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Glossaire

p. 243-247


Texte intégral

1Abarcas : sandales en pneu.

2Aguayo : tissu rectangulaire utilisé pour porter des charges (enfant, petits bois, produits de la récolte etc.), pour se couvrir les épaules ou encore pour édifier les tables d’offrandes.

3Alimentos (litt. « aliments ») : les paysans emploient ce terme pour désigner les produits issus de l’agriculture ou de l’élevage par opposition aux produits transformés ou importés que l’on peut acheter dans les bourgs ou dans les villes.

4Alma : selon les cas, le terme peut désigner l’âme des morts récents (les morts de l’année), les cadavres ou plus rarement l’animu.

5Animu (de l’espagnol ánimo ; peut aussi être appelé alma ou encore espiritu) : situé dans le ventre (dans le sunqu), l’animu est conçu comme une potentialité. Il permet d’exercer des facultés à la fois physiques et mentales. Il garantit l’intentionnalité, la pensée et la mémoire (yuyay), le langage, le discernement, la motricité et la perception. L’animu est autonome par rapport à l’enveloppe organique puisqu’il peut quitter le corps sous l’action d’une peur soudaine ou bien vagabonder la nuit lorsque l’individu est endormi. Il quitte définitivement le corps de l’individu à sa mort.

6Apay : amener, emmener.

7Apu : montagne, divinité tutélaire.

8Ayllu : groupe de personnes liées entre elles par des liens de parenté, réels ou fictifs. Ces personnes partagent un territoire, continu ou discontinu.

9Ayni : échange de services, de faveurs ou de travail régi par une réciprocité dite symétrique ou égalitaire. Le compromis est établi par les deux parties. La participation peut également se faire de manière spontanée et solidaire pour aider un voisin ou un membre de la famille.

10Cabildo : 1. cure chamanique où sont convoqués des esprits et des divinités ; 2. communauté ou ensemble de communautés (ayllu mínimo) placés sous l’autorité d’un jilanqu ; 3. rituel de passation de charge politique qui accompagne le paiement de l’impôt.

11Campo : campagne.

12Challapateños : habitants de Challapata (province Avaroa, Oruro).

13Charango : petit luth à frettes d’origine andine dérivé de la guitare.

14Chicha : bière de maïs.

15Chichería : lieu où l’on boit de la chicha. On trouve les chicherías dans les bourgs et les villes.

16Cholas/cholitas : dans les communautés paysannes, le terme désigne les femmes quechua ou aymara que l’on reconnaît à leurs tresses, leur chapeau et leur jupe bouffante (pollera). Par opposition, les femmes indigènes qui ne portent pas de pollera et qui n’ont qu’une seule tresse (celles qui ont migré par exemple) sont appelées chota.

17Chukchu : malaria. Cette maladie est définie comme une « prise » de l’individu par des entités de l’inframonde ou saqra.

18Cocalero : cultivateur de coca.

19Compadrazgo : compérage, relation de parenté rituelle unissant un parrain et les parents de son filleul. Día de Compadres : fête des compères qui a lieu deux semaines avant le dimanche du Carnaval.

20Comunario : membre d’une communauté.

21Condenados : damnés, âmes errantes prédatrices.

22Confites : bonbons en sucre donnés en offrandes.

23Copal : encens résineux.

24Corregidor : Dans l’organisation politique administrative et républicaine, le corregidor titular est celui qui a la gestion des cantons (la province Bustillo se divise en trois sections, Uncía, Chayanta et LLallagua) et il est désigné par le subprefecto qui a autorité sur la province. Mais dans l’ayllu Aymaya, le corregidor a été incorporé au système de charge c’est-à-dire à l’organisation originaire et ce, depuis la création du Districto Municipal Indigena (DMI) à la fin des années 1990 (Le Gouill, communication personnelle). Le corregidor est chargé de la justice dans l’ayllu.

25Ch’alla : libations d’alcool accompagnées d’invocations.

26Ch’aqwa : conflits violents où se produisent des luttes directes, généralement pour des motifs territoriaux. Guerre.

27Ch’ulu : bonnet.

28Ch’ullpa : dans cet ouvrage, momies précolombiennes renvoyant à une humanité présolaire.

29Ch’uño : pomme de terre déshydratée obtenue par l’exposition successive et répétée au gel nocturne et au soleil. Ce procédé permet la conservation de ce tubercule pendant plusieurs années.

30Ch’uspa : petit sac tissé en laine de lama employé pour y déposer les feuilles de coca.

31Encuña : petite pièce de tissu (petit aguayo) dans laquelle on place des offrandes.

32Estrellayuq (litt. « qui contient une étoile ») : affection survenant lorsqu’un individu est saisi par Saint Jacques (Santiago), Sainte Barbara ou Saint Jérôme, tous trois manifestations de la foudre. Suite à cette « prise », l’individu peut devenir yatiri (c’est un signe d’élection) ou bien souffrir de douleurs pulmonaires. Dans ce dernier cas, il devra consulter un yatiri.

33Guira Mallku : Maître du Carnaval, patron du monde souterrain, nom que prend Nina k’araq à cette période de l’année.

34Hacendado : propriétaire terrien. À titre d’exemple, les parcelles achetées à Entre Ríos avaient appartenu à Rosina Zelada fille du grand propriétaire foncier, Jose Gabriel Zelada.

35Hermanos : litt. « frères ». Le terme générique « los hermanos » désigne les frères évangéliques.

36Jap’iy : prendre, saisir. Jap’isqa : être pris, saisis. Dans le champ de la maladie, jap’isqa est employé d’ordinaire pour se référer à la perte de l’animu accaparé par une entité saqra. La notion de saisissement dépasse le cadre de la prédation et peut être employée pour désigner une dépossession au sens large (l’individu est « pris » par la « maladie » ou par la tristesse ce qui peut assécher son sang ou diminuer sa force par exemple).

37Jilanqu : autorité du cabildo élu par les membres de celui-ci.

38Kallpa : force, pouvoir, potentialité.

39Lik’ichiri, kharisiri (<A) : preneur de graisse humaine.

40Llamk’ay : labourer et par extension, fournir un effort physique, travailler.

41Lote : parcelle de terrain.

42Mancharisqa : nom de la maladie qui correspond à l’expulsion de l’animu saisi par un esprit prédateur suite à une frayeur, susto.

43Mesa : table d’offrandes composées d’ingrédients rituels.

44Mikhusqa : être mangé.

45Nina k’araq (« Feu ardent ») : diable du monde souterrain, saqra. Nina k’araq prend le nom de Guira Mallku pendant la période du Carnaval.

46Norte Potosinos : habitants du Nord Potosi.

47Pachamama : « Terre Mère », entité féminine associée à la fertilité agricole notamment.

48Palomillo : nom donné à la fois à l’endroit où la foudre est tombée et à la foudre qui s’abat, par exemple celle qui « arrive sur un animal ». On distingue plusieurs palomillo : le palomillo des humains (cristiano palomillo), le palomillo des animaux (t’ika palomillo) et celui des aliments (llallawa palomillo).

49Pampa : plaine, étendue de terre plate.

50Pasante : celui qui assume la charge (cargo) de l’organisation d’une fête religieuse. Au Norte Potosí, il est aussi appelé mayordomo.

51Patrón : patron au sein du système d’exploitation de l’hacienda.

52Polleras : jupes bouffantes.

53Pongueaje : système d’exploitation des haciendas où les paysans (peones) devaient travailler sur l’hacienda et fournissaient une main-d’œuvre gratuite au propriétaire foncier.

54Puna (ou Suni) : Hauts Plateaux par opposition aux vallées. Cet étage écologique est situé à plus de 3 600 mètres d’altitude. Les paysans y cultivent essentiellement des tubercules comme la pomme de terre et la céréale quinoa. C’est une zone également dédiée au pâturage.

55Pututu : instrument confectionné à partir d’une corne de vache et utilisé pour signaler un événement comme une réunion syndicale dans les vallées.

56Q’uwa : satureja boliviana, végétal aromatique brûlé dans des braseros. Q’uway : faire des fumigations généralement accompagnées de libations d’alcool et d’invocation (ch’alla).

57Runa simi : sorcellerie, mauvais sort.

58Saqra : entités liées au monde souterrain et chtonien à qui l’on impute la capacité de « prendre » (jap’iy) l’âme (animu) des humains. Les saqra se caractérisent par leur faim insatiable et capricieuse. Plusieurs entités sont qualifiées de saqra : les Maîtres (le Maître du Carnaval, le Maître de la montagne par exemple), les esprits, les âmes des morts récents, les ancêtres ch’ullpa, certaines forces météorologiques ou telluriques (le vent, la grêle, la foudre, l’arc-en-ciel), certaines pierres, certains lieux (espaces liminaux), certains animaux sauvages et prédateurs (moufettes, renard, reptiles et batraciens, araignées, hiboux). Associées à l’inframonde, on leur attribue un pouvoir exceptionnel : celui de féconder et d’assurer la reproduction végétale et animale, de faire pleuvoir, d’offrir des minéraux, de séduire, de se métamorphoser, de procurer une force surhumaine pour gagner les batailles rituelles (tinku) par exemple.

59Segunda Mayor : autorité de l’ayllu. Le Segunda Mayor est élu par les membres de l’ayllu pour un ou deux ans.

60Simi : bouche.

61Suni : terme pouvant désigner les Hauts Plateaux par opposition aux vallées. Voir Puna.

62Sunqu : situé dans le ventre, le sunqu est conçu comme une entité à la fois matérielle et immatérielle ayant des fonctions biologiques (il permet la digestion, la respiration et la circulation du sang) et cognitives (il garantit l’exercice de la pensée, de la mémoire et de l’intentionnalité). Il est le siège de l’animu.

63Supay : diable.

64Susto (ou mancharisqa) : maladie définie comme l’expulsion de l’animu suite à une frayeur.

65Tinku : rencontre. Le tinku est également le nom donné aux batailles rituelles entre membres de deux moitiés d’ayllu opposées. Les toro tinku (apparus dans la région du Nord Potosi à la fin des années 1970) sont des combats entre des taureaux issus de moitiés opposées.

66Tío : diable minier, patron des travailleurs souterrains.

67Todos Santos : la Toussaint.

68T’ika : « fleur » et dans le langage rituel, les offrandes, les cadeaux, les décorations.

69T’iti : animaux miniatures en plâtre destinés aux offrandes rituelles.

70Vecinos : le terme désigne communément les habitants non indigènes des bourgs.

71Yatiri : « celui qui sait », spécialiste rituel, devin, guérisseur.

72Yuyay : avoir à l’esprit, penser, se souvenir. Le nom est formé à partir du verbe substantivé. Le verbe est souvent remplacé par creiy (de l’espagnol creer, croire). Dans les contextes rituels, les locuteurs hispanophones le traduisent également par avoir la croyance, adorer ou encore avoir la foi.

73Wayra : vent.

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