Correio Braziliense (1808-1822) : la presse brésilienne est née anglaise et libérale
p. 331-341
Texte intégral
1Premier journal brésilien, O Correio Braziliense fut publié à Londres entre 1808 et 1822, deux dates décisives pour notre histoire. Apparu l’année du départ de la Cour portugaise pour le Brésil, ce qui changera la structure politique et économique de la colonie, le Correio Braziliense contribuera à faire du Brésil le siège du Royaume portugais et, à partir de 1821, s’engagera dans la lutte pour l’indépendance. À l’avènement de celle-ci, le journaliste Hipólito da Costa considérera sa mission comme accomplie. Par l’intermédiaire du Correio, Hipólito sera le premier Brésilien à dénoncer les dommages que l’esclavage causait non seulement à l’économie mais aussi à la société. Défenseur du travail libre, de la libre entreprise et de la liberté de la presse, il combattra les monopoles et les traités qui soumettaient le Portugal et le Brésil à l’Angleterre. Sympathisant du modèle de monarchie constitutionnelle anglaise, il analysera le fonctionnement de la machine administrative portugaise sous cet angle. Bien qu’il ait appuyé le processus d’indépendance des colonies espagnoles, Hipólito sera un critique intransigeant de la démocratie et des révolutions sur le mode français.
Voyage en Amérique
2Un aspect intrigant de la biographie d’Hipólito da Costa est le fait qu’il vécut peu de temps au Brésil en comparaison de l’importance de ses écrits sur le Brésil. Hipólito naquit dans la colonie de Sacramento en Cisplatina, région appartenant aujourd’hui à l’Uruguay, où il vécut trois ans, passa ensuite son enfance et adolescence dans le Rio Grande do Sul – près de quatorze ans – et partit pour Coimbra où il resta physiquement éloigné du Brésil jusqu’à sa mort en 1823, à l’âge de quarante-neuf ans. Cependant, Hipólito fut certainement l’un des hommes de sa génération qui écrivit le plus sur le Brésil. Non seulement il écrivit mais il s’engagea également dans des actions visant le progrès politique, économique et social du Brésil : le Correio Braziliense joua un rôle fondamental dans le processus d’indépendance.
3Hipólito da Costa alla très jeune à Coimbra où il étudia le droit et la philosophie. Rien n’atteste qu’il fut jamais venu à Rio de Janeiro, à São Paulo ou à Minas Gerais et encore moins probablement à Bahia, à Recife, à São Luís ou Belém do Pará. En tout état de cause, Hipólito ne connut que le Rio Grande do Sul, région frontalière qui, durant une longue période de notre histoire, fut l’objet de rivalités avec les colonies espagnoles de la région du Prata. Rivalités qui doivent avoir marqué l’enfance et l’adolescence du journaliste.
4À Coimbra, Hipólito da Costa dut se faire remarquer d’une certaine manière1 car, en 1798, il reçut de Dom Rodrigo de Sousa Coutinho, ministre du Royaume, la mission d’étudier aux États-Unis les nouvelles technologies agricoles et manufacturières qui y étaient mises en œuvre. Connaissant aujourd’hui la discrimination qui existait alors à l’encontre des Brésiliens occupant des postes importants dans l’administration portugaise, il semble étrange qu’une mission de telle importance stratégique, bénéficiant de financements accordés par Dona Maria I et au service de la plus haute autorité de la Cour portugaise, ait été donnée à un Brésilien de 24 ans.
5Dans le journal de voyage qu’il laissa2, Hipólito note, outre les progrès techniques et agricoles qu’il était chargé d’observer, un grand nombre d’aspects divers de la société nord-américaine tels que : coutumes, institutions publiques et privées, données sur la population, solutions de problèmes urbains, etc. Le caractère encyclopédique de ses notes préfigure le format qu’adoptera plus tard le Correio Braziliense. Mais ce qui surprend dans son journal c’est la maturité du regard de l’observateur, sa prédilection pour les thèmes politiques et son souci de toujours relever le contraste entre ce qu’il connaissait des institutions brésiliennes et portugaises et ce qu’il voyait là, méthode de travail qu’il adoptera également dans le Correio Braziliense.
6Peut-être Hipólito da Costa – qui devait certainement maîtriser la langue anglaise – avait-il été désigné pour cette mission à Philadelphie à cause de ses connaissances et de son intérêt pour la politique, la culture et la société anglaise. Un intérêt, d’ailleurs, assez répandu au Portugal à la charnière des xviiie et xixe siècles. Un élément qui conforte cette supposition est le fait que, dès le début de son journal c’est-à-dire avant d’entrer en contact avec la société américaine, Hipólito da Costa manifesta son intention de créer dans le Rio Grande do Sul (« même avec mon argent s’il le faut ») un établissement destiné à la formation de jeunes gens pauvres, sur le modèle de ce qu’il avait entendu dire sur celui créé par la Société Philanthropique de Londres à partir de souscriptions3. La description détaillée qu’il fera dans son journal des prisons américaines gérées par les quakers est encore plus révélatrice de ce penchant. Outre le fait d’être irréprochables quant à l’ordre et à la propreté interne, elles fonctionnaient comme de véritables maisons de correction où le travail avait pour but de réhabiliter le prisonnier en vue de sa réinsertion dans la société.
7Une attitude typique du futur journaliste et sa prédisposition pour la tolérance religieuse et politique, caractéristique d’une société libérale, nous sont révélées par le fait qu’Hipólito tint à visiter des églises de diverses confessions, y compris des synagogues, et à noter dans son journal des détails sur les cultes et les pratiques des fidèles. Il pensait que l’histoire des États-Unis, créée à partir de courants religieux persécutés en Angleterre, avait fait en sorte que les Nord-Américains eussent « toujours tendance à la liberté et à la tolérance religieuse dont ils avaient été durement privés ». De son point de vue, c’était également pour cette raison que le peuple américain avait en lui « le germe de la révolution » depuis la fondation du nouveau pays4. Plus tard, protégé par la législation anglaise, il deviendra un défenseur de la liberté religieuse dans les pages du Correio Braziliense.
Maçonnerie et Inquisition
8Le voyage d’Hipólito da Costa aux États-Unis d’Amérique le marquera définitivement et contribuera à sédimenter sa vision du monde et son échelle de valeurs dans laquelle la liberté et la tolérance politique et religieuse jouaient un rôle central. Malgré son relatif échec quant à ses objectifs principaux5, ce voyage fut un succès du point de vue personnel et fut particulièrement formateur puisque c’est à Philadelphie qu’Hipólito entra dans la maçonnerie. C’est une donnée fondamentale de sa biographie, non seulement pour le rôle important que jouait la maçonnerie dans le monde d’alors, mais aussi pour ses conséquences dans la vie du Brésilien.
9La maçonnerie implantée aux États-Unis était affiliée à la maçonnerie anglaise, du point de vue organisationnel mais aussi du point de vue de ses fondements. Ce furent des commerçants anglais liés à la Couronne qui, à travers leurs activités de transport et d’installation de prisonniers dans les colonies anglaises, notamment en Australie, introduisirent la maçonnerie dans les colonies. Enrichis par ce commerce, ils acquirent une importance stratégique en Angleterre et finirent, au xviiie siècle, par faire de la maçonnerie une institution respectable, dirigée par des familles de la plus ancienne noblesse.
10Le Portugal, cependant, malgré ses relations commerciales avec l’Angleterre, connaissait une situation tout autre. Bien qu’aucune loi, comme il est affirmé et réaffirmé dans Narrativa de perseguição, n’interdise aux Portugais la pratique de la maçonnerie, le Saint-Office l’interdisait. Lorsqu’Hipólito revint des États-Unis, en 1800, la maçonnerie était durement persécutée par l’intendant de police Pina Manique. Organisés de façon précaire, peu de Portugais s’assumaient comme maçons et la principale force de la Maçonnerie reposait sur quelques loges créées parmi les bataillons anglais et les émigrants français. Parmi les figures qui jouèrent un rôle important dans le développement de la Maçonnerie portugaise dans la première moitié du xixe siècle, on citera le maréchal Gomes Freire de Andrade et le duc de Sussex. Augusto Frederico, duc de Sussex, fils du roi George III, vécut à Lisbonne entre 1801 et 1804. Pendant cette période le duc était devenu l’ami de Gomes Freire et d’Hipólito da Costa.
11Hipólito était revenu d’Amérique déterminé à travailler pour le développement et le progrès de la Maçonnerie au Portugal et il s’y employa intensément pendant toute la période où il séjourna à Lisbonne, de 1800 à 18026. Cette activité clandestine a dû être la cause secrète de son voyage ultérieur à Londres, où il se rendit en avril 1802, sous prétexte d’acheter des machines pour l’Imprimerie royale. En fait, il y allait en tant que représentant des loges maçonniques portugaises qui cherchaient à obtenir la protection anglaise pour leurs activités. Outre le fait que sa mission échoua, il fut arrêté trois jours après son retour d’Angleterre, en juillet 1802. Depuis quelque temps, en effet, ses activités étaient surveillées par l’intendant de police Pina Manique.
12Narrativa da perseguição, livre qu’il publia à Londres en 1811, est un récit minutieux de la détention d’Hipólito, du procès qu’il subit et de ses longs interrogatoires. Écrit afin de dénoncer le fonctionnement de la machine inquisitoriale, Narrativa constitue la défense la plus passionnée de la Maçonnerie et la plus vive dénonciation de l’Inquisition jamais écrites en langue portugaise. L’argumentation qu’Hipólito développe pour sa défense et celle de la Maçonnerie rend ce livre fascinant non seulement pour ses révélations sur l’histoire de l’Inquisition et de la Maçonnerie au Portugal mais aussi sur la séduisante personnalité de l’auteur.
13Les interrogatoires auxquels il fut soumis pendant trois ans et les réponses que l’accusé donne aux questions, déjouant les pièges des investigateurs, renvoient à des récits de fiction contemporains comme ceux de Kafka et de Jorge Luís Borges. Cependant, la mise en parallèle faite par l’auteur entre son interrogatoire et celui de Galileo Galilei, en y incluant les mêmes passages utilisés par Bertolt Brecht, met le lecteur devant une réalité qui dépasse largement la fiction. Source également précieuse pour les spécialistes en rhétorique comme en stratégie d’argumentation, Narrativa da perseguição permet de comprendre l’orientation que prendra désormais la vie d’Hipólito da Costa. Les principes de liberté d’association et d’expression, de tolérance religieuse et politique de la maçonnerie qu’il défendait lors de ses interrogatoires étaient réellement révolutionnaires dans un Portugal qui, en plein xixe siècle, se trouvait encore soumis à l’Inquisition. Un Portugal absolutiste, étranger, malgré la proximité, aux changements qui venaient d’avoir lieu aussi bien en France qu’en Angleterre tout au long du siècle précédent.
14Alliée à son expérience américaine, la dure épreuve que subit le jeune Hipólito da Costa en prison et la défense circonstanciée qu’il fit de la maçonnerie, et avec celle-ci des valeurs qu’elle portait, le préparèrent aux 18 années qu’il allait passer en Angleterre. Cette période allait également lui donner une certaine dose de scepticisme critique devant certaines attitudes typiquement anglaises.
15Hipólito da Costa fut arrêté à Lisbonne en juillet 1802, trois jours après son retour de mission en Angleterre et il resta en prison jusqu’à ce qu’un matin d’août 1805, profitant d’une distraction du geôlier, il réussisse à s’échapper. Les enfants de la veuve le cachèrent. Grâce à leur appui, il arriva à Londres en 1805 et il y vivra jusqu’à sa mort en novembre 1823.
Le Correio Braziliense
16Hipólito da Costa fut à la fois le rédacteur, le correspondant, le chercheur et le distributeur du Correio Braziliense (1808-1822). Si l’on considère que le journal était mensuel, qu’il avait une taille (entre 80 et 140 pages), un format et un contenu semblables aux revues académiques de sciences humaines d’aujourd’hui, l’entreprise était énorme. Pour faire ce journal, mal distribué, atteignant un public d’à peine 500 lecteurs, dont les exemplaires destinés au petit nombre d’abonnés du Brésil étaient fréquemment saisis dans le port de Rio de Janeiro, Hipólito da Costa mit en péril sa vie et ses intérêts. Les violentes critiques qu’il publia contre la mauvaise gestion des affaires publiques de la part des ministres de Dom João VI et contre la très forte influence de l’Angleterre, où il s’était réfugié, sur la politique extérieure et économique portugaise, furent combattues à Londres, à Lisbonne et au Brésil par des journaux et des journalistes à la solde du gouvernement portugais et même par l’ambassadeur du Portugal à Londres, le comte de Funchal.
17Le Correio Braziliense était, selon son éditeur, un périodique qui défendait « la cause de la liberté nationale des peuples, de cette liberté compatible avec l’état de la société et de toute cette liberté sans plus de restrictions que nécessaire, qu’il y ait un roi ou non, mais obéissant à un système cohérent7 ». Hipólito était opposé au pouvoir absolu qui, selon lui, annihilait le peuple et il ajoutait : « Où il n’y a pas de communauté ou de constitution il n’y a ni patrie ni nation. » Par droits du peuple, il entendait : « La faculté d’œuvrer, de penser et de parler, sans peur de ceux qui gouvernent lorsque, d’une part, les lois ne sont pas offensées et lorsque, d’autre part, le pouvoir s’exerce dans des limites raisonnables afin de ne pas dégénérer en despotisme8. »
18Initialement contre tout projet de séparation entre le Brésil et le Portugal, Hipólito fut celui qui défendit le plus la permanence de la Cour à Rio de Janeiro, garantissant au Brésil la suprématie du Royaume portugais9. Dans les pages du Correio, Hipólito lutta pour la liberté de la presse et y consacra de nombreux articles. Dans une critique du gouvernement portugais concernant l’interdiction de certains livres, et ressassant les avantages de la liberté de la presse sur la censure, il écrira : « Il est ainsi impossible qu’il apparaisse au Portugal un Locke ou un Montesquieu, à cause de ce type de réglementation qui interdit que les sujets touchant au gouvernement soient discutés10. » Hipólito fut un observateur attentif et un lecteur insatiable qui examina et commenta pendant les 13 années de vie du Correio Braziliense une énorme documentation. Les articles publiés dans le Correio couvrent pratiquement tout ce qui se passait d’important dans les domaines de la politique et de l’économie en Europe et dans les Amériques pendant cette période de 1808 à 1822, avec une attention particulière pour ce qui se passait au Brésil et au Portugal.
19Le signe distinctif de l’action d’Hipólito fut la dénonciation systématique de la mauvaise gestion administrative du royaume portugais, de la corruption et du favoritisme que la Cour du Portugal introduisit à Rio de Janeiro. Hipólito travailla pour qu’au Brésil les choses prennent un tour différent. Dans les pages du Correio il demandait des réformes qui, en améliorant le système de gouvernance, seraient bénéfiques au peuple. Il disait que la Cour de Rio de Janeiro s’était contentée de transplanter, depuis le Royaume, l’administration du Palais, le ministère des finances, le conseil du commerce, etc., alors que la vitalité du pays exigeait « un conseil des mines, une inspection pour l’ouverture de routes, un organisme de cartographie, un examen de la navigation fluviale... mais rien de tout cela ne se met en place parce que ces choses ne figurent pas sur les tablettes de Lisbonne » (cité par Rizzini, 1957, p. 349).
20Un autre aspect précurseur de la pensée d’Hipólito réside dans ses réflexions sur les dommages que l’esclavage causait à la société brésilienne et sur le travail libre. Déjà conscient de l’acceptation des idées venues de l’étranger, il invitait les Brazilienses à « lire les philosophes modernes et à constater qu’ils critiquent les abus de l’esclavage et qu’ils démontrent son injustice11 ». Hipólito fut le premier Brésilien illustre à défendre l’abolition de l’esclavage. Il lui semblait contradictoire que le Brésil voulût devenir une nation libre, conquérir son indépendance, exhiber de toute part sa liberté et, en même temps, maintenir en son sein un régime esclavagiste. (« Comment est-il possible que l’homme blanc puisse proférer son désir de liberté tout en ayant à ses pieds un homme noir esclave au plein sens du mot ? »). Il pensait, toutefois, que « ce serait une mesure désespérée d’un fou » que d’abolir d’un coup l’esclavage car « outre le fait de représenter une partie de la propriété du pays, il est lié au système actuel de la société telle qu’elle est constituée12 ».
21Pour Hipólito le processus de substitution du travail libre au travail servile devra être graduel et basé sur l’immigration de travailleurs européens spécialisés venus de pays pauvres ou appauvris par la guerre. Un article publié dans les gazettes de Philadelphie sur l’arrivée d’immigrants allemands (« qui souhaitent s’engager à servir pour un certain temps auprès de qui leur paiera le voyage ») et la façon selon laquelle cette main-d’œuvre spécialisée fut librement recrutée par des particuliers qui se dirigèrent vers le navire, amène le rédacteur à recommander que l’émigration vers le Brésil soit réalisée selon les mêmes modalités, « dans lesquelles le gouvernement n’intervient que par les lois qu’il promulgue ». Notre désavantage dans ce domaine, par rapport aux États-Unis, est précisément le manque de garanties pour la sécurité personnelle et la propriété individuelle.
22Dans les colonnes du Correio, Hipólito dialogua avec ce qui se produisait de meilleur dans le monde des idées en son temps, commentant dans son journal les œuvres de Silvestre Pinheiro, José da Silva Lisboa (futur vicomte de Cairu) et de l’abbé De Pradt. Le Correio donna accès à ses lecteurs à des textes allant de l’œuvre très moderne de Simonde de Sismondi, Principes d’économie politique appliqués à la législation du commerce (1813), au classique, bien que jamais traduit en portugais, Aeropagítica (1664) de Milton. Il diffusera dans la section Nouvelles publications en Angleterre les œuvres de Mme de Staël et de Chateaubriand.
23Son souhait de voir le modèle libéral anglais adopté au Brésil fit d’Hipólito un grand propagateur de la constitution anglaise et d’œuvres s’y rapportant. L’Angleterre sert même d’exemple pour confronter l’attitude des Anglais vis-à-vis des Portugais et vice versa. Dans sa critique du Décret Royal qui nomma le maréchal Beresford président du Conseil de Guerre au Portugal, Hipólito écrit ceci : « Le fait que les Portugais aient des étrangers au service de leur gouvernement est un exemple qui ne sera jamais suivi par les Anglais, lesquels n’ont aucun Portugais à un poste de confiance dans leur gouvernement. »
24Sa sympathie pour l’Angleterre et ses bonnes institutions ne se confondaient cependant pas avec la défense d’un modèle de dépendance. Hipólito critiqua durement le traité signé en 1810 avec l’Angleterre, non seulement pour avoir porté atteinte à la dignité portugaise mais aussi pour avoir placé les Brésiliens, dans leur propre pays, dans une position inférieure aux Anglais. Ladite clause d’Extraterritorialité, l’article 10 du traité, garantissait aux Anglais le droit de nommer leurs compatriotes à un poste de juge, créant ainsi une juridiction spéciale pour les citoyens anglais qui vivaient au Brésil. Hipólito trouvait exagérés les privilèges accordés à l’Angleterre alors que les Portugais qui résidaient sur les territoires anglais n’avaient pas les mêmes droits. Il dénonçait également « les efforts des défenseurs de ce traité » qui cherchaient à persuader le peuple brésilien qu’il ne devait pas y avoir d’usines, rappelant qu’en Angleterre, au contraire, on avait republié, le mois précédent, un Ordre ministériel stipulant les mesures à prendre contre ceux qui retirent de l’Angleterre « machines ou artistes ».
25Hipólito s’opposa violemment aux monopoles et défendit la liberté du commerce, mais il pensait que les services essentiels à la population devaient rester sous le contrôle de l’État. À propos d’une mesure du gouvernement qui concéda le monopole des services de courrier du Rio Grande do Sul à un individu, Hipólito écrivit qu’il était « contraire à la politique de concéder à un particulier la jouissance d’un monopole que seul l’État devait administrer ». En se référant aux notes de M. Garnier sur « l’œuvre célèbre d’Adam Smith », La richesse des nations, Hipólito ajouta : « Il faut donc inclure le courrier dans la liste des services publics qui ne peuvent être assurés que par le Gouvernement. »
Des idées bien en place
26Hipólito, qui s’était rapproché de ceux qu’on appelait les « Libérateurs » à Londres, par l’intermédiaire de la loge maçonnique fréquentée par Francisco Miranda, Simon Bolívar, O’Higgins et San Martin, fut un supporter enthousiaste du processus d’indépendance des colonies espagnoles d’Amérique et il créa même dans son journal une section spécialement consacrée à ce qu’il s’y passait. À travers les pages du Correio Braziliense, il diffusa des documents informatifs sur les progrès du mouvement d’indépendance et à aucun moment il ne cessa d’exprimer sa sympathie envers lui, le considérant comme une conséquence naturelle de la politique coloniale de la couronne espagnole.
27Son attitude face aux campagnes d’indépendance dans l’Amérique espagnole, confondit ses contemporains. De ce point de vue, sa condamnation de la révolution de Pernambuco, en 1817, paraîtra contradictoire. Hipólito consacrera de nombreuses pages du Correio à répondre aux critiques que le Correo del Orinoco lui adressera au sujet de sa position sur cet épisode de notre histoire. Pour lui, les mouvements d’indépendance en Amérique s’opposaient à une monarchie confrontée à une crise institutionnelle. Carlos IV (le père de Carlota Joaquina) s’était laissé séduire et séquestrer par Bonaparte, avait abdiqué et avait passé la couronne à Fernando VII qui avait également été fait prisonnier par Napoléon. Après l’abdication de celui-ci, Bonaparte avait mis sur le trône espagnol son frère, Joseph Bonaparte. Dans cette Espagne de l’obscurantisme, de l’absolutisme et de l’Inquisition, Hipólito condamna la soumission aux gouvernements successifs de la France révolutionnaire. La réaction de l’Espagne vis-à-vis de la France révolutionnaire avait toujours été, selon Hipólito, une attitude de conciliation et de soumission. Ce phénomène reliait deux extrêmes qu’Hipólito détestait : absolutisme et révolution se complétaient, révélant une parenté plus profonde.
28Hipólito appuya la constitutionnalisation de l’Espagne, promue par les Cortes réunies dans le port de Cádiz. Ces mêmes Cortes qui gouvernèrent l’Espagne, affrontèrent les Français et rendirent la couronne à Fernando VII après la défaite de Napoléon. Mais le retour du roi au pouvoir signifia aussi le retour de l’absolutisme et de l’Inquisition. C’est avec horreur qu’Hipólito se réfère à la violence qui marqua le règne de Fernando VII : le roi espagnol détruisit le travail des Cortes et persécuta, arrêta, tortura et tua nombre de ses députés. Face à cela, pour Hipólito, les hommes de la civilisation et de la modernité, étaient O’Higgins, Bolívar, Miranda et San Martin qui propageaient dans leurs pays les bases de la pensée libérale et qui établirent la première constitution de l’Amérique latine. Fernando VII, en déchirant la première constitution libérale, passait, aux yeux d’Hipólito pour un primitif.
29On ne pouvait en dire autant du débonnaire, timide et illustre Dom João qui était, malgré sa pusillanimité, un politique extrêmement habile, comme son petit-fils Pedro II, capable d’équilibrer les tendances en conflit autour de lui et de s’entourer de favoris de qualité. C’est ainsi qu’il bénéficia des compétences de Dom Rodrigo, le comte de Barca, Tomas Antônio et Silvestre Pinheiro. Sa pusillanimité doit être analysée dans le contexte des monarchies de l’époque (hypnotisées par le spectacle de la tête de Louis XVI roulant sous la guillotine) et de la situation portugaise dans laquelle le régent était otage d’une noblesse avec ses propres leaders et ses projets de pouvoir.
30Méfiant au sujet des bruits révolutionnaires qui, malgré l’isolement du Portugal, réussissaient à lui parvenir, craignant un coup d’État de la haute noblesse (qui était allée en délégation voir Napoléon à Bayonne lui demander un roi pour le Portugal, épisode toujours rappelé dans le Correio Braziliense), déjouant les violentes critiques de l’ambassadeur de France, le général Jean Lannes, et l’arrogance des ambassadeurs anglais, vivant aux côtés d’une reine putschiste pouvant provoquer la soumission du Portugal à l’Espagne, on peut dire que Dom João VI s’en sortit plutôt bien.
31Hipólito n’était pas anti-monarchiste et ne s’est pas une seule fois manifesté contre Dom João VI dans son journal. Comme il le précisa dans ses commentaires de la révolution de Pernambuco de 1817, il critiquait surtout, et avec intransigeance, les ministres et les réseaux de corruption qui paralysaient l’État portugais et commençaient déjà à paralyser le Royaume naissant du Brésil. Le roi et la monarchie pouvaient être maintenus, mais c’est l’administration et la politique qui devaient changer. Le modèle qu’il proposait, aussi bien politique que social et même culturel, était le modèle anglais : celui de l’Angleterre où il vivait, avec une liberté de presse, avec un parlement où opposition et pouvoir pouvaient s’affronter sans se paralyser. Un lieu de tolérance, d’honneur et de respect, où l’administration et la justice étaient marquées par la flexibilité et par la transparence. Mais un lieu où le roi avait son autorité et usait de sa parcelle de pouvoir. Hipólito put encore voir George III changer le parlement pour empêcher l’adoption de la loi des catholiques, et put encore conseiller le duc de Sussex pour le discours qu’il tint en défense de leurs droits.
32Hipólito partageait, comme la majorité des Anglais de son temps, ce sentiment anti-révolutionnaire que l’œuvre philosophique et surtout l’action parlementaire d’Edmund Burke avaient réussi à répandre dans le pays. Avec l’appui naturel de la longue guerre avec la France qui renforça le préjugé contre « l’inconstance du caractère français » devenu, selon Hipólito « proverbial dans toute l’Europe ». Caractéristiques diamétralement opposées à celles des Anglais. Il assista par la suite à la défaite de Napoléon et au renforcement de la fierté des Anglais pour leurs institutions et pour leur caractère.
« Du début au milieu de l’ère victorienne, les Anglais se considéraient comme les leaders du progrès et les pionniers de la civilisation, fiers des limitations de leur gouvernement, de son manque d’intérêt pour la création d’empires, de son aversion à l’exhibition, à l’extravagance, au protocole et à l’ostentation. La certitude du pouvoir et la ferme confiance dans le succès signifiaient qu’il n’y avait nul besoin de se montrer13. »
33La victoire sur les Français renforça l’image d’un pays amoureux de la liberté et de l’économie et opposé à l’ostentation. Aussi, contrairement aux autres grandes villes, Londres arriva-t-elle à l’ère victorienne avec un aspect dont la simplicité, selon Donald Olsen, était « une contestation de l’absolutisme, l’expression orgueilleuse des énergies et des valeurs d’un peuple libre ».
« La munificence à la parisienne ou à la mode de Saint-Pétersbourg révélait le despotisme : car de quelle autre façon pourrait-on exercer un pouvoir suffisant ou lever assez de fonds pour réaliser des projets aussi pharaoniques ? Il se pouvait qu’en contrepartie Londres fût une ville mal entretenue mais, au moins, ses habitants n’étaient pas esclaves. Dans la bouche d’un contemporain : “Les bâtiments publics sont peu nombreux et médiocres en général. Mais qu’importe ? N’a-t-on pas la forte impression d’être dans la capitale d’un peuple libre ?”14. »
34Les Français allaient à contre-courant. Selon Hipólito – dans une analyse empreinte de préjugés et de rivalité nationale – Bonaparte et « ses collègues révolutionnaires » avaient gardé le pouvoir en présentant presque tous les ans une nouveauté qui divertissait les Français. Une fois épuisée la source des nouveautés qui donnaient lieu à des « fêtes », continue Hipólito, « arriva le temps où Bonaparte n’avait plus que ses défaites à publier ; la monotonie lassa les Français et ils crièrent “Vivent les Bourbons” ». Le mépris du journaliste pour la France s’exprime dans la conclusion de l’article : « Peu nous importe que les Français créent un comité perpétuel pour publier une nouvelle constitution chaque semaine, à condition qu’ils ne perturbent pas les autres nations. »
35Les qualités humaines qu’Hipólito relèvera chez les Américains, la simplicité des femmes, leur beauté sans ostentation luxueuse, leur affabilité naturelle et leur esprit d’entreprise renforcent la sympathie avec laquelle il verra leurs institutions : les prisons administrées par les quakers, le processus électoral, la liberté de la presse, du commerce et de l’industrie, etc., ne feront pas de lui un démocrate. Un certain formalisme et un respect pour la hiérarchie lui convenaient et une société politique proche de ce qu’il voyait dans la société américaine, mais qui ne se confondait pas avec un modèle républicain fédéraliste, commença à s’esquisser comme une utopie possible à partir de son voyage aux États-Unis. Hipólito fut un monarchiste constitutionnel de type britannique, totalement à l’opposé des tendances démocratiques héritées de la Révolution française15.
36Étant donné que les révolutions commencent par le peuple, la tendance mène toujours à une forme de gouvernement républicain, tout impropre qu’il soit, et pour cette raison les apparences de la démocratie sont celles qui flattent le plus les individus des classes les plus nombreuses16.
Conclusion
37Œuvre d’un jour, fruit de la légèreté, ne s’appuyant sur aucun plan d’ensemble, dans laquelle ses acteurs ne manifestèrent aucune autre qualité recommandable que celle de l’énergie, qui est fille de l’enthousiasme et de toutes les révolutions, la révolution de Pernambuco en 1817 – considérée comme un épisode mineur et régional, insignifiant en comparaison au mouvement d’indépendance des colonies espagnoles – fut durement combattue par Hipólito. Comme le reconnaissent ses biographes, il fustige sans pitié les révolutionnaires qui s’étaient peut-être inspirés des dures critiques que le journaliste faisait de la mauvaise administration du gouvernement du Brésil.
38Ce fut une lecture erronée. Pour Hipólito, il s’agissait d’idées insensées. Il n’était pas un révolutionnaire et son argumentation contre la révolution se retrouvait dans presque toutes les éditions du Correio. L’Amérique anglaise et l’Amérique espagnole menèrent des guerres d’indépendance parce qu’elles se sentaient étrangères, en marge de l’État-nation. Le Brésil, une fois Dom João installé à Rio de Janeiro, était déjà, à ses yeux, indépendant. Une réforme de l’État selon le modèle politique britannique, conduite par un monarque éclairé et tolérant comme Dom João, était ce qu’il nous convenait. L’occasion était là : il s’agissait de profiter du transfert du gouvernement de Lisbonne à Rio de Janeiro, de le rendre définitif et de promouvoir la réforme de la monarchie portugaise en l’adaptant à la réalité politique moderne qui serait dorénavant constitutionnelle.
39Le thème des « idées insensées », tel que le conçut Roberto Schwartz, entre ici à contre-courant pour analyser un auteur et un personnage qui s’appuya sur des idées et des concepts issus du pays où il vivait et des endroits qu’il connut en dehors du Brésil pour penser un Brésil qu’il connaissait moins que ces lieux. En ne considérant que cette information, il serait légitime de penser que ses idées étaient encore plus insensées que celles des Brésiliens qui pensèrent le Brésil à partir d’idées importées. La pensée d’Hipólito da Costa péchait ainsi doublement par manque de socle : d’une part il ne connaissait ni ne vivait la réalité qu’il prétendait influencer et d’autre part il ne pouvait savoir si le modèle et les normes qu’il proposait à la société et à l’État brésilien étaient adéquats. Cependant, de notre point de vue, l’itinérance offrit à Hipólito une perspective privilégiée. Car il put fonder ses analyses sur la comparaison de ce qu’il vit et vécut aux États-Unis et en Angleterre.
40Avec un parlement qui fonctionne, avec des comptes publics transparents, avec une presse libre, peut-être aurait-il été possible de mettre en œuvre dans le Rio Grande do Sul cette école pour jeunes défavorisés dont Hipólito avait rêvé à l’âge de 24 ans. C’était cela son utopie : revenir dans son « pays », embrasser son frère Saturnino, admirer les beaux paysages du Rio Grande, jamais oubliés, et le voir s’améliorer et progresser sous un système de gouvernement semblable à celui des fières provinces d’Angleterre. Voir enfin concrétisée la patrie dont il avait rêvé au travers des 18 000 pages du Correio Braziliense.
41Quelque chose qui fût le contraire de la société infernale que l’on connut. Que l’on connaît.
« Monde d’anachronismes, un territoire nouveau dominé par un État transplanté depuis la péninsule ibérique mercantiliste et patrimoniale, avec sa bureaucratie parasitaire et ses relations notariales avec la société, avec ses intellectuels reproduisant l’héritage fossilisé de leur origine – les “Lumières”, le libéralisme et ses institutions ne seraient ici que “des idées insensées”, camouflant le pays réel sous le manteau trompeur du pays officiel17. »
Notes de bas de page
1 Voir sur le séjour à Coimbra d’Hipólito, Dourado M., Hipólito da Costa e o Correio Brasiliense, Rio de Janeiro, Biblioteca do Exército Editora, vol. 1, 1957, p. 31-42.
2 Journal qui n’a été publié au Brésil qu’en 1955 sous le titre Diário de minha viagem à Filadélfia, par l’Academia Brasileira de Letras (voir Lustosa I., « A Pátria de Hipólito », H. J. Costa, Correio Braziliense ou Armazém literário, São Paulo/Brasília, Imprensa Oficial do Estado/Correio Braziliense, 2001-2003, vol. 1, p. xxxix à liv, 2001).
3 Costa H. J., Diário de minha viagem à Filadélfia, Rio de Janeiro, Academia Brasileira de Letras, 1955, p. 42.
4 Ibid., p. 94.
5 Très relatif, en fait, car si Hipólito, pour des raisons indépendantes de sa volonté, ne put rapporter le ver-à-soie au Portugal, une partie de sa mission, les documents qu’il produisit et tout ce qu’il consigna dans son Diário, sont de la plus grande importance. Outre les publications déjà citées, voir la Lettre à Dom Rodrigode Sousa Coutinho, dans laquelle il lui envoie une « liste authentique de l’état actuel de la marine américaine » et des coupures de journaux américains sur des sujets politiques (Philadelphie, 13 décembre 1798 : Description d’une machine pour actionner la pompe à bord des navires sans besoin de travail humain. Offerte à la Marine Royale du Portugal, et reproduite sur ordre supérieur par Hipólito José da Costa Pereira, diplômé en droit, etc. actuellement au service de Son Altesse Royale. Lisbonne, Typ. Chalcographica e Litteraria do Arco do Cego, 1800. 5 p. il ; Descripção da árvore assucareira e da sua utilidade e cultura, impressa por ordem superior, por Hipólito José da Costa Pereira, bacharel formado em leis, etc. actualmente empregado em serviço de S.A.R. Lisboa : Na Typographia Chalcographica e Litteraria do Arco do Cego, 1800. 36 p. il [Biblioteca Nacional]).
6 Cf. Oliveira Marques A. H. et Dias J. J. A., História da maçonaria em Portugal, Lisboa, Presença, 1990-1997, p. 79.
7 Correio Braziliense, vol. XXVIII, février 1822, p. 167.
8 Rizzini C., Hipólito da Costa e o Correio Braziliense, São Paulo, Companhia Editora Nacional, 1957, p. 352.
9 Sur ce thème voir Lima Sobrinho B., Hipólito da Costa pioneiro da Independência do Brasil, Brasília, DF, Fundação Assis Chateaubriand/Verano Editora, 1996.
10 Correio Braziliense, vol. 8, n° 44, p. 50.
11 Correio Braziliense, vol. 15, n° 91, p. 732.
12 Correio Braziliense, vol. XXIX, novembre 1822, p. 574.
13 Carradine D., « Contexto, execução e significado do ritual : a monarquia britânica e a “Invenção das tradições” c. 1820 a 1977 », E. Hobsbawn et T. Ranger, A invenção das tradições, Rio de Janeiro, Paz e Terra, 1984, p. 111-174.
14 Ibid.
15 Sur les idées politiques de José Bonifácio, voir Lustosa I., Insultos impressos : a guerra dos jornalistas na Independência (1821-1823), São Paulo, Companhia das Letras, 2000 ; Costa E. V., Da monarquia à república : momentos decisivos, 7e ed., São Paulo, Unesp, 1999 ; Mota C. G. (dir.), 1822 : dimensões, São Paulo, Perspectiva, 1972, p. 102-59 et Cavalcanti B., José Bonifácio – Razão e sensibilidade : uma história em três tempos, Rio de Janeiro, FGV, 2001.
16 Rizzini C., op. cit., p. 227.
17 Werneck Viana L. J., « Prefácio », M. A. R. Carvalho, O quinto século : André Rebouças e a construção do Brasil, Rio de Janeiro, Revan, 1998.
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