16. La différence rap
p. 257-264
Texte intégral
1Loin de la folklorisation - tant musicale que vestimentaire - qui semblait en passe de devenir l’apanage du mouvement rap, c’est une institutionnalisation du mouvement qui paraît marquer son évolution. Dorénavant, le rap est entré « en société », même si rares sont encore ceux qui, parmi les adultes, en ont entendu d’autres représentants que NTM ou MC Solar. Car le rap est resté l’expression des plus jeunes et ils ont encore moins de vingt ans ceux qui s’identifient le plus au mouvement.
2Cette intervention vient en continuité d’un premier travail sur les chansons rap, réalisé en 1990, et qui tendait à montrer la politisation de ces textes et l’engagement dont ils étaient porteurs par rapport aux textes des chansons du « Top 50 » auxquels ils étaient comparés1. Les conclusions de cette étude se situaient dans le contexte des débuts de l’institutionnalisation du rap. Sont-elles encore valides cinq ans plus tard, alors que le mouvement rap est désormais largement médiatisé, qu’il est commercialement diffusé ? Peut-on encore dire aujourd’hui que le rap est le lieu de l’expression d’un besoin de reconnaissance sociale, qu’il vise à mobiliser ceux auxquels il s’adresse sur des enjeux d’intégration et des demandes d’appartenance à une société qui, au mieux, les ignore, au pire les méprise ?
Un discours performatif
3C’est pour essayer de répondre à ces questions que nous avons entrepris une nouvelle analyse de certains textes de chansons rap, choisis cette fois parmi les chansons bénéficiant d’une certaine diffusion commerciale2.
4Car, contrairement à ce qui pouvait se dire il y a quelques années, le mouvement rap ne semble pas définitivement scindé entre un espace commercial et un espace confidentiel, celui des caves et des groupes d’adolescents. L’évolution des conditions techniques d’enregistrement, la multiplication des petites étiquettes et des réseaux de distribution parallèles en sont largement responsables3.
5Du coup, le « message » rap échappe au seul cercle des initiés pour se répandre plus largement, allant même parfois jusqu’à donner l’impression de troubler l’ordre public4. C’est probablement dans cette dimension discursive que se signale le plus nettement « la différence rap » quand le textuel prend le pas sur le musical :
« Le rap à l’origine tu vois, c’est pas la musique, c’est les paroles, le rap, c’est les paroles. À l’origine c’est du disque, il n’y a même pas de musique : c’est juste un tempo qui tourne comme ça et tu rapes dessus5. »
6Et ces paroles ne sont pas plus aujourd’hui qu’il y a cinq ans dénuées de volonté de convaincre pour faire agir ceux auxquels elles s’adressent :
« Car la vie n’a pas de sens si elle n’est que souffrance, la vie n’a pas de sens, mon combat est ta chance, si on le voulait tous vraiment, il n’y aurait même plus de gouvernement [...].
Je sais que changement est synonyme de majorité mais que pouvoir est synonyme de minorité. Le point faible du pouvoir, c’est l’informatique, avec un bon virus, c’est leurs fichiers que tu niques» (« Vous permettez », Tribu).
7C’est le sens de cette action qui semble avoir essentiellement changé. Quand, au début des années quatre-vingt-dix, les rappeurs demandaient surtout à exister socialement et à devenir les interlocuteurs d’une société à laquelle ils déclaraient souhaiter s’intégrer, ils appellent aujourd’hui à davantage de révolte.
8Ainsi, non seulement, le rap reste un discours sur la société mais il devient de plus en plus un discours pour une autre société :
« L’indifférence n’est plus acceptable; j’en ai assez que tout le monde veuille se voiler les yeux; j’ai comme une méfiance face au rang formé par ceux qui saluent du bras tendu [...].
Tous ces mecs n’ont pour effet que d’agrandir la rage de ma verve que j’abats sur eux; puissance des mots que je débiterai jusqu’à ce qu’ils soient OK » (« Unité », Jungle).
9Il n’est pas sûr, pour autant, que le rap se radicalise vraiment. Cette volonté de changement qui s’exprime n’est pas souvent accompagnée des solutions qui rendraient ce changement possible. Au mieux, on y trouve un constat d’impuissance :
« Je divague et réfléchissais sur ce monde parfait que je méprisais et haïssais, sur ma putain de vie que je ne pouvais changer» (« Le messager », Simple Pose) ;
10au pire, une dénonciation des responsables, le plus souvent les politiques et les élus :
« Nique ton maire 94, mon ami glandu, voici la Tribu, tu as les mains dans les poches, tout ce qui te fait envie tu le fauches, comme le font les politiciens qu’ils soient de droite ou de gauche [...].
Il se souvient de moi à l’approche des élections, me parle de budget, pour mon quartier de rénovation, un petit coup de peinture sur ma poubelle, je dois trouver la vie plus belle, mon ami, je nique cette brêle» (« NTM 94 », Tribu).
11C’est cette « arme des mots6 » qui constitue certainement la deuxième « différence rap » : à la fois discours sur l’action et action par le discours, le rap est à la fois programmatique et performatif7.
12Il est programmatique par ses propositions d’actions. Mais, surtout, il est performatif car le fait même de tenir ce discours est, en soi, une action. Le rap agit dès qu’il s’énonce ou, plus exactement, il agit en s’énonçant. Comme la parole du président d’Assemblée qui « ouvre » la séance en la déclarant « ouverte », la parole rap se veut être l’action qu’elle dit.
13Bien sûr, tous ne sont pas dupes du pouvoir performatif de leur propre discours :
« Car parler, c’est bien beau; mais désolé si ça vous plaît; il y en a ras le bol de l’abstrait; les gens veulent du concret, un travail pour pouvoir gagner de l’argent» (« Attirés par le vrai », TSA).
14Cependant, pour l’essentiel, les textes rap renvoient sans cesse au pouvoir de leur discours, à ce que leurs mots déclenchent - doivent déclencher - par la seule profération :
« L’infernal système qui m’accompagne pour un choc des mots qui se veut démoniaque un pour tous et tous unis pour le rap (« Le choc des mots », ISP) ;
Aujourd’hui dans le monde, il y a beaucoup de plémpros qui te concernent toi surtout qui vit dans les ghettos, alors si tu te sens concerné par ce sujet, écoute bien ce que j’ai à te raconter» (« La vérité », Libre Écoute).
15C’est ce que nous avons défini comme un « discours velléitaire » dans lequel la volonté d’agir est purement abstraite, simple expression sans ancrage dans l’action8. « Je veux faire » structure ce discours sans qu’apparaissent, pour autant, les conséquences de cette position : capacité et compétence de l’action, obligation d’agir en vertu d’un contrat ou d’une nécessité.
16Or, il semble bien en fait que ce soit moins la velléité qui structure le discours des rappeurs que cette dimension performative qui donne au discours son efficace et sa force.
« Ce monstre vorace9 »
17Peut-on définir, autrement que par des métaphores, le mouvement rap, les discours qu’il produit, les jeunes qu’il mobilise ? Rares sont encore les tentatives pour le faire. La culture hip-hop dans son ensemble ou le rap en particulier commencent juste à être historiquement situés et décrits. Et, lorsque l’on parle des rappeurs, c’est encore souvent au singulier, « le rappeur », pour décrire une attitude esthétique, musicale, culturelle mais rarement sociale. Pour le dire autrement, « les rappeurs » renvoient aux jeunes de banlieues, sans lien avec la pratique rap ; « le rappeur » renvoie à l’artiste sans lien avec la pratique sociale10.
18Or, il semble acquis que le mouvement rap se situe au-delà de la seule pratique esthétique, musicale et culturelle pour s’inscrire dans le social, dans le politique. Ce fut aussi le cas, mais différemment, du rock à ses débuts puis du mouvement hippie qui sont, pour leur part, aujourd’hui, stablement définis.
19Pourquoi, alors ne pas tenter cette définition du mouvement rap dont on peut admettre qu’il diffère des précédents mouvements musicaux auxquels les jeunes se sont identifiés dans le passé, le rock particulièrement. L’intérêt de la démarche est de poser, à la fois, des balises dans la signification du mouvement rap tout en identifiant les domaines dans lesquels il n’existe pas encore de données suffisamment précises.
20C’est le cas de la « sociologie » du mouvement rap. Les données d’enquête sociologiques n’existent pas encore en France, qui permettraient de savoir précisément « qui » sont les rappeurs. Pour l’instant, ce sont encore des rencontres avec des travailleurs sociaux, des animateurs culturels ou des entretiens avec des rappeurs qui fournissent les premiers éléments. Il semble que l’on puisse s’entendre pour dire que les rappeurs proviennent d’abord des banlieues, en périphérie des très grands centres urbains, qu’ils sont issus majoritairement de milieux socio-économiquement défavorisés et/ou de l’immigration.
21Ils constituent donc un milieu socialement homogène, mais mixte par les origines ethniques et par la présence de plus en plus importante des filles. C’est, la plupart du temps, un monde adolescent encore scolarisé, non intégré à l’univers du travail.
22Il devient important, si l’on veut continuer à comprendre ce que le mouvement rap signifie, de se pencher plus près sur ces données pour construire un véritable portrait sociologique de la mouvance rap. Sans lui, les commentaires finiront par devenir terriblement éloignés d’une réalité sociale qui semble pourtant au cœur de l’intérêt que suscite le rap tant chez les rappeurs que chez ceux qui l’étudient.
23Le contour sociologique que nous venons d’esquisser montre, au moins, l’une des spécificités du rap par rapport aux autres mouvements musicaux et, plus particulièrement, au rock. Comparer le rap au rock, c’est, en fait, souligner le plus nettement possible l’ensemble des informations qui manque aujourd’hui pour bien cerner le mouvement rap11.
24En effet, contrairement aux rappeurs, les rockeurs proviennent de groupes « minoritaires, masculins et post-adolescents, relativement hétérogènes socio-économiquement » : le public est plutôt issu des classes socio-professionnelles occupant des postes très subalternes quand les membres des groupes appartiennent plutôt aux classes moyennes supérieures. Dans le rap, la légitimité de celui qui parle, qui « rappe », est surtout construite par son appartenance au milieu de ceux qui l’écoutent.
25Deuxième élément de cette définition, le rapport entre le texte et la musique est manifestement très différent entre les deux cultures. On l’a dit, les rappeurs accordent plus d’importance aux paroles qu’au son. Les chansons sont d’abord discours et messages ; le son y est sur-codé pour permettre une reconnaissance rapide du genre. C’est la fidélité au début du mouvement qui se maintient ainsi : le rap est né, aussi, de l’impossibilité économique de se procurer les instruments de la musique adolescente, donc ceux du rock12. En fait, la prosodie domine la création musicale en devenant, elle-même, musicalité. Ce rythme, qui se retrouve aussi dans la langue parlée par les rappeurs, vient en soutien du sens plutôt qu’il ne l’oblitère.
26À la différence, le rock accorde généralement une importance plus forte à l’exploration du son qu’à celle des paroles qui sont conçues d’abord pour le soutenir harmoniquement. « Cette centration sonique est, elle-même, à associer aux renouvellements permanents des possibilités offertes par les industries des instruments de production et de reproduction de la musique (numérisation, miniaturisation, baisse des prix de vente des produits) ». Même si les rappeurs enregistrent aujourd’hui dans des conditions normales de modernité, il n’en reste pas moins que l’instrument et sa technicité semble se situer loin derrière la capacité du « tchatcheur ».
27Le troisième élément de la spécificité rap concerne son rapport à la société, aux médias et au milieu du show-business. Les rappeurs n’ont pas d’hostilité déclarée face aux médias et au milieu professionnel. Et leur diffusion commerciale est la preuve de leur intégration avant d’être celle de leur récupération :
« Mais j’ai pitié pour le gros patron octogénaire qui trouve le rap trop tortionnaire pour ses pauvres vieilles oreilles [...].
Mais le plus triste c’est que le cercle des grands groupes de rap en France sont interdits à la radio » (« Provocation », Facteur X).
28Socialement, l’accès aux grandes structures participatives du moment, c’est-à-dire à la société de consommation, est en général encore refusé aux rappeurs tout comme l’accès à l’essentiel des espaces de socialisation. C’est d’ailleurs encore aujourd’hui l’un des éléments forts de leur discours que de demander cette intégration ou de donner des conseils pour ne pas rester exclu :
« Si tu comprends ce que je viens de balancer, ceci n’est pas ma vie mais celle d’un bandit ordinaire par son inexorable destinée. Donc suis mes conseils et ne joue pas le show, reste tranquille, fais gaffe à ta peau, roule avec respect et sois très réglo » (« Le messager », Simple Pose).
29Au contraire, le rock refuse, de façon spontanée, « l’entrée dans des grandes structures participatives classiques, les discours messianiques-idéologiques et les grandes croyances structurantes des combats politiques de ces cinquante dernières années ». Certes, le rap refuse aussi les appareils partisans, mais il s’inscrit dans bien des luttes que le rock refusait : l’intégration et l’ascencion sociale ou le droit au travail, par exemple. Les éléments manquent pour dire s’il ne s’agit que de déplacements dus aux changements des conjonctures économiques et politiques. Il reste que le rap sait affirmer en quoi il se démarque des positions de ses aînés :
« Tu es débridé de la société; tu veux descendre dans la rue pour lancer le pavé; du coup, tu te laisses pousser les cheveux pour prouver que tu en as assez; pour moi, tu n’est qu’un chevelu parmi d’autres chevelus ; je cherche les mots pour te fondre comme un aigle; je suis lasse de ta soi-disant patte d’éléphant» (« Provocation », Facteur X).
30L’intégration sociale passe aussi, pour les rappeurs, par le rejet des drogues et ils consacrent beaucoup d’énergie dans leurs textes à en montrer les méfaits. Même si le crack est en passe de devenir la drogue des adolescents des banlieues, le discours de l’intégration prime sur celui de la rébellion et les rappeurs s’emploient à dire haut et fort que les drogues sont des pièges.
31Cette attitude est aux antipodes de la culture des drogues douces qui caractérise le mouvement rock, même s’il s’y intègre « avec une certaine ambivalence ». C’est que les rappeurs ne souhaitent pas, comme les rockeurs le souhaitaient, devenir des « marginaux » d’une société qu’ils rejettent. Même en rejetant la société, ils ambitionnent d’y trouver une place. La drogue est refusée en tant qu’élément de cette marginalisation.
32Le dernier élément de la spécificité rap tient dans l’efficacité attendue de leur discours quand le rock valorise un message « centré sur l’authenticité expressive, l’émotion, le retour aux sources de la culture populaire et la recherche d’un lien social intense ». C’est par rapport à la société dans laquelle ils vivent que les rappeurs s’expriment sans construire, pour autant, un idéal social dans lequel ils voudraient se projeter. Là où les rockeurs ont encore les moyens de rêver, les rappeurs ne se donnent que ceux d’exister.
33Là où le rock se situe dans un conflit générationnel qui oppose des adolescents à leurs parents, dans des visions contradictoires d’un idéal social, les rappeurs demandent encore à intégrer une société à laquelle ils veulent fondamentalement appartenir bien davantage que de la modifier.
34Pour répondre aux questions que nous posions en commençant, il semble bien que le mouvement rap soit encore le lieu d’expression d’un besoin et d’une demande de reconnaissance sociale. Mais il vise aujourd’hui moins à mobiliser ceux auxquels ils s’adressent qu’à mettre en garde ceux qui ne l’écoutent pas :
« Une indication pour nos amis les flics, une précision si tu dis que je te niques, c’est une balle dans ma tête si tu veux que je m’arrête, y’a qu’une balle, oui mon pote, si tu veux que je me stoppe net » (« Vous permettez », Tribu).
35Si le discours tient une telle place dans le mouvement rap, on peut se demander si ce n’est pas parce qu’il s’agit de la seule « arme » pour aller vers l’intégration à la société française avant d’aller vers autre chose, la valorisation de la différence ethnique, l’islam13, le choix tribal, comme celui des Hells Angels, par exemple. Les événements récents qui se sont déroulées dans certaines villes de banlieues, en Île de France par exemple, montrent à quel point la violence est disponible quand aucun autre message n’est plus entendu.
36Mais la spontanéité floue de ce discours, l’absence de cadre idéologique lui font courir le risque des dérives extrémistes, de toutes tendances. Les aspects communautaristes - les « immigrés » contre les « blancs » ; la désignation de porte-parole - les groupes rap pour l’ensemble des jeunes banlieusards ; la prise de conscience de droits sociaux — en l’absence de tout devoir sont autant de risques auxquels se trouve aujourd’hui confronté le mouvement rap.
37Certes, ceux qui travaillent sur le terrain des banlieues, auprès des jeunes, ont saisi l’opportunité que leur offrait le rap en tant que moyen de socialisation de ces jeunes : leur donner une salle pour répéter, leur permettre l’organisation de concerts ou de festivals, les aider à réaliser leur premier enregistrement.
38En même temps, c’est la pratique exclusivement culturelle — musicale - qui se trouve valorisée au détriment de ce qui motive la démarche : c’est parce que les rappeurs sont confrontés à des problèmes quotidiens qu’ils écrivent des textes, ce n’est pas seulement pour « faire de la musique ».
39Répondre à cette attente en faisant enregistrer une cassette, c’est annuler la pertinence du problème décrit. Du coup, les réponses techniques apportées au « besoin de socialisation » des rappeurs amoindrissent la portée sociale et collective de leurs textes et les détournent de leur première fonction, la conscientisation et la mobilisation.
40Si le rap est vraiment ce que les jeunes en disent :
41Le rap, ça veut donner un vrai sens à la vie ; ça veut dire : vis honnêtement, franchement, exprime tes idées14, alors la réponse ne peut pas se contenter d’être événementielle, musicale ou culturelle. C’est bien d’autre chose dont il s’agit.
Notes de bas de page
1 Avec S. Wahnich, « Rap, marginalité et discours politique » in Musique et Politique, sous la direction de A. Darré, L’Aquarium, Printemps 1993, n° 11/12, p. 225-232. Voir aussi, dans cette même livraison, le très intéressant compte-rendu du séminaire « Rap & Société », NewYork’n Rap, que proposent M. de Fremont et F. Bensignor, p. 237-244. La recherche qui paraît ici a donné lieu à une première publication sous le titre « Rap. Le cri (politique ?) des banlieues » in M. Souchard & al. éd., Les jeunes. Pratiques culturelles et engagement collectif, Belfort, Archives départementales, 1996, p. 95-106.
2 Ces textes proviennent, d’une part, de la compilation produite en 1994 par les Transmusicales de Rennes. Il s’agit de « Attirés par le vrai » de TSA; « Provocation » de Facteur X; « Unité » de Jungle; « Le messager » de Simple Pose; « Le poids des mots » de IPS. D’autre part, nous avons retenu deux textes du groupe Tribu, « Vous permettez » et « NTM 94 ». Enfin, nous avons également étudié un texte inédit, « la vérité » de Libre Écoute.
3 Sur ce sujet, voir O. Cachin, L’offensive rap, Paris, Gallimard, 1996, particulièrement p. 67 à 78.
4 Comme ce fut le cas à Toulon en juin 1996 lorsque le préfet, à la demande du maire Front National de la ville, interdit le concert de NTM pour « manque de respect aux mères de famille et à la police ».
5 Olyve, compositeur de la chanteuse rap B. Love, entretien Paris 1993, cité par H. Bazin, La culture hip-hop, Paris, Desclée de Brouwer, 1995, p. 211. Voir aussi, dans ce même ouvrage, p. 217-227.
6 H. Bazin, op. cit., p. 220.
7 Sur ce concept de « parole performative », voir J.-L. Austin, Quand dire c’est faire, Paris, Seuil, 1970.
8 In « Rap. Le cri (politique ?) des banlieues », op. cit., p. 101.
9 Comme l’écrit J. Cope in « Rap d’ici », La culture pour s’en sortir, Télérama Hors série, janvier 1996, p. 8-11, p. 8.
10 C’est un peu ce que fait H. Bazin, op. cit., p. 217-227, même si tel est bien son propos que de comprendre le rôle « du » rappeur.
11 Pour le faire, nous avons choisi de nous appuyer sur le travail de J.-M. Seca et, plus particulièrement, sur son article « De la signification psycho-politique des vocations rock et rap en France » in L’identité politique, (Crispa et Curapp), Paris, PUF, 1994, p. 79-93. Nous reprenons les traits dominants qu’il attribue à la culture rock pour voir en quoi elles permettent de marquer les spécificités de la « culture rap ». La démarche de Seca nous a paru très porteuse d’enseignements et de réflexions par cette comparaison qu’il entreprend. Malheureusement, les données lui manquent, à lui aussi, pour définir le rap aussi précisément qu’il le fait pour le rock. C’est aussi la raison de l’exercice que d’essayer de voir jusqu’où nous pouvons aller aujourd’hui pour définir le rap.
12 Pour plus de précisons, voir O. Cachin, op. cit., p. 14-24.
13 Ce que montre très bien G. Kepel dans Les banlieues de l’islam, Paris, Points Actuels, 1991.
14 Cité par A. Vulbfau, « L’espace public de la jeunesse » in Les 15-25 ans, acteurs dans la cité, sous la direction de G. Berlioz et A. Richard, Paris, Syros, 1995, p. 75-80, p. 77.
Auteur
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