Les espaces de la mémoire de la dictature au Brésil
Le Memorial da Resistência de São Paulo et la Comissão Nacional da Verdade
p. 181-190
Texte intégral
1Depuis 2004, une équipe de chercheurs et chercheuses du département d’Histoire de l’université fédérale de Santa Catarina à Florianópolis mène au sein du Laboratoire d’études de genre et histoire (LEGH) des travaux sur les dictatures militaires du Cône Sud (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay, Bolivie et Chili)1. À l’origine, il s’agissait de comprendre la nouvelle vague féministe au Brésil dans les années 1970/1980. Cette équipe contribue plus généralement dans ce cadre à la réflexion sur la période des dictatures militaires dans le Cône sud-américain, à partir d’une histoire comparée2 intégrant dictatures, genre et féminismes. L’ensemble de la documentation réunie permet désormais d’engager des études comparées sur les féminismes au Brésil, en Argentine, au Paraguay, en Uruguay, en Bolivie et au Chili durant cette période. Les analyses portent sur les conditions d’émergence des différents groupes féministes, leurs actions, leurs positionnements par rapport aux dictatures militaires et aux mouvements de résistance, les processus de constitution, d’identification et de différenciation.
2Dans ce texte je ne parlerai pas de nos recherches sur les féminismes de la période étudiée, mais il est important de les mentionner. C’est dans cette perspective que nous avons aussi commencé à recenser et étudier les « espaces de la mémoire » de ces pays et nous intéresser à leur influence dans les actions du gouvernement brésilien du xxie siècle pour « réparer » les crimes de la dictature.
3Les politiques de mémoire et la construction des mémoires publiques participant de nos programmes de recherche, nous souhaitons interroger les récits sur le passé émanant de la Commission nationale de la vérité (CNV), créée en 2011 au Brésil, ainsi que du Mémorial de la Résistance de São Paulo, créé en 2009. Ces deux « espaces de la mémoire » sont conjointement dotés d’une « mission de recherche ». Chargés de collecter les informations, ils ont aussi la responsabilité d’informer sur « les mémoires de résistance et les politiques de répression de la période républicaine du Brésil, afin de contribuer à l’analyse critique de l’histoire contemporaine du pays et à la promotion des valeurs démocratiques, l’exercice de la citoyenneté et la sensibilisation aux droits de l’homme3 ».
4En effet, la CNV a pour mission d’enquêter sur les violations des droits de l’homme qui se sont produites entre le 18 septembre 1946 et le 5 octobre 1988. La loi de création de la CNV précise que la collecte de documents de toute nature (écrits, sonores, multimédia…) résultant de ses travaux devront être déposés aux Archives nationales et rejoindre le projet « Mémoires Révélées », la « gestion du passé » prend ainsi une autre tournure au Brésil. Le pays a vécu sous une dictature militaire de 1964 à 1985, mais la loi d’Amnistie de 1979 a renforcé l’esprit de conciliation, l’ouverture démocratique n’ayant pas favorisé un débat public critique sur le passé. Au Brésil, à la différence des autres pays du Cône sud, l’ensemble des archives de la dictature militaire n’est pas réuni aujourd’hui dans un fonds spécifique4.
5Il s’agira donc ici de présenter ces deux espaces de la mémoire publique et d’interroger leurs rôles dans la construction des représentations du passé des violences commises sous la dictature, ou autrement dit, d’étudier le discours sur les violences commises sous la dictature à travers ces deux organismes officiels, dans un pays où le débat public sur le passé de la dictature militaire reste faible, à la différence des voisins du Cône sud, notamment l’Argentine et le Chili.
6Mais avant de présenter ces espaces, il est important de rappeler rapidement l’histoire de la dictature civile-militaire installée au Brésil à partir de 1964. Cette notion de dictature civile-militaire fait référence à ce que les chercheurs brésiliens considèrent comme l’alliance du régime dictatorial et « de segments civils différenciés5 ».
Un bref historique
7La dictature établie au Brésil en 1964 a profondément marqué l’histoire du pays au xxe siècle. Ce régime, initié par un coup d’État militaire, s’est prolongé jusqu’en 1985 sous le commandement de gouvernements militaires successifs, extrêmement autoritaires. Durant cette période, ils ont légiféré en utilisant les lois institutionnelles, tel l’acte institutionnel no 5 (AI 5) de 1968, l’une des restrictions les plus dures et les plus graves, permettant au président de la République de « décréter l’intervention dans les États et municipalités, sans les limitations prévues par la Constitution, suspendre les droits politiques des citoyens pour une durée de 10 ans et annuler les mandats, élections fédérales, étatiques et municipales6 ».
8Le gouvernement militaire a rédigé une nouvelle constitution en 1967 et dissous le congrès national. Portant un discours nationaliste et développementaliste, cette dictature a eu une popularité importante dans la décennie 1970 avec la promotion du « miracle économique » mais qui y associait une forte répression de tous les opposants au gouvernement. Appliquant un discours « empêchant le communisme » dans le pays, le régime civil-militaire a réprimé la liberté d’expression, censuré, arrêté, torturé, tué, fait disparaître et exilé des hommes, des femmes et des enfants.
9Ce n’est qu’en 1979, avec l’abrogation des lois institutionnelles, que cesse l’État d’exception7, ce qui ne signifia pas la fin de la dictature laquelle a duré jusqu’en 1985. Les abus du « terrorisme d’État » au nom de la sécurité nationale ont marqué l’histoire du Brésil dans les années soixante et soixante-dix. J’ose parler de « terrorisme d’État » parce que de nombreux survivants du régime, revendiquent avoir vécu dans les prisons et au cours des séances de torture, une expérience de « terreur », conformément à l’analyse de Catoggio Maria Soledad étudiant l’Argentine pour qui « de fait, la stratégie répressive n’était plus structurée autour du système pénitentiaire légal mais autour du système clandestin de détention et de disparition de personnes. Cette stratégie, qui sera conceptualisée par la suite comme un “terrorisme d’État” […]8 ». Entre torture, disparitions et centres de détention clandestins, nous pouvons étendre cette analyse aux pays voisins du Cône Sud comme le Brésil.
10Contre la dictature, de nombreuses personnes se sont regroupées dans différentes organisations politiques de gauche. Au Brésil, certains groupes de gauche comprenant que la paysannerie pouvait jouer un rôle important dans la révolution a renforcé le travail dans les campagnes. C’est ainsi que l’Action populaire – AP9, qui venait de la Théologie de la Libération, a envoyé ses membres dans les usines et dans les régions rurales.
11La clandestinité et l’exil étaient une réalité pour beaucoup, entraînant durant cette période, le mouvement des personnes opposées aux régimes dictatoriaux dans leurs pays vers d’autres pays du Cône Sud. Cette unité de conjoncture est aussi marquée par la circulation des personnes (militants de la résistance comme sympathisants des régimes) comme l’existence d’un réseau de relations entre les dirigeants, dont le « Plan Condor » est un exemple10.
12Lorsque les personnes étaient emprisonnées par les forces de la répression, la torture était une pratique largement utilisée. Elle fut très présente dans l’expérience des militants et traumatisante pour les hommes comme pour les femmes11.
13La peur, en ces temps sombres, faisait partie de l’histoire du Cône Sud. Les stratégies utilisées par le terrorisme d’État étaient variées comme le définit Caroline Silveira Bauer sous la forme d’une « stratégie d’implantation de la terreur » : les pratiques d’enlèvement, de torture, de mort et de disparition, ainsi que la censure et la désinformation et ses conséquences, en particulier la formation de la « culture de la peur ». Cette stratégie peut être comprise comme un ensemble de « projets », conscients et rationnels, car la terreur comme forme de domination politique, était une « option » pour les civils et les militaires responsables des dictatures, et non une « fatalité » ou une « imposition » conjoncturelle12.
14On estime que pendant la période où le terrorisme d’État a dévasté le Cône Sud, « environ 90 000 personnes ont disparu, dont des Argentins, des Chiliens, des Uruguayens et des Brésiliens13 ». 434 cas de morts politiques et de disparitions sont recensés officiellement14 sous la dictature brésilienne qui a été étudiée sous des aspects différents15. Quant aux résultats présentés par la Commission nationale de la vérité, ils continuent d’inspirer d’autres analyses.
La Commission nationale de la vérité
15Comme on l’a vu, au Brésil, l’ouverture démocratique que représentait la loi d’Amnistie de 1979, censée renforcer l’esprit de conciliation, n’a pas entraîné une remise en question du passé16. La Commission nationale de la vérité a été créée par la loi 12.528/2011 et établie le 16 mai 2012. Elle visait à « vérifier les violations graves des droits de l’homme survenues entre le 18 septembre 1946 et le 5 octobre 198817 ». La création de la CNV a représenté une étape importante dans notre relation avec le passé de la dictature. Avant la création de cette loi, d’autres mesures ont été prises, comme la Commission spéciale sur les morts et les disparitions de personnes en 199518 et la déclaration de la Commission d’amnistie en 200219. La création tardive de la CNV au Brésil est liée à la forme de la transition dite démocratique qui y a été menée.
16Les arrangements politiques depuis la fin de la dictature ont rendu plus difficile le travail législatif, y compris en ce qui concerne l’accès aux archives de la répression. En effet, l’ouverture des informations sur la période a été lente. En 2009, à la fin de l’administration de Luiz Inácio Lula da Silva (2002-2010), un projet de loi portant sur l’accès à l’information (LAI) a été présenté. La loi no 12.527 a été promulguée le 18 novembre 2011 par la présidente Dilma Rousseff, qui a succédé à Lula20. La publication de cette loi sur l’accès à l’information d’intérêt public a garanti une plus grande transparence à l’administration publique, limitant la possibilité de classification des informations, ce qui a profité au travail de la CNV. « En fait, la disposition de la LAI interdisant l’accès à l’information ou aux documents concernant les violations des droits de l’homme par des agents publics a parfois été utilisée par la CNV […]. La validité de la LAI permettra de poursuivre, après la fin des travaux de la CNV, la préservation du droit à la mémoire et à la vérité historique, permettant son exercice par des personnes ou entités publiques ou privées, désireuses d’accéder sans restriction à des documewnts traitant des violations des droits de l’homme21. »
17La CNV a beaucoup travaillé et a produit un rapport en trois volumes qui n’est cependant pas exhaustif22. Ce rapport inventorie les sources fondamentales qui ont contribué à la recherche sur les morts et les disparus : « droit à la mémoire et à la vérité », rapport du CEMDP23 et « dossier des morts et disparus politiciens au Brésil (1964-1985)24 » sous la dictature. Cependant le volume III ne fournit pas une liste exhaustive des morts et disparus au Brésil et indique sur la question indigène, par exemple, qu’« il a été possible d’estimer au moins à 8 350 autochtones tués pendant la période d’enquête de la CNV, à la suite de l’action directe des agents du gouvernement ou de leur omission25 ».
18Le 10 décembre 2014, lors d’une cérémonie au Palais Planalto, les membres de la CNV ont remis le Rapport à la présidente Dilma Roussef, provoquant différentes réactions selon les médias26. Les critiques sur le travail de la Commission ont été nombreuses et des études commencent à émerger sur les limites du travail de la CNV. Ainsi, Jennifer Gallagher Dympna Lima propose d’étudier la « tension entourant la construction des mémoires publiques et la ritualisation de la justice, comme modalité spécifique de réparation caractéristique de la question des droits de l’homme ». Elle cherche à « problématiser l’émergence de la CNV comme un processus d’institutionnalisation des mémoires publiques sur la violence pratiquée par les agents de l’État, notamment lors de la dictature civile-militaire27 ».
19Après la présentation du Rapport, une « structure administrative temporaire a été créée dans le cadre de la Maison Civile de la Présidence de la République pour organiser la collection produite par la CNV au cours de ses deux années et sept mois d’activité ». La collection « rassemble des milliers de documents, des témoignages de victimes et de proches, des déclarations d’agents de répression politique, 47 000 photographies, des vidéos d’audiences publiques…, des témoignages, des expertises, des livres, entre autres ». Dans son travail de collection, la CNV a reçu des documents des commissions de vérité de l’État, municipales et sectorielles, des dossiers familiaux des victimes de la dictature et des documents provenant de la coopération avec les gouvernements argentin, allemand, chilien, états-uniens et uruguayen28. Malgré les limites de l’action de la CNV et les critiques qu’elle a suscitées29, il est indéniable que la CNV a contribué et contribue encore au débat sur la période de la dictature. Certains thèmes doivent néanmoins être encore revus, tels que les abus contre les homosexuels30.
20Nous avons donc encore beaucoup à faire à propos de cette période de l’histoire brésilienne mais une documentation solide peut être consultée pour de futures recherches. En outre, au cours des dernières années, une série de Commissions de la Mémoire et de la Vérité ont été créées, dans différentes institutions dont les universités, dans les différents états du pays.
Le Mémorial de la Résistance de São Paulo
21Avant même la création de la CNV le Brésil avait discuté de l’importance de faire remonter à la surface les histoires douloureuses de la période de dictature civile-militaire. L’un des espaces qui a contribué à cette discussion est le Mémorial de la Résistance de São Paulo. Créé par le gouvernement de l’État de São Paulo, le mémorial « est une institution consacrée à la préservation des mémoires de la résistance républicaine du Brésil et de la répression politique (de 1889 à nos jours) par la muséologie d’une partie du bâtiment qui était de 1940 à 1983, du département d’État de l’ordre politique et social de São Paulo – Deops/SP, l’une des polices politiques les plus horribles au Brésil, en particulier pendant le régime militaire ». Et depuis 2009, le Mémorial est membre institutionnel de la Coalition internationale des sites de conscience, « un réseau mondial qui regroupe des institutions constituées dans des lieux historiques dédiés à la préservation des mémoires des événements passés de lutte pour la justice et le reflet de son héritage de nos jours31 ».
22Le musée, outre ses « actions éducatives culturelles », présente différentes expositions temporaires, en plus de l’exposition permanente « centrée sur l’histoire du bâtiment et son déploiement respectif de contrôle, de répression et de résistance ». Les thèmes de l’exposition permanente se déclinent en différentes zones : Le bâtiment et ses souvenirs ; contrôle, répression et résistance : le temps politique de la mémoire ; La construction de la mémoire : la vie quotidienne dans les cellules du Deops/SP et les centres d’incarcération (Carceragem). Le programme « Lieux de mémoire », qui vise à « étendre la portée conservatrice du Mémorial de la Résistance à travers l’identification, l’inventaire et la muséologie des lieux de mémoire de la résistance politique et de la répression dans l’État de São Paulo, mérite également d’être souligné32 ». Le Mémorial est une référence au Brésil quand il s’agit de l’époque de la dictature en raison de l’implication de personnes qui ont souffert directement des exactions de la dictature. Ana Paula Ferreira de Brito, responsable du research nucleus insiste en 2015 lors d’un interview sur : « l’importance de parler de ce qu’est la dictature civile-militaire brésilienne, le contexte de répression, mais aussi de résistance politique. […] Ce sont ces acteurs sociaux qui ont réclamé à l’État, […] que ce lieu abandonné soit transformé, préservé, pour dire ce qui était l’histoire de la dictature33 ».
23Dans cette relation de « l’espace de la mémoire » avec la société, le Mémorial a réalisé un travail reconnu nationalement et internationalement, aidant à identifier les centres de répression clandestins et à documenter différents témoignages sur la période. Le programme de témoignages réguliers, par exemple, vise à « accroître les connaissances sur l’histoire du département d’État de l’ordre politique et social – Deops/SP à partir des témoignages d’ex-prisonniers et de politiciens persécutés, de proches des morts et disparus, ainsi que d’autres citoyens qui ont travaillé dans cette institution ou qui, à cause de leur devoir, y ont participé ». Grâce à ce programme, de nombreux témoignages ont commencé à être enregistrés, dessinant de nouveaux contours aux massacres infligés par le terrorisme d’État et donnant sens au présent34.
24Le Mémorial a contribué au débat sur la relation entre la société et les processus de patrimonialisation, la création de musées et la création de nouvelles sources de recherche35. Il est également attentif aux discussions et aux demandes dans le domaine du « droit à la mémoire », et le mémorial lui-même, ex-lieu d’incarcération, est une manière symbolique de répondre au passé. Avec le développement des études sur la mémoire, les « lieux de mémoire », selon la définition qu’en donne Pierre Nora36, le temps a passé et de plus en plus de lieux construits ou appropriés à une autre fin, sont réquisitionnés pour un usage contraire. Ici la notion de « lieux de mémoire » a été élargie, selon Ana Paula Ferreira de Brito, constituant « des lieux construits ou sélectionnés comme des mécanismes pour adoucir la perte de mémoire37 ». Je ne sais pas s’ils « adoucissent », mais la conquête de cet espace dans ce but a eu un soutien plutôt efficace de la part des personnes impliquées dans les histoires des violences de la dictature : ex-prisonniers, politiques et familles persécutées.
Conclusion
25Les massacres du xxe siècle ont été nombreux. Dans le cas de pays d’Amérique du Sud, les massacres, commis par des dictatures imposaient à la population un « terrorisme d’État ». Dans le cas du Brésil, la reconnaissance du « génocide » de la population indigène et des 434 disparus démontre la cruauté du gouvernement et l’urgence nécessité de vérité, de mémoire et de justice. Les histoires contenues dans les trois volumes du Rapport de la CNV, ainsi que l’important travail du Mémorial de la Résistance de São Paulo, sont des exemples qui invitent à approfondir notre regard et nos discussions dans le domaine de la mémoire.
26Mais malheureusement, ce que le Brésil a accompli ces dernières années, comme la création de la loi sur l’accès à l’information, les recommandations de la CNV et le travail de la Commission d’amnistie sont menacés. Ce sont des moments difficiles, de conservatisme, de revers politiques, sociaux et économiques que vit le Brésil aujourd’hui. Depuis que la présidente Dilma Roussef, qui a porté la loi sur l’accès à l’information et la loi créant la CNV, a été démise par un coup d’État honteux, puis l’élection du nouveau président très conservateur et qui honore les noms des plus grands tortionnaires de la période de la dictature, le slogan qui accompagne les différentes commissions régionales qui se sont répandues dans les pays du Cône Sud (de la mémoire, de la vérité, de la justice, de la réconciliation) semble de plus en plus d’actualité : « de peur qu’on ne l’oublie, de peur qu’elle ne soit jamais ».
Notes de bas de page
1La période des dictatures civiles-militaires dans le Cône Sud : Argentine (1966-1973 et 1976-1983) ; Bolivie (1964-1982 avec des interruptions) ; Brésil (1964-1985) ; Chili (1973-1990) ; Paraguay (1954-1989) ; Uruguay (1973-1985). Sader Emir et Jinkings Ivana (dir.), Latinoamericana. Enciclopédia Contemporânea da América Latina e do Caribe, São Paulo, Boitempo, 2006.
2Sur l’histoire comparée, voir Haupt Heinz-Gerhard, « O lento surgimento de uma história comparada », in Jean Boutier et Dominique Julia (dir.), Passados recompostos, Rio de Janeiro, UFRJ/FGV, 1998, p. 205-213.
4Sur les archives de la dictature, voir Rodrigues Georget e Medleg, « Les archives de la dictature militaire : les limites de la transition politique au Brésil », in Marie Cornu et Jérôme Fromageau (dir.), Archives des dictatures : enjeux juridiques, archivistiques et institutionnels, Paris, L’Harmattan, 2015, p. 31-52.
5Reis Filho Daniel Aarão, « Ditadura no Brasil entre memória e história », in Rodrigo Patto Sá Motta (dir.), Ditaduras militares: Brasil, Argentina, Chile e Uruguai, Belo Horizonte, UFMG, 2015, p. 240.
6Acte institutionnel no 5, 13 décembre 1968, [http://planalto.gov.br].
7Reis Filho Daniel Aarão, « Ditadura no Brasil entre memória e história », art. cité, p. 238.
8Soledad Catoggio Maria, « La dernière dictature militaire argentine (1976-1983) : la conception du terrorisme d’État », in Encyclopédie des violences de masse, p. 4-5, [http://www.sciencespo.fr/mass-violence-war-massacre-resistance] (erreur en 2024).
9L’Action populaire (AP) est apparue en 1962 en tant que force politique et après 1968 a commencé à penser la lutte armée comme possibilité de lutte politique contre la dictature au Brésil.
10Connu aussi sous le nom de « Projet Condor » ou « Opération Condor ». Opération d’espionnage créée au Chili avec le soutien de l’Argentine, du Brésil, de la Bolivie, du Paraguay et de l’Uruguay qui poursuivaient les opposants. Cf. Gonzáles Vera Myrian, « Los Archivos del Terror del Paraguay. La historia oculta de la represión », in Ludmila Da Silva Catela et Elizabeth Jelin (dir.), Los Archivos de la represión: documentos, memoria y verdade, Madrid, Siglo xxi, 2002, p. 107.
11Scheibe Wolff Cristina, Maria Pedro Joana et Gomes da Silva Janine, « Gendered Memories: Women´s Narratives from the Southern Cone », in Rina Benmayor, María Eugenia Cardenal de la Nuez et Pilar Domínguez Pratts (dir.), Memory, Subjectivities, and Representation. Approaches to Oral History in Latin America, Portugal, and Spain, New York, Palgrave Macmillan, 2015, p. 57-73.
12Silveira Bauer Caroline, Brasil e Argentina: ditaduras, desaparecimentos e políticas de memória, Porto Alegre, Medianiz, 2012, p. 31.
13Ibid., p. 29.
15Aparecida Aquino Maria et al. (dir.), No coração das trevas: o Deops-SP visto por dentro, São Paulo, Arquivo do Estado/Imprensa Oficial, 2001 ; Fico Carlos, Como e les agiam: os subterrâneos da ditadura militar, espionagem e polícia política, Rio de Janeiro, Record, 2001 ; Gaspari Elio, A ditadura envergonhada, São Paulo, Companhia das Letras, 2002.
16Teles Janaína (dir.), Mortos e desaparecidos políticos: reparação ou impunidade?, São Paulo, Humanitas/FFLCH/USP, 2001.
17Loi no 12.528, 18 novembre 2011, [http://www.cnv.gov.br/institucional-acesso-informacao/a-cnv/56-conheca-a-lei-que-criou-a-comissao-nacional-da-verdade.html].
18Loi no 9.140, 4 décembre 1995.
19Loi no 10.559, 13 novembre 2002.
20Loi no 12.527, 18 novembre 2011.
21[http://www.cnv.gov.br/images/pdf/relatorio/volume_1_digital.pdf]. Il est à noter que plusieurs articles de la loi susmentionnée créant la CNV se réfèrent à la documentation « afin de réaliser le droit à la mémoire et la vérité historique et de promouvoir la réconciliation nationale ».
22[http://www.cnv.gov.br/]. Vol. I : la création de la CNV et son historique, les activités de la CNV, les structures de l’État et les violations graves des droits de l’homme, les méthodes et pratiques envers les droits de l’homme et les victimes, la dynamique des violations graves des droits de l’homme (cas emblématiques, sites et auteurs) et les conclusions et recommandations. Vol. II : les domaines thématiques. Vol. III : Morts et disparus.
23Ibid. Direito à memória e à verdade, livro relatório da CEMDP.
24Ibid. Dossiê ditadura: mortos e desaparecidos políticos no Brasil (1964-1985).
25Ibid.
26Gallagher Dympna Lima Jennifer, De muitas verdades a uma: histórias enredadas, memórias tuteladas e a Comissão Nacional da Verdade (1979-2014), Florianópolis, 2017 (Dissertação – Universidade Federal de Santa Catarina), p. 95-96.
27Ibid.
28Une partie importante des documents de la CNV est disponible sur cette page [http://www.cnv.gov.br], qui fait également partie de la collection de la Commission sous la responsabilité des Archives nationales, [http://www.cnv.gov.br/institucional-acesso-informacao/acervo.html].
29« Fundadora do Tortura Nunca Mais considera frustrante relatório da CNV », Folha de São Paulo, 10-12-2014, 2014, [http://www1.folha.uol.com.br/poder/2014/12/1560330-fundadora-do-tortura-nunca-mais-considera-frustrante-relatorio-da-cnv.shtml]. « Mais pacificador que reconciliação é justiça, dizirmã de vítimaapósrelatório », UolNotícias, 10-12-2014, [https://noticias.uol.com.br/politica/ultimas-noticias/2014/12/10/mais-pacificador-que-reconciliacao-e-justica-diz-irma-de-vitima-apos-relatorio.htm].
30« Resistência: A população LGBT e a Ditadura Militar no Brasil », [http://revistaladoa.com.br/2017/09/noticias/resistencia-populacao-lgbt-ditadura-militar-no-brasil].
32Ibid.
33Brito Ana Paula Ferreira de Brito, entretien avec Janine Gomes da Silva. São Paulo, Brésil, 17-12-2015. Collection du LEGH/UFSC.
34D’après Alistair Thomson, « Quelles mémoires nous choisissons pour rappeler et rapporter (et, donc, se souvenir), et comment nous leur donnons un sens, sont des choses qui changent avec le temps ». Thomson Alistair, « Recompondo a memória: questões sobre a relação entre a História Oral e as memórias », Projeto História, São Paulo, avr. 1997, no 15, p. 57.
35Sur la discussion sur la mémoire, voir HuyssenAndreas, Seduzidos pela memória, Rio de Janeiro, Aeroplano, 2000 ; Ricoeur Paul, A memória, a história, o esquecimento, Campinas, Editora da UNICAMP, 2007 ; Sarlo Beatriz, Tempo passado: cultura da memória e guinada subjetiva, São Paulo, Companhia das Letras, Belo Horizonte, UFMG, 2007.
36Nora Pierre, « Entre mémoire et histoire : la problématique des lieux », in Pierre Nora (dir.), Les lieux de mémoire, Paris, Gallimard, 1984, t. 1 : La République.
37Brito Ana P. Ferreira de, « A recuperação dos lugares de memória da ditadura no Cone Sul: um estudo de caso », [https://sites.usp.br/prolam/wp-content/uploads/sites/35/2016/12/Artigo_PROLAM_AnaPaulaBrito_2016.pdf].
Auteur
Université fédérale de Santa Catarina (Brésil).
Janine Gomes da Silva est professeure d’histoire contemporaine.

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