1 C’est la thèse de J. Duvernoy, Le Catharisme, adoptée par Anne Brenon, Les Archipels cathares, supra, chap. préliminaire.
2 Sur ce point, je renvoie à l’étude éclairante de D. Iogna Prat dans Histoire des hommes de Dieu dans l’Islam et le Christianisme, p. 69-87.
3 M. Lauwers, La mémoire des ancêtres, le souci des morts, p. 177.
4 Ibid., p. 161-162. D’après l’auteur c’est à la même période qu’on commence à utiliser l’interrogatoire-profession de foi des évêques dans la lutte contre l’hérésie, raison pour laquelle il a été augmenté de nouveaux articles doctrinaux où l’on retrouve le refus du divorce, l’énumération de tous les sacrements ainsi que l’affirmation de la nécessité des suffrages pour les défunts, de l’aumône et des œuvres. Ce dernier point sert, au xiie siècle, d’indice permettant de reconnaître l’« hérésie », comme l’attestent les traités de polémique de l’époque où il apparaît réfuté parmi les autres points dogmatiques.
5 D. Iogna Prat, Ordonner et exclure, p. 219-252.
6 Alain de Lille, Contra haereticos, col. 308 : « […] nostris vero temporibus, novi haeretici, imo veteres et inveterati, veterantes dogmata, ex diversis haeresibus, unam generalem haeresim compingunt et quasi ex diversis idoli unum idolum, ex diversis monstris unum monstrum ; et quasi ex diversis venenatis herbis unum toxicum commune conficiunt ».
7 Pierre le Vénérable, Epistola, J. Fearns (éd.), p. 7-165, ici, p. 146-147.
8 M. Lauwers, La mémoire des ancêtres, p. 185 : « Ils disent que les bienfaits des vivants ne profitent pas aux morts. »
9 J. Le Goff, La naissance du purgatoire, p. 322.
10 Infra, chap. 5.
11 Ch. schmidt, Histoire et doctrine des Cathares ou Albigeois.
12 Adhémar de Chabannes, Chronique, J. Chavanon (éd.), lib. III, 49, p. 173.
13 Ibid., lib. III, 59, p. 184-185,
14 Ibid., libr. III, 59, p. 185.
15 G. Lobrichon (éd.), « Le clair-obscur de l’hérésie », p. 441-443.
16 Acta synodi atrebatensis, éd. PL 142, col. 1271-1312.
17 Livre des Miracles de Sainte Foy, A. Bouillet (éd.), Paris, 1897.
18 Pour une étude de l’ensemble, B. Stock, The implications of Literacy, chap. II.
19 Ils se retrouvent tous, à l’exception du refus du baptême ou de l’impossibilité de rémission du péché mortel, dans la lettre circulaire d’Héribert, G. Lobrichon (éd.), op. cit.
20 Le point sur la question du procès : R.-H. Bautier, « L’hérésie à Orléans », p.63-88.
21 Différents témoignages dans le dossier de textes présentés par P. Bonnassie, R. Landes, « Une nouvelle hérésie est née dans le monde », p. 435-459.
22 Raoul Glaber, Histoires, M. Arnoux (éd.), livre II, XI, 22, p. 135-137. À propos du culte de la croix, et comme le montre D. Iogna-Prat, « La croix, le moine et l’empereur », p. 449-475, la dévotion à la croix et la théologie politique ont tissé des liens de toute antiquité. Ils sont de nouveaux alliés dans le projet d’Église proposé par les clunisiens, expliquant ainsi le refus du culte par les hérétiques.
23 R.-H. Bautier, « L’hérésie à Orléans… », p. 64-69.
24 André de Fleury, Vie de Gauzlin,, R.-H. Bautier (éd.), p. 181-183.
25 Ibid., p. 99.
26 Ibid., p. 99.
27 Raoul Glaber, Histoires, p. 187-201.
28 Cartulaire de Saint-Père de Chartres, B. Guérard (éd.), Paris, 1840, p. 108-115, p. 111 et 113.
29 Traduction partielle des actes, ainsi qu’une étude des propos hérétiques et une mise au point de l’implication des laïcs dans les mouvements de contestation, dans G. Lobrichon, La religion des laïcs en Occident, p. 9-39 ; id., « Arras, 1025 », dans Inventer l’hérésie ? p. 67-86 ; id., « Le culte des saints » dans Les reliques, p. 95-108.
30 Le Concile de Limoges (1031) précisera par la suite l’interdiction, J. Hefele et H. Leclerq (éd.), Histoire des conciles, t. IV, Paris, 1911, p. 1414.
31 H. Taviani, « Naissance d’une hérésie », p. 1225.
32 Ces canons constituent les statuts de l’Église gallo-romaine depuis le ve siècle. Ils sont devenus au Moyen Âge, les STATUTA ECCLESIAE ANTIQUA, Ch. Munier (éd.), 1960.
33 L’abbé de Fleury, Gauzlin, avait aussi prononcé cette profession de foi, vers 1022, R.-H. Bautier (éd.), André de Fleury, op. cit.
34 Sur Odorannus, infra n. 44. Ce fut sans doute pour contester de telles opinions qu’Anselme de Cantorbery rédigea son Cur Deus homo ? au dernier tiers du xie siècle, infra, chap. suivant, p. 93.
35 A. de Libera, La philosophie médiévale, p. 266 sq.
36 H. Taviani, « Naissance d’une hérésie », n.31, p.1231-1232 ; P. Brown, Le renoncement à la chair.
37 H. Taviani, « Naissance », p. 1232, et « Le mariage dans l’hérésie de l’An Mil », n.30. L’opinion selon laquelle le péché est à l’origine de la division des sexes sera réfutée au xiiie siècle par Thomas d’Aquin.
38 Mise au point de la question, avec les références aux précédents théologiques dans la pensée occidentale, dans H. Taviani, « Le mariage », supra n. 30.
39 Pour sa part, le procès des hérétiques d’Arras est représentatif de l’autre manifestation de l’hérésie, illustrée par l’implication des laïcs qui expriment à leur façon, en même temps qu’ils les véhiculent, les critiques développées en milieu savant.
40 R. H. Bautier, op. cit., p. 77.
41 D’autres noms de chanoines condamnés sont cités par les différents rapporteurs, ibid., p. 69-70.
42 D’après Adhémar de Chabannes, l’évêque d’Orléans, Oury, avait décidé, lors du synode de 1022, de déterrer le corps de l’ancien chantre et de le jeter à la voirie, cf. R. H. Bautier, op. cit., p. 70, n. 25.
43 Epistulae Fulberti, éd. P.L., 141, epistola V (ex I), col. 196-204, cf. R.-H. Bautier, op. cit., p. 70.
44 cf. R. H. Bautier, op. cit., p.83 sq.
45 H. Fichtenau, Ketzer und Professoren.
46 H. Taviani, « Du refus au défi… », p.175-186, p.179.
47 R.-H. Bautier, op. cit., p. 84. Une interprétation intéressante du problème eucharistique soulevé par l’archevêque de Sens est due à D. Barthélemy, L’an mil et la paix de Dieu, p. 201-209. Infra, chap. suivant.
48 D. Iogna-Prat, « Entre anges et hommes : les moines doctrinaires de l’An Mil ».
49 Ibid., n. 48. Il s’agit d’Adhémar de Chabannes et de Raoul Glaber, tous deux clunisiens.
50 G. Lobrichon, « Arras 1025 », Inventer l’hérésie ?, op. cit., n. 29.
51 P. Brown, Le renoncement à la chair, n. 37.
52 L’expression est de D. Barthélemy, « La Paix de Dieu dans son contexte (989-1041) », Cahiers de Civilisation Médiévale, 40, 1997, p. 3-35, p. 30.
53 R. Weber (éd.), Corpus Christianorum, Continuatio Medievalis, 27, Tournholt, 1975. Infra p. 155 sq.
54 Le mépris du monde où agit le diable est ainsi exprimé par les hérétiques de Périgord : « Quoniam tuum est regnum, et tu dominaris omni creature in secula seculorum, amen », G. Lobrichon (éd.), « Le clair-obscur de l’hérésie… », op. cit., p. 441.
55 « Sicut enim omnes electi unam vitam ducentes, unum corpus Christi faciunt, sic omnes reprobi unum corpus diaboli de se reddunt (PL 117, 978 A)… Duae quippe civitates sunt in hoc mundo, id est Hierusalem quae habet regem Christum, et Babylon, quae habet regem nabuchodonosor, id est diabolum » (PL 117, col. 1108 C), cité par G. Lobrichon, « L’ordre de ce temps et les désordres de la fin », The use and abuse of Eschatology, op. cit., p. 221-241, p. 230.
56 Ms Berne, BB 51, f° 60 v° a, cf. G. Lobrichon, « L’ordre de ce temps… », p. 231, et infra, chap. 11, p 372 sq.
57 Infra, p. 85.
58 G. Lobrichon, « Le clair-obscur de l’hérésie… », p. 438.
59 Supra, Introd., p. 14 sq.
60 G. Lobrichon, « L’ordre de ce temps… », p. 237 sq.
61 Sur l’École d’Auxerre, voir la bibliographie de P. Riché, Écoles et enseignement, p. 107-108. Sur Haymon d’Auxerre, voir J. J. Contreni, « Haymo of Auxerre », p. 303-320 ; id., « The Biblical Glosses of Haymo of Auxerre », p. 411-434.
62 E. Ortigues, « Haymon d’Auxerre, théoricien des trois ordres », p. 181-227.
63 D. Iogna-Prat, « Le “baptême” du schéma des trois ordres fonctionnels… », p.101-126, ici p.111.
64 PL 117, col. 953.
65 D. Iogna-Prat, « Le “baptême” du schéma », p.111.
66 E. Ortigues, « Haymon d’Auxerre », p. 198.
67 Ibid.
68 Dans les chapitres XVI à XVIII du Livre de Miracula Sancti Germani, Héric appuie sa pensée sur la théologie de la Rédemption, cf. D. Iogna-Prat, « Le “baptême” du schéma », p. 116.
69 D. Iogna-Prat, « Entre anges et hommes : les moines doctrinaires de l’An Mil ».
70 À ce sujet, l’œuvre fondamentale de G. Duby, Les trois ordres.
71 D. Iogna-Prat, « Le “baptême”… », op. cit., p. 111.
72 Augustin inaugure, en Occident, l’identification, remontant à Origène, des trois catégories de chrétiens (prélats, continents et mariés) avec les trois personnages du livre d’Ézéchiel (14,14), Noé, Daniel et Job, respectivement prélat, continent et marié. Ces trois personnages symboliques représentent la postérité spirituelle de certains types d’hommes, Y. Congar, « Les laïcs et l’ecclésiologie des ordines », p. 82-117, p. 84-85.
73 L’expression est de D. Iogna-Prat, « Entre anges et hommes ».