Frontières ibériques en discussion : chrétiens et musulmans dans le Duero oriental (viiie-xiie siècle)
p. 177-188
Résumés
Cette étude se donne pour but d’analyser la genèse de la frontière médiévale dans la péninsule Ibérique, en prenant comme exemple les territoires du Douro oriental au Xe siècle. Au plan matériel, le phénomène se traduit par la transformation de structures antérieures et d’espaces mis en valeur par une petite paysannerie sur laquelle vient se superposer le contrôle de l’émirat puis du califat de Cordoue. On observe en particulier un processus progressif de fortification de l’espace qui culmine au Xe siècle, et à partir duquel a pu être dressée une carte archéologique de la Marche moyenne où figurent ces structures fortifiées.
This analysis takes us to the frontier genesis in Duero region in medieval Spain (Xth century). A general study on the south east Castille region during the islamic period (VIIIth-XIIth century) is presented. The land atributions to farmers, landlords and the State control during the Emiral and Caliphal fases are studied. This results in a comprenhensive map of this part of the Middle March with the use of fortified and archeological elements.
Texte intégral
UNE FRONTIÈRE OUBLIÉE1
1La réflexion sur la frontière nous conduit à délimiter les polysémies et les capacités sémantiques d’un nom qui dans l’historiographie porte à débat2. La recherche sur les frontières hispaniques au Moyen Âge a évolué grâce aux apports de l’archéologie et a mis en lumière l’existence de zones peuplées au Nord et au Sud du Douro avant et durant l’occupation islamique, démystifiant ainsi l’idée de la frontière de la Reconquête Chrétienne comme espace d’avancement et de colonisation d’un territoire désert3.
2Le développement de la recherche en archéologie médiévale dans la province de Soria – dans la Castille orientale – est très faible et il n’existe pas une étude d’ensemble sur cette thématique4. Actuellement c’est une région qui échappe aux intérêts politiques et administratifs ; située entre Madrid et Saragosse, c’est l’une des provinces les moins peuplées d’Espagne. Elle est pourtant riche d’un important patrimoine archéologique, témoin d’une histoire endormie entre la frontière d’al-Andalus et les limites de la Castille et de l’Aragon au XIIe siècle. Notons toutefois que la recherche en archéologie médiévale dans la province de Guadalajara et dans la communauté de Madrid est plus importante et développée5.
3Les analyses des sources écrites – fondamentalement islamiques –, et archéologiques6, mettent en évidence l’occupation, et une certaine organisation de ce territoire dépendant de Cordoue, et invitent à une réflexion sur les variétés fonctionnelles du thaġr islamique dans la région la plus septentrionale de la Marche moyenne du VIIIe au XIe siècle, avec la possibilité de mettre en évidence un changement de fonctions : d’espace de contrôle des populations et des révoltes intérieures d’al-Andalus aux VIIIe-IXe siècles, il est devenu une frontière militaire contre les chrétiens aux Xe et XIe siècles moment de consolidation des différents pouvoirs dans la péninsule Ibérique, le califat de Cordoue, le royaume asturo-léonais – qui trouve les bases de sa légitimité dans la restauration de la foi chrétienne et de la légitimité dynastique wisigothe7 –, le royaume de Navarre, les comtés catalans et celui de Castille.
4Si le développement d’une frontière peut être conçu en quatre phases – militaire, socio-économique, culturelle et politico-administrative8 –, je me concentrerai sur la genèse de la première. Nous partons d’un espace d’occupation islamique considéré comme une périphérie de Cordoue, une « marque frontalière » le thaġr, une frontière vivante et perméable9. Dans un premier temps, les conquérants se limitèrent à contrôler les villes et les places fortes qu’ils rencontraient, et il n’existe pas de frontière matérialisée par des bornes, le thaġr se construit comme l’ombre de l’État de Cordoue au nord du Système central. Il semble complexe de trouver une traduction pour le mot thaġr : dans les langues sémitiques, il possède le sens d’« ouverture ou de passage » et montre une évolution sémantique dès ses premières utilisations dans la poésie préislamique. Il se traduit alors comme « chemin de la frontière », ou « l’endroit où la tribu est exposée aux attaques extérieures », pour s’employer finalement avec le sens de « zone limitrophe10 ». Les premiers thuġur furent les régions de contact avec le nord de la Syrie et de la Mésopotamie où ils ont hérité le sens et les fonctions des kleisourai d’Asie Mineure mentionnés par Procope, c’est-à-dire un espace de passage fortifié11.
UN REGARD SUR L’ESPACE D’ANALYSE : LES LIEUX ET L’HISTOIRE
5Le territoire choisi pour l’analyse, le thaġr des Banū Salīm, est situé dans la zone orientale du plateau septentrional de la péninsule Ibérique qui, administrativement, correspond à l’actuelle province de Soria (communauté de Castilleet-León), à la plus grande partie de la province de Guadalajara (au nord de la communauté de Castille - La Manche), et s’étend jusqu’à Madrid.
6Au niveau géographique, ce territoire constitue une aire géographique spécifique, l’union du système ibérique et du système central et, en même temps, une zone de rencontre des bassins de trois grands fleuves, l’Èbre (par le Jalón), le Douro (par ses affluents de la rive gauche), et le Tage (par l’Henares). Dans cet espace, la vallée du Jalon (affluent de l’Èbre), possède un rôle spécifique, avec une configuration propre en zig zag, formée par quelques sections que nous pouvons individualiser à travers des ruisseaux subsidiaires. Avec ces caractéristiques géographiques, se constitue une zone de contact entre les plateaux nord et sud de la péninsule Ibérique, et un passage naturel vers la Méditerranée au travers de l’Èbre. Les villes les plus importantes dans cette région sont Madrid, Guadalajara et Medinaceli, à mi-chemin entre Madrid et Saragosse, et qui dès l’époque romaine a été un lieu de passage de la voie romaine Emerita Augusta-Caesaraugusta (A25 de l’Itinéraire d’Antonin)12. Medinaceli est un emplacement stratégique à 1 210 m d’altitude, un sommet plat et spacieux entouré de précipices sur la vallée du Jalón qui communique avec l’espace de l’Èbre. Le moment chronologique choisi, du VIIIe au début du XIIe siècle – toute la période d’occupation islamique, puisqu’au début du XIIe siècle ces territoires passent dans l’orbite castillane –, permet de faire une analyse complète de l’évolution et des fonctions d’un espace de frontière.
La période émirale : une frontière intérieure d’al-Andalus
7Une grande partie de l’espace situé dans le plateau nord de la péninsule Ibérique est occupée par divers groupes islamiques à l’époque de la conquête et la population est soumise sans résistance, dans beaucoup de cas, à travers des pactes avec les élites de chaque ville13. À travers ces pactes, les musulmans s’engageaient à respecter la vie, la religion et les propriétés de la population en échange d’un impôt. Aux VIIIe-IXe siècles, la zone du Jalón se définit comme une aire périphérique de Cordoue, la partie la plus orientale de la Marche moyenne – al thaġr al awsat – contrôlée par une famille de mawalis – clients des Omeyyades – les Banū Salīm d’origine berbère de la tribu maṣmūda, connue par les indications d’al Yakubī14. Al ‘Udrī informe sur le thaġr Banū Salīm, un territoire compris entre Guadalajara et Medinaceli, la partie la plus orientale de la Marche moyenne15. La relation entre les Banū Salīm et les Banū al-Faraŷ de Guadalajara est claire, ces derniers appartiennent au lignage des Banū Salīm. Les deux possèdent un nasab commun, qui peut être suivi à la trace jusqu’à Maṣmūd Salīm16.
8Ibn Hayyān fournit la plus ancienne notice sur la famille, dans le Muqtabis, informant de la mort de Faraŷ b. Masarra b. Salīm chef de Guadalajara, petit fils de Salīm fondateur de la dynastie, en 832/217H17. La relation des Banū Salīm avec les Omeyyades permet de concevoir ce secteur du thaġr comme un espace de contrôle de la population dhimmī, un espace de colonisation et une zone de contrôle des révoltes continuelles de la ville de Tolède18, ce qui met en évidence l’existence de frontières intérieures en al-Andalus. La zone de contrôle de ce lignage est très vaste, de Medinaceli à Madrid, après la fondation de cette dernière par Muhammad Ier.
9Les changements de pouvoir et des familles qui contrôlent les espaces sont fréquents. Ainsi des Banū Salīm sont destitués du contrôle de Guadalajara et des villes dépendantes dans les années 920 puisque la population avait porté plainte contre ceux-ci19. Nous ne connaissons pas vraiment les causes de leur destitution, sans doute l’ancienneté de leur installation qui pouvait amenuiser l’autorité omeyyade dans ce territoire, gouvernée par ces seigneurs de la frontière, dans une période où on avait besoin de consolider son pouvoir. Pendant cent ans, les Banū Salīm avaient recueilli le tribut et leur présence a servi à limiter les attaques de Tolède aux aires proches. À partir de 912 les Asturo-léonais avaient franchi le Duero et occupé ou édifié quelques forteresses sur sa rive droite. Il est alors possible que les Omeyyades aient voulu le contrôle absolu de ce territoire qui se transformera bientôt en une active frontière contre un ennemi extérieur, le rôle principal tenu par Guadalajara passant à Medinaceli, car plus proche du Douro20.
La période califale et taifale : une frontière militaire
10En 933, ‘Abd al Rahmām III envoie le vizir ‘Abd Hamīd ibn Bāsill à Medinaceli pour faire front à la révolte des Tudjibides21. La ville est réhabilitée en 946 par une petite reconstruction des murailles et de la forteresse22, quelques réparations simples qui symbolisaient le contrôle administratif califal sur la ville et sa conversion en capitale de la Marche moyenne, très militarisée par la proximité de l’expansion des royaumes chrétiens du nord sur la rive gauche du Douro. Le projet de « reconstruction » et « repeuplement » de la frontière est commandé par ‘Abd al Rahmām III, à quelqu’un qui procédait de la frontière elle-même : son protégé Gālib23.
11Al-Muqadasī et Ibn Galīb décrivent Medinaceli comme une limite administrative, kūra24 et al-Razī comme la capitale d’un grand district sans mentionner ni les villes, ni les établissements ruraux qui en dépendent25.
12Medinaceli a été la base de du pouvoir, et ḥiṣn Gormaz la base militaire, qui se substitue à Atienza comme point de départ des campagnes vers le Nord26. Dans les années 980, Galīb maintient les intérêts du calife Hishām II, et s’oppose à son gendre Almanzor27 – émir d’al-Andalus avec le pouvoir effectif du Calife, puisque Hishām II a été relégué aux œuvres pieuses et à une vie contemplative à Cordoue –, ce qui provoqua une guerre civile. Galib était aidé par les Chrétiens, mais en 981 il meurt à Torrevicente. Medinaceli sera l’objectif d’Almanzor, occupé et transformé en tête d’opérations militaires vers les Castillans, et sa propre résidence, où, selon la légende, il a été enterré (1002)28. Cette madina deviendra la résidence transitoire de la cour où le fils d’Almanzor recevra l’ambassade byzantine en 100629.
13Après la mort d’Almanzor, ses fils lui succèdent au pouvoir. Le premier meurt en 1008 ; après lui, ‘Abd al Raḥmām b. Abī ‘Āmir connu comme Sanchuelo, est nommé hādjib et héritier de la couronne par Hishām (1008-1009). Cette nomination a provoqué sa mort et la prise du pouvoir par al-Mahdī, petit-fils d’Abd al-Rahmān III, déposé un mois après par Sulaymām b. Ḥakām.
14Ces événements provoquent le commencement du fitna, le processus de désintégration de l’al-Andalous30. Les faits politiques de Cordoue ont affecté directement Medinaceli. Son gouverneur Wadīh a participé aux intrigues de pouvoir entre les deux factions31.
15Une fois l’unité d’al-Andalous brisée avec la désagrégation en taifas, le district de Medinaceli se maintient dans l’orbite de la taifa de Saragosse32, mais en basculant entre celle-ci et Tolède lorsque s’affrontent les Banū Di-l-Nūn de Tolède et les Banū Hūd de Saragosse33. Après la mort en 1082 de Aḥmād Abu Yafār, appelé Al Muqtadīr, de Saragosse, le territoire reste dans les dépendances de Tolède. En plus d’être un espace disputé entre deux familles distinctes, c’était aussi objet des offensives castillo-léonaises, puisque Ferdinand Ier attaque les forteresses du Douro (Gormaz, Berlanga et les tours de surveillance du Bordecorex) et arrive à Medinaceli34. Après la prise de Tolède en 1085, ce territoire appartient aux Banû Di-l-Nūn et ils ne sont pas compris dans la reddition de la ville, protégés par une arrière-garde léonaise des possibles ingérences de Saragosse.
16L’importance stratégique de la ville dure jusqu’au XIIe siècle quand al-Idrisī signale son caractère d’espace de confluence35. À ce moment-là, la ville passe définitivement sous pouvoir chrétien, après sa conquête en 1122 par Alphonse Ier d’Aragon, et elle est réorganisée selon les schémas du pouvoir féodal, après avoir reçu sa propre loi –« Fuero »– en 112436.
MÉMOIRE DU SOL ESPACE DES HOMMES. LA GENÈSE DE LA FRONTIÈRE ET SES DIFFÉRENTES FONCTIONS
17L’existence d’un réseau castral très consolidé et d’aspect spectaculaire est très claire. Les châteaux comme Gormaz37, Atienza38 et des centaines de tours de guet39 dans le paysage mettent en évidence l’existence d’une frontière militaire, qui selon les sources écrites a tenu ses plus grandes fonctions aux Xe et XIe siècles. Par là même, cette grandeur peut dénaturer la compréhension totale de cet espace puisque des sites à vocation défensive tiennent une place importante dans la recherche archéologique, mais ne sont pas les uniques objets d’analyse dans la genèse de la frontière.
L’occupation de ce territoire à l’époque émirale et l’archéologie
18Le matériel céramique de la phase d’occupation émirale n’est pas très abondant. Les activités d’archéologie préventive réalisées dans des villes significatives du nord de la Marche moyenne comme Madrid, Guadalajara et Medinaceli ont permis de comprendre l’occupation de cette région durant cette phase. Les résultats des fouilles du Tunnel de Aguas Vivas – Guadalajara centreville – ont permis d’établir la chronologie du matériel céramique40. Plus au nord les fouilles de la Villavieja (plateau surplombant Medinaceli et associé par Mélida à l’ancienne Ocilis)41, et les fouilles des dernières années dans la ville de Medinaceli42, montrent des matériels céramiques de cette phase. Le matériel collecté à Medinaceli est multiple et varié, il procède des silos abandonnés dans la période plénomédievale. Les formes ouvertes les plus abondantes sont les assiettes (ataifores) à decor melado, mais les plus fréquentes sont les formes fermées de pâte obscure non-vernissée sans décor, comme les marmites (ollas) avec un col à ressaut et lèvre ovale. Cette forme particulière a été interprétée comme un indice d’islamisation dans le domaine des Banū Salīm43.
19La fondation de Madrid se produit après 852, comme conséquence des révoltes de Tolède qui provoquent une situation d’insécurité au nord du Système central, et le besoin de Muhammad Ier de contrôler et protéger ce territoire, dotant militairement des petites forteresses – ḥuṣun – comme Talamanca, Peñafora, Madrid44, ou Esteras de Medinaceli45 – à côté de la rivière du Jalón –, et plus au nord la première phase de la construction de Gormaz. Parmi tous ces lieux, seule Medinaceli a eu le rang de madina, alors que les autres possédaient le rang de châteaux fortifiés, ḥuṣun46. De la même période date le site de Qalāt Salām, proche de l’ancienne Complutum47.
20Les dimensions de ces sites changent au fil du temps, ainsi Madrid qui, par sa situation stratégique comme carrefour de communications obtiendra le statut de madîna (ville) au Xe siècle48.
21Il est fréquent de trouver des vestiges dont l’existence n’est pas mentionnée dans les sources écrites ; ils attestent une activité de construction et ont eu diverses fonctions au fil du temps. En premier lieu, les tours carrées (burdj), avec une typologie, une structure commune et des systèmes constructifs similaires qui suggèrent une présence de l’État et le contrôle du territoire. Leur datation est très difficile et n’est possible qu’à travers l’analyse comparative de leurs matériaux et techniques de construction, similaires aux autres bâtiments très bien connus de la période, comme l’ensemble conventuel de Mérida49, ou la Tour du Trovador de l’Aljafería – Saragosse50. Parmi les exemples les plus remarquables de l’époque émirale se trouvent Conquezuela, des parties du mur de Villavieja (Medinaceli), Mezquetillas51, la tour d’Alcubilla de las Peñas, Barbatona, Bujarrabal, etc., construites à l’époque du contrôle des Omeyyades52.
22En plus des emplacements défensifs, fréquents, les emplacements ruraux sont bien moins connus. L’espace des Banū Salīm se constitue comme un espace rural occupé par des paysans associés à l’exploitation des ressources naturelles, ce qui met en évidence l’exploitation du milieu par les communautés qui y vivent dès le VIIe siècle. Leur nombre est élevé et, par conséquent, je ne mentionnerai que quelques cas particulièrement importants. Quelques exploitations rurales sont connues comme « Las Fuentecillas » (San Fernando de Henares, Madrid)53 ou « El Soto/Encadenado » et « La Huelga » (Barajas), où ont été repérées des aires d’usage résidentiel et funéraire de rite chrétien et islamique superposées, ce qui indique un processus d’islamisation, accrédité par les analyses ADN mitochondrial des différents éléments osseux, analyse qui souligne une parenté entre différents individus54. Sont aussi connues pour cette première phase d’occupation islamique « L’Indiana » et « Fuente de la Mora » (Leganés, Madrid)55.
23Plus proches de Sigüenza et Medinaceli, se trouvent les habitats ruraux associés à l’exploitation du sel dans les vallées du Salado56 et de l’Arbujuelo, proches de la ville de Salinas de Medinaceli, connus au XIIe siècle comme salines de Landet et propriété du monastère de Santa Maria de Huerta57, dont la prospection archéologique du site nous renvoie à la période islamique.
24Dans la zone sud - sud-ouest de la province de Soria, il y a des nécropoles rupestres – rite chrétien et orientations est-ouest – creusées dans la roche auxquelles on attribue une chronologie vaste et discutée, entre le VIe et le Xe siècle58. L’absence de mobilier et de restes osseux rend sa datation chronologique trop difficile. Parfois les tombes apparaissent groupées, ce qui reflète l’existence d’une communauté, d’un petit village, et dans autres occasions, elles apparaissent isolées et elles peuvent appartenir aux fermes qui sont en général exploitées sur deux générations. La coexistence des dites nécropoles à côté de restes islamiques nous montre l’occupation du territoire par des familles de paysans qui n’ont pas abandonné leurs terres, et qui ont accepté les pactes des nouveaux seigneurs59.
25De même il y a un total de 20 installations de caractère rural, associées à l’exploitation du terroir dans les alentours plus ou moins immédiats du Jalón ; dans la plupart, il y a une tour de guet dont les restes sont apparus très abîmés et qui correspondent sans doute à des tours paysannes construites lors de la première phase d’occupation du territoire et qui changèrent de fonction à partir du Xe siècle. Notons qu’il existe d’autres lieux qui ont disparu et d’autres qui changèrent d’activité60.
Le contrôle du califat et la genèse de la frontière du Douro
26Après la déposition des Banū Salīm, l’aire reste sous le contrôle absolu des Omeyyades. À partir de 946, Medinaceli devient la capitale de la Marche moyenne61, associée à une claire fonction militaire offensive-défensive face à la présence des Asturiens, Léonais et Castillans vers le Douro (Osma, San Esteban de Gormaz). L’impact archéologique de ce moment est d’une grande importance, 85 % des matériaux islamiques de Medinaceli proviennent de cette période – de la Villavieja62 et de la ville même de Medinaceli. L’occupation califale de la ville de Medinaceli est mise en lumière grâce à des interventions d’archéologie préventive et elle se traduit par la restauration de la muraille romaine, une grande quantité de silos abandonnés aux périodes postérieures avec des matériels d’époque islamique, de l’époque émirale au XIe siècle, et des matériaux du bas Moyen Âge dans les niveaux supérieurs de la fouille. La majeure partie des fragments correspond à des céramiques communes non vernissées, jarras et jarritas décorées avec des traits peints à l’oxyde de manganèse, et des marmites pansues, cazuelas et orzas de pâte grise. Les fragments vernissés appartiennent à des ataifores, décorées en vert manganèse. Dans cette phase se produisent la substitution et l’implantation définitive de nouvelles formes, et se développent les peintures vert-manganèse et les vernis. Une grande partie de ces matériels appartient à un moment postérieur caractérisé par de nouveaux systèmes décoratifs comme la corde sèche partielle ou totale63. La médina a probablement été dotée d’une mosquée (Ibn Idhārī nous informe de sa destruction en 1009), par les « Francs » (Catalans), qui avait fait un pacte avec Wādih lors de la deuxième fitna64.
27Les tours de type burdj – mentionnées plus haut – sont restaurées, avec une maçonnerie bien construite, à la corde et en boutisse bien ordonnées, ce qui dénote une intention dans sa construction, l’expression du pouvoir omeyyade dans la vallée. Le château fortifié de Gormaz est reconstruit, dans les années 965 par Galīb65, avec un développement de ses défenses et une présence affirmée du pouvoir omeyyade, et il devient le bastion défensif et offensif le plus important du Douro.
28De nouvelles tours circulaires sont construites, parfois en utilisant des structures antérieures, comme à Miño de Medinaceli, un site avec une occupation du premier âge du Fer jusqu’à l’époque du haut Moyen Âge, comme l’indiquent les tombes de différentes tailles de la nécropole rupestre. Dans un lieu plus élevé, il existe une tour quadrangulaire de la première phase émirale réformée par la une tour circulaire que nous associons au processus de refortification de la Marche moyenne. Cette tour est intégrée dans le réseau castral qui s’étend de Medinaceli à Berlanga et elle est également liée à la tour de Mezquetillas, qui est aussi d’époque califale. Ces nouvelles constructions ont produit une transformation fonctionnelle du thaġr et la consolidation d’une frontière de caractère militaire qui configure un paysage très particulier, un paysage de frontière.
LA TRANSFORMATION DE L’ESPACE DE L’AUTRE, UNE MÉMOIRE BIFFÉE
29En 1124, Alphonse Ier le Batailleur, dote Medinaceli d’un Fuero66. À ce moment cet espace proche du Douro continue d’être un espace disputé par la guerre civile entre Urraca de Castille et son époux Alphonse Ier le Batailleur. C’est seulement à partir de 1135 avec Alphonse VII, fils de Urraca, Imperator Totius Hispaniae, que cet espace est intégré dans le royaume de Castille-Léon. Les terres sont occupées par des nobles proches de la couronne qui essaient d’éliminer les traces du passé islamique67 et qui les intègrent dans les structures féodales de la Couronne castellano-léonaise, où la « Communidad de Villa y Tierra » est le modèle territorial de base68. Ces territoires deviennent l’arrièregarde de l’autre frontière, de la castillane, dans son expansion vers le sud.
30C’est actuellement un espace périphérique frontalier de la Castille avec l’Aragon. Un espace avec un patrimoine historique très important où des châteaux géants dorment dans le sommeil de l’oubli et comme d’énormes dinosaures, attendent leur disparition sur les bords du Douro.

1. Medinaceli ville, période islamique.

2. La frontière du Douro au Xe siècle.
Notes de bas de page
1 Je ne veux pas oublier de remercier les Dr Francesc Rodriguez Bernal (Universidad de Lleida), Sandrine Victor (Toulouse Le Mirail) et Christine Mazzoli-Guintard (Université de Nantes) qui ont eu la gentillesse de revoir la traduction française de cet article.
2 Une évolution de l’idée de frontière hispanique en historiographie médiévale, Pérez DE Tudela M. I., « El concepto de frontera en la historiografía medieval hispana », Castellum, 2, Madrid, 1996, p. 131.
3 Reyes Téllez F., Población y sociedad en el Valle del Duero : Duratón y Riaza en la Alta Edad Media, siglos VI-XI : aspectos arqueológicos, UCM, Madrid, 2001 ; Escalona Monge J., Martin Viso I., Lecanda J. A., « De la Tardoantigüedad a la Plena Edad Media en Castilla a la luz de la Arqueología », VII Semana de Estudios Medievales (Nájera, 1996), Logroño, 1997, p. 297-329.
4 Retuerce Velasco M., « La arqueología medieval en Soria : Estado de la cuestión », Actas 2° Symposium de Arqueología Soriana, Soria, 1992, vol. 2, p. 1025-1041.
5 Olmo Enciso L., « Arqueología medieval en Guadalajara. Un estado de la cuestión », Actas del Primer Simposio de Arqueología de Guadalajara, García-Soto E. (coord.), Guadalajara, 2002, p. 467-501.
6 Les informations archéologiques proviennent des travaux de prospection réalisés pour mon travail doctoral, Territorio, paisaje y cultura material en el alto medievo soriano (Siglos VII-XII), sous la direction de Pérez de Tudela M. I., UCM, qui sera soutenu en 2011 ; des activités du groupe de recherche, « Chrétiens et Musulmans dans le monde hispanique », UCM, 930.347 ; des nouvelles originales inédites des Services d’Archéologie de la Communauté Autonome de Castille Léon, et des matériels du Musée Numantino (Soria).
7 Deswarte Th., De la destruction à la restauration : l’idéologie du royaume d’Oviedo-León (VIIIe-XIe siècles), Turnhout, Brepols, 2003, p. 178 sqq.
8 Rodriguez-Picavea E., « The Frontier and the Royal Power in Medieval Spain : a developmental hipótesis », The Medieval History Journal, 8, 2005, p. 280-293.
9 Toubert P., « Frontière et frontières : un objet historique », in Poisson J.-M. (éd.), Castrum, 4 : Frontière et peuplement dans le monde méditerranéen au Moyen Âge, Rome-Madrid, 1992, p. 16 ; Senac Ph., La frontière et les hommes (VIIIe-XIIIe siècles), Paris, 2000, p. 110-111.
10 Manzano Moreno E., La frontera de al Andalus en época de los Omeyas, Madrid, 1991, p. 30 ; Blachere M., Chouémi ; Denizeau C., Dictionnaire Arabe-Français-Anglais, Paris, 1967, v. « ṭaġr ».
11 Haldon J.-F., Kennedy H., « The arab-byzantine frontier in the eight and ninth centuries : military organization and society in the borderlans », Recueil des travaux de l’Institut d’Études Byzantines, Bucarest, 1975, vol. I, p. 85 sqq.
12 Roldán Hervas J.-M., Itineraria Hispana, Madrid, 1975, p. 125.
13 Chalmeta Gendrón P., Invasión e islamización : la sumisión de Hispania y la formación de al Andalus, Madrid, 1994, p. 213-221 ; Manzano Moreno E., Conquistadores, emires y califas, Madrid, 2006, p. 53.
14 Al Yakubī, Kitāb al Buldān, Wiet G. (éd.), Le Pays, El Cairo, 1937, rééd. Francfort, 1997, p. 220.
15 Al-‘Uḏrī, Nusūs an al Andalus min Kitāb Tarṣi al ajbār, Al-Ahwānī A. A. (éd.), Madrid 1965 ; De la Granja F., « La Marca Superior en la obra de Al-‘Uḏrī », La Edad Media de la Corona de Aragón, Zaragoza, VIII, 1967, p. 46.
16 De Felipe H., Identidad y onomástica de los beréberes en al-Andalus, Madrid, 1997, p. 224.
17 Ibn Ḥayyān, Muqtabis min anbāā’'ahl al Andalus, Makkī M. A. (éd.), El Cairo, 1971, p. 514, nota 286.
18 Hasām al Darāb un personnage de Tolède sans nīsba certaine, réuni en 829 un groupe de partisans et commence ses attaques contre les Berbères du Tajuña, et plus tard contre les populations nord-africaines de Santaver. Après sa mort la rébellion continue jusque dans la moitié du Xe siècle. IBN ‘IḎĀRĪ, Al Bāyan al Mugrib, Fagnan E. (éd.), Histoire de l’Afrique et de l’Espagne intitulée Al-Bayano’l-Mogrib, Alger, 1904, vol. II, p. 135 ; Manzano Moreno E., La frontera en época de los Omeyas, p. 284-304.
19 Ibn Ḥayyān, Muqtabis V, Viguera M.-J. et Corriente F. (éd.), Crónica del Califa ‘Abdarraḥmān an-Nāṣir entre los años 912 y 942, Madrid-Zaragoza, 1981, p. 105 ; Ibn ‘Iḏārī, Al Bāyan, Fagnan E. (éd.), vol. II, p. 291-292.
20 Huete M. et Llul P., « Un itinerario musulmán de ataque a la frontera castellana en el siglo X : fortalezas, castillos y atalayas entre Medinaceli y San Esteban de Gormaz », Castillos de España, n° 93, 1987, p. 3-15.
21 Al-‘Uḏrī, op. cit., p. 46 ; Ibn Ḥayyān, Muqtabis V, p. 243-244, § 218-219.
22 Ibn ‘Iḏārī, Al Bayan, Fagnan E. (éd.), vol. II, p. 397.
23 Ibn Ḥawqal, Configuration de la terre, Kramers J.-H. et Wiet G. (éd.), Paris, 1964, vol. II, p. 116 ; Meouak M., « La biographie de Galīb, haut fonctionnaire andalou de l’époque califale : carrière politique et titres honorifiques », Al-Qantara, n° 11,1, 1990, p. 95-112.
24 Vallvé J., División territorial de la España musulmana, Madrid, 1986, p. 227-228.
25 Al-rāzī, « La Description de l’Espagne d’Aḥmād al-Rāzī. Essai de reconstitution de l’original arabe et traduction française », Levi Provençal E. (éd.), Al Andalus, n° 18-1, 1953, p. 79.
26 Vallvé J., op. cit., p. 308.
27 Ballestín Navarro X., Al-Mansur y la Dawla ‘amiriya : Una dinámica de poder y legitimidad en el occidente musulmán medieval, Barcelone, 2004, p. 27 sqq.
28 Crónica Naierensis, Estévez Sola J. A. (éd.), Chronica Hispana saeculi XII, Pars, II, CCCM, Turnholt-Brepols, 1995, p. 146.
29 Levi Provençal E., « La España califal desde 961-1008 », Menéndez Pidal R. (éd.), Historia de España, vol. IV, Madrid 1957, p. 447.
30 Ibn ‘Iḏārī, La caída del califato de Córdoba y los reyes de taifas, Maillo Salgado F. (éd.), Salamanca, 1993, p. 47.
31 Ibid., p. 47-93.
32 Molina L. (éd.), Dīrk bilād al Andalus, Una descripción anónima de al Andalus, Madrid, 1983, vol. 1, p. 77.
33 Viguera Mª J., Aragón musulmán, Madrid 1988, p. 187.
34 Historia Silense, Santos Coco F. (éd.), Madrid, 1921, p. 78.
35 Al idrīssī (éd.), Abid Mizal J., Los caminos de al-Andalus en el siglo XII, Madrid, 1989, p. 93, 98.
36 Muñoz y Romero T., Colección de Fueros Municipales y Cartas pueblas de los reinos de Castilla, León, Corona de Aragón y Navarra, Madrid, 1847, vol. 1, p. 455.
37 Zozaya J., « Evolución de un yacimiento : el Castillo de Gormaz », Bazzana A. (éd.), Castrum 3, Guerre, fortification et habitat dans le monde méditerranéen au Moyen Âge, Madrid, 1988, p. 173-179.
38 Muñoz Jiménez J.-M., « La primera intervención restauradora en el castillo de Atienza (Guadalajara) : valoración histórica », Actas II Simposium de Arqueología de Guadalajara, Soto Mateos E. et al. (coord.), Guadalajara, 2008, p. 431-442.
39 Caballero Zoreda L., Mateo Sagasta A., « Atalayas musulmanas en la provincia de Soria », Arevacon 14, Soria, 1988, p. 10 sqq. ; Areco S.-L., Atalayas en la frontera del Duero. Plan de puesta en valor y difusión, Memoire inédite, Servicio Territorial de Arqueología de la Junta de Castilla y León, Soria, 1999 ; Cobos Guerra F., Retuerce Velasco M., « Esquema de dominio político del Duero Superior en la Edad Media », Escribano C. et Villanueva O. (éd.), V Congreso de Arqueología Medieval Española, Valladolid, 1999, vol. 2, Valladolid, 2001, p. 764 sqq.
40 Bermejo Crespo J.-L., Muñoz López-Astillero K., « Una explotación agrícola en el territorio de los Banū Salīm « Vereda de Sedano », o « Las Fuentecillas » (San Fernando de Henares, Madrid) », Boletín de Arqueología Medieval, 8, 1994, p. 205-225.
41 Gómez Martínez S., « Cerámica islámica de Medinaceli », Boletín Arqueología Medieval, 1996, p. 123-182 ; MÉLIDA J.-R., « Ocilis. Medinaceli. Memoria de las excavaciones publicadas en 1924-1925 », Memorias de la Junta Superior de Excavaciones y Antiguedades, n° 82, Madrid, 1926, p. 1-20.
42 Bueno Sánchez M., « Cerámica islámica en Medinaceli villa. Excavaciones de urgencia e investigación. (1975-2009) », Lancia, 8, (2010).
43 Bermejo Crespo J.-L. y Muñoz López K., « La producción cerámica en el entorno del Henares durante los siglos IX y X », Actas del V Encuentro de Historiadores del Valle del Henares, Guadalajara, 1996, p. 79-86.
44 Sur les enceintes de Madrid, Caballero Zoreda L. et al., « Las murallas de Madrid. Excavaciones, estudios arqueológicos (1972-1982) », Estudios de Prehistoria y Arqueología de Madrid, 1983, p. 9-181.
45 Ibn Ḥayyān, Muqtabis II-II, Makki A. (éd.), p. 79 ; Souto Lasala J., « Obras constructivas en al Andalus durante el Emirato Omeya según el volumen II del Muqtabis de Ibn Ḥayyān », in Oliverira Jorge V.-M. (éd.), Actas del II Congreso de Arqueología Peninsular, Porto 12-18 octubre 1993, Sociedad Portuguesa de Antropología y Etnología, 1994, vol. 4, p. 351-359.
46 Zozaya Stabel-hansen J., « Asentamientos islámicos en la región de Madrid », in Turina Gómez A. et al. (éd.), Testimonios del Madrid Medieval : el Madrid musulmán, Madrid, 2004, p. 62.
47 Zozaya Stabel-hansen J., « Excavaciones en la fortaleza de Qalāt abd Salām (Alcalá de Henares, Madrid) », Noticiario arqueológico hispánico, 17, 1981, p. 411-529.
48 Sur la ville de Madrid, Mazzoli-Guintard C., Madrid : petite ville de l’Islam médiéval (IXe-XIe siècles), Presses Universitaires de Rennes, 2009.
49 Hérnández Jiménez F., « The Alcazaba of Mérida », in Creswell K. (éd.), Early Muslim Architecture, New York, 1979, vol. II, p. 197-207.
50 Avila Jalvo J.-M., De la Torre J.-F., Informe de la Torre del Trovador en el Palacio de la Aljafería en Zaragoza, Zaragoza, 1997.
51 Sur des cosntructions islamiques au Mezquetillas et Fuentearmengil (Soria), GAYA NUÑO J.-A., « Crónica arqueológica de la España musulmana II », Al Andalus, n° 3-2,1935, p. 151-155.
52 La datation de ces tours est complexe, aucune intervention n’a été réalisée. Manuel Retuerce les considère comme tours de garnison du Xe siècle. Retuerce Velasco M. et Cobos F., « Fortificación islámica en el alto Duero versus fortificación cristiana en el alto Duero », in De La Casa C. (éd.), Cuando las horas primeras. En el milenario de la batalla de Calatañazor, Soria, 2004, p. 229-257.
53 Bermejo Crespo J.-L, Muñoz López-astillero K., « Una explotación agrícola en el territorio de los Banū Salīm “Vereda de Sedano” o “Las Fuentecillas” (San Fernando de Henares, Madrid) », Boletín de Arqueología Medieval, 8, 1994, p. 205-225 ; « La producción cerámica en el entorno del Henares durante los siglos IX y X » en Actas del V Encuentro de Historiadores del Valle del Henares, Guadalajara, 1996 ; « El Yacimiento medieval de Vereda de Sedano o “Las Fuentecillas”, San Fernando de Henares, Madrid. Campañas de excavación 1989 y 1990 », Estudios de Prehistoria y Arqueología Madrileñas, 10 (1995-1996), p. 111-120.
54 García-Rubio A., « Anejo. Informe antropológico », Vigil Escalera Guirado A., Virseda Sanz L., Memoria : excavación arqueológica en el yacimiento « Encadenado/El Soto ». Campaña 2005 (Barajas Madrid), Área SCM, 2007, Memoire Inedite en DGPH de la Comunidad de Madrid.
55 Vigil-Escalera A., « Sepulturas, Huertos y radiocarbono (siglos VIII-XIII d.C.). El proceso de islamización en el medio rural del centro Peninsular y otras cuestiones », Studia Histórica, Historia Medieval, 27, 2009, p. 97-118.
56 García-Contreras Ruiz G., « Territorio y explotación de la sal en el valle del Salado (Guadalajara) en época andalusí », Arqueología y Territorio. Revista electrónica del programa de Doctorado, 6, 2010, p. 211-224.
57 Cartulario del monasterio de Santa María de Huerta, García Luján J.-A. (éd.), Huerta, 1981, p. 71.
58 López Quiroga J., Rodriguez Lovelle J.-M., « Propuesta cronológica e interpretación histórica de los enterramientos en piedra en Galicia durante la alta edad media (siglos V-XI) », Boletín de Arqueología medieval 6, 1992, p. 129-155.
59 C’est un bon exemple, le lieu de Miño de Medinaceli, « El Castillo », analyse de la nécropole De la Casa C., Necropolis medievales de Soria, Soria, 1992, p. 89-92.
60 Bueno Sánchez M., « Estrategias de supervivencia en época tardoantigua y altomedieval. Reocupación de recintos celtibéricos en el alto Jalón (Soria) », I Jornadas de Jóvenes Investigadores en Arqueología, Madrid, 2008, vol. 2, p. 485-492.
61 Sur la restauration des murailles de Medinaceli aux 946 ‘Iḏārī, Al Bayan II, Fagnan E. (éd.), p. 137.
62 Gómez Martínez S., « Cerámica islámica de Medinaceli », p. 170 sqq.
63 Bueno Sánchez M., « Cerámica islámica en Medinaceli villa. Excavaciones de urgencia e investigación. (1975-2009) ». Cette chronologie est une séquence « vivante », des analyses futures – morphologiques et archéométriques – et les proches fouilles continueront d’enrichir la connaissance de la céramique.
64 Ibn ‘Iḏārī, La caída del califato de Córdoba y los reyes de taifas, p. 82-83.
65 Souto Lasala J.-A., « La lápida árabe de la ermita de San Miguel de Gormaz », in Escribano Velasco C. et Heras Fernández E. (éd.), San Miguel de Gormaz. Plan integral para la recuperación de un edificio histórico, Valladolid, 2008, p. 73-84.
66 Muñoz y Romero T., Colección de Fueros y Cartas pueblas, p. 435-445.
67 Echevarría Arsuaga A., « La “mayoría” mudéjar en León y Castilla : legislación real y distribución de la población (siglos X-XIII) », En la España Medieval, 29, 2006, p. 7-30.
68 Martínez Díez G., Las Comunidades de Villa y Tierra de la Extremadura Castellana, Madrid, 1983, p. 211-235.
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