Les relations dans le monde des musées entre la France et le Canada français
p. 239-254
Texte intégral
RETOUR SUR UNE ENTENTE DE COOPÉRATION HISTORIQUE
1Le 26 novembre 1990, le ministre des Communications du Canada, Marcel Masse, signait une entente historique de coopération avec le ministère de la Culture de la République française. L’accord Canada-France pour la coopération et les échanges dans le domaine des musées vise alors « à établir et à maintenir des liens privilégiés et durables entre les institutions muséales du Canada et de la France et entre les professionnels du milieu. Cet accord aide aussi les établissements canadiens à bâtir de nouveaux partenariats internationaux et à faire connaître le patrimoine et les collections du Canada à de nouveaux publics1 ».
2Près de vingt-cinq ans plus tard, on constate que cet accord historique s’est révélé fructueux dans la mesure où se sont concrétisés de nombreux partenariats entre les musées français et québécois.
3Depuis la signature de cet accord de coopération, nous avons exploré l’histoire des musées au Canada en tenant compte des liens avec la France. À la lumière des travaux menés au cours de la dernière décennie sur le développement du réseau muséal, il semble bien que les échanges entre la France et le Canada se sont véritablement mis en place au XIXe siècle et qu’ils se sont considérablement développés au XXe siècle par le biais de certains chercheurs et conservateurs. On doit par ailleurs reconnaître que ces échanges entre la France et le Québec plus particulièrement ont des racines profondes qui nous ramènent aux premières heures de la Nouvelle-France.
NOUVEAU MONDE : NOUVEAUX OBJETS
4Dès le XVIe siècle, les premiers explorateurs français ramènent en France des collections d’objets curieux et exotiques venus du Nouveau Monde2. Il s’agit pour la plupart d’objets amérindiens qui témoignent de la découverte de nouveaux territoires et qui enrichissent bientôt les collections du Cabinet du roi3. Pour l’exposition intitulée Rencontre de deux mondes, le musée de la Civilisation présente dans le catalogue une paire de mocassins iroquoiens4. La tradition veut qu’ils aient été rapportés par Jacques Cartier5 à l’attention de François Ier qui lui avait confié la mission d’explorer le Nouveau Monde. Plusieurs de ces objets sont conservés dans les collections du musée du Quai Branly6.
5Les Français qui séjournent en Nouvelle-France s’intéressent bien sûr au mode de vie des Amérindiens. Cartier, Champlain et tous les explorateurs témoignent dans leurs récits de la vie des autochtones en Amérique du Nord. Ils rapportent de leurs expéditions des objets exotiques qui se retrouvent souvent dans les cabinets de curiosités. Cependant les explorateurs ne s’intéressent pas uniquement aux objets amérindiens. Dès l’établissement de la Nouvelle-France, on prend soin de ramener en Europe des spécimens de la faune et de la flore nord-américaine. Le plus bel exemple est sans aucun doute l’arbre de vie ramené par Jacques Cartier. Cet arbre, l’anneda des Hurons sauva la vie de l’équipage de Cartier qui se mourrait du scorbut7.
6Dans son ouvrage intitulé Le premier livre de plantes du Canada. Les enfants des bois du Canada au jardin du roi à Paris en 1665, l’historien Jacques Mathieu retrace le parcours du catalogue de plantes canadiennes publié à Paris en 1635 par Jacques Cornut. Nous savons avec certitude qu’au tournant du XVIIe et du XVIIIe siècle, les médecins du roi, Michel Sarrazin (1659-1734) et Jean-François Gaultier (1708-1756) récoltent à Québec des spécimens de la faune et de la flore qu’ils expédient au Jardin royal des plantes de même qu’à l’Académie royale des sciences à Paris8.
7Les spécimens botaniques qui entrent dans la collection du Jardin royal des plantes médicinales proviennent des quatre coins du monde au moment où les grandes puissances européennes explorent et établissent des colonies à l’Ouest comme à l’Est. Le Jardin s’inscrit dans une démarche qui se veut scientifique de sorte qu’il devient un lieu de conservation, de recherche et d’enseignement. À Québec, des hommes cultivés comme l’intendant Bégon (1667-1747) s’inscrivent dans ce mouvement d’intérêt pour les sciences naturelles et collectionnent des spécimens de la flore et de la faune nord-américaine. Il semble par ailleurs que certains objets conservés dans la collection de la bibliothèque Sainte-Geneviève proviendraient de la collection de Bégon9.
8Cet intérêt pour les ressources naturelles de la Nouvelle-France se poursuit tout au long du régime français. En 1731, Gilles Hocquart expédie en France « des échantillons de produits des mines, de la forêt, des eaux et de l’agriculture afin qu’ils soient exposés au public10 ».
9Nous savons par ailleurs que l’ordonnance de Louis XV prescrivant à tous les capitaines de vaisseaux de rapporter des pays étrangers et des colonies françaises les graines et les plantes nécessaires au jardin des plantes médicinales établi à Nantes et aux apothicaires de cette ville d’en approvisionner constamment le Jardin royal de Paris. Le botaniste suédois Pehr Kalm note également avec plaisir que le marquis de La Galissonnière, gouverneur de la Nouvelle-France au moment de sa visite, a fait parvenir à chacun de ses commandants militaires un mémoire enjoignant aux troupes de participer à la collecte des plantes et indiquant la manière de préparer celles-ci pour les botanistes de France11.
10Cet intérêt scientifique pour les sciences naturelles en Europe trouve donc écho en Nouvelle-France de sorte que le Jardin royal des plantes et le Muséum d’histoire naturelle de Paris conservent encore aujourd’hui des traces éloquentes de cette période historique.
11Si le traité de Paris met provisoirement en veilleuse les échanges de collections entre la France et le Québec, ce n’est qu’avec l’apparition des premiers musées québécois au début du XIXe siècle que des liens se tissent à nouveau de part et d’autre de l’Atlantique.
XIXe SIÈCLE : LE SIÈCLE DES MUSÉES
12Comme l’écrit Dominique Poulot : « Le musée classique du XIXe siècle est le symbole d’une nation ou d’une collectivité12. » Si les musées publics apparaissent au XVIIIe siècle, c’est au XIXe siècle qu’ils se développent véritablement en Europe et que naît ce que Poulot désigne comme une véritable « culture des musées ».
13Au Canada comme dans l’ensemble des pays en Amérique, les musées se développent au début du XIXe siècle. Le premier musée canadien apparaît officiellement à Québec en 1806. Il s’agit du musée du Séminaire de Québec qui rassemble des collections scientifiques qui servent à l’enseignement. C’est aux abbés Félix Gatien et Jérôme Demers que l’on doit la création de ce premier musée scientifique dans lequel on retrouve un cabinet de physique, une collection de sciences naturelles et une collection de minéralogie constituée par le célèbre abbé René Just Haüy (1743-1822) qui enseigna la minéralogie au Muséum d’histoire naturelle de Paris au début du XIXe siècle13.
14Dans la première moitié du XIXe siècle, Jérôme Demers14 (1774-1853) reste probablement le professeur le plus marquant du Séminaire de Québec. Ordonné prêtre en 1789, il se consacre alors à sa double vocation de prêtre et de professeur de lettres, de philosophie et de sciences. Demers applique aux sciences la méthode philosophique enseignée dans les collèges de France avant la Révolution et qui consiste à exposer les théories et à les discuter, les accepter ou les réfuter. Suivant la pratique pédagogique adoptée à la Renaissance et poursuivie par les Jésuites en Nouvelle-France, Demers consigne son cours par écrit et le dicte aux étudiants qui le copient dans leurs cahiers.
15La collection du cabinet de Physique du Séminaire de Québec se compose alors d’instruments scientifiques et d’échantillons acquis principalement en Europe et plus particulièrement en France. Ces instruments permettent d’illustrer les principes de physique énoncés dans les ouvrages savants de l’époque. Grâce à l’initiative de Demers, le Séminaire peut se comparer aux meilleurs établissements européens ou américains.
16Le successeur de Demers, l’abbé Jean Holmes rapporte de son voyage en Europe en 1836-1837 du matériel didactique qui s’ajoute à la centaine d’instruments que comprend déjà le cabinet de Physique du Séminaire de Québec. Dans une lettre adressée à Jérôme Demers en 1836, Holmes exprime son point de vue sur le développement de l’enseignement des sciences au Séminaire et lui fait part des conseils qu’il reçoit lors de ce séjour en Europe :
« Mon Dieu que c’est pénible de voir tant de choses dont nous avons besoin pour que nos études soient au niveau des bons établissements d’Europe et d’Amérique ; et j’avais si peu de moyens d’y pourvoir… Il faudrait à notre cabinet de physique, de chimie et d’histoire naturelles [sic], autant à notre bibliothèque. Le père Bouvard, astronome, me conseille de commencer par la lunette méridienne, le cercle méridien, l’équatorial et l’horloge astronomique. Son avis ne contredit point celui de M. Ainy, astronome royal à Greenwich… on construit à Paris une foule d’appareils superbes d’optique, d’acoustique, d’électromagnétisme qui nous seraient nécessaires… l’enseignement universitaire par toute la France est basé sur cet axiome que l’étude des langues anciennes forme essentiellement le principal et que les sciences naturelles ne sont que des accessoires pour les collèges. Par une progression irréversible, les Petits Séminaires se rapprochent lentement des études collégiales pour servir une partie de la jeunesse… Avec plus de zèle à s’élancer vers les sciences nouvelles, ils rendraient selon moi de grands services à l’Église15. »
17Deux ans plus tard, le journal Le Canadien témoigne de la valeur acquise par le cabinet de Physique du Séminaire de Québec. On souligne la qualité des objets acquis par Holmes des meilleures fabriques d’Europe
« pendant son voyage récent dans l’ancien monde et après que ce monsieur eut visité les principales institutions scientifiques d’Amérique, et plusieurs institutions semblables en Europe16 ».
18Le musée du Séminaire de Québec achète des objets scientifiques en France et alimente du même coup la bibliothèque du Séminaire qui sera transférée en 1852 à l’université Laval par des achats constants et nombreux en France. Ce fonds de livres rares et anciens est le plus important à témoigner des relations entre la France et le Canada au XIXe siècle.
19Ce premier musée du Séminaire s’inspire du modèle des cabinets de curiosités. Ce cabinet aménagé à côté de la classe de physique renferme des pièces de monnaies et des objets divers17. Il traduit l’esprit du XVIIIe siècle avant la Révolution française qui a conduit à une réorganisation profonde des musées18.
20Outre le musée du Séminaire de Québec qui est avant tout destiné à l’enseignement et qui semble réservé aux élèves, les deux premiers musées publics ouvrent leurs portes en 1824 à Québec et Montréal. Le cabinet de curiosité de Tomas Del Vechio ouvre officiellement ses portes à Montréal en 1824. Del Vechio s’inspire du modèle du musée de Cire popularisé par la strasbourgeoise Marie Grosholtz, mieux connue sous le nom de Marie Tussaud dans la seconde moitié du XVIIIe siècle19. Le journal montréalais La Minerve signale en 1830 que la collection Del Vechio, reprise par le capitaine Leblanc comporte
« une grande quantité de Quadrupèdes, Reptiles, oiseaux, Poissons, entre autre le Crocodile d’une île. On y verra aussi une variété de personnage de Cire. Il n’y aura rien dans le Muséum qui soit contraire à la décence, de sorte que les personnes les plus religieuses le pourront visiter sans aucun scrupule20 ».
21En 1824, Pierre Chasseur invite le public de Québec dans sa maison de la rue Sainte-Geneviève pour y contempler « les beautés de la nature qu’il a réunies pour son instruction21 ». Son musée sera officiellement inauguré en 1826. Contrairement à Del Vechio qui s’inspire de la tradition européenne de la curiosité, Chasseur puise son inspiration dans le modèle du premier musée américain de Charles Willson Peale (1741-1827). Celui qui se définit comme soldat, taxidermiste et peintre américain inaugure dès 1786 à Philadelphie le premier musée américain. Le Peale Museum offre à ses visiteurs différentes sections consacrées aux sciences naturelles, à la peinture et à des objets ethnographiques amérindiens. Le musée de Peale serait l’un des premiers musées à présenter ses spécimens selon la classification scientifique de Linné qui a révolutionné les sciences naturelles22. Après la mort de Peale, le musée fut vendu en partie à Phinéas Taylor Barnum (1810-1891), fondateur du célèbre cirque américain.
22Tout comme le musée montréalais de Del Vechio, le musée Chasseur éprouve rapidement des difficultés financières de sorte que le musée est finalement sauvé par le gouvernement qui s’en porte acquéreur en 1836 et aménage la collection dans l’édifice du Parlement situé au sommet de la côte de la Montagne à Québec23.
LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ET LES EXPOSITIONS INTERNATIONALES
23Contrairement à ce qu’on observe en Europe, le développement des musées en Amérique se structure au milieu du XIXe siècle autour des musées de sciences. La révolution industrielle conduit les pays et les colonies américaines à explorer les ressources naturelles du continent. C’est pourquoi les premiers grands musées nationaux sont des musées de géologie, de sciences naturelles et d’ethnographie. Ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe siècle que les musées nationaux d’art apparaissent alors que de nombreux pays obtiennent leur indépendance et affirment à travers la production artistique de leurs artistes leurs identités nationales.
24La révolution industrielle ne conduit pas qu’à des progrès scientifiques et techniques favorisant l’industrialisation, elle marque une rupture dans l’histoire de l’humanité en raison des transformations profondes qu’elle suscite dans l’économie et la vie sociale. Les innovations et les transformations issues de la révolution industrielle se répercutent également dans le secteur culturel. Les grandes expositions universelles favorisent l’émergence des musées scientifiques et techniques. La première Exposition universelle qui se tient à Londres en 1851 permet au Canada d’exposer ses collections scientifiques et ethnographiques. Quatre ans plus tard, le Canada est présent à Paris pour l’Exposition universelle de 1855.
25Si le Canada peut être présent aux grandes expositions universelles, c’est en raison de la création en 1842 de la Commission géologique du Canada24. Le gouvernement du Canada Uni regroupe au sein de la commission quelques géologues qui s’engagent rapidement dans l’exploration du territoire canadien. Dirigée de main de maître par William Edmond Logan, la commission entreprend un inventaire détaillé des ressources naturelles du territoire canadien. Cet inventaire scientifique du Canada permet aux géologues de découvrir la vie des communautés amérindiennes et inuits. Outre les collections de minéraux qu’ils rapportent de leurs expéditions, les géologues constituent le noyau de la collection ethnographique des communautés autochtones canadiennes. C’est dans ce contexte que la Commission géologique du Canada donne naissance, dès 1856, à un musée géologique à Montréal25.
26Les géologues de la commission développent les collections de leur musée qui deviendra le Musée national de l’Homme et qui prendra finalement en 1986 le nom de Musée canadien des civilisations. La contribution de la commission se révèle fondamentale dans l’histoire des musées au Canada car elle participe également au développement des collections scientifiques dans les universités et les collèges canadiens. Quand on consulte les archives de ces collections universitaires, on constate la contribution majeure de la commission au développement des premiers musées nationaux et à l’ensemble des musées universitaires au Canada. La valeur scientifique de ces collections permet aux universités et aux collèges d’entretenir une correspondance avec les grands musées européens et français. Les professeurs de l’université Laval par exemple entretiennent des liens soutenus avec le Muséum d’histoire naturelle de Paris avec qui ils échangent des spécimens et de la documentation.
LES COLLECTIONS D’ŒUVRES D’ART
27La Révolution française a joué un rôle majeur dans l’histoire des collections d’œuvres d’art au Canada. Ayant aboli les ordres religieux l’État français confisque entre 1793 et 1795 les biens des communautés religieuses. De nombreux tableaux passent ainsi aux mains de collectionneurs et de spéculateurs.
28Un de ces collectionneurs, acculé à la faillite, se voit dans l’obligation de vendre ses tableaux aux enchères. C’est ainsi que l’abbé Louis-Joseph Desjardins, amateur d’art éclairé, acquiert une collection importante de tableaux. L’abbé Desjardins, écrivant à ce propos :
« Les tableaux étaient en pile dans une cour à Paris ; c’était une montagne de tableaux. Cette montagne me fut adjugée en bloc pour presque rien, comparativement à sa valeur réelle26. »
29À l’exception de certaines œuvres retenues par l’évêque de Lyon, cet ensemble de tableaux européens, mieux connu sous le nom de « collection Desjardins27 », est expédié au Canada entre 1817 et 1820. Aussitôt arrivés à Québec, les tableaux sont exposés à l’hôtel-dieu par le frère de l’abbé Desjardins, Louis-Joseph28. Le Séminaire acquiert alors une dizaine d’œuvres qui s’ajoutent à la collection déjà existante et constituent dès lors le noyau de la collection européenne du Séminaire de Québec.
30L’abbé Louis-Joseph Desjardins est, pendant des années, l’ami indéfectible des artistes et sa chambre, le rendez-vous de tous les amateurs de peinture. Il ne quittera jamais Québec, où il meurt en 1848, à l’âge de 83 ans.
31Au XIXe siècle, plusieurs peintres canadiens séjournent en France pour parfaire leur formation. Mentionnons simplement Antoine Plamondon29 (1804-1894), Théophile Hamel30 (1817-1870) et Napoléon Bourassa31 (1827-1916) qui, au contact de maîtres français, réaliseront de nombreuses copies d’œuvres européennes avant de produire des œuvres originales qui sont aujourd’hui conservées dans les grands musées canadiens. Le Musée national des beaux-arts du Québec a constitué la collection la plus riche de ces premiers artistes canadiens français32. On en retrouve également au musée des Beaux-Arts de Montréal, au musée des Beaux-Arts du Canada et au Royal Ontario Museum.
32L’historien de l’art John R. Porter laisse entendre que peintre Joseph Légaré33 (1795-1855) participa à la restauration de certaines œuvres de la collection Desjardins. Autodidacte, Légaré sera marqué par cette collection constituée de maîtres européens. Il réalise de nombreuses copies de toiles et de gravures européennes. Légaré acquiert d’ailleurs une trentaine d’œuvres de la collection Desjardins. À partir de cette collection initiale il constitue au fil de sa carrière une importante collection personnelle qu’il expose à différentes occasions. En 1933, Joseph Légaré ouvre sa galerie au grand public qui peut y découvrir sur trois étages l’ensemble de sa collection.
33Après sa mort, la collection fut acquise en 1874 par l’université Laval qui inaugure un an plus tard une galerie de peintures dans le pavillon central de l’université :
« Le 28 janvier 1875, le journal L’Opinion publique de Montréal écrivait que l’université Laval “possède actuellement la première galerie de peintures et le plus beau musée dans le continent”. Ces propos étaient certes quelque peu exagérés mais, ils traduisent bien le prestige dont jouissait le nouveau musée tant à l’échelle de la ville de Québec qu’à l’échelle du pays. Faut-il rappeler qu’à l’époque la Galerie nationale du Canada et le musée du Québec n’avaient pas encore été créés et que l’université Laval, par une initiative privée, venait en quelque sorte jouer au plan culturel, le rôle de suppléance par rapport à l’État34. »
34Cette collection est d’autant plus importante qu’elle est longtemps restée une collection de référence pour de nombreux artistes qui ne pouvaient pas séjourner en Europe et qui réalisèrent de nombreuses copies des tableaux religieux que l’on retrouve aujourd’hui dans plusieurs églises au Canada35.
35Le musée des Beaux-Arts de Montréal a rassemblé au fil de son histoire plusieurs collections majeures. Les collectionneurs36 montréalais de la communauté anglophone de Montréal furent particulièrement actifs. Ils firent notamment l’acquisition d’œuvres européennes. Le MBAM a d’ailleurs produit une exposition consacrée à ces collectionneurs sous le titre Le goût de l’art. Les collectionneurs montréalais 1880-1920. À la fin du XIX e siècle, on n’ignorait pas en France
« dans les milieux de l’art qu’un certain nombre d’importants tableaux académiques étaient conservés à Montréal ; ainsi Drummond reçut une demande de prêt pour l’Exposition universelle de 1889 de l’une de ses œuvres de Benjamin Constant. À partir des années 1890, il fut d’ailleurs fréquent que des œuvres de collections de Montréal soient prêtées à des expositions américaines. Un Delacroix de la collection Van Horne, notamment, Lion et lionne dans leur antre, figurait à l’exposition présentée à New York en 1889-1890 dans le but de recueillir des fonds pour l’érection d’un monument au sculpteur français Antoine-Louis Barye ; cette exposition avait été organisée autour du chef-d’œuvre de Millet, L’Angélus, que venait d’acquérir à Paris l’American Art Association37 ».
36Les relations entre les artistes français et canadiens français sont riches. L’historien de l’art, David Karel, a d’ailleurs réalisé un dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord qui répertorie tous les artistes francophones dont on retrouve des œuvres au Canada, aux États-Unis et au Mexique. Comme le souligne Karel,
« cette communauté de vues, plusieurs artistes francophones – autant des Nord-Américains que des Européens – la devaient à leur formation européenne. […] Il n’est donc pas étonnant de constater, étant donné le succès de ces artistes, que Paris, dans la seconde moitié du XIXe siècle et les premières années du XXe, attirait des centaines de jeunes Canadiens et Américains en quête de formation38 ».
« MUSÉES-THÉÂTRES » ET MUSÉES DE CIRE
37Alors que les universités et les collèges canadiens mettent en place des collections scientifiques destinées à l’enseignement et à la recherche, on voit apparaître dans les grandes villes comme Montréal des musées de divertissement comme l’Eden Musée and Wonderland (1891) et le Gaity Theatre and Museum (1891). Ces musées s’inspirent à la fois du musée de cire Grévin et du vaudeville américain et offrent des spectacles populaires. Les visiteurs de ces musées-théâtres y découvrent des artistes de variété :
« L’établissement [Eden Musée] propose un “théâtorium” de 200 places, situé au premier étage, où l’on présente “à chaque heure” des pièces, des farces, des concerts et “autres représentations magnifiques et d’une nature chaste”. Dans les “salles de curiosités” sont proposées des expositions itinérantes spectaculaires allant de “merveilles mécaniques électriques et optiques, d’un caractère instructif et amusant” à “Farley, la merveille sans os” en passant par des mangeurs de verre, des hommes forts et divers tour d’adresse39. »
38Inspiré par le musée Grévin à Paris, l’Eden Musée propose seize grands tableaux historiques constitués « de figures de cire représentant des personnages célèbres comme la reine Victoria, le pape Léon XIII, John A. Macdonald [Premier ministre du Canada] et des moines de Saint-Bernard “à la recherche d’un malheureux sous la neige”. On y trouve aussi des trophées de guerre, des armes, des uniformes et armures et des reliquaires40 ».
39À la fin du XIXe siècle, le musée devient un lieu d’innovation technologique. C’est dans les musées de cire et de divertissements que sont projetés les premiers films tournés par les frères Lumière, Thomas Edison et Georges Méliès. D’ailleurs, l’Eden Musée présente en 1897 l’« historiographe » du vicomte H. d’Hauterive, avocat à la cour d’appel de Paris, et directeur-fondateur de l’historiographe. Il propose des tableaux historiques dont douze scènes de l’histoire sainte, « deux de l’histoire d’Angleterre, cinq de la Révolution française et du Premier Empire et trois de la guerre franco-prussienne41 ». Le journal La Minerve précise qu’il s’agit d’une forme perfectionnée du cinématographe. L’arrivée du cinéma permet à l’Eden Musée d’abandonner peu à peu le vaudeville et de se concentrer sur ses collections et les films historiques. Ces collections seront ensuite transférées au Musée historique canadien de Montréal mieux connu des Montréalais sous le nom de musée de Cire. Ce musée qui a connu un succès exceptionnel jusqu’à sa fermeture en 1989 fut fondé en 1935 par le sculpteur Albert Chartier, formé au musée Grévin à Paris, et le peintre Robert Tancrède42. Le musée de Cire de Montréal profite du remplacement de certaines salles du musée Grévin pour acquérir les scènes de catacombes romaines qui connaissent un immense succès au Québec alors que la pratique religieuse reste très élevée jusqu’à la révolution tranquille au milieu des années 1960.
LE RENOUVEAU DES MUSÉES
40Le XXe siècle est marqué par un renouveau des musées français et canadiens43. Dans la première moitié du XXe siècle, trois muséologues canadiens qui entretiennent des liens étroits avec la France auront une influence majeure sur la muséologie.
41En 1911, le Musée national du Canada engage Marius Barbeau44 (1883-1969), un jeune anthropologue originaire de la Beauce au Québec, qui revient tout juste au pays après trois années d’études en anthropologie à Oxford et à l’École des hautes études auprès de Marcel Mauss qui exerça une influence majeure sur sa vision de l’anthropologie. Après avoir étudié les Amérindiens de la côte ouest du Pacifique, il réalise des enquêtes sur les traditions des Huron-Wendat et les traditions orales des Canadiens français. Barbeau est alors le deuxième anthropologue professionnel au Canada après Edward Sapir. Il réalise grâce aux conseils de l’anthropologue américain Frank Boas des recherches sur le conte populaire et les traditions françaises en Amérique du Nord. Curieux, Barbeau s’intéresse à la culture matérielle et aux arts (artistes, artisans, art populaire). Ses enquêtes de terrain lui permettent de réaliser une exposition et de publier en 1937 un catalogue qui reste une référence incontournable dans l’histoire de la muséologie, Québec où survit l’ancienne France45. Barbeau peut être considéré comme le premier conservateur francophone au Canada. Chercheur et communicateur, Barbeau produit plus de 1 700 publications qui permettent de diffuser ses enquêtes de terrain réalisées au Musée national du Canada. À la fin de sa carrière, il devient professeur à l’université Laval où il forme de jeunes ethnologues qui poursuivront ses recherches sur la culture matérielle et immatérielle des francophones en Amérique du Nord.
42Le premier véritable historien de l’art et muséologue québécois, Gérard Morisset, commence sa carrière en 1937 avec le vaste projet de réaliser l’inventaire des œuvres d’art du Québec. Morisset séjourne en France de 1929 à 1937. En 1930, il entre à l’École du Louvre où il étudie l’histoire de l’art et prépare sa thèse sur la peinture au Canada français. La contribution de Morisset sera importante à plusieurs égards. Sa formation à l’École du Louvre le conduit à réaliser l’inventaire des œuvres d’art du Québec qui alimentera notamment le cadre de recherche du musée de la Province jusqu’au milieu des années 1970. En 1953, Morisset est nommé directeur du musée de la Province. Il occupe ce poste jusqu’en 1970 et s’inspire du modèle français qu’il connaît bien, le Louvre :
« Il organise des expositions permanentes et temporaires, rédige des catalogues, gère les documents. Il participe à la préparation de quelques grandes expositions sur l’art du Québec : en 1957-1958, aux Grands magasins du Louvre, en 1959, à Vancouver, en 1962, à Bordeaux46. »
43Au cours de cette période où le Musée national du Québec se définit en fonction du modèle français du Louvre, Georges Henri Rivière participe à la création du Conseil international des musées (ICOM) dont il devient le premier directeur. Au cours de la décennie 1950, Rivière développe le concept d’écomusée qui se veut à la fois un musée de l’homme et un musée de la nature. Rivière définit l’écomusée comme « une chose qu’un pouvoir et une population conçoivent, fabriquent et exploitent ensemble47 ». Cette conception qui connaîtra un certain succès en Europe contribue à remettre en question le rôle social du musée à compter des années 1960. Son influence se fera d’abord sentir au sein du congrès international des musées, mais ne sera reconnue qu’au milieu des années 1980 alors qu’apparaît le concept de « nouvelle muséologie » pour qualifier ces expériences novatrices qui tentent de redéfinir le rôle des musées au sein de la communauté48. En Amérique du Nord, le concept d’écomusée ne connaîtra pas le même succès car les principes mêmes de l’écomuséologie existent depuis un bon moment sous une autre forme. Contrairement à ce qu’on observe en Europe, les gouvernements ne contrôlent pas pleinement le réseau des musées, des citoyens regroupés autour de sociétés historiques créent sur l’ensemble du territoire nord-américain. Aux États-Unis, l’American Association for State and Local History (AASLH), fondée en 1904, a joué un rôle majeur à cet égard. En se donnant pour mission de préserver et d’interpréter l’histoire locale américaine, l’AASLH s’est engagée dans une forme de muséologie où les citoyens et les communautés jouent un rôle actif.
44Alors que le Québec entre dans la modernité avec l’Exposition universelle de Montréal, les échanges avec les musées français se concentrent toujours sur le folklore canadien. En 1958, le musée de la Province, qui deviendra en 1961 le musée du Québec, présente aux Grands Magasins du Louvre une exposition consacrée à l’artisanat québécois. L’ethnohistorien Robert-Lionel Séguin collabora étroitement au cours des années 1960 et 1970 avec le musée de l’Homme du Canada et avec le musée des Arts et Traditions populaires de Paris. Cette collaboration avec Georges Henri Rivière et Jean Cuisenier se traduit par trois expositions en France. En 1976, il inaugure l’exposition consacrée aux Catalognes et courtepointes de l’ancien Québec au musée des Arts et Traditions populaires de Paris et au musée des Beaux-Arts de La Rochelle. En 1979, on l’invite à nouveau à réaliser une exposition intitulée Se vêtir au Québec (costume paysan québécois au XIXe siècle) au musée des Arts et Traditions populaires. Enfin, il présente en 1980 une exposition sur la Couverture de lit du Québec ancien au musée des Beaux-Arts de La Rochelle. Ces échanges avec la France conduisent Séguin à s’inspirer du modèle du musée des Arts et Traditions populaires pour créer un musée de même nature pour le Québec. D’ailleurs, le biographe de Séguin rappelle que :
« Jean Cuisenier n’a pas eu fort à faire pour convaincre Séguin qu’un musée d’ethnographie est aussi un laboratoire destiné à étudier, à prospecter, à recueillir sur le terrain des renseignements vivants, susceptibles de mieux nous faire comprendre les mutations de notre société, celle encore de nos grands-parents, de nos parents et la nôtre. À partir de cette année-là, en 1973, il n’arrêtera pas de revendiquer pour le Québec un musée des arts et traditions populaires49. »
45Séguin ne verra pas son projet se concrétiser quoiqu’il rassemble tout au long de sa carrière une importante collection ethnographique qui témoigne du mode de vie traditionnel des francophones au Canada. L’université du Québec à Trois-Rivières qui hérite de la collection ethnographique de Robert-Lionel Séguin inaugure en 1996 le musée des Arts et Traditions populaires du Québec. Malheureusement, le musée connaît rapidement des difficultés financières de sorte qu’il ferme ses portes en 1999 pour rouvrir au printemps 2003 sous un autre nom et un autre concept : le musée québécois de culture populaire s’inspire cette fois du concept de musée de société développé par le musée de la Civilisation.
46L’influence du concept de musée des Arts et Traditions populaires défini par Georges Henri Rivière a inspiré d’autres musées canadiens. Lorsqu’en 1967, Jean-Claude Dupont50 produit un bilan sur la situation des musées pour le ministre des Affaires culturelles du Québec, il propose de créer un Institut de la civilisation dont le modèle s’inspire largement du musée des Arts et Traditions populaires de Paris. Si le projet de l’institut ne se réalise pas pleinement, il se transforme au cours des années 1970 pour prendre forme dans le projet du musée de la Civilisation qui ouvre ses portes en 1988. Dès son ouverture, le concept original du musée de la Civilisation connaît une large diffusion. Inspirées au départ par le modèle du musée des Arts et Traditions populaires, les collections du musée de la Civilisation s’apparentent étroitement aux collections des ATP. Quant au concept du musée, il tend plutôt vers les valeurs de la nouvelle muséologie nord-américaine telle que définie par Freeman Tilden51 et Duncan Cameron. Roland Arpin a défini avec précision les valeurs et les orientations du musée de la Civilisation dans un ouvrage qui explicite la place prépondérante pour la communication, l’approche multidisciplinaire et le rôle des objets52. Cette approche fondée sur la place centrale du visiteur est également celle que privilégient George F. MacDonald et Stephen Alsford au musée canadien de la Civilisation53 inauguré en 1989. Cependant, le musée de la Civilisation adopte une position singulière dans le monde des musées. Dès son ouverture, le concept muséologique repose essentiellement sur l’aventure humaine et non sur les objets. Il s’agit d’une rupture avec la muséologie traditionnelle centrée sur le culte des chefs-d’œuvre. La priorité est donc accordée à la communication. Roland Arpin précise l’approche du musée à l’égard des objets :
« L’objet n’est pas un en soi ; il est un moyen, un instrument, un témoin éloquent de la vie humaine et des rapports de l’homme avec son histoire quotidienne et avec l’histoire54. »
47C’est pourquoi la programmation repose d’abord et avant tout sur le choix des thématiques et de la recherche que l’on aborde dans une approche multidisciplinaire. Ce sont donc les thèmes qui dictent le choix des objets et non l’inverse. En ce sens, on pourrait même dire que le rapport aux objets est diamétralement opposé à la tradition européenne.
48Lors du congrès international des musées qui se tenait à Québec en 1992, les muséologues européens découvraient les particularités des musées nord-américains, notamment que dans l’ensemble des musées, à l’exception des musées d’art, les expositions sont réalisées par des professionnels de la communication et non par des conservateurs. Ce choix contribue largement à distinguer la muséologie telle qu’elle se pratique en France et au Canada.
49Il convient de souligner également le développement du concept des « économusés » défini par Cyril Simard au milieu des années 1980. Simard a imaginé un concept de musées qui a pour objectif de conserver et de valoriser des savoirs et des savoir-faire traditionnels :
« Le réseau Économusée a pour mission de mettre en valeur et de perpétuer les métiers et savoir-faire inspirés des traditions. En alliant culture par la diffusion de métiers traditionnels, éducation par la transmission des savoir-faire et économie par le soutien d’entreprises artisanales, le réseau Économusée agit au service de la diversité culturelle en région, du patrimoine vivant et du développement durable55. »
50Ce concept qui a donné lieu à un réseau de petits musées s’est étendu du Québec vers l’Atlantique et s’exporte depuis 2009 vers l’Europe56. Il correspond aux valeurs des musées nord-américains qui accordent une place importante au patrimoine culturel immatériel57.
FORTUNE CRITIQUE
51Lorsque nous avons amorcé le chantier de recherche sur l’histoire des musées et des collections québécoises en 1991, nous avions encore une vision parcellaire des liens qui se sont tissés entre la France et le Québec depuis la découverte du territoire nord-américain par les explorateurs français au
52XVIe siècle. Tout au long de l’histoire, des objets ont été sélectionnés et conservés pour témoigner des relations entre l’Ancien et le Nouveau Monde. Ces objets sont toujours conservés dans les musées français58.
53Contrairement à la France, le modèle de développement des musées américains se structure au XIXe siècle autour des musées de sciences de sorte que ce n’est que dans la seconde moitié du XIXe siècle qu’apparaissent les musées d’art alors que se définissent les identités culturelles des états nord-américains. C’est pourquoi les expositions universelles se révèlent aussi importantes dans l’histoire des musées canadiens.
54Au cours du XXe siècle, les musées canadiens s’inspirent des modèles européens et français pour les musées d’art. Les changements surviennent notamment dans les musées dits de sociétés. Inspirés par George Henri Rivière et le musée des Arts et Traditions populaires, les musées de société vont effectuer une synthèse entre le modèle de Rivière et les principes de la nouvelle muséologie nord-américaine qui place le visiteur au cœur du musée. Le musée de la Civilisation du Québec a parfaitement réussi cette symbiose avec le succès qu’on lui connaît à travers le monde. Le concept du musée de la Civilisation du Québec a été repris et adapté en France par le musée d’Orsay, le musée des Confluences à Lyon, le musée du Quai Branly et le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée.
55Ce long parcours nous conduit aujourd’hui à revisiter l’histoire des musées et des collections qui témoignent des échanges entre la France et le Canada. Les collections coloniales méritent d’être revisitées et comparées aux collections amérindiennes redécouvertes par les muséologues nord-américains au milieu du XIXe siècle. De même, il apparaît essentiel d’examiner avec soin les fondements de la muséologie nord-américaine de manière à établir avec précision ce qui la distingue de la muséologie telle qu’elle s’est développée en France et en Europe.
Notes de bas de page
1 Accord Canada-France pour la coopération et les échanges dans le domaine des musées, http://www.pch.gc.ca/pgm/acf-cfa/index-fra.cfm.
2 Cette section du texte est tirée de Bergeron Y., Un patrimoine commun. Les musées du Séminaire de Québec et de l’université Laval, Québec, musée de la Civilisation, 2002, p. 31-34.
3 Pour mieux comprendre la collection du Cabinet du roi, on peut lire Castelluccio S., Les collections royales d’objets d’art de François Ier à la Révolution, Paris, Éditions de l’Amateur, thèse, 2002, 272 p.
4 Rencontre de deux mondes, Québec, musée de la Civilisation, Fides, 1992, p. 26.
5 Rien ne confirme qu’il s’agit bien d’objets ramenés par Cartier.
6 Voir Feest Ch. (dir.), Premières nations, collections royales. Les Indiens des forêts et des prairies d’Amérique du Nord, Paris, musée du Quai Branly, 2007, 95 p.
7 Voir à ce sujet Mathieu J., L’Anedda. L’arbre de vie, Québec, Septentrion, 2009, qui retrace la genèse de cet arbre ramené par Cartier.
8 Rousseau J., « Pehr Kalm et son œuvre », in Voyage de Pehr Kalm au Canada en 1749, Montréal, Pierre Tisseyre, 1977, p. 7.
9 Dubé Ph., Montpetit R., « Naissance de nos premiers musées », Cap-aux-Diamants, no 25, 1991, p. 10.
10 Patrimoine muséologique au Québec. Repères chronologiques, Québec, Commission des biens culturels, 1992, p. 9.
11 Chartrand L., Duchesne R., Gingras Y., Histoire des sciences au Québec, Montréal, Boréal, 1987, p. 41-42.
12 Poulot D., Musée et muséologie, Paris, La Découverte, 2005, p. 43.
13 Séminaire de Québec : Bergeron Y., Trésors d’Amérique française, Montréal, Fides, 1996, 120 p.
14 Galarneau Cl., « Jérôme Demers », Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca.
15 Holmes à Demers, Archives du Séminaire de Québec, Poly 43, no 31, 14 septembre 1836, in CARLE P., op. cit., p. 110.
16 Le Canadien, 15 août 1838.
17 ASQ, séminaire 56, no 86. Voir également Dubé M., La collection de monnaies antiques du musée du Séminaire de Québec. Historique et catalogue sélectif, Québec, université Laval, 1991, p. 11-12.
18 Voir à ce sujet Poulot D., Musée, nation, patrimoine 1989-1815, Paris, Gallimard, 1997, 406 p.
19 Voir Baschet R., Le monde fantastique du musée Grévin, Paris, Tallandier/Luneau-Ascot, 1982, 201 p.
20 Cité dans Dubé Ph., Montpetit R., « Naissance de nos premiers musées », Cap-aux-Diamants, no 25, 1991, p. 12.
21 Dubé Ph., Montpetit R., op. cit., p. 11.
22 Lors de la 10e édition de Systema Naturea en 1758, Linné précise son système de classification bionominale.
23 Duchesne R., « Pierre Chasseur », Le dictionnaire biographique du Canada, www. biographi. ca.
24 Voir Pierre par pierre, Les 150 premières années de la Commission géologique du Canada, Ottawa, ministère des Approvisionnement et Services du Canada, 1992, 58 p.
25 Vodden Ch., Dyck I., Un monde en soi. 150 ans d’histoire du musée canadien des Civilisations, Gatineau, 2006, p. 9.
26 Magna H., « Liste des tableaux envoyés de Paris en Canada de 1817 à 1820 », Bulletin des recherches historiques, vol. XXXII (1925), p. 93-103.
27 L’historien de l’art Laurier Lacroix a consacré sa thèse de doctorat à la célèbre collection Desjardins : « Le fonds de tableaux Desjardins : nature et influence », université Laval, 1995, lii, 1169 p.
28 Galarneau Cl., « Philippe-Jean-Louis Desjardins », Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=2836&interval=20&&PHPSESSID=ctrj4hi70ee9vbvcd8ta4ns2q1.
29 Porter J. R., « Antoine Plamondon », Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=6368&interval=20&&PHPSESSID=ctrj4hi70ee9vbvcd8ta4ns2q1 .
30 Voir Vézina R., « Théophile Hamel », Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=4477&interval=20&&PHPSESSID=ctrj4hi70ee9vbvcd8ta4ns2q1 .
31 Voir Vézina R., « Napoléon Bourassa », Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=7227&interval=20&&PHPSESSID=ctrj4hi70ee9vbvcd8ta4ns2q1 .
32 Voir Une histoire de l’art du Québec, la collection du Musée national des beaux-arts du Québec, Québec, MNBAQ, 2004, 268 p.
33 Voir Porter J. R., « Joseph Légaré », Dictionnaire biographique du Canada, http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=4033&interval=20&&PHPSESSID=ctrj4hi70ee9vbvcd8ta4ns2q1 .
34 Porter J. R., « Histoire des collections et des musées du Séminaire de Québec », Archives des collections du musée du Séminaire de Québec, p. 5.
35 Plusieurs œuvres ont fait l’objet d’une analyse dans La peinture au Québec 18201-1850, Nouvelles perspectives. Nouveaux regards, Québec, musée du Québec, 1991, 605 p.
36 Mentionnons simplement Sir William Van Horne, Sir George A. Drummond, Charles Hosmer, James Ross, R. B. Angus et Lord Strathcona.
37 Brooke J. M., Le goût de l’art. Les collectionneurs montréalais 1880-1920, Montréal, musée des Beaux-Arts de Montréal, 1989, p. 17.
38 Karel D., Dictionnaire des artistes de langue française en Amérique du Nord, Québec, musée du Québec - Presses de l’Université Laval, 1992, p. IX et X.
39 Gagnon H., Divertir et instruire. Les musées de Montréal au XIXe siècle, Sherbrooke, GGC, 1999, p. 68.
40 Ibid.
41 Ibid., p. 69.
42 Tiré de Dubé R., Trésors de société, Les collections du musée de la Civilisation, Montréal, 1998, p. 225.
43 Voir Montpetit R., « Musées et muséologie. Un champ de recherche dynamique en émergence », Traité de la culture, Québec, Éditions de l’IQRC, 2002, p. 81-94.
44 Voir Gauthier S., Marius Barbeau : le grand sourcier, coll. « Les grandes figures », no 31, Montréal, XYZ éditeur, 2001, 141 p.
45 Barbeau M., Québec où survit l’ancienne France, Québec, Librairie Garneau, 1937, 175 p.
46 Robert J., « Biographie de Gérard Morisset », À la découverte du patrimoine avec Gérard Morisset, Québec, musée du Québec, 1981, p. 27.
47 Voir La muséologie selon Georges Henri Rivière, Paris, Dunod, 1989, 402 p.
48 Voir à ce sujet Mairesse Fr., Le musée temple spectaculaire, Lyon, PUL, 2002, chap. V, « L’utopie muséologie. La nouvelle muséologie », p. 101-128.
49 Brouillard M., L’homme aux trésors. Robert-Lionel Séguin, Montréal, Québec-Amérique, 1996, p. 115.
50 Arpin R., Bergeron Y., « Jean-Claude Dupont : du musée de l’Homme du Québec au projet d’Institut national de la civilisation », in Pichette J. -P. (dir.), avec la collaboration de Mathieu J., Dubé R. et Bergeron Y., Entre Beauce et Acadie. Facettes d’un parcours ethnologique, Études offertes au professeur Jean-Claude Dupont, Québec, Presses de l’Université Laval, 2001, p. 407-421.
51 Freeman Tilden a défini le concept d’interprétation qui caractérise les musées nord-américains. Voir Freeman T., Interpreting our Heritage, Chapel Hill, University of North Caroline, Carolina Press, 1957, 119 p.
52 Voir Arpin R., Le musée de la Civilisation. Concept et pratiques, Québec, musée de la Civilisation, 1992, 166 p.
53 Macdonald G. F., Alsford St., Le musée pour le village global, Hull, musée canadien des Civilisations, 1989, 251 p.
54 Arpin R., Le musée de la Civilisation. Concept et pratiques, Québec, musée de la Civilisation, 1992, p. 51.
55 Voir le réseau Économusée, www. economusees. com/.
56 Le premier économusée a été inauguré en Norvège le 9 juillet 2009.
57 Voir Simard C., Des métiers de la tradition à la création. Anthologie en faveur d’un patrimoine qui gagne sa vie, Québec, Éditions GID, 2003, 411 p.
58 Voir l’inventaire suivant : Mongne P., Les collections des Amériques dans les musées de France, Paris, Direction des musées de France, 2003, 111 p.
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