Le Mexique entre Quetzalcoatl et Pepsicoatl
p. 159-165
Texte intégral
Carlos Fuentes ou la ville sous les mots
1Cette formule – percutante – qui dit bien que le Mexique, depuis la trahison de la Malinche, la concubine du conquistador Hernán Cortés, n’a jamais navigué qu’entre deux eaux, entre deux cultures, voire entre trois (si l’on songe à la célèbre place des Trois-Cultures, haut lieu de la terrible répression policière contre les étudiants en 1968) est de Carlos Fuentes. Nous avons là un romancier prolixe et protéiforme, dont l’œuvre narrative enfin entrevue dans sa cohérence, après quarante ans d’écriture, si elle s’enracine, certes, dans son Mexique natal, n’est assurément pas réductible aux canons exotiques auxquels naguère un Valery Larbaud, nous l’avons vu initialement, vouait les écrivains latino-américains. Chantre désabusé de la mégalopole, il sut nous séduire par la plume primordiale de La plus limpide région (1958) où Mexico s’élevait sur les marais méphitiques de la Tenochtitlan campée et recréée dans Les eaux brûlées (1981). Le Mexique, terre de violence où se lova, dans son délire agonique, La mort d’Artemio Cruz (1962), fut aussi pour cet hispaniste exemplaire Terra Nostra et patrie de mythes contrastés (Don Qui chotte, la Célestine, Don Juan…) où Cortés le Conquistador n’en finit pas de s’accoupler avec la Malinche, sa concubine indienne. Terre de conflits politiques où pétrole et espionnage montent à La tête de l’hydre (1978) impérialiste (dans un roman d’espionnage quelque peu contestable, sur fond de conflit israélo-arabe et de choc pétrolier, tant sont visibles et maladroits l’engagement ou le plaidoyer – vice récurrent de tant d’intellectuels latino-américains qui savent pourtant bien, depuis Borges, que l’écriture porte en elle-même sa propre fin). Terre de passage, enfin, parcourue par Le vieux gringo (1985), ou par le fantôme de la belle artiste échappée de Hollywood – la « Sodome américaine » – qui, l’espace de sept semaines, lui tourna la tête.
2C’est précisément le thème de Diane ou la chasseresse solitaire (1994) et ce récit de Diane est l’aveu d’un Don Juan blessé d’amour. Ni roman ni autobiographie, mais entre les deux, une écriture de remords sur ce drôle de cataclysme qui, un soir de nouvel an de l’année 1969 saccagea l’existence laborieuse et rangée d’un écrivain mexicain occupé, entre deux maîtresses, à penser l’histoire turbulence de son pays. Ce « vagabond du sexe » se laisse, donc, retenir un temps aux rets d’une nymphe androgyne qui répond au nom de Diane Soren, une actrice au double visage de Jeanne d’Arc et de vestale du Quartier Latin, épouse d’un fameux écrivain français nommé Ivan Gravet. Est-il besoin de mettre les noms à l’endroit ? d’entendre « Djane » ou « Djean » ? de repérer le patronyme d’origine suédoise ? de saluer dans celui de l’époux la glorieuse filiation de la star russe du « muet » Ivan Mosjoukine ? (dont croyait, à tort ou à raison, être le fils adultérin Romain Gary, qui fut l’époux de Jean Seberg, voilà, cette fois, on l’a chuchoté en douce.) Carlos Fuentes qui fait tout pour nous permettre d’identifier la déesse se garde bien de la nommer sous son vrai visage et il convient de respecter un texte prétendument fictif qui s’avoue « récit ».
3L’histoire est simple : alors qu’un Don Juan (avec la majuscule, nous le répéterons pour faire plaisir à l’auteur, aujourd’hui septuagénaire) las des amourettes sans lendemain décide, au soir de la Saint-Sylvestre, de revenir à sa légitime – une actrice de seconds rôles –, la rencontre avec la belle Diane fait se précipiter le cerf ténébreux au fond du bois d’amour : le tournage d’un western dans un trou perdu du Mexique, perclus d’ennui, est propice à la descente des amants dans le cercle d’une brûlante passion : rien n’est oblitéré des jeux sexuels (au demeurant, nous ne cessons de le voir, chez ces écrivains latino-américains, pas de lumières tamisées pour les affaires du sexe), des « paroles du coït… soit ridicules, soit infantiles, soit obscènes », de l’exploration méticuleuse du corps androgyne – côté face c’est une fille, côté pile c’est un garçon –, jusqu’aux misères de l’accouplement et de l’humiliation. Doublement formulée, elle claque comme une double gifle sur la joue de l’amant sûr de lui et dominateur : « Cher ami, cela fait deux semaines que vous prenez votre plaisir, lui lance la mutine. Quand songerez-vous à me donner le mien ? » ; et puis, au terme d’un dialogue haletant où Carlos fait tout ce qu’il peut pour rassasier de paroles l’avidité des fantasmes de Diane, la réponse de celle-ci se fait cinglante : « Ce que tu peux manquer d’imagination ! » Ce qui est assez rude à entendre, raide à encaisser pour un créateur de fictions. Bref l’ennui, ce spleen mexicain omniprésent sur les lieux du tournage, va l’emporter et le narrateur sera évincé pour un Carlos plus jeune – un rival amoureux qui a pour lui l’aura des vrais révolutionnaires, le « chic Guevara » –, quand l’autre Carlos n’est même pas digne d’être un Malraux, puisque homme d’idées seulement (et encore !) et nullement d’action. Sans parler de l’éloquente photo de Clint Eastwood, narguant l’amant mexicain et trônant sur la table de chevet de l’artiste, qui l’accrocha aussi à sa collection. Alors que l’écrivain rentre à Mexico pour enquêter sur de réelles menaces du FBI à l’encontre de sa maîtresse, dont on apprend incidemment qu’elle est aussi celle du leader des Panthères noires (Malcolm X…), à son retour la place est prise et le voilà à la porte avec perte et fracas. Le dénouement est connu car il a défrayé la presse à sensation : dix ans plus tard, le corps putréfié de Diane sera retrouvé dans sa voiture le long d’une ruelle parisienne et une lettre de sa main expliquant son suicide. Mais, note l’auteur, « Diane Soren avait été détruite parce qu’elle était destructible », et la main du FBI avait, peut-être, parsemé son corps de brûlures de cigarette, en lançant contre elle « une campagne de calomnies dans le cadre d’un programme de contre-espionnage ». (De même en cette fin d’année 1998 la rumeur se répand à nouveau de l’assassinat de Marilyn camouflé en suicide.) La « chasseresse solitaire » réfugiée dans la mort s’est-elle enfin « sentie bien dans sa peau » ? s’interroge celui qui, depuis, est devenu un homme tout à fait rangé, bon mari (d’une autre épouse) et père de famille, si loin de cette passion à la dérive, si nostalgiquement près de « ce sourire, ce rire chantant de Diane Soren, si gai, si vif, en cette nuit du Nouvel An à Mexico », elle qui, dans la tragédie de l’épilogue, n’est plus que « poussière, oui, mais poussière amoureuse ».
4Le romancier latino-américain d’aujourd’hui ne supporte pas les tours d’ivoire – contrairement, sans doute, à la France où les timoniers des Lettres – Gracq, Michaux ou Cioran – sont hommes de secret et d’ombre. Il lui faut de l’espace où porter ses pas – c’est un grand voyageur – et donner de la voix – c’est un tribun. Son idéal – de Vargas Llosa à Carlos Fuentes – est d’être une sorte de conscience morale de son pays, voire de l’Amérique dite latine. De là qu’à côté de l’œuvre de fiction, qui est celle qui bâtit la gloire légitime de l’écrivain, prolifère une somme d’essais rassemblant souvent du tout-venant de plume. Carlos Fuentes ne faillit pas à cette pratique. Son dernier ouvrage – Un temps nouveau pour le Mexique (Gallimard, 1998) – rassemblant onze articles et une coda entend tracer quelques pistes de salut pour son pays. Ce qui frappe chez cet écrivain c’est tout à la fois une profonde méditation sur le temps – Artemio Cruz en est l’illustration géniale – et une adhésion sans faille à la terre du Mexique. Un Mexique, certes, vu au prisme du temps qui passe, cette fuite immuable dont il emprunte le paradoxe au grand poète espagnol Quevedo (« Seul le fugitif dure et perdure ») et qui rythme sa prose à la façon d’un leitmotiv. Un Mexique qui tire sa grandeur de « son passé… toujours vivant ». Mieux qu’un autre, Fuentes a su voir, par exemple, que la frontière avec les États-Unis n’était qu’une « cicatrice » – cette blessure de l’arrachement de la moitié des terres intégrées au géant du Nord, aujourd’hui tempérée par l’accord de libre-échange avec les États-Unis et le Canada qui fait du Mexique le premier client des gringos voisins, et du même coup lie définitivement le sort des uns et des autres. « La frontière ne doit plus saigner », écrit-il. Sauf qu’il y a toujours ce problème des « dos mouillés », des passeurs clandestins qui font dire aux plus ultras du Nord qu’il conviendrait là de rebâtir le mur de Berlin – un mur de trois mille kilomètres, c’est pour le coup que la Chine en serait jaune de jalousie ! Fuentes est sévère, à juste titre, contre les racistes d’outre Rio – Grande pour les uns, Bravo pour les autres – et, d’une façon générale, contre tous les xénophobes du monde. Car s’il est une leçon qu’il puise dans l’histoire du Mexique, c’est la valeur du métissage – dont il est lui-même issu, lui le Mexicain aux yeux bleus, mariant dans son sang les autochtones de Veracruz, sa famille canarienne et sa branche allemande –, et l’accueil de l’étranger. Il rappelle, et cela ne doit jamais être oublié, comment le Mexique reçut sur son sol après la Guerre civile d’Espagne, quelque deux cents mille réfugiés espagnols. Dans ce sens, le Mexique nous fera toujours la leçon. Même si Fuentes regrette parfois cette acculturation des siens, qu’il dénonça dans un fameux article joliment intitulé « De Quetzalcoatl à Pepsicoatl » et ici dans le pertinent chapitre : « Tequila on the rocks » – à rebours, dans ce « processus sans fin de mestizaje », quelle joie, tout de même, de savoir que trente millions de Nord-Américains parlent espagnol ! Malgré cela, malgré cette dépendance qui a pris si souvent la forme de la colonisation, malgré le caciquisme, le clientélisme et la corruption dans le Mexique du Parti révolutionnaire institutionnel – ce PRI au pouvoir durant quelque soixante-dix ans –, ce « pays en renaissance permanente » saura-t-il trouver la voie de la démocratie véritable ? Ce livre attachant, intelligent et toujours lumineux pose les questions fondamentales et apporte quelques réponses utiles.
Octavio Paz au labyrinthe de sa solitude
5Celui qui nous a quittés en 1998 en emportant dans sa tombe la conscience morale du Mexique qu’il voulut être depuis la publication en 1950 de son Labyrinthe de la solitude – essai d’interprétation de l’histoire, de la culture et de la men mexicaine –, laissant peut-être cet habit (qui lui va encore un peu grand) à Carlos Fuentes, a publié avant de disparaître, et à quatre-vingts ans passés, une manière d’autobiographie intitulée Itinéraire (1996) – qui sera bientôt suivie d’un second volume dont le titre – Lueurs de l’Inde – rappelle son parcours d’ambassadeur. Et il s’agit bien pour lui ici, en trois chapitres où il évoque son enfance et son histoire en retraçant le long chemin de son existence, de proposer, dans sa cohérence, un « itinéraire ».
6Homme d’Amérique latine atypique, né à Mexico en 1914, Paz a très tôt éprouvé sa marginalité, qu’il a aussitôt étendue à l’homme mexicain, puis à l’homme en général qui n’est jamais sur terre qu’en exil, car son destin consiste précisément à le chercher inlassablement. En accord avec les gnostiques, il estime, en effet, que « le véritable nom de l’homme est l’Allogène », celui qui est de là-bas, celui qui est l’Autre. On comprendra dès lors que ce fils de zapatiste (son père était représentant d’Emiliano Zapata à New York) soit fort éloigné du nationalisme révolutionnaire de la génération de ses parents. Est-il seulement mexicain, cet enfant au teint et aux yeux trop clairs que l’on raille en le traitant de Wisigoth ? Pourtant, que de tendresse met-il à évoquer Mixcoac où il a passé toute son enfance et sa jeunesse ! Tout en revendiquant pour patrie la seule langue qu’il apprend très tôt à manier en poète :
Mixcoac fut mon village : trois syllabes nocturnes,
un voile d’ombre sur un visage solaire…
… Moi j’allais de par le monde.
Mes paroles furent ma maison.
7Pourtant l’interrogation sur le Mexique est permanente, puisque le premier livre écrit à Paris en 1949 – il a alors trente-cinq ans – est cette somme de « réflexions sur l’histoire et la psychologie du peuple mexicain » sous le titre emblématique de Labyrinthe de la solitude, où il glose à l’infini sur le double visage de son pays : la Conquête et l’évangélisation, la croix et l’épée, la gestation conflictuelle du Mexique entrant dans l’histoire avec l’arrivée des Espagnols et se bâtissant sur cette double image : « un tumulus et un épithalame », Quetzalcoatl et Notre-Dame de Guadalupe, assumant définitivement le métissage et, le dos tourné au détestable nationalisme (rejoignant en cela Vargas Llosa, son ami), affirmant pour la première fois que les Mexicains sont « contemporains de tous les hommes ». Et il apprécie ce combat – cette « agonie » au sens unamunien – dans sa propre œuvre, se vengeant du Mexique en écrivant tout en éprouvant la vengeance que son pays prend sur lui.
8Œuvre marquée par le doute, elle traduit chez son auteur une rare lucidité, dès les années quarante, envers ce qu’il nomme « le miroir aux alouettes du socialisme réel ». Dès lors, il souscrira à un double rejet, celui du totalitarisme et du capitalisme, pour plaider en faveur d’une société démocratique et d’un état de droit, tout en sachant voir, ces dernières années, les « fanatismes archaïques féroces » nés des ruines de l’idéologie totalitaire, tout comme « la gangrène morale » qui ronge les démocraties modernes. Cet itinéraire est, donc, la réflexion d’un homme passionné par l’autre et par lui-même, à la recherche d’« un chemin vers la modernité ». Qu’il évoque la guerre civile espagnole – qu’il découvrit en Europe à l’âge de vingt-trois ans – et l’assassinat d’Andreu Nin, le dirigeant du POUM, par la police soviétique, ou qu’il rappelle l’exécution ignominieuse de Trotski à Mexico, et cette incroyable première tentative d’assassinat sous les ordres du peintre Siqueiros, avec peut-être la complicité de Pablo Neruda, qui aboutira trois mois plus tard, le 20 août 1940, à ce crâne défoncé du révolutionnaire opposé à Staline, Octavio Paz parcourt « le sentier des solitaires », ces intellectuels qui, refusant le cours de l’Histoire – dont au passage il conteste la « logique » –, choisissent la lucidité d’un Raymond Aron contre l’engagement chimérique d’un Sartre couvrant « les crimes des césars révolutionnaires », et se retrouvent du même coup au ban de « l’intelligence », rejetés et vilipendés. C’est avec la même liberté d’esprit qu’il saura prendre le parti des étudiants assassinés sur la place des Trois-Cultures à Mexico en 1968 par les sbires du président Díaz Ordaz (on en lira l’émouvant et précis témoignage qu’en a laissé Elena Poniatowska dans La nuit de Tlatelolco) et démissionnera avec fracas de son poste d’ambassadeur du Mexique aux Indes. Et il dénonce, au passage, pour faire bonne mesure, le régime « tristement remarquable » de Fidel Castro et « l’intoxication idéologique » des intellectuels mexicains. Octavio Paz, comme Albert Camus en France, se fera l’apôtre d’une culture de la liberté qui n’a qu’un seul horizon : la défense des droits de l’homme partout où son essentielle liberté est menacée. C’est dans ce sens que l’on peut parler, à son propos et dans cet Itinéraire, d’humanisme.
Homero Aridjis : le retour à l’Espagne sépulcrale
9Rien ne disposait ce poète mexicain, dont on connaissait la brûlante Perséphone (publiée en France en 1970) à écrire un roman qui plongeât dans le passé le plus douloureux de l’Espagne, enquêtant sur le monde inquisitorial et donnant une nouvelle chronique picaresque dans la tradition espagnole du Siècle d’Or et dans un langage classique savamment retrouvé. En publiant 1492 – Juan Cabezón de Castille (1985), Aridjis nous fait pénétrer de plain-pied dans l’Apocalypse de la fin du moyen âge, en nous brossant le portrait d’un Ange Exterminateur qui réaliserait les pires pronostics d’Ernesto Sábato, expert en pessimisme. Il s’agit rien de moins que de Vincent Ferrier – peut-on encore parler de « saint » face à pareilles turpitudes ? – ou Vicente Ferrer, le terrible dominicain de Valence, fanatique absolu et qui déjà, dans le ventre de sa mère, selon la légende, faisait entendre ses « aboiements de chien », lui qui se destinerait à « garder le troupeau du peuple chrétien, l’éveillant par ses aboiements du rêve des péchés et mettant en fuite les loups infernaux ». Crasseux, famélique, bigot, « monté sur un âne qu’il avait fait châtrer pour que la vue de son membre n’offensât personne », le prédicateur le plus célèbre de l’Espagne bat la campagne et soulève, partout où souffle son verbe, la persécution des infidèles, Juifs et Maures, semant la terreur, baptisant à hue et à diable et désaveuglant la synagogue (celle de Tolède, rebaptisée par lui « Sainte-Marie la Blanche »1). Mais heureusement ce maniaque de la secte, dont le portrait aussi terrible que truculent rejoint dans la galerie des fous dangereux le Conseiller de Vargas Llosa (dans La guerre de la fin du monde) ne fait que passer et planter le décor d’une Espagne sépulcrale. La quête du narrateur est tout autre. Voici Christophe quémandant cet argent qui lui permettra d’affréter les trois caravelles, et voici Juan de Cabezón, le converti, à la recherche d’Isabel, la Juive, son amour, sa passion. Dans l’entrelacs des multiples aventures propres à recréer une atmosphère picaresque, dans les rets des litanies et des imprécations, dans le clair-obscur des torsions lubriques et des distorsions monstrueuses qui renvoient aisément aux célèbres mises à mal d’un Jérôme Bosch – peinture particulièrement prisée à la Cour espagnole – le couple pur, baigné d’innocence, finira par se retrouver en une ultime rencontre sur le sable de la baie de Cadix, mais c’est pour l’envolée définitive : l’amant qui est « nouveau chrétien », et donc menacé par l’Inquisition, accompagnera Christophe Colomb dans sa découverte, il sera « gabier2 sur la caravelle Santa María », tandis que la belle Juive accompagnera son peuple dans son malheur et son exil, en retrouvant les gestes de l’Exode : « Alors les enfants d’Israël marchèrent au milieu des flots… » En vérité, ce livre de grand souffle est une chronique épique sur l’année où tout a commencé pour lui, Mexicain (d’ailleurs d’origine grecque) qui retrouve ici, par un verbe baroque et une mémoire lointaine, les racines d’une Espagne sépulcrale dont il se veut, l’espace d’un roman, l’héritier.
Notes de bas de page
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