo, Companhia das Letras, 1996, p. 23-47.
3 Alencar J., Lucíola, Rio de Janeiro, Aguilar, p. 401.
4 Stierle K., « Que significa a recepção dos textos ficcionais ? », A literatura e o leitor : textos de estética da recepção, sélection, traduction et introduction de Luiz Costa Lima, São Paulo, Paz e Terra, 1979, p. 133-181.
5 Woolf V., « Les étapes du roman », L’art du roman, Paris, Le Seuil, 1963, p. 92-93.
6 Proust M., Le temps retrouvé, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », t. 3, 1954, p. 911.
7 Alencar J., « Como e porque sou romancista », Obras completas, Rio de Janeiro, Aguilar, 1959, vol. 1, p. 131-134.
8 Assis M., « Quincas Borba », Obra completa, Rio de Janeiro, Aguilar, vol. 1, p. 673.
9 Meyer M., « Machado de Assis lê Sinclair das Ilhas », As mil faces de um herói canalha, Rio de Janeiro, Ed. da UFRJ, 1998, p. 31-107.
10 Currais-do-Padre, littéralement « Les étables du curé » (N.D.T.).
11 Rosa J. G., Grande sertão : veredas, 4e ed., Rio de Janeiro, José Olímpio, 1956, p. 286.
12 May G., Le dilemme du roman, Paris, PUF, 1963, p. 39.
13 Première maison d’édition brésilienne fondée en 1808 à Rio de Janeiro.
14 Originaire de l’État du Minas Gerais (N.D.T.).
15 « Eu fico » (je reste), déclaration célèbre du prince Dom Pedro (N.D.T.).
16 Consulter, à propos de Marcelo et Cybèle de Ipanema, História da comunicação, Brasília, 1967, p. 141-142 ; et Vianna H., Contribuição à historia da imprensa brasileira, Rio de Janeiro, Imprensa Nacional/INL/MEC, 1945.
17 Lima O., O movimento da Independência : 1821-1822, 6e ed., Rio de Janeiro, Topbooks, 1997, p. 107-108.
18 Holanda S. B. (dir.), « Brasil monárquico. O Processo de emancipação », História geral da civilização brasileira, São Paulo, Difel, 1974, vol. 2, t. 1, p. 252.
19 L’intrigue est développée dans Meyer M., « Machado de Assis lê Sinclair das Ilhas », op. cit., p. 31-107.
20 Lima O., op. cit., p. 436.
21 « O Jogo da Independência », Folha de S. Paulo, 23 mars 2003, Caderno « Mais ! ».
22 Fausto B., História do Brasil, São Paulo, Edusp, 1996, p. 153.
23 Holanda S. B. (dir.), op. cit., p. 18.
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