Jeux, gymnastiques, sports et loisirs au xixe siècle
L’exemple de la France du Nord
p. 127-134
Texte intégral
1La France du Nord constitue un territoire particulier dès lors qu’il s’agit d’observer les différentes formes de pratiques corporelles que sont les jeux traditionnels, les gymnastiques et les sports athlétiques. Ne pouvant être confondues parce que s’inscrivant dans des temporalités différentes, ces activités semblent mécaniquement se succéder les unes aux autres : jeux hérités du Moyen Âge et trouvant leur pleine dimension à l’époque moderne ; pratiques gymniques nées au xixe siècle sur fond d’hygiénisme et de sentiment de revanche, après le désastre de 1870 ; sports athlétiques importés d’outre-Manche écrasant de leur modernité ces mêmes jeux et gymnastiques, considérés d’un coup comme archaïques. Conforté par une historiographie quelque peu surannée1, ce lieu commun mérite d’être interrogé pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais, dont on rappellera rapidement quelques traits singuliers au xixe siècle2 : forte trame urbaine densifiée par la révolution industrielle, proximité géographique d’une Angleterre « berceau des sports modernes », territoire en partie ravagé par la guerre franco-prussienne de 1870, façade littorale propice au développement des activités balnéaires… Autant de facteurs dont la combinaison contribue à dessiner une spatialisation originale de ces usages et techniques du corps, du siècle de Louis XIV à la Première Guerre mondiale.
Le socle des jeux « traditionnels »
2Définis par les formes de sociabilité qu’ils induisent, leur caractère aléatoire et spontané, le cloisonnement social qui les gouverne et leur diversité3, les jeux occupent les villes et les campagnes de la France du Nord depuis le Moyen Âge. Le précieux récit de Pierre-Ignace Chavatte4, contemporain de Louis XIV, confirme que « les divertissements semblent être une des préoccupations fondamentales de l’homme des Temps modernes, peut-être sous-estimée par les historiens ». La lecture de cette « chronique mémorial des choses mémorables par moy Pierre-Ignace Chavatte5 » confirme le large spectre des activités de « l’homo ludens », et la distinction qu’il convient d’opérer entre ce qui relève des divertissements et des jeux proprement dits6 : pour les premiers, participation aux célébrations officielles des victoires militaires du Roi-Soleil (au moins jusqu’en 1693) ainsi qu’à ses entrées solennelles dans la ville de Lille en 1670, 1677 et 1680. Chavatte assiste également aux exercices pratiqués par les compagnies d’archers, d’arbalétriers et canonniers de la cité, ainsi qu’aux nombreuses fêtes profanes (carnaval, feux de la Saint-Jean), religieuses et corporatives. Viennent s’y agréger les spectacles urbains (cracheurs de feu, montreurs d’ours, bateleurs, phénomènes de foire…) ainsi que les exécutions publiques, mutilations et autres supplices. Inscrits dans une temporalité régulière, ils complètent la palette d’un univers ludique7 fort hétérogène, qui trouve sa place dans les interstices d’un temps libre alors émergent8 : jeu de la crosse, jeu de paume, jeu de quille, tir à l’arbalète et bourloire, jeux d’eaux et joutes nautiques dans les nombreux canaux et rivières qui traversent la ville et qui, lors d’hivers rigoureux, peuvent servir de patinoires9…
3Héritées de l’Ancien Régime, nombre de ces activités perdurent jusqu’aux premiers contreforts du xixe siècle. Les travaux de Pierre Pierrard10 et plus récemment de Diana Cooper-Richet11 montrent que le pays minier est une véritable « terre de jeux » avant que la greffe des sports anglais ne modifie sensiblement la sociologie des pratiques et de leurs acteurs : organisés autour de ces « églises de l’ouvrier » que sont les estaminets, les jeux de bouchon, du beigneau, de la bourle, du billon, les activités de tir (à l’oiseau, au berceau, à l’arbalète ou à la sarbacane) ainsi que de nombre de jeux de balle dont les dénominations et règles varient selon leur géographie12, représentent pour la « part la plus laborieuse de la population » un contrepoint salutaire au temps de travail. Il convient d’y ajouter ces « bestiaires de miel et de fiel13 » que sont la colombophilie14 (le premier cercle recensé dans le département du Nord est fondé par les ouvriers du textile à Roubaix en 1849), l’élevage et les concours de chants de pinsons (la société la plus ancienne date de 1757 à Hazebrouck). Plus sanglants sont les combats de coqs15, dont les origines remontent au xvie siècle (1529 à Péronne, 1575 à Amiens) et qui connaissent dès le Second Empire un regain d’activité en Flandre et en pays minier, malgré les interdits des autorités et des compagnies des mines (en raison des paris importants qu’ils génèrent). Plus localisés, les duels de chiens ratiers16, décapitation d’une oie par lancer de couteau, mise à mort d’un canard au sabre ou au fusil complètent ces divertissements populaires qui, par-delà leur diversité, constituent de véritables espaces de sociabilité masculine.
Le temps des loisirs, terreau des sports modernes ?
4Repérés dans le premier tiers du xixe siècle, les ressorts des loisirs balnéaires sont bien différents : ils empruntent tout d’abord à cette anglomanie ambiante, caractéristique de certaines villes du littoral du Nord-Pas-de-Calais, qui permet à la « classe de loisir17 » de s’adonner à des activités distinctives qui confirment, par ces formes particulières « d’exposition de soi18 », l’appartenance à une élite sociale et culturelle. La proximité géographique de l’Angleterre et l’antériorité des liens noués avec la « Perfide Albion » justifient que des villes telles Dieppe, Saint-Valéry-sur-Somme et Boulogne-sur-Mer soient de véritables « têtes de pont » pour ces loisirs d’un genre nouveau. L’intensification des relations commerciales et maritimes19 faisant de la cité boulonnaise une « ville semi-anglaise », pour reprendre l’expression du préfet du Pas-de-Calais en 1859. Elle devient pour les jeunes Anglais fortunés effectuant leur « Grand tour20 » une ville-étape qui accueille excursionnistes et touristes adeptes des premiers bains de mer. L’hygiénisme ambiant21, s’il affecte d’abord les cités industrielles22 et se traduit par une révolution des pratiques de propreté et l’acquisition progressive d’« habitus de santé », concerne également des cités balnéaires alors en pleine expansion23 : à Boulogne-sur-Mer, un premier établissement de bains, inauguré en 1785, n’avait pas survécu aux affres de la Révolution et avait fermé ses portes en 1792. Un nouvel établissement, ouvert en 1824, est racheté par la municipalité en 1858. Les travaux entrepris en font l’une des infrastructures les plus modernes d’Europe : salles d’hydrothérapie comprenant bains et douches électriques pour soigner les rhumatismes, piscine découverte permettant la prise de bains de mer froids « à toute heure, à tous temps, à l’abri du vent et des intempéries24 », nombreuses salles d’agrément (restaurants, salons, salles de bal et de jeux, théâtre et casino) qui confortent la vocation touristique de la ville. La plage devient pour sa part une « nouvelle frontière25 » où la pratique des bains, désormais recommandée par les sommités médicales, demeure gouvernée par les règles de bienséance et de séparation des sexes : afin d’éviter le « scandale de la transparence », un arrêté municipal datant de 1820 divise la zone de bains en trois espaces : l’un pour les hommes, l’autre réservé aux femmes, tous deux séparés par un « no man’s land » où les messieurs en costume doivent se tenir à au moins vingt mètres de la gent féminine.
5Observées dans d’autres villes du littoral de la Côte d’Opale (Calais, Dunkerque-Malo et le Touquet-Paris-Plage)26, ces pratiques élitaires accompagnent un premier essaimage de pratiques sportives qui participent elles aussi de cette « culture des apparences27 » :
« Avant d’être gouvernées par des logiques compétitives, les sports anglais figurent un nouveau mode de vie fondé sur l’aisance corporelle et l’exhibition consentie. Privilèges d’une élite sociale, ils s’insèrent dans ce temps des loisirs émergeant, et diffusent un ensemble de valeurs combinant méritocratie, fair-play, sens de l’initiative et de l’effort. Pour le sportman, il importe autant de se divertir que de mettre en scène les formes de son divertissement28. »
6Dès lors, les espaces sportifs comptent autant que les pratiques elles-mêmes, tant il s’agit ici pour l’aristocratie et la bourgeoisie locales de rendre visibles l’anglomanie qui les caractérisent et le registre du divertissement dont elles se réclament29. Et d’assister aux premières courses de trot attelé et de steeple-chase sur l’hippodrome d’Ambleteuse, inauguré en 1834. Et de se presser sur les rives de la Liane et sur le littoral pour observer régates et courses d’aviron, à l’initiative de l’Émulation nautique boulonnaise (1861). Et de s’adonner aux joies du lawn-tennis, au pied des remparts de la cité maritime, à partir de juillet 1885. Et de fréquenter les deux parcours de golf, situés l’un à Wimereux, l’autre en périphérie de ville (dans le quartier de l’Inquéterie) au début du xxe siècle (les statuts du Boulogne Golf Club sont publiés en 1903).
La greffe des gymnastiques et des sports ?
7Le dernier tiers du xixe siècle correspond pour sa part à l’essor de pratiques gymnastiques et sportives qui, là encore, possèdent leur caractère propre : héritées également de l’époque moderne30, les premières peuvent être définies comme un ensemble d’agencements d’exercices physiques codifiés répondant à des finalités hygiénistes, éducatives et militaires31. La circulation, à l’échelle de l’Europe, des théories et conceptions qui les fondent aboutit en France à la mise en place de modèles « franceétrangers32 », qui empruntent aux conceptions gymnastiques prussiennes (Jahn et Salzmann), suisses (Clias) ou suédoises (Ling). Ces pratiques civiles, militaires puis scolaires (en 1869, un décret de Victor Duruy rend la gymnastique obligatoire dans tous les ordres d’enseignement) se distinguent donc des sports « modernes », également appelés « sports anglais » ou « sports athlétiques33 » : réservés aux élites urbaines et aristocratiques, introduits parfois dans quelques établissements privés parisiens, ils s’inscrivent dans un projet éducatif fort différent, dont Pierre de Coubertin est l’infatigable zélateur34. À la différence des jeux traditionnels, ces sports répondent au principe des trois unités (de temps, de lieu et d’action)35, s’inscrivent dans des formes plus compétitives que gouvernent les premières institutions sportives et visent l’acquisition de nouvelles valeurs (le dépassement de soi, le fair-play, la loyauté, le respect de l’adversaire…).
8Dans le nord de la France, gymnastiques et sports renvoient donc à des univers sociaux bien différents : utilisées par le patronat afin de fortifier et moraliser la classe ouvrière36, les pratiques gymniques essaiment en pays minier au lendemain de la guerre franco-prussienne de 1870 : un gymnase est ainsi construit à Liévin dès 1873, avec « l’approbation la plus complète de Monsieur le préfet du Pas-de-Calais ». En 1901, le directeur de la Compagnie des mines de Denain préconise de supprimer les jeux traditionnels « au profit d’activités plus utiles, leurs effets sur l’esprit des ouvriers étant absolument nul ». Lecture énergétique des corps qui se décline également au sein des sociétés civiles de gymnastique, en majorité affilées à l’Union des sociétés de gymnastique de France (USGF), fondée en 1873 : seul un effort collectif et national peut en effet être en mesure de redresser ces « corps patriotiques37 » dont l’avachissement et l’impréparation au combat sont les causes avancées de la défaite de 1870. La création dans le département du Nord, en 1879, de l’Association régionale des gymnastes du Nord, à l’initiative de Cyrille Wachmar38, s’inscrit pleinement dans ce processus d’une militarisation des formes de pratiques, y compris dans les sociétés civiles : Jules Galland, fondateur de la société « La Cambrésienne » (1883), ne dit d’ailleurs pas autre chose :
« Quelle différence, si nous envoyons à l’Armée des contingents entiers d’hommes rompus à la fatigue, faits à la marche, trouvant le fusil léger en comparaison des haltères avec lesquelles ils ont l’habitude de jongler […], audacieux de cette noble audace qui entraîne dans les moments décisifs les hommes vigoureux39. »
9Pareil constat peut être observé dans les écoles élémentaires, où le processus d’institutionnalisation des gymnastiques, entre autres marqué par l’expérience originale des bataillons scolaires40, conforte dès le plus jeune âge cette vision très républicaine du « citoyen-soldat ». Reste que les enquêtes de 1869, 1890 et 189241 semblent indiquer un réel écart entre les ambitions affichées des instructions officielles et la réalité des pratiques : dans le Nord, seuls quatre lycées possèdent en effet un gymnase (Armentières, Cambrai, Lille et Valenciennes), les réticences des chefs d’établissement et des parents (coût du matériel, émoluments des moniteurs) contrariant quelque peu ce processus de « nationalisation des corps ».
10Pour ce qui relève des sports athlétiques, la France du Nord ne fait guère figure d’exception, en dépit de sa géographie favorable : à l’image de ce qui a pu être observé pour la région lyonnaise, le Sud-Ouest, la Franche-Comté ou le département du Var42, le sport « naît de la ville et à la ville », pour reprendre la juste expression de Maurice Agulhon. Les centres urbains et industriels sont le lieu d’un marcottage réussi : l’action efficace des professeurs d’anglais permet la création des premières associations sportives scolaires, qui précèdent de quelques années, voire de quelques mois, la création des premiers clubs civils : dès 1892, un « challenge du Nord » met aux prises les équipes de football-association des lycées de Douai, Saint-Amand-les-Eaux. L’École normale d’Arras (1893), les collèges de jésuites de Fournes-en-Weppes ou encore l’Institut catholique des arts et métiers (1895) possèdent également leurs propres équipes. Le club de l’US Tourcoing est fondé en 1898 par Achille Beltette, professeur d’anglais. Sur la Côte d’Opale, commerçants anglais et français unissent leurs efforts pour fonder les premières sociétés omnisports, à l’image de l’Union sportive boulonnaise (USB, 1898) qui comprend une équipe de football, une section de boxe, d’aviron, de cyclisme et de hockey43. L’adhésion rapide des premiers clubs de football à l’USFSA (Union des sociétés françaises de sports athlétiques) et ses émanations régionales permet au « jeu de balle au pied » de se diffuser sur l’ensemble des deux départements autour d’un pôle minier (Racing Club d’Arras, Stade béthunois, Racing Club de Lens), littoral (USB, RC Calais, US Dunkerque-Malo), et « flandrien » (RC Roubaix, Olympique lillois, US Tourcoing). La place éminente prise avant 1914 par le football-association n’empêche pas l’essor d’autres pratiques sportives, telles la boxe ou encore la vélocipédie44.
Éléments de conclusion
11En matière de pratiques physiques et d’activités de loisirs, la France du Nord semble, pour le xixe siècle, privilégier une logique de stratification plutôt qu’une simple juxtaposition entre des activités dont on conviendra qu’elles possèdent chacune leurs caractères propres, étirées dans des temporalités singulières. L’analyse du Courrier du Pas-de-Calais45, de 1813 à 1913, confirme d’ailleurs cette hypothèse : si la part des articulets consacrés aux pratiques physiques demeure portion congrue tout au long du xixe siècle (0,1 % de la surface totale du journal en 1813 contre moins de 2 % un siècle plus tard), la part accordée à chacune d’entre elles tend à indiquer que sa ligne éditoriale tient compte de ces lents mais perceptibles glissements : en 1873, 60 % des articles sont consacrés aux jeux traditionnels et moins de 30 % aux fêtes et autres manifestations gymniques, les sports modernes n’étant réellement visibles qu’à compter de 1883. Ils dominent en revanche le paysage éditorial à l’orée du siècle naissant : en 1903, 70 % des articles leur sont consacrés, contre 20 % aux gymnastiques et 10 % aux jeux. Il conviendrait sans doute, pour conforter ces données, de considérer le nombre de sociétés de gymnastiques et de clubs sportifs affiliés, qui à l’USFSA, qui à l’USGF ou à d’autres fédérations et mouvements affinitaires, pour quantifier a minima l’évolution de ces rapports, sans que l’on puisse toutefois comptabiliser de manière satisfaisante les individus qui y adhèrent. L’associationnisme sportif n’étant réellement perceptible qu’au lendemain du vote de la loi de 1901.
12En dépit de leurs spécificités, jeux, gymnastiques, sports et loisirs participent au xixe siècle à la construction d’une sociabilité masculine individuelle et collective46 qui s’inscrit dans une culture du divertissement où le corps tient toute sa place, ses usages fussent-ils différenciés : exaltation de la force physique pour les gymnastiques, recherche de l’efficacité, via une certaine technicité, pour les jeux et les sports, souci de l’apparence pour ce qui relève des loisirs balnéaires. Bien que s’adressant à des groupes sociaux différents, ces pratiques visent également la transmission de valeurs éducatives et autres normes de civilité et de savoir-vivre47 : éthos de comportement, appropriation des idéaux républicains, art de paraître peuvent ainsi s’apprendre au gré de ces techniques du corps qui, avant 1914, cohabitent sans qu’aucune d’entre elles ne l’emporte réellement sur les autres.
Notes de bas de page
1Ulmann Jacques, De la gymnastique aux sports modernes. Histoire des doctrines de l’éducation physique, Paris, Vrin, 1997 (rééd.) ; During Bertrand, Des jeux aux sports. Repères et documents en histoire des activités physiques, Paris, Vigot, coll. « Sports et enseignement », 1984 ; Caillois Roger, Jeux et sports, NRF, Encyclopédie de la Pléiade, 1967.
2Lottin A. (dir.), Deux mille ans du Nord – Pas-de-Calais. De la Révolution au xxie siècle, Lille, La Voix du nord Éditions, 2002.
3Critères empruntés à Vigarello Georges, « Des jeux sportifs d’univers sociaux différents », in Sport et démocratie, Paris, Assemblée nationale, catalogue de l’exposition, 1998, p. 19-25. Également Vigarello Georges, Du jeu ancien au show sportif. La naissance d’un mythe, Paris, Seuil, 2002.
4Lottin Alain, Chavatte, ouvrier lillois. Un contemporain de Louis XIV, Paris, Flammarion, 1979.
5Lottin Alain, « Chronique mémorial des choses mémorables par moy Pierre-Ignace Chavatte ». Le mémorial d’un humble tisserand lillois au Grand Siècle, Bruxelles, Commission royale d’histoire, 2010.
6Un essai de typologie dans Gennep Arnold van, Les jeux et les sports populaires de France, Paris, Éditions du CTHS, 2015.
7On peut considérer les loisirs comme les « activités menées durant le temps libre, activités non-productives de nature culturelle, ludique, sportive, qui comportent une dimension éducative » (définition proposée par Hodak Caroline, « L’histoire des loisirs ou le renouvellement de l’histoire sociale et culturelle anglaise », in Frédérique Lachaud, Isabelle Lescent-Giles et François-Joseph Ruggiu [dir.], Histoires d’Outre-Manche. Tendances récentes de l’historiographie britannique, Paris, Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2001).
8Corbin Alain (dir.), L’avènement des loisirs (1850/1960), Paris, Aubier, 1995.
9« La froidure de 1667 permet d’aller jusqu’au 23 mars ». Cité par Lottin Alain, Chavatte, ouvrier lillois. Un contemporain de Louis XIV, op. cit.
10Pierrard Pierre, La vie quotidienne dans le Nord au xixe, Paris, Hachette, coll. « Vie quotidienne », 1976.
11Cooper-Richet Diana, Le peuple de la nuit. Mines et mineurs en France (xixe/ xixe), Paris, Perrin, 2002.
12Sur ces questions, Ceggara Marie, Jeux de balle en Picardie. Les frontières de l’invisible, Paris, L’Harmattan, 1998.
13Selon l’expression de Diana Cooper-Richet, Le peuple de la nuit, op. cit.
14Six-Kocialkowski Chantal, Coulons et coulonneux. Le « jeu de pigeon » dans le Nord – Pas-de-Calais, Centre historique minier de Lewarde, coll. « Mémoires de Gaillette », no 2, 1996.
15Pouy Jean-Bernard, Remy Cogghe. Combats de coqs en Flandre, Invenit éditeurs, coll. « Ekphrasis », 2011. Une étude anthropologique dans Geertz Clifford, « Jeu d’enfer. Note sur le combat de coq balinais », Le Débat, no 7, 1980, p. 84-146.
16Généralement des fox-terriers qui, enfermés dans un parc grillagé, doivent tuer trois rats en un minimum de temps.
17Selon l’expression de Veblen Théorie, Théorie de la classe de loisir, Paris, Gallimard, coll. « Tel », no 27, 1978.
18Bien évidemment Corbin Alain (dir.), Histoire du corps. De la Révolution à la Grande Guerre, Paris, Seuil, coll. « Points histoire », 2005 (rééd.).
19L’aménagement d’infrastructures portuaires plus modernes en 1829, l’achèvement de la gare maritime en 1877 autorisent l’ouverture de nouvelles lignes transmanche vers Douvres (1830), Ramsgate (1826) et Folkestone (1843). Consulter Lottin Alain (dir.), Histoire de Boulogne-sur-Mer. Ville d’art et d’histoire, Villeneuve-d’Ascq, Éditions du Septentrion, 2014.
20Boyer Marc, L’invention du tourisme, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », 1996.
21Vigarello Georges, Le sain et le malsain. Santé et mieux-être depuis le Moyen Âge, Paris, Seuil, coll. « L’Univers historique », 1993.
22Sous le Second Empire, les grandes villes du Nord se dotent progressivement de réseaux d’adduction d’eau et de reversoirs à usage domestique (Lille, Roubaix), voire de stations d’épuration (La Madeleine). Les premiers établissements de bains ouvrent leurs portes dans la seconde moitié du xixe : Lille (les Bains Lillois datent de 1890 et sont l’œuvre de l’architecte Albert Baert), Roubaix, Douai, Armentières. Cité par Fouret Claude, L’échappée sportive. Sport, gymnastique et éducation physique dans le Nord du Moyen Âge à 1945, Lille, Archives départementales du Nord, 2000.
23Perret-Gentil Yces, Poussou Jean-Pierre et Lottin Alain (dir.), Les villes balnéaires d’Europe occidentale du xviiie à nos jours, Paris, Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2008.
24Chovaux Olivier, « Essor et enracinement des loisirs balnéaires à Boulogne-sur-Mer dans la seconde moitié du xixe (1851-1904) », in Yves Perret-Gentil, Jean-Pierre Poussou et Alain Lottin (dir.), ibid.
25Corbin Alain, Le territoire du vide. L’Occident et le désir du rivage (1750-1840), Paris, Flammarion, coll. « Histoire », 2010.
26Chovaux Olivier, « La diffusion des sports athlétiques sur le littoral du Pas-de-Calais (fin xixe-années vingt) : greffe du modèle anglais ou mésentente cordiale ? », Revue du Nord, université Charles-de-Gaulle Lille 3, no 389, janvier-mars 2011, p. 111-133.
27Expression empruntée à Roche Daniel, La culture des apparences. Une histoire du vêtement. (xviie/xviiie), Paris, Seuil, coll. « Points histoire », 2007.
28Vigarello Georges, Du jeu ancien au show sportif, op. cit.
29On entend alors par sport(s) « toutes sortes d’exercices et d’amusement de plein air : courses de chevaux, joutes sur l’eau, chasse à courre, gymnastique. En France, il se dit surtout des courses de chevaux, mais en réalité, les courses de chevaux ne sont qu’une espèce de sport » (1883).
30« L’art ou la science des divers exercices du corps », selon la définition de l’Encyclopédie (1757). Sur l’histoire de la gymnastique, Ulmann Jacques, De la gymnastique aux sports modernes. Histoire des doctrines de l’éducation physique, op. cit.
31Arnal Thierry et Terret Thierry (dir.), Aux origines de la gymnastique moderne, Valenciennes, Presses universitaires de Valenciennes, coll. « Pratiques et représentations », 2011.
32Bréhon Jean, Usages du corps et modèles « franceétrangers » dans les sociétés de gymnastique du Nord (1869-1914) : la toile e(s)t le réseau, thèse de doctorat en STAPS, université Paul-Valéry, Montpellier, codirection Jacques Gleyse (université de Montpellier) et Olivier Chovaux (université d’Artois), 2006.
33Consulter Dumons Bruno (dir.), Naissance du sport moderne, Lyon, Éditions la Manufacture, 1987.
34Clastres Patrick, Pierre de Coubertin. Mémoires de jeunesse, Paris, Éditions du Nouveau Monde, 2008.
35Critères mis en évidence par Arnaud Pierre (dir.), Le sport en France. Une approche politique, économique et sociale, Paris, La Documentation française, 2000.
36Il s’agit en effet de « recruter, former et discipliner la main-d’œuvre nécessaire pour rendre apte au travail industriel ». Consulter Trempé Rolande, Mineurs immigrés. Histoire, témoignages (xixe/xxe), Paris, VO Éditions, Institut d’histoire sociale minière, 2000, p. 25 et suiv.
37Thiesse Anne-Marie, La création des identités nationales en Europe (xviiie/xxe), Paris, Seuil, coll. « Points histoire », 2001.
38Bréhon Jean, « Cyrille Wachmar, figure emblématique et pionnière de la gymnastique nordiste avant 1914 », in Christian Dorvillé (dir.), Grandes figures sportives du Nord-Pas-de-Calais, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2010.
39Cité par Fouret Claude, L’échappée sportive. Sport, gymnastique et éducation physique dans le Nord du Moyen Âge à 1945, op. cit., p. 35.
40Bourzac Albert, Les bataillons scolaires (1880-1891). L’éducation militaire à l’école de la République, Paris, L’Harmattan, coll. « Espaces et temps du sport », 2004.
41Marchand Philippe, « Gymnastiques, jeux et exercices physiques dans les lycées et les collèges du département du Nord (1869-1914) », in Thierry Arnal et Thierry Terret (dir.), Aux origines de la gymnastique moderne, op. cit., p. 89-109.
42Gaugain Jean-Claude, Jeux, gymnastiques et sports dans le Var (1800/1940), Paris, L’Harmattan, coll. « Espaces et temps du sport », 2000.
43Sur ces questions, Chovaux Olivier, Cinquante ans de football dans le Pas-de-Calais. Le temps de l’enracinement (fin xixe/1940), Arras, Artois Presses Université, 2001.
44Dorvillé Christian, « Des pieds et des poings : la boxe française. La nouvelle jeunesse d’un vieux sport français », in Olivier Chovaux (dir.), Pratiques et spectacles sportifs au Nord de la France (xixe/ xxe), Revue du Nord, avril/juin 2004, p. 273-296 ; Poyer Alex, « La structuration fédérale du cyclisme associatif du Nord et du Pas-de-Calais entre 1881 et 1914 : priorité à la région ou à la nation », in Olivier Chovaux (dir.), ibid., p. 297-311.
45Journal plutôt conservateur, dirigé par le baron Gustave de Sève de Liéoux à partir de 1870. Consulter Chovaux Olivier, « Jeux et sports dans le “Courrier du Pas-de-Calais” (1833/1923) », in Philippe Tétart (dir.), La presse régionale et le sport : naissance de l’information sportive (1870-1914), Rennes, PUR, coll. « Histoire », 2015, p. 337-355.
46Rauch André, Le premier sexe. Mutations et crises de l’identité masculine, Paris, Hachette, coll. « Histoire », 2000.
47Muchembled Robert, La société policée. Politique et politesse en France du xvie au xxe, Paris, Seuil, coll. « L’Univers historique », 1998.
Auteur
Université d’Artois.
Olivier Chovaux est professeur des universités en histoire contemporaine à l’université d’Artois. Membre du CREHS (Centre de recherche et d’études – Histoire et Sociétés – URL 4027). Vice-président de la Société française d’histoire du sport (SFHS), ses travaux portent plus particulièrement sur l’histoire du football et des patrimoines sportifs. Il a récemment publié « Siffler n’est pas jouer ? » Une histoire des arbitres de football (Éditions Atlande, 2021), et codirigé : Vingt ans après… Écrire l’histoire du sport (Presses universitaires de Limoges, 2023).

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