Table des matières
Chapitre I. Des maisons de redressement franquistes ? Le cadre législatif et le dispositif institutionnel
- La genèse et l’histoire des maisons de redressement espagnoles, du xixe siècle à la guerre civile
- Retard espagnol, carences de l’État (xixe siècle – 1918)
- Le tournant de la création des tribunaux pour enfants (1918-guerre civile)
- La création des tribunaux pour enfants (1918) et la lente dispersion de leurs institutions auxiliaires sur le territoire espagnol
- L’évolution de la législation sous la Dictature de Primo de Rivera (1923-1931) et la Seconde République (1931-1936)
- Deux camps, deux modèles pour l’enfance marginale (1936-1939)
- Panorama du dispositif normatif et institutionnel sous le franquisme (1939-1975)
- Quand la dictature franquiste légifère : tout changer pour que rien ne change
- Détruire, pièce par pièce, l’héritage républicain
- Des tribunaux d’exception, mais quelle exceptionnalité du franquisme ?
- Quand le temps long l’emporte
- L’archipel des institutions de redressement
- Une impossible cartographie
- La domination sans partage du secteur privé catholique
- Un système sclérosé, archaïque et replié sur lui-même
- Conclusion
Chapitre II. Enfreindre la norme
- Le dossier personnel du pensionnaire de maison de redressement, chronique d’une carrière déviante
- L’omniprésence du vol
- Misère et infra-délinquance juvénile : trafiquer pour subsister (années 1940-1950)
- Les vols de véhicules à moteur : quand l’Espagne entre dans l’ère du développement économique (années 1960 et 1970)
- Recourir à la puissance publique pour résoudre un conflit privé : la prise en charge de l’indiscipline juvénile
- Corriger les jeunes dits « difficiles » : une affaire de famille
- Adolescents rebelles et voyous (golfos)
- « Combattre les perversions morales qui les ont poussées au mal » : les spécificités de la prise en charge des filles
- « L’interner pour qu’elle ne fasse de mal ni aux autres, ni à elle-même »
- L’inconduite féminine, forcément morale et sexuelle
- Conclusion
Chapitre III. Portrait de groupe : une jeunesse fragile
- « De jeunes vauriens sans école » ?
- L’origine géographique des mineurs et de leurs familles
- Un recrutement essentiellement local
- La surreprésentation des jeunes migrants
- Lieu de résidence et conditions de vie
- Des quartiers centraux vers la périphérie
- Le centre délabré des grandes villes, principal vivier de jeunes déviants
- La place limitée et décroissante des bastions ouvriers
- Quartiers de migrants, quartiers de jeunes déviants
- Grands ensembles, nouveaux horizons délinquants
- « Un autre monde » : habiter les marges de la ville
- « Ruines », « grottes », « porches »… : quand la pénurie de logements fait naître des habitations improvisées
- « Barracópolis » : grandir et vivre dans un bidonville
- « L’histoire de ma vie est très triste, et très longue »
- Les structures familiales dominantes
- Le niveau socio-économique des familles
- Quelques anomalies sociologiques
- Conclusion
Chapitre IV. Entre les murs : le fonctionnement des maisons de redressement
- L’organisation des institutions
- La population des deux maisons de redressement : effectifs et répartition
- L’organisation du personnel de la Colonia San Vicente Ferrer
- « Modeler les esprits, forger les âmes » : les principes et les modalités de la rééducation
- Le travail, le premier pôle de la rééducation
- La centralité de la religion
- L’enseignement et les loisirs : la portion congrue
- Redresser les corps
- Le corps encadré
- Le corps discipliné
- Récompenser
- Punir
- L’épineuse question de la violence physique
- Qualifier le régime disciplinaire
- Le corps réprouvé : la sexualité
- Des jeunes effectivement « redressés » ?
- La réception du traitement éducatif
- Comment les mineurs perçoivent-ils l’enfermement et le redressement ?
- Fuir
- Quelle efficacité du traitement éducatif ?
- Des dysfonctionnements importants, dus à un manque de moyens chronique
- Un public et des établissements pas toujours adaptés
- Un système en déshérence
- La question récurrente de l’inspection des maisons de redressement
- L’évolution tardive de la prise en charge des jeunes dangereux et en danger (deuxième moitié des années 1960)
- Conclusion
Chapitre V. Poursuivre la guerre civile par d’autres moyens ?
- « Une après-guerre interminable, une victoire omniprésente, une dictature de près de 40 ans »
- Rééduquer les enfants de « rouges » ?
- La répression du militantisme politique juvénile est ailleurs
- Une présence minoritaire des enfants de « rouges » parmi les pensionnaires de maison de redressement
- Les conséquences de la guerre, les mécanismes de la répression
- Une présence marginale des enfants de « rouges »
- L’appartenance politique des parents n’est pas une cause première de l’internement en maison de redressement
- Un « Nouvel État » mais des logiques anciennes : les maisons de redressement, un outil de contrôle social plutôt que de répression politique
- Qu’est-ce-qu’un enfant de « rouge » ?
- Quelle réalité familiale, sociale et politique derrière le non-dit et le non-signalé ?
- Un formidable outil de contrôle social
- Un maillon de l’appareil répressif et de contrôle social de la dictature
- Les pensionnaires des maisons de redressement sont-ils des « enfants perdus du franquisme » ?
- Un faible degré d’adhésion des acteurs à l’idéologie du « Nouvel État »
- Un traitement spécifique des pensionnaires issus de familles « rouges » ?
- Conclusion
Chapitre VI. Entre assistance sociale et croisade morale : une action polymorphe
- Les maisons de redressement pendant les « années de la faim »
- Se nourrir et se soigner
- L’obsédante question de l’alimentation, condition de la survie
- Assurer la subsistance des pensionnaires des maisons de redressement
- Des organismes affaiblis et vulnérables
- La gestion sociale des conséquences de la pénurie
- Les croisés de la morale : redresser les jeunes déviants, surveiller leurs familles
- Former des femmes pures : « de la maison à l’église, et de l’église à la maison »
- « Le sexe et l’effroi »
- Hors du mariage, point de salut
- « L’Église et l’État vont entamer la reconquête. Et vous, que ferez-vous ? »
- Une modification effective des processus de régulation sociale ?
- Rapport de forces, rapport de classes
- Entre diffusion des pratiques et des rites catholiques, résistances et quant-à-soi
- Conclusion
Annexes