Deux grands hommes en miroir
p. 29-34
Texte intégral
1Le parallèle que nous propose cet ouvrage peut a priori étonner. Le général de Gaulle est classé par l’opinion parmi les plus grands hommes de l’Histoire de France, et dans le monde entier son nom résonne comme celui qui a dit « non » à l’affrontement des blocs et a prôné l’affranchissement des peuples jadis sous tutelle.
2Jean Monnet, lui, est considéré comme l’un des pères les plus importants de l’Europe. Il a donné son nom à de très nombreuses rues, à des lycées, mais sa notoriété n’est pas la même, et la réalité de son action est entourée d’un certain flou. Il n’en aurait pas été surpris, lui qui n’a jamais recherché les feux de la rampe. Et pourtant, ces deux personnages, si différents, si opposés même, ont été perçus par nombre d’observateurs éminents, comme les deux figures centrales de l’histoire pour la période allant du début de la Seconde Guerre mondiale au début des années soixante-dix.
3Parmi beaucoup d’autres je retiendrai deux témoignages. D’abord celui du président Valéry Giscard d’Estaing. Dans le premier tome de ses Souvenirs, Le pouvoir et la vie, il écrit :
« La chance veut que les deux personnages rencontrés dans ma vie publique, nationale et internationale qui m’aient fait la plus forte impression soient deux Français, le général de Gaulle et Jean Monnet. Ils ne se ressemblaient pas et ils n’éprouvaient aucune sympathie l’un pour l’autre. Ils représentaient deux aspects, deux versants de notre tempérament, mais ils avaient pourtant certains traits communs1. »
4Un grand diplomate, Hervé Alphand, ambassadeur aux États-Unis puis secrétaire général du Quai d’Orsay, a poussé plus loin le parallèle :
« De Gaulle et Jean Monnet sont sans doute les hommes les plus importants de la France d’aujourd’hui. Mais quels contrastes. Le premier est tout pétri de culture latine, d’idée de patrie, de notions de sacrifice et de discipline militaire. Il a une haute conception de lui-même parce qu’il s’identifie à la France. Il est impérieux, amoureux du style et de la formule, croyant, incapable de compromis, dur avec lui-même et avec les autres, orateur, admirable acteur capable de soulever le peuple jusqu’à lui. L’autre, paysan charentais, indifférent aux diplômes, aux honneurs, aux décorations, hait les nationalistes, croit à l’Europe parce qu’il croit aux grands ensembles ; pour lui la France dont il aime les qualités exceptionnelles, n’est cependant qu’une partie de l’Europe, qui n’est une partie du monde. Il croit à la vertu de la négociation, aime la démocratie, exècre les dictatures2. »
5Ces deux évocations nous mettent, je crois, au cœur du sujet. Car pour bien saisir le sens et la portée de la relation entre Jean Monnet et le général de Gaulle, il faut d’abord dire que tous les deux sont des grands hommes et que les grands hommes, ont, sauf exception, mais je n’en vois pas beaucoup, une logique qui n’est pas celle d’autres acteurs de l’histoire, si éminents soient-ils. Qu’est-ce donc qu’un grand homme, au moins dans le champ historique ? C’est, de façon constante, un homme qui a poursuivi toute sa vie un grand dessein, et donc qui est par nature monomaniaque. À la différence des hommes habiles ou simplement talentueux, les grands hommes ont une vision globale qui vient de loin et qui nourrit un projet obstinément poursuivi. Si l’on veut bien accepter cette définition du grand homme, on comprend, je crois, pourquoi Jean Monnet et le général de Gaulle furent si souvent opposés, très souvent incapables même de se comprendre.
6Hervé Alphand a bien esquissé tout ce qui différenciait, opposait même, ces deux personnalités. On peut être plus précis. Les origines d’abord : de Gaulle est un homme du Nord, issu d’un milieu de vieille bourgeoisie qui a été marginalisée par la Révolution et les régimes qui se sont succédés après. Comme les siens, c’est un catholique d’autrefois, c’est-à-dire profondément convaincu, mais aussi, à défaut d’être tolérant, très conscient des réalités sociales et très méfiant à l’égard de l’argent.
7Monnet, lui, est né au sein d’une famille dont l’ascension a été récente, et qui est conforme à un schéma assez classique sous la IIIe République : les hommes, semble-t-il, sont plutôt détachés des dogmes et des croyances, alors que les femmes restent fidèles à la religion.
8De Gaulle va choisir le métier des armes, ce qui est d’ailleurs de sa part un choix personnel, puisqu’aucun militaire ne s’était manifesté jusque-là dans sa famille. Jean Monnet, lui, va d’abord être un négociant en cognac, comme son père, un homme ouvert sur le vaste monde, et d’autant moins atteint par la fièvre nationaliste que la région où il est né, la Charente, est de longue date tournée vers l’extérieur.
9La culture des deux hommes n’est pas non plus la même. Jean Monnet est un self-made-man qui se nourrit surtout de la lecture de la presse, de la connaissance personnelle de quelques grands journalistes, qui lui apportent sur l’actualité l’éclairage dont il a besoin. De formation classique, de Gaulle est un grand lecteur, qui connaît à la fois très bien la littérature de son époque et celle des siècles passés, à l’exception notable, on ne le souligne pas souvent, du xviiie siècle, le siècle des Lumières, qu’il déteste. De Gaulle est aussi un écrivain dont les écrits trahissent, jusque dans le style, l’influence du Grand Siècle, c’est-à-dire le xviie siècle, à telle enseigne, qu’en lisant son livre le plus éclatant, Le fil de l’Épée, on croirait lire parfois le Testament Politique du cardinal de Richelieu.
10Sur la France de leur temps, Monnet et de Gaulle n’ont pas par ailleurs le même regard.
11Jean Monnet s’est peu exprimé directement sur la vie politique de son époque. On ne saisit son opinion, me semble-t-il, que par des remarques incidentes. Dans ses Mémoires, on voit qu’avec une certaine jubilation il règle son compte à Édouard Herriot, qui en 1954, contribua pour beaucoup à faire échouer la Communauté européenne de défense (CED) par son intervention à l’Assemblée nationale avant le débat. Aux heures les plus sombres de juin 1940, Jean Monnet décrit le même Herriot, réfugié à Bordeaux, attablé seul dans un salon de la préfecture et tel Louis XIV dans le salon de l’Œil-De-Bœuf, dévorant avec entrain un carré d’agneau à l’oseille. La scène est drôle, affligeante aussi, mais ne vaut pas condamnation du régime3.
12Jean Monnet, par tradition familiale, est un républicain. S’il déplore sans doute certaines évolutions après la Grande Guerre, et même un certain déclin, la IIIe République lui convient. Et malgré son éloignement de la France dans les années 1920 et 1930, il semble en connaître assez bien le personnel politique.
13Son passage à la Société des Nations lui a ouvert toutes les portes, et son voisinage, rue de Condé, où il habitait chez Henri de Jouvenel, figure importante de la Troisième République, lui permet de garder le contact avec les principaux responsables. Ainsi connaît-il bien parmi d’autres, Édouard Daladier et Léon Blum, auxquels il porte estime. Et comme tous les républicains de son époque, il se méfie des militaires, surtout lorsqu’ils se mêlent de politique. Le souvenir du général Boulanger a laissé évidemment des traces dans son esprit.
14De Gaulle, au contraire, est ce que l’on pourrait appeler un républicain de résignation. Sa famille est d’obédience royaliste. Son père a démissionné de la fonction publique quand la politique anticléricale de la IIIe République a commencé à se manifester. Au moment de l’affaire Dreyfus, la famille a eu des doutes quant à la culpabilité du malheureux capitaine, mais cela n’a pas empêché Charles de Gaulle d’exprimer un mépris évident et constant pour le personnel politique de son temps. Plus tard, quand il fera campagne en faveur de l’arme blindée, il fréquentera des responsables de tous les bords et d’abord Paul Reynaud, qui portera ses idées au Parlement, mais ses critiques à l’égard du régime n’accuseront jamais aucune faiblesse. De Gaulle condamne le système ultra parlementariste de la IIIe République, à ses yeux inefficaces et en partie responsable, selon lui, de la défaite. Il exprime bien ses sentiments lorsqu’il note, au moment de la mort de Raymond Poincaré : « Un demi grand homme à la mesure de la République. » Il lui arrivait aussi d’assumer une part de comédie. Ainsi, dans ses souvenirs, Jean Chauvel, grand diplomate, rapporte une scène assez étonnante et drôle qui a pour cadre Alger en 1943, quand le général reçoit des parlementaires radicaux, la famille politique dont il se sentait sans doute le plus éloigné4. À la surprise générale, le général multiplie les amabilités envers tous ces notables radicaux, à telle enseigne que ses collaborateurs sont un peu surpris. Jean Chauvel finit par faire part de son étonnement et le général de Gaulle répond simplement : « du pain pour les canards ».
15À tout cela s’ajoutent, pour séparer les deux hommes, leur expérience et leur vision du monde. Monnet est, par sa naissance pourrait-on dire, un homme de la civilisation atlantique. Tout jeune, il est parti vendre le cognac familial très loin de la France, et notamment en Amérique du Nord, aux États-Unis et au Canada. La suite des événements fera qu’il sera l’un des Français de son époque les mieux informés sur les États-Unis, l’un des plus introduits aussi dans les milieux dirigeants de ce pays. Sans doute a-t-il visité brièvement l’Égypte et la Russie mais son expérience américaine sera fondamentale, on peut même dire fondatrice. Pour lui, les États-Unis resteront le pays qui a non seulement contribué de façon importante à la victoire de 1918, mais aussi qui constitue à ses yeux un modèle de vie démocratique, en dépit des discriminations raciales qui perduraient à l’époque.
16Rien de tel du côté du général de Gaulle. On a coutume de dire que son attitude à l’égard des États-Unis a été fortement influencée par le traitement que lui ont réservé le Département d’État et le président des États-Unis pendant la guerre. Ce n’est pas complètement faux. Il est certain que l’attitude de Roosevelt l’avait d’autant plus choqué que son réflexe premier vis-à-vis du président avait été plutôt positif. Il avait été sensible au charme légendaire de Roosevelt mais le jugement de de Gaulle, qui ne connaissait pas les États-Unis avant la guerre, avait en vérité des fondements plus anciens. En témoigne une note rédigée par lui au début des années trente, dans le cadre du secrétariat de la Défense nationale où il était alors affecté, note dans laquelle il exprime à la fois un nationalisme exacerbé et une hostilité marquée à l’égard du monde anglo-saxon5.
17De Gaulle était évidemment conscient de l’importance du facteur américain, il le dira expressément dans son premier appel à la résistance. Mais la civilisation américaine, notamment son aspect matérialiste, lui inspirait de fortes réserves. Inversement, bien qu’il ait combattu les Soviétiques aux côtés des Polonais lors de son passage en Pologne après la Grande Guerre, un assez étrange tropisme russe l’habitait. Il ne connaissait pas la Russie, le seul Russe qu’il n’ait jamais assez bien connu était le maréchal Toukhatchevski qui avait été détenu avec lui en Allemagne pendant la Grande Guerre et qui devait finir fusillé par Staline. Malgré tout, la Russie était parée à ses yeux d’un éclat singulier, surtout en raison de sa littérature qu’il connaissait bien et appréciait, et aussi parce que la Russie lui offrait l’occasion de nouer ces alliances de revers que l’ancienne monarchie pratiquait.
18Il était donc fatal que Jean Monnet et de Gaulle n’aient pu s’entendre et même se comprendre. Il n’en reste pas moins qu’il leur arriva de travailler ensemble dans l’intérêt du pays et que leurs vues sur l’Europe peuvent dans une certaine mesure se révéler complémentaires.
19Jean Monnet avait compris très tôt l’importance des États-Unis, la nécessité de mettre fin à des conflits ancestraux, en s’appuyant sur des institutions indépendantes des États. Jean Monnet a toujours voulu aller de l’avant sans se laisser arrêter par des considérations liées au passé, cela a été son rôle historique en 1950 lorsqu’il a proposé cinq ans après la fin de la guerre de réintroduire l’Allemagne dans le jeu des nations et de jeter les bases de l’Union européenne.
20Edgar Faure dans ses Mémoires le caractérise me semble-t-il assez bien : « On surestimait parfois son pragmatisme et l’on négligeait l’élévation spirituelle qui l’animait. C’était un prophète et donc par nature un maximaliste », ce qui ne le prédisposait pas à s’entendre avec cette autre maximaliste qu’était de Gaulle.
21De Gaulle, lui, n’était guidé pour sa part que par une idée simple et forte : la grandeur de la France. Toute son action a consisté à poursuivre la politique multiséculaire menée depuis Richelieu, en s’adaptant aux temps modernes bien sûr, car de Gaulle savait tenir compte des réalités. Il n’était pas le nationaliste fermé, obtus, que ses adversaires ont décrit. Il avait, lui aussi, conscience de la nécessité pour les peuples européens, de s’unir, mais sa conception de l’Europe, tout le monde le sait, n’était pas celle de Jean Monnet.
22On rêve naturellement de ce qu’auraient pu accomplir ces deux grands hommes s’ils avaient pu se mettre d’accord. C’était malheureusement sans doute impossible, mais à ceux qui ont repris le flambeau de la construction européenne, ils ont laissé un héritage.
23Jean Monnet nous a appris que pour conjurer tous les facteurs de désunion et d’affrontement, il ne fallait pas se laisser arrêter par les habitudes, les déterminismes, de supposées lois de l’Histoire. Pour faire l’histoire comme il l’a faite et puissamment, il faut parfois la malmener. Il faut aussi comprendre l’importance des institutions qui garantissent le maintien de la paix comme le respect des identités nationales.
24De Gaulle pour sa part, n’a cessé de clamer que ces identités justement devaient être respectées. « Goethe, Cervantes, disait-il, n’ont été des génies que parce qu’ils s’exprimaient dans leur propre langue6. » Il aperçut aussi les dangers qu’il pouvait y avoir pour l’Europe à se tenir trop proche, inféodée aux États-Unis. Il n’avait pas prévu leur évolution récente, mais ce fait historique justifie son attitude comme son souci de doter la France d’une force de dissuasion autonome.
25Alors en réalité ces deux hommes, qui ont été si opposés, ont eu un héritage assumé immédiatement par leurs successeurs, peut-être moins par Georges Pompidou, qui est resté à mon avis dans la ligne gaullienne, que par les deux présidents qui l’ont suivi c’est-à-dire Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand.
26Valéry Giscard d’Estaing, c’est évident. Il avait été le ministre du général de Gaulle, certes il y a eu des ruptures entre eux à un certain moment mais il ne dissimulait pas l’admiration qu’il avait pour de Gaulle et l’on sait que parallèlement il avait adhéré au Comité d’action pour les États-Unis d’Europe de Jean Monnet, pour lequel il avait une grande admiration, comme le prouvent ses Souvenirs.
27Quand on analyse ce qu’a pu faire Valéry Giscard d’Estaing, notamment avec la création du Conseil européen, puis toute la suite de sa politique, on s’aperçoit qu’il a recherché une sorte de symbiose des deux conceptions. Il disait ouvertement que c’était la recherche de cette synthèse qui l’avait bien inspiré.
28En dépit de la détestation que François Mitterrand éprouvait à l’égard de général de Gaulle, il a poursuivi finalement dans cette voie, notamment avec le Traité de Maastricht qui se caractérise par une sorte de compromis (même si certains y ont vu une cote mal taillée) entre ces deux conceptions.
29Les deux présidents, ayant voulu, en quelque sorte, chacun à leur manière, assumer l’héritage de ces deux grands hommes, se sont exposés à la critique des deux camps. C’est-à-dire à la fois de ceux qui considéraient qu’ils s’écartaient trop de la ligne de Jean Monnet et ceux qui les jugeaient peu fidèles au général de Gaulle. Ce paradoxe pourrait à lui seul nourrir un prochain colloque sur la postérité de l’héritage disputé des deux grands hommes.
Notes de bas de page
1Giscard d’Estaing Valéry, Le pouvoir et la vie, t. I, Paris, Compagnie L2, 1988, p. 125.
2Alphand Hervé, L’étonnement d’être, Paris, Fayard, 1977.
3Monnet Jean, Mémoires, Paris, Pluriel, 2023, p. 33.
4Chauvel Jean, Commentaires, Paris, Fayard, 1972.
5Texte écrit par le Général de Gaulle en 1932 lorsqu’il était au Conseil supérieur de la Défense nationale, reproduit in Roussel Éric, De Gaulle, t. II : 1946-1970, Paris, Tempus, 2002, p. 646-656.
6Gaulle Charles de, Conférence de presse à l’Élysée du 15 mai 1962.
Auteur
IInstitut (Académie des sciences morales et politiques).
Éric Roussel, membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques), est l’auteur de biographies de grands contemporains. Sa biographie de Jean Monnet (Fayard, 1996) a été couronnée par le Grand Prix de l’essai de l’Académie française et le jury du prix Guizot présidé par François Furet. Sa biographie du général de Gaulle (Gallimard, 2002) fait également autorité. Sa réédition, actualisée et complétée, dans la collection Tempus/Perrin en 2020 a reçu le prix Renaudot poche. Éric Roussel est aussi l’auteur de biographies de Georges Pompidou, de Valéry Giscard d’Estaing, de Pierre Mendès-France, de François Mitterrand et de Pierre Brossolette. Publiée dans la collection « Les journées qui ont fait la France » de Gallimard son livre Le Naufrage 16 juin 1940 a été distingué par le grand prix du Livre d’histoire 2010.

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