1 Cet article repose sur le dialogue entre deux recherches menées séparément. La première, celle d’Aurélie Ginioux, a été menée dans le cadre d’un mémoire de DEA : L’usage électoral de la démocratie participative. La campagne participative de Ségolène Royal, candidate aux élections présidentielles de 2007, université Paris 8, 2008. La seconde, celle d’Alice Mazeaud, correspond à un travail de thèse en science politique : La fabrique de l’alternance. La démocratie participative dans la recomposition du territoire régional (Poitou-Charentes 2004-2010), université de La Rochelle, 2010.
2 Blondiaux L., Le nouvel esprit de la démocratie. Actualité de la démocratie participative, La république des idées, Le Seuil, Paris, 2008.
3 Le Bart C., Lefebvre R., (dir.) La proximité en politique. Usages, rhétoriques et pratiques, Rennes, PUR, 2005.
4 Lefebvre R., Roger A., (dir.), Les partis politiques à l’épreuve des procédures délibératives, Rennes, PUR, 2009.
5 Énarque, elle entre en politique comme conseillère de Mitterrand peu après sa sortie. Elle ne quittera plus jamais la politique, enchaînant expériences ministérielles et parlementaires sans discontinuer jusqu’en 2007.
6 On peut penser à Martine Aubry, qui revendiquait la démocratie participative en 2001 et qui désormais se voit systématiquement opposer l’offre participative de Ségolène Royal.
7 Le discours expert de Ségolène Royal à l’Assemblée nationale le 19 novembre 2002, où elle mentionne des procédures concrètes comme le référendum d’initiative populaire, le budget participatif ou les jurys citoyens, contraste de façon saisissante avec les réactions des partisans du statu quo lors du débat sur la loi démocratie de proximité. Ainsi, Jean Leonetti, en appelant au bon sens : « La démocratie, c’est le gouvernement par le peuple, pourquoi le peuple voudrait-il se rapprocher de lui-même ? »
8 Dans son essai, elle consacre un chapitre, « Le désordre politique », à une réflexion sur les raisons de la désaffection des citoyens pour la politique : « Une crise profonde de la représentation en résulte […] Il est clair qu’en dix ans l’image de marque des élus s’est considérablement dégradée. » Royal S., Vérité d’une femme, Paris, Stock, 1996, p 32.
9 Royal S., Ma plus belle histoire c’est vous, Paris, Grasset, 2008, p. 100-101.
10 « Les qualités plus ou moins reconnues et durcies du leader aussi bien que les ressources objectives qu’[elle] est à même de mobiliser (titres scolaires, savoir-faire spécifique, réseaux relationnels politiques ou extrapolitiques, soutiens matériels divers) », Sawicki F., « Laurent Fabius. Du Giscard de gauche au “socialisme moderne”, la formation d’une identité politique. », Pôle Sud, vol. 1, 1994, p. 35-60.
11 Royal S., 2007 op. cit.
12 Biographie, site internet Désir d’avenir [http://www.desirsdavenir.org/accueil-lassociation/segolene-royal.html] et conseil régional de Poitou-Charentes [http://www.poitou-charentes.fr/region/la-presidente/segolene-royal].
13 En mars 2001, lors des élections municipales à Toulouse, les Motivés défendent ainsi explicitement « la démocratie participative » contre « la démocratie de proximité » (Le Monde, 23 mars 2001).
14 Assemblée nationale, 21 novembre 2002.
15 Nouvel Observateur, 22 janvier 2004.
16 Nouvelle République, 11 octobre 2003.
17 Le Bart C., « La proximité selon Raffarin », Mots, 77, 2005, p 13-28.
18 Assemblée nationale, op. cit.
19 Discours prononcé lors des « 9es Rencontres de la démocratie locale », le 29 janvier 2005.
20 Conseil régional de Poitou-Charentes, Document d’orientation générale, 28 juin 2004.
21 Discours prononcé lors du colloque « Des expériences de démocratie participative au niveau local et régional. Un dialogue entre l’Europe et l’Amérique latine. », le 28 avril 2006.
22 Discours prononcé lors du colloque « Des expériences de démocratie participative au niveau local et régional. Un dialogue entre l’Europe et l’Amérique latine. », le 2 juin 2005.
23 Les articles du Nouvel observateur publiés à partir de décembre 2005 – « et si c’était elle » –, sont exemplaires de la romance biographique qui accompagne les présentations de Ségolène Royal.
24 LCP, 22 mars 2007.
25 « 7h-9h30 » sur France Inter, 20 avril 2007.
26 Discours de Lyon, 27 avril 2007.
27 Nouvel Observateur, 22 janvier 2004.
28 Discours de Rennes, février 2007.
29 Discours de Ségolène Royal au stade Charléty, 1er mai 2007.
30 Discours de Rennes, 20 février 2007.
31 Présentation du Budget Participatif des Lycées sur le site [www.democratie-participative.fr].
32 LCP, le 22 mars 2007.
33 Royal S., Ma plus belle histoire c’est vous, op. cit., p. 297-298.
34 « 1H30 Chrono » sur I > télé, avril 2007.
35 Lors de la campagne participative des régionales, elle mettait en avant aussi ses soutiens en évoquant les 150 forums participatifs auxquels avaient participé les 5 000 personnes qu’elle avait rencontrées (Sud Ouest, 9 mars 2004).
36 Et de fait, si le résultat a été plus mitigé en ce qui concerne les militants, pour qui l’effet puissant des « courants » au sein du Parti socialiste a généré un clivage important entre soutiens et opposants à la candidature de Ségolène Royal, les sympathisants de la candidature de cette dernière exprimaient à propos de la campagne participative un enthousiasme certain, propice à la mobilisation. Un responsable local de comité Désirs d’avenir souligne la fierté que ressentaient certains participants à trouver dans les débats un espace où leur parole politique soit reconnue : « J’ai vu […] des gens très fiers d’avoir pu exposer un point de vue, aussi banal soit-il, voire aussi contraire à ce que je pensais moi, mais ils l’avaient dit. Ils l’avaient dit. [...] Les gens se sentaient importants, pendant quelques secondes. Ils se sentaient importants. Ils pensaient : “J’ai pu poser ma question.” »
37 Discours de Rennes, le 20 février 2007.
38 Royal S., Ma plus belle histoire c’est vous, op. cit., p 304.
39 Entretien avec Sophie Boucher-Petersen, conseillère spéciale en charge de la démocratie participative.
40 Sud Ouest, 1er décembre 2003.
41 Blondiaux L., Le nouvel esprit de la démocratie, op. cit. p. 8.
42 Dolez B., Laurent A., « Une primaire à la française. La désignation de Ségolène Royal par le parti socialiste. », Revue française de science politique, vol. 57, n° 2, 2007, p. 133-161.
43 Le Monde, 18 novembre 2006.
44 Pour une analyse détaillée des réactions suscitées par la proposition de contrôle des élus par des jurys citoyens tirés au sort, Sintomer Y., Le pouvoir au peuple. Jurys citoyens, tirage au sort et démocratie participative, Paris, La Découverte, 2007.
45 Interview dans l’émission « Le Grand Jury – RTL-LCI-Le Figaro », le 25 mars 2007.
46 Après les présidentielles, Ségolène Royal s’efforcera, en mobilisant le réseau international constitué à partir du Poitou-Charentes, d’accréditer la pertinence du modèle de société qu’elle propose : la démocratie participative ne se cantonnerait pas à l’expérience locale, elle serait pratiquée par de grandes puissances (Etats-Unis, Brésil) (cf. son essai Obama, Lula, Forum social, dix leçons convergentes, Fondation Jean Jaurès, 2009).
47 Deuxième débat interne pour l’investiture socialiste, le 24 octobre 2006.
48 Interview sur RTL, le 27 octobre 2006.
49 « 7-9h30 », France Inter, le 26 février 2007.
50 Interview sur RMC Info, le 8 novembre 2006.
51 Discours de Ségolène Royal au stade Charléty, 1er mai 2007.
52 Discours de Rennes, 20 février 2007.
53 Ibid.
54 Le Projet des socialistes pour 2007 était à cet égard moins contraignant : adopté avant l’élection du candidat socialiste pour la présidentielle, ce projet politique avait de facto déjà été largement amendé par les candidats à l’investiture lors de la campagne interne au PS. Ne pas le respecter n’impliquait en outre pas pour Ségolène Royal de trahir une démarche participative par laquelle elle se serait dite liée.
55 La tension introduite par la double exigence d’entretien du capital rénovateur que les débats visent à produire et de l’efficacité électorale n’est pas spécifique au PS et à Ségolène Royal, cf. Petitfils A-S, « Concilier débats et efficacité électorale. Les usages de la participation au projet législatif par la direction sarkozyste de l’UMP » in Lefebvre R, Roger A. (dir.), Les partis politiques à l’épreuve des procédures délibératives, op. cit. En revanche, à la différence leurs concurrents, les socialistes ne sont pas parvenus à opérer cette conciliation en interne.
56 Lefebvre R., « Opinion et participation. La campagne présidentielle de Ségolène Royal. », Laviedesidees.fr, 18 février 2008.
57 « Soir 3 », France 3, le 18 janvier 2007.
58 Royal S., Ma plus belle histoire c’est vous, op. cit., p 304.