1 Cet article s’appuie sur des recherches antérieures menés avec Yves Sintomer et Carsten Herzberg (Sintomer Y, Herzberg C. et Röcke A., Les budgets participatifs en Europe, Des services publics au service du public, Paris, La Découverte, 2009) ainsi que sur ma thèse de doctorat (Röcke A., Democratic Innovation through Ideas ? Participatory Budgeting and Frames of Citizen Participation in France, Germany and Great Britain, Florence, Institut Universitaire Européen, 2009).
2 De manière générale, « [l]e développement communautaire renvoie à des activités économiques, sociales ou culturelles générées par les habitants eux-mêmes (plutôt que par l’État ou le marché) dans des territoires peuplés de groupes sociaux défavorisés. Il peut s’agir d’une activité initiée par en bas ou de la délégation de service public à des groupes locaux » (cf. Sintomer Y, Herzberg C. et Röcke A., op. cit, p. 321).
3 Tandis que le BPL a déjà été analysé en termes de démocratie participative et de démocratie de proximité (voir chapitre 1 dans cet ouvrage ; ainsi que Sintomer Y, Herzberg C. et Röcke A., op. cit.), l’apport de cet article consiste principalement à souligner l’importance ou l’enjeu du troisième aspect, ainsi que l’utilisation du concept théorique de « cadre normatif » de l’action publique (Röcke A., op. cit.).
4 La notion de cadres rejoint en partie celle de « référentiel » de l’action publique (Faure A., Pollet G. et Warin P. (dir.), La construction du sens dans les politiques publiques, Paris, L’Harmattan, 1995) ainsi que celle de « cité » (Boltanski L. et Chiapello E., Le nouvel esprit du capitalisme, Paris, Gallimard, 1999) (cf. Röcke A., op. cit.)
5 Snow D. et Benford R., « Ideology, Frame Resonance, and Participant Mobilization », Klandermans B., Kriesi H. et Tarrow D. (dir.), From Structure to Action : Comparing Social Movement Research Across Cultures, Greenwich, JAI Press, 1988, p. 197-217.
6 Ibid.
7 Cette présentation se base sur un entretien mené avec Bouchet-Petersen en 2008, sur des interventions publiques de celle-ci ainsi que sur plusieurs discussions informelles.
8 Intervention de Bouchet-Petersen lors d’un colloque interne de la région organisé en mars 2009.
9 Cf. par exemple Genro T., « Vers une nouvelle citoyenneté. Thèses pour une théorie démocratique de l’État du socialisme », Mouvements, n° 18, 2001, p. 32-37 ; Genro T. et Souza U. de, Quand les habitants gèrent vraiment leur ville. Le budget participatif : l’expérience de Porto Alegre au Brésil, Paris, Éditions Charles Léopold Meyer, 1998, ainsi que l’analyse exhaustive que l’en a fait Sintomer Y., Délibérer, participer, représenter. Vers une sociologie de la justification politique, université Paris V, Mémoire d’habilitation 2001.
10 La présentation faite ici recoupe en large partie celle de Lebart C., « La proximité selon Raffarin », Mots, n° 77, 2005, sur la base de deux discours publics de ce dernier.
11 Raffarin J. -P., Pour une nouvelle gouvernance. L’Humanisme en actions. Paris, L’Archipel, 2002, p. 117.
12 Ibid., p. 113.
13 Ibid., p. 78.
14 Ibid., p. 80.
15 Ibid., p. 111.
16 Ibid., p. 79.
17 Le localism ou parfois «nouveau localisme » exprime les tendances anti-centralistes qui ont surtout été développées par des membres du parti travailliste lors du premier mandat de Tony Blairs (1997-2001).
18 Communities and Local Government, An Action Plan for Community Empowerment : Building on Success, London, Communities and Local Government Publications, 2007, p. 4.
19 Blears H., Communities in Control, London, Fabian Society, p. 3.
20 Ibid., p. 8.
21 Röcke A., « Royaume-Uni – Budget participatif : des initiatives locales à l’ordre du jour national », Bacqué M.-H. et Sintomer Y. (dir.), La démocratie participative inachevée. Genèse, adaptations et diffusions, Paris, Éditions Yves Michel, 2010, p. 43-60.
22 Blears H., op. cit., p. 4
23 Ibid., p. 7-8.
24 Cf. chapitre 1 dans cet ouvrage ; et Sintomer Y, Herzberg C. et Röcke A., op. cit.
25 Accès à internet le 18 juillet 2010 sur la page [http://www.libdems.org.uk/your_community.aspx].
26 Cela d’autant plus depuis que le nouveau gouvernement de coalition a décidé de coupes importantes dans les dépenses publiques, les plus importantes depuis des décennies (plus de quatre-vingts milliards de livres dans les quatre prochaines années).
27 Cf. Alinsky S., Rules for radicals. A Pragmatic Primer for Realistic Radicals, Londres, Random House, 1971 ; cf. également pour des expériences plus contemporaines de ce type Balazard H., « Les communautés religieuses, ethniques et scolaires : leviers de la participation des classes populaires ? Le cas de London Citizens en Grande-Bretagne », communication aux 6es Rencontres Europe-Amérique sur la démocratie participative, Poitiers, 21 mai 2010 ; Bacqué M.-H., «Empowerment et gestion de la pauvreté », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 160, 2005.
28 En 2005-2006, la moitié des projets retenus concernaient la réalisation de travaux dans les établissements, 37 % l’achat d’équipements et 13 % relevaient de la vie lycéenne. Depuis 2010, l’administration régionale n’utilise plus ce mode de calcul par trois catégories, mais travaille avec des distinctions thématiques, afin de mieux faire ressortir les sujets qui sont importants (environnement, ouverture culturelle, sports, etc.). De manière générale, les travaux sont proportionnellement de moins en moins importants, puisqu’ils ont été réalisés au fur et à mesure des dernières années ; par contre, le nombre de projets vie lycéenne est en augmentation régulière.
29 Cela aurait, comme l’espèrent les organisateurs, des répercussions positives sur la qualité délibérative dans les réunions du BPL, car les projets seraient mieux réfléchis.
30 Parallèlement, la même année, des jurys citoyens tirés au sort ont évalué plusieurs aspects des politiques publiques régionales.
31 De manière plus indirecte, l’exécutif régional a intégré certaines des propositions émanant du BPL (mais sans financement possible dans ce même cadre) dans les priorités de politique éducative régionale.
32 Les services régionaux ont en revanche initié d’autres projets participatifs, tel que l’adaptation du budget participatif dans des lycées privés (avec un plafond de 300 000 euros pour les 21 établissements de la région, ce qui représente des sommes modiques par élève, mais proportionnel – environ 10 % – aux investissements régionaux dans ces établissements), et, depuis l’année 2010, un budget participatif des Maisons familiales et rurales, qui a réuni 600 participants sur une journée (pour moitié tirés au sort, l’autre moitié étant désignée par les conseils d’administration), sur le modèle du 21st Century Town Meeting (voir le chapitre 5) pour décider des grandes priorités d’investissement dans les lycées.
33 Cf. sur ce point, le chapitre 3.
34 Le groupe des quatre adultes est composé d’un membre de l’équipe de direction ou du conseil d’administration désigné en son sein, d’un agent technique, d’un parent d’élève et d’un membre de la vie scolaire.
35 Cf. sur ce point et sur le nouveau fonctionnement, le chapitre 1 dans ce livre.
36 Cf. sur cet aspect les chapitres 4 et 5 dans ce livre.
37 En revanche, après cette phase initiale, la non-réalisation de la seconde échelle au cours du premier mandat tient peut-être surtout à la candidature de S. Royal aux élections présidentielles de 2007, qui a absorbé beaucoup d’énergies régionales. En outre, en phase conflictuelle de candidature, il paraissait sans doute trop risqué de lancer une nouvelle étape expérimentale du BPL qui aurait pu susciter une nouvelle fois beaucoup d’oppositions et de critiques.