La Loire et la guerre de Vendée, 1793
p. 155-163
Texte intégral
1Quel rôle a joué la Loire dans la « grande guerre » de Vendée, celle de 1793 ? À première vue ne serait-on pas tenté de la considérer, dans sa partie armoricaine, comme une sorte de frontière naturelle entre le pays insurgé et ce pays de Galerne, ce mauvais pays1 qui serait resté fidèle à la République où les Vendéens s’aventureront pour leur malheur en octobre ? C’est bien au sud du fleuve, à Cholet, que l’émeute démarre dès le 3 mars contre le « tirage au sort » ordonné par la loi du 24 février qui exige la levée de 300 000 hommes pour faire face à la coalition de l’Europe2 et c’est encore au sud, près de Chanzeaux le 9 mars, à Machecoul le 11, surtout à Saint-Florent-le-Vieil le lendemain, que la révolte prend corps et fait ses premières victimes parmi les « patriotes3 ». Pourtant, dans les jours suivants les autorités d’Angers et celles de Nantes reçoivent les mêmes messages affolés des mairies et districts républicains des deux côtés du fleuve. Au soir du 12 mars, les appels de leurs officiers municipaux affluent au Département de Maine-et-Loire réuni en hâte. Par lettre ce sont ceux de Candé qui
« annoncent que leur position devient de plus en plus critique, que les malveillants se coalisent à l’infini […] que la ville d’Ancenis qui n’est éloignée que de cinq lieues de Candé est bloquée de tous côtés […] et ne peut leur porter du secours, que les brigands se proposent d’incendier leur ville ; qu’ils ne peuvent leur résister si on ne leur envoye sur le champ des secours… »
2Un courrier extraordinaire venu du Lion d’Angers raconte « que les révoltés désarment les bons citoyens dans la campagne, qu’ils ont envoyé 50 hommes à Segré » et réclame lui aussi des « forces pour résister aux attroupements qui se forment dans leur voisinage ». Le curé du Lion, le citoyen Bassereau, un prêtre assermenté bien sûr, fait irruption dans la salle de réunion en disant « qu’une foule de gens de campagne armés de fusils et la cocarde blanche au chapeau se sont présentés au Lyon (sic) ont attaqué la garde nationale » qui les a repoussés après une « vive fusillade ». À son tour il sollicite « un prompt secours4 ». Une semblable angoisse étreint les autorités de Loire-Inférieure. Dès le 10 mars de violents incidents ont éclaté simultanément à Saint-Philbert-de-Grand-Lieu dans le district de Machecoul au sud du fleuve, et à Fay, au nord, à une lieue de Blain. Le 12, Blain et Savenay sont facilement occupées par les émeutiers. La carte de l’insurrection de mars 1793 dressée par Roger Dupuy montre que toutes les communes du département se sont, plus ou moins globalement, insurgées des deux côtés du fleuve5. Visiblement au tout début de la révolte la Loire n’est nullement une ligne de démarcation entre pays « blanc » et « bleu ». Comme l’écrit Jean-Clément Martin :
« Il n’y a pas, en mars 1793, de différences entre les révoltes qui se produisent de part et d’autre de la Loire. Le découpage ordinaire Vendée/chouannerie ne correspond pas à deux situations distinctes en ces premiers jours d’émeute. Il n’aura de valeur opératoire que par la suite, selon l’évolution de la situation militaire6.»
3Malgré tout, le devenir de ces premiers mouvements insurrectionnels sera bien différent de part et d’autre du fleuve.
CHOUANNERIE AU NORD, VENDÉE AU SUD
4En effet, le nord de l’Anjou, tout comme le Maine ou la Bretagne – si l’on en excepte la partie la plus méridionale, le comté nantais – ne connaîtront pas la révolte massive que sera la « Vendée », mais la Chouannerie, rébellion sporadique et en peau de léopard d’une partie minoritaire de la population. Qu’est-ce qui peut rendre compte de cette évolution différente de deux pays qui ont pourtant beaucoup de points communs tant par les paysages, bocagers de part et d’autre du fleuve, les types d’agriculture que par l’importance de la noblesse, le poids du clergé, la pratique religieuse ? Remarquons que toutes les grandes villes de l’Ouest armoricain se trouvaient au nord de la Loire : Angers, Nantes, Vannes, Lorient, Rennes, Brest… Ces villes étaient en majorité acquises à la Révolution, notamment pour ce qui concerne la bourgeoisie qui peuplait leurs administrations. Surtout, elles concentraient d’importantes forces du maintien de l’ordre : gendarmerie, gardes nationales, voire troupes de ligne. Au nord du fleuve les révoltés de mars 1793 furent vite refoulés par les forces présentes dans les grandes villes, ou venues sans peine d’autres régions bien pourvues en hommes d’armes. Dès le 25 de ce mois, écrit Roger Dupuy,
« Les renforts affluent de Normandie et de la région parisienne. Le général Beysser avec 500 hommes et 2 canons descend le long de la Vilaine, débloque Redon tandis que 900 hommes sortis de Vannes reprennent Rochefort-en-Terre et que la rive droite de la Loire est ramenée dans le giron de la République7.»
5Un autre exemple de la contribution de forces venues de l’extérieur au retour à l’ordre nous est donné par la marche du 3e bataillon de volontaires de Maine-et-Loire constitué dans l’été 1792. Il quitte Angers pour la Bretagne le 14 novembre. Après avoir fait étape à Nantes, il s’arrête à Saint-Pol-de-Léon. Il doit alors s’embarquer pour la Martinique, mais la déclaration de guerre avec l’Angleterre fait ajourner l’expédition. Le bataillon est expédié à Lorient puis à Vannes où il séjourne 10 mois et participe à des expéditions contre les Chouans du Morbihan8. Roger Dupuy a souligné « l’efficacité de la répression au nord de la Loire en mars 17939 ». En avril les autorités républicaines auront repris les choses en main.
6Au contraire, les régions du sud qui constitueront la « Vendée » sont pratiquement vides de troupes régulières. Déjà peu fournies en soldats de ligne au début de la Révolution, elles en furent quasi totalement privées par l’envoi des unités d’infanterie sur les frontières du Nord-Est quand la guerre avec l’Autriche et la Prusse éclata en avril 179210. Le sud n’était pourvu que de gardes nationales dont tous les éléments étaient loin d’être acquis au nouveau régime11. Face à ce qui fut d’abord une jacquerie, ces milices ne tinrent pas le choc, elles se débandèrent ou furent écrasées. Les autorités elles-mêmes s’empressèrent de fuir à l’exemple de celles du District de Challans qui, le 13 mars, ont évacué la ville et se sont réfugiées aux Sables-d’Olonne avec 400 gardes nationaux si l’on en croit les souvenirs de l’armateur André Collinet. Un contre-exemple est d’ailleurs fourni par cette région des Sables-d’Olonne : seule au sud de la Loire, elle résista aux insurgés car elle fut la seule bien défendue. Collinet fait état de l’arrivée, dès le 16 mars, d’un renfort de 11 bâtiments de ligne et une frégate, bien armés et montés par 600 hommes dont une centaine de soldats de ligne12.
LA LOIRE COMME ENJEU DE LA GUERRE ?
7Quelques semaines seulement après les premiers soulèvements et durant toute la phase conquérante de la « Vendée », jusqu’en juin, la Loire semble à première vue bien jouer un rôle de frontière, au moins militaire. La réalité est beaucoup plus nuancée. En l’absence d’une véritable police fluviale, le fleuve était loin d’être infranchissable et des groupes de Vendéens le traversèrent sans coup férir à plusieurs reprises dès le début de l’insurrection, menaçant, parfois entravant, la liberté de la navigation. À Nantes, un Comité central composé de représentants du Département, du District et du Conseil général de la commune fut constitué le 3 mars et un comité de navigation fut instauré en avril pour coordonner les activités de défense fluviale13. Les autorités républicaines firent équiper à la hâte quelques chalands de commerce qui, transformés en canonnières, accompagnèrent des colonnes mobiles cherchant à faire respecter la liberté du commerce. Ainsi, dès le 20 mars, l’état-major républicain lança depuis Nantes une colonne de fantassins et de cavaliers qui se porta sur Ancenis afin de rétablir les communications avec la grande ville tandis que des chalands sommairement aménagés étaient chargés de balayer la rive gauche du fleuve. Dans la nuit du 24 au 25, trois bateaux armés remontèrent la Loire jusqu’à Oudon pour débusquer les rebelles dans les îles qu’ils avaient occupées et permettre aux embarcations de commerce qu’ils avaient arrêtées de reprendre leur route. Une opération qui, semble-t-il, ne connut qu’un succès mitigé en raison des vents d’est qui gênaient la navigation vers l’aval. Par contre, le 18 avril, un bateau armé, Le Républicain, escorta, à partir d’Ancenis, un convoi de 55 chalands de commerce et réussit à les amener à Nantes après une série de combats violents à hauteur du Cellier et de La Chapelle-Basse-Mer. Ensuite, à plusieurs reprises les Vendéens eurent la maîtrise du cours du fleuve entre Angers et Nantes14. Mais leur véritable coup d’éclat se produisit le 9 juin lorsque l’Armée catholique et royale s’empara de Saumur, contre toute attente puisque la ville était, avec son château et sa garnison, une place forte considérable et qu’elle était de plus le siège de l’état-major républicain et de la « commission centrale » constituée par 16 représentants en mission et commissaires de la Convention. Cette prise « rendait maître de la Loire » comme l’écrit la marquise de La Rochejaquelein15. De fait, la navigation de Tours à Nantes en fut coupée.
8À Saumur, la guerre de Vendée était à même de s’exporter au nord du fleuve, mais dans quelle direction ? Les chefs étaient divisés sur la conduite à tenir. Tandis que Stofflet, appuyé en partie par La Rochejaquelein aurait voulu foncer vers Tours et Paris, Donnissan – le père de la marquise de Lescure future marquise de La Rochejaquelein – et son gendre Lescure16 font adopter par d’Elbée qui n’était pas enthousiaste à cette idée, le projet de se diriger sur Nantes. L’armée vendéenne, ou plutôt ce qu’il en reste car beaucoup d’hommes avaient préféré rentrer au pays sous prétexte de « changer de chemise » comme ils disaient, quitte donc Saumur le 17 juin pour se diriger vers la métropole océane. Une petite partie chemine par la rive gauche mais la majorité traverse une première fois le fleuve et, par la rive droite, s’en va occuper le lendemain sans coup férir Angers que les autorités et la troupe ont fuie dès le 13, avant d’échouer devant Nantes le 29. Dans cette affaire, les bateaux armés de la Loire jouèrent un certain rôle, notamment en empêchant les troupes de Charette de traverser le fleuve et d’attaquer la grande ville par l’ouest. Cependant l’armée vendéenne défaite et découragée par la blessure mortelle de Cathelineau17, le « généralissime » dont elle s’était pourvue à Saumur, put repasser sans difficulté sur la rive gauche dès le lendemain à Ancenis avec armes et bagages, preuve de la désorganisation ou en tout cas de l’inefficacité de la flottille républicaine.
9Après la grande déroute subie à Cholet, du 15 au 17 octobre, les Vendéens par dizaines de milliers se précipitèrent vers la Loire, combattants, blessés, femmes, enfants, prêtres, vieillards mêlés, entraînant avec eux leurs chefs, tous fuyants les massacres et l’incendie qui progressait derrière eux. Sur une vingtaine de barques amarrées sur la rive gauche, sur des radeaux, mais aussi à cheval, à la nage, voire en partie à gué, les eaux étant basses à cette époque, l’Armée catholique franchit une troisième fois le fleuve, de Saint-Florent à Varades que Talmont et ses hommes avaient pu occuper la veille, pour se lancer dans la « virée de Galerne » avec l’espoir de recevoir des secours de l’Angleterre18. Pendant deux mois la Loire se vit éloignée des zones de combats et la liberté de la navigation fut rétablie pour les toues et autres gabares. Après avoir échoué devant Granville qu’ils ont atteinte le 14 novembre et alors qu’aucune voile anglaise n’est apparue à l’horizon, les Vendéens, exigent de leurs chefs qu’ils les reconduisent chez eux. L’Armée catholique reprend donc la route de la Loire dans les plus mauvaises conditions possibles par la pluie, le froid, avec la faim au ventre car il est bien difficile de se ravitailler dans un pays dont on a épuisé les vivres à l’aller. Mais le plus difficile est de franchir l’obstacle d’Angers qui garde le passage du fleuve car, cette fois, la ville se défend et les attaques répétées des Blancs les 13 et 14 frimaire an II (3 et 4 décembre 1793) échouent l’une après l’autre. Totalement désemparés, les Vendéens refluent vers le nord à la recherche d’une ville assez grande pour refaire leurs forces. Ils entrent au Mans sans difficulté le 10 décembre, mais une contre-attaque des Bleus les met en déroute après un terrible combat de rues qui s’achève en carnage. Les survivants de l’Armée catholique retournent vers la Loire, se traînant sur la rive droite du fleuve dans l’espoir d’y trouver un passage libre. Mais les canonnières aménagées par les Républicains, plus nombreuses et mieux armées qu’au début de la révolte, jouèrent cette fois un rôle important. Celles qui étaient regroupées vers Ancenis n’eurent aucun mal à détruire les radeaux bricolés par les Vendéens. Parvenus à Ancenis le 16 décembre, Henri de La Rochejaquelein, Stofflet et un petit groupe d’hommes trouvèrent une barque qui leur permit de traverser le fleuve dans l’espoir d’établir une tête de pont sur la rive gauche, mais attaqués par une patrouille de Bleus, ils furent obligés de s’enfuir sans avoir réalisé leur projet. En l’absence de bateaux, le gros de la troupe vendéenne était resté sur la rive droite. Certains bricolèrent des radeaux de fortune en liant des barriques ensemble, mais en cette saison les eaux étaient fortes, la traversée périlleuse, et surtout l’arrivée d’une chaloupe républicaine armée de canons tua la plupart des occupants de ces frêles embarcations19. Il fallut renoncer à traverser et la grande majorité des survivants de la « virée de Galerne » se firent massacrer à Savenay et dans les marais alentours. Ce fut, le 23 décembre 1793, la fin de la « grande guerre » de Vendée.
LA LOIRE FUT LEUR LINCEUL
10Lors des diverses traversées de la Loire, un certain nombre de Vendéens ont été victimes de noyades, mais toutes ces morts ne furent pas accidentelles. Les eaux du fleuve ont exercé un attrait morbide sur des esprits détraqués, submergés par la peur panique déclenchée par l’accumulation des victoires des Blancs pendant les six premiers mois de la révolte, en recherche de « solution finale » dans cette guerre civile dont ils désespéraient de venir à bout. Un petit exemple de cet état d’esprit nous est fourni par une chanson qui aurait été composée par une ou plusieurs femmes appartenant à un convoi de quelque 200 prisonnières parties de Vezins le 12 février 1794 et dirigées sur Chartres via les bords de Loire et Orléans. En voici un couplet :
« A Tours étant arrivées
Avons trouvé
Une vieille caque enragée.
Ah voilà des capes noires,
Jetons les, jetons les dans la Loire20.»
11Mais on sait qu’à ce moment de l’an II, cette macabre idée n’était plus un fantasme, la Loire étant bel et bien devenue le théâtre et le moyen de massacres collectifs. Les premières noyades de Nantes, ordonnées par le représentant Carrier, avaient débuté en novembre 1793. Ainsi le 16 de ce mois, plus de 80 prêtres en furent victimes21. Les noyades se poursuivront jusqu’à la nuit des 10-11 pluviôse an II (29-30 janvier 1794). Dans une lettre au Département de Maine-et-Loire, le citoyen Bénaben, un ancien professeur de mathématiques au collège des oratoriens d’Angers22, qui suit l’armée de la République avec le titre de commissaire civil applaudit à ces moyens expéditifs utilisés pour
« nous débarrasser de cette mauvaise engeance. On met tous ces coquins là dans des batteaux [sic] qu’on fait couler ensuite à fond. On appelle cela envoyer au château d’eau. En vérité si les Brigands se sont plaint quelque fois de mourir de faim, ils ne pourront pas se plaindre au moins qu’on les fasse mourir de soif. On en a fait boire aujourd’hui environ douze cens23 ».
12Combien ont péri de cette façon ? Il n’est pas possible de donner un chiffre précis. Jacques Hussenet, qui a étudié avec le plus de sérieux et de persévérance la question du nombre des victimes de la guerre civile, donne une fourchette très large, de 1 800 à 4 800 noyés imputables à Carrier, mais « peut-être 2 000 supplémentaires redevables à d’autres terroristes nantais ( ?) », écrit-il24. En outre Carrier ne fut pas le seul à recourir à ce genre de liquidation collective et Nantes ne fut pas le seul lieu où elles se produisirent25. En Anjou, il nous faut évoquer les noyades des Ponts-de-Cé, dont témoigne, le 9 nivôse an II (29 décembre 1793), le rapport cruellement ironique du général Robert au ministre de la guerre Bouchotte :
« Je t’annonce qu’environ deux mille prisonniers catholiques qui étaient ici détenus et que de concert avec le Cn Francastel, Représentant du peuple, nous fesions évaquer sur différents points, une partie de ces messieurs se sont révoltés contre la garde qui en a fait justice : le reste en passant sur le pont de Cé, deux arches se sont écroullées et sont malheureusement tombés dans la Loire où ils se sont noyés, ils avaient malheureusement les pieds et mains liés… [sic]26.»
13Mais il est aussi des Bleus qui perdirent la vie dans les eaux du fleuve. L’épisode le plus connu est celui de La Roche-de-Mûrs, où, le 26 juillet 1793, des soldats furent acculés à la falaise et précipités dans la Loire. Le nombre des morts a été, par certains, évalué à 60027, mais les recherches précises qui ont pu être faites ont beaucoup réduit ce chiffre que Jacques Hussenet évalue « plus vraisemblablement » à 8828.
CONCLUSION
14Dans sa partie armoricaine, la Loire ne fut jamais une réelle frontière politique, en ce sens qu’en 1793, on retrouve dans les couches populaires rurales des pays du nord du fleuve, un rejet du processus révolutionnaire semblable à celui du sud, même s’il est moins unanime puisqu’il a toujours existé des pays « bleus » dans les bocages de Bretagne. Ce ne fut même pas une réelle frontière militaire, les passages d’une rive à l’autre étant fréquents et relativement faciles pour de petits groupes de Vendéens en l’absence d’une marine fluviale bien équipée pour la guerre. En juin 1793 l’Armée catholique elle-même, réduite il est vrai par la démobilisation de beaucoup de soldats-paysans après la prise de Saumur, a pu traverser le fleuve sans difficulté. Enfin, en octobre, à la suite du sauve-qui-peut consécutif à la défaite de Cholet, le franchissement de la Loire à Saint-Florent-le-Vieil ne présenta guère plus de difficultés réelles.
Notes de bas de page
1 C’est le pays du nord d’où vient le « vent de galerne » froid et humide qui ruine les vignobles.
2 La France en guerre contre l’Autriche et la Prusse depuis le 20 avril 1792, déclare la guerre à l’Angleterre et à la Hollande le 1er février 1793 puis à l’Espagne le 7 mars. Cette première coalition contre la Révolution regroupera, au moins sur le papier, la quasi-totalité des pays européens.
3 Doré Graslin P., Itinéraires de la Vendée militaire. Journal de la guerre des géants, 1793-1801, Éditions Garnier, 1979, p. 30-32.
4 Petitfrère Cl., La Vendée et les Vendéens, Gallimard, 1981, p. 19-21.
5 Dupuy R., De la Révolution à la Chouannerie. Paysans en Bretagne 1788-1794, Flammarion, 1988, p. 277-290.
6 Martin J. -Cl., La Vendée et la France, Le Seuil, 1987, p. 36. Même appréciation de la part de Peschot B., La chouannerie en Anjou. De la Révolution à l’Empire, Montpellier, université Paul-Valéry, 1999, p. 16.
7 Dupuy R., « Chouans/chouannerie », in Soboul A., Dictionnaire historique de la Révolution française, PUF, 1989, p. 217-220.
8 Petitfrère Cl., Les Bleus d’Anjou (1789-1792), Paris, CTHS, 1985, p. 224.
9 Dupuy R., « Vendée et Chouannerie ou les apparences de la différence », in La Vendée dans l’histoire, collectif, Centre vendéen de recherches historiques, Perrin, 1994, p. 81-88.
10 Le général de Verteuil, chef de la 12e division dont le siège était à La Rochelle et dont le territoire comprenait la Loire-Inférieure, la Vendée, les Deux-Sèvres et la Charente-Inférieure, ne disposait guère que d’une poignée de cavaliers du Royal-Roussillon (Faucheux M., L’insurrection vendéenne de 1793. Aspects économiques et sociaux, Commission d’histoire économique et sociale de la Révolution, Imprimerie nationale, 1964, p. 55-57). La pénurie de soldats durera longtemps : un état au 13 juin de l’armée des côtes de La Rochelle ne dénombre que 19 643 hommes dont le tiers seulement constitué de troupes soldées (Petitfrère Cl., La Vendée et les Vendéens, op. cit., p. 26).
11 Petitfrère Cl., Les Bleus d’Anjou, op. cit., chap. I, « Les gardes nationaux (juillet 1789 - mars 1793) », p. 49-148.
12 Les Sables et la guerre de Vendée. Manuscrits de Collinet (1788-1804), La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2003, p. 95-98.
13 Accusé de « fédéralisme » le comité central fut dissous en juillet, toutes les initiatives en matière de lutte contre la Vendée passant aux mains des représentants en mission.
14 Les informations concernant les activités militaires des Républicains sur le fleuve sont tirées de l’intéressant article de Plessix G. du, « Les Bateaux armés de la Loire et de l’Erdre pendant les guerres de Vendée », Bulletin de la société archéologique de Nantes et de la Loire-Inférieure, t. 70, 1930, p. 203-247.
15 Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein, éd. critique établie et présentée par Alain Gérard, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2010, p. 200.
16 Victoire de Donnissan avait épousé en 1791 son cousin Louis-Marie de Salgues, marquis de Lescure qui, gravement blessé près de Cholet le 15 octobre 1793, mourut lors de la « virée de Galerne », le 4 novembre. Elle épousera en secondes noces Louis de La Rochejaquelein, le frère d’Henri, le 1er mars 1802.
17 Cathelineau fut évacué en barque sur la rive gauche du fleuve et transporté à Saint-Florent-le-Vieil où il mourut le 14 juillet.
18 Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein, op. cit., p. 269-270. Sur cet épisode, voir la communication de Jacques Boislève.
19 Mémoires de la marquise de La Rochejaquelein, op. cit., p. 352-359. Voir aussi Doré Graslin P., op. cit., p. 96-99.
20 Arch. dép. de Maine-et-Loire, 1 L 1300, Comité révolutionnaire de Saumur. Une copie de ce document est consultable aux Arch. dép. d’Indre-et-Loire, 8o BH1179.
21 Doré Graslin P., op. cit., p. 89-90.
22 Sur ce confrère – et non père – de l’Oratoire, voir Maillard J., L’Oratoire à Angers aux xviie et xviiie siècles, Paris, Klincksieck, 1975, notamment p. 126 et 231-232.
23 Souligné dans le texte. Lettre datée du 6 nivôse an II (26 décembre 1793). Arch. dép. de Maine-et-Loire, 1 L 866. Cité dans Petitfrère Cl., Les Vendéens d’Anjou (1793), Paris, Bibliothèque nationale, 1981, p. 299.
24 Hussenet J. (dir.), « Détruisez la Vendée ! ». Regards croisés sur les victimes et destructions de la guerre de Vendée, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, 2007, p. 458. Le chiffre d’environ 4 800 est donné par Doré Graslin P., op. cit., p. 89. Antoine de Baecque parle de plus de 3 500 victimes noyées par le moyen des « bateaux à soupapes » (De Baecque A., La France de la Révolution. Dictionnaire de curiosités, art. « Noyades », Tallandier, 2011, p. 164). Carrier lui-même évaluait à plus de 3 000 le nombre des personnes disparues dans le « torrent révolutionnaire », mais combien parmi elles sont les noyés de la Loire ? (Bianchi S., art. « Carrier », in Soboul A.,
25 Le 23 février 1794 une trentaine de prisonniers, femmes, enfants, vieillards, embarqués au petit port du Collet sur le chasse-marée « Le Destin » à destination de Nantes auraient été jetés pardessus le bord en baie de Bourgneuf sur l’ordre du capitaine Macé. Doré Graslin P., op. cit., p. 128.
26 Souligné dans le texte. Service Historique de la Défense, B5 7. Cité dans Petitfrère Cl., Les Vendéens d’Anjou (1793), op. cit., p. 300.
27 Ainsi par Doré Graslin P., op. cit., p. 62.
28 « Détruisez la Vendée ! », op. cit., p. 538. Jacques Hussenet s’appuie sur le travail d’Alain Juinier, Étude documentaire sur la bataille de La Roche-d’Érigné et de La Roche-de-Mûrs, le 26 juillet 1793, Mûrs-Érigné, 1997, 72 p. multigraphiées.
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