Remarques sur l’étude des fortifications d’Asie Mineure occidentale et méridionale
p. 297-313
Résumés
Cet article est une présentation synthétique des travaux que l’auteur a menés en Carie, en Lycie orientale, en Pisidie ainsi que sur le territoire rhodien. Il est l’occasion de dresser un bilan historiographique, de développer des perspectives de recherche, de reconsidérer des questions d’ordre méthodologique.
This article gives a summary presentation of the author’s work in Caria, in eastern Lycia, in Pisidia and in the territory of Rhodes. It also provides the occasion for a review of the historical literature, for examining prospects for future Research and for considerations in regard to methodology.
Texte intégral
1L’étude des fortifications grecques, bien qu’inséparable de l’histoire de l’archéologie classique, n’a pas connu les mêmes faveurs que l’étude des édifices civils ou religieux ; le désintérêt que les chercheurs ont témoigné, jusque dans les années 1970 pour ce type de matériel, n’a pas été sans conséquences scientifiques : erreurs méthodologiques, notamment en ce qui concerne la datation, absence de réflexion sur la valeur historique de ce type de construction, insuffisance de mesures préventives destinées à leur bonne conservation. Pourtant, Ph. Lebas (1844), dès le milieu du XIXe siècle, faisait la remarque suivante :
« On aurait de plus des éléments importants pour un travail non moins utile : l’histoire de la fortification militaire chez les Grecs. Il est d’autant plus urgent de s’en occuper que depuis la renaissance de la Grèce, depuis que les villes et les villages se rebâtissent, un grand nombre de ces précieux débris ont déjà disparu, et bientôt ils ne présenteront plus par conséquent que des données insuffisantes. »
2Les causes de cette désaffection sont multiples ; la raison principale étant à rechercher dans la place et le traitement limités que l’historiographie contemporaine a longtemps accordé à l’histoire de la guerre1.
3L’étude des fortifications est passée par un certain nombre de phases2. Ce fut d’abord, et ce jusque dans la seconde moitié du XIXe siècle, une conception utilitariste qui prévalut en ce domaine, comme dans celui de l’archéologie classique en général ; les documents écrits faisaient l’objet d’analyse tandis que les monuments étaient utilisés comme simples sources supplétives et confirmatives des textes ; dans le même sens, ce fut également à cette époque que la plupart des traités de poliorcétique furent traduits et commentés. Après les guerres de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, l’attention se porta davantage sur l’architecture militaire tant du point de vue philologique qu’archéologique : ainsi, la Syntaxe mécanique de Philon de Byzance fit l’objet de plusieurs traductions, tandis que sur le terrain, des études ponctuelles sur des sites monumentaux commencèrent à se développer sous la direction d’architectes désireux de fournir une description et une restitution d’ensemble, voire de proposer des datations3 ; mais aucune étude de synthèse visant à dégager une histoire des fortifications grecques n’existait encore. On doit cependant à cette époque l’établissement des premières typologies en vue de dater les murs – typologies qui ouvrirent une nouvelle phase dans l’étude des fortifications grecques4 ; une phase dite chronologique, fondée d’une part sur l’analyse du contexte régional et des procédés de défense, d’autre part sur des données stratigraphiques.
4Après la Seconde Guerre mondiale, il y eut une ouverture de l’archéologie classique sur les zones périphériques du monde grecque dont bénéficia l’étude des fortifications ; l’usage de techniques de construction différentes, le recours à des dispositifs tactiques inconnus en Grèce propre ou encore la diversité des implantations topographiques, suscitèrent des réflexions d’ordre politique, économique et plus largement culturel (Albanie, Italie du Sud, mer Noire, Asie centrale). Cette phase, dite sociologique, celle-là même que l’histoire militaire dans son ensemble connut en France sous l’impulsion d’André Aymard, concerna non seulement les marges du monde grec mais également la Grèce propre. Cependant, ce ne fut qu’aux environs des années 1970, que l’étude des fortifications fit l’objet d’une attention soutenue se traduisant par la réalisation de synthèses importantes, chacune ayant une approche spécifique de la question : technique et architecturale5, régionale et comparative6, institutionnelle et philologique7, polémologique8, fonctionnelle et tactique9. L’intérêt très marqué que ce champ d’étude suscita à partir de cette période fut maintenu dans les années suivantes grâce à la tenue de plusieurs colloques internationaux10.
5Il est difficile actuellement de dégager une nouvelle phase dans l’étude des fortifications car les recherches qui sont menées sont très diversifiées du point de vue des approches, des méthodes et des problématiques. Cependant, si l’on considère l’ensemble des travaux parus sur la question au cours de la dernière décennie, on peut dégager un certain nombre d’éléments11 : les études régionales ou microrégionales sont très largement minoritaires, limitées dans leur problématique à un aspect de la question (technique, typologique, chronologique). Nous disposons en revanche de nombreuses monographies, études ponctuelles circonscrites à un site, et liées souvent à une campagne de fouille de grande ampleur. Ainsi, même si la recherche sur les fortifications n’a cessé de se développer ces dernières années, la réalisation d’un plus grand nombre d’études régionales ou microrégionales est souhaitable afin d’établir des synthèses provisoires12, seules susceptibles de compléter les données sur l’architecture militaire et, d’une manière plus générale, sur la défense du territoire13.
L’APPORT DES SYNTHÈSES RÉGIONALES ET MICRORÉGIONALES
La Carie et la Pérée rhodienne
6Mes recherches sur la défense du territoire en Carie ont donné lieu à la publication en 1994 d’un article de synthèse sur les fortifications de la Pérée rhodienne, produit d’une table ronde organisée à Istanbul l’année précédente14. Les prospections archéologiques que j’avais effectuées dans la région quelques années auparavant m’avaient conduit à m’interroger sur deux points. Il s’agissait d’abord de savoir si, au-delà de leur fonction défensive particulière, les fortifications, par leur organisation spatiale, pouvaient témoigner d’une conception globale de la défense ; ensuite, si leurs composantes fonctionnelles et leur mode de construction constituaient des spécificités plaidant en faveur de l’existence d’un style rhodien continental.
7J’ai repéré dans la région trois grands types de fortifications : des acropoles fortifiées, des centres urbains fortifiés côtiers, des forts et forteresses maritimes. J’ai montré, sur le fondement de cette classification, qu’au-delà de la fonction défensive particulière de chacune de ces constructions, leur organisation dans l’espace s’inscrivait dans une conception globale de la défense servant directement les intérêts de l’État rhodien. Cela explique sans doute la relative unité qui caractérise chaque type de fortification. La sécurité militaire de la région reposait aux époques archaïque et classique sur des acropoles fortifiées qui, au cours de la période hellénistique, furent réparées et associées à de nouvelles fortifications, mieux adaptées aux progrès de la guerre de siège (Lôryma, Amos, Kédréai) ; avec le développement de la puissance maritime de Rhodes au IIIe siècle, une place plus importante fut accordée aux sites côtiers et portuaires dans une perspective territorialisée de la défense.
8Dans la continuité de ces travaux, j’ai publié en 2000 un ouvrage de synthèse sur les fortifications de Carie, qui est une reprise augmentée et remaniée de la première partie de ma thèse de doctorat15. Mon objectif était d’écrire une histoire de la défense en me fondant sur l’architecture militaire – approche qui ne veut pas dire que les textes aient été négligés, bien au contraire ; d’abord parce qu’ils fournissent des données indirectes susceptibles de nous éclairer sur la datation ou la fonction d’un ouvrage fortifié, ensuite parce qu’ils peuvent apporter des renseignements sur la politique de défense, les pratiques territoriales ou les modes de construction des pouvoirs en présence.
9Les variations du cadre territorial carien n’entamant en rien sa cohérence et moins encore les perspectives d’analyses comparées, j’ai choisi de livrer, non pas un bilan analytique, comme cela se fait généralement dans des études relatives à de vastes et composites zones géographiques, mais plutôt une synthèse provisoire, dans la mesure où mes enquêtes de terrain n’avaient pu se fonder systématiquement sur des données stratigraphiques. La difficulté première résidait dans la nécessité de dresser un inventaire le plus complet et le plus représentatif possible des fortifications de la région. Au fur et à mesure de l’avancement de mes travaux, des questions plus générales concernant l’implantation des fortifications, leurs relations les unes avec les autres, m’ont conduit à les considérer non plus seulement en elles-mêmes mais comme la manifestation matérielle de pratiques défensives et territoriales, tant grecques que barbares. Cela explique qu’elles aient été mises en relation avec les données de l’histoire régionale : utilisées comme outils archéologiques, elles m’ont paru susceptibles de pallier l’indigence des sources écrites en matière de défense, mais aussi de compléter les informations sur l’histoire politique et militaire de la région.
10Cette grammaire des fortifications m’a ainsi permis de décrire et de dater les ouvrages fortifiés, d’apprécier leur valeur tactique et leur fonction stratégique, d’établir des typologies et de déterminer avec précision la part des traditions locales et des influences extérieures. Une fois maîtrisé ce langage qui renseigne autant sur l’art de construire que sur celui de se défendre, il a été possible de comprendre les variations que traduisent les pratiques défensives. Il ressort de l’analyse que les différentes périodes de domination que connut la Carie, se marquèrent dans le paysage par la construction de fortifications urbaines et extra-urbaines, que chacun des pouvoirs en présence, en particulier hécatomnide et rhodien (pl. 1-2), élabora son propre système de défense territorial.
Les autres régions d’Asie Mineure
11M’appuyant sur les recherches que j’avais menées en Carie, j’ai porté mon attention sur les autres fortifications d’Asie Mineure, tentant de développer une méthodologie adaptée au sujet et au terrain d’expérimentation. Cette réflexion s’est traduite en 1999 par la publication d’un article programmatique16, dont on trouvera ci-dessous les grandes lignes, mais également par la mise en place au sein du groupe Aurorhe, d’une base de données informatiques sur les fortifications de l’Orient grec et hellénisé17. Les fiches-types que j’ai élaborées offrent une présentation bibliographique, topographique et archéologique de chaque site fortifié, assortie de plans, photos et relevés ; le champ des applications permet d’effectuer des listages, de constituer des séries statistiques et, surtout, de procéder à des extractions thématiques.
12Les fortifications d’Asie Mineure constituent, au sein de leur région respective, un des matériels archéologiques les plus caractéristiques, éléments tout à la fois communs et significatifs du paysage urbain et rural ; les enceintes urbaines, les forts, les forteresses ou encore les tours sont très nombreux, bien répartis sur l’ensemble du territoire et souvent dans un excellent état de préservation – surtout si l’on établit des comparaisons avec la Syrie, Chypre ou, plus à l’est, avec la Bactriane. Elles sont de plus d’un grand intérêt architectural, car elles présentent une variété de styles et de méthodes de construction, mais aussi une certaine diversité dans les tracés, les tours de flanquement, les portes ou encore les fenêtres de tir18.
13Mais les fortifications, au-delà de l’intérêt qu’elles représentent en tant que réalisations architecturales, constituent pour l’historien un outil d’analyse à part entière. En effet, pour peu que l’on définisse une grille de lecture appropriée, on s’aperçoit que l’ouvrage fortifié traduit une conception des espaces territoriaux, de leur militarisation et, par suite, des pratiques guerrières ; à ce titre, il représente un moyen privilégié pour parvenir à une meilleure connaissance des sociétés antiques. L’étude des fortifications d’Asie Mineure peut dès lors contribuer de manière significative à l’écriture d’une l’histoire régionale, à condition qu’elle investisse deux domaines : d’abord la défense, les pratiques territoriales et le pouvoir politique, ensuite, la conception et la mise en œuvre de l’instrument de défense (techniques de construction et valeur tactique de la fortification).
14D’un point de vue méthodologique, la recherche doit reposer sur des enquêtes de terrain intensives menées à l’échelle microrégionale, associant l’approche descriptive à des fouilles stratigraphiques ponctuelles ; elle doit aussi s’appuyer sur le développement d’un programme d’exploitation et de valorisation du matériel archéologique, fondé en particulier sur la constitution de dossiers cartographiques, de catalogues photographiques et graphiques, de fiches analytiques.
15Quatre principes ont été dégagés pour l’étude des fortifications d’Asie Mineure ; ils constituent le fil directeur de mes recherches en ce domaine. Le premier est qu’il convient d’étudier les fortifications sous tous leurs aspects (techniques, tactiques, stratégiques, et plus largement politiques). Le deuxième est qu’il ne faut pas négliger les mises en perspective, notamment avec les fortifications de Syrie ou d’Asie centrale ; car si celles-ci sont moins bien conservées, elles ont fait l’objet de fouilles stratigraphiques et peuvent par conséquent servir de références pour dater d’autres constructions.
16Le troisième est qu’il faut resituer les fortifications dans une dynamique spatiale afin de pouvoir mettre en évidence l’existence de programmes de construction destinés à développer des réseaux défensifs autour des centres de pouvoir ; distinguer différentes périodes de domination se marquant dans le paysage par l’édification de fortifications urbaines, sub-et extra-urbaines ; apprécier la façon dont chaque pouvoir en présence et/ou communauté politique élabora son propre système de défense du territoire ; déterminer la fonction de chaque fortification car, en dehors des remparts destinés à protéger une agglomération urbaine, il existait une grande variété d’ouvrages fortifiés dont il est parfois difficile de préciser s’il s’agissait d’un fort de garnison, d’une ferme fortifiée ou encore d’un poste de garde et d’observation.
17Le quatrième, enfin, est qu’il faut multiplier les bilans régionaux en vue d’établir une série de synthèses ; le cadre régional ou microrégional me paraît être le cadre élémentaire pour l’étude des fortifications : d’abord parce qu’il exige la mise en place d’une méthode adaptée au terrain d’expérimentation, ensuite, parce qu’il favorise les études quantitatives, sérielles, contribuant ainsi à cerner au plus près la réalité archéologique d’une région et à en tirer les interprétations historiques les plus justes, enfin parce qu’il permet d’inscrire des études particulières dans une démarche d’ensemble.
18Ainsi, la datation des ouvrages fortifiés, leur étude selon leur implantation topographique, leur fonction, leurs caractères architecturaux, ne contribuent pas seulement à l’histoire des techniques dans une région, elles doivent aussi permettre de déterminer des pratiques et des conceptions défensives, lesquelles sont nécessairement révélatrices du rapport entre pouvoir et espace territorial.
19L’enjeu consiste donc à dépasser la simple archéologie des fortifications pour mettre en œuvre une archéologie de la défense, capable de renouveler par ses vertus critiques, l’histoire du politique.
LES ÉTUDES PARTICULIÈRES : RENOUVELLEMENT DES APPROCHES ET DES MÉTHODES
20Y.Garlan, à l’occasion du congrès de Valbonne organisé sous la direction de P. Leriche et H.Tréziny, faisait en introduction la remarque suivante :
« Le progrès de nos connaissances ne se fera que si l’on reconnaît à “l’architecture militaire”, dans nos milieux, une “dignité” égale à celle de l’architecture civile et religieuse, afin qu’elle puisse être, elle aussi, l’objet de recherches programmées en fonction des préoccupations qui lui sont propres, et qu’à l’accumulation empirique de données récoltées au hasard des fouilles, comme de simples retombées, on passe également en ce domaine à des enquêtes systématiques portant sur des sites appropriés et usant de méthodes propices au traitement de problèmes bien définis. Une recherche ne peut en effet se développer qu’en constituant son propre terrain d’expérimentation : où en serait, par exemple, la chimie si elle n’avait pu tirer enseignement que du mélange fortuit des éléments naturels ? Un congrès comme celui-ci plaidera vigoureusement dans le sens de la spécificité de l’archéologie militaire : mais je crains fort qu’il ne suffise pas à convaincre les amateurs de “beaux” objets qui contrôlent encore les principaux bastions de l’archéologie grecque19.»
21La question de la datation se pose d’emblée dans l’étude des fortifications. Le critère stratigraphique est généralement considéré comme déterminant. Il l’est assurément, toutefois la fouille d’une fortification pose un certain nombre de difficultés : d’abord, elle ne donne pas toujours ce que l’on pourrait en attendre20 ; ensuite, il n’est pas toujours possible d’effectuer des fouilles ou, pour le moins, de les étendre à l’ensemble d’un site, faute d’autorisations et/ou de moyens matériels et financiers. Toutefois, on peut, en l’absence de données stratigraphiques, développer des hypothèses de datation qui, pour être recevables, doivent reposer sur l’établissement d’un faisceau d’indices : les dispositifs tactiques (critère fonctionnel) et les méthodes de construction (critère stylistique), associés à des témoignages écrits ou à des documents matériels (critères externes) en constituent les principaux éléments.
22Le critère fonctionnel se fonde sur une comparaison entre les implications tactiques du mur et ce que les textes nous enseignent sur le développement de la guerre de siège. C’est une méthode qui ne peut avoir de valeur que combinatoire, d’abord parce qu’elle ne peut être significative que si la fortification présente un certain degré d’élaboration architecturale, ensuite parce qu’elle ne permet pas a priori de datation précise. Cependant, elle a le mérite de fournir un cadre chronologique relativement fiable qui, confronté à d’autres informations, permet d’affiner une conclusion.
23Le critère stylistique se fonde sur l’observation de la forme des blocs, sur les modes d’appareillage et le traitement des parements. Depuis la parution de l’ouvrage de R. L. Scranton21, les analyses se sont affinées et considérablement enrichies. Les recherches que J. -Cl. Bessac a menées sur les sites fortifiés du Proche-Orient, en particulier à Doura-Europos, en Syrie, ont abouti à une lecture très précise des techniques de construction en pierre qui permet ainsi de retracer l’histoire d’un bloc, de son extraction jusqu’à sa pose, en passant par toutes les opérations de taille, de ravalement et de polissage. Les traces laissées par les outils sont souvent significatives du savoir-faire d’une période et d’une région, et peuvent ainsi constituer un indice de datation22.
24L’autre question posée par les fortifications est celle de leur fonction stratégique, variable en fonction des vicissitudes de l’histoire. Souvent uniques témoignages de l’existence d’une communauté organisée, elles laissent dans le paysage les marques de compromis successifs, entre les contraintes du milieu, les pratiques architecturales et les aléas de l’environnement politique ; il convient donc de mettre en évidence cette multiplicité de facteurs qui prévaut à toute construction d’ouvrage défensif en ne négligeant aucune source : aux informations tirées des textes littéraires, des inscriptions ou des pièces de monnaie doivent s’ajouter celles fournies par l’observation du paysage (topographie, voies de communication).
DE L’APPROCHE DESCRIPTIVE À LA FOUILLE ARCHÉOLOGIQUE
25Les études particulières que j’ai réalisées sur les fortifications de Carie ont reposé sur cette démarche scientifique ; elles ont été conduites avec la volonté d’approfondir la méthode en l’appliquant à un site particulier mais aussi avec le souci de compléter et d’enrichir les enquêtes de terrain menées dans la région. J’ai ainsi entrepris en 2002 l’étude des fortifications d’Hyllarima. Les restes de la cité se trouvent dans le nord-est de la Carie (pl. 1), zone que j’avais écartée de mes premières recherches, voulant limiter celles-ci à la côte et à l’arrière-pays.
26Mon objectif scientifique a d’abord été de fixer la date d’édification des fortifications, de dégager l’existence d’une ou de plusieurs campagnes de construction, d’identifier parmi les pouvoirs en présence les différents commanditaires. Ensuite, j’ai tenté de déterminer la valeur fonctionnelle des remparts urbains, en menant une réflexion générale sur la mise en défense de la région. Cette étude, dont les résultats seront publiés dans un ouvrage collectif23, s’articule autour de trois grandes parties. Après une présentation générale du site (localisation, topographie et état de conservation, identification des ruines et historiographie), les murailles sont étudiées d’un point de vue architectural : plan et tracé, dispositifs tactiques, techniques de construction. Pour finir, je propose une discussion sur l’histoire de la cité en m’appuyant sur les sources écrites et la valeur stratégique des fortifications. À ce travail synthétique s’ajoute un catalogue des différents secteurs du rempart (fiches-types, plans et photographies).
27L’analyse des données topographiques, stylistiques et fonctionnelles m’a ainsi permis d’établir un faisceau d’indices concernant la datation des fortifications d’Hyllarima qui plaide en faveur d’une date postérieure au milieu du IVe siècle. Le rempart fit l’objet de plusieurs campagnes de construction, sans doute à l’initiative du dynaste macédonien, Pleistarchos, connu pour avoir tenu la ville à la fin du IVe siècle et au début du IIIe siècle.
28Cette étude est très proche dans sa méthode et ses objectifs de celle que j’ai réalisée plus récemment sur les fortifications et la défense d’Alinda en Carie. Reprenant les travaux que j’avais effectués sur la cité quelques années auparavant (pl. 1), j’ai tenté de préciser mes analyses et mes conclusions à la lumière de nouvelles découvertes24.
29Parallèlement, j’ai élargi mon champ d’investigation à d’autres régions d’Asie Mineure : à l’étude des acropoles fortifiées de Kelbessos et de Kitanaura en Pisidie (pl. 3) ainsi qu’à celle des fortifications de Myra-Andriaké en Lycie (pl. 4). Les résultats obtenus nous renseignent sur la structuration et l’organisation des espaces aux périodes hellénistique et romaine, et prennent place dans la synthèse que j’ai entreprise, aux côtés de N. Çevik, sur le peuplement et l’occupation du sol – synthèse que nous alimentons chaque année par de nouvelles missions de prospections archéologiques. Nos analyses sur les fortifications de Kelbessos et de Kitanaura se retrouvent dans plusieurs articles consacrés à l’histoire de ces sites25, auxquels s’ajoutent une série de rapports de mission publiés entre 2003 et 2008.
30Les enquêtes de terrain que j’ai menées dans cette région montagneuse, très méconnue, aux confins de la Lycie et de la Pisidie, m’ont fourni un matériel archéologique très différent de celui que je connaissais jusque-là et, par conséquent, m’ont conduit à élaborer une nouvelle grille de lecture. Mais parvenir à dater et à déterminer la fonction stratégique de ces fortifications n’a pas été ma seule priorité ; j’ai tenté de les replacer dans l’histoire régionale en m’appuyant sur une série de documents épigraphiques et numismatiques. Il est ainsi apparu que ces fortifications, à la période hellénistique, protégeaient de petits établissements indigènes ; inclus au territoire de Termessos de Pisidie, ces derniers devinrent, aux environs du Ier siècle apr. J.-C., des agglomérations secondaires, connaissant un développement architectural important, avec notamment la reprise et l’élargissement de leur circuit fortifié.
31Concernant les fortifications de Myra-Andriaké, mes recherches sont toujours en cours ; elles marquent une étape dans mes méthodes et mes orientations scientifiques, d’abord parce qu’elles associent la fouille à la prospection archéologique, ensuite parce qu’elles ne se limitent pas aux seuls remparts urbains mais intègrent les forteresses de montagnes ainsi que les défenses portuaires (pl. 4). L’objectif est de rendre compte de tous les ouvrages fortifiés présents sur le territoire de la cité et, plus largement, de tous les aménagements qui participent à sa protection (routes, ponts). Il est important d’appréhender les fortifications d’une cité non seulement à l’échelle de la ville mais aussi de son territoire de manière à pouvoir apprécier la valeur de son système de défense et sa conception de l’espace stratégique.
32M’appuyant sur les travaux menés par J. Borchhard et son équipe dans les années 197026, j’ai dressé en 2009 un premier inventaire des sites fortifiés et établi des typo-chronologies, assorties de relevés topographiques et architecturaux27. Le matériel archéologique mis au jour m’a conduit à établir les grandes lignes d’un programme de recherche fondé sur trois grandes thématiques : les transferts de techniques et les échanges culturels ; les formes de la guerre et les capacités d’adaptation de la cité ; la défense, l’organisation du territoire et le pouvoir politique28.
33La fouille archéologique que j’ai entreprise en 2011 sur le site d’Andriaké, l’ancien port de Myra, a apporté un certain nombre de résultats qui viennent nourrir de manière substantielle les thématiques mentionnées ci-dessus29. Les tessons de céramique ainsi que les morceaux de tuiles trouvés dans les couches stratigraphiques permettent de dater l’enceinte portuaire de la période hellénistique et de la mettre en relation avec l’un des pouvoirs dominants connus pour avoir contrôlé la région à cette époque (antigonide ou lagide). Les pointes de flèches en bronze, les boulets et balles de fronde en pierre mis au jour sur le site confirment sa valeur militaire et permettent de développer l’hypothèse selon laquelle il était tenu par une garnison permanente capable, en cas de danger, de mener une défense active.
34J’entreprendrai également la fouille de l’acropole ainsi que celle de la ville basse de manière à pouvoir établir la chronologie des fortifications urbaines ; les forts du territoire feront l’objet quant à eux de sondages stratigraphiques et seront soumis à des enquêtes comparatives. Outre leur date de construction, il s’agira de déterminer leurs fonctions stratégiques. On observe que la plupart de ces forts sont situés à l’est, aux confins du territoire de la cité voisine de Limyra, ou au nord, en bordure des hautes terres ; celles-ci étaient aux époques hellénistique et romaine occupées par des bandes de brigands qui, régulièrement, effectuaient des razzias vers les vallées côtières30. Il est probable par conséquent que ces forts avaient vocation à assurer la défense interne de la cité (contre le brigandage et/ou le soulèvement des populations rurales31), mais aussi, au moins pour quelques-uns d’entre eux (le fort d’Ision), de servir de lieux de garnison pour le compte d’une puissance extérieure, antigonide, lagide ou rhodienne.
L’approche comparative
35Mes travaux sur les fortifications ne se sont pas limités à la Carie, je les ai ouverts, comme on vient de le voir, à la Pisidie et à la Lycie, mais aussi à l’île de Rhodes et à sa Pérée. J’ai également tenu compte, du fait de mon rattachement au groupe AURORHE32, des recherches menées par Cl. Balandier à Chypre ainsi que par P. Leriche en Syrie (Doura-Europos) et en Ouzbekistan (Termese).
36Sollicitée en 2009 pour participer à un colloque international sur « Cariens et Lyciens dans le contexte méditerranéen : échanges et identités », j’ai proposé une étude de synthèse sur les techniques de construction en Carie et en Lycie au temps de la dynastie hécatomnide33. La problématique s’est articulée autour de trois points :
L’architecture militaire fut-elle marquée, sous Mausole et ses successeurs immédiats, par une unité de style ? Cette unité de style est-elle conforme à celle qui caractérise, à la même époque l’architecture monumentale ?
Les techniques et modes de construction sont-ils des marqueurs de la présence hécatomnide en Carie et dans les régions voisines, notamment en Lycie ?
Quelle est la part des héritages, des influences et des emprunts dans les fortifications de Carie, au IVe siècle et à la période hellénistique ?
37Il existe un style de construction propre aux Hécatomnides affectant non seulement l’architecture militaire mais également l’architecture funéraire et religieuse, mais ce style ne peut être qualifié d’« hécatomnide » au sens strict du terme. On peut le nommer ainsi uniquement dans un cadre géographique et chronologique déterminé ; les dynastes-satrapes ont fait le choix d’une unité de style, de la même façon qu’ils ont fait de l’ordre ionique leur ordre de prédilection, mais l’appareil rectangulaire isodome à carreaux et boutisses, assorti de ciselures d’angle, se retrouve à la même époque en Sicile ainsi qu’en Grèce propre et continue d’être en usage aux siècles suivants en Asie Mineure occidentale. Des différences apparaissent cependant à la période hellénistique, marquant une rupture significative avec l’art des fortifications hécatomnides (usage du polygonal à joints droits, traces de broche en bordure des blocs) ; ces différences sont à mettre en relation avec une multitude de facteurs dont il est parfois difficile de faire la part (économiques, culturels, fonctionnels), mais qui dans tous les cas relèvent d’un savoir-faire propre à certaines équipes de tailleurs de pierre.
Les fortifications par le texte
38Peu d’études sur les fortifications grecques ont été entreprises sur le fondement des seules sources littéraires. Certes, l’intérêt présenté par les textes est inégal, mais la simple lecture d’Hérodote, de Thucydide ou encore de Polybe laisse penser que l’on pourrait tirer de ces auteurs des renseignements non négligeables sur l’art des fortifications ; c’est ce que nous faisons de façon ponctuelle, mais les informations seraient probablement plus instructives si elles participaient de l’élaboration d’une synthèse ; surtout, elles rendraient certainement plus significative la confrontation des textes aux données du terrain. L’article publié par P. Debord en 1994 sur le sujet est à cet égard intéressant34.
39J’ai entrepris d’étudier les fortifications urbaines de Rhodes sur le fondement, presque exclusif, du récit de Diodore de Sicile relatif au siège de la ville par Démétrios35. Une simple enquête archéologique ne pouvait fournir d’informations instructives car il ne reste sur le terrain que quelques fragments de murs susceptibles de remonter au IVe siècle36. L’analyse du texte, en revanche, m’a permis de rendre compte avec un certain degré de précision de l’état des fortifications au moment du siège et, ce faisant, de poser la question du rapport de forces entre les belligérants. La puissance militaire du roi était bien supérieure à celle de Rhodes et les moyens techniques qu’il déploya à cette occasion furent si extraordinaires que l’on a considéré que la poliorcétique grecque avait alors atteint son apogée. Comment, dans ces conditions, expliquer le succès remporté par les Rhodiens ? Doit-on supposer qu’au moment du siège leurs fortifications étaient parfaitement adaptées aux progrès de la poliorcétique ou faut-il rechercher des éléments de réponse dans le comportement même des assiégés ? L’étude du texte de Diodore montre clairement que la pensée tactique des Rhodiens permit de pallier avantageusement les insuffisances de l’outil de défense.
40Ce simple exemple souligne l’importance de la documentation littéraire dans l’étude des fortifications grecques, lesquelles ne sauraient être réduites à leur seule matérialité.
41De même, la recherche sur les fortifications grecques n’a peut-être pas assez largement pris en compte l’importance de la documentation épigraphique37. Trois sortes d’inscriptions sont susceptibles de fournir des indices de datation, voire de nous renseigner sur la fonction stratégique d’une fortification : une inscription gravée sur les remparts de la cité faisant ou non référence à leur construction ; une inscription découverte sur le site faisant explicitement référence aux remparts de la cité ; une inscription mise au jour sur le site suggérant un lien entre un pouvoir en présence (roi, dynaste) et les remparts de la cité sans que ceux-ci ne soient mentionnés.
42F.G. Maier dans ses Griechische Mauerbauinschriften a réuni dans un corpus les inscriptions des deux premières catégories et tenté de mettre en relation le texte relatif à la fortification avec les données du terrain38 ; cependant, à l’instar des sources littéraires, il faut bien reconnaître que le document épigraphique coïncide rarement avec le vestige fortifié. Cette étude n’en reste pas moins très utile. Elle mériterait d’être complétée et enrichie de nouvelles inscriptions, et surtout élargie aux aspects économiques et sociaux, plutôt que de limiter l’enquête aux aspects politiques et institutionnels39.
43On note depuis peu un regain d’intérêt pour l’architecture militaire et les questions de défense du territoire ainsi qu’une volonté de la part des chercheurs d’échanger et de confronter leurs résultats. L’occasion nous en sera donnée en décembre prochain à l’initiative de l’Institut Danois qui organisera à Athènes un colloque international sur les fortifications antiques40. Nous pourrons communiquer et débattre sur les facteurs de leur développement, leurs composantes architecturales, leurs fonctions stratégiques ainsi que leur place dans l’histoire des civilisations. La réflexion sur le sujet sera ainsi de nouveau lancée, près de trente ans après le colloque de Valbonne organisé par P. Leriche et H. Tréziny41.
Notes de bas de page
1 Corvisier A. (dir.), Dictionnaire d’art et d’histoire militaires, Paris, 1988, p. VII.
2 Garlan Y., « Les fortifications grecques : bilan et perspectives de recherche », dans Leriche P. et Tréziny H., La fortification dans l’histoire du monde grec, Actes du colloque international de Valbonne, décembre 1982, Paris, 1986, p. 15-22.
3 Wrede W., Attische Mauern, Berlin, 1933 ; Krischen F., Milet, III 2, Die Befestigungen von Herakleia am Latmos, Berlin, 1922 ; Die Griechische Stadtmauern, Berlin, 1938 ; Von Gerkan A., Griechische Städteanlagen, Berlin, 1924 ; Milet, II 3 Die Stadtmauern, Berlin, 1935.
4 Wrede W., op. cit. ; Scranton R. L., Greek Walls, Cambridge, 1941.
5 Winter F.E., Greek Fortifications, Toronto, 1971.
6 McNicoll A.W., Hellenistic Fortifications from the Aegean to the Euphrates, with revision and additional chapter by N. P. Milner, Oxford, publ. posthume d’une thèse soutenue en 1970, 1971 (1997).
7 Maier F.G., Griechische Mauerbauinschriften, I-II, Heidelberg, 1959 et 1961.
8 Garlan Y., Recherches de poliorcétique grecque, Paris, 1974.
9 Lawrence A.W., Greek aims in Fortification, Oxford, 1979.
10 Leriche P. et Tréziny H. (éd.), La fortification dans l’histoire du monde grec, Actes du colloque international de Valbonne, décembre 1982, Paris, 1986 ; Van De Maele S. et Fossey J.M. (éd.), Fortificationes Antiquae, Ottawa Conference, 1983, Mc Gill Univ. monographs in Class. Archarology and History, Amsterdam, vol. 12, 1992 ; Debord P. et Descat R. (éd.), Fortifications et défense du territoire en Asie Mineure occidentale et méridionale, Table ronde CNRS, Istanbul, 20-27 mai 1993, REA, 96, 1-2, 1994.
11 . Ces éléments se fondent sur les recensions du Bulletin Analytique d’Architecture du Monde Antique de la Revue Archéologique, de 1998 à 2006.
12 . Pour des études régionales plus récentes, voir Balandier Cl., « La défense des territoires à Chypre de l’époque archaïque aux invasions arabes (VIIIe siècle av. notre ère - VIIE SIÈCLE DE NOTRE ÈRE) », DHA, 28/1, 2000, 175-206 ; « THE DEFENSIVE ORGANISATION OF CYPRUS AT THE TIME OF THE City-Kingdoms (8 th Century B. C. to the End of the 4th Century B. C.) », RDAC, 2000 (2001), p. 169-184 ; « Les techniques de construction des fortifications chypriotes, héritages et influences du VIIIe siècle av. J.-C. au VIIe siècle apr. J.-C. », Cah. Chypriotes, 31, 2001, p. 33-50 ; Konecny A., Hellenistische Turmgehöfte in Zentral-und Ostlykien, Wiener Forsh. zur Archäol., 2, Vienne, 1997 ; Marksteiner Th., Die Befestigte Siedlung von Limyra, Studien zur vorrömischen Wehrarchitektur und Siedlungsentwicklung in Lykien mit besonderer Bereïck-sichtigung der Klassichen Periode (Forsch. m Limyra, I), Vienne, 1997. Voir aussi, pour des périodes plus hautes, l’ouvrage de Frederiksen R., Greek City Walls of the Archaic Period, 900-480 B.C., Oxford, 2011. On se reportera également à la thèse de Vergnaud B., Recherches sur les fortifications d’Anatolie occidentale et centrale au début du premier millénaire av. J.-C. (Xe-VIe siècle), soutenue à Bordeaux 3 le 22 juin 2012, sous la direction de J. Des Courtils.
13 Voir toutefois l’ouvrage de Frederiksen R., Greek City Walls of the Archaic Period, 900-480 B. C., Oxford, 2011. On se reportera également à la thèse de Vergnaud B., Recherches sur les fortifications d’Anatolie occidentale et centrale au début du premier millénaire av. J.-C. (Xe-VIe siècle), soutenue à Bordeaux 3 le 22 juin 2012, sous la direction de J. Des Courtils.
14 Pimouguet-Pédarros I., « Les fortifications de la Pérée rhodienne », REA, 96, 1994, 1-2, p. 243-271.
15 Pimouguet-Pédarros I., Archéologie de la défense. Histoire des fortifications antiques de Carie (époques classique et hellénistique), Paris, 2000.
16 Pimouguet-Pédarros I., « Les fortifications de l’Orient grec et hellénisé : présentation des objectifs et méthodes de recherche », Cahiers du CEHD, 10, 1999, commission « Histoire de la fortification », p. 53-66.
17 Archéologie urbaine de l’Orient hellénisé, UMR 8546-9 (ENS-CNRS), resp. P. Leriche.
18 On pourra se reporter à mon article dans Arkéo Atlas 2013 (à paraître).
19 Garlan Y., loc. cit., 1986, p. 19.
20 Comme le note Garlan Y., op. cit., 1994, 1-2, p. 349-350 : « Il en est de stériles, de fallacieuses ou dont les résultats restent ambigus. Du moins présentent-elles l’avantage de pouvoir être poursuivies jusqu’à l’obtention d’une quasi-certitude. Ce qui ne veut pas dire d’une extrême précision : chacun sait en effet que le “créneau” chronologique ainsi obtenu est, au mieux, d’un quart de siècle. »
21 Scranton R.L., op. cit., 1941.
22 Bessac J.-Cl., « Approche des problèmes posés par la construction des remparts grecs en pierre », dans Leriche P. et Tréziny H., op. cit., 1986, p. 273-282.
23 L’urbanisme défensif d’Hyllarima, à paraître aux PUR dans un ouvrage collectif dirigé par P. Debord et consacré à l’histoire de la cité.
24 Pimouguet-Pédarros I., « Les fortifications de la cité d’Alinda en Carie », in Aufrère S.H. et Mazoyer M. (éd.), Remparts et fortifications, Actes des Quatrièmes Journées universitaires de Hérisson, Cahiers Kubaba, 2010, p. 91-110.
25 Çevik N. et Pimouguet-Pédarros I., « The fortified site of Kelbessos », Anatolia Antiqua, XII, 2004, p. 283-239 ;« Kitanaura : rapport sur la campagne 2007 », Anatolia Antiqua, XVI, 2008, p. 393-412. I. Kizgut I. et Pimouguet-Pédarros I., « Kitanaura : rapport sur la campagne 2007 », Anatolia Antiqua, XVI, 2008, p. 393-412.
26 Borchhardt J., Myra. Eine Lykische Metropole in Antiker und Byzantinischer, Zeit, Ist. Forsch, band. 30, Berlin, 1975.
27 Pimouguet-Pédarros I., « Recherches archéologiques sur le territoire de Myra : rapport sur la campagne de 2009 », Anatolia Antiqua, XVIII, 2010, p. 243-275.
28 Pimouguet-Pédarros I., « Le système défensif de Myra-Andriaké », Anatolia Antiqua, XIX, 2011, p. 303-319.
29 Pimouguet-Pédarros I., « Les remparts du port d’Andriaké », Anatolia Antiqua, XX, 2012, p. 261-280. Fouille effectuée sous l’égide du ministère des Affaires étrangères.
30 Sur les populations des hautes terres : Ruge, RE, s. v. Lykia 13, 2, 1997, p. 2274-2275. Voir la correspondance d’Eumène II concernant un village à proximité de Telmessos où il est question d’un pyrgos protégeant la communauté contre des brigands. Voir McNicoll A. W. et Winikoff T., « A Hellenistic Tower in Lykia : The Isian Tower ? », AJA, 87, 1983, p. 311-323, p. 331 à propos du fort de Beymelek.
31 De par leur situation topographique et leurs dispositifs tactiques, elles n’avaient pas de fonction agricole ; aucune ne peut être mise en relation avec une ferme fortifiée. Il s’agissait de fortifications destinées à la défense de la cité. Borchhardt J., op. cit., 1975, p. 49, note que les fortifications extra-urbaines du territoire de Myra étaient des résidences fortifiées. Lawrence A. W., op. cit., 1979, p. 179, p. 410, considère que les forts du territoire de Myra, en particulier celui de Ision (Beymelek), étaient des palais fortifiés à l’intérieur desquels résidaient des potentats locaux qui devaient maintenir les populations rurales sous leur contrôle.
32 Voir n. 17.
33 Pimouguet-Pédarros I., « Existe-t-il un style de construction hécatomnide ? Recherche sur les fortifications de Carie et de Lycie », Actes du colloque Euploia Carians and Lycians in a Mediterranean Context. Exchange and Identity, L. Cavalier (org.), Bordeaux, 5-7 novembre 2009, Ausonius, 2012.
34 Debord P., « Le vocabulaire des ouvrages de défense, occurrences littéraires et épigraphiques confrontées aux Realia archéologiques », REA, 96, 1994, no 1-2, p. 53-63.
35 Pimouguet-Pédarros I., « Rhodes à la fin du IVe siècle : fortifications urbaines et pratiques défensives », Mélanges offerts au professeur René Lebrun, Kubaba, série Antiquité VI, 2004, p. 213-240.
36 Voir les rapports de fouilles de Filimonos-Tsopotou M., « Remarques sur les fortifications antiques de Rhodes », dans Rhodes 2 400 ans. La cité de Rhodes depuis sa fondation jusqu’à sa conquête par les Turcs en 1523, Actes du colloque de Rhodes, 1993, Athènes, vol. A, Athènes, 1999, p. 29-40 ; Les fortifications hellénistiques de Rhodes (en grec), Suppl. Achaiologikon Deltion n° 86, 2004.
37 Voir toutefois les travaux de Baker P., Cos and Calymna 205-200 av. J.-C. Esprit civique et défense nationale, Quebec, 1991 ; « Remarques sur la défense à Cos à l’époque hellénistique », REA, 103, n o 1-2, 2001, p. 183-195.
38 Maier F.G., Griechische Mauerbauinschriften, I-II, Heidelberg, 1959 et 1961. Il a étudié environ une centaine d’inscriptions.
39 C’est un travail que j’envisage de mener en collaboration avec F. Delrieux, en commençant par les inscriptions d’Asie Mineure. Dans cette perspective, j’organiserai à Nantes en 2014 un colloque international sur Fortifications et épigraphie en Asie Mineure aux époques hellénistique et romaine.
40 Conference on the Research of Fortifications in Antiquity. Danish Institute at Athens 6-9 december
41 2012, organized by the International network Fokus Fortifikation (DFG).
La fortification dans l’histoire du monde grec, Actes du colloque international de Valbonne, décembre 1982, Paris, 1986.
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