Introduction
p. 79-80
Texte intégral
1Les accents des provinces de France, des départements et territoires d’Outremer, des espaces francophones et des pays lointains, où le français est pratiqué ou appris, nous révèlent, à leur manière, les entrelacs des répétitions et des variations qui travaillent la langue. Celle-ci fabrique le monde avec d’infinies inflexions personnelles. Mais cette riche polyphonie interprète largement une partition réglée par les usages d’une communication plus ou moins normée par les circonstances. La langue écrite, certes variée dans ses expressions littéraires, est soumise à des codes stricts de correspondances déterminés le plus souvent par les besoins de la compréhension. L’orthographe en est un, précis et complexe qui associant lettres et sons, n’a cessé de devenir plus aride, au cours de l’histoire de la langue, de l’évolution des prononciations et des graphies, ainsi que Françoise Argod-Dutard vous le montrera. De tolérante jusqu’à l’époque moderne, elle impose, avec l’école obligatoire des exigences de plus en plus strictes. L’erreur graphique se mue en faute d’orthographe et les maîtres d’école en censeurs. Les réformes n’ont pas eu d’effet, et l’enseignement est tenu maintenant de trouver les moyens de faire acquérir à tous les codes graphiques indispensables à la réussite sociale, ceux de l’orthographe bien sûr mais aussi ceux de la lecture et ceux d’une expression écrite justement adaptée aux différents moments de la vie. Marie-Madeleine Bertucci envisagera cette question en examinant les textes des programmes scolaires, question qui sera reprise par les enseignants du séminaire dirigé par Daniel Nigoul (voir 3e partie). Les compétences à développer s’appuient en grande partie sur l’enrichissement du vocabulaire, un vocabulaire de plus en plus étendu qui n’ignore pas les domaines spécialisés, comme celui des couleurs ou des sports dont nous parleront, avec humour et saveur, Annie Mollard-Desfour et Jean-Pierre Colignon. Ainsi éclairées, ces différentes questions seront, dans la partie du travail qui suivra, débattues et confrontées à l’expérience qu’en ont les enseignants, les anciens élèves, les salariés d’entreprise, ainsi que les responsables de politiques linguistiques. C’est en effet pour et avec le public le plus large qu’il importe aujourd’hui de traiter de ces thèmes, riches de résonances en France, dans la Francophonie et partout où la langue française est une « commune présence ».
Auteur
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Comparer l’étranger
Enjeux du comparatisme en littérature
Émilienne Baneth-Nouailhetas et Claire Joubert (dir.)
2007
Lignes et lignages dans la littérature arthurienne
Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe (dir.)
2007