La fabrique des universités et l’épineuse question des frontières bretonnes
p. 149-162
Résumés
La fécondité des bassins scolaires, la démocratisation de l’enseignement supérieur, son harmonieuse répartition sur le territoire et le confortement des villes moyennes ont été régulièrement évoqués pour justifier les créations d’universités en France depuis les années 1960. Les tribulations de l’université en Bretagne laissent cependant entrevoir des explications d’un tout autre registre où des « frontières » ancestrales réapparaissent sans cesse en filigrane : entre Haute et Basse-Bretagne, entre évêchés de jadis, entre subdivisions d’ancien régime ignorées par la départementalisation, etc. Les douloureuses gestations des universités de Nantes, de Bretagne occidentale et de Bretagne Sud en ont témoigné au cours des cinq dernières décennies. Il est fort à parier que l’actuelle recomposition du paysage universitaire breton, incluant à nouveau Nantes, marquera un nouvel épisode de cette complexe géopolitique.
The demographics of school catchment areas, the democratization of higher education, its harmonious territorial distribution and the reinforcement of towns have been regularly cited to justify the creation of universities in France since the 1960s. The tribulations of the university in Brittany might, however, point to explanations of a wholly different nature. This is where ancestral “frontiers” are never far below the surface, in the contrasting situations of Upper and Lower Brittany, between the bishoprics of yore and those subdivisions of the Ancien Régime that French départementalisation failed to take into account. The painful birth pangs of the universities of Nantes, Brest and Lorient have given ample proof of this over the past five decades. The present restructuring of the academic landscape of Brittany, in which Nantes is once again included, will no doubt represent a new episode in this complex geopolitical saga.
Texte intégral
1Le 15 novembre 1965, cent maires de Loire-Atlantique affluèrent à Nozay avec à leur tête André Morice (1900-1990), premier magistrat de Nantes. Ils y joignirent solennellement une délégation du reste de la Bretagne, conduite par Henri Fréville (1905-1987), qui présidait alors aux destinées de Rennes. Il s’agissait pour eux d’afficher une solidarité bretonne sur la frontière administrative qui les avait séparés une première fois en 1941, puis en 1955, lorsque les décretslois instaurant les régions de programme en avaient repris le tracé, et enfin en 1964 quand les régions administratives avaient été créées selon le même découpage. À l’occasion et très symboliquement, Nantes officialisa son adhésion au Centre d’étude et de liaisons des intérêts bretons (CELIB) qui, en 1950, s’était donné pour mission de ramener à la vie politique, économique et culturelle une Bretagne exsangue.
2Ces retrouvailles n’allaient pas de soi, mais un des principaux obstacles venait cependant d’être levé : un 1962, Nantes avait en effet retrouvé une université après deux siècles de disette. Elle avait même gagné une académie dont les limites avaient été âprement disputées. En fait, en Bretagne, les affaires universitaires et la conformation territoriale ont toujours été consubstantielles et le demeurent. Revisiter l’histoire est donc nécessaire pour comprendre les attitudes d’aujourd’hui et pour poser un diagnostic au moment où un rapprochement s’opère entre Rennes et Nantes sur fond de métropolisation.
DEUX CAPITALES, UNE UNIVERSITÉ
3La première université bretonne fut créée par une bulle du pape Pie II, en 1460, à Nantes, résidence ducale, authentique capitale politique et principale ville du duché1. Pourtant, en 1941, quand la Loire-Inférieure fut arrachée à la Bretagne, l’université, depuis deux siècles déjà, avait pris ses quartiers à Rennes. En s’autorisant quelques raccourcis qui exigeraient la nuance, il paraît utile de rappeler les tribulations de cette université, car elles éclairent l’actualité. Elles débutèrent avec la perte de l’indépendance. Certes, le traité d’union perpétuelle signé en 1532 stipulait que « les lois, libertés et privilèges de la Bretagne [seraient] gardés et observés inviolablement », ce qui aurait dû garantir le maintien en place de l’université. Mais la volonté d’assimilation du duché conduisit vite à réviser la géopolitique bretonne en affaiblissant Nantes par la promotion de Rennes. L’application de l’édit de 1554 instituant « un parlement et siège de justice souveraine dans le pays et duché de Bretagne », avait conduit à en organiser les sessions alternativement entre les deux villes, mais la première n’avait pas tardé à emporter la préférence des magistrats. Rennes guetta évidemment l’occasion d’une revanche, qui vint avec la régence de Catherine de Médicis. Celle-ci soutint en effet le duc d’Étampes dans son intention d’équilibrer la province dont la principale ville lui paraissait trop excentrée. Le 28 octobre 1561, le Parlement fut donc installé à Rennes, « ville scise au milieu du pays », ce qui, bien sûr, n’était vrai qu’en latitude. Nantes compensa cette amputation en développant et diversifiant son université qui, à l’aube du XVIIe siècle, en vint à compter cinq facultés2.
4Les notables effets économiques et sociaux, comme le prestige de cet édifice, ne pouvaient toutefois que susciter la convoitise rennaise. Quelques manquements à la rigueur souhaitée et, surtout, le prétexte d’une nécessaire proximité de l’enseignement du droit et du lieu d’exercice des plus éminents juristes, décidèrent de l’opération : le 1er octobre 1735, Louis XV ordonna le transfert à Rennes des deux facultés concernées. Le parlement de Bretagne en conçut un souhait lourd d’implications : le 28 mai 1762, au motif de doter la province d’un « corps d’université » unifié, il déposa une requête appelant les facultés demeurées nantaises à suivre un même chemin. Les choses demeurèrent cependant en l’état jusqu’à la Convention qui, le 15 septembre 1793, prononça la dissolution des universités d’Ancien Régime, assimilées à des corps privilégiés. Le relèvement breton fut timide et exclusivement rennais : une école départementale de Médecine vit le jour en 1803 et une faculté de Droit en 1806. La véritable réorganisation n’intervint qu’en 1808 et sonna le glas des espérances nantaises. En effet, le siège de l’académie fut attribué à Rennes, associé à celui du tribunal d’appel, confirmant le maintien de la ville ligérienne dans un rang administratif subalterne.
5Cette rapide évocation de l’ancienne université et des antagonismes qu’elle engendra ou cristallisa, pourrait laisser supposer que les deux villes bretonnes, qui rivalisèrent pour sa possession, étaient d’importance comparable et qu’elles reléguaient nettement leurs suivantes. Or, il n’en était rien. En 1801, Nantes comptait 73 879 habitants et Rennes 25 904 seulement. Brest, avec ses 27 000 âmes, était bel et bien la deuxième ville de la province, mais elle ne pouvait espérer, alors, se glisser dans cette concurrence. Ville nouvelle décrétée au XVIIe siècle, faite pour la Marine de guerre, son arsenal et sa garnison, cette ultima Thule semblait condamnée à la singularité3. Certes, au moment de la départementalisation, ses édiles avaient défendu l’idée d’un département bas-breton qu’elle eût commandé. Mais, mollement soutenue par ses députés, qui savaient la cause perdue, Landerneau d’abord, puis Quimper lui avaient été préférées comme chef-lieu. Ainsi, cette ville qui, par les jeux conjugués de sa croissance et d’une annexion territoriale, allait se hisser en 1846 au 11e rang de l’armature urbaine française – avec 62 792 habitants quand Rennes n’en compterait que 39 218 – dut longtemps se contenter de l’École navale pour tout enseignement supérieur. À l’ouest, un vaste territoire s’offrait donc à la convoitise rennaise qui, toutefois, devait compter avec une profonde originalité culturelle qui se cristallisait dans la langue bretonne, dont la limite séparait Haute et Basse-Bretagne.
LA BRETAGNE DÉMANTELÉE
6Pour s’imposer comme capitale, Rennes crut bon de s’assurer de ce côté, d’autant que son destin universitaire tardait à prendre corps : à sa doyenne faculté de droit, elle avait, certes, ajouté une faculté des lettres en 1810, mais son existence n’avait pas excédé celle de l’Empire. Sa réouverture n’advint qu’en 1839, suivie à un an de distance par la fondation d’une faculté des sciences. L’ensemble des établissements devrait toutefois patienter un demi-siècle, et la loi de 1896, pour se constituer en université. Encore fragile, et donc en quête de renforts, Rennes entreprit de séduire le bas-pays en se dotant d’une chaire de Celtique, sur le modèle de l’université galloise d’Aberystwyth. En fait, Rennes ne laissait passer aucune occasion de conforter son appareil éducatif. Elle parvint ainsi à subtiliser habilement à la Loire-Inférieure l’École régionale d’agriculture de Grand-Jouan, qui avait succédé à l’Institut agricole de l’Ouest fondé en 1841. Profitant d’un nécessaire déménagement de l’établissement, les élus rennais, soutenus par le conseil général d’Ille-et-Vilaine, surent mettre en avant la vocation agricole de leur arrière-pays et l’opposer au destin industriel et commercial de Nantes. La cause fut ainsi emportée et l’École nationale d’agriculture ouvrit en 1895 à la Croix-Guineheu. En 1903, la création de sept écoles régionales d’Architecture révéla en outre la rente de situation que procurait la recherche d’économies d’échelle : Rennes en fut dotée, mais pas Nantes pourtant fameuse en la matière. En effet, seules les villes universitaires avaient été prises en considération, parce qu’on pouvait y recourir à bon compte aux services des professeurs de faculté.
7La perte, progressive d’abord, puis systématique, de son ancienne université laissa à Nantes plus que de l’amertume, une rancœur qui eut pour corollaire l’amplification d’un sentiment de supériorité bafouée menant à rêver d’une domination excédant largement la Bretagne. En 1941, au moment où s’élaborait la première division régionale de la France, un ouvrage soigneusement pesé, Nantes dans la France de l’Ouest, permit de s’en convaincre. Préfacé par Gaëtan Rondeau (1873-1971), alors maire de Nantes, il était l’œuvre de son premier adjoint, Abel Durand (1879-1975), un professeur d’économie politique. Écrit pour prévenir toute nouvelle prédominance rennaise dans le système à venir, ce livre ressassait les félonies que Nantes aurait subies et, en bonne place, longuement évoqué et dénoncé arguments à l’appui, figurait le dol de l’université4. Et Durand de plaider en conclusion pour l’intégration de la Bretagne dans un vaste « organisme évolué », évidemment commandé par sa ville.
8François Château (1886-1965), maire de Rennes, n’était pas resté inactif. Le 1er décembre 1940, il avait signé le placet des grandes associations bretonnes rédigé par le sénateur Edgar de Kergariou (1884-1948), maire de Lannion, pour convaincre le maréchal Pétain de l’indivisibilité de la Bretagne historique. Las ! le 2 juillet, François Ripert fut promu préfet d’une région groupant les Côtesdu-Nord, l’Ille-et-Vilaine, le Finistère et le Morbihan. Agglomérée au Maine-et-Loire, à la Mayenne, à l’Indre-et-Loire et à la Sarthe, la Loire-Inférieure avait été placée dans le giron angevin. Ce découpage fit immédiatement l’unanimité contre lui, laissant plus navrés que quiconque les milieux économiques nantais, qui avaient intrigué pour que leur ville ne fût pas sous tutelle rennaise, mais n’avaient jamais imaginé qu’on pût lui imposer celle d’Angers. Cette création, toutefois, n’abolissait pas d’emblée les anciennes appartenances administratives. L’académie de Rennes gardait autorité sur les cinq départements de la Bretagne historique, auxquels s’ajoutaient la Mayenne et le Maine-et-Loire. Il était cependant patent qu’une telle situation ne pourrait perdurer. Des signes avant-coureurs se manifestèrent durant l’Occupation, qui eurent leur conclusion après guerre. Nantes obtint ainsi une école régionale d’Architecture autonome dès le 31 octobre 1945, puis une faculté des sciences en 1959.
AMBITIONS BRESTOISES, RÉSURRECTION NANTAISE
9Quand le grand dessein de régionaliser la France redevint d’actualité, la question universitaire retrouva évidemment le devant de la scène bretonne. En 1947, Joseph Martray (1914-2009) avait défendu l’idée d’une Bretagne à cinq départements commandée par Nantes, mais en conférant à Rennes l’aristocratique privilège d’être une Oxford bretonne5. Devenu familier du monde politique, il entreprit ensuite de convaincre édiles et parlementaires bretons de la nécessité de ramasser leurs revendications dans un projet d’ensemble. Sa croisade rencontra un étonnant succès, si bien que le 22 juillet 1950, à Quimper, naquit le CELIB où quelques universitaires jouèrent rapidement un rôle fondamental, tel Michel Phlipponneau (1921-2008), auteur principal en 1953 du Rapport d’ensemble sur un plan d’aménagement, de modernisation et d’équipement.
10Cependant, étrangement, la question universitaire tarda à entrer dans les revendications du CELIB. En 1956, il fallut encore feuilleter le Programme d’action régionale pour la Bretagne jusqu’à son chapitre VIII, consacré aux équipements culturels et à la formation professionnelle, pour en trouver mention et découvrir une phrase pourtant lourde de sens :
« La position géographique de Rennes étant cependant assez éloignée de l’ouest de la Bretagne, il paraît souhaitable de créer dans cette partie de la Bretagne, à Brest par exemple, un enseignement de propédeutique6. »
11C’était précisément l’avis d’Yves Le Gallo (1920-2002), un professeur d’histoire au lycée de Brest. En janvier 1957, il remit aux autorités de sa ville un rapport intitulé Brest, son avenir et l’enseignement supérieur, qui emporta l’adhésion unanime du conseil municipal. Le Gallo suivait avec une particulière attention les travaux du CELIB et avait noté sa propension à contenir les pulsions hégémoniques de Rennes. Il adressa donc son rapport à René Pleven, qui le présidait alors. Le 29 juillet 1957, il en reçut une réponse enthousiaste, qui tenait en deux pages manuscrites. Pleven lui proposait d’exposer ses vues devant l’assemblée générale du CELIB, qui fit illico de cette création universitaire un de ses principaux objectifs. Il fut présenté au ministre de l’Éducation nationale le 23 janvier 1958, qui l’approuva et donna l’assurance qu’un collège scientifique universitaire (CSU) serait créé à Brest l’année suivante.
12Cette première reconnaissance en appelait d’autres, d’autant que Georges Lombard (1925-2010), devenu maire de Brest en 1959, y voyait l’occasion d’esquisser une nouvelle destinée pour sa ville dont la reconstruction s’achevait. Fort d’une vague promesse, dès le 29 février 1960, avant même l’obtention d’une autorisation officielle, il ouvrit le chantier d’un collège littéraire universitaire (CLU), balayant les objections rennaises qui pourtant se faisaient de plus en plus vives. Et pour cause ! Un second front s’était ouvert pour Rennes, qui rendait plus suspecte encore l’aventure brestoise. Si l’annonce ministérielle, en 1961, de la prochaine création d’une université à Nantes avait été admise avec fatalisme et avait même permis de célébrer conjointement le quatrième centenaire de l’université bretonne, il restait à préciser les contours de l’académie associée. Et là, défendues ardemment en sous-main, les positions respectives étaient en notable dissonance, ce qui suscitait l’irritation rennaise, spécialement à l’égard de Brest. Le 28 mai, Georges Lombard reçut de Pierre Trépos (1913-1966), directeur du CLU, l’explication de ce raidissement :
« Nantes va devenir incessamment – peut-être aujourd’hui – une université, au même titre que Rennes. La question de l’aire de l’académie de Nantes va se poser. Les Nantais considèrent que leur académie doit comprendre vers l’ouest, le Morbihan, le Finistère, et la partie bretonnante des Côtes-du-Nord. Ceci confirme ce que je vous avais dit à Brest, et qui vous avait semblé une boutade : Brest risque d’être rattaché à Nantes7. »
13Parmi les négociateurs les plus durs figurait Abel Durand, devenu président du conseil général de Loire-Atlantique. La bataille fut donc rude dans les couloirs ministériels et la création de l’académie de Nantes s’en trouva reportée. Elle intervint le 1er janvier 1962 et n’associa à la Loire-Atlantique que le Maineet-Loire et la Vendée. La Basse-Bretagne demeurait donc dans le giron d’une académie de Rennes réduite à cinq départements, mais après avoir failli n’en plus compter que deux et demi.
14À Nantes, les choses allèrent bon train : à la faculté des sciences s’ajouta vite celle du droit et des sciences économiques. En revanche, à Brest, la montée en puissance de l’enseignement supérieur fut constamment freinée par la réticence de la maison dont on s’extirpait. Aux tracasseries succédèrent les obstructions, puis le veto : en 1965, un refus sans nuance sanctionna ainsi la demande d’un enseignement du droit. Comme Nantes en 1879, Brest choisit alors de financer en fonds propres un institut municipal. Un autre bras de fer, décisif, s’engagea dès l’annonce d’une installation en Bretagne du Centre national d’exploitation des océans : Brest y vit un potentiel scientifique de nature à favoriser son accession au plein exercice universitaire et Rennes l’occasion de réaffirmer sa domination, compensant son éloignement marin par une alliance avec Saint-Malo et Dinard. Jouant une nouvelle fois Paris contre la capitale régionale, Georges Lombard obtint, en 1968, un arbitrage favorable à sa cause.
15Le poids de cette décision, qui permit deux ans plus tard l’ouverture du Centre océanologique de Bretagne (COB), fut certainement décisif dans le dessin de la nouvelle carte universitaire que comprenait la loi d’Enseignement supérieur et de la Recherche du 7 décembre 1968. La Bretagne historique compta dès lors quatre universités : celle de Nantes – à laquelle demeura longtemps rattaché le centre d’enseignement supérieur d’Angers –, Rennes I et Rennes II – nées d’une partition par disciplines et de considérations idéologiques – et celle de Brest officiellement créée en 1971. Les limites de la région administrative confirmées en 1972 ne lui permirent, toutefois, d’afficher que les trois dernières.
LA FRAGMENTATION BRETONNE
16Le nom de baptême de l’université de Brest ramena inexorablement à des considérations territoriales. En breton, elle est Skol veur Breiz izel : Université de Basse-Bretagne. Son territoire serait alors celui de la langue bretonne, dont on se souvient que Nantes, en 1961, considérait qu’il devait lui revenir. En français, en revanche, elle est Université de Bretagne occidentale (UBO), usant d’une expression apparue en 1969 pour désigner de façon modernisée le territoire de l’ancien évêché du Léon. Ce choix, peut-être inconsciemment, ne constituait-il pas l’aveu d’une difficulté à convaincre en Cornouaille et dans le Vannetais ? Le recteur Henri Le Moal (1912-2001) était-il si sûr de son propos lorsqu’il écrivait, en 1970 : « Brest est aujourd’hui la capitale intellectuelle de la Basse-Bretagne8 » ? Les créations d’instituts universitaires de technologie (IUT), d’une école d’ingénieur rattachée et d’antennes délocalisées constituèrent autant d’occasions d’affirmer des ambitions territoriales et un ascendant sur le « bourrelet frontalier » séparant haut et bas-pays. L’IUT de Saint-Brieuc revint à l’UBO, mais Rennes obtint une pleine suzeraineté sur Lannion et Vannes et un partage du domaine lorientais.
17En 1990, lorsque le plan de modernisation des universités françaises dit « Université 2000 » fut annoncé, les ingrédients semblaient donc réunis pour une âpre dispute à la mesure des nouveaux enjeux. Quelques indiscrétions laissent supposer que de rudes tractations se déroulèrent effectivement, en terrain presque neutre : à Paris, mais dans le bureau d’un ministre breton. L’aspect territorial reprit alors une vigueur inattendue, réveillant bien des souvenirs qu’on avait cru sédimentés dans une histoire révolue. Il devint primordial lorsqu’intervint, dans des conditions mal élucidées, l’annonce d’une bienveillante considération ministérielle pour un projet de quatrième université bretonne. Celle-ci, nota Yves Morvan, universitaire et rapporteur régional d’Université 2000, « a soulevé de riches, fructueux et même de passionnés débats au sein de l’ensemble régional9 ».
18Deux projets furent élaborés à cette occasion, l’un émanant d’un Comité de promotion de l’université en Bretagne intérieure, l’autre se formant à partir des propositions faites d’abord séparément par les villes de Vannes et de Lorient. Le premier, souvent regardé avec condescendance, posait en termes nouveaux la permanente question du centre de la Bretagne, écartelé entre Finistère, Côtes-du-Nord et Morbihan. Il s’inscrivait dans une logique qui, en 1817, avait conduit le maire de Carhaix à suggérer la création d’un nouvel arrondissement empruntant à ceux de Châteaulin, Gourin et Rostrenen10. La suggestion ne put aboutir, mais l’idée d’un salut commun, depuis, n’a jamais abandonné cette contrée, qui ne peut admettre sa déshérence. Ainsi, en 1970, le Comité interdépartemental de développement économique du centre-ouest Bretagne (CIDECOB), qui regroupait 123 communes, obtint de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (Datar) le label de « zone-test de rénovation rurale11 ». L’idée d’une université en Bretagne intérieure constituait donc la rémanence d’une ancienne volonté d’organisation incarnée depuis 1992 par le Groupe d’action locale du centre-ouest Bretagne (GALCOB), syndicat de 148 communes, qui porta d’emblée un programme Leader 1 et a trouvé à se matérialiser dans un Pays au sens de la loi Voynet.
19Il est également aisé de retrouver la marque d’un passé décidément obsédant derrière le projet qui prit rapidement le nom d’Université de Bretagne-Sud. En effet, il ne tarda pas à endosser les habits de la Bretagne méridionale taillés durant l’entre-deux-guerres, comme le démontrèrent les propos de Michel Canevet, conseiller général du Pays bigouden : « Je pense qu’une université se justifie en Bretagne-sud. Il y a un million d’habitants entre la Cornouaille et le Morbihan. Notre mouvement naturel, c’est vers le sud12. » Il ne faisait alors que prolonger l’avis de René Troalain, président de la chambre de Commerce et d’Industrie de Quimper qui, une semaine plus tôt, à l’occasion de l’assemblée générale du Pôle d’innovation Quimper-Atlantique, avait avancé les mêmes arguments et émis un semblable vœu13. Pour expliquer ces propos, il est tentant d’évoquer la très ancienne méfiance installée entre Léonards et Cornouaillais, aussi vieille que la constitution des anciens évêchés bretons ; tentant encore de rappeler les âpres discussions et tractations de 1789 et la proposition d’un département du Nord-Ouest breton ayant l’Aulne pour limite, au sud, et comprenant Guingamp à l’est, que défendirent la municipalité de Morlaix et les députés brestois. Mais il faut surtout relever que Troalain, en l’occurrence, reprit une position traditionnelle de la chambre de Commerce quimpéroise. En 1922, elle s’était en effet rattachée à la Ve Région économique commandée par Nantes et, seize ans plus tard, avait fulminé contre sa réintégration forcée à la VIe dirigée depuis Rennes.
LA BRETAGNE MÉRIDIONALE
20En filigrane, réapparaissait la question de Nantes, aboutissement évident de ce « mouvement naturel vers le sud » qu’évoquait Michel Canevet. Force est d’admettre que plusieurs indicateurs venaient à son appui : ainsi, les flux téléphoniques et automobiles, au départ et à destination de Quimper, faisaient de Nantes un partenaire beaucoup plus actif de la capitale cornouaillaise que Rennes. Cohérente à bien des égards, la reconnaissance d’une Bretagne méridionale aurait certainement conduit à marginaliser de façon rédhibitoire la « Bretagne occidentale » que d’autres menaces guettaient. Dans le Rapport régional d’Université 2000, un long développement fut en effet consacré au rapprochement qu’avaient déjà opéré les universités nantaise et rennaise. La construction d’un pôle entre ces deux villes y fut fort optimistement présenté : « Outre qu’elle faciliterait l’essor des universités concernées, elle devrait conforter le développement des autres universités des régions de Bretagne et de Pays de Loire, dans la mesure où simultanément se renforceraient les relations entretenues avec elles. » Un addendum laconique stipulait néanmoins : « Il faut noter que l’UBO reste très réservée vis-à-vis d’un tel projet14. » Ce n’était que prolégomènes.
21À cet égard, la chronique de l’été 1993 vaut d’être faite. Le 30 août, les huit élus du Finistère appartenant à la majorité du conseil régional se réunirent à Brest, afin de « renforcer l’unité et la détermination finistériennes avant que ne (fussent) arrêtées les grandes orientations régionales ». Cet inattendu concile estival préconisa le statu quo sur les marches de la Basse-Bretagne avec, à la clé, une conclusion formulée sans détour : « Pas question d’université dans le Morbihan15. » Quoique de façon moins abrupte, cette position fut reprise par la plupart des groupes politiques du Finistère et l’on put même, un instant, croire à un front commun. C’était compter sans la voix perpétuellement discordante de Quimperlé et de son arrière-pays qui, par l’entremise de l’ancien ministre Louis Le Pensec, rappelèrent que le sud-est du département « faisait partie du bassin d’emploi de Lorient » et apportèrent leur soutien à un pôle universitaire morbihannais16. On retrouvait là un balancement caractéristique du pays de Quimperlé, qui fit l’objet de moult tractations au moment de la départementalisation. Appartenant sous l’Ancien Régime au diocèse de Quimper, mais relevant du présidial de Vannes, il avait alors donné sa préférence au Finistère en constitution, mais à la condition – qu’il ne put imposer – d’y entraîner une partie du futur Morbihan. En 1800, il obtint cependant une compensation à sa déconvenue dans l’obtention d’un arrondissement, qui subsista jusqu’en 1926.

1. Délocalisations, IUT, IUP et écoles d’ingénieurs reliés à leur université de tutelle (situation à la rentrée 1993).
22La cacophonie cessa bientôt, mais nul n’imaginait que la motion favorable à une université morbihannaise « spécifique » et différée à 1997, imposée à son bureau par le président du conseil régional, pût être tenue. Il fallut, en fait, une déroutante naïveté de la Datar pour donner à cet œcuménisme de façade la substance qui lui manquait. Elle prit la forme d’une brochure prospective consacrée à la France de 2015. L’iconographie y montrait une Bretagne divisée entre un haut-pays affilié à la dynamique européenne et un réduit occidental en irrémédiable déclin. Pire, le substantif finistérisation faisait son apparition dans le vocabulaire des aménageurs, servant à désigner un compromis entre marginalisation et désertification. En conséquence, les universités bretonnes se voyaient classées en deux catégories : Rennes et Nantes, « pôles européens », distançaient évidemment Vannes, Lorient et Brest, qualifiées ex aequo de « centres universitaires17 ». Qu’il y eût quelques arguments sérieux pour broder ce scénario ne suffisait évidemment pas à le rendre politiquement recevable.
23Yves Morvan, ex-rapporteur d’Université 2000 devenu président du conseil économique et social de la région de Bretagne (CSER), abandonna illico son rôle d’animateur du Groupe interrégional de prospective sur l’avenir de la façade atlantique. Fidèles à une attitude qui fait l’originalité bretonne, les élus régionaux, quant à eux, délaissèrent sur le champ leurs querelles de la veille pour affronter cet ennemi providentiel en rangs serrés. Le 27 septembre, le CESR examina donc le projet de Plan régional dans une ambiance galvanisée. Le principe d’une quatrième université bretonne, qui quelques semaines plus tôt aurait libéré les passions et occupé le plus clair du débat, fut admis sans encombres, y compris par le président de l’UBO. Le 4 octobre, l’unanimité fut également acquise au conseil régional, si bien que le lendemain, Ouest-France put titrer benoîtement : « Quatrième université : pas de problème ».
LA RECONSTITUTION DU PUZZLE
24L’UBS fut effectivement créée en 1995. Il n’est pas douteux que Lorient et Vannes en ont tiré profit. Il est tout aussi certain que Brest, dont les effectifs ont stagné, en a pâti. Quant aux deux universités rennaises réunies, elles voient désormais la nantaise les talonner. Latente jusque-là, la prise de conscience du nouvel état des lieux s’opéra pleinement lors de l’annonce, en 1997, du plan « Université du troisième millénaire » (U3M), appelé à couvrir la période 2000-2006. Mais elle ne produisit d’effets qu’en 2000, lors de la mise en négociation des Schémas de services collectifs de l’Enseignement supérieur et de la Recherche instaurés par la loi Voynet l’année précédente. La Datar avait défini les grands ensembles géographiques de leur déploiement en reprenant le projet récurrent d’une France partagée en huit régions, dont le Réseau des universités de l’Ouest atlantique (RUOA), qui serait constitué en 2001, a donné depuis un aperçu, mais sur un mode mineur.
25Un tel saut, qui pour l’Ouest aurait conduit à réunir neuf universités ressortissant à trois régions et regroupant 250 000 étudiants, parut toutefois vertigineux. C’est alors que l’idée vint de constituer « une structure de concertation » réunissant les quatre universités de la Bretagne administrative et quelques écoles d’ingénieurs. Le principe en fut vite entériné, puisque ce groupement fut effectif en 2001 sous le nom emblématique, quoique tombé en déshérence de longue date, d’Université de Bretagne. Lors d’une visite effectuée à Rennes le 4 février 2002, Jack Lang, alors ministre de l’Éducation nationale, ne parla que d’elle, marquant ainsi la volonté gouvernementale de revenir sur ce qui, désormais, apparaissait comme un regrettable émiettement universitaire. Ce à quoi les Pôles de Recherche et d’Enseignement supérieur (PRES) allaient être chargés de remédier. Ils furent créés par la loi de programme pour la Recherche du 18 avril 2006 mais, dès janvier, désireuses de s’assurer une position de force dans les inévitables négociations qui suivraient, les deux universités rennaises – à l’initiative, semble-t-il, de Rennes 1 – avaient fait connaître leur intention de constituer le leur sans recourir à d’autres partenaires régionaux. L’UBO et l’UBS envisagèrent alors sans plaisir de constituer leur propre PRES et mirent d’ailleurs en chantier la fusion de leurs écoles doctorales et la mutualisation de certaines équipes de recherche. Mais elles firent aussi planer la menace d’une négociation avec Nantes, qui aurait donné substance aux ambitions ligériennes de 1961. Inquiétées par une telle hypothèse, pointées pour leur isolationnisme dédaigneux, tancées par le ministère et contrariées par l’embarras que leur initiative suscitait au sein du conseil régional, les universités rennaises renoncèrent à leur projet. Une réconciliation, dont la sincérité put être sujette à caution, s’ensuivit spectaculairement : le 21 mars 2007 naquit ainsi l’Université européenne de Bretagne, premier PRES régional à se constituer.
26En fait, derrière la rodomontade, une véritable partie de bras de fer s’était jouée, dont Rennes sortit grand vainqueur et bon prince en ne l’affichant qu’en demi-teintes, mais en prenant soin de l’inscrire dans les documents contractuels. Trois écoles doctorales régionales y ont désormais leur siège et y trouvent leurs directeurs, comme d’ailleurs la Maison des sciences de l’homme en Bretagne (MSHB). Faut-il dès lors considérer qu’après quatre décennies émancipatrices, Brest, Lorient et Vannes reviendraient dans le giron quitté autrefois, ne conservant pour prérogative qu’un rôle de pépinières ? Les propos que Valérie Pécresse a tenus le 26 octobre 2010 devant la Commission élargie convoquée pour débattre de la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur » en préparation du projet de loi de finances pour 2011, peuvent le faire craindre. En effet, annonçant une « révolution dans l’organisation de l’enseignement », le ministre a évoqué trois catégories d’établissements : les « pôles universitaires à visibilité mondiale », les « grands centres universitaires régionaux » et les « pôles universitaires de proximité » (PUP) regroupant BTS, IUT et premiers cycles fondamentaux ou professionnels. Ces derniers, au mieux, pourraient bénéficier de quelques implantations d’excellence justifiées par les circonstances, comme l’Institut universitaire d’études marines (IUEM) à Brest, ou de « pépites » (sic), profitant d’une notoire antériorité et d’une solide réputation.
LES MÉTROPOLES CONTRE LES TERRITOIRES
27La question excède évidemment le cadre universitaire car le spectre d’une « finistérisation » rode plus que jamais. Ces trois dernières décennies, Rennes et sa communauté d’agglomération ont connu une formidable montée en puissance démographique et économique quand Brest s’employait à éviter le déclin. Le coup de grâce pourrait bien découler de la loi de réforme des collectivités territoriales récemment votée. Elle crée en effet des métropoles dont les prérogatives s’apparentent à celles d’un département. Nantes, qui atteint le seuil de 500 000 habitants agglomérés, pourra en être ; Rennes, non. Mais les textes prévoient aussi la formation de pôles métropolitains : le rapprochement des deux capitales bretonnes, longtemps craint et repoussé par Rennes, lui devient donc une planche de salut. Cette nouvelle donne permet d’offrir une destinée universitaire au très peu crédible projet métropolitain établi en 2004 à l’appel de la Datar, où tout l’art des graphistes avait été mobilisé pour donner un semblant de vraisemblance à la toile censée réunir dans une même destinée Angers, Nantes, Saint-Nazaire, Rennes et Brest. L’alliance des deux anciennes rivales convient parfaitement à leurs maires, qui n’ont jamais exprimé de conscience régionale. Deux dossiers – Daniel Delaveau, maire de Rennes, dixit –« conditionnent l’avenir des territoires [Rennes et Nantes], leur développement économique et leur place sur la scène européenne » : la réalisation de la ligne de chemin de fer à grande vitesse entre les deux villes et l’intégration de leurs appareils de recherche et d’enseignement supérieur18. Le premier objectif a engendré un fort lobbying dans l’espoir de capter les crédits d’étude initialement prévus pour améliorer la desserte de Brest et Quimper. Le second s’expose au grand jour depuis les 8 et 9 octobre 2009 où un colloque puissamment orchestré lui a été consacré. Organisé par les deux villes, il s’est tenu alternativement à Rennes et à Nantes. Le but de ces grandes manœuvres, exprimé à l’unisson par leurs maires, était de constituer un « espace Loire-Bretagne », proche cousin du « Grand Ouest » préconisé dès 1941 par Abel Durand. Ce qui impliquerait la fusion du PRES dit « Université européenne de Bretagne » et celui qui associe Nantes, Angers et Le Mans. Peut-être même s’y ajouteraient les quelques établissements du PRES Centre-Atlantique qui ont récemment rejoint le RUOA. L’idée en est progressivement instillée de manière à convaincre de son inéluctabilité. La science elle-même est appelée à la rescousse, comme le démontre l’annonce pour les 8 et 9 février 2011 d’un colloque parrainé conjointement par deux structures labellisées par le CNRS : la MSH Ange-Guépin de Nantes et la MSHB enrôlée de manière obscure dans cette entreprise nullement indemne de ressorts partisans. Intitulé « Université et territoires », il justifie sa tenue par l’actualité : « Aujourd’hui, sous l’impulsion des collectivités territoriales et en lien avec les PRES breton et ligérien, les universités de Nantes et Rennes amorcent un rapprochement pour figurer parmi les pôles universitaires d’excellence que veut faire émerger l’État ».

2. L’empire du Grand-Ouest et ses universités, 2015 ?
28Deux écoles de pensée s’affrontent alors. Pour les uns, cette métropolisation bicéphale actualise l’histoire et met un terme au ressassement d’antiques frontières délimitant des territoires désormais sans substance, juste bons à entretenir la mélancolie. Dans cette vision, inversant les feux, l’aménagement du territoire ne viserait plus à atténuer les disparités, mais à mettre les plus puissants en situation de se comporter brillamment dans une compétition continentale, voire planétaire. Ce que la fugace DIACT avouait sans détour en exaltant dans son intitulé la compétitivité des territoires. L’inévitable mondialisation accoucherait alors des huit régions de poids européen que la Datar n’a cessé de vanter, dotée chacune d’un regroupement exceptionnel de moyens et de compétences. Pour les autres, le « pôle métropolitain Rennes-Nantes » découle de la vaniteuse prétention d’apprentis sorciers qui, pour le plus grand péril de tous, se rient de la longue durée, rêvant d’un empire promis en fait, comme tous, à une douloureuse dislocation. Nostalgiques du CELIB et de l’idée bretonne qui l’animait, ils se lamentent d’une classe politique partagée, à leurs yeux, entre une atonie résignée et un égoïsme forcené caractérisant ce qu’ils nomment parfois la « Ligue de l’Est » en référence grinçante à la Ligue du Nord italienne.
29Quoi qu’il en soit, l’université – on le voit – demeure au premier rang des témoins engagés de cette recomposition des territoires et de leurs frontières.
Notes de bas de page
1 Collectif, 5e centenaire de la fondation de l’université bretonne : Nantes, 1461-1961, Nantes, Conseil général de Loire-Atlantique et Ville de Nantes, 1961. Cette brochure, publiée à l’initiative d’Abel Durand en parallèle à la plaquette officielle, entendait rappeler les origines strictement nantaises de l’université bretonne.
2 Collectif, Célébration du Ve centenaire de la fondation de l’université, 1461-1961, Rennes, Académie de Rennes, 1961.
3 Collectif, Brest alias Brest, Liège, Mardaga, 1993.
4 Durand A., Nantes dans la France de l’Ouest, préface de Gaëtan Rondeau, Paris, Plon, 1941, p. 125-128.
5 Martray J., Le problème breton et la réforme de la France, La Baule, Éditions de Bretagne, 1947, p. 166.
6 Programme d’action régionale pour la Bretagne (décret du 30 juin 1955, arrêté du 13 juillet 1956), Rennes, CELIB, 1956, p. 65.
7 Lettre de Pierre Trépos à Georges Lombard, 28 mai 1961, coll. part.
8 Le Moal H., « Les universités de Bretagne », in Armor, no 15, novembre 1970, p. 17.
9 Les universités en Bretagne au XXIe siècle. Schéma régional d’aménagement et de développement des enseignements supérieurs, Rapport du groupe de travail régional présenté par Yves Morvan, rapporteur régional d’Université 2000, 15 mars 1991, p. 106.
10 Pennec A., De la Bretagne aux départements. Histoire d’un découpage, Morlaix, Skol Vreiz, no 14, décembre 1989, p. 75.
11 Livre vert du centre-ouest Bretagne, numéro spécial d’Armor, no 20, juillet 1971.
12 Cité par Noëlle Cousinié, « Les Bigoudens relancent le débat. L’avenir universitaire de Quimper », Ouest-France, 20 novembre 1992, p. 9.
13 Cité par Jean-Claude Bodere, président de l’UBO, « Les enseignements d’un nouveau psychodrame », Tohubo, no 59, décembre 1992, p. 2.
14 Université 2000, Les universités en Bretagne au XXIe siècle, schéma régional d’aménagement et de développement des enseignements supérieurs. Texte et annexes. Rapport du groupe de travail régional présenté par Yves Morvan, professeur des universités, rapporteur régional Université 2000, Rennes, Académie de Rennes, 15 mars 1991, p. 93.
15 Propos rapportés par Didier Eugène, « 4e université : revoilà la polémique », Ouest-France, 1er septembre 1993, p. 7.
16 Le Bozec G., « Quimperlé se tourne vers le Morbihan », Ouest-France, 3 septembre 1993, p. 9.
17 E. J.-L., « Le document qui fait scandale. Quand Paris oublie le Finistère », Ouest-France, 22 septembre 1993, p 8.
18 Daniel Delaveau cité dans « Un an déjà », L’infométropole, no 195, décembre 2010, p. 11.
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