1 Voir l’article de François Guichard, « La Méditerranée atlantique », Historiens et géographes, 363, août-septembre 1998, dossier « L’Atlantique, un regard géographique », p. 257-263. Sa définition géographique a une vocation essentiellement maritime, nous lui donnons ici une définition plus large et plus continentale.
2 Jean-Marc Delaunay, « L’Espagne et la Grande guerre », La moyenne puissance au xxe siècle, Paris, IHCC, 1989, et « 1936 : les intérêts français en Espagne », Autour de la guerre d’Espagne 1936-1939, Paris, Publications de la Sorbonne Nouvelle, 1989.
3 Jean-François Berdah, La démocratie assassinée. La République espagnole et les grandes puissances 1931-1939, Paris, Berg international, 2000.
4 Yves Denechère, La politique espagnole de la France de 1931 à 1936 : une pratique française de rapports inégaux, Paris, L’Harmattan, 1999.
5 Après avoir appris l’aide aérienne de l’Italie, le Conseil des ministres autorise à nouveau les livraisons le 1er août, pour exercer une pression devant permettre d’obtenir un accord général sur le principe de la non-intervention.
6 L’accord commercial de 1935 lui permettait simplement de le faire immédiatement et légalement, ce qui a été le cas brièvement du 19 au 25 juillet, puis du 1er au 8 août.
7 La grande majorité des radicaux, avec le ministre des Affaires étrangères Yvon Delbos, aidé d’Édouard Daladier et de Camille Chautemps, est particulièrement opposée à l’aide militaire, autorisée pourtant dans le cadre de l’accord commercial franco-espagnol de 1935. Certains socialistes hésitent. Léon Blum doit adopter cette position à contrecœur pour sauver son gouvernement.
8 Dès l’été 1936, Staline décide un engagement limité pour ne pas trop mécontenter l’Allemagne et pour ne pas fâcher les occidentaux en contrevenant de manière trop ostentatoire à la non-intervention. D’où une aide parcimonieuse en hommes et en matériels, rarement gratuite et toujours dans le cadre du Komintern, mais une aide indispensable vue l’attitude plus prudente des démocraties.
9 Élisabeth du RÉAU, Édouard Daladier, Paris, Fayard, 1993. Il n’est pas le seul, puisque plusieurs dirigeants espagnols de premier plan en sont également convaincus au même moment, après la perte du pays Basque et de tout le nord de l’Espagne.
10 Voir les souvenirs de Georges Bonnet, Fin d’une Europe. De Munich à la guerre, Genève, Constant Bourquin éditeurs, 1948.
11 Michel Catala, « L’attitude de la France face à la Guerre d’Espagne. L’échec des négociations pour la reconnaissance du gouvernement franquiste en 1938 », Mélanges de la Casa de Velazquez, t. XXIX-3, 1993, p. 243-262.
12 Face à l’offensive nationaliste en Catalogne en janvier 1939, Français et Britanniques maintiennent le principe de la non-intervention et laissent désormais la République agoniser. Sur les détails de cette négociation, Michel Catala, Les relations franco-espagnoles pendant la Deuxième Guerre mondiale 1939-1944, Paris, L’Harmattan, 1997.
13 Pour une étude plus détaillée de la politique espagnole de la France et de Pétain, voir Michel Catala, « L’ambassade espagnole de Pétain, mars 1939-mai 1940 », Vingtième siècle, 55, 1997, p. 29-42.
14 Archives diplomatiques de Nantes (ADN), Madrid, C, 159, lettre du 14 septembre 1939, Pétain à Champetier de Ribes, sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères.
15 Ibid.
16 ADN, Madrid, C, 396.
17 ADN, Madrid, C, 167, lettre de Pétain du 24 mars 1940.
18 ADN, Madrid, C, 601, télégramme 551 du 20 mai 1940, Reynaud à Madrid.
19 La décision sur les réfugiés ne sera jamais appliquée étant donné l’avance des troupes allemandes. Pour plus de détails sur l’affaire de Tanger, voir Michel Catala, « La politique de la France face au problème de Tanger 1939-1940 », Guerres mondiales et conflits contemporains, 177, 1995, p. 63-78.
20 ADN, Protectorat du Maroc, CD, 232, lettre 101 du 19 juin 1940, Dumarcay à Noguès.
21 Documentos inéditos para la historia del Generalisimo Franco (DIHGF), II-1, doc. 488, Madrid, Azor, 1993. Le même document se retrouve dans les Documents of German Foreign Policy, D, IX (DGFP).
22 DIGHF, II-1, doc. 59. Ribbentrop répond à l’offre espagnole le 25 juin seulement, trois jours après la signature de l’armistice, en précisant que le dossier est à l’étude…
23 Archives du ministère des Affaires étrangères Paris (AMAE), Vichy-Maroc, 30, télégramme 748-750 du 21 juin 1940, La Baume (Madrid) à Baudouin.
24 AMAE, Vichy-Europe, 244, télégramme 614-618 du 29 septembre 1940, Baudouin à La Baume (Madrid).
25 ADN, Madrid, C, 279, télégramme 1477-1478 du 15 octobre 1940, La Baume à Baudouin.
26 Pour une présentation détaillée des entretiens d’Hendaye, voir Paul Preston, Franco, Barcelona, Grijalbo, 1994, p. 492-498.
27 Sur ces questions, Christine Levisse-Touzé, L’Afrique du Nord dans la guerre 1939-1945, Paris, Albin Michel, 1998.
28 Cité par Marlis Steinert, Hitler, Paris, Fayard, 1991, p. 423-424.
29 DGFP, D, XI, p. 245-259.
30 Heleno Saña, El franquismo sin mitos. Conversaciones con Serrano Suñer, Barcelona, Grijalbo, 1982, p. 191.
31 Paul Baudouin, Neuf mois au gouvernement, Paris, Table ronde, 1948, p. 364 et 370.
32 Sur la position réelle de Vichy, voir l’article de Robert Paxton, « Vichy était-il neutre ? », Guerres mondiales et conflits contemporains, 194, 1999, p. 149-162.
33 Robert Paxton, La France de Vichy 1940-1944, Paris, Seuil, 1974, p. 81.
34 François Piétri, Mes années d’Espagne 1940-1948, Paris, Plon, 1954, p. 50 et 97.
35 P. Preston, Franco, op. cit., p. 508.
36 Le compte-rendu des entretiens de Bordighera est disponible dans Les archives secrètes du comte Ciano, Paris, Plon, 1948, p. 433.
37 Ibid.
38 Pétain se confie ainsi à son conseiller au lendemain de Montpellier : « Toujours le même, aussi gonflé, aussi prétentieux […] Il aurait tort de se prendre pour un cousin de la Sainte Vierge », cité dans Henri du Moulin DE Labarthète, Le temps des illusions 1940-1942, Genève, Constant Bourquin éditeurs, 1946, p. 229.
39 Les témoignages de F. Piétri, Mes années d’Espagne 1940-1948, op. cit, p. 56, et de Ramon Serrano Suñer, Entre les Pyrénées et Gibraltar, Genève, Constant Bourquin éditeurs, 1947, p. 261, concluent tous les deux dans ce sens. Mais ils n’ont pas assisté à tout l’entretien car une partie a eu lieu sans témoin.
40 Le 26 février 1941, dans une lettre adressée à Hitler, Franco ajoute encore une condition pour l’entrée en guerre de son pays : la prise de Suez par les forces de l’Axe ! Cette fois, l’Allemagne abandonne: Ribbentrop demande à son ambassadeur à Madrid, Von Stohrer, d’arrêter les pressions sur Franco. Hitler s’est déjà tourné vers une autre solution au problème méditerranéen et à l’impuissance italienne : Rommel et les premiers éléments de l’Afrika Korps débarquent en Libye le 12 février 1941.
41 Franco reste toujours assuré de la victoire allemande au cours du printemps 1942, voir P. Preston, Franco, op. cit., p. 567-568. Le retour au ministère des Affaires étrangères du général Jordana durant l’été 1942 n’est pas non plus un tournant dans la politique espagnole. Certes, il est plus favorable aux Alliés que ses prédécesseurs, mais il est avant tout un fidèle de Franco, qui choisit pour ce poste des hommes de toute confiance, et qui ne perd jamais le pouvoir de décision.
42 L’accord est négocié à Madrid par Léon Marchal, le directeur du Commerce du Protectorat, et David Eccles, le représentant du Blocus britannique à Madrid. Christine Lévisse-Touzé et Michel Catala, « Neutralité et guerre économique dans la Méditerranée atlantique », Nantes, Ouest-Éditions, 1999, p. 287-301.