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Les féministes chiliennes de l’Unité populaire à la post-dictature, 1970-2010

p. 229-238


Texte intégral

1L’Unité populaire (UP) constitue un moment clé de la genèse du féminisme chilien de la seconde vague. En effet, alors que la « voie chilienne vers le socialisme » ne comprend pas explicitement de revendication d’égalité des sexes mais doit faire face à une opposition incarnée par des femmes conservatrices mobilisant les cadres culturels de la féminité et de la maternité (voir la marche des casseroles vides de 1971), les expériences d’organisation et de conscientisation vécues par les militantes de l’UP et les habitantes des poblaciones (dans les Centros de madres, les JAP, etc.) sont déterminantes dans leurs parcours sous la dictature. À partir de 1973, dans l’exil et les rencontres avec les féminismes internationaux, dans les actions pour retrouver les époux, frères et fils détenus disparus, dans le vécu de la persécution, de la détention et de la torture, dans l’organisation populaire pour répondre à la crise et à la répression, les femmes qui composent le mouvement de femmes et féministe des années 1980 réinterprètent leurs expériences politiques de l’UP comme de la dictature à la lumière des rapports sociaux de sexe et s’engagent dans la lutte pour « la démocratie dans le pays et à la maison ». Pour J. Shayne, ses origines en font un « féminisme révolutionnaire1 », tandis que L. Baldez2 y détecte des caractéristiques communes avec le mouvement de femmes opposées à l’UP, notamment l’usage de la maternité comme position d’intervention politique. Globalement, les analystes3 s’accordent pour affirmer que cette mobilisation s’est appuyée sur les ressorts traditionnels de construction de la féminité, au premier rang desquels la maternité, pour la re-signifier.

2À partir de 1990, avec la mise en place d’une démocratie formelle pilotée par la Concertation de partis pour la démocratie (principalement : PS, PPD, PRSD, DC) sur la base de la Constitution pinochétiste de 1980, le mouvement de femmes et féministe s’affaiblit et entre dans une période de profondes reconfigurations. En effet, de nombreuses féministes militent aussi dans ces partis de la gauche et choisissent de rejoindre le travail de démocratisation depuis la politique formelle ou l’État. En revanche, certaines féministes préfèrent préserver une autonomie critique vis-à-vis de la transition tandis que d’autres encore, militantes des partis de gauche en désaccord avec cette issue de la dictature (PC, MIR, etc.), en restent soigneusement à l’écart. Cette proximité de certains secteurs féministes avec la gauche concertationniste ainsi que la création d’une agence d’État chargée de promouvoir l’équité de genre (le SERNAM) change radicalement la donne de la contestation et ouvre la voie à de nouveaux répertoires d’action féministes ainsi qu’à différents degrés d’accommodement avec la démocratie fraîchement retrouvée et l’action étatique pour les droits des femmes.

3Cette contribution examinera ces différentes périodes de mobilisation féministe dans leurs rapports avec la gauche chilienne et l’expérience fondatrice de l’Unité Populaire pour mettre en avant leur pertinence et leur éclairage de la compréhension des enjeux des politiques de genre et du féminisme dans le Chili actuel.

Avant l’Unité populaire : l’expérience des Centros de madres

4Avant d’en arriver à la période de l’Unité populaire, un rapide retour en arrière s’impose pour mettre en valeur le rôle à la fois central et ambigu d’une structure créée dans les années 1960 et qui existe encore aujourd’hui au Chili.

5La première vague féministe chilienne se brise rapidement une fois le droit de vote et d’éligibilité obtenu – d’abord aux élections municipales (1933) puis aux élections nationales (1949). Les premières incursions – timides – des femmes dans la politique formelle se soldent par des échecs ou des résultats contradictoires. La première femme élue, Inés Enriquez, comme la première femme ministre, María de la Cruz, dans le gouvernement d’Ibañez, sont contraintes à renoncer à leurs postes à cause de scandales. La participation électorale des femmes lors des élections des années 1950 est très faible et semble confirmer le vote conservateur que redoutaient les secteurs progressistes. Le mouvement féministe, qui avait d’abord choisi l’autonomie et créé des Partis féminins, se démobilise et intègre les partis traditionnels.

6Pendant cette période, une nouvelle institution canalise les rapports entre les femmes chiliennes et l’État : les Centres de mères (Centros de madres, CEMA). Ces centres naissent sous l’égide de l’Église catholique dans les années 1940 puis sont réorientés vers des fins productives dans le cadre du programme Centro de madres Techo d’un prêtre jésuite, pour être généralisés et institutionnalisés avec l’arrivée au pouvoir de la Démocratie chrétienne en 19604. Il s’agit de groupes de femmes des bidonvilles naissant sous l’effet de l’exode rural dans la périphérie de la capitale et des grandes villes, les poblaciones, auxquels les femmes des classes aisées apportent la bonne parole, des aliments ou des vêtements. Lorsqu’ils évoluent vers des activités productives, c’est la couture qui est privilégiée et après leur institutionnalisation les CEMA fournissent les institutions publiques en draps, uniformes, etc. Au tournant de l’institutionnalisation, les femmes professionnelles de classe moyenne s’ajoutent aux femmes aisées pour intégrer les femmes populaires au développement du pays5. Les CEMA sont maintenus pendant l’Unité populaire et jouent un rôle ambigüe, puisqu’ils seront la base organisationnelle pour les Comités d’approvisionnement populaires, JAP – Juntas de abastecimiento popular mais aussi pour les manifestations de femmes anti-UP.

7Ainsi, si pour C. G. Aguayo de Sota6, les CEMA sont le ferment de la solidarité, et de la conscience politique des femmes pobladoras, pour J. Kirkwood :

« [Les CEMAS] sont utilisés comme politique d’opposition au niveau de la base face à l’alternative de gauche. Surgit alors une forte présence féminine de soutien, de tendance traditionnelle qui donne à la politique du centre-droit des traits autoritaires et conservateurs. Le ton de la Démocratie Chrétienne est alors un ton de conservatisme féminin. Et c’est aussi un ton virulent anti-gauche. Ce sera dans les années 70-73 justement depuis les CEMA des beaux quartiers que surgira et se multipliera le Poder Femenino, donnant lieu à la Marche des casseroles vides7. »

8S. Franceschet8 souligne combien les CEMA s’adressent aux femmes à partir de leurs rôles maternels (« mobilized mothers ») et sans questionnement de la division sexuelle du travail. Les CEMA n’en constituent pas moins une expérience organisationnelle qui sera mobilisée pour résister à la dictature, notamment dans les organisations de survie qui se créent dans les poblaciones au début des années 1980 suite à la crise économique.

Pendant l’Unité Populaire : femmes mobilisées contre la dictature et militantes révolutionnaires

9L’émancipation des femmes n’est pas une priorité de l’Unité populaire ni des militantes qui y participent. L’accent est mis sur les programmes sociaux privilégiant les femmes sous l’angle de leurs rôles de reproduction familiale et sociale ou leur participation économique. De plus, les rôles dans ce processus diffèrent selon les classes sociales : les militantes sont des femmes de classes moyennes ayant pour la plupart accédé à l’enseignement supérieur, tandis que les femmes populaires restent largement considérées comme conservatrices et bénéficiaires des programmes qui leur sont destinés9. Toutefois, ces expériences de militantisme et d’organisation sont fondamentales dans l’essor de la deuxième vague féministe des années 1980, à tel point que Julie Shayne considère qu’il peut être qualifié de « féminisme révolutionnaire », qu’elle définit comme suit :

« [cherchant] à mettre en cause le sexisme considéré comme inséparable de structures politiques plus importantes pas explicitement perçues comme patriarcales par nature mais qui, dans une perspective féministe, sont intrinsèquement liées à l’oppression des femmes. Dans ce sens, le terme révolutionnaire fait littéralement référence au type de processus historique ayant permis le développement du mouvement féministe. [...] Les féministes du Salvador et du Chili ont en commun le fait que des mouvements révolutionnaires aient fourni les bases politiques, idéologiques et logistiques de leur féminisme10 ».

10Cinq facteurs doivent être réunis pour l’émergence d’un féminisme révolutionnaire : le « gender-bending », c’est-à-dire une remise en cause des rôles traditionnellement assignés aux femmes par leur participation importante en termes qualitatifs et quantitatifs ; le facteur logistique, la formation militante reçue pendant la période révolutionnaire ; un clivage sociopolitique dans la période post-révolutionnaire, donc la structure d’opportunité politique ; le sentiment des femmes que leur révolution a été incomplète ; le développement d’une conscience féministe collective. Appliquant ces critères au cas de l’Unité populaire, J. Shayne11 souligne tout d’abord la place marginale dévolue aux femmes dans la politique formelle, en outre limitée aux domaines considérés de compétence féminine – ministères sociaux, communications, etc., puis le recours aux idées naturalisées de la féminité et l’association femme-maternité à l’œuvre dans les programmes de l’UP à destination directe ou indirecte des femmes chiliennes. Elle affirme ensuite que le surgissement d’un féminisme révolutionnaire dans la période post-allendiste au Chili repose largement sur les expériences de participation des femmes pendant l’Unité populaire, et la confrontation à une version plus « dure » du patriarcat pendant la dictature, amenant aussi une remise en cause des formes et des espaces de participation ouverts pendant l’UP. La seule condition d’émergence du féminisme révolutionnaire sur laquelle subsiste un doute est le « gender bending », car la période de l’UP a plutôt renforcé que subverti les rôles traditionnels de genre, tout en encourageant des formes d’organisation ayant constitué des expériences structurantes pour la deuxième vague féministe.

11La mobilisation de femmes la plus connue de cette époque demeure toutefois celle des femmes opposées au gouvernement d’Allende, qui vont jusqu’à exiger son renversement explicitement. Ces manifestations commencent dès septembre 197012 et sont le fait de différentes organisations de femmes : le Front démocratique de femmes (Frente Democrático de Mujeres) ; l’Organisation civique-populaire « solidarité, ordre et liberté » (Organización Cívico-Popular « Solidaridad, Orden y Libertad » – SOL) ; le Front féminin (Frente Femenino), et le Front féminin patrie et liberté (Frente Femenino Patria y Libertad). Elles participent également aux actions de déstabilisation organisées par les milices telles que Patrie et liberté. Toutefois, il ne s’agit pas non plus d’une simple opération de marionnettes orchestrée par l’opposition au gouvernement d’Allende pour susciter la sympathie de l’opinion et précipiter des mesures à la hauteur de la crise – comme le montre L. Baldez, les femmes ayant pris l’initiative de s’organiser ont souvent dû faire face aux refus d’aide des hommes de leurs partis (Parti national, PDC), puis à leur indifférence, jusqu’au coup d’éclat de la Marcha de las Cacerolas Vacías du 1er décembre 1971, pendant la visite de Fidel Castro au Chili.

12Lisa Baldez13 réalise un examen détaillé des réactions du gouvernement de l’Unité populaire à cette réaction féminine pour pointer la tension à l’œuvre dans le rapport de ce projet de transformation sociale vis-à-vis des femmes : leur incursion en politique en tant que femmes reste considérée comme une distraction par rapport à l’enjeu réel de lutte des classes.

13Dans son étude comparative des mobilisations de femmes contre l’Unité populaire et contre la dictature, L. Baldez dégage des points communs entre ces deux mouvements, bien qu’ils soient extrêmement différents et fondamentalement opposés quant au projet politique revendiqué, l’un s’opposant à un gouvernement démocratiquement élu et réclamant un coup d’État militaire, l’autre bravant la répression pour réclamer la fin du régime dictatorial. De fait, en premier lieu les femmes se mobilisent en politique en tant que femmes, partant des constructions genrées de sens commun de la culture chilienne pour porter leur irruption dans l’espace public, à savoir la construction de la féminité à partir de la maternité. Ainsi, L. Baldez fait valoir que ces deux mouvements ont aussi en commun d’une part leur opportunité – elles interviennent à des moments de crise de la vie politique chilienne impliquant le réalignement de la politique partisane –, et d’autre part la construction et présentation (framing) de leurs demandes à partir de l’identité d’outsiders politiques. Les groupes de femmes les plus visibles de ces deux mouvements affirment que les femmes font de la politique « autrement », qu’elles ont la capacité (à la différence des hommes) de transcender les conflits et de forger l’unité. Elles s’organisent donc dans l’un et l’autre cas au-delà des frontières partisanes pour faire valoir leurs revendications : en premier lieu, le changement de régime politique, et en second lieu l’inclusion de leurs demandes sur les agendas des partis politiques14.

14Pour J. Kirkwood, c’est bien l’incapacité des forces de gauche à prendre en compte l’oppression des femmes au-delà d’une contradiction secondaire devant être résorbée dans la lutte des classes, qui conduit au développement de la création de la force réactionnaire féminine :

« On pourrait affirmer que la tragédie et la responsabilité du projet populaire au Chili réside dans la non prise en compte et l’évitement des dimensions affectant les femmes, ce qui a précipité, dans différents contextes historiques et politiques, un phénomène similaire : l’oppression féminine conduit à la réaction. En guise d’exemple extrême rappelons la mobilisation politique réactionnaire des femmes en 197215... »

15De la même manière, J. Shayne met en cause l’intégration partielle des femmes au projet de l’UP et médiatisée par leurs rôles traditionnels, en premier lieu la maternité, dans le développement de ces réactions, et interroge ses effets dans l’échec global de l’expérience de la voie chilienne vers le socialisme16.

La deuxième vague féministe chilienne sous la dictature de Pinochet

« Democracia en el país y en la casa »

16Après une première phase de répression brutale et de désarticulation profonde de l’opposition politique comme des mouvements sociaux et organisations populaires, au début des années 1980 commence à s’articuler un mouvement d’opposition à la dictature qui est à l’origine des journées de protestation dites protestas. C’est à cette période que sont créées de nombreuses organisations de femmes et féministes qui participent activement à la résistance et s’unissent pour devenir un véritable mouvement de femmes et féministe, la deuxième vague féministe chilienne.

17Ce mouvement est pluriel et hétérogène et plusieurs typologies ont été présentées pour mieux le caractériser : pour Bérengère Marques-Pereira et Florence Raes17 il s’agit d’un mouvement à trois branches, avec les organisations de défense des droits de l’homme, les organisations de survie populaire, et enfin les organisations féministes, tandis T. Valdés18 en souligne plutôt la pluralité : les sections syndicales féminines, les organisations paysannes et indigènes féminines, les organisations urbaines de pobladoras, et les organisations de droits humains et féministes.

18Les organisations féministes sont essentiellement intégrées par des militantes présentes ou passées des partis de gauche – PS, PC, MIR, MAPU, etc., nombreuses à avoir connu l’exil où elles ont été au contact des deuxièmes vagues féministes européennes et nord-américaines. Parmi les premières organisations créées figurent la Casa de la Mujer La Morada et Movimiento Feminista mais par la suite de nombreuses autres organisations naissent, dont des organisations féministes rassemblant des militantes de partis spécifiques : Femmes pour le socialisme – Mujeres por el Socialismo (PS) ; Comité de Defensa de los Derechos de la Mujer CODEM (MIR) ; Mujeres de Chile MUDECHI (PC) ; ou encore des jeunes pobladoras (Collectif de femmes de Lo Hermida – Colectivo de Mujeres de Lo Hermida), des pobladoras (le MOMUPO se déclare « féministe populaire » au milieu des années 1980), ou des lesbiennes féministes (Collectif féministe lesbien Ayuquelén – Colectivo Feminista Lésbico Ayuquelén). Des instances de coordination du mouvement de femmes et féministe apparaissent dès le début des années 1980, notamment le MEMCH ’83 puis Mujeres por la Vida. Elles participent aux protestas des années 1980 en faisant valoir la diversité de leurs positionnements mais en exigeant à l’unisson la démocratie dans le pays et à la maison.

Arpillera sur les disparus.

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Arpillera sur les exilés.

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Milieu des années 1980 : négociations de la transition et divisions féministes

19De nombreuses féministes de la deuxième vague sont aussi militantes de partis politiques – c’est la double militance – et choisissent d’y réinvestir leurs efforts pour la démocratisation du pays. Pour d’autres féministes, en revanche, l’autonomie du mouvement de femmes et féministe doit être préservée pour éviter la cooptation et parvenir à imposer leurs revendications. Ainsi dans la deuxième moitié des années 1980 les féministes se divisent : d’un côté les « políticas » et de l’autre les « feministas », selon Julieta Kirkwood il s’agit d’une différence fondamentale et substantielle de priorité donnée à la cause féministe ou au projet politique global, pouvant être résumée par les affirmations : « Il n’y a pas de féminisme sans démocratie » ou « Il n’y a pas de démocratie sans féminisme19. » Mais, M. Ríos Tobar et al. rappellent qu’il y a aussi des féministes militantes de partis qui ne se reconnaissent pas dans le processus de négociations engagé avec la dictature - c’est le cas des militantes communistes ou du MIR qui rejettent le principe même du compromis avec la dictature et la base de la Constitution de 198020.

20Dès les débuts de la transition et notamment avec la création du Service national de la femme, SERNAM, en 1991, ces divisions se creusent et s’aiguisent autour d’une nouvelle ligne de faille, venant prolonger la précédente : les « institutionnelles », convaincues de la nécessité de collaborer avec l’action publique naissante en faveur des droits des femmes, et les « autonomes », refusant la politique de la cooptation et des petits progrès. Cette division travaille le mouvement à l’échelle régionale et culmine vers le milieu des années 1990.

21La deuxième vague féministe chilienne s’échoue et entre dans une phase de divisions aigues et de recompositions profondes.

22À l’opposition entre « féministes » et « politiques » succède l’opposition entre « institutionnelles » et « autonomes », dans un climat général de démobilisation des mouvements sociaux et de frustration des attentes vis-à-vis du processus de démocratisation. Pendant les vingt ans de gouvernement de la Concertation, les effectifs féministes se réduisent considérablement et l’activisme féministe évolue. Ces dynamiques sont largement le résultat de la socialisation des féministes elles-mêmes dans leurs expériences de l’Unité populaire et de la dictature, mais aussi, pour les nouvelles générations, de leur vécu et jugement de la démocratie retrouvée depuis. Ainsi, les militantes de l’UP ayant connu l’exil et le retour et qui n’ont pas expérimenté de désenchantement radical vis-à-vis de l’engagement politique partisan peuplent les rangs des féministes professionalisées, œuvrant dans des ONG, des centres d’étude, ou encore les administrations publiques et le Service national de la femme. Il s’agit du « triangle de velours » évoqué par A. Woodward21. Les désabusées, tout comme les militantes de la gauche dite « extraparlementaire », donc non incluse dans la politique formelle en raison des verrouillages institutionnels de la transition, qu’elles poursuivent ou non un activisme de parti politique en parallèle, militent dans le féminisme de l’autonomie ou dans les organisations féministes de la « mobilisation sociale22 ». Le féminisme chilien, au-delà d’espaces militants et de répertoires d’action collective divers et éclatés, révèle de véritables divergences politiques23 qui reflètent et prolongent, quoique de façon réfractée et indirecte, les soubresauts de l’histoire politique récente du pays, où l’Unité populaire joue un rôle de premier plan.

Bibliographie

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Notes de bas de page

1  Shayne J. D., The Revolution Question. Feminisms in El Salvador, Chile and Cuba, New Brunswick, New Jersey/London, Rutgers University Press, 2004.

2  Baldez L., Why Women Protest; Women’s Movements in Chile, New York, Cambridge University Press, 2002 (Cambridge Studies in Comparative Politics).

3  Franceschet S., Women and Politics in Chile, Boulder/London, Lynne Rienner Publishers, 2005 ; Marques-Pereira B., Raes F., « Trois décennies de mobilisation féminines et féministes en Amérique latine », Cahiers des Amériques latines, n° 39, 2001, p. 17-35.

4  Élection de Eduardo Frei Montalva.

5  Pour plus d’information sur les CEMA, cf. l’ouvrage collectif avec la contribution de Aguayo de Sota C., directrice de la section féminine du Parti démocrate chrétien (DC) et animatrice de CEMA dans la période du gouvernement démocrate-chrétien d’E. Frei Montalva, puis dirigeante du Mouvement d’action populaire unitaire (MAPU – Movimiento de Acción Popular Unitaria, né d’un courant dissident de la DC) et ministre du Développement dans le gouvernement de l’Unité populaire : Collectif, Des Chiliennes. Des femmes en lutte au Chili et Carmen Gloria Aguayo de Sota, Paris, Des Femmes, 1982.

6  Ibid.

7  Kirkwood J., Ser política en Chile ; las feministas y los partidos, Santiago, FLACSO, 1986, p. 57.

8  Franceschet S., Women and Politics in Chile, Boulder/London, Lynne Rienner Publishers, 2005, p. 46-50.

9  Baldez L., Why Women Protest; Women’s Movements in Chile, Cambridge University Press, New York, 2002, p. 99-102, notamment.

10  Shayne J., The Revolution Question. Feminisms in El Salvador, Chile and Cuba, Rutgers University Press, 2004, p. 9-10. Italiques de l’auteure.

11  Ibid., p. 73-83 ; 108-114.

12  Baldez L., Why Women Protest; Women’s Movements in Chile, Cambridge University Press, New York, 2002, p. 58.

13  Baldez L., Why Women Protest; Women’s Movements in Chile, Cambridge University Press, New York, 2002, p. 107.

14  Ibid., p. 2-3.

15  Kirkwood J., op. cit., p. 52. Italiques de l’auteure.

16  Shayne J., The Revolution Question. Feminisms in El Salvador, Chile and Cuba, Rutgers University Press, 2004, p. 114.

17  Marques-Pereira B., Raes F., « Trois décennies de mobilisation féminines et féministes en Amérique latine », Cahiers des Amériques latines, n° 39, 2001, p. 17-35, p. 18.

18  Valdés T., De lo social a lo político. La acción de las mujeres latinoamericanas, Santiago, LOM Ediciones Colección Contraseña Estudios de Género, 2000, p. 48-67.

19  Kirkwood J., op. cit., p. 196-197.

20  Ríos Tobar M., Godoy Catalán L., Guerrero Caviedes E., ¿ Un nuevo silencio feminista ? La transformación de un movimiento social en el Chile posdictadura, Santiago, Centro de Estudios de la Mujer/Editorial Cuarto Propio, 2003, p. 58-59.

21  Woodward A., « Building Velvet Triangles: Gender and Informal Governance », Simona Piattoni, Thomas Christiansen (ed.), Informal Governance and the European Union, Londres, Edward Elgar, 2004.

22  Stoffel Sophie, « Pratiques et stratégies pour un meilleur accès des femmes à la cité : considérations à partir du cas chilien », J. Jenson, B. Marques-Pereira, E. Remacle (dir.), L’État des citoyennetés en Europe et dans les Amériques, Montréal, Presses de l’université de Montréal, 2007, p. 317-334 ; Forstenzer N., « Représenter les intérêts des femmes dans le Chili de la post-dictature : enjeux et conflits », Revue internationale de politique comparée, 2013, vol. 20, n° 1, p. 25-45 ; Forstenzer N., « Une déradicalisation collective ? Institutionnalisation et divisions du féminisme chilien », Lien Social et Politiques, 2012, n° 68, p. 193-210.

23  Forstenzer N., Politiques de genre et féminisme dans le Chili de la post-dictature, 1990-2010, Paris, L’Harmattan, 2012.

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