Conclusion
De l’ontologie à l’économie politique du superflu
p. 277-288
Texte intégral
1Il n’est pas inutile de commencer par le commencement, par la logique conceptuelle qui, aujourd’hui encore, anticipe et informe nos interventions, au point de les rendre prévisibles, au risque d’être superflues. On peut par exemple se poser la question, avant de voyager ou avant de parler, ce voyage est-il vraiment nécessaire, ce voyage est-il superflu ? Autrefois la télévision britannique, par temps de brouillard en novembre, invitait ceux qui devaient prendre la route à se demander is your journey really necessary ?
2Or à moins d’être porté par un narcissisme sans fêlure, pareille interpellation fera douter de la nécessité de son projet personnel. Non, à bien y réfléchir, de ce que j’ai à dire ou du déplacement à faire, on pourrait très bien se passer. Et si un projet n’est pas nécessaire, c’est qu’il est en dernière instance superflu. Car en bonne logique scolastique, la question de la nécessité appelle à choisir entre ces deux qualifications, qui de conserve construisent et restreignent le champ des possibles. Un principe de précaution – se garder de l’hybris de se croire porteur de vérité – fera pencher le jugement rendu vers le constat du défaut de nécessité. Si on répond néanmoins que son voyage ou intervention n’est ni nécessaire ni superflu, c’est en présumant d’un principe de bienveillance – tous égaux, nous serions tous porteurs de messages superflus, tous animés d’un souffle superflu – qui se traduira par la grâce d’un non-lieu et par une écoute ou bienveillante ou assoupie. Et qui sait, c’est peut-être entre le nécessaire et le superflu qu’il y a la porte étroite par laquelle passera la grâce. Mais la grâce, qui l’accordera ? On se l’accordera mutuellement, mus que nous sommes par aucune nécessité. Entre nécessité et superflu, on peut donc toujours rêver d’une bienveillance démocratique, version post-rationaliste de l’idée de tolérance.
3Mais cela est loin d’être évident pour les causeurs et gloseurs que nous sommes, alors qu’une telle prouesse, tenir debout, sans nécessité et au-delà du superflu, le dos tourné aux attraits nihilistes – est à la portée des arts de la performance. Mais nous sommes condamnés au domaine conceptuel, lequel ne souffre aucun écart par rapport à sa binarité fondatrice : est nécessaire ce qui n’est pas superflu, est superflu ce qui n’est pas pourvu d’un fondement ontologique irrécusable. La philosophie-artiste voudrait bien biaiser avec ces contraintes, au risque cependant d’être toujours trop peu artiste, encore et toujours inféodée à l’ontologie de la nécessité. Or le domaine conceptuel sait infliger à ses agents d’innombrables leçons de modestie, et plus particulièrement à ceux qui affectionnent le style-artiste. Car le domaine conceptuel n’est pas l’aire de l’invention esthétique. Si l’invitation formulée par Diaghilev aux ballets russes Étonnez-moi avait sa pertinence et sa force, c’était tant que les avant-gardes artistiques pouvaient encore produire des effets improbables, en aucun cas superflus mais nullement nécessaires, tant que se produisait sur scène ou sur la page blanche la manifestation du neuf, une épiphanie du sensible esthétique. Or cette invitation Étonnez-moi est d’emblée hors jeu dans le régime conceptuel, au moins depuis Aristote, le régime conceptuel ayant pour tâche de rendre raison de l’apparaître miraculeux qui se retire, voire de sa disparition sans rappel.
4C’est pourquoi nous ne dirons ici rien de neuf de la notion de superflu : nous allons fouler l’habituel Waterloo, morne plaine du domaine conceptuel où toutes les batailles ont déjà eu lieu. Nous chercherons à montrer que la notion de superflu est solidaire d’autres éléments du domaine conceptuel, qu’elle joue donc un rôle stratégique dans la production des discours de la morale et de l’esthétique – ces discours dérivés, sous-préfectures du grand domaine ontologique ; qu’elle joue ce rôle en vertu d’une très utile occultation de sa provenance ; en vertu, aussi, d’une occultation de sa participation au fondement de l’économie politique. Au fondement donc du discours et de la pratique effective, socio-matérielle, de la modernité, si la modernité passe par l’arraisonnement de l’ensemble des facteurs de production, afin de dégager un surtravail ou une plus-value, une pure et superflue commodité, en excès sur la condition hypothétique – fictionnée théoriquement – d’une parfaite adéquation entre le produit nécessaire et la reproduction à l’identique du corps individuel ou du corps social, tous deux fantasmés, rêvés, comme des corps idéalement pleins. Or la fiction ontologique du corps pleinement suffisant, zéro défaut, ni excès ni manque, ne serait nullement superflu, au contraire, elle serait pleinement instrumentale dans le voilement idéologique des processus d’appropriation et d’inégal partage des biens de nécessité et des gages de reconnaissance.
Le surcroît de l’origine
Prolonger la journée de travail au-delà du temps nécessaire à l’ouvrier pour fournir un équivalent de son entretien, et allouer ce surtravail au capital : voilà la production de la plus-value absolue. Elle forme la base générale du système capitaliste et le point de départ de la production de la plus-value relative. Là la journée est déjà divisée en deux parties, travail nécessaire et surtravail. Afin de prolonger le surtravail, le travail nécessaire est raccourci par des méthodes qui font produire l’équivalent du salaire (le minimum vital, condition de l’achat des denrées nécessaires à la reconstitution de la force de travail) La production de la plus-value absolue n’affecte que la durée du travail, la production de la plus-value relative en transforme entièrement les procédés techniques et les combinaisons sociales. Elle se développe donc avec le mode de production capitaliste proprement dit.
Supposé que le travail nécessaire à l’entretien du producteur et de sa famille absorbât tout son temps disponible, où trouverait-il le moyen de travailler gratuitement pour autrui ? Sans un certain degré de productivité du travail, point de temps disponible ; sans ce surplus de temps, point de produit net, point de capitalistes, mais aussi point d’esclavagistes, point de seigneurs féodaux, en un mot, point de classe propriétaire !
[…] Les facultés de l’homme primitif, encore en germe, et comme ensevelies sous sa croûte animale, ne se forment au contraire que lentement sous la pression de ses besoins physiques. Quand, grâce à de rudes labeurs, les hommes sot parvenus à s’élever au-dessus de leur premier état animal, que par conséquent leur travail est déjà dans une certaine mesure socialisé, alors, et seulement alors, se produisent des conditions où le surtravail de l’un peut devenir une source de vie pour l’autre, et cela n’a jamais lieu sans l’aide de la force qui soumet l’un à l’autre. À l’origine de la vie sociale les forces de travail acquises sont assurément minimes, mais les besoins le sont aussi, qui ne se développent qu’avec les moyens de les satisfaire. En même temps, la partie de la société qui subsiste du travail d’autrui ne compte presque pas encore, comparativement à la masse des producteurs, immédiats. Elle grandit absolument et relativement à mesure que le travail social devient plus productif1.
5Où l’on voit qu’à l’origine, l’excès est déjà à l’œuvre, l’économie politique étant un ensemble de recettes à visée locale, opportuniste et pragmatique, qui doivent, d’une part, prendre la mesure de la plus-value effectivement dégagée ; ensuite permettre la gestion et la stabilisation, à travers un ensemble de règles juridiques et administratives, des perturbations sans cesse induites, d’une ampleur toujours plus grande, par la plus-value interminablement dégagée.
6Mais revenons à l’ontologie, qui depuis toujours tourne avec hauteur le dos à l’économie domestique, pour ainsi permettre à la philosophie de retrouver tous ses esprits. Car il y a un prix à payer pour l’assurance de l’exercice paisible de la pensée : l’acceptation de l’ennuyeuse certitude qu’il n’y aura rien de neuf sous le soleil de la métaphysique, tant que le domaine conceptuel se conforme au respect de ses règles ontologiques : entia non sunt multiplicanda praeter necessitam. Les philosophes ne cessent de retrancher le superflu, l’opération se pratiquant, selon les périodes, avec le rasoir d’Occam, par doute hyperbolique ou par mise entre parenthèses phénoménologique, par démasquage critique, par pelure de l’oignon chez Althusser ; ou bien par le bannissement logico-positiviste des propositions vides de sens, la dernière méthode, toute en douceur anglaise, décrétant inutiles et superflues les espérances continentales d’une relève métaphysique. Si, en revanche, il peut y avoir du neuf et de l’étonnant dans le régime esthétique, c’est que celui-ci relève du percept et du figuratif et non du conceptuel. Inutile de décider du caractère nécessaire ou superflu d’un effet esthétique. Le miracle est là, on en prend sensiblement acte, l’effet esthétique est empiriquement avéré, c’est le « tingle in the spine » cher à Nabokov ; ça nous atteint ou ça ne nous atteint pas, au-delà du vrai ou du faux, l’évidence d’un effet esthétique n’étant ni nécessaire ni superflu, l’idiotie de l’effet sensible n’est-elle pas au cœur du catéchisme moderniste : « A poem doesn’t mean, but be. » C’est pourquoi la faculté de juger, s’exerçant sur les affaire du goût, ne peut intervenir qu’en aval de la production, lors de la réception des oeuvres, donnant lieu à des actes de jugement réfléchissant sur l’œuvre ou sur opération artistique, dont il est à la fois inutile et impossible de dire qu’elle est ou nécessaire ou superflue. L’effectivité d’une oeuvre d’art n’est ni nécessaire ni superflue. Elle n’efface pas, au contraire elle exhibe, ce qu’il y a d’aléatoire et d’improbable dans ses conditions de possibilité. L’œuvre de Shakespeare ne relève d’aucune nécessité, quand bien même le discours du génie national voudra s’approprier ce qu’il y a de miraculeux dans les production artistiques, laissant entendre que l’œuvre artistique est l’exemplification synecdochique d’un génie national ou civilisationnel doté de nécessité atemporelle. L’œuvre d’art serait ainsi assurée d’être ni gratuite ni superflue, mais au prix d’une double inféodation – politique et ontologique : l’une étant la traduction et la caution de l’autre – et d’une résignation déférente à sa secondarité. Or l’expérience esthétique échappe à la binarité du nécessaire et du superflu, dans la mesure où elle déborde ou ignore le régime ontologique. Elle serait donc à l’image de la vie-mouvement ou de la vie mobile, indifférente à toute hypostase. Première affirmation donc : il n’en va pas de l’œuvre d’art comme du travail conceptuel, ce dernier étant – on peut toujours le regretter, mais c’est comme ça – notre affaire ici. L’œuvre d’art ne relève ni de la nécessité ni du superflu, éventuellement du miraculeux. Mais on n’est nullement obligé d’aimer le miraculeux, on peut se contenter de constater l’aléatoire : il y a de l’aléatoire, c’est la seule certitude, l’aléatoire est au-delà de la binarité nécessité-superflu.
7 Deuxième affirmation : le discours du superflu, envisagé comme un discours de second rang s’exerçant sous l’égide du discours de la nécessité souveraine, produirait, là ou politique, esthétique et morale se touchent, des effets dont le caractère calamiteux est concomitant du caractère complaisant de ce même discours. Quelques exemples donc, à titre d’illustration. Revenons à l’inévitable topos du voyage.
Les délices de la déploration
8Quelque part entre la porte de la Chapelle et Roissy, dans le bus qui nous conduit à l’aéroport, alors que l’A1 (E16) est doublée de l’A3, elle-même rattachée à d’innombrables échangeurs et bretelles d’accès, et pendant que l’on peut aligner les interminables noms des entreprises, alors qu’aléatoirement, en fonction des vitesses relatives et de la variabilité des itinéraires dans une Europe de plus en plus intégrée, un camion espagnol, pas même plein d’oignons espagnols – la couleur locale était l’éphémère simulacre d’une simplicité rêvée, hors commerce – à gauche et une camionnette du 95 (Val-d’Oise, département de Van Gogh) momentanément composent un triptyque automobile, avec l’aventureux Roissybus au milieu, calandre tendue vers sa destination et ses multiples terminaux, de 1 à T9 (charters), en passant par 2A et 2B, il me vient à l’esprit, pendant que l’aqua-planing guette tout ce monde en mouvement, virtuellement morts et au seuil du 20 heures – il suffit d’un coup de volant clinamen – la question rituelle, pronon par d’autres, et ce soir par les téléspectateurs devant le poste, pour ce drame ou pour d’autres On se demande où ils allaient tous, à travers ce paysage de la marchandise mondialisée, Mondial Moquette à notre gauche, puis Usines Center avec un immense www.usinescenter.com peint sur sa façade bleue. La mobilité est la modalité inéluctable de la marchandise, et la marchandise suscite chez tous la sempiternelle interpellation nihiliste, du Pascal épigonal, comme si la mondialisation et la marchandise étaient des modes du divertissement. Mais nous divertissant ou nous éloignant de quoi, au juste, puisque la critique du futile ou du divertissant se fait fort de nous intimer l’essence cachée de toute chose, tout le reste étant superflu ? Et celui qui sait énoncer l’interpellation on se demande où ils vont tous comme ça a, bien entendu, lui, rompu avec la vanité et le superflu, ayant accédé à l’instance critique qui permet de distinguer entre le vrai et le superflu qu’est tout le reste. Fiat veritas pereat mundus. Pereat vanitas.
9Évoquons maintenant une figuration cinématographique du voyage sur auto-route urbaine sous la pluie, cette fois une entrée en ville. Dans la scène d’ouverture de Fellini Roma, le cinéaste passe devant la caméra, elle aussi montrée à l’écran recouverte d’un amas de plastique transparent, montée sur un camion en mouvement. Fellini se fait apostropher par des militants gauchistes, interprètes ou accoucheurs de l’impérieuse raison de l’histoire. Difficile de dire si, pour toute réponse cinématographique au discours militant de l’impératif politique, ce que Fellini donne à voir c’est la laideur ou la beauté d’un paysage urbain. En tout les cas, s’il parvient à transcender absolument le ton de la complainte esthético-moraliste, c’est dans l’indifférence à l’impérieuse nécessité, en se satisfaisant d’une exploration du superflu, entendu comme ce qui est là, fruit d’une histoire aussi splendide qu’aléatoire, mais ne relevant d’aucune nécessité, selon l’instance du vrai, du beau ou du juste.
10Deux exemples maintenant, tirés du domaine anglais, de la complainte esthético-morale devant l’étendue de la marchandisation, devant le foisonnement du superflu :
For utter weariness Pennyloaf was constrained to beg that they might go into the ‘Paliss’ and find a shadowed seat. Her tone revived tenderness in Bob ; again he became gracious, devoted ; he promised that not another glass of beer should pass his lips, and Suke Jollop, with all her life, might go to perdition. But heavens ! How sweltering it was under this glass canopy ! How the dust rose from the trampled boards ! Come, let’s have tea. The programme says there’ll be a military band playing presently, and we shall return refreshed to hear it.
So they made their way to the ‘Shilling tea-room.’ Having paid at the entrance, they were admitted to feed freely on all that lay before them. With difficulty could a seat be found in the huge room ; the uproar of voices was deafening. On the tables lay bread, butter, cake in hunches, tea-pots, milk-jugs, sugar-basins – all things to whomso could secure them in the conflict. Along the gangways coursed perspiring waiters, heaping up giant structures of used plates and cups, distributing clean utensils, and miraculously sharp in securing the gratuity expected from each guest as he rose satiate.
To humanise the multitude two things are necessary – two things of the simplest kind conceivable. In the first place, you must effect an entire change of economic conditions : a preliminary step of which every tyro will recognise the easiness ; then you must bring to bear on the new order of things the constant influence of music. Does not the prescription recommend itself ? It is jesting in earnest. For, work as you will, there is no chance of a new and better world until the old be utterly destroyed. Destroy, sweep away, prepare the ground ; then shall music the holy, music the civiliser, breathe over the renewed earth, and with Orphean magic raise in perfected beauty the towers of the city of Man 2 .
11On notera l’inventaire ou état des lieux de la laideur, l’impossibilité d’en rester à un jugement portant sur l’injustice de l’ordre social, au risque de disqualifier, en la rendant inopérante ou superflue, toute critique politique de l’ordre social visant une transformation de ces « economic conditions ». Gissing n’échappe pas aux termes d’une insoluble équation politico-esthétique : mettre dans la balance, d’un côté, l’injustice des conditions économiques, avec les scories qu’elles imprime sur la peau de ses pauvres ici à la poursuite de leurs plaisirs de pacotille et, de l’autre côté, la distinction, tant morale qu’apparente, des nantis, avec les-quels il ne peut pas ne pas être en résonance – il est artiste, donc distingué – fût-ce au rebours de sa conscience de classe. Gissing est l’auteur de The Emancipated, représentation du monde habité par ceux qui sont les maîtres de ces conditions économiques subies dans The Nether World. Emancipés des contraintes matérielles, le désarroi moral de ces bourgeois à la recherche d’une raison d’être nécessaire a fière allure. Son œuvre peut difficilement faire autrement que de consolider l’ordre social régissant ces « economic conditions », en raison de sa faculté d’artiste de pointer la laideur de ces distractions populaires, ne trouvant, pour se sortir de l’impasse d’avoir produit la critique esthético-morale des victimes de l’ordre social dont il dénonce l’injustice, que l’illusion enchanteresse, l’harmonie pythagoricienne d’un ordre recomposé. Rien n’est superflu dans le charmant accord final de ce passage, comme il n’y a rien de superflu dans l’ordre social célébré dans Troilus and Cressida, chacun à sa place, par degrés. Mais à défaut d’un retour à l’ordre de la noble parcimonie, il ne reste chez Gissing, pour mettre un terme au spectacle des plaisirs marchands, que le remède de l’anéantissement apocalyptique, l’option nihiliste de celui qui s’accorde le droit de juger du nécessaire et du superflu, chuchotant à ses complices qu’il n’aura supprimé que des éléments qui, de toute manière, n’étaient porteurs d’aucune nécessité. Ils étaient donc moralement ou esthétiquement superflus.
12Passons à un autre exemple du discours esthético-moral de la déploration :
This regular, increasing, and almost entirely unvaried diet of sensation without commitment is surely likely to help render its consumers less capable of responding openly and responsibly to life, is likely to induce an underlying sense of purposelessness in existence outside the limited range of a few immediate appetites. Souls which may have had little opportunity to open will be kept hard-gripped, turned in upon themselves, looking out ‘with odd dark eyes likes windows’upon a world which is largely a phantasmagoria of passing shows and vicarious stimulations. That this is not today the position of many working-class people is due mainly to the capacity of the human spirit to resist ; to resist from a sense, even though it is not usually defined, that there are other things which matter and which are to be obeyed.
But it may be useful to look now at some of those points in English life at which the cultural process described in the last two chapters is having its strongest effect. We should see there the condition which might already have been reached were it not for the resistances I have repeatedly stressed. One such illustration is to be found in the reading of young men on National Service. For two years many of them are, on the whole, bored ; they are marking time until they go back to their jobs ; they are adolescent and have money to spare. They are cut off from the unconsciously felt but important steadying effect of home, of the web of family relationships ; perhaps also from the sense, at their place of work, of being part of an organisation which has a tradition in its own kind of skill. They are as a result open to the effects of the reading, both fragmentary and sensational, so freely provided for them. The only bound books read by a great many, my own experience strongly suggests, are likely to be those written by the most popular crime novelists. Otherwise, they read comics, gangster novelettes, science and crime magazines, the newer-style magazines or magazine/newspapers, and the picture-dailies. Luckily, National Service lasts only two years ; after that, they go home and back to work, still readers of these publications, but some also men with commitments, with more demands on their time and money, probably with a good chance of picking up older, neighbourhood rhythms, with a good chance of escaping from the worst effects of what can be a glassily hermaphrodite existence (‘life like a permanent wank inside you’), an aesthetic breakdown so compete that, in comparison with them, the layout of the living-room in some of the poor homes from which the customers come seems to speak of a tradition as balanced and civilized as an eighteenth-century town house. I am not thinking of those milk-bars which are really quick-service cafés where one may have a meal more quickly than in a café with table-service. I have in mind rather the kind of milk-bar-there is one in almost every northern town with more than, say, fifteen thousand inhabitants-which has become the regular evening rendezvous of some of the young men. Girls go to some, but most of the customers are boys aged between fifteen and twenty, with drape-suits, picture ties, and an American slouch 3 .
13Simon Hoggart construit son morceau de critique culturelle en sollicitant les innombrables exemples d’une disjonction entre les pratiques culturelles constatées et la nécessité qui aurait dû les animer, dont l’absence les laisse vainement superflues : « sensation without commitment » ; « marking time » ; « cut off from the steadying effect of home, of the web of family relationships » ; « an organisation which has a tradition of its own » ; « Reading both fragmentary and sensational, so freely provided » ; « a glassily hermaphrodite existence (‘life like a permanent wank inside you’) » et, pour finir, le contraste entre un café moral, car purement fonctionnel, et ce lieu de perdition dont la condition de possibilité (commerciale) est directement démographique – « northern town with more than, say fifteen thousand inhabitants », ou, pour finir, l’opposition entre la démarche probe et droite d’un freeborn Englishman et « an American slouch ». Plus il y a du superflu dans les gestes et les tenues, plus grande est la disjonction entre la pratique culturelle et sa supposée motivation primitive, plus on est dans le domaine de la facticité, sans autre raison que quantitative. Très bien, mais en creux, Simon Hoggart articule une critique culturelle qui verse du côté du pastoralo-pétainisme : famille, nécessité, austérité, une sexualité indemne de toute éjaculation superflue. « Is your reading really necessary ? Is your trip to the café really necessary, is your existence really necessary ? Is your walk really necessary, happily devoid of all superfluous or ostentatious movement, slouch, wiggle, waggle, jerk, twist, jive, hippie-hippie-shake », et autres danses ou ébranlements ? Cela fait de The Uses of Literacy un livre des années cinquante, en amont des années soixante où tout se brouille, dans tous les domaines, tant économiques qu’érotiques, la frontière entre la dépense nécessaire, ajustée à une stricte comptabilité du besoin, et la dépense opportuniste, régie seulement par les possibilités de la mode, devenant poreuse, cette porosité étant même la condition nécessaire d’une poursuite du cycle de consommation. Comme si le superflu était enfin reconnu dans le paradigme keynésien, la dynamique de l’économie politique enfin passée au-delà de l’économie du besoin, au-delà de la nécessité matérielle et de la caution ontologique.
14 Troisième point : le discours esthétique qui passe par l’éloge de l’œuvre d’art en tant qu’activité manifestement superflue, en rupture avec la rationalité instrumentale, ne rompt pas avec les lieux communs du nécessaire, que le domaine conceptuel met à notre disposition. L’inversion de l’ordre, le paria devenant le nanti, le superflu et l’inutile les figures de la nécessité – beauté compulsive, « quant à vivre, laissons cela à nos domestiques » –, tout cela nous assigne, encore et toujours, au domaine conceptuel de l’ontologie. On aurait tort, me semble-t-il, d’invoquer la nécessité de l’art, ou la nécessité de toute autre œuvre ou de toute vie. Il me semble que le refus d’invoquer la nécessité de l’art est le commencement d’une pensée de l’art en tant que régime du percept et du figuratif aussi peu nécessaire et aussi sublime que le régime analogue de la vie. Analogie très douteuse, j’en conviens, mais que je propose en partant de l’hypothèse que le régime conceptuel pense, d’abord et toujours, sous l’instance de la nécessité, que c’est à titre subsidiaire que sera pensée la notion du superflu. Alors que nous serions enfin – mais ce n’est pas la peine de nous en réjouir, il suffit d’en faire le constat, à la manière d’un médecin-légiste – sortis du régime de la nécessité ontologique, dont le discours, squelettique et épuré, se lit dans le passage suivant, du Panopticon de Bentham :
[…]
How little turn soever the greater number of persons so circumstanced may be supposed to have for calculation, some rough sort of calculation can scarcely, under such circumstancesstances, avoid forcing itself upon the rudest mind. Experiment, venturing first upon slight transgressions, and so on, in proportion to success, upon more and more considerable ones, will not fail to teach him the difference between a loose inspection and a strict one. It is for these reasons, that I cannot help looking upon every form as less and less eligible, in proportion as it deviates from the circular.
A very material point is, that room be alotted to the lodge, sufficient to adapt it to the purpose of a complete and constant habitation for the principal inspector or head-keeper, and his family. The more numerous also the family, the better ; since by this means, there will in fact be as many inspectors, as the family consists of persons, though only one be paid for it. […] Secluded oftentimes, by their situation, from every other object, they will naturally, and in a manner unavoidably, give their eyes a direction conformable to that purpose, in every momentary interval of their ordinary occupations. It will supply in their instance the place of that great and constant fund of entertainment to the sedentary and vacant in towns – the looking out of the window. The scene, though a confined, would be a various, and therefore, perhaps, not altogether an unamusing one. I flatter myself there can now be little doubt of the plan’s possessing the fundamental advantages I have been attributing to it : I mean, the apparent omnipresence of the inspector (if divines will allow me the expressions), combined with the extreme facility of his real presence4.
15Bentham voudrait que l’économie domestique et l’onto-théologie fassent bon ménage. Alors que la divinité ne fait bon ménage qu’avec elle-même en sa Sainte Trinité. Le Panopticon est d’un ordonnancement immaculé, sa forme parfaite dans la mesure ou elle s’approche de la figure du cercle, sans reste donc. Certes l’ordonnancement benthamien rompt avec les ténèbres gothiques que Poe décrira dans « The Pit and the Pendulum ». Pour autant, le Panopticon relève entièrement du calcul rationaliste des Lumières, elle n’est en rien annonciatrice d’un productivisme rhizomant, qui passe non pas par l’épure et par la conformité des pratiques à la régularité calculable, mais, au contraire, par le débordement superflu qui, de moins en moins calculable, est de plus en plus apte à opérer la déconstruction sociale et matérielle de la nécessité ontologique ; disqualifiant d’avance les restaurations et les renversements ontologiques, disqualifiant, aussi, les critiques de type esthéticomoral dont Simon Hoggart nous fournit l’exemple un peu trop voyant.
Seule terre promise
16Cet exode loin du domaine ontologique, nous pouvons déjà le repérer dans le texte de David Hume. L’exode s’est donc accompli depuis longtemps, dans les discours et dans les pratiques, mais nous préférons ne rien savoir. Une précision tout de même, un quatrième point : l’abandon du domaine ontologique ne passe aucunement par l’abandon de la notion de superflu. Au contraire. Jamais autant que chez Hume on ne sollicitera la notion de « superfluity ». Il en résulte une rupture avec la fétichisation – négative et moraliste, ou laudative et esthétisante – du superflu. L’emploi qu’en fait Hume nous apprend que le superflu est depuis longtemps en génération, que l’ajustement équilibré de l’offre sur le cran d’arrêt du besoin était depuis toujours intenable, puisque l’économie ne cesse de s’excéder. Il en résulte, chez Hume, une mobilisation de la notion au cœur d’une pensée anglaise qui sera en phase – de manière purement descriptive, dégagée de toute prétention normative – avec le mouvement social et matériel qui, pour le meilleur et pour le pire, est celui de la modernité, de l’arraisonnement et de la mise en relation tous azimuts. Chez Hume, le superflu est enfin une instance déterminante, un concept terriblement opératoire. Ses effets, en termes d’élargissement rhizomant, sont de nature à rendre caduc, superfétatoire, toute invocation de la nécessaire raison, inopérante toute éviction de l’inutile. Tous ce qui sera censuré et disqualifié par Hoggart est déjà à l’œuvre chez Hume. La marchandise a été expédiée, il n’est plus possible de la rappeler ; elle est, de toute manière, depuis toujours, à l’œuvre, à même l’ordre social, concomitante donc au dispositif du pouvoir, que Foucault envisagera d’abord comme une discipline de régulation et de surveillance, une réduction donc du superflu –, mais qu’ensuite il abordera davantage en termes de production libérée et sans limite, comme une infinie modulation et réflexivité biopolitiques.
The greatness of a state and the happiness of its subjects, how independent soever they may be supposed in some respects, are commonly allowed to be inseparable with regard to commerce ; and as private men receive greater security, in the possession of their trade and riches from the power of the public, so the public becomes powerful in proportion to the opulence and extensive commerce of private men. This maxim is true in general ; though I cannot forbear thinking, that it may possibly admit of exceptions, and that we often establish it with too little reserve and limitation. There may be some circumstances, whence the commerce and riches and luxury of individuals, in stead of adding strength to the public, will serve only to thin its armies, and diminish its authority among the neighbouring nations. Man is a very variable being, and susceptible of many different opinions, principles, and rules of conduct. What may be true, while he adheres to one way of thinking, will be found false, when he has embraced an opposite set of manners and opinions 5 .
17Avant de procéder à l’analyse de la composition du corps social, envisagé du point de vue de son économie politique – « The bulk of every state may be divided into husbandmen and manufacturers » – Hume constate, sans la déplorer, c’est comme ça, une variabilité irréductible de la condition humaine : « Man is a very variable being, and susceptible of many different opinions, principles, and rules of conduct. What may be true, while he adheres to one way of thinking, will be found false, when he has embraced an opposite set of manners and opinions. » Pareille labilité des opinions et pratiques enfreint les règles de simplicité, de nécessité, voire de beauté. Mais il est inutile ou impossible de vouloir redresser ces dépravations de la pensée ou des pratiques, l’économie politique s’en accommodera, elle en extraira des commodités à remettre dans le mouvement commercial des marchandises et des personnes. Inutile de vouloir opposer public et privé. Les deux collaborent, interminablement, on peut simplement en modifier tactiquement l’engrenage.
A state is never greater than when all its superfluous hands are employed in the service of the public. The ease and convenience of private persons require, that these hands should be employed in their service. The one can never be satisfied, but at the expence of the other. As the ambition of the sovereign must entrench on the luxury of individuals ; so the luxury of individuals must diminish the force, and check the ambition of the sovereign […].6
18Du principe général de la variabilité des hommes, il découle, dans le discours humien, le principe spécifiquement économique de la variabilité, tendanciellement croissante, des produits-denrées. Dans une articulation potentiellement contradictoire avec ce principe de la variabilité, on trouvera chez Hume, comme chez Marx, le récit d’un état de suffisance qui reste toujours pensable, jamais perdu pour le domaine conceptuel qui sans cesse y revient, comme à un domaine toujours déjà perdu, sous l’effet cumulé des pratiques :
As soon as men quit their savage state, where they live chiefly by hunting and fishing, they must fall into these two classes ; though the arts of agriculture employ at first the most numerous part of the society. Time and experience improve so much these arts, that the land may easily maintain a much greater number of men, than those who are immediately employed in its culture, or who furnish the more necessary manufactures to such as are so employed.
19Très vite se pose donc la question que faire ? Non pas la question léniniste de l’opportunité d’une action de lutte ou de conquête, mais la question du superflu du temps et de l’oisiveté qui guette. Otium appelle immanquablement le negotium, comme la solitude ontologique (conceptualisée) appelle l’épreuve de l’entame relationnelle, puis les mésententes commerciales – crise, excédent, pénurie – et les mésententes conversationnelles et charnelles. Toujours le défaut d’ajustement qui embraie sur – pour l’aggraver – le défaut de nécessité ontologique ou érotique. L’éros platonicien, parfaitement convenant, est rêvé comme étant sans reste, un ajustement sans couture.
20Dans une perspective humienne on ne peut que constater qu’il se dégage du superflu. Interminablement. Ca déborde. La question de l’ordre politique est donc – en cela analogue au jugement esthétique – une affaire d’ajustement réfléchissant a posteriori : prendre acte du superflu, du débordement quantitatif ; inventer des parades, des immobilisations provisoires de ce superflu, mais sans jamais pré retrouver la nécessité de la raison première, conceptuellement fantasmée. Il y aurait une corrélation entre l’emprise de l’hypostase ontologique et la discrétion relative du superflu ; celui-ci est déjà là, car depuis toujours à l’œuvre, mais son rendement reste encore faible. Hume envisage l’éventualité d’un étiolement ou stagnation dans la génération d’un superflu, par un processus analogue au dépérissement d’une aptitude corporelle non exploitée :
Where manufactures and mechanic arts are not cultivated, the bulk of the people must apply themselves to agriculture ; and if their skill and industry encrease, there must arise a great superfluity from their labour beyond what suffices to maintain them. They have no temptation, therefore, to encrease their skill and industry ; since they cannot exchange that superfluity for any commodities, which may serve either to their pleasure or vanity. A habit of indolence naturally prevails. The greater part of the land lies uncultivated. What is cultivated, yields not its utmost for want of skill and assiduity in the farmer. If at any time the public exigencies require, that great numbers should be employed in the public service, the labour of the people furnishes now no superfluities, by which these numbers can be maintained. The labourers cannot encrease their skill and indus on a sudden. Lands uncultivated cannot be brought into tillage for some years. The armies mean while, must either make sudden and violent conquests, or disband for want of subsistence. A regular attack or defence, therefore, is not to be expected from such a people, and their soldiers must be as ignorant and unskilful as their farmers and manufacturers.
21À ce paradigme de la pastoralité presque intacte, mais qui n’est pas pour autant irénique – il y a quand même des armées et, en l’absence d’un excédent régulier, celles-ci satisfont leurs besoins à coup de razzias – s’oppose une économie politique fondée sur l’arraisonnement et exploitation du superflu. Or cette prudence dans l’arraisonnement est la vertu cardinale d’économie politique anglaise, que Marx prendra comme champ d’exploration et sur laquelle il s’appuiera en vue de son dépassement, mais au risque, tragiquement, de retrouver la structuration conceptuelle qui est le propre de la nécessité ontologique. Or celle-ci a été rendue caduque, et la déconstruction derridienne n’est qu’une tentative de prendre la mesure de ce qui depuis toujours aura été à l’œuvre dans le régime onto-théologique, ce régime qui est, en dernière instance, un jeu d’ombres où nous feignons résoudre, en les mimant, les agissements d’un domaine à la fois pratique et sensible dont la mimésis poétique aura, peut-être mieux que le domaine conceptuel, saisi les lignes de force, dans la mesure où le régime conceptuel aborde le superflu en entretenant l’espoir que l’on puisse ascétiquement en faire l’économie, pour ainsi revenir au vrai ; alors que l’art constate ce qu’il y a, sans s’interroger sur une quelconque nécessité, au-delà de son évidence immédiate.
22Le régime esthétique aurait donc partie liée avec l’interminable productivité de l’économie politique moderne et, du coup, avec l’abandon du domaine conceptuel de l’ontologie, binairement structuré en termes de nécessité impérissable et de superflu réductible. Or si le régime politique ne donnait désormais lieu qu’à un jugement réfléchissant, au constat résigné de ce qui est dans l’ordre social existant, tel que la libération sans entrave du surtravail l’aura façonné, un tel défaut de toute force prescriptive ferait assurément problème : le jugement politique doit prendre position en vue d’un faire possible. Il n’en va pas de même de l’expérience esthétique, c’est pourquoi politique et esthétique ne peuvent et ne doivent pas s’entendre. Car l’expérience esthétique, épreuve du sensible en ce qu’il a d’aléatoire, de grâce non nécessaire, superflue, peut s’accommoder de ce défaut de force prescriptive. « For poetry makes nothing happen : it survives/In the valley of its saying where executives/Would never want to tamper6. » Ces paroles lugubres sont de Auden, poète engagé des années trente, à la recherche donc d’une parole qui ne fût pas vaine. Les vers de ce poème sont datés de février 1939. La chronologie politique n’est pas pour rien dans le sentiment du lecteur que ces paroles lugubres sonnent justes, qu’elles assument et pensent l’apesanteur politique de la beauté poétique. Un moment de grâce nous attend, à la portée de tout spectateur de Fellini Roma. Mais à certaines conditions. L’art a la chance d’être hors programme, de ne pas avoir à se plier aux engagements et impératifs du régime politique. Au cours de ce voyage romain, la caméra de Fellini s’aventure dans le sous-sol romain, donnant à voir une fresque surgie de la splendeur enfouie de la ville antique, accidentellement rendue à la visibilité lors du forage d’un tunnel de métro. Surgissement puis disparition des couleurs et des figures, momentanément devant nos yeux, déjà en cours d’effacement sous l’effet de leur exposition à l’air libre du présent.
23C’est le surgissement d’un regret, nourri du désir de retenir ce que le moment donne puis retire, qui serait ici superflu.
Notes de bas de page
1 Karl Marx, Le Capital, Livre I, chap. XVI, « Plus-value absolue et plus-value relative », trad. de J. Roy, Paris, Flammarion, coll. « Champs », 1985, p. 6-7.
2 George Gissing, The Nether World, Everyman, 1889.
3 Richard Hoggart, The Uses of Literacy, Harmondsworth, Pelican, 1957.
4 Jeremy Bentham, « Letter 5 : Essential Points of the Plan », The Panopticon Writings, Miran Bozovic (éd.), Londres, Verso, 1995.
5 David Hume, A Treatise of Human Nature, David Fate Norton, Mary J. Norton (ed.), Oxford, Oxford Philosophical Texts, 2000, (1739-1740).
6 W. H. Auden, « In Memory of W. B. Yeats », Selected Poems, Edward Mendelson (ed.), Londres, Faber, 1979, [1939], p. 82.
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