1 Costa P.,
Civitas. Storia della
cittadinanza in Europa, Rome-Bari, Laterza, 1999-2002, en
particulier t. I, « Introduzione », p. vii-xxii et Costa P., Cittadinanza, Rome-Bari,
Laterza, 2009, p. 3-4.
2 La distinction entre ciudadano et vecino relève de l’importance
de la cité en termes de privilèges. Au sujet de la synonymie entre les
deux termes, voir, par exemple, Breña R., « Ciudadano –
México », Fernández Sebastián J. (dir.), Diccionario político y social del
mundo iberoamericano. La era de las revoluciones, 1750-1850,
Madrid, Fundación Carolina/Sociedad Estatal de Conmemoraciones
Culturales/Centro de Estudios Políticos y Constitucionales, 2009,
p. 261.
3 Rappelons la définition du Diccionario de Autoridades (t.
II, 1729) : « Citoyen : le vecino d’une Cité, qui jouit
de ses privilèges, et est obligé à ses charges sans aucune exemption
particulière de celles-ci. »
4 Herzog T., Vecinos y extranjeros. Hacerse
español en la edad moderna, Madrid, Alianza Editorial,
2006.
5 Lempérière A., Entre Dieu et le Roi, la
République. Mexico, xvie-xviiie siècles, Paris, Les Belles
Lettres, 2004.
6 Les
Indiens bravos ou bárbaros ne font pas partie du
corps de république – en Nouvelle Espagne, il s’agit concrètement des
Indiens du Nord et des fuyards du monte yucatèque (forêt qui
s’étend sur le sud de la péninsule). Pour une synthèse sur
l’interdépendance entre tribut, pueblos de indios et
catégorisation « indienne », ainsi qu’une étude des cas particuliers
de la fin de l’époque coloniale, voir Granados L. F., « Pasaportes
neoclásicos. “Identidad” y cobro de tributo indígena en la Ciudad de
México borbónica », F. Castro Gutiérrez (coord.), Los indios y las ciudades de la
Nueva España, Mexico, Universidad Nacional Autónoma de México,
2010, p. 369-396.
7 Voir notamment Carmagnani M. et Hernández Chávez A., « La ciudadanía
orgánica mexicana, 1850-1910 », in H. Sabato (coord.), Ciudadanía política y formación de
las naciones : perspectivas históricas de América Latina, Mexico,
Fideicomiso Historia de las Américas/Fondo de Cultura Económica/El
Colegio de México, 1999, p. 371-392.
8 La
constitution de Cadix (1812) et d’autres dispositions prises par les
Cortes (à partir de 1810)
sont en vigueur dans une partie de la Nouvelle Espagne et par
intermittence jusqu’à l’Indépendance (1821). La Constitution gaditane
est alors déclarée en vigueur jusqu’à ce que le Congrès Constituant
approuve une nouvelle constitution (ce qui adviendra en
1824).
9 Pour être exacts, dans le contexte
gaditan, les castas
restent exclues de cette assimilation.
10 Ibid.,
p. 384.
11 Voir par exemple, Castillo Velasco J. M., Ensayo de derecho administrativo
mexicano (1874), cité par ibid., p. 375 ; voir également
Carmagnani M., « Del
territorio a la región. Líneas de un proceso en la primera mitad del
siglo xix », A. Hernández Chávez et M. Miño Grijalva (coord.), Cincuenta años de historia en
México. En el cincuentenario del Centro de Estudios Históricos,
Mexico, El Colegio de México, 1991, t. II, p. 221-242.
12 Nous reprenons ici les conclusions de Marta Irurozqui
qui a étudié le cas bolivien (en particulier dans Irurozqui M., « De cómo el
vecino hizo al ciudadano en Charcas y de cómo el ciudadano conservó al
vecino en Bolivia, 1809-1830 », in J. O. Rodríguez (dir.), Revolución, independencia y las
nuevas naciones de América, Madrid, Fundación Mapfre/Tavera,
2005, p. 449-484 ; Irurozqui M., « Sobre el
tributo y otros atributos ciudadanos. Sufragio censitario, fiscalidad
y comunidades indias en Bolivia, 1825-1839 », Bicentenario. Revista de Historia
de Chile y América, vol. 5, n° 2, 2006, p. 35-66 ; et Irurozqui M., « El espejismo de
la exclusión. Reflexiones conceptuales acerca de la ciudadanía y el
sufragio censitario a partir del caso boliviano », Ayer, n° 70, 2008, p. 57-92.
Précisons qu’à partir de la vacatio legis de 1808,
plusieurs notions de république (scolastique, civique et libérale) et
donc de citoyen, aux éléments parfois contradictoires, peuvent se
superposer, leur distinction étant purement heuristique (Thibaud C.,
« Les trois républiques de la Terre Ferme », in V. Hebrard et G. Verdo [éd.], Las independencias
hispanoamericanas un objeto de historia, Madrid, Casa Velázquez,
2013, p. 245-257). Selon la conceptualisation de la citoyenneté
proposée par Marta Irurozqui, la « citoyenneté civique »
(républicaine-communautaire) et la « citoyenneté civile »
(libérale-conservatrice) correspondent à deux moments distincts de la
citoyenneté et, en même temps, peuvent coexister et se superposer à
des degrés divers selon les périodes. Nous nous centrons ici sur
l’articulation entre inclusion et exclusion, égalité et inégalité,
véhiculée par la racine vicinale du citoyen, sans pouvoir aborder tous
les aspects des mutations de la notion de citoyen. Une définition
analytique de la citoyenneté mettant à distance le primat du légal qui
s’affirme à partir de la seconde moitié ou de la fin du xixe siècle, est proposée par
López Caballero P. et Acevedo Rodrigo A., « Introducción. Los
ciudadanos inesperados », in A. Acevedo Rodrigo et P. López Caballero (coord.), Ciudadanos inesperados. Espacios de
formación de la ciudadanía ayer y hoy, Mexico, El Colegio de
México/Centro de Investigación y de Estudios Avanzados del Instituto
Politécnico Nacional, 2012, p. 11-37.
13 Comme explicité infra, nous abordons l’usage
des termes « Indien » et « vecino » comme catégories
administratives pour analyser l’un des critères de définition et
d’émergence des « citoyens indiens », les services publics que ceux-ci
assurent. Karen Caplan adopte une perspective différente sur les
« citoyens indiens », visant à expliquer la formation de deux cultures
libérales régionales, et éclaire bien des spécificités de
l’identification indienne au Yucatán grâce à la comparaison avec
Oaxaca : Caplan K., Indigenous citizens. Local Liberalism in Early National
Oaxaca and Yucatán, Stanford, Stanford University Press,
2009.
14 « Documentos Justificativos », Baqueiro S., Reseña geográfica, histórica y
estadística del Estado de Yucatán desde los primeros tiempos de la
península, Mexico, Imprenta de Francisco Díaz de León, 1881, s.
n. d. p. D’après le recensement de 1880, la population de l’État du
Yucatán compte 111 194 vecinos et 149 435 indígenas.
15 À notre connaissance, il n’existe pas d’étude
approfondie sur le statut de vecino dans le Yucatán
colonial, ce qui serait d’une grande utilité pour éclairer sa
resignification postérieure. Les recensements paroissiaux de la fin du
xviiie siècle font explicitement ou
implicitement la distinction entre « indios » et « vecinos » ; ces derniers
regroupent les « classes » suivantes : « españoles », « mestizos », « mulatos » (et « ydalgos » que nous aborderons
dans la prochaine sous-partie). Steichen Dumond C., Dumond Don E. (éd.) et Arrigunaga Peón J., Demografía y asuntos parroquiales en Yucatán
1797-1897/Demography and parish affairs in Yucatán 1797-1897, s.
l., University of Oregon – Anthropological papers, n° 27,
1982.
16 La bibliographie à ce sujet est
particulièrement riche. Le lecteur pourra consulter en particulier,
Quezada S., « Los sistemas
de trabajo en Yucatán », Boletín de la Escuela de Ciencias
Antropológicas de la Universidad de Yucatán, n° 44,
septembre-octobre 1980, p. 55-69 ; Bracamonte y Sosa P. et Solis Robleda G., Espacios mayas de autonomía : el
pacto colonial en Yucatán, Mérida, Universidad Autónoma de
Yucatán, 1996 ; Solis Robleda G., Bajo el signo de la compulsión. El
trabajo forzoso indígena en el sistema colonial yucateco
1540-1730, Mexico, Centro de Investigaciones y Estudios
Superiores en Antropología Social, 2003 ; Solis Robleda G., Contra viento y marea. Documentos
sobre las reformas del obispo Juan Gómez de Parada al trabajo
indígena, Mérida, Centro de Investigaciones y Estudios Superiores
en Antropología Social/Instituto de Cultura de Yucatán,
2003.
17 « Tratado segundo del
contrato de la cera que se usa en Yucatán, por el padre Joseph de
Paredes, maestro de prima en esta Pontificia y Real Universidad de
Mérida, ca. 1726-1727 », Quezada S., Los pies de la República : los
mayas peninsulares 1550-1750, Mexico, Centro de Investigaciones y
Estudios Superiores en Antropología Social/Instituto Nacional
Indigenista, 1997, p. 245.
18 Bracamonte y Sosa P. et Solis Robleda G., Espacios mayas…,
op. cit.
19 Rappelons
qu’aucune distinction entre Indiens et vecinos n’apparaît dans la
Constitution de l’État du Yucatán de 1825.
20 « Decreto. Sobre Repúblicas de indíjenas », 26 juillet
1824, Colección de Leyes,
decretos y órdenes del Augusto Congreso del Estado Libre de
Yucatán, Mérida, Imprenta de Lorenzo Seguí, 1832, t. I,
p. 135.
21 Naturellement, bien des travaux apportent des
éclairages ponctuels sur ce sujet. Quant à son traitement spécifique,
nous mentionnons seulement le travail pionnier de Tapia C. E., « La organización
política indígena en Yucatán independiente 1821-1847 », Tesis de
Licenciatura, Universidad Autónoma de Yucatán, 1985, et un article
récent : Orti Yam I., « Exacción y
vigilancia. Las repúblicas indígenas del régimen liberal : Yucatán,
1824-1868 », in Z. Trejo Contreras et J. M. Medina Bustos, El liberalismo en México y sus
efectos sociales, agrarios y políticos, Mexico, El Colegio de
Sonora (à paraître).
22 Si les contributions civile et ecclésiastique sont un
enjeu important dans la première moitié du xixe siècle, elles disparaîtront
par la suite.
23 Voir, par exemple, CAIHY,
Manuscritos, Libro 108 de Actas de Sesiones de la Diputación
Provincial, Sesión de 24 de mayo de 1813, n° 13 ; Libro 109 de Actas
de Sesiones de la Diputación Provincial, Sesión
de 28 de noviembre de 1820, n° 26.
24 « Ley de milicia
local », 17 juillet 1828, Colección de leyes…,
op. cit., t. II, art.
13, p. 110.
25 La Province du Yucatán ne connaît pratiquement
pas de conflits armés pendant les guerres d’indépendance.
26 Voir,
par exemple, AGEY, Poder Ejecutivo, ville 14, vol. 1, dossier 2,
1841. Il s’agit, dans ce cas, de l’acheminement du
courrier.
27 À propos de la profonde réticence des Espagnols à
armer les Indiens, au bénéfice de milices de pardos, voir Restall M., The Black Middle. Africans, Mayas, and Spaniards in
Colonial Yucatan, Stanford, Stanford University Press, 2009,
p. 155-158.
28 Gaceta de Mérida, n° 92,
2 juin 1824, p. 733.
29 Güémez A., Mayas. Gobierno y tierras frente a
la acometida liberal en Yucatán 1812-1847, Mérida, El Colegio de
Michoacán/Universidad Autónoma de Yucatán, 2005.
30 El Siglo Diez y Nueve. Periódico
del Gobierno del Estado de Yucatán, III, 241, 21 janvier 1843,
cité par Taracena A., De héroes olvidados. Santiago Imán,
los huites y los antecedentes bélicos de la Guerra de Castas,
Mérida, Universidad Nacional Autónoma de México, 2013,
p. 77.
31 Il a été démontré que la promesse non tenue
d’abolition des obvenciones, contribution
religieuse qui échoit aux Indiens, avait eu une influence sur le
soulèvement de 1847 ne serait-ce qu’en décrédibilisant l’élite
politique aux yeux de ceux-ci. Pour notre propos, nous insistons sur
l’accès des Indiens à la milice, l’action milicienne elle-même et le
fait que la demande de suppression des obvenciones ait pu s’exprimer
en termes d’égalisation fiscale avec les non-Indiens (ce qui n’as pas
toujours été le cas), en proposant de la remplacer par la dîme. Même
si la présence indienne dans la milice reste mal connue, il semble
qu’elle ait concerné surtout l’orient de la péninsule, sous-région où
l’emprise des structures décrites précédemment était plus
lâche.
32 Taracena A., De héroes olvidados…,
op. cit.
33 Campeche se sépare de l’État du
Yucatán et se constitue en nouvel État fédéré en 1862.
34 « Restableciendo y
reglamentando las antiguas leyes para el régimen de los indios »,
27 août 1847, Aznar Pérez A., Colección de leyes, decretos y
órdenes o acuerdos de tendencia general del poder legislativo del
estado libre y soberano de Yucatán, Mérida, Imprenta del Editor,
1849-1851, t. III, p. 146-150.
35 Rugeley
T., Yucatán’s Maya peasantry
and the origins of the Caste War, Austin, University of Texas
Press, 2000, chap. iii,
v et vi.
36 Transcrit par Reina L., Las rebeliones campesinas en México
1819-1906, Mexico, Siglo xxi, 1980,
p. 398.
37 Farriss
N., La sociedad maya bajo el
dominio colonial, Madrid, Alianza América, 1992, p. 281-282 et
361-362.
38 En
raison de leur fonction militaire, ils sont exemptés de « todos los servicios personales de
tanda y comunidad y otros que se ofreciesen hacer », de l’impôt
du holpatan, du lunes de comunidad et
jouissent de « todas las
exenciones y libertades que gozan y tienen los descendientes de los
caciques y señores naturales ». Ils ne versent que « el tributo de mantas, maíz y
gallinas a su encomendero ». « Petición Privilegios de los indios
soldados de Oxkutzcab. 1624 », Quezada S., Los pies de la república…
op. cit., p. 216-220.
39 Dans ce sens, voir, par exemple, les informations
fournies par Falla M.,
« Los hidalgos de Izamal en el siglo xviii. Los apellidos sí hacen
la diferencia », in L.
Machuca Gallegos (coord.), Grupos privilegiados de la
península de Yucatán. Siglos xviii y xix, Mérida,
CIESAS/Secretaría de Cultura de Yucatán (2014), p. 85-104.
40 Sur ce
point, voir Restall M.,
The Maya World. Yucatec Culture
and Society. 1550-1850, Stanford, Stanford
University Press, 1997 (1977), p. 4 et 88-91.
41 En ce qui
concerne leur nombre, voir, par exemple, Steichen Dumond C., Dumond Don E. (éd.) et Arrigunaga Peón J., Demografía…, op. cit. Terry
Rugeley confirme que les sources ne permettent pas de faire une
analyse quantitative ni de répartition des hidalgos à la fin de la
période coloniale dans son Yucatán’s Maya peasantry…,
op. cit., chap. i,
note n° 26, p. 194, note n° 74, p. 197, et p. 91-93 ; Patch R., Maya and Spaniard in Yucatán
1648-1812, Stanford, Stanford University Press, 1993,
p. 230.
42 « Orden. Que los hidalgos continúen sujetos como los
demás vecinos de los pueblos a las autoridades establecidas », 24 août
1824, Aznar Pérez A., Colección de leyes…, op. cit.,
t. II, p. 283.
43 Bracamonte y Sosa P., « La ruptura del pacto
social colonial y el reforzamiento de la identidad indígena en
Yucatán, 1789-1847 », in
A. Escobar Ohmstede (coord.), Indio, nación y comunidad en el
México del siglo xix,
Mexico, CEMCA/CIESAS, 1993, p. 132.
44 Dans tous les
cas, ils n’ont pas fusionné avec les miliciens, à l’image de ce qui
est bien arrivé aux compagnies de pardos à l’issue des guerres
d’indépendance. Restall
M., The black middle…,
op. cit., p. 176-177.
45 On peut ajouter que le discours du chef des huites, Santiago Imán, en
appelait aux héros de la résistance indienne contre les Espagnols et
se référait à la collaboration entre Indiens et non-Indiens en termes
de « mère commune » (référence à la terre ou au métissage, selon
l’interprétation de Taracena A., De héroes olvidados…,
op. cit.), en s’éloignant de l’imaginaire politique colonial de
la république yucatèque.
46 Par exemple, AGEY, Poder Ejecutivo, Milicia, boîte
180, vol. 130, dossier 89 ; Poder Ejecutivo, Milicia, boîte 238,
vol. 188, dossier 15, 1865.
47 Par exemple, Boletín Oficial, 29 juin
1848.
48 « Orden.
Aprobando la organización de hidalgos para el servicio de campaña »,
27 mai 1848, Aznar Pérez A., Leyes, decretos…, op. cit., t.
III, p. 26-27.
49 Par exemple, AGEY, Poder
Ejecutivo, Milicia, boîte 176, vol. 126, dossier 33, 1851 ; Boletín Oficial, 16 août 1848, n° 81 ; Boletín Oficial, 20 novembre
1849, n° 96.
50 Les requêtes d’individus
conscrits en tant que miliciens afin de l’être en tant qu’hidalgos sont éloquentes : ils
sont alors qualifiés d’« exemptés du service armé », « exemptés du
service de la Garde nationale et incorporés à la section du village de
leur vecindad » (l’État du
Yucatán adopte la transformation de la milice en Garde nationale à la
suite de sa réincorporation au Mexique en 1848), « exemptés du service
dans la Garde nationale, ils continueront à l’assumer (le service)
dans la section d’hidalgos
du village de leur vecindad ». AGEY, Poder
Ejecutivo, Milicia, boîte 175, vol. 125, dossier 8, 1851 et Milicia,
boîte 177, vol. 127, dossier 46, 1851.
51 Selon González Navarro M., il existe entre 9
000 et 10 000 indios hidalgos
en juillet 1848 (Raza y
Tierra : La guerra de castas y el henequén, Mexico, El Colegio de
México, 1979, p. 88). Les requêtes de conscription hidalga et les recensements de
1849 soulignent la grande variabilité des situations locales. Voir,
par exemple, les recensements de 1849 : AGEY, Poder Ejecutivo,
ville 36, boîte 64, vol. 14, dossiers 22, 24, 33, 35, 40, 43, 44, 47,
48, 49, 50 et 52, 1849. La version imprimée du recensement de 1861
fait la distinction entre « race blanche » et « race indienne » :
« Documentos justificativos », Estado que guarda la administración
pública de Yucatán, escrita por el secretario general de gobierno
Antonio G. Rejón, Mérida, Imprenta José Dolores Espinosa,
1862.
52 Par exemple, ville 39, boîte 76, vol. 26, dossier 61,
1848 ; « Decreto : Que los caciques sean de la clase de indígenas,
prefiriendo a los hidalgos », 2 janvier 1850, Pedrera R., Leyes, Decretos y Ordenes o
Acuerdos, Mérida, Imprenta del Editor, 1850, t. III,
p. 307-308.
53 Gabbert W., « Of friends and
foes. The Caste War and Ethnicity in Yucatan », The Journal of Latin American
Anthropology, 9 (1), 2004, p. 90-118.
54 Par exemple,
l’exposition de Sebastián Ek dans Boletín Oficial, 23 mai 1848,
n° 8 et les representaciones
des Indiens de Bokobá et de La Mejorada (Mérida) publiées dans
Baqueiro S., Ensayo sobre las revoluciones de
Yucatán desde el año de 1840 hasta 1864, Mérida, Universidad
Nacional Autónoma de Yucatán, 1990, p. 324-327.
55 Dans plus d’un cas, les sources montrent que
l’exemption de la contribution civile est un facteur clé de
l’attractivité du statut d’hidalgo. Nous n’y insistons
puisqu’à terme, cette contribution disparaîtra. L’exemption du service
et de la contribution de rebaje
de la Garde nationale, en revanche, se prolongera jusqu’au xxe siècle.
56 C’est
le cas des hidalgos de
Motul : Boletín Oficial,
10 août 1848, n° 76. En 1858, la république et la compagnie d’hidalgos de Maxcanu adhèrent
au Plan de Tacubaya lors d’une réunion du corps de ville réunissant
également les vecinos
principales et sous la présidence du jefe político. Boletín
Oficial, 6 janvier 1858, n° 130.
57 Dès que l’alerte baisse, les propositions
d’employer les hidalgos
dans des travaux publics, par exemple, ne manquent pas. En 1855,
un membre de la Junta Directiva
de Caminos propose d’employer les hidalgos des localités
adjacentes au chemin de Mérida à Progreso (qui deviendra le port
d’exportation du henequen) dans la construction de ladite route, en
les exemptant du service de campagne « étant donné qu’un plus grand
nombre d’hidalgos n’est
plus nécessaire en campagne ». El Regenerador, 3 janvier
1855, n° 300.
58 « Decreto. Reglamento para la organización de
la Guardia Nacional », 20 février1856, García y García A., Leyes, Decretos y Ordenes,
Mérida, Imprenta de Manuel Aldana Rivas, 1865, art. 7, p. 290.
59 Il existe
bien sûr d’autres exceptions notables, à la fois différentes et
comparables. Voir, par exemple, le cas traité par Guy Thomson dans
divers travaux dont Thomson G., « ¿ Convivencia o
conflicto ? Guerra, etnia y nación en el México del siglo xix », in E. Pani (coord.), Nación, Constitución y Reforma,
1821-1908, Mexico, CIDE/FCE/Conaculta/INEHRM/Fundación Cultural
de la Ciudad de México, 2010, p. 205-237.
60 Avant le rétablissement des républiques d’Indiens de
1824, le terme est associé ou utilisé comme synonyme de casa real, cabildo, casa de consejo et mesón. Voir, par exemple,
CAIHY, Sección manuscritos, Libro 108, « 2ª Sesión », 12 de mayo
de 1814 ; Libro 109, « Sesión 19, 24, 20 de julio de 1820 » et
« Sesión 10, 17, 28 de febrero de 1821 ».
61 AGEY, Poder Ejecutivo, boîte 389, 1902 ; Poder
Ejecutivo, boîte 254, 1889, et boîte 259, 1890 ; Reglamento de Policía de la ciudad
de Ticul y su municipio, Mérida, Tipografía de Gil Canto, 1881,
arts. 3-8, p. 5-6.
62 Par exemple, AGEY, Poder Ejecutivo, boîte 258, 1889 ;
Municipios, Ticul, boîte 52, vol. 91, dossier 10, 1900.
63 Entre autres, AGEY, Poder Ejecutivo, boîte 279,
vol. 229, dossier 63, 1868 ; Poder Ejecutivo, boîte 280, vol. 230,
dossier 49, 1869.
64 Dans ce cas aussi, le projet du gouvernement yucatèque
peut être considéré comme relativement exceptionnel. En effet, à cette
époque, plusieurs états fédérés ont mis en place des gendarmeries ou
des corps de police qui remplacent les gardes nationaux ou les
habitants en « service de police », mais ce sont des corps semi-privés
dans la mesure où il s’agit souvent de corps financés en grande partie
par des particuliers, qui ne font que collaborer avec les autorités
étatiques.
65 « Orden. Dispone que permanezcan en asamblea los
Batallones de Guardia Nacional pertenecientes á los partidos políticos
que expresa », 7 novembre 1890, Cisneros Cámara A., Leyes, Decretos, Ordenes y demás
disposiciones de tendencia general expedidos por los poderes
legislativo y ejecutivo del Estado de Yucatán formada con autorización
del Gobierno, Mérida, Tipografía de G. Canto, 1894-1897, t. I,
p. 213-214.
66 Par exemple, AGEY, Poder Ejecutivo, boîte 221,
1882 et boîte 254, 1889.
67 AGEY, Poder
Ejecutivo, boîte 267, 1891.
68 AGEY, Poder Ejecutivo, boîte 259, 1890 ; boîte 268,
1891.
69 Voir, par exemple, AGEY, Poder Ejecutivo, boîte 280,
1893.
70 Dans le
village de Chicxulub (district de Tixkokob), un propriétaire remettant
en cause « la garde » assurée par l’un de ses sirvientes. Il déclare qu’il
s’agit de l’audiencia
indienne désormais interdite et que ce service peut être tout aussi
bien qualifié de service de la Garde nationale. AGEY, Poder Ejecutivo,
boîte 285, 1894.
71 Gabbert W., Becoming Maya. Ethnicity and Social
Inequality in Yucatán since 1500, Arizona, The University of
Arizona Press, 2004, chap. v-vi et Gabbert W., « Of friends and
foes. The Caste War and Ethnicity in Yucatán », art. cit. ; également,
Redfield R., « Razas y
clases en Yucatán », Enciclopedia yucatanense,
Mérida, Gobierno del Estado de Yucatán, 1977, t. VI,
p. 295-319.
72 AGEY, Poder Ejecutivo, boîte
389, 1902.
73 Par exemple, AGEY, Poder
Ejecutivo, boîte 282, 1893. Pour une analyse de ces nouvelles
assimilations, voir Brondino L., « La Guardia
Nacional en Yucatán : del servicio público indígena al servicio
público ciudadano 1847-1905 », in E. Mijangos et M. Pérez Domínguez (coord.), Voces del antiguo régimen.
Representaciones, sociedad y gobierno en México contemporáneo,
Morelia, Instituto Mora/Universidad Michoacana, 2009,
p. 103-109.
74 Concrètement, en
effaçant tout caractère indien de ces services, le gouvernement
yucatèque vise à respecter l’article 5 de la Constitution de 1857 qui
interdit les services personnels assurés sans consentement et sans une
« rémunération juste ».
75 « Ley constitucional para el gobierno interior de los
pueblos » in Gobierno del
Estado de Yucatán, Textos,
op. cit., art. 140,
p. 121. Cette nouvelle Garde nationale sera nominalement supprimée en
1910 : « Decreto. Desde el dia 1° de julio próximo, el servicio de
Seguridad Pública y de Policía, que establece el artículo 140 de la
Ley Constitucional para el gobierno interior de los pueblos del
Estado, sustituirá el de Guardia Nacional que actualmente prestan los
ciudadanos yucatecos », 4 avril 1910, art. 1, cité par Gamboa Ricalde A., Yucatán desde 1910, Veracruz,
Imprenta Standard, 1943, t. I, p. 42-43.
76 « Orden. Que la concesión de
rebajes de Guardia Nacional no comprenden la exención de tequios
vecinales », 18 décembre 1903, Cisneros Cámara A., Segunda colección de leyes, órdenes
y decretos, Mérida, Imprenta de « El Eco del Comercio », 1904,
II, p. 458. Lorsque les hidalgos de Ticul sont
intégrés aux listes de conscrits, ils deviennent des « responsables
concejiles ». AGEY, Poder Ejecutivo, cajas 366 et 389,
1902.
77 Même s’ils restent aux ordres des conseils
municipaux. AGEY, Poder Ejecutivo, boîte 428, 1903.
78 À propos de l’usage de la guerre pour la construction
d’une identité yucatèque blanche ou métisse qui brandissait la menace
toujours latente de l’Indien barbare dans l’âme de l’Indien du
Nord-Ouest, plutôt que la mémoire d’un Indien hidalgo patriote, voir, entre
autres, Eiss P., « El pueblo mestizo: Modernity,
Tradition and Statecraft in Yucatán, 1870-1907 », Ethnohistory, 55, 4, 2008,
p. 526-548 ; Rugeley T.,
« El amanecer del pasado : monumentos, museos y memorias de la Guerra
de Castas », in S. Quezada et I. Ortiz Yam (coord.), Yucatán en la ruta del liberalismo
mexicano, siglo xix,
Mérida, Universidad Autónoma de Yucatán, 2008,
p. 245-273.
79 Naturellement, la pression sur la terre et la
main-d’œuvre n’a pas commencé avec l’arrivée au pouvoir d’Olegario
Molina, mais contrairement à l’image véhiculée par les travaux
concentrés sur la dernière étape du porfiriat dans l’État du Yucatán,
et comme notre travail le montre indirectement, les communautés
villageoises n’ont pas été subitement vidées de leur population par
l’essor du henequen, les haciendas ayant longtemps
coexisté en relative symbiose avec les villages en termes d’usages de
la terre et de la main-d’œuvre (sur ce point, voir Ortiz Yam I., De milperos a henequeneros en
Yucatán 1870-1937, Mexico, El Colegio de México, 2013) ; de même,
le gouvernement de Molina, à l’image du projet científico en général, a tenté
d’évincer toutes les formes de gouvernement partagé, sans aboutir pour
autant à une étatisation du public ni à enrayer le principe
républicain-communautaire.