La noblesse dans le pays guérandais (vers 1400-vers 1540)
p. 13-36
Texte intégral
1Le « terrouer » de Guérande est une sénéchaussée ducale composée de neuf paroisses : Batz (dont dépend Le Croisic), Escoublac, Guérande, Mesquer, Piriac, Saint-André-des-Eaux, Saint-Lyphard, Saint-Molf, Saint-Nazaire. Ouvert sur la mer, il offre des milieux variés dont la mise en valeur produit des ressources diversifiées. Au contact de ceux-ci, au Moyen Âge central, Guérande est la ville-centre. Le développement des échanges maritimes lié au sel, et à une flotte dite de Guérande, mais largement aux mains des marchands-mariniers croisicais, conduit, au cours du XVe siècle, à une évolution des champs relationnels entre les deux villes du pays guérandais : Guérande devient la ville administrative, et Le Croisic, la ville commerciale, chacune étant d’autre part à la tête d’un secteur militaire. Cette dualité a son importance dans l’évolution de la noblesse entre les années 1420 et 1540. Nous étudierons les effectifs, avant d’envisager un essai de classification, les alliances, les transferts de seigneuries et l’affirmation de certains lignages, pour enfin tirer les enseignements de la taxe de francs-fiefs levée en 1536.
LES EFFECTIFS
2Ils peuvent être appréciés à partir des chiffres donnés par des réformations et de mentions d’anoblissements.
Les chiffres des réformations
3L’ordonnance du 9 janvier 14261 a donné lieu à des recensements réalisés dans le cadre de la réformation générale des feux, et d’autres concernant plus spécifiquement la noblesse. Leurs résultats sont incomplets – ils nous restent inconnus pour Batz et Mesquer –, et leur exploitation pose problème pour Guérande, Saint-Molf, et Saint-Nazaire2.
4À Guérande, la réformation de la noblesse enregistre : pour la ville de Guérande, 12 nobles, Guillaume Boudi, Jean du Dreseuc, Silvestre Gervo, Pierre Guyet, Bertho et Jean Hebebar, Guillaume de La Roche, Gilles Le Gentil, Jean Marley (Marlan ?), Robert de Marzen, Jean Mauri, Pierre de Priec, et un anobli, Jean Riallen ; en la rue de Saillé « es » faubourg, 2 : Rolland Deno et Alain de Kermellec ; en la rue de Bizienne, 1 : Jean Rivière ; en la rue de Saint-Michel « es » faubourg, 9 : Perrot Codz, Henri Cordier, Olivier Deno, Jean du Chastel, Denis Jolain (Jollan), Jean de La Bouexière, Alain Malor, Jean Prior, la veuve Morice Le Codz, et un anobli, Macé de Boaisbran ; et en la frairie de Saillé, 21 : Jean Baye, Olivier de Bogat, Payen de Carné, Jean de Cleuz, Guillaume du Darun, Jean du Dreseuc, sr de Kercrédin, Michelet Garnier, Bonnabes de Kerveno, Jean Le Bouteiller, sr de Lessac, Jean Le Guenneuc, Denis Le Jancour, Olivier de Léverac, Guillaume Macéan, Perrot Madic, Olivier de Marzen, sr de Tréveday, Jean de Muzillac, sr de Trévali, Olivier de Muzillac, Éon Roudic, Guillemet Salaun, Jouhan et Olivier de Troffiguet, auxquels s’ajoute un sergent du duc, Jean Le Flour ; soit 45 nobles, 2 anoblis, et un sergent. Or la réformation générale, le 20 novembre 1427, ne mentionne que 24 nobles, 2 anoblis et un sergent. L’ampleur de la différence conduit à envisager une erreur d’enregistrement3.
5À Saint-Nazaire, la réformation générale, le 20 novembre 1427, mentionne 9 nobles, et celle de la noblesse, 13 : Guillaume et Jeanne de Béac, Jean Girard (Giffard ?), Jean de Henlées, Jean de La Haye, Jean de La Ville-au-Febvre, Jouhan de Liflactère (Lillecte ?), Olivier Malor, Guillaume Maugrennen, Simon de Rochefort, Simon Géraudière est dit se « portant noble », Jacquet de Béac est mort, et Briend Pitart ne demeure plus sur place. On retiendra un total de 11 nobles.
6À Saint-Molf, des 8 nobles notés dans la réformation générale, celle de la noblesse, le 28 février 1426, en donne l’identité : Éonnet et Guillaume du Boschet, Jean et Olivier du Dreseuc, Guillaume Le Guiriec, Pierre Lohan et son fils Perrot, Jean de Ranzegat. Elle indique, en réponse au fait que la noblesse de trois d’entre eux est contestée par les paroissiens, que le fils de G. Le Guiriec et de Perrot Lohan ont été, montés et en armes, du « derroin voyage », que P. Lohan a été sergent de Guérande, et qu’Éon Denisot les considère « gentilshommes exempts4 ».
7Pour les autres paroisses, la réformation de la noblesse recense à Escoublac, en septembre 1426, 5 nobles : les srs de Coëtcas, Lesnérac, de Trévecar, Jacquet Lucas et Jean Arnaud, auxquels s’ajoute Guillaume Bihan, sergent du duc et « povre compaignon » qui est exempt ; à Saint-André-des-Eaux, 8 : Jean Bonnet, la veuve Branguen, Olivier de Kerpoisson, Guillaume de Larloc, Jean Raoul, Jean Rénegui, Jean de Saint-Gilles, Jean d’Ust ; alors qu’il ne figure aucun noble à Saint-Lyphard et à Piriac, où est notée la présence de deux sergents, l’un du duc et l’autre de Campsillon, qui sont exempts de fouage.
8Au total, on compte 79 feux nobles et anoblis5 correspondant à 67 familles nobles, puisque des branches collatérales sont signalées dans douze cas (15,1 %)6. Ils représentent 4 % des feux réels. Cette valeur est légèrement inférieure à la valeur moyenne du duché, 4,8 %, mais supérieure à celle des évêchés de Nantes, 2 %, et de Vannes, 3,4 %7. La moyenne s’établit à 11,2 feux nobles par paroisse, mais les différences locales sont fortes : au-dessus de la moyenne du « terrouer » se placent Saint-Molf (9,6 %), Saint-André-des-Eaux (7,2 %), Guérande (5,9 %) ; à la moyenne, Escoublac (4 %) ; au-dessous, Saint-Nazaire (2,3 %), Piriac et Saint-Lyphard (0 %). Saint-Molf et Saint-André-des-Eaux, par leur valeur relative, et Guérande, par sa valeur absolue, évoquent certaines zones du nord de la péninsule8. Cette forte présence, l’opposition entre l’ouest et l’est, et les cas particuliers que sont Piriac et Saint-Lyphard sont délicats à expliquer. Faut-il penser à une origine ancienne, d’une partie au moins de ces familles, qui pourrait se rattacher une migration bretonne plus étalée dans le temps qu’on ne l’a cru ? Ou envisager le besoin de défense des côtes qui aurait donné naissance à des « limitanei », auxquels un fief aurait été donné9 ?
9Les renseignements donnés par les autres réformations ne concernent que deux paroisses. À Escoublac, l’enquête, réalisée les 8 et 9 mars 1454, mentionne six nobles : aux noms de 1426, s’ajoute Guillaume Perrotin10. Pour Batz, nous disposons du recensement de 151311 qui indique 16 lieux ou feux nobles : Alain Bouchart ; maison de Guillaume Calon, sr de Villejames ; Jean Conan ; Jean Gastinel, sr de Kervenel ; Jacques Govello, décédé depuis un an ; Guillaume Jego ; Jean Jouan, sr de Ranzegat ; Jean Jouan, époux de demoiselle Marguerite du Val ; Guillaume de Kerveno, fils « juveigneur » de Pierre de Kerveno ; Alain Layc et son fils Hervé, exempts de fouage ; Michel Lescaudron ; maison de François de Rhuis, sr de Silz ; Guillaume Rondeau ; Julien Le Rouxeau et son homonyme issu d’une branche cadette12.
Les anoblissements
10Les exemptions de fouage et anoblissements, considérés comme un des droits « royaulx et duchaulx » dont se réclament les Montforts, se font par lettres dont il convient de distinguer celles d’affranchissement et celles d’anoblissement. En fait, à plus ou moins longue échéance, le résultat peut être le même, la franchise étant, pour certains, une étape menant à la noblesse. Selon les cas, les lettres concernent un individu, un individu et ses biens fonciers ou encore des biens roturiers possédés par un privilégié13. Elles traduisent, dans ce cas, une préoccupation financière, mais plus fondamentalement la volonté d’affirmer un statut et, par le partage noble concernant l’ensemble des biens, assurer dans de meilleures conditions la continuation du lignage.
11Un premier cas de figure concerne des familles nobles locales ou possessionnées dans le « terrouer » à la suite d’un mariage, dont les biens roturiers deviennent désormais des héritages tenus « noblement à foy et à rachat », et le plus souvent « avantageusement sellon fie d’assise ». On compte une vingtaine de lettres, qui datent surtout du règne de Jean V, soit un total relativement important. Elles concernent : Denis Baye (1 er mars 1391) ; Jean du Dreseuc (mars 1417) ; Olivier de Carné (24 février 1425) ; Gilles Le Gentil (24 février 1425) ; Jacquet de La Touche (11 novembre 1432); Jean Baye (24 décembre 1432); Jean Le Pennec (15 avril 1433); Denis Jollan (24 juin 1433) ; Guillaume du Dreseuc (16 août 1451) ; Laurent Couppegorge, « à cause » de sa femme, veuve Raoul de Kerveno (8 mai 1455)14. Les « diaux » ducaux ajoutent à cette liste les affranchissements obtenus par : Pierre de Lhospital, sr d’Escoublac ; les Le Comte, sr de Careil ; Pierre de la Pommeraie, sr de Henleix ; les Bazvallen ; les Du Verger ; Pierre de Muzillac15. L’affranchissement peut porter des biens jusqu’alors soumis à plus de 10 L de rente (G. Le Gentil), s’accompagner de l’autorisation d’édifier un moulin (J. Baye) ou une garenne (J. Le Pennec), alors que certains « heritaiges » anoblis peuvent demeurer « despartiz comme partieulx » entre héritiers comme avant la décision ducale (J. Le Pennec).
12Dans la seconde partie du siècle, la pratique des affranchissements se poursuit. La proximité ducale apparaît déterminante pour : Pierre Richard, valet de chambre du duc qui obtient, le 23 février 1440, une exemption de fouage confirmée, 19 février 1440, en faveur de son fils, bouteiller du duc, qui est à rapprocher d’un membre de la confrérie Saint-Nicolas de Guérande noté en 144616 ; Olivier Le Moël reçoit, le 28 mars 1466, un affranchissement pour lui, sa femme et ses enfants de sexe masculin, qu’il doit à l’entregent de Jean Carrays – dans la marge du registre figure la mention, « gratis à Karres » –, autre valet de chambre du duc, qui a épousé Guyonne Le Moël17. Mais les affranchissements de terres peuvent également être liés à des achats de rentes, ainsi, en mai 1489, à la suite d’une opération organisée par le pouvoir ducal, à laquelle souscrivent surtout des nobles : ils sont 22 des 30 acheteurs (73 %), réalisant 88 % des achats18.
13Les anoblissements d’individus peuvent être illustrés par les lettres dont ont bénéficié Jean Jouan, le 24 juillet 1428, et Jean Quello, son fils Éon et leur principal héritier, le 29 avril 143719. Dans les arguments justifiant leur accès à la noblesse, on trouve : l’évocation du père, c’est-à-dire la lignée ; le « gouvernement » noble, c’està-dire un style de vie, des relations, le service militaire, en particulier sur mer ; la capacité à s’équiper militairement, c’est-à-dire un certain niveau de fortune. À ces cas, il convient d’ajouter ceux d’Hervé et Jean Le Boseuc dont il est ordonné, le 22 mars 1407, qu’ils ne doivent pas être « taxés » car « ils ont corps et vesseaux dans une certaine armée », et dont la famille est ensuite considérée comme noble20. Le service armé paraît essentiel – son accomplissement est souligné pour l’anobli J. Riallen, et pour G. du Guiriec et Perrot Lohan dont la noblesse était contestée – parmi les éléments tout à la fois juridiques, sociologiques et idéologiques qui fondent la noblesse21. C’est sans doute encore au service militaire maritime qu’il convient de rapporter les anoblissements de Guillaume « Gegou » (Jego), de Batz, en 1461, et de Mahé Le Gliff, et de ses héritiers mâles, le 23 juin 146822. On ne peut pas se prononcer pour J. Riallen et M. de Boaisbran, déjà cités, ou encore Jean Savary, de Saint-André-des-Eaux, exempté de fouage, le 6 mars 144023. Quant à l’anoblissement dont aurait bénéficié, le 30 août 1440, Jean Gaultier, sr de Trouvay, il s’agit d’une confusion faite avec Mathurin Gaultier, qui n’est pas guérandais, et qui reçoit une exemption de fouage à cette date, puisque J. Gaultier, le guérandais, est soumis, en 1536, à la taxe des francs-fiefs pour sa possession de Trouvay24.
14Ainsi, la noblesse est-elle au XVe siècle une catégorie ouverte – dix cas avérés –, de façon limitée, mais qui peut paraître relativement importante par rapport à ce que l’on connaît par ailleurs en Bretagne25. Cette importance relative peut être rapprochée de la dualité militaire du « terrouer » de Guérande associant défense terrestre et maritime – sept cas étant à relier au Croisic.
15À cette liste de familles nobles et anoblies, il convient d’ajouter les noms des Du Verger, Kercabus bien implantés dans le « terrouer26 », et d’autres relevés dans une liste de vassaux de l’évêque de Nantes, le 14 février 1472 : Jean Anirat, sr de Colinet, Guillaume Catonnet, sr de La Gaudinaie, Jacques Catonnet, sr de Kerougar, Alain du Plessis, Philippe du Fresnay, Alain Guillart, sr d’Henleix, Pierre Kerguisec, sr de Kerfus, Pierre Karlentec, Louis de La Rochière, sr des Menilz, Pierre Sécillon, Guillaume Sorel, Jean Teixero27. Au-delà, il faut prendre en compte les nobles non originaires du pays guérandais qui possèdent des seigneuries ou des biens et en particulier des salines28, et certains chanoines de la collégiale Saint-Aubin de Guérande.
16Au total, le nombre des familles nobles en rapport avec le pays guérandais s’établit autour du double de ce que nous avons calculé à partir des chiffres des réformations de 1426.
17Au début du XVIe siècle, la distinction de la noblesse reste un lieu commun. Robert de La Pommeraie, le 15 décembre 1520, fait nettement la différence entre ses concitoyens en distinguant entre les hommes de « villaige » et les gentilshommes. Les affranchissements restent recherchés – au Croisic, en 1508, Jean Le Talruz, Pierre Labbé et Jean Goaschet prétendent être exemptés de fouage –, et les prétentions à la noblesse de certains suscitent des contestations, comme en attestent les cas de Guillaume Gouëre, sr de Réneguy, et de Guillaume de Sécillon29.
ESSAI DE CLASSIFICATION
18Un des éléments de différenciation de la noblesse est le revenu. J. Gallet distingue une haute noblesse, une moyenne noblesse dont les revenus s’échelonnent entre 200 et 800 L pour se situer le plus souvent entre 500 et 800 L, une petite noblesse dont les revenus moyens se placent autour de 40-50 L, et au-dessous une noblesse pauvre. M. Nassiet précise cette classification, en s’appuyant sur les revenus nobles : la petite noblesse correspond, à la fin du XVe siècle, à des déclarations situées entre 15 à 80 L – 20 à 30 L permettant de vivre convenablement –, et la noblesse pauvre au-dessous de 12 L sans qu’il soit possible d’assigner une limite précise puisque la situation réelle dépendait des tenures roturières possédées et des activités exercées30.
19Pour le pays guérandais, l’absence de compte rendu de montres est très préjudiciable. Pour pallier cet inconvénient, on peut solliciter les aveux ou les « minus ». Mais la source ne manque pas de faiblesses. Elle ne concerne pas toutes les seigneuries31. Par seigneurie, nous ne disposons souvent que d’une seule déclaration ce qui interdit d’établir une hiérarchie chronologiquement cohérente, et de prendre en compte des évolutions. La valeur du domaine, sauf rares exceptions, nous reste inconnue32, et l’estimer, en raison des imprécisions concernant les superficies et de la grande variété des valeurs des terres et des salines le composant, est hypothétique33. Le revenu du fief a un caractère théorique – il n’est pas fait état des « frosts » –, et incomplet puisque la valeur des biens tenus à foi, hommage et rachat ne sont pas indiqués – sauf exception pour Campsillon34. Les revenus banaux, en raison de l’absence de comptes, nous restent ignorés. L’appréciation du niveau réel de richesse doit encore prendre en compte les revenus provenant de biens relevant d’une ou de plusieurs seigneuries du pays guérandais – Escoublac Campsillon, Ranlieuc, régaires de l’évêque de Nantes, Saint-Nazaire… – pour lesquelles les informations restent fragmentaires. En dépit de ces difficultés, un essai de classification peut être proposé35 (tableau 1).
20L’écart des revenus est considérable. Les hauts, 1 %, moyens, 7 %, et faibles revenus autour de 15 %, sont en nombre limité. Surtout, la petite noblesse forme une cohorte imposante – plus de 75 % –, et dans ce groupe se détache un fort contingent de seigneuries assurant à leurs possesseurs une aisance certaine (plus de 45 % des seigneuries dégagent entre 80 et 200 L de revenu) dotant le pays guérandais d’un ensemble humain disposant d’une réelle capacité d’investissement36. Rapportée à la superficie du pays guérandais, son importance quantitative est remarquable, et s’explique par les possibilités de revenus liées aux vignes et surtout aux salines.
21Ce tableau ne rend compte, pour beaucoup, que d’une partie de leurs revenus. Des seigneuries sont aux mains de familles non originaires du pays guérandais. C’est le cas des seigneuries les plus prestigieuses, celles dotées d’une haute justice – Assérac, Campsillon, Escoublac, Henleix-Rochefort, La Mothe-Alman, Quilfistre, Saint-Nazaire, Tréambert, et à un moment de leur histoire Marsaint et Trévecar, les exceptions étant Cleuz et Ust37 – qui appartiennent à la haute noblesse ou à une noblesse riche largement possessionnée en d’autres lieux38. C’est le cas encore, mais à un moindre titre, des d’Avaugour, Carné, Du Frenay, Du Pont, La Chapelle du Molac, Lindereuc, Muzillac, Rieux, sr de Châteauneuf, Saint-Gilles, Sesmaisons, Volvire, et encore à un niveau inférieur de richesse des Coëtsal, Du Tertre, Quilfistre, sr de Trémoar, Talguern, Thébaud, Thouet39. À l’inverse, des familles nobles du pays guérandais ont acquis des seigneuries hors de celui-ci, tels les Baye Du Dreseuc, Du Verger, Le Pennec, Ust40.
LE MAINTIEN DES LIGNAGES NOBLES
2235 % des familles figurant dans la réformation de la noblesse de 1426-1427 se retrouve vers 1540. En élargissant l’enquête aux familles nobles connues dans le pays guérandais, on obtient 40 %, valeur qui correspond à celle des seigneuries restées aux mains d’une même famille. Ces chiffres sont en accord avec ceux enregistrés par ailleurs qui font état d’une disparition de la moitié des lignages nobles par siècle41. Compte tenu des difficultés démographiques du début du XVe siècle, de ce que l’on sait du régime démographique42, et que souvent les seigneuries changent de maître à la suite de succession ou du mariage de l’héritière avec un noble non originaire du « terrouer », il faut conclure au maintien du milieu nobiliaire43.
23Pour l’expliquer, on peut envisager un régime démographique particulier à la noblesse44, mais surtout le maintien de ses droits fonciers et seigneuriaux, et de son assise foncière45, d’autant plus que nous sommes dans l’« autre France », celle qui n’a pas connu l’effondrement des revenus seigneuriaux entre 1410-1420 et 1440-145046. Les nobles sont attentifs à la gestion de leurs biens comme en témoigne : leur présence lors des vendanges ou lors de la reddition des comptes47 ; les procès entamés pour obtenir le paiement d’arrérages48 ; les saisies effectuées à la suite du non-paiement des cens suivies de nouvelles baillées49 qui imposent des travaux de remise en valeur50 ; la réfection périodique des rentiers51. Le développement des métairies participe de la même volonté52, alors que certains nobles sont engagés dans la production53. Cependant, l’éloignement des seigneurs peut être préjudiciable à la tenue des constructions : les châteaux de Campsillon et d’Escoublac, en 1540, et 1544, sont déclarés en « ruyneulx54 ».
24La volonté de préserver le domaine apparaît lors des dotations constituées pour les filles ou les cadets55 : la dot de Jeanne de Carné, le 29 décembre 1422, est assise sur la terre de Soursac à Mesquer, mais si cela s’avère insuffisant le complément ne pourra pas être trouvé dans le domaine de Crémeur ; dans le contrat de mariage, du 9 mai 1475, entre Pierre de Carné et Anne de Goulaine, il est exclu que « la piece de Cremeur » soit gagée56. La défense du patrimoine passe encore par le jeu du retrait féodal et le droit de « premesse57 ».
25La petite noblesse pratique encore les prêts. Des circuits peuvent être distingués. L’un est alimenté en espèces monétaires, un autre voit s’échanger des biens et des services, ce qui n’exclut pas des formes intermédiaires58. Ces dernières apparaissent peu, sinon, le 26 août 1525, date à laquelle Catherine Bobiron et Gilles Guellec pour faire face à une dette de 11 L en raison d’un « prest, vente et livraison de blez » consenti par Julien de Saint-Martin, s’engagent à payer un « surcens », et G. Guellec à « seiz le boays pour la faczon d’une cherre à porter59 ». On trouve surtout trace de prêts consentis en argent sous forme de rentes constituées portant un intérêt de 5 %60, les versements se faisant parfois en nature, sous forme mixte, mais plus le plus souvent en argent61. Les nobles peuvent être en affaire avec des paysans, mais également d’autres nobles62.
26La solde en cas de levée d’hommes par le duc procure également des rentrées d’argent qu’assurent encore l’affermage de certaines recettes locales : François Baye et Jean Calon, entre 1501 et 1506, prennent à ferme des granges des régaires de l’évêque de Nantes. Des associations peuvent se constituer, ainsi, le 1er juin 1538, entre Nicolas Thébaud, procureur royal de Guérande, et Michel Lelou, marchand de Nantes, pour la commanderie de Faugaret63. D’autres afferment ou sous-afferment des recettes ducales, en particulier celle du Domaine64.
27L’activité commerciale n’est pas inconnue, tant au niveau local – Pierre Richard reçoit une franchise sur la vente de vin au détail, en son hôtel, jusqu’à six pipes par an65 – qu’au niveau du commerce maritime. La tradition des nobles possesseurs de navires – représentée à la fin du XIVe siècle avec Éon de Lesnérac et Jean Malor – ne semble se perpétuer que dans le cas de la noblesse croisicaise au début du XVIe siècle, avec Jean Gastinel66, ce qui n’exclut pas des actions ponctuelles comme avec Pierre Kerguisec, Pierre Cramezel ou Guillaume Calon67.
28L’exercice de certains offices seigneuriaux ou ducaux68 – dont Jean V rappelle à propos de Guillaume du Dreseuc, alloué ducal, les règles devant présider au cumul69 –, de la profession d’avocat ou de notaire sont également sources de revenus. Le notariat est une activité très fréquente. Les places sont nombreuses, et sont accessibles à des hommes qui savent écrire, et possèdent la qualité de prud’homme, alors que la fonction n’est pas source de dérogeance70. D’autres encore font partie de l’Hôtel ducal71.
29Pour les cadets, l’Église est une possibilité. Si les nobles n’apparaissent pas à la tête de paroisse – le patronage laïque étant inconnu dans le pays guérandais72 –, ils sont parfois chanoines de Saint-Aubin de Guérande ou encore chapelains73.
30Au total, une grande diversité de formules permet aux lignages de se maintenir, et par le jeu des alliances au milieu nobiliaire de se maintenir.
LES ALLIANCES
31Leur étude, en absence de registres de mariage ou de livres de raison, repose sur une documentation très incomplète et imprécise : il est parfois impossible de distinguer entre mariage et remariage, aîné et cadet et plus encore aînée et cadette.
32Quelques exemples montrent que les alliances se font avant tout à l’intérieur du même groupe social, et très largement au niveau local. Elles révèlent l’enchevêtrement des parentés, et une certaine homogamie (tableau 2). Mais des mariages unissant des familles nobles plus éloignées ne sont pas ignorés (tableau 3).
33Des alliances unissent encore des familles nobles et d’autres qui cherchent à accéder à ce statut : les trois filles de Guillaume Briend, assujetti à la taxe de francsfiefs, ont pour époux Guy de Trévelec, Yves Morio, et Roland Sécillon74. Au Croisic, des mariages entre des marchands-mariniers et des familles de la petite noblesse locale ne sont pas rares à la fin du XVe siècle : Guillemette Goaschet épouse Julien Le Rouxeau ; Aliette et Perrine Job, respectivement Jean Bouchart, et Alain Quelo ; Marie et Catherine Le Mauguen, respectivement Jacques Jouan, Hervé Layc ; Catherine Job, Jean Le Rouxeau ; Jean Job, Aliette Layc ; Guillemette et Jeanne Le Rouxeau respectivement Olivier Le Gruyer et Mahé le Bastart ; vers 1540, Jean Quelo est marié à Ysabeau Labbé ; Jean Le Roy, à Marie Bouchart. À cette date, le cercle de leurs alliances s’étend à des officiers locaux ou des nobles non originaires du pays guérandais : une fille de Jean Jollan épouse Mathurin Petiteau, receveur ordinaire de Guérande ; Ysabeau Le Talruz, Alain Guillart75.
34Pour les familles implantées dans le pays guérandais, et possessionnées hors de celui-ci, le jeu des alliances se développe dans un autre cadre. Cependant, dans le cas des Carné, le pays guérandais a une importance. Païen de Carné qui, au début du XVe siècle, entre en possession de Crémeur par son union avec Raoulline Melo, marie dans le « terrouer » certains de ses enfants : Olivier, l’aîné, épouse Jeanne de Cleuz ; Jeanne, Gilles Le Gentil, sr de Soursac. Il faut ensuite attendre le début du XVIe siècle, et le renforcement de la présence des Carné dans le pays guérandais – Tristan est capitaine de Guérande, son fils lui succède à ce poste, alors que Pierre, frère de Tristan, est chanoine de Guérande – pour retrouver des alliances familiales en pays guérandais : Marc épouse Gillette de Rohan, héritière de Marsaint76.
35La valeur des dots n’est connue qu’imparfaitement. La valeur de 30 L de rente est la plus courante : pour Jeanne de Lesnérac, et Olivier du Dreseuc, avant 1460 ; pour le mariage de la fille d’Antoine Sorel et du fils aîné du sr de Bogat, en 1508 ; pour Jeanne Deno, et Guyon Thouet, en 1523. Mais des valeurs différentes ne sont pas exclues : inférieures, 18 L, pour Marguerite de Kerpoisson, et Pierre de Larloc, en 1491 ; ou supérieures : 35 L, pour Jeanne d’Ust, et Pierre de Kercabus, vers 1540 ; 50 L, en 1422, pour Jeanne de Carné et Gilles Le Gentil ; 100 écus, pour Éonnette du Dreseuc, et Jean Calon, avant 1451. Des sommes plus élevées accompagnent des mariages unissant des lignages plus relevés : 130 L, pour Olive de La Chapelle et Jean Malor, en 1382 ; 100 L, pour Anne de Goulaine et Pierre de Carné, en 1475 ; 62 L, pour Françoise Eder, et Claude Le Pennec, sr du Bois-Jollan, en 152377.
36Les dots, dont le paiement est souvent source de problèmes78, sont parfois affectées à l’élargissement de l’assise territoriale des seigneuries dans la zone d’origine de celles-ci : 10 L des 60 L de la dot de Jeanne de Peillac sont assignées par Rolland de Carné au « terrouer » de Guérande ; le 7 mars 1459, Jamet Godart rappelle que lors du mariage de sa fille aînée, Jeanne, et de Jean de Lesnérac, il a engagé jusqu’à 2000 L, au titre de la dot de sa fille, pour « raquitter » des terres qui ont été aliénées par les prédécesseurs de Jean79.
37Cependant, il n’en demeure pas moins que des seigneuries changent de mains, et que la hiérarchie établie évolue.
TRANSFERT DE SEIGNEURIES ET AFFIRMATION DE CERTAINS LIGNAGES
38Spectaculaires sont quelques gros transferts comme ceux intervenus avec les ventes des seigneuries d’Escoublac – liée au paiement de la rançon de Lancelot Goueon, en 1433-1434, la transaction s’élevant à 1 800 écus d’or – ou celle de Campsillon, en 1514. Elles illustrent l’existence d’un marché auquel participent des familles extérieures au pays guérandais80.
39Certaines seigneuries changent de mains en raison de l’endettement de leurs possesseurs. C’est le cas de Lauvergnac qui passe de Bonabès Le Jancour à Michel Le Pennec et de Lesnérac, de Jean Lesnérac à Olivier du Dreseuc. Les familles ne manquent pas alors d’entamer des procès pour « prodigalité », afin que le « mal usant » ne puisse continuer à dilapider le patrimoine familial81.
40Surtout les biens d’une héritière82 passent par son mariage à son époux : Mohonnac, en 1406, de Tiphaine de Châteaulou, à Jean de Branguen ; Trémelu, en 1413, de Jeanne de Carnac à Pierre de Béac ; le Haut-Lessac, en 1421, d’Aliette de Lusangé, à Marie de Kaervarin et Jean de Saint-Gilles ; Crémeur, après 1423, de Raouline Melo à Paien de Carné ; Henleix, après 1476, de Gillette de Rochefort, à Jean de Rohan, sr du Gué-de-l’Isle ; Tréveday et la Porte-Marsen, après 1479, de Jeanne de Marsen à Jean de Lindereuc, qui déclare, en 1477, 400 L de revenu noble à Noyal-Pontivy ; Trévecar et Beaulieu, après 1527, de Françoise de Trévecar à Jacques de Guémadeuc ; Marsaint, de Guillemette Malor, à Pierre de Rohan, sr de Trogallet, puis de Gillette de Rohan, après 1506, à Marc de Carné ; Careil, après 1525, de Marguerite Le Comte à Guillaume du Bois de Baullac ; la Mothe-Alman, après 1539, de Jeanne Gastinel à François de Guémadeuc, un cadet ; La Touche, après 1539, de Marie Hillary à Guy de Quenechquivillic83. D’autres successions ont également leur importance : Raouline Melo, épouse de Paien de Carné, hérite de son frère, en 1413 ; le 23 mai 1475, Jean de Branguen de sa sœur ; le 15 septembre 1535, Jeanne de Tréguz de Jacques du Chastel, pour Bissin84.
41À l’intérieur du « terrouer », certaines familles s’affirment. Dans leur ascension sociale, le service du duc est déterminant. Il est militaire dans le cas des Du Verger, qui fournissent, au moment de la guerre de Succession, deux capitaines de Guérande, et dont ensuite les représentants apparaissent impliqués dans l’administration du « terrouer », Jacques Du Verger est connu comme alloué du duc en 1462, puis son fils, de 1475 à 148985. C’est encore le cas des Baye : Denis Baye est cité comme châtelain de Suscinio, le 5 février 1393, et il prête serment comme capitaine du Croisic avec Jean de La Boissière, le 26 décembre 1397 ; ses successeurs servent à l’Hôtel des duchesses, ce qui leur vaut argent, cadeaux et privilèges ; Guillaume Baye époux de Jeanne d’Aunoy ou Dauvel, en 1417, est échanson de la duchesse entre 1410 et 1415, et encore en 1417 ; le 3 juin 1417, il est écuyer de la duchesse, et reçoit une somme de 55 L ; le 1 er mai 1421, dans la revue des ordonnances parmi les gens de « Madame » Marguerite figure Jean Baye, il est écuyer de la duchesse après le 31 octobre 1426, et encore en 1430 ; dans le « roole et estat » des officiers de la reine Anne pour les années 1496-1499, Pierre Baye est valet de chambre aux gages de 133 L, et il reçoit 20 L pour avoir mené à Lyon, pour la reine, plusieurs coffres86.
42Un siècle plus tard avec Guillaume Calon, l’engagement militaire est également récompensé : à côté d’avantages matériels – dons, le 17 janvier 1487, de la traite de 200 muids de sel ; le 18 mai 1487, des biens meubles et des héritages confisqués à François de Lhospital, Guillaume de Tréguz, Jean Calon et Jean Castellan ; le 20 octobre 1487, d’une franchise de fouage sur trois maisons afin de constituer une métairie –, il est investi de certains offices : le 14 août 1488, il est nommé capitaine général du « terrouer » de Guérande, vice-amiral et maître d’hôtel de la duchesse – dignité dont il ne semble pas avoir joui. Sa fidélité à la cause de la duchesse Anne le conduit, en mai 1490, à engager le produit de la vente de 42 œillets de salines pour aider le chancelier Philippe de Montauban assiégé dans Guérande, alors que ses maisons et biens sont pillés. Après la guerre, il est capitaine des francs-archers et des élus de l’évêché de Nantes, et sa fille, qui est son héritière, épouse François Godelin, sr de Chavaignes, dont l’un des parents, Regnaud Godelin, est connu comme sénéchal de Nantes87.
43Les offices de finances ouvrent à des réussites plus importantes encore. Jean du Dreseuc est avant 1385, « argentier » du duc. Sa famille est possessionnée à Guérande et Saint-Molf. Dans les années 1460-1470, la réussite d’Olivier du Dreseuc est à souligner : sr de La Haye-de-Maure, en Lavau, il épouse Jeanne de Lesnérac, et il rachète à Jean de Lesnérac sa seigneurie88.
44Au début du XVe siècle, la famille d’Ust illustre une autre forme de réussite qui la conduit à la gestion centrale des finances. Sa seigneurie, en Saint-André-des-Eaux, témoigne de son ascension : le 18 avril 1461, le domaine est multiplié par quatre par rapport à la fin du XIVe siècle alors que les rentes en denier du fief enregistrent une augmentation de 20 %. La famille allait posséder les seigneuries de la Ville-au-Febvre et de la Ville-Josse qui relèvent de Saint-Nazaire. La documentation conserve quelques traces avec des opérations menées, comme celle qui voit l’achat, le 6 juillet 1428, pour 200 écus de rente et de terre89.
45Dans la seconde partie du siècle, la réussite de Michel Le Pennec est remarquable, elle se suit de 1452, date du décès de son père, au 7 juillet 1495, date de sa propre mort. Son père, Jean Le Pennec, est connu, entre 1436 et 1439, comme receveur ordinaire de Guérande, il quitte cette fonction au moment où les fermiers de la prévôté de Nantes mettent la main sur la recette ordinaire de Guérande90. Le lien est établi et M. Le Pennec prend, dès 1452, avec Jeannot Spinolle, la ferme des ports et havres du comté de Nantes, qu’il exploite à cinq reprises, alors qu’en 1468, en association, il afferme la prévôté de Nantes et l’ordinaire de Guérande. Ses possibilités financières lui permettent d’acquérir les seigneuries : de Redunel, à Assérac, et 146 L de rente, en 1462-1464, pour 4405 L, puis d’autres biens proches pour 1707 L, les bois de Bodeuc et deux moulins pour 312 L, et il engage encore plus 585 L pour l’achat de rentes à Jean Eder le vendeur ; de Lauvergnac, à Bonabès Le Jancour, dont le « prisage », le 14 octobre 1466, qui ne prend pas en compte certaines terres, se monte à 40 L 2 s 3 d de rente, et pour les édifices par « meubles », 214 L 15 s, cette dernière somme est convertie à la tierce partie par « fons », M. Le Pennec s’engage, d’autre part, à acquérir 38 L 9 s de rentes dues à Campsillon, par la suite il étend son emprise autour du manoir en achetant d’autres terres et rentes, et en réalisant des échanges ; de Caden, le 3 mai 1476, valant 26 L de rente, qu’il attribue à son fils cadet François, qui avait auparavant, le 18 avril 1488, avait acquis Leryo, du sr de Bazvallen pour 600 L ; de Bohurel, le 15 avril 1494, contre le versement de 1 020 L à Guillaume et Antoine Juhel. D’autres achats sont signalés : de terres, dix transactions, dont deux ont une certaine importance, les autres engageant des sommes comprises entre 39 s et 67 s ; de salines, douze opérations concernant 273 œillets de marais pour lesquels il débourse plus de 2 355 L, 600 écus et 410 réaulx, alors que, d’autre part, M. Le Pennec se fait concéder par le duc des « baules » ; et de rentes : dix-sept opérations portant sur une somme de 32 L 1 s 1 d de rente, les partenaires étant pour une part des nobles – quatre cas pour des rentes comprises entre 3 et 6 L – les autres valeurs s’échelonnant entre 3 s et 6 L de rente. Cette activité financière se prolonge par des prêts permettant aux débiteurs des opérations foncières – qui en l’attente du remboursement profite au prêteur –, et à M. Le Pennec de se libérer des rentes pesant sur des biens rachetés ainsi envers le chapitre de Nantes auquel J. Eder devait 71 L 11 s 7 d de rente. À un autre niveau, il est créancier de l’État breton et du maréchal de Rieux. L’ascension du personnage se lit également dans les registres des montres : le 2 mai 1472, M. Le Pennec est représenté par un homme d’arme, accompagné d’un page et d’un jusarmier, et il lui est demandé un autre cheval ; le 4 septembre 1481, par un homme en armes avec deux archers en brigandine, un « coutillier », et un page – ce qui le place dans une fourchette de revenus comprise entre 800 et 1 000 L de revenu noble – et il s’engage pour les prochaines montres à équiper deux archers supplémentaires. Cette réussite lui ouvre les portes de la cour, et de l’Hôtel de la duchesse, dont il est maître d’hôtel, son fils Jean étant écuyer, et sa sœur Catherine, demoiselle. Le compte de tutelle et de curatelle rendu, le 19 septembre 1528, par Claude Le Pennec au nom de Tristan Le Pennec, petit-fils de M. Le Pennec, pour la période de la mi-août 1516 à la mi-1528, soit douze ans, comprend l’essentiel des revenus de la seigneurie de Lauvergnac en Nivillac, des revenus possédés dans les paroisses d’Herbignac, Assérac, Guérande, Piriac, Saint-Molf et Mesquer, Saint-Nazaire et ceux des salines, mais ne compte pas ceux des manoir, métairie et terres de Lauvergnac, en Guérande, ni des moulins de Saint-Sébastien et Trescallan, vignes, prés, laissés pour l’« entretenement » de Tristan Le Pennec. La charge déclarée, en « denier » – donc sans compter les recettes en froment, 211 mines, seigle, 285 mines, avoine, 23 mines, les poules, 1 403, et les chapons, 336 –, est de 12 895 L 10 s 2 d, soit 1 174 L 12 s 6 d par an desquels il conviendrait de déduire les valeurs des cens à payer et les « frosts ». Le compte indique en « mise » la pension revenant à Tristan Le Pennec soit 100 écus par an, 100 boisseaux d’avoine, les poules et chapons de Lauvergnac – ce qui n’est qu’une partie de la somme dont dispose Tristan Le Pennec – et le douaire et les pensions de Jeanne de Saint-Gilles, mère de Tristan, et de Jeanne, Marie et Jacquette, sœurs de Tristan, soit 160 L par an. Claude Le Pennec, oncle de Tristan rappelle que la succession de ses parents non encore réalisée est estimée à plus de 1 400 L et que sa part peut valoir plus de 500 L par an. Des alliances plus prestigieuses s’ouvrent : Jean Le Pennec, le fils aîné de Michel épouse Marie de Pontbriend, puis leur fils Jean, Jeanne de Saint-Gilles, et le fils de ces derniers, Tristan, s’unit à Jacquette Chauvin ; son oncle Claude à Françoise Eder, et une sœur de Jean, Catherine à Jean Budes, sr d’Hirel91.
46Le début du XVIe siècle voit l’affirmation des Pineau92 et de Jean Gastinel. Ce dernier qui possède, au Croisic, une maison sur le quai, est engagé dans le commerce maritime – le 24 mars 1515, il est concerné, avec Jean Le Roy, par la prise d’un navire qu’Yves Le Poitevin, leur facteur, conduisait –, et l’action corsaire. Avec des marchands nantais, il afferme : le 6 mars 1522, l’« impost » de l’évêché de Nantes ; à partir du 1er janvier 1527, pour trois ans, le « meage » de Nantes pour la somme de 9 340 L. Sur place, il acquiert des rentes, et surtout vers 1520, la seigneurie de la Mothe-Alman. Il prend encore à ferme, le 12 avril 1523, les marais salants du domaine ducal de Guérande, qu’il tient trois ans et pour laquelle il débourse 745 L. Le 5 mai 1535, le « minu de rachat » rendu à la suite des décès de J. Gastinel et de Marguerite du Dreseuc, sa seconde épouse, recense une maison au Croisic, six pièces de terre, un colombier, une garenne, un moulin à vent, 281 œillets de marais, 35 L 11 s de rente à lever sur neuf maisons auxquels s’ajoute la seigneurie de la Mothe-Alman, soit le manoir et plus de 26 L de rente, c’est-à-dire, en ne tenant compte que des rentes déclarées et des revenus des salines, 342 L de rente. Jeanne Gastinel, petite fille de J. Gastinel, et la fille de Pierre Gastinel et d’Anne du Chastellier – P. Gastinel est connu comme alloué de Guérande entre le 12 février 1530 et le 29 mars 1531 – épouse François de Guémadeuc, sr de Beaulieu93.
47Certains représentants d’autres familles locales ont été associés à ces réussites : Guillaume de Kerpoisson est receveur du fouage en l’évêché de Nantes « deça la Loire » pour la recette du fouage de 63 sous par feu ordonné le 1 er janvier 1445, à un moment où Jean d’Ust est receveur général du fouage de 144594 ; Jean de Cleuz, Guillaume et Jean Le Boseuc, et Jouan sont cités, en 1462, comme les associés guérandais de M. Le Pennec, alors que Philippe de Fresnay est sous-fermier de la recette ordinaire de Guérande95.
48Les carrières judiciaires sont illustrées par une autre branche de la famille Calon. Jean Calon est maître des requêtes. Surtout François Calon, sr de La Porte, à la suite d’études à Angers, est docteur en droit. Établi, à Angers, auprès de son oncle, Henri de Kerverec, chanoine de Saint-Pierre de Vannes, docteur régent à l’université d’Angers, il lui succède vers 1535. Dès 1510, il est conseiller aux Grands Jours, et en 1531, conseiller au parlement. Installé à Angers, il s’y marie, en 1531, et y décède, en 156996. F. Calon est révélateur d’une autre époque : la réussite au service du roi implique un engagement à l’extérieur du pays guérandais.
L’ENSEIGNEMENT DE LA TAXE DES FRANCS-FIEFS
49Les déclarations ordonnées par les lettres patentes du 10 mai 1535 au titre de la taxe des francs-fiefs rendent compte de la montée des « gens de bas estat et non estraits de noble generation tenant et possedans fiefs et terres nobles97 ». Pour le pays guérandais, il ne figure qu’un lieu noble et manoir, celui de Bois-Nozay en Saint-Lyphard, valant 5 L de rente, passé aux héritiers de Guillaume Briend, qui avait également acquis 13 L 18 s 1 d de rente et 183 œillets de salines98. On ignore les activités de Guillaume Briend, qui a été abbé de la confrérie Saint-Nicolas de Guérande, où il est donné comme sr de Bois-Nozay99.
50D’autres achats de terres nobles sont recensés : maître Jean Gaultier déclare la « maison, métairie de Trovray », soit 120 journaux, et une maison noble dans la ville de Guérande, le tout acquis pour 21 L de rente ; Guyon Guilloré, une maison appelée Trélan, valant 5 L de rente, et 22 œillets ; Jacques Le Gruyer, du Croisic, des œillets, un moulin et trois maisons en ce lieu, celle de la Porte-Calon acquise par échange avec Mathurine Calon valant 200 L, celle du Fay acquise par échange, valant 200 écus, et celle de la Porte-Maro prise à rente et valant 200 écus ; Yves Morio, procureur de Perrine Pineau sa mère, tutrice et garde de Claude Quello, la maison de Kerdrian, valant 10 L de rente ; Jean Quello, l’« hebergement noble » de Trélan, valant 6 L de rente et 19 œillets. Mais l’essentiel des déclarations concerne des rentes et surtout des œillets de saline – 526 y sont enregistrés (tableau 4).
51Des sommes d’importance variable sont versées au titre de cette taxe100, révélant des opérations d’envergure différenciée. La forte présence des Croisicais – ils déboursent 1616 L, soit 55 % des versements du pays guérandais –, et de leur investissement dans les salines, apparaît d’autant plus qu’aux noms cités, les déclarations qui font suite à l’édit de Moulins, du 13 février 1538101, permettent d’ajouter ceux de : Marie Bouchart veuve Jean Le Roy, Pierre Guilloré, Raoullet Karahez, Pierre Pen, Jean Ponnabat, Jean Le Pourceau, Guillaume Tilly102.
52Au total, si l’on considère comme à part l’exemple croisicais, la pénétration bourgeoise reste réduite et les transferts de propriété qui l’accompagnent sont d’ampleur limitée. Les opérations se résument à un grignotage, sauf rares exceptions, et les patrimoines constitués paraissent hétérogènes et dispersés. Traditionnellement, ces achats bourgeois sont mis en rapport avec la prudence d’hommes soucieux de disposer de garanties dans un monde incertain, avec une mentalité qui privilégie l’épargne, la rente, dans un contexte économique étroit où la circulation monétaire demeure restreinte et le crédit relativement rare, avec la force de la tradition et encore la respectabilité sociale qu’apporte la possession de la terre. Pour les Croisicais, l’importance des achats d’œillets de marais correspond aux possibilités offertes par le marché des biens, et à un calcul économique : le sel étant le produit qui alimente les expéditions à partir du « terrouer103 ».
53La noblesse dans le pays guérandais est importante en nombre, et d’une grande hétérogénéité. La haute noblesse et la noblesse riche sont présentes dans le « terrouer », ses seigneuries s’ajoutant à d’autres situées en d’autres lieux. Surtout sur place, l’existence d’une petite noblesse aisée est remarquable. Globalement, elle a su maintenir ses positions au tout au long de la période envisagée. Par ses revenus qui lui permettent des initiatives, elle est un élément moteur de la mise en valeur du pays guérandais. Vers 1540, la montée de la bourgeoisie reste limitée, sauf au Croisic où le milieu des marchands-mariniers investit surtout dans les salines en rachetant des œillets pour partie à des vendeurs nobles.
ANNEXES
– plus de 1 000 L : Campsillon (1540, La Lande, La Roche, Montfort, Laval, Bourbon, Tournemine).
– de 200 à 800 L : Boisjollan et Lerryo (1510, Nicolas, Le Gentil, Du Chastel, Le Pennec) ; Escoublac (1476, Goueou, Lhospital) ; Kerdour (1540, Le Pennec), Lesnérac (1543, Lesnérac, Du Dréseuc) ; Quilfistre (1480, Rosmadec), Saint-Nazaire (1564, Rochefort, Coesmes, Souplainville, Coesmes) ; Ust (1461, Ust).
– de 80 à 200 L : Bissin (1540, Coterel, Lhospital, Du Chastel, Tréguz, Condest) ; Bois-Nozay (1536, Ranlaiec dit Colin, Brésehan, Adam, Briend) ; Cardinal (1393, Du Verger) ; Cleuz (1543, Cleuz) ; Cleuz-Sérac (1457, Muzillac, de Launay) ; Coëtsal (1540, Le Boteuc) ; Crémeur (1423, 1495, Carné) ; Du Verger (1540, Du Verger) ; Haut-Lessac (1421, Lusangé, Saint-Gilles) ; Kerfrézour (1540, Kerpoisson) ; Kerfus (1540, Kerguisec, Sécillon, Gaultier) ; Kerméance (1525, Cramezel) ; La Lande et du Blanc (1540, Le Gliff, Du Dreseuc) ; Kervenel (1535, Gastinel, Guémadeuc) ; Larloc (1540, Deno) ; La Touche (1540, Hillary, Quenechquivilic) ; La Ville-au-Febvre (1479, Ust) ; Léverac (1540, Léverac) ; Marsaint (1475, Malor, Rohan, sr du Gué-de-l’Isle, Carné) ; Mérionnec (1540, Baye) ; Porte-Calon-Croisic (Calon, 1480) ; Porte-Calon-Guérande (1540, Calon) ; Portemarzen (1477, Marzen, Lindereuc, Madic) ; Pradonnais (1540, Jego) ; Ranlieuc (1478, Lusangé, Saint-Gilles) ; Saint-Denac (1495, Du Verger) ; Tréambert (1459-1460, Sesmaisons, Muzillac, Du Pont, Sesmaisons) ; Trévali (Muzillac) ; Trévecar (1537, Trévecar, Madeuc du Guémadeuc) ; Tréveday (1473, Marsen, Lindereuc, d’Avaugour).
– de 15 à 80 L : Assérac (1459, Rieux) ; Avallix (1456, de Lillecte) ; Béac (1419, Béac, Coëtsal), Bogat (1540, Bogat) ; Brantonnet (1540, Brantonnet, Rivière, La Bouexière) ; Bréhet (1540, Kerveno) ; Châteaulou (1394, Châteaulou, Branguen, Du Verger, Le Pennec) ; Cosquet (1540, Karrais, Sécillon) ; Colveuc (1540, Gouëre, Maurac) ; Dreseuc (1464, Madic) ; du Plessis (1541, Giffart) ; du Sable (1540, La Haye) ; Henleix-Pommeraie (1427, Pommeraie) ; Henleix-Rochefort (1476, Rochefort, Rohan, Carné) ; Jéleusie (1559, Du Chastel, Sorel) ; Keralain (1540, Keralain, Le Rouxeau, Talguern, Thouet) ; Kercabus (1540, Kercabus) ; Kercreden (1470, Du Dreseuc) ; Kerrolant (1541, La Touche) ; Kerpoisson (1540, Kerpoisson) ; Kerpondarm (1540, Saint-Martin) ; Kerroul (1540, Kerveno) ; Kersalio (1540, Le Guennec) ; Kervarec (1540, Le Gliff) ; La Lande (1422, Thorel) ; La Pasquelaye (1541, La Haye) ; Larloc (1468, Larloc) ; Lauvergnac (1466, Roudic, Le Jancour, Le Pennec) ; La Haye (1481, La Haye) ; Lessac-Chevalier (1540, Du Fresnay, Jouan) ; Lessac-Le Bouteiller (1480, Le Bouteiller, Le Boteuc); Mallaguet (1468, Richier); Mohonnac (1424, Châteaulou, Branguen); Mothe-Alman (1535, Volvire, Montauban, Rieux, sr de Châteauneuf, Gastinel) ; Ranzegat (1540, Jouan) ; Reneguy (1542, Reneguy, Gouëre) ; Rénelouas (1539, Du Verger) ; Soursac (1422, Saint-Gilles, Le Gentil) ; Trémelu (1540, La Boissière, Béac, Rogon) ; Tréven (1423, Thébaud) ; Trévenegat (1433, Du Darun, Le Bouteiller, Cleuz) ; Trévenez (1533, Sesmaisons, Du Verger, Jouan); Troffiguet (1540, Troffiguet, Rogon); Ville-au-Gal (1540, Brenognen, Kerpoisson, Cramezel, Gauthier) ; Ville-Josse (1434, Cleuz, Ust) ; Villeneuve (1413, Kerdérian).
– moins de 15 L : Bouffurant (1486, Mahé) ; Brénoguen (1400, Brénoguen, Cramezel) ; Brélevenez (1540, Le Boseuc); Coëdic (1421, Bogat, Sorel); Coëtcas (1523, Coëtcas); Kaireven (1395, Georges); Kerdréan (1542, Quelo) ; Kerhué (1542, Madic), La Gaudinais (1504, Du Talhouët) ; La Noé (1495, La Haye, Kerpoisson) ; Len (1463, Chauvette) ; Texon (1400, Du Dreseuc), Trélan (1404, Trélan, Quelo) ; Trouvay (1536, Gaultier).
Tableau 1. – Estimation des revenus des seigneuries du pays guérandais104.
Baye : Jean, 1451, Marie de Cleuz ; Pierre, 1508, Charlotte Le Guennec ; François, av. 1524, Jeanne Du Verger. Jeanne Baye, av. 1434, Jean Le Bouteiller ; Anne, av. 1517, François Deno.
Calon : Jean, 1451, Éonne du Dreseuc ; Guillaume, av. 1466, Aliette Deno ; Robert, av. 1477, Guyonne de La Pommeraie. Marguerite, av. 1466, Pierre Le Moël ; Marguerite, av. 1532, François de La Bouexière ; Jeanne, dame de Léchet, 1540, Gilles Le Gentil.
Cleuz : Jean, 1393, Jeanne de Béac ; ?, av. 1425, Jeanne de Kercabus ; Jean, av. 1429, Marguerite de Kercabus ; Guillaume, 1471, Nicolle Madic ; Pierre, Isabeau de Lesnérac ; Martin, av. 1509, Guyonne Le Moël ; Pierre, sr de Trévénegat, 1539, Jeanne Jouan ; Jean, 1543, Perrine Gaultier. Jeanne, 1425, Olivier de Carné ; Perrine, av. 1479, Thébaud Malor ; voir Baye.
Deno : Olivier, av. 1480, Olive Lucas. Guillemette, av. 1430, Olivier du Dreseuc ; Marie, 1530, Jean Le Bouteiller.
Du Chastel : ?, av. 1400, Guillemette de Marsen ; Perrot, 1411, ? du Dreseuc ; Léonel, av. 1494, Catherine La Bouexière. Thomasse, av. 1460, Pierre de Kerpoisson ; Jeanne, 1503, Pierre Sorel ; Guillemette, av. 1494, Pierre Hilari.
Du Darun : Jean, 1452, Marie de La Pommeraie ; voir Le Bouteiller.
Du Dreseuc : Olivier, 1460, Jeanne de Lesnérac, 1476, Françoise de Guervazic ; Éon, av. 1501, Jeanne de Coëcas ; Jean, 1543, Jeanne de Lospital. Jamette, 1422, Pierre Le Comte ; Jamette, veuve Du Chastel, 1461, Guillaume de La Roche ; Jeanne, av. 1495, Jacques Du Verger ; Marguerite, av. 1505, Jean Gastinel ; voir Calon, Du Chastel.
Du Verger : Jean, 1480, Raoulette de Sesmaisons ; Jean, av. 1508, Marie d’Ust ; Pierre, av. 1532, Françoise de Fresnay. Marie, av. 1541, Olivier de La Touche, sr de Kerrolant ; voir Du Dreseuc.
Giffart : Robert, av. 1518, Yvonne de Kermellec ; Olivier, 1541, Guillemette de La Haye.
Hillari : Greffin, 1456, Perrine Le Durce, av. 1489, Louise de Kerveno ; Pierre, av. 1494, Guillemette la Bouexière ; voir Du Chastel.
Jego : Guillaume av. 1489, Catherine Jouan. Guillemette, 1481, Amaury de La Haye ; Blanche, av. 1507, Pierre Le Bouteiller ; Marguerite, av. 1541, Symon Le Rouxeau ; Françoise, av. 1540, Jacques Quello.
Jouan : Jean Jouan, av. 1460, Thephaine Jollan. Perrine, 1452, Guillaume de Kercabus, sr de Crénegan ; Françoise, 1540, François de La Haye, sr du Sable ; voir Jego.
Kercabus : Jean, av. 1419, Isabeau de Muzillac ; Pierre, 1549, Marie d’Ust. ? ; av. 1425, ? Carné ; voir Cleuz, Kercabuz.
Kerpoisson : Amaury, av. 1517, Masse de La Haye ; René, av. 1517, Françoise de La Haye ; Jean, sr de Kerfrézour, av. 1510, Jeanne de Léverac ; Guillaume, sr de Kerfrézour, 1540, Guyonne Rogon. Marguerite, 1491, Pierre de Larloc ; Marie, 1523, François Savary ; Jeanne, av. 1540, ? Cramezel ; voir Du Chastel.
Kerveno : Bonabès, av. 1471, Jeanne de La Bouexière. Marguerite, av. 1471, ? Le Guennec ; Perrine, 1471, Pierre Le Moël ; Yvonne, av. 1499, Guillaume Sorel ; voir Hillari.
La Haye : Andrée, av. 1513, Jean Le Bouteiller ; voir Giffart, Jego, Jouan, Kerpoisson.
La Pommeraie : Guillaume, 1405, Jeanne de Béac ; voir Calon.
Larloc : Jean de Larloc, av. 1470, Marie Bonnet ; voir Kerpoisson.
Le Bouteiller : ?, av. 1433, Jeanne du Darun ; Jean, 1471, Jeanne Le Guennec ; voir Baye, Jego, La Haye.
Le Comte : voir Du Dreseuc.
Le Gentil : Guillemette, 1476, Jean de Lesnérac ; voir Calon, Carné, infra.
Le Guennec : Jean Le Guennec, av. 1471, Louise de Muzillac ; voir Baye, Kerveno, Le Bouteiller.
Lesnérac : ?, 1417, Jeanne d’Ust ; Isabelle, av. 1454, ? de Sesmaisons ; voir Du Dreseuc, Le Gentil.
Léverac : François, 1533, Marguerite de Coëtcas ; voir Kerpoisson.
Madic : voir Cleuz.
Secillon : Guillaume, av. 1476, Jeanne de Coëcas.
Tableau 2. – Les alliances nobles à l’intérieur du pays guérandais105.
Baye : Pierre, av. 1468, Guillemette de Belouan, à rapprocher des héritiers de Guillaume Belouan qui déclarent 300 L de revenu noble, en 1464, à Allaire.
Béac : Jacquet, av. 1419, Plezo de Coëtsal, à rapprocher des Coëtsal de Plunuel, dont un représentant, Sevestre, déclare, en 1481, 200 L ; Guillaume, av. 1455, Olive André.
Bogat : Alain, av. 1467, Jeanne de Saint Pern.
Calon : Guillaume, en 1480, Catherine Launay, remarié, av. 1506, à Jeanne du Plessis, à cette date Jeanne Gillet, fille de Jeanne du Plessis est veuve de Jean Calon fils, sr de Launay.
Cleuz : Jean, 1393, Pierre de Muzillac ; Jean, av. 1466, Marguerite Le Vayer, à rapprocher de Robert Le Vayer de Missiriac, en 1464, 300 L.
Deno : Jeanne, 1540, Guyon Thouet.
Du Chastel : Agnès, av. 1373, Jean de Comenan ; Pierre, sr de La Jéleusie, av. 1491, Perrine Hastelou ; Pierre, sr de La Jéleusie, av. 1506, Blanche Le Lay ; Jacques, sr de Bissin, av. 1532, Anne de Broel.
Du Darun : Guillemette, av. 1413, Jean de Kerderian.
Du Dreseuc : Guillaume, av. 1462, Perrine Hastelou ; Julienne, av. 1468, Amaury Marquier ; Jeanne, av. 1475, Robin du Loroux ; Marguerite, av. 1505, François de Guémadec ; Isabeau, en 1540, ? Laurens, sr de la Chauvelière.
Guyet : Catherine, av. 1483, Pierre de Condest.
Kercabuz : Jamette, av. 1503, Jean Gauguet ; Catherine, en 1497, Jean Briguet.
Kerpoisson : Olivier, av. 1448, Olive Guillouic ; Olivier de Kerpoisson, av. 1503, Guillemette Gauguet ; Jeanne, Guillaume Borguet.
Le Comte : Pierre, av. 1488, Aliette de Quelen.
Le Guennec : Pierre, av. 1466, Agaisse du Pé.
Lesnérac : Jean, av. 1458, Jeanne Godart ; Guillaume, av. 1496, Jeanne Crocelay.
Le Teixero, Guillaume, en 1476, Marie de Callac.
Madic : Pierre, en 1516, Jeanne de Ros, à rapprocher de Jean de Ros, de Surzur, qui déclare en 1481, 20 L ; Anthonine, 1520, François de Coëdro.
Tableau 3. – Les alliances de nobles du pays guérandais avec des nobles non originaires106.
Rentes : Pierre Cramezel, 2 parcs de terres valant 55 s de rente obtenus par échange ; Jean Le Flo, du Croisic, 10 s 1 d de rente acquise d’Henri Du Verger ; Guillaume Tilly, 15 L de rente.
Œillets de saline : Marie Le Gliff, en son nom et pour les enfants nés de son mariage avec Guillaume Godeau son premier mari, 12 œillets acquis en exerçant son droit de « premesse » ; Guillaume Groy, du Croisic, 110 œillets advenus par succession, sauf 18 acquis par le défunt mari de sa femme ; Pierre Guillart, « noble homme », demeurant au Croisic, déclare, au nom de sa femme, Ysabeau Le Talruz, 43 œillets acquis pour 639L2s9d ; Olive Juignet, veuve Jean Jollan l’aîné, du Croisic, 118 œillets ; Robert Labbé, du Croisic, 31 ; Olivier Le Gruyer et sa femme Guillemette Le Rouxeau, du Croisic, 9 ; Aubin Le Roy, du Croisic, 36 ; Jean Le Serff, de Nantes, 24, venus de sa femme ; Jean Madec, du Croisic, 56 ; Jacques Olivier et sa femme Agaisse Le Douille, 6 ; Mahé Rival, du Croisic, 27 ; Bernard Rocaz, au nom de sa femme, Jeanne Moteil, 63 ; Jacques Rogon, 24 ; Jean Trimau, du Croisic, 26 œillets et 29 hommées de vigne ; Jeanne Le Talruz, veuve Guillaume Le Poitevin, du Croisic, pour la moitié de la succession de son père Jean Le Talruz, 36 œillets.
Rentes et œillets de saline : Guillaume Briend, 13 L 18 s 1 d de rente à Saint-Lyphard et 183 œillets ; Jean Cramezel, 3 L de rentes, à Escoublac et 24,5 œillets à Assérac.
Terres : Guillemette Rivaud, 2 pièces de terres à Saint-André-des-Eaux et Escoublac.
Tableau 4. – Déclaration des rentes, d’œillets de salines et de terres au titre de la taxe des francs-fiefs (1536)107.
Notes de bas de page
1 Blanchard R., Lettres et mandements de Jean V, duc de Bretagne, de 1402 à 1442, 5 vol., Nantes, 1889-1895, n° 1660.
2 ADLA, B2988, f° 12, 14-14 v°, 19 ; ADM, 9J6 ; Adla, B12874, f° 47, 48, 54, 56, 58 v°, 59 v°-60 ; BM Nantes, ms. fr. 1823, f° 12 v°, 14, 24 v°, 28, 33 ; BM Saint-Brieuc, ms. fr. 38, f° 32-32 v°, 46-46 v°, 62-63, 66-67.
3 D’autres erreurs ont été relevées par Lebois M., La vie rurale en Bretagne à la fin du Moyen Âge, 1365-vers 1525-1530, thèse, 3 vol., dactyl., Rennes, 1986, p. 38.
4 Éon Denisot est auditeur à la Chambre des comptes, Kerhervé J., L’État breton aux 14e et 15e siècles. Les ducs, l’argent et les hommes, 2 vol., Paris, 1987, p. 352-353, il a reçu du duc des « baules » et possède des salines à Saint-Molf et Mesquer, le 22 février 1413, ADLA, B 682, B 1445, 4 août 1434, Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 1190.
5 En tenant compte des quatre cas (5,1 %) de noblesse contestée, mais sans inclure quatre sergents.
6 Les familles Béac, Deno, Du Boschet, Hebebar, Le Codz, Lohan, Malor, Marzen, Muzillac, Troffiguet ont deux représentants ; la famille Du Dreseuc, 3.
7 Kerhervé J., L’État breton…, op. cit., p. 558, 560.
8 Ibid., carte p. 559 établie à partir des informations de la réformation générale, et non de celle de la noblesse.
9 Kerhervé J., « Introduction : des nobles en général aux nobles de Bretagne en particulier », Noblesses de Bretagne du Moyen Âge à nos jours, Actes de la journée d’étude tenue à Guingamp, le 22 novembre 1997, Kerhervé J. (dir.), Rennes, 1999, p. 15 ; Nassiet M., Noblesse et pauvreté. La petite noblesse en Bretagne, XVe-XVIIIe siècles, Bannalec/Rennes, 1993, p. 73-74.
10 Supra, note 2. La liste se complète de six sergents exempts.
11 Adla, B 116, f° 26 v°-27 v° ; Laigue R. de, La noblesse bretonne aux XVe et XVIe siècles. Réformations et montres, t. 1 : Évêché de Vannes, Rennes, 1902, p. VII-VIII.
12 BM Nantes, ms. fr., 1823, f° 31-31 v°.
13 Kerhervé J., L’État…, op. cit., p. 574-575.
14 Adla, B128, n° 8, JONES M., Recueil des actes de Jean IV, duc de Bretagne, 2 vol., Paris, 1980-1983, n° 773 ; ADLA, B 1458, mars 1417 ; ibid., B 125, n° 35, Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 1616 ; Adla, B 127, n° 160, B 1484 (10 juillet 1438), Blanchard R., Lettres…, n° 1617 ; ADLA, B 128, n° 258, B 1489 (A), f° 8, Blanchard R., Lettres…, n° 2056 ; ADLA, B125, n° 8, Blanchard R., Lettres…, n° 2064 ; ADLA, B127, n° 165-167, Blanchard R., Lettres…, n° 2077 ; ADLA, B127, n° 120, B1484 (12 février 1437), Blanchard R., Lettres…, n° 2085 ; ADLA, B126, n° 65 ; ibid., B125, n° 53. Voir encore ibid., B1489 (A), f° 8 (Carné), f° 14 (Baye).
15 Ibid., B 1489 (A), f° 7, 11-11 v°, 55-55 v° ; ibid., B 1489 (B), f° 14 v°-15.
16 Ibid., B 129, n° 238 ; Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 2402 ; Arch. presbytère, Guérande, confrérie, vol. I, f° 18 v°.
17 Adla, B4, f° 33 v°. Karres est acquéreur de 24 œillets de marais, ibid., B5, f° 60, 28 avril 1467 ; il reçoit don du rachat consécutif au décès d’Olivier Le Moël jusqu’à 100 L, ibid., B 6, f° 190 v°, 1 er décembre 1468. Les Le Moël paraissent être nobles : Pierre Le Moël et sa femme étant qualifiés de « nobles gens », ibid., B 1462, 29 septembre 1471.
18 Adla, B 1492.
19 Ibid., B 127, n° 122, 227 ; Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 1810, 2263.
20 Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 469, ADLA, B 1477, 5 juin 1540. Les noms de Jean Jouan et Jean Colven se trouvent également ce mandement d’exemption, du 22 mars 1407. Sur J. Jouan, supra, note précédente. Colven ne se trouve ensuite ni parmi les nobles ni parmi les exemptés.
21 Autrand F., « L’image de la noblesse à la fin du Moyen Âge », Comptes rendus de l’Académie des inscriptions et belles lettres, 1979, p. 340-354 ; Kerhervé J., L’État…, op. cit., p. 562-563 ; Caron M.-T., Noblesse et pouvoir royal en France, XIIIe-XVIe siècle, Paris, 1994, p. 287-290 ; Martin H., Mentalités médiévales, Paris, 1996, p. 377-378 ; Contamine P., La noblesse au royaume de France de Philippe le Bel à Louis XII. Essai de synthèse, Paris, 1997, p. 21-38, 45.
22 Adla, B 12838/1, f° 296 ; ibid., B 6, f° 122 v°.
23 Ibid., B 129, n° 254, B 131 ; Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 2407.
24 Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 2442-2443 ; infra, note 97.
25 Kerhervé J., L’État…, op. cit., p. 576-577 ; Contamine P., La noblesse…, op. cit., p. 68 ; Nassiet M., Noblesse et pauvreté…, op. cit., p. 91-92, 103, avance le chiffre de 350 anoblis entre 1420 et 1488, soit sur un total estimé de 7 940 familles nobles en 1426, 4,4 %. Les données incomplètes pour 1426 interdisent de calculer un pourcentage pour le pays guérandais.
26 Vers 1426, pour des métairies Jean Du Verger est cité à Assérac et Jean de Kercabuz à Herbignac, ADM, 9 J 6.
27 ADLA, B 121, f° 194 v°-195 ; Morice Dom H., Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, 3 vol., Paris, 1742-1746, t. III, col. 237-238.
28 Pour les seigneuries, voir infra et tableau 1. Le dial ducal de 1452 mentionne Guillaume Coppu, Raoul de Comenan, le sr de Derval, Pierre Gouëre, Olivier de La Chapelle, sr de Molac, Hervé Sarzau, Guillaume de Théhillac, ADLA, B1489 (A), f° 53 v°-56. Les déclarations individuelles : Jean de Beaubois, ibid., E 643 (1435) ; Jean de Blancfossé, ibid., 198 J 98 (1539) ; Jean Briguet, ibid., B 1484 (1497) ; Pierre de Broel, ibid., B 1484 (1494) ; Jean de Callac, sr de Rohéan, ibid., 1 E 260, f° 14-18, 25-25 v° (1495) ; François de Castellan, ibid., 2 E 1250, f° 83 (1468) ; Pierre Chauvin, sr de la Muce, ibid., B 1445 (avant 1534); Jeanne Chesnel, ibid., B125/44 (1445); Olive de Corolec, ibid., B1484 (1395); Éon Denisot, Even de La Marche, Georges du Coedro, sr de Pinieuc, ibid., B 1445 (1434), ibid., B 1476 (1541) ; Pierre du Tertre, ibid., 2E 1250, f° 128 v°-129 v° (1466); Du Plessis-Josso, ibid., B28, f° 213 (1525); Jean du Quenet, ibid., B 1484 (1395) ; Jean Gouern, sr de Quesden, ibid., 2 E 1250 (1482) ; Guyon de Kerguiris, ibid., B 1465 (1495) ; Jean de La Jo, ibid., B 1462 (1401) ; Jean de Larlen, ibid., E 1334 (1505) ; Olivier de Lanvaulx, sr du Matz, ibid., E 1283 (1527) ; Grégoire Laurens, sr de la Chauvelière, 1 E 539 (1537) ; Jean de La Rivière, ibid., B 1465 (1497) ; Jean Le Bloay, sr du Bé, ibid., B 1476 (1478) ; Jacques Le Vicomte, sr de Calléan, ibid., B 1483 (1525) ; Gilles de Lhospital, sr de Billars, ibid., 198 J 46 (1534) ; Matelin de Mareuil, ADM, E 52 p. 59 (av. 1466) ; François Maydo, sr de Tréhuday, ADLA, 2 E 1250, f° 96 v°-97 v° (1464) ; Alain Meschinot, sr de Martigné, ibid., E 544 (1425) ; Guillaume de Muzillac, sr de Vaujours, ibid., B 1443 (1498) ; Jean de Penbulso, ibid., B 1452 (1536) ; Jean de Quilfistre, sr de Trémoar, ibid., B 1481 (1478) ; Pierre Rogon, sr de Cardouzan, ibid., E 1228/1 (1532) ; Pierre de Saffré, puis Coequel, ibid., B 1476 (avant 1417) ; Jean de Sérent, ibid., B 1484 (1396) ; François de Talhouët, sr de Kerougar, ibid., G38, f° 8 v°-9 v° (1504); Jean Thébault, sr de Kerolivier, ibid., B1484 (1497); Tréanna, ibid., B1443 (s. d.) ; Guillaume de Tréguz, héritiers Le Prévost, ibid., B 1462 (1418), B 1484 (1469), B 1476 (1535). À ces noms s’ajoutent ceux contenus dans les déclarations (1539-1541) liées à l’application de l’édit de Moulins : Jean Cotherel, sr de Trégonnau, Jean Dannetz, sr de Kerrouaud, Jean Huchet, Guillaume de Kerveno, sr de Trégouleau, François de La Grée, Jacques de La Lande, sr de Lormaye, Jean Le Bouteiller, sr de Kerhauldre, Jacques Le Maître, sr de la Garlaye, Guillaume Mouraud, sr de la Pécrière, Guy et Olivier de Trévelec, Jean de Vay, Jean Yvette, ibid., B 1443, 1447, 1463, 1465, 1476, 1478, 1481, 1484 ; Jean André, sr de Ranlleis, Guillaume Bertran, ibid., B 2413, f° 102, 113.
29 Ibid., B 25, f° 210-212, lettre de rémission ; ibid., B 17, f° 27 v°, 17 mars 1508, ibid., B 27, f° 212 v°, 16 octobre 1522 ; Rosmorduc de, La noblesse de Bretagne devant la chambre de la réformation (1668-1671). Arrêts de maintenue de noblesse, 4 vol., 1896-1905, t. IV, p. 545, 20 mai 1539.
30 Gallet J., La seigneurie bretonne (1450-1680). L’exemple du Vannetais, Paris, 1983, p. 133-134, 141 ; Nassiet M., Noblesse et pauvreté…, op. cit., p. 47-53 ; ID., « Fidélités et perspectives dynastiques dans la noblesse bretonne lors de la crise de succession (1470-1491) », Noblesses de Bretagne…, op. cit., p. 109-115 ; ID., Parenté, noblesse et États dynastiques, XVe-XVIe siècles, Paris, 2000, p. 120-125 ; Coativy Y., « La noblesse léonarde au XVe siècle », Bulletin de la Société archéologique du Finistère, 1996, p. 307, 314, 316 ; Contamine P., La noblesse…, op. cit., 131-135 ; Le Mené M., « La noblesse angevine vers 1500 », La noblesse dans les territoires angevins à la fin du Moyen Âge, Actes du colloque international organisé par l’université d’Angers, Angers/Saumur, 3-6 juin 1998, réunis par N. Coulet et J.-M. Matz, Rome, 2000, p. 46.
31 Careil (Le Comte, Du Bois, sr de Baulac) ; Cabeno (Talguern) ; Crénegan (Jollan, Kercabus) ; du Blanc (1527, Le Gliff, Du Dreseuc) ; Irlan ; Kerjan (Pineau) ; Kerven (Du Coëdic) ; La Tréballe (Le Clerc) ; Le Bois-de-la-Cour (Cleuz, abbaye de Prières) ; Léchet (Calon, Le Gentil) ; Le Rosec ; Marlan (Ust) ; Marsen (Marsen, Lindereuc) ; Prat ; Pucel (Kervasic, Coëcas) ; Quelen (1480, du Chastel) ; Regnaudin (Guyet) ; Senon (Du Dreseuc) ; Ville-au-Chat (Sesmaisons) ; Villejames (Calon).
32 « Minus » rendus : après le 10 juin 1400, pour Olivier de Quilfistre, 9 L 10 s, ADLA, B 1481, 49 J 2 ; le 30 novembre 1401, pour Colveuc, 25 L, ibid., B1457 ; le 9 janvier 1419, pour Jean de Bogat, 9 L 5 s 10 d, ibid., B 1455 ; pour Trévenegat, le 3 juillet 1433, 17 L 1 s 9 d, ibid., B 1461 ; en 1459, pour Assérac, 60 L, ibid., B 1480 ; le 22 juillet 1472, pour les successions de Denis Le Jancour, sr de Lauvergnac, et de Guyon Macéan, il est fait état de 200 L de rente, et de 1 000 L de biens meubles, ibid., 47 J 2 ; après 1478, les revenus du manoir de Larloc sont appréciés 100 L pour une durée de huit années, et les biens meubles, 60 L, ibid., 2 E 1350.
33 Pour les salines des valeurs de « prisage » sont connues : le 21 juillet 1460, 16 s 10 d, et 20 s ; le 4 juillet 1520, valeurs comprises entre 9 s 6 d et 19 s 5 d avec une valeur médiane de 16 s ; le 30 juillet 1521, valeurs entre 16 s 8 d et 20 s, valeur médiane 18 s 6 d ; si l’on relève les valeurs des ventes, elles se placent, entre 1461 et 1534 entre 7 et 20 L, soit en valeur de rente, le taux habituel étant 5 %, de 7 s à 20 s. On peut convenir de valeurs indicatives, autour de 17 s par œillet de saline, de 4 s par hommée de vigne, 3 s pour un journal de terre arable, 9 s à 12 s pour une hommée de pré, Gallicé A., Guérande et le pays guérandais du milieu du XIVe siècle au milieu du XVIe siècle, thèse, dactyl., Brest, 2000, p. 521-522, 533, 546-547.
34 Sur une liste de 59 vassaux, à placer au début du XVe siècle, figurent une quarantaine de noms nobles accompagnés de la valeur des biens qui en valeur de rente s’échelonnent entre 3 d et 5 L de rente, ibid., 1 J 128/5.
35 Pour deux cas, nous avons une indication provenant des montres : Jean Deno comparaît en brigandine, bras couverts avec un page, ayant vouge, il reçoit injonction d’avoir un arc, Rosmorduc de, La noblesse…, op. cit., t. III, p. 240 ; et pour M. Le Pennec, infra, note 91. Pour ces cas, les valeurs calculées sont compatibles avec nos calculs.
36 Nassiet M., « Riches bourgeois et nobles pauvres : les sieurs du Prémorel », Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Saint-Malo, 1987, p. 145.
37 Les autres seigneuries dotées d’une haute justice sont ecclésiastiques : abbayes de Redon et de Prières, régaires de l’évêque de Nantes, Gallicé A., Guérande au Moyen Âge. Guérande, Le Croisic, le pays guérandais du XIVe au milieu du XVIe siècle, Rennes, PUR, 2003, p. 89-91, pour Cleuz, Henleix, et La Mothe-Alman, ADLA, B 1482, 1er juin 1543, E 1227/6, 7 juillet 1441, 1 E 684, f° 5 v°.
38 Les seigneuries des Rieux dégagent 13 000 L de revenu brut, Guillaume G., Les Rieux. Une famille de la haute noblesse bretonne aux XIVe et XVe siècles, thèse, dactyl., Nantes, 2000, p. 285 ; les Madeuc du Guémadeuc, Rieux, sr de Châteauneuf, Rohan du Gué-de-l’Isle, déclarent plus de 1 400 L de revenu noble, Nassiet M., « Fidélités… », op. cit., p. 114. François Lhospital, à Bains, 600 L de revenu noble, en 1464, Laigue R. de, La noblesse…, op. cit., p. 54.
39 En 1481, D’Avaugour, 400 L de revenu noble, Carné, 600 L, Coëtsal, 200 L, du Tertre, 10 L, Lindereuc, 300 L, Quilfistre, 200 L, Laigue R. de, La noblesse…, op. cit., p. 86, 425, 580, 633, 642 ; La Chapelle du Molac, 2 000 L, Nassiet M., « Dictionnaire des feudataires des évêchés de Dol et de Saint-Malo, en 1480 », Bulletin de l’Association bretonne, 1991, n° 285.
40 Pierre du Dreseuc, en 1538, tient Lesquilic et le Créno, en Assérac, pour lesquels il déclare plus de 41 L de rente, ADLA, E 287/1 ; Jacques Du Verger, avant 1495, est sr de Trégrain en Assérac, plus de 160 L de rente, ibid., B 1484 ; Michel Le Pennec, avant 1495, plus de 112 L de rente, en Assérac, ibid., B 1459 ; Ust, 1 500 L de revenu noble, Nassiet M., « Dictionnaire… », op. cit., n° 259.
41 Contamine P., La noblesse…, op. cit., p. 62.
42 Houdaille J., « La noblesse française avant 1600 », Population, 1990, p. 1074 ; Nassiet M., Parenté…, op. cit., p. 47-48.
43 Contamine P., La noblesse…, op. cit., p. 84 ; Martin H., Mentalités médiévales…, op. cit., p. 382-386 ; infra.
44 Contamine P., La noblesse…, op. cit., p. 58-59.
45 Le Mené M., « La noblesse angevine… », op. cit., p. 39 ; surtout pour les petites seigneuries pour lesquelles le domaine, plus que le fief, est source de revenus, Croix A., L’âge d’or de la Bretagne, Rennes, 1993, p. 226-229.
46 Sur « l’autre France », Charbonnier P., « La crise de la seigneurie à la fin du Moyen Âge vue de l’autre France », 117e Congrès national des Sociétés savantes, 1992, p. 111-122 ; Contamine P., La noblesse…, op. cit., p. 112-114.
47 ADLA, 1 E 713 (Saint-Gilles) ; ADM, E 5104 (Tristan de Carné).
48 ADM, E 52, passim (Michel Le Pennec) ; ADLA, E 1227/5 (Escoublac)…
49 Ibid., 198 J 97, 11 février 1507 ; baillées : ibid., B 1450 (Escoublac), B 1456 (Cardinal), B 1482, 59 J 2, f° 3, 10, 11, 14, 16-18 (Tréambert)…
50 Ibid., B 1456, f° 156-161, 27 septembre 1460, le preneur s’engage à consacrer 30 L pour construire, dans les trois ans, sur la « maziere », une « meson et estaige » ; le 29 avril 1465, engagement pour la même somme en capital, ibid., 1 E 538.
51 50 L y sont affectées, ibid., E 1229/1, f° 31 v°, pour 1516-1528.
52 Autorisation ducale en faveur de Guillaume Calon, ibid., B 11, f° 9 v°, 20 octobre 1487.
53 Pour la seigneurie de Lesnérac, en 1563, du bétail est « de la maison, hors mestarye », ibid., E 1228/1, f° 15 v°-16 v°.
54 Ibid., B 1472, 3 mai 1540 ; ibid., B 1450, 4 mars 1544.
55 Sur le partage noble, Gallet J., « Seigneuries bretonnes et structures familiales », MSHAB, 1993, p. 151-157 ; Nassiet M., Noblesse et pauvreté…, op. cit., p. 61-74.
56 ADIV, 2 Ec, de Carné, 8, f° 8-11, 24-26.
57 ADLA, 2 E 1250, f° 132 v°-136, 31 octobre 1451 (Lesnérac) ; ibid., E 631, pour 1533 (Baye).
58 Jacquart J., « Monnaie et échanges dans le monde rural », Or, monnaie, échange dans la culture de la Renaissance, Lyon, 1991 (1994), p. 15-17.
59 ADLA, 1E123/1. Ce cas, et un autre qui, le 2 août 1523, voit le même J. de Saint-Martin disposer d’une autre créance de 11 L prenant en compte la valeur de 2 bœufs, ibid., témoignent de l’endettement paysan, qui peut, au moins dans le second cas s’interpréter comme un achat à crédit de bêtes de labour, et donc un investissement, Zerner M., « La question du crédit dans les campagnes du Comtat Venaissin au début du XVe siècle : enquête dans les registres notariés », Endettement paysan et crédit rural dans l’Europe médiévale et moderne, Actes des XVIIe journées internationales d’Histoire de l’abbaye de Flaran, septembre 1995, Toulouse, 1998, p. 208-209.
60 Exemples : 25 octobre 1466, ADLA, E1228/1, f° 24-24 v°; 20 septembre 1534, ibid., H603, f° 8 v°-10 v°… Le taux 8,33 %, denier douze, concerne des prêts consentis par des hommes d’Église : pour 1403, 1404, ibid., G 304, 19 octobre 1410 ; avant le 1 er avril 1524, ibid., G 389.
61 Louis Le Bourlagat vend un boisseau de froment de rente contre 11 L, ibid., 1 E 123/1, 2 août 1523. Le 23 février 1476, pour l’achat d’une rente, Éon du Dreseuc verse 10 L et fournit un cheval, ibid., 198J46.
62 Ibid., B 1456, f° 139-143, 20 novembre 1470 ; des nobles, ADM, E 52, passim.
63 ADLA, G 38, 9 v°-12, 20 v°, G 756 ; ADV, 3 H 1/782.
64 Kerhervé J., L’État breton…, op. cit., p. 153-154 ; Gallicé A., Guérande et le pays guérandais…, op. cit., p. 231-234.
65 ADLA, B 129, n° 238 ; Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 2402.
66 ADLA, B 2964 ; ibid., B 22, f° 46 v°, 24 mars 1515.
67 P. Kerguisec obtient congé pour expédier vers l’Espagne 60 tonneaux de céréales, ibid., B 8, f° 153 v°, 16 septembre 1477. Jean Cramezel est cité à Bordeaux à propos de la vente d’un navire, BERNARD J., Navires et gens de mer à Bordeaux (vers 1400-vers 1550), 3 vol., Paris, 1968, t. III, p. 124, 23 juin 1502. Calon, infra, note 87.
68 Gallicé A., Guérande et le pays guérandais…, op. cit., p. 172-174, 176, 206-207, 253.
69 G. du Dreseuc pourra être officier d’autres cours excepté, oudit terrouer, celles de l’évêque de Nantes et des « barons obeissant à cette court », Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 448. La prescription est peu respectée, et le conseil ducal intervient à ce propos, le 3 mars 1461, ADLA, E 131, f° 133.
70 Kerhervé J., L’État breton…, op. cit., p. 718 ; Nassiet M., Noblesse et pauvreté…, op. cit., p. 78-81. Sur la place du notaire dans la société, Jones M., « Les origines et le développement du notariat dans la Bretagne à la fin du Moyen Âge », MSHAB, 67, 1990, p. 20, 23-26.
71 Baye, Calon, Le Pennec, infra, note 86-87, 91.
72 À l’image de l’Anjou, Matz J.-M., « La noblesse angevine et l’Église au temps de la seconde Maison d’Anjou (vers 1356-vers 1480) », La noblesse dans les territoires angevins…, op. cit., p. 629.
73 Chanoines : Yves Le Guiriec, Jean de Kerpoisson, Rolland et Olivier Deno, François Rogon, Guillaume de Carné, Jacques de Kercabus ; chapelains : Hélénus Baye, Thébaud de Lesnérac, Jean de Kercabus, Jean de Kerveno, Jean Calon, Guillaume Sécillon, François du Dreseuc, Gallicé A., Guérande et le pays guérandais…, op. cit., p. 420, 426.
74 ADLA, B 1480, pour 1532.
75 Gallicé A., « Les marchands mariniers du Croisic (vers 1450-vers1540) », MSHAB, 81, 2003, p. 185-189.
76 ADLA, B 762, 8 avril 1423 ; ADIV, 2 Ec, de Carné, 5 ; ibid., 2 Ec, de Carné, 8, f° 28 v°-31 v°, 32-33, contrat du 26 juillet 1506.
77 ADLA, E 1228/4 ; ibid., H 603, f° 14 ; Rosmorduc de, La noblesse…, op. cit., t. III, p. 239 ; ADLA, 2 E 1350, 14 février 1503 ; ibid., 198J126 ; ADIV, 2Ec, de Carné, 5 ; ADLA, E1288/4 ; ADIV, 2Ec, de Carné, 8, f° 114 v° - 115, f° 24-26 ; ADLA, 59 J 19, 1 er août 1526.
78 Exemple : ibid., E 1228/4, 7 mars 1451.
79 ADIV, 2 Ec, de Carné, 8, f° 18 v°-20 v° ; ADLA, E 1227/1.
80 Ibid., E 1227/4-6, Blanchard R., Lettres…, op. cit., n° 2117, et note 1. La vente de Campsillon peut être datée par des pièces de procédure : le 1 er juillet 1514, Isabelle de Bretagne, épouse de Jean de Rieux, se pourvoit en demande de « premesse » contre François de Tournemine, sr de La Guerche, qui a acquis Campsillon de Charles de Vendôme ; le 19 octobre 1514, la défense fait valoir qu’une parenté au 9e degré ne peut pas justifier pareille demande, ADLA, E 1169. Sur ce marché, Contamine P., La noblesse…, op. cit., p. 101-103.
81 ADLA, 47 J 2, 22 octobre 1472, Perrine Le Jancour est en procès contre son frère Bonabès ; ibid., B 2, f° 48, 31 mai 1462, Jacques de Lesnérac contre son père Jean.
82 Nassiet M., « Parenté et successions dynastiques aux 14e et 15e siècles », Annales, Histoire, Sciences Sociales, 1995, p. 621-644 ; ID., Parenté…, op. cit., p. 227.
83 ADLA, B 1481 ; ibid., B 1460 ; ibid., B 1455, B 1459 ; ibid., G 762 ; ibid., 1 E 684, f° 12 v°; ibid., B 1460, Laigue R. de, La noblesse…, op. cit., p. 432 ; ADLA, H 603, f° 52, Trevedy J., « Les derniers seigneurs de Guémadeuc », Bulletin de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord, 1888, p. 174 ; ADIV, 2 Ec, de Carné, 8, f° 28 v°-31 v° ; ADLA, 2 E 813 ; ibid., B 1465 ; ibid., B 1460.
84 Ibid., B 1454 ; ibid., B 1479 ; ibid., B 1455.
85 Travers N., Histoire civile, politique et religieuse de la ville et du comté de Nantes, 3 vol., Nantes, 1836-1841, t. I, p. 428, pour 1343, Morice Dom H., Preuves…, op. cit., t. I, col. 1499-1500, ADLA, E131, f° 202 v°, ibid., B 682, f° 1, 17 juillet 1475, ibid., B 127/128, 20 mai 1489.
86 Ibid., E 211/3, Jones M., Recueil…, op. cit., n° 917 ; ADLA, E 135/18 ; ibid., E 210/14 ; Morice Dom H., Preuves…, op. cit., t. II, col. 1085, 1222-1224, 1231 ; BNF, ms. fr. 8269, f° 405, et encore entre 1489 et 1499, ADLA, E 210/19, f° 2, 6 ; Morice Dom H., Preuves…, op. cit., t. III, col. 802 ; Le Roux de Lincy, Vie de la reine Anne de Bretagne, femme des rois de France Charles VII et Louis XII, Paris, 1861, t. IV, p. 68, n° 3.
87 ADLA, B 10, f° 145 v° ; ibid., B 11, f° 7 v° ; ibid., B 11, f° 9 v° ; Morice Dom H., Preuves…, op. cit., t. III, col. 538 ; ADLA, E 209/23, f° 21 v°, 209/24, f° 16 v° ; Morice Dom H., Preuves…, op. cit., t. III, col. 889 ; ADLA, B19, f° 34, le 9 février 1510 ; ibid., B31, f° 133 v°, 10 avril 1526 ; Morice Dom H., Preuves…, op. cit., t. III, col. 1046.
88 Kerhervé J., Les gens de finances des ducs de Bretagne, 1365-1491. Catalogue prosopographique, 3 vol., dactyl., Paris, 1986, p. 92, 94 ; Gallicé A., « Inventaires après décès d’un agriculteur (1392) et d’un représentant de la moyenne noblesse (1536) du pays guérandais », ABPO, 107, 2000, p. 17-18.
89 ADLA, B 1478, l’aveu de la fin du XIVe siècle n’est pas daté. Il existe une déclaration du 20 août 1421, mais l’état du parchemin interdit d’en tirer des enseignements ; ibid., E 557, 198 J 96, 108-109, 1 E 684, f° 6-12. Sur la carrière de Jean d’Ust, Kerhervé J., L’État…, op. cit., p. 850-851 ; ID., Catalogue…, op. cit., p. 59-60.
90 ID., L’État…, op. cit., p. 153-154.
91 Date de la mort de son père, ADM, E 52, p. 36, date de sa mort, ADLA, B 1459 ; sur sa carrière : ibid., B 4295, f° 42 v° ; ibid., B 2, f° 44 v°, B 3, f° 73, B 6, f° 3, Kerhervé J., Catalogue…, op. cit., p. 360 ; pour Redunel, ADLA, E 291/1, où le total des versements s’établit à 4 081 L, et à 4 405 L en ADM, E 52, p. 49, pour les autres achats à Jean Eder, ibid., E 52, p. 50, 51-53, 69, 100-101, et il conviendrait d’ajouter 32 œillets de saline ; pour Lauvergnac : ADLA, 47 J 2, ibid., E 1347, ADM, E 52, p. 61-62, 82, 86, 87, 91, 92 ; échanges divers, 16 opérations en des lieux différents, ibid., p. 38-41, 44, 47-48, 65, 68, 73-74, 91-94, 103 ; Caden : ADLA, E 1229/1 ; Leryo, valeur 30 L de rente, ADM, E 52, p. 106 ; Bohurel, valeur 51 L de rente, ibid., E 52, p. 111 ; achats de salines : ibid., E 52, p. 37, 40, 42-43, 46, 59, 76-77, 83-84, 101-102, et sans doute convient-il d’ajouter 6 œillets pour lesquels M. Le Pennec a avancé la somme de 120 L pour l’achat, p. 107-108, à ces achats s’ajoute ce qui est acquis de Jean Eder, au moins 93 œillets, ibid., p. 71, 73 ; concessions de baules, le 26 juillet 1456, concession par le duc Pierre II, puis, le 3 mai 1462, par François I er, ibid., E 52, p. 37, 43, ADLA, B 2, f° 72-73 v°, auxquelles s’ajoutent des « baules » acquises de Jean Eder, ADM, E 52, p. 86 ; rentes : ibid., p. 66, 84-85, 88, 91, 93, 97-99, 101, 110 ; prêt : ibid., E 52, p. 65, 97, 107-108, pour plus de 457 L, autres prêts à B. Le Jancour, ADLA, 47 J 2 ; chapitre de Nantes, ADM, E 52, p. 89-90 ; créance : dans l’état des dettes de François II réclamées à Anne, il est demandé pour M. Le Pennec, 3 000 L et les aréages de 130 L, pour de l’argent employé au temps des guerres, ADLA, E 209/24, et E 209/23, f° 13 v° ; montre, ibid., 1 Mi 63, sur les obligations militaires à satisfaire en fonction des revenus, ibid., E127/7 ; service à la cour : Morice Dom H., Preuves…, op. cit., t. III, col. 387, ADM, E 52, p. 153 ; compte : ADLA, E 1229/1, cens à verser par an, 7 L 17 s sur la maison de Lauvergnac et sur le bois de Coespéan, 10 s au prieur de Montonac (f° 38), 11 L au sr de Beaubois (f° 31 v°), frosts estimés à 40 L (f° 31), des arrérages sont mentionnés concernant le sr de Pontbriand pour le reste de l’assiette de Marie de Pontbriand, alors que 12 L, 8 L sont dus par le sr de La Haye, et 15 L par le sr de Carné, ibid., f° 30 ; alliances : ibid., E 1229/1, 9 J 19, B 1442. Gallicé A., « Une trajectoire sociale : Michel Le Pennec (1452-1495) », Bulletin de la Société archéologique et historique de Nantes et de la Loire-Atlantique, 138, 2003, p. 95-118.
92 Le page D., Finances et politique en Bretagne au début des Temps modernes, 1491-1517. Étude d’un processus d’intégration au royaume de France, Paris, 1997, p. 594-595.
93 Caillo, Notes sur Le Croisic, Nantes, n. éd., 1869, p. 150-151, pour 1515-1516 ; ADLA, B22, f° 46 v°; ibid., B 28, f° 83 v°, 211 v°, B 29, f° 166, B 30, f° 54 v°, 143, 176 ; ibid., B 27, f° 38, 6 mars 1522 ; AM Nantes, CC 384/7, 10 décembre 1526 ; ADLA, E 1228/1, f° 27, 27 mai 1517 ; ibid., E 1230/1, 28 janvier, 13 et 25 février, 11 mars 1525 ; ibid., B576, f° 67, 16 avril 1548 ; ibid., B1482, 5 mai 1535 ; ibid., B1465, 15 mai 1539 ; ibid., B 32, ibid., B 33, f° 51 v° ; ibid., 198 J 139, après le 13 mars 1535.
94 Ibid., 2 E 1349 ; Kerhervé J., « L’impôt direct dans l’évêché de Nantes au milieu du XVe siècle d’après un compte inédit », Bretagnes. Art, négoce et société de l’Antiquité à nos jours. Mélanges offerts au professeur Jean Tanguy, Brest, 1996, p. 193, 203, 204-205.
95 ADLA, B 2, f° 44 v° ; ADM, E 52, p. 43, 46, pour 1462-1463.
96 ADLA, B11, f° 242 v°, 30 juillet 1488 ; ibid., B1469, 8 octobre 1540 ; Saulnier F., Le parlement de Bretagne, Rennes, 1909, p. 190-191, n° 233.
97 ADIV, C 3266 ; les déclarations du pays guérandais, ADLA, B 3022, f° 5 v°-6, 24-27 v°, 39 v°-45 v°.
98 Ibid., B 3022, f° 45-45 v°.
99 Arch. presbytère Guérande, confrérie, vol. I, f° 40 v°.
100 Toutes les sommes sont exprimées en monnaie bretonne : G. Briend, 583 L 6 s 2 d ; O. Juignet, veuve J. Jollan l’aîné, 333 L 6 s 4 d ; G. Groy, 250 L ; Jacques Le Gruyer, 250 L ; A. Le Roy, 125 L ; P. Guillart et Ysabeau Le Talruz, 116 L 13 s 2 d ; Jacques Rogon, 108 L 6 s 6 d ; J. Gaultier, 104 L 3 s 3 d ; B. Rocaz, 100 L, la somme est modérée parce qu’il s’est présenté « franchement » ; P. Labbé, 91 L 13 s 3 d ; J. Cramezel, 83 L 6 s 7 d ; J. Le Serff, 83 L 6 s 8 d, « eu esgard au grant nombre d’enfants » ; J. Madec, 83 L 6 s 8 d ; M. Rival, 83 L 6 s 8 d ; Jeanne Le Talruz, 83 L 6 s 8 d ; J. Trimau, 80 L ; J. Quello, 75 L ; G. Tilly, 75 L ; G. Guilloré, 70 L 16 s 7 d ; Y. Morio, 50 L ; Guillemette Rivaud, 35 L 6 s 7 d ; Marie Le Gliff, 29 L 3 s 3 d ; O. Le Gruyer et Guillemette Le Rouxeau, 19 L 3 s 3 d ; J. Olivier et Agaisse Le Douille, 14 L 16 s 8 d ; P. Cramezel, 13 L 6 s 3 d ; J. Le Flo, 2 L 1 s 8 d, ADLA, B 3022, f° 5 v°-6, 24-26, 27-27 v°, 39 v°-40 v°, 41-44, 45-45 v°.
101 Sur l’importance de cet édit, Le page D., Finances et…, op. cit., p. 133-137.
102 ADLA, B 1446, ibid., B 1465 ; ibid., B 1476 ; ibid., B 1484.
103 Leguay J. -P., Un réseau urbain au Moyen Âge : les villes de Bretagne aux XVe-XVIe siècles, Paris, 1981, p. 320-321, 328-331 ; ID., « Le paysage péri urbain au XVe siècle : l’aspect et le rôle de la campagne voisine dans la vie des cités bretonnes au Moyen Âge », MHSAB, 57, 1980, p. 99-100 ; Kerhervé J., L’État…, op. cit., p. 882-885 ; Sarrazin J. -L., « Nantes et son espace économique à la fin du Moyen Âge », Alain Croix (coord.), Nantes dans l’histoire, Nantes, 1991, p. 41-53, p. 43 ; Chevalier B., Les bonnes villes du XIVe au XVIe siècle, Paris, 1982, p. 141-142.
104 ADLA, B 1442 (Kerdour, Kerdréan), B 1443 (Keralain, La Haye), B 1445 (Kerroul, La Noé), B 1450 (Escoublac, Lesnérac, Trévecar), B1452 (Trévecar), B1453 (Keralain), B1454 (Béac, Crémeur), B1455 (Bissin, Bogat, Brantonnet, Bréhet, Coëdic), B 1456 (Cardinal), B 1457 (Coëtsal, Colveuc, Cosquer, Crémeur), B 1458 (Dreseuc, Kerhué, Kerroland, Jéleusie, Texon), B 1459 (Haut-Lessac, Léverac), B 1460 (La Touche, Mallaguet, Mérionnec, Portemarzen, Trémelu, Trévaly, Trévenegat), B 1461 (Du Verger, Kervarec, Rénélouas, Trévenegat, Trévenez, Troffiguet), B 1462 (Kaireven, Larloc-Deno, Saint-Denac), B 1463 (Kerfus, Lesnérac), B 1464 (Trélan, Trévenez) ; ibid., B 1465 (du Sable, Henleix-Pommeraie, Kerméance, Kerpoisson, Kersalio, Kervarec, La Lande et du Blanc, Plessis, Pradonnais), B 1469 (Porte-Calon), B 1472 (Campsillon, Tréambert, Trévaly), B 1475 (Tréambert, Villeneuve), B 1477 (Brélevenez), B 1478 (Châteaulou, Kerpoisson, La Ville-au-Gal, Monhonnac, Ust), B 1479 (Brénoguen, Châteaulou, Ranlieuc), B 1480 (Assérac pour ce qui est tenu en pays guérandais, Boisnozay, Kercabus, Kersalio), B 1481 (Mohonnac, Quilfistre), B 1482 (Cleuz, Henleix-Rohan, Kerpoisson, Kervenel, Marsaint, Mothe-Alman, Saint-Nazaire), B1484 (Bois-Jollan, Brantonnet, Cleuz, Kerdour, Kerméance, Kerroul, Kerpondarm, La Lande et du Blanc, La Pasquelaye, Larloc-Deno, Lessac-Bouteiller, Mothe-Alman, Porte-Calon-Le Croisic, Ranzegat, Rieux, Tréveday, Tréven), E 536 (Lessac-Frenay), E 557 (Coëcas, Kersalio, La Ville-au-Fevre, Lessac-Le Bouteiller, Marlan, Marsen), E572 (Bois-Jollan), E1227/6 (Heinlex), 1E123 (Kerroul); ibid., 1E684, f° 1-5 v°, f° 53 v°-56 v° (La Mothe-Alman), f° 6-12 (La Ville-au-Febvre), f° 12 v°-18 v°, 60-65 v° (Henleix-Rochefort-Rohan), f° 19 (Marsen), f° 19 (Kercabus), f° 20 (Kerven), f° 21-21 v° (Lessac-Le Bouteiller), f° 21 v°-23, f° 82-83 v° (Trévecar), f° 23-24 (Lesnérac), f° 24-25, f° 129 v°-130 (La Lande-Thorel), f° 28 v°, 97 v° (Bois-Jollan), f° 29-29 v°, 89-89 v° (Du Sable), f° 40-43 v°, 48-53 v°, f° 74-76 (Marsaint), f° 44-44 v° (Kercredin), f° 77-78 v°, f° 102 v°-105 v° (Ranlieuc), f° 78 v°-79 v° (Bouffurant), f° 91 (La Noé), f° 92-93 (Bissin), f° 93 v°-95 (Henleix-Pommeraye), f° 96-97 (Len), f° 98 v°-99 v° (Avallix), f° 100-101 (Larloc), f° 106 v°, f° 123-123 v° (Rénéguy), f° 107-107 v° (Branguen), f° 112 (Kerpoisson), f° 120 v° (Mérionnec), f° 133 (Tréveday), f° 135-137 (La Lande), f° 141 v°-142 v° (Kercabuz), f° 143 v° (Lessac-Chevalier) ; ibid., 2E1250, f° 1-7 v°, 87 v°-89 v°, f° 138-146 v° (Dreseuc), f° 83 v°-84 (Coëtsal), f° 90 (La Touche), f° 131 v° - 132 (Villejames), f° 123 (Bogat) ; ibid., 2 E 1349 (1448, Kerpoisson), G 38, f° 5 v°-8 (Lesnérac), f° 8 v° - 9 v° (La Gaudinaie), G 762 (Crémeur) ; ibid. 47 J 2 (Lauvergnac), 87 (Kercreden), 96 (Kersalio) ; ibid., 198J32 (Heinleix), 33 (Coëtcas, Léverac, Marsaint, Savary, Troffiguet); 45 (Lesnérac); 87 (Lesnérac, pièce manquante); 96 (Ust); 98 (Blancfossé); 103 (Ranlieuc, Réneguy), 109 (Ville-au-Gal, Ville-Josse), 120 (Reneguy), 138 (Trévecar), 155 (Henleix) ; ibid., 59 J 2 (Tréambert) ; ADIV, 2 Ec, de Carné, 5 (Soursac), 23 (Marsaint).
105 La date mentionnée renvoie à l’aveu ou « minu » utilisé, les noms aux familles en possession de cette seigneurie. Baye : ibid., H 603, f° 18 v°, B 1465, B 1460 (4 juin 1540), B 1465, B 1484 (14 juin 1540). Calon : ibid., E 1228/4, E 1227/4, f° 2, ADM, E 5111, ADLA, E 1227/4, f° 2, B 34, f° 118, B 2413, f° 182 v° ; Cleuz, ibid., B 1482, B 125, n° 35, B 1482, 47 J 87, B 1482, ROSMORDUC de, La noblesse…, op. cit., t. I, p. 108, ADLA, B 1484 (20 janvier 1512), B 2413, f° 110 v°, B 1482, B 125, n° 35, B 1482. Deno : ibid., B 1462, B 1458, Rosmoduc de, t. III, p. 239. Du Chastel : ADLA, B 1462, E 1227/1, H 603, f° 14 v°, 2 E 1350, B 14, f° 103, H 603, f° 14 v° ; Du Darun, ibid., 198 J 132 ; Du Dreseuc, ibid., E 1228/1, B 1450, G 38, f° 28, B 1463, E 1228/1, G 301, B 1484, B 1482 (8 mai 1535) ; Du Verger, B 1461, B 17, f° 165, 198 J 7 (27 septembre 1540), B 1458 ; Giffard, ibid., B 24, f° 191, B 1465 ; Hillari, ibid., 2 E 1250, f° 90-90 v°, B 1492, f° 2, H603, f° 14 v°; Jego : ibid., B1492, f° 5, B1443, B17, f° 138, B1443, B1446 ; Jouan, ibid., B1484, FAGES P. - H., Le procès de la canonisation de saint Vincent Ferrier, Paris, 1904, p. 255-256, ADLA, B 1465 ; Kercabus, ibid., B1484, B1480 ; Kerpoisson, ibid., 2E1349, B19, f° 117, B1465, 2E1350, B28, f° 150 v°; B 1478 ; Kerveno, ibid., E 977, B 1462, 47 J 2 ; La Haye, ibid., B 21, f° 265 v° ; La Pommeraie, ADM, E 55, p. 80 ; Larloc, ADLA, 2 E 1350 ; Le Bouteiller, B 1461, E 977 ; Le Gentil, ibid., B 1450 ; Le Guennec, ibid., E 977 ; Lesnérac, ibid., B 1478, E 55, p. 82 ; Léverac, ibid., B 35, f° 188 v° ; Madic, ibid., Sécillon, ibid., B 1450.
106 Ibid., 2 E 1250, f° 123, Laigue R. de, La noblesse…, op. cit., p. 4 ; ADLA, B 1454, Laigue R. de, p. 580, ADLA, B 1454 ; ibid., 198J97 ; ibid., 1484, E 643 ; ibid., B 1482, E 557, LAIGUE R. de, p. 383 ; ADLA, 1453 ; ADM, 3 H 8, p. 15, ADLA, H 603, f° 10 v°-12 v°, B 33, f° 141 v° ; ibid., B 1475 ; ibid., 2 E 1250 f° 125 v°, B 6, f° 45, E 1228/1, f° 24 v°, B 1482, B 2413, f° 240 v° ; ADM, E 52, p. 102 ; ADLA, 2 E 1350, B 1484 ; ibid., 2 E 1350 ; ibid., 1 E 280 ; ibid., E 977 ; ibid., E 1277/1 ; ibid., B 1450 ; ibid., B 895, f° 5, Laigue R. de, p. 818 ; ADLA, B 25, f° 93 v°. Voir supra, note 84.
107 ADLA, B 3022, f° 6, 24-27 v°, 39 v°-45 v°.
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