La grève Michelin de Vitoria (26 janvier-28 février 1972)
Conflit industriel et question basque
p. 293-300
Texte intégral
1Le 26 janvier 1972 les 3 500 travailleurs de l’usine Michelin de Vitoria, capitale de la province basque d’Alava1, débutèrent une grève qui, faisant front à une direction de choc et à la répression de la police allait durer plus d’un mois, entraînant un puissant mouvement de solidarité et mobilisation.
2Sans doute, la contemporanéité presque parfaite entre la grève de Vitoria et celle de Saint-Brieuc dit-elle quelque chose sur l’expression d’une certaine prise de conscience des ouvriers et ouvrières (dans le cas de Saint-Brieuc) de territoires touchés par l’industrialisation depuis une petite dizaine d’années à peine2. Ici et là, c’est moins le contenu des revendications initiales que la forme de la mobilisation et, surtout, le soutien – au-delà de la solidarité ouvrière, celui de larges fractions de la population locale – dont celle-ci bénéficia, qui force l’attention : « un soutien qui devient à son tour l’événement au point de dépasser le conflit lui-même3 ». Sans doute également, certaines réminiscences personnelles ne sont-elles pas étrangères à l’idée de participer à cette réflexion commémorative du 50e anniversaire de la grève du Joint français. Il m’est, en effet, revenu à la mémoire des images d’actualité, mais également le souvenir d’un certain récit d’exemplarité de conflit que diverses organisations « d’extrême gauche » proposaient au jeune militant au mitan des années soixante-dix4. Au demeurant, par-delà « l’évidence chronologique », malgré d’indéniables différences, davantage que de simples « nuances de situation » comme nous le verrons, une réflexion sur un indéniable « air de famille » méritait, je crois, d’être tentée. Avant toute présentation du récit du conflit, dresser en premier lieu, fût-ce brièvement, le cadre environnemental général de Vitoria en ce début des années 1970, permettra, il me semble, de saisir ce qui rapproche (ce qui ne signifie pas ce qui rend identique) – sur le plan de la dynamique économique et, à bien des égards, sociale – et ce qui, radicalement, distingue – le contexte institutionnel et politique – les deux situations.
Contextualiser un espace
3« Développementisme » et « tardo-franquisme » peuvent, à bon droit, être considérés comme les maîtres-mots caractérisant la situation vers 1970-1972 en Espagne en général et à Vitoria en particulier. Mais il faut ici articuler contexte espagnol et contexte basque. Longtemps tenue à l’écart de l’industrialisation intensive qui depuis la fin du xixe siècle avait marqué la Biscaye et le Guipúzcoa5, l’Alava vivait depuis le milieu des années 1950 un très soudain et particulièrement intensif rattrapage en la matière : la population de la capitale de la province, qui concentrait l’essentiel de la population et de l’activité était passée de 52 000 habitants en 1950 à 73 000 en 1960 et 137 000 en 1970 (192 000 en 1980) ! À bien des titres, c’était là un des exemples les plus probants de la nouvelle politique industrielle de l’État espagnol qui cherchait à créer de nouveaux foyers industriels en dehors de la Catalogne, de la Biscaye ou des Asturies6. Il s’agissait de combiner, en ces nouveaux centres, des investissements étrangers – Ainsi, dès le milieu des années 1950, Renault à Valladolid, Peugeot et Auto-Union (Mercedes-Benz à partir de 1969) à Vitoria – et la formation d’une main-d’œuvre issue du monde rural dans le double but de réduire la surpopulation des campagnes et de proposer aux industriels des salariés peu exigeants et que l’on espérait plus dociles que ceux des anciens bastions industriels de Catalogne, de Biscaye, des Asturies. C’est ainsi que Michelin (la Sociedad Anónima para la Fabricación en España de Neumáticos) entreprit en 1963 la construction d’une importante usine (43 hectares) de fabrication de pneus pour véhicules de chantiers à Vitoria (le premier pneu sortit des chaînes le 5 janvier 1966).
4Cette main-d’œuvre – plus de 1 500 embauches dès la première phase opérationnelle – est, il faut le noter, presque exclusivement masculine étant donné le type de produit à travailler et à manipuler. La petite minorité (autour de 9 % selon l’exercice considéré) d’ouvriers très qualifiés a été recrutée pour une bonne part en Biscaye ou en Guipúzcoa. Un cinquième de la main-d’œuvre procède de l’Alava, un gros tiers des autres provinces septentrionales de la péninsule. Ces derniers sont des hommes jeunes, venus du monde rural, pour lesquels le travail chez Michelin est la première expérience usinière.
5C’est là peut-être un trait qu’il convient de souligner. Sans doute ces jeunes gens, peu ou pas du tout formés professionnellement, ne peuvent-ils pas s’adosser aux traditions et rites que la classe ouvrière biscayenne a, depuis les années 1880, patiemment forgés. Point de tradition syndicale non plus : que celle-ci se soit formée dans les durs combats contre le patronat durant la première industrialisation (dès 1890 avec la première grève minière aux portes de Bilbao), durant la guerre civile, au temps de la répression absolue franquiste (grande grève quasi insurrectionnelle dans nombre d’établissements de l’agglomération de Bilbao de 1947), ou, désormais, dans le cadre et les conditions du « tardo-franquisme ».
Militer en dictature
6Assurément, la loi sur le travail de 1939 est toujours en vigueur. Les syndicats de salariés dissous et abolis, les représentants de ces derniers ne peuvent s’exprimer que via le collège qui leur est réservé au sein des syndicats corporatifs dont l’organisation nationale est dirigée par les phalangistes. L’action réellement revendicative (a fortiori protestataire) ne peut donc être que clandestine. Cependant, durant la deuxième moitié des années 1960 nombre de collèges ouvriers ont été peu à peu investis par des militants qui, au sein de ces commissions ouvrières (comisiones obreras, CCOO), dans les interstices réduits que laisse, malgré lui, le dispositif de contrôle de l’organisation officielle, articulent aux revendications sur les salaires ou les conditions de travail une nette aspiration politique à la démocratie. À grands traits, dans la banlieue minière et sidérurgique de Bilbao les communistes (clandestins rappelons-le et soumis, autant que la Guardia Civil le peut, à la surveillance et à une répression qui peut aller jusqu’à huit ou dix ans de prison) sont influents ; dans les établissements industriels de la ville-centre nombre de CCOO sont plutôt inspirées par un syndicalisme basque (ELA, Eusko Langileen Alkartasuna ou bien SOV, Solidaridad de Obreros Vascas, créé en 1911) d’inspiration démocrate-chrétienne (à noter que le parti socialiste, clandestin bien entendu, mise plutôt sur l’action de la centrale syndicale qui lui est liée, l’UGT, l’Union générale des Travailleurs ; mais l’activité de celle-ci, clandestine également, reste très limitée dans ces conditions politiques). Bien entendu, rien de tout cela n’existe encore à Vitoria lorsque l’usine s’implante au milieu des années 1960 ! Au mieux des regroupements de reconnaissance et d’entraide d’inspiration catholique.
7Peu à peu néanmoins une sorte de double prise de conscience se fraie un chemin. Si les ouvriers de Michelin ont trouvé dans l’emploi usinier des rémunérations bien supérieures à celles qu’ils auraient pu espérer au village et un degré de protection sociale plus élevé, les avantages n’apparaissent plus aussi nettement lorsque l’on prend l’habitude de la comparaison avec les travailleurs des grandes usines biscayennes et après que les cadences de travail eurent usé les corps et l’inflation du début des années 1970 grignoté le pouvoir d’achat.
8Parallèlement, l’appel à la grève générale lancée par un collectif d’organisation clandestines politiques (dont le PCE et l’ETA-VIe assemblée) et syndicales (CCOO, ELA-SOV, UGT, CNT) contre le premier procès de Burgos7, très suivi en Biscaye et Guipúzcoa, mais dont l’écho est loin d’être négligeable à Vitoria et concerne un certain nombre d’ouvriers de Michelin, contribue à articuler politique et revendications sociales. La répression policière et politique du mouvement (décrets d’état d’urgence puis d’état d’exception suspendant les déjà fort timides libertés publiques sur partie ou tout du territoire de telle ou telle province basque se succéderont jusqu’en 1977) aura comme conséquence d’incorporer des aspirations politiques aux protestations et revendications sociales d’un mouvement ouvrier en train de se former en Alava8…
Faire une grève
9Les élections de 1971 pour les représentants des travailleurs au syndicat unique vertical furent, pour la première fois dans bien des usines de la province, l’occasion de discussions entre ouvriers en vue de la création de commissions ouvrières sur le modèle de ce qui se faisait en Biscaye. En octobre, ceux de la plus importante des usines, Michelin, présentèrent une liste de revendications : augmentation de salaires, aménagement de certains postes de travail, réduction de la semaine ouvrée de 48 à 44 heures. Soutenue et même encouragée par Clermont-Ferrand (qui s’était déjà montré sourd aux revendications des ouvriers de l’usine de à Leeuw-Saint-Pierre en Belgique, ce qui y avait motivé la grève de février 1970) la direction locale refusa toute négociation. La grève débuta le 26 janvier 1972 et toucha rapidement l’ensemble des ateliers et chaînes de l’usine. Après que des ouvriers qui avaient tenté d’organiser l’occupation de l’usine eurent été délogés par la police le 2 février, la direction répondit par la mise à pied de 30 « meneurs » et, dès le 4 février, par le lock-out. Des centaines de familles allaient être privées de ressources.
10Le mouvement déborda alors l’usine de Vitoria. Indépendamment des messages et actions de soutien des ouvriers des autres usines du groupe en France et en Europe, ceux d’une demi-douzaine d’usines de Vitoria, métallurgiques notamment, provoquèrent des arrêts de travail solidaires. Rapidement le mouvement déborda de l’usine à la ville. Le 12 février, une importante manifestation de protestation, bien entendu formellement interdite, contre la fermeture de l’usine et pour l’ouverture de négociations sur la base des revendications ouvrières, réunit plus de 10 000 personnes. Plusieurs dizaines de manifestants furent blessés lors des heurts avec la police, plusieurs dizaines également furent arrêtés ; le bilan officiel fit état de 26 policiers blessés et, prenant argument de cela, le gouverneur civil de l’Alava (l’équivalent du préfet) fit une déclaration menaçant des peines de prison les plus lourdes possibles que la législation permettait (et selon le chef d’accusation retenu, cela pouvait aller jusqu’à huit dix ans d’emprisonnement !) tout fauteur de troubles à l’ordre public. Après avoir révoqué 47 ouvriers, l’usine rouvrit et le 28 février les salariés reprenaient le travail. Aucune de leurs revendications n’avait été retenue et, sur le moment, il ne semblait pas que l’une seule d’entre elles puisse être ne serait-ce qu’examinée avec quelque chance d’aboutir. Et pourtant, les événements de février 1972 n’allaient pas être sans postérité.
Tirer parti d’un échec
11Cette expérience de grève ouvrière, à l’échelle d’une très grosse usine appartenant à une multinationale étrangère qui plus est, allait laisser de nombreux germes. Surgie dans un territoire jusque-là ignorant globalement l’histoire et les traditions du mouvement ouvrier, elle démontrait que l’action revendicative était non seulement nécessaire mais possible.
12Or, ce n’était pas tant sur la patiente formation de militants que reposait cette possibilité – un apprentissage du militantisme rendu difficile, voire dangereux, dans les conditions politiques qui étaient celle du franquisme (par exemple rien n’était moins simple que d’être militant communiste, donc clandestin sur cette partie de l’engagement personnel, et à « découvert » proposer sa candidature comme délégué dans les instances de l’organisation syndicale officielle). Ici, c’était bien davantage l’ardeur de travailleurs plutôt jeunes qui allait porter l’action revendicatrice et protestataire. Davantage même : dans un contexte politique qui est celui de la radicalisation de l’aspiration indépendantiste basque et du durcissement du régime après l’exécution par l’ETA du chef du gouvernement Carrero Blanco (20 décembre 1973) et au moins jusqu’à la mort de Franco (20 novembre 1975), les CCOO et ELA-SOV ont quelque mal à calmer l’impatience de jeunes militants – en ces années centrales de la décennie, lorsque de jeunes ex-séminaristes radicalisés allèrent à la rencontre de jeunes ouvriers indignés par les faibles rémunérations qu’ils percevaient et peut-être davantage encore par le système hiérarchique des usines « fordistes » – revendiquant et la révolution politique et l’indépendance de l’Euskadi. Cependant, il ne s’agit pas tant d’une conversion de tous les travailleurs, y compris donc les immigrés – dont on a dit qu’ils représentaient la majorité des ouvriers de la grande industrie – au nationalisme révolutionnaire, mais plutôt d’une sorte de consentement pratique de la classe ouvrière résidant au Pays basque à l’idée que l’Euskadi est une réalité sociopolitique particulière et que, par conséquent, les revendications spécifiques du « peuple basque » méritent le plus ample soutien, dans l’espace public comme dans les usines9. À ce compte, l’autonomie ouvrière devint la stratégie qui devait défaire tous les liens oppressifs.
13En décembre 1975 un ample mouvement de protestation animé par une Coordination ouvrière de Vitoria, de teinture sensiblement conseilliste et nettement critique à l’égard du vieux militantisme à qui l’on reproche son possibilisme, parcourut les rues et les usines de la cité. Cette fois ce ne fut pas les Michelin de Vitoria, quelque peu échaudés par la répression ayant suivi les événements de 1972, qui allumèrent la mèche le 9 janvier 1976 mais les métallos de la fonderie Forjas Alavesas. Dans les jours qui suivirent 10 000 ouvriers, appartenant à plus d’une douzaine d’entreprises du secteur métallurgique en majorité mais s’étaient joints au mouvement des ouvriers de l’ameublement par exemple, étaient en grève, pour l’heure sur la base de revendications portant sur les salaires, la diminution de la semaine de travail à 42 heures, une meilleure couverture des accidents de travail et du risque maladie, une retraite à taux plein dès 60 ans… Après que le mouvement eut paru s’essouffler, la dynamique fut ranimée par la convocation d’une première grève générale le 16 février. Aux revendications antérieures s’était jointe l’aspiration, enfin exprimée, à la dissolution du syndicat vertical officiel. Comme en 1972 le mouvement ouvrier s’exporta hors des alentours des usines et tenta de s’étendre sur l’espace urbain. Mais la nouvelle grève générale du 21 février fut un échec. Comme en une ultime tentative une assemblée générale fut à nouveau convoquée en l’église San Francisco le 3 mars pour décider de la poursuite du mouvement. Aux côtés de revendications proprement ouvrières, la plateforme protestataire faisait quelque place à des aspirations plus politiques. Le succès de la manifestation fut considérable : 4 000 personnes s’entassèrent dans l’église et ses dépendances et près de 10 000 se répartirent dans les rues adjacentes. En fin d’après-midi la police tenta d’investir l’église à coups de gaz lacrymogène ; les manifestants furent pris dans une véritable nasse… Trois ouvriers furent tués par balles lors de l’assaut, deux autres lors des jours qui suivirent, près d’une centaine furent blessés… Le ministre de l’Intérieur Manuel Fraga Iribarne déclara que ceci devait servir de leçon à ceux qui propageaient la subversion !
14L’écho des événements du 3 mars 1976 fut considérable, notamment au Pays basque où une grève générale à l’échelle des trois provinces fut largement suivie le 8 mars et durant laquelle deux ouvriers trouvèrent à nouveau la mort. Or, bien que cette fois les Michelin de Vitoria, on l’a dit, n’eussent point été le fer de lance du mouvement – leur participation au mouvement général ne les distinguait pas cette fois-ci – ils ont conservé, au cours des décennies, à chaque commémoration du 3 mars, une place de choix dans la mémoire militante du Pays basque. Il est vrai que celle-ci incline souvent à associer au « 3 mars 76 » – c’est-à-dire à la répression sociale et politique (les manifestants de l’église San Francisco n’étaient pas tous des ouvriers) – la « première » grande grève (celle de 1972) et le très long mouvement de grève – plus de cent jours en février-mai 1976 – des ouvriers Michelin de l’usine de Lasarte en Guipúzcoa qui fut, en effet, la plus longue grève ouvrière de la séquence historique considérée ; la séquestration du directeur de l’usine de Vitoria en février 1979 par un commando de l’organisation ETA politico-militaire contribua, en outre, à amalgamer Michelin et lutte ouvrière à Vitoria.
Conclusion
15C’est que la grève de 1972 avait marqué les consciences. Elle avait été l’événement fondateur, constituant, de tout le mouvement ouvrier de l’Alava, qui pourrait, désormais soutenir certaine comparaison avec celui de Biscaye. Cette lutte de 1972, pourtant perdue par les salariés, avait inauguré dans la province certaines pratiques de discussion, de considérations critiques – au début, certes, avec beaucoup de précautions – sur le patronat, le régime : un apprentissage de la politique par une classe ouvrière encore nouvelle dans des conditions très particulières. Cette grève de 1972 avait eu valeur de signal : en deux ou trois ans, les associations revendicatives de résidents (dans une ville à la croissance exponentielle, rappelons-le, où les plus indispensables infrastructures de services s’avéraient très insuffisantes), des groupes de lycéens ou d’étudiants (à cette époque encore issus presque exclusivement de la bourgeoisie et petite bourgeoisie alavesa) prirent l’habitude de se référer aux Michelin pour susciter l’adhésion et maintenir l’enthousiasme. En même temps, cette rencontre protestataire contribua dans une certaine manière à faire sortir hors l’enceinte de leur usine les Michelin, à les installer dans la ville et la province : ces immigrés étaient en train de devenir des alavès, bientôt, peut-être, certains allaient se sentir basques.
16En effet, bien que le conflit de 1972 eût été essentiellement un conflit entre le travail et le capital – on l’a dit, des revendications sur les salaires et la durée du travail auxquelles s’oppose la direction patronale soutenue par les autorités garantes de l’ordre social – le récit mémoriel, de célébration originelle du mouvement social (et non plus seulement ouvrier) en Alava, lui donnait certaine coloration identitaire. À cet effet, la célébration conjointe et parfois confondue dans les récits mémoriels du 3 mars 1976 et du 12 février 1972 (les mêmes ouvriers, toujours objets de la même répression, répression patronale contre les travailleurs, répression de l’État contre aspirations du peuple basque…) permit d’accentuer cette coloration au cours des décennies consécutives de la grande crise du capitalisme industriel des années 1970 ; c’est-à-dire au fur et à mesure que se substituait à l’idée de la lutte des classes comme moteur de l’histoire celle de la convergence des luttes – sociale et identitaire/basque, voire citoyenne (ciudadanía) et environnementale. Mais cela est une autre histoire…
Notes de bas de page
1Rappelons que le Pays basque (Euskal Herria) est composé : au nord, du Labourd, de la Basse-Navarre et de la Soule correspondant à l’arrondissement de Bayonne du département des Pyrénées-Atlantiques ; au sud, d’une part, du Guipúzcoa, de la Biscaye et de l’Alava, territoires historiques formant depuis 1822 et jusqu’en 1978/1980 les « provinces basques » de l’État espagnol, désormais constituant ensemble la Communauté autonome d’Euskadi, d’autre part, de la Navarre (communauté forale de Navarre).
2Voir l’avant-propos de Jalabert Laurent et Patillon Christophe (dir.), Mouvements ouvriers et crise industrielle dans les régions de l’Ouest atlantique des années 1960 à nos jours, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.
3Porhel Vincent, « Un conflit comme révélateur. Le Joint Français 1972-1980 », ibid., p. 103.
4Vincent Porhel écrit : « la référence obligée au Joint Français comme symbole incontournable d’une conflictualité ouvrière idéale, alliée aux feux d’un régionalisme en plein renouveau » (ibid., p. 104).
5Pour une synthèse générale voir Fernandez Alexandre, Du fer et des fueros. Contribution à l’histoire de l’industrialisation d’une région du sud-ouest de l’Europe : la Biscaye et le Guipúzcoa, xixe-xxie siècles, Pessac, Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine, 2015.
6García Crespo Milagros, Velasco Barro, Abeña Roberto et Mendizabal Gorostiaga Arantza, La economía vasca durante el franquismo, Bilbao, Editorial La Gran Enciclopedia Vasca, 1981 ; Fundación BBV, Capitalización y crecimiento de la Economía Vasca, 1955-1995, Bilbao, Fundación BBV, 1997.
7Dans la ville castillane de Burgos s’ouvre en décembre 1970 le procès de six militants de l’organisation nationaliste basque ETA (Euskadi Ta Askatasuna) à l’encontre desquels le procureur général requiert la peine de mort. La très importante campagne nationale et internationale de protestation conduira les autorités à commuer la sentence en peine de prison à vie : voir la notice « Proceso de Burgos », in Egaña Iñaki (dir.), Nuevo diccionario político de Euskal Herria, Tafalla, Txalaparta, 2015, p. 96-98 ; en revanche, à l’issue du deuxième procès de Burgos (1975) les condamnés furent exécutés.
8Bustillo Kastrexana Joxerra et Etxebeste Arizkuren Eugenio (coord.), Nuestro mayo rojo. Aproximación a la historia del movimiento obrero vasco (1789-1990), Tafalla, Txalaparta, 2014, p. 546-548.
9Ibid.
Auteur
Université Bordeaux-Montaigne-CEMMC.
Alexandre Fernandez est professeur d’histoire contemporaine, université Bordeaux-Montaigne-CEMMC.

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