Anciens combattants et résistants ?
Une définition des Français libres à l’heure de la mémoire
p. 177-190
Texte intégral
Introduction
1Un Français libre est un engagé volontaire, dont le combat est d’ordre avant tout militaire, mais c’est aussi quelqu’un qui s’oppose à l’ordre politique instauré en France dans la foulée de la débâcle de juin 1940. À ce titre, le Comité national français (CNF) de Londres, puis le Comité français de la Libération nationale (CFLN) et le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), installés à Alger puis à Paris, le présentent dans les textes officiels, dès la période de la guerre, comme un « résistant de l’extérieur » ou « extra-métropolitain ». À l’heure de la démobilisation, un statut légal – celui d’« ancien combattant » –, élaboré au lendemain de la Grande Guerre, lui a été appliqué par les autorités militaires et civiles, ainsi qu’à tous ceux qui avaient mené une action considérée comme militaire pour la libération du territoire national et la victoire alliée entre 1939-19451.
2Notre propos n’est pas d’examiner les conditions d’élaboration de cette double reconnaissance, mais plutôt de considérer comment les Français libres, regroupés au sein de l’Association des Français libres (AFL), ont pu se l’approprier, et la manière dont ils ont pu être perçus dans le monde combattant, dont ils se sont inscrits dans le monde combattant et résistant, afin de déterminer leur identité mémorielle.
3Créée en juin 1945 à l’initiative du général de Larminat, dans le contexte de la démobilisation des forces armées, l’AFL regroupe, sous la présidence d’honneur du général de Gaulle, l’ensemble des hommes et des femmes, indépendamment de leur nationalité, engagés dans les Forces françaises libres (FFL), sous l’uniforme, dans les services administratifs ou au sein des réseaux de résistance dépendant du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA), entre le 18 juin 1940 et le 31 juillet 1943, date de la fusion des FFL avec l’armée d’Afrique, ainsi que les responsables des comités de la France Libre. Représentée localement par des délégués ou des sections dans la plupart des départements et des pays où résident des adhérents, elle a pour objectif de maintenir les liens unissant les anciens des FFL, de mener une action sociale en faveur des plus démunis et de préserver la mémoire de leur combat, à l’exclusion de tout but politique. Dans ce cadre, une commission est instaurée en 1950 par le siège parisien afin de défendre auprès des autorités françaises les droits moraux et matériels des anciens combattants. Présidée successivement par le général de Larminat (1945-1962), le général Dio (1962-1969), l’amiral La Haye (1969-1978) et le général Simon (1978-2000), elle poursuit son activité jusqu’à sa dissolution, le 18 juin 2000, confiant alors à la Fondation de la France Libre, créée par ses soins en 1994, la mission de faire vivre la mémoire de la France Libre.
4Fondé sur l’étude des archives de l’association conservées dans les locaux de la Fondation de la France Libre et dans les fonds des Archives nationales, ce chapitre s’inscrit dans un champ historiographique déjà bien défriché. De nombreux travaux ont analysé les mémoires, parfois conflictuelles, de la Résistance et de la déportation en France depuis la Libération2. Plusieurs se sont attachés plus spécifiquement au rôle du monde combattant dans l’entretien de ces mémoires3.
5Le modèle d’économie morale de la reconnaissance institué au lendemain de la Grande Guerre en mémoire du sacrifice des poilus s’applique non sans difficultés aux combattants du second conflit mondial4. Éparpillés sur des théâtres d’opérations multiples, avec des chronologies diverses, tous n’ont pas mené une action strictement militaire, et, pour ceux qui pouvaient justifier d’un engagement dans une unité combattante, la durée de leur montée au feu ne fut pas toujours suffisante pour justifier du titre d’ancien combattant. En ce qui concerne les Français libres, l’appartenance à un mouvement de type proto-étatique, en concurrence avec le gouvernement légal du maréchal Pétain, implique, d’une part, l’existence de cadres institutionnels qui, sans être combattants, peuvent difficilement être exclus de la reconnaissance nationale, et d’autre part, une obéissance stricte à ces cadres institutionnels, légitimés par le refus de la défaite et de l’armistice de juin 1940. En ce sens, la notion de « résistance », qui suppose l’acceptation d’une dissidence vis-à-vis des autorités de Bordeaux puis de Vichy, diffère de celle des résistants de l’intérieur.
6Le premier enjeu de notre étude sera d’examiner les conditions dans lesquelles les statuts d’ancien combattant et de résistant ont pu s’appliquer aux Français libres, dans leur diversité, et les enjeux identitaires qu’ils ont entraînés. Puis nous considérerons les efforts de rassemblement des groupements d’anciens combattants et de résistants et ce qu’ils révèlent de la dimension résistante et combattante des Français libres. Enfin, nous nous intéresserons aux traits communs et aux spécificités de l’AFL, par rapport aux autres groupements d’anciens combattants et de résistants.
Des situations diverses, une reconnaissance soumise à conditions
7Le terme de « résistance » apparaît dès 1940, mais s’impose, au début de 1942, des deux côtés de la Manche, comme l’expression d’une force politique, avec des sens parfois assez différents5. Ainsi, la médaille de la Résistance est instituée par l’ordonnance du CNF du 9 février 1943, afin d’honorer Français libres et résistants de l’intérieur. De même, l’ordonnance du CFLN du 17 septembre 1943 portant constitution d’une Assemblée consultative provisoire prévoit une représentation des résistances intérieure et extérieure. À l’opposé, le concept de « Résistance » est souvent réservé, au sein des mouvements de résistance intérieure, à la lutte clandestine des mouvements, des réseaux et des maquis, sans l’adjectif minoratif « intérieure », la France Libre étant considérée comme une autorité extérieure, vis-à-vis de laquelle « la Résistance » entend se positionner, au même titre que le régime de Vichy. Sous la IVe République, le vocable de « Résistance extra-métropolitaine » tend à se substituer à celui de « Français libres » dans les textes officiels6 et les discours, ce qui est interprété par les Français libres comme une volonté d’occulter leur action. Ainsi, le général de Larminat, président de l’AFL affirme en avril 1948 :
« Par les temps qui courent on n’aime pas beaucoup parler de la France Libre ; ces jours-ci un texte officiel nous qualifiait de “membres de la Résistance extra-métropolitaine”. Comme nous l’avons fait remarquer, en 1940 et 1941, on nous appelait simplement les Français libres, et tout le monde comprenait7. »
8Certes, l’emploi d’un tel vocable manifestait la volonté de l’État d’étendre la notion de « Résistance » à l’ensemble des formes de résistance nées hors de France métropolitaine : les Français libres, les résistants des colonies et les déportés engagés dans une forme de résistance dans les camps nazis8. Toutefois, sa dimension polémique ne doit pas être ignorée9.
9En ce qui concerne le statut d’ancien combattant, il est reconnu aux Français libres par l’ordonnance no 45-322 du 3 mars 1945. Adoptant un principe d’égalité avec les vétérans de la Première Guerre mondiale, le GPRF reprend l’obligation d’avoir servi au moins 90 jours dans une unité combattante. Comme le fait remarquer Larminat, dans un rapport adressé à Edmond Michelet, ministre des Armées, à la fin de 1945, ce principe exclut « le personnel à terre des formations aériennes, les services de l’armée de terre, les hommes des bases de l’armée de mer », ainsi que « les très nombreux Français libres [qui] ont servi dans des postes administratifs », très souvent en dépit de « leur volonté énergiquement affirmée de servir au feu », alors qu’« ils ont subi les bombardements de Londres, les risques des traversées maritimes et aériennes, les rigueurs des climats équatoriaux sans congé ni relève10 ». D’ailleurs, c’est afin d’assurer la reconnaissance de la Nation à ceux qui ne peuvent prétendre ni aux décorations et citations militaires ni à la médaille de la Résistance qu’est créée la médaille commémorative des services volontaires dans la France Libre, par un décret du 4 avril 194611. Au-delà de la question des décorations, le statut d’ancien combattant donne droit à un certain nombre d’avantages, ponctuels ou pérennes, comme la retraite du combattant. Dès l’assemblée générale de mars 1948, une motion, présentée par les sections d’Oran, de Dunkerque, du Morbihan et des Alpes-Maritimes, demande « que la qualité de combattant soit reconnue à tous les militaires ayant servi dans les Forces françaises libres antérieurement au 8 novembre 1942 » – date du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord – ou « qu’à défaut la détermination des unités combattantes FFL soit faite dans l’esprit le plus large (batteries de côte de l’AEF, du Cameroun et du Levant, base de Greenock en particulier)12 ». L’AFL tente, en vain, d’obtenir que la médaille de la France Libre soit reconnue comme titre de guerre, en arguant du fait que tous les Français libres étaient des engagés volontaires, ce qui permettrait à chacun et à chacune, combattant ou non combattant, de bénéficier du statut d’ancien combattant13. En revanche, elle parvient à obtenir, au cas par cas, dans les années 1990 essentiellement, la carte du combattant à des Français libres ayant servi en Grande-Bretagne, notamment des volontaires françaises, en s’appuyant « sur la notion de risques diffus adoptée pour les combattants d’Algérie14 » à partir des années 1970, dans le cadre d’un processus de reconnaissance très progressif15. Ce critère d’« exposition prolongée au risque diffus de l’insécurité » reconnaît le statut d’anciens combattants aux militaires et aux civils ayant participé aux combats d’Afrique du Nord entre le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962 en raison des méthodes de guérilla employées dans ces conflits16.
10Toutefois, cette première législation ignore tous ceux qui, durant les années sombres, ont mené un combat civil. Plusieurs propositions de loi sont déposées sur le bureau de l’Assemblée nationale, afin d’amender le statut de résistant. Si un certain irénisme prévaut jusqu’en 1947, les positions se durcissent après l’exclusion des communistes du gouvernement. Tandis que ces derniers défendent une conception extensive de la lutte clandestine, récusant notamment la règle des 90 jours et la date butoir du 6 juin 1944, les autres partis privilégient une vision militaire et élitiste. Votée à l’unanimité, en dépit de l’échec des communistes à faire valoir leurs vues, la loi du 25 mars 1949 qui crée le statut du combattant volontaire de la Résistance (CVR) étend les possibilités de reconnaissance, permettant à des individus de faire reconnaître leurs droits, même s’ils n’appartiennent pas à une formation homologuée. Par le décret du 5 mai 1951, ce statut est appliqué « aux membres des FFL qui peuvent prétendre à l’attribution de la carte du combattant », à ceux « qui ont été exécutés, tués ou blessés dans des conditions de nature à ouvrir droit à pension militaire de décès ou d’invalidité » et, « à titre exceptionnel, et sur avis favorable de la commission nationale, aux personnes ayant accompli pendant 90 jours au moins, consécutifs ou non, décomptés jours par jour, dans les organismes relevant dans l’organisation de la France Libre du Comité national français de Londres, des services comportant habituellement l’exécution d’actes de résistance17 ». Si ce statut n’apporte qu’une reconnaissance d’ordre honorifique à une majorité des Français libres, les avantages sont bien réels pour tous ceux qui n’avaient pu bénéficier du statut d’ancien combattant. Outre le port de la croix de combattant volontaire de la Résistance, les titulaires de la carte de combattant volontaire de la Résistance ont la qualité de ressortissants de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), établissement public créé dans l’entre-deux-guerres pour manifester la reconnaissance de la Nation envers les personnes affectées par la guerre (mutilés et réformés, anciens combattants et Pupilles de la Nation). Ils justifient ainsi de plein droit de la carte du combattant, avec les avantages afférents, dont la retraite du combattant.
11Entre le 8 juin 1953, date de la signature par le ministre des Anciens Combattants de l’arrêté désignant la commission chargée d’attribuer la carte du CVR aux résistants de l’extérieur, et le 1er avril 1958, celle-ci a attribué 19 640 cartes, dont 16 568 à des Français libres. Ce décompte, présenté lors de l’assemblée générale de l’AFL d’avril 1958, précède de peu les mesures de forclusion du titre de CVR, qui prennent effet à partir du 1er janvier 1959. Au début de 1961, après étude de tous les dossiers, 22 513 cartes de CVR ont été attribuées à des Français libres, soit 10,7 % de l’ensemble des titulaires de la carte du CVR, résistants de l’intérieur et de l’extérieur compris18. La forclusion est levée partiellement, après les événements de mai 1968, en faveur des postulants déjà homologués par le ministère des Armées, donc sans conséquence sur le budget de l’État, à la demande du général Dio, successeur de Larminat à la présidence de l’AFL, et à l’initiative d’Henri Duvillard, ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre19. La levée complète de la forclusion est adoptée par un décret du 6 août 1975, afin d’apaiser l’émotion suscitée par la suppression des commémorations du 8 mai, et confirmée par la loi du 10 mai 1989. Si ces diverses mesures, qui contribuent à faire passer, entre 1961 et aujourd’hui, de 210 565 à 320 000 le nombre de titulaires de la carte du CVR, permettent à un petit nombre de Français libres d’obtenir enfin le titre de combattant volontaire de la Résistance, les deux dernières bénéficient essentiellement aux résistants de l’intérieur, accroissant ainsi leur domination numérique.
S’unir pour peser ?
12Les vétérans du second conflit mondial se distinguent des anciens combattants de la Grande Guerre par la faiblesse relative de leurs effectifs et leur dispersion dans une multitude d’associations constituées en fonction de la chronologie et de la géographie des engagements et/ou des convictions idéologiques. L’enjeu, pour ces associations, et notamment pour l’AFL, est de s’unir afin d’atteindre une masse critique face aux poilus de la Grande Guerre, autrement plus nombreux que les combattants de 1939-1945, qui leur permette, en particulier, de siéger au sein de l’ONAC, tout en préservant leur spécificité.
13Au début de 1948, l’AFL constitue, avec la Confédération nationale de la France combattante, qui représente les réseaux de résistance reconnus Forces françaises combattantes, et la Fédération nationale des maquis, un Comité de liaison de la Résistance militaire respectant dans sa direction la tripartition entre les trois familles de résistants, à l’exclusion des formes de résistance civile20. Parmi ses premières réalisations, le comité fait publier un manifeste pour s’opposer à la réhabilitation de Pétain et étudie la possibilité, finalement non aboutie, de se porter partie civile dans les affaires où la Résistance est attaquée21. Toutefois, il ne parvient pas à unifier des organisations porteuses de mémoires hétérogènes et ne semble pas avoir eu une activité durable, du fait de la difficulté de la première génération des associations de résistants à pérenniser leur action22.
14À l’inverse, le Comité d’entente, de liaison et d’action commune des anciens combattants 1939-1945, créé en avril 1950 avec l’Association nationale dite Maison des anciens de la 2e DB, Rhin et Danube, l’Association des anciens du corps expéditionnaire français en Italie (CEFI), l’Association des anciens combattants de Flandres-Dunkerque et l’Association Marine-Dunkerque23, perdure jusqu’au 1er mai 2000, date à laquelle ses actifs sont dédiés à l’érection de la statue du général de Gaulle sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris24. Doté en 1953 de statuts sous l’appellation de « comité d’entente des anciens combattants 1939-1945 (jeunes combattants) », il regroupe des vétérans qui ont en commun d’avoir combattu sous l’uniforme25. Pourtant, les Français libres constituent un cas à part, au regard des vétérans de 1939-1940 et des anciens combattants de 1943-1945, par la dimension éminemment volontaire de leur engagement et l’hostilité qu’ils ont fini par nourrir, à la suite des combats de Dakar, du Gabon et de Syrie, vis-à-vis de ceux qui avaient accepté la défaite et l’armistice de juin 1940. Comme l’affirme l’assemblée générale de janvier 1947, l’AFL « n’est pas une association d’anciens combattants sous la forme étroite habituelle, mais un groupement de citoyens qui ont tous pris leurs risques et milité, chacun où il se trouvait26 ».
15De ce point de vue, ils sont plus proches de l’engagement résistant, ce qui justifie les discussions lancées à partir de 1949 avec le Comité d’action de la Résistance (CAR), qui groupe, depuis sa création en 1948, un certain nombre de personnalités résistantes dans le but de défendre les intérêts moraux de la Résistance. Toutefois, les discussions achoppent, en avril 1950, sur la représentativité de l’AFL. Refusant le principe « une association, une voix », celle-ci exige une représentation proportionnelle à ses effectifs – ce qu’elle évalue à 25 % des voix27.
16De nouvelles négociations sont engagées à la fin de 1952, le CAR étant alors en pleine réorganisation. Cependant, la découverte, par l’AFL, en février 1953, des menées souterraines d’associations affiliées au CAR pour dénier aux Français libres le titre de CVR entraîne une rupture. En effet, entre 1951 et 1953, des groupements de la Résistance intérieure ont fait pression sur le ministre des Anciens combattants pour empêcher l’installation de la commission nationale chargée de l’attribution de la carte du CVR aux FFL28. Contestant les termes du décret, ils proposaient un contre-projet, suivant lequel « nul ne peut prétendre au titre de résistant s’il n’a participé volontairement et effectivement à la lutte clandestine contre l’ennemi en territoire occupé par celui-ci ou soumis à son contrôle ». En ce qui concerne la Résistance extra-métropolitaine, il faudrait avoir contracté un engagement « dans un département en territoire d’outre-mer, ou d’un autre pays de l’Union française, antérieur de 90 jours soit au ralliement du territoire en question, soit à sa libération par les troupes alliées29 ». Un rapprochement n’a lieu qu’au début des années 1990, le CAR participant au financement de la statue du général de Gaulle sur les Champs-Élysées et l’AFL à la dotation de la Fondation de la Résistance.
17Pour Larminat, les empêchements mis, pendant deux ans, à l’application du décret du 5 mai 1951 s’expliquent par des motifs politiques, le but étant d’« exclure le gaullisme de la Résistance », dans une logique de guerre froide et de confrontation entre les partis de la IVe République et un gaullisme politique d’après-guerre hostile au régime. Pourtant, l’AFL affiche depuis 1945 un apolitisme strict, excluant le cumul d’une charge élective trop marquée politiquement avec des fonctions dirigeantes au sein de l’association. Cette position est confirmée lors de la formation du Rassemblement du Peuple français (RPF), même si nombre de ses membres suivent l’homme du 18 juin dans cette nouvelle voie. Larminat reconnaît également le poids des rancœurs exprimées, chez un certain nombre de résistants de l’intérieur, à l’encontre d’une France Libre accusée d’avoir « confisqué » la Résistance, même s’il la réduit aux « mesquineries provenant de gens un peu hargneux qui estiment [que les Français libres ont] eu plus d’avantages qu’eux30 ». À notre sens, un troisième facteur doit également être pris en considération : deux définitions différentes de la Résistance ont été forgées, dès les années de guerre, de part et d’autre de la Manche. L’une considère l’appel du 18 juin 1940 comme l’acte fondateur de la Résistance française, interprétée comme le regroupement des résistances intérieure et extérieure. L’autre regarde la Résistance comme un phénomène purement intérieur, distinct de la France Libre, et pouvant s’opposer à elle, le cas échéant.
18Nous en voulons pour preuve le différend qui oppose l’AFL à la Confédération nationale des combattants volontaires de la Résistance (CNCVR), au milieu des années 1960. Créée en 1953, pour regrouper les titulaires de la carte du combattant volontaire de la Résistance, celle-ci est dirigée par un conseil confédéral composé pour moitié de représentants des grandes familles de la Résistance31 (dont un tiers de Français libres) et pour moitié de représentants des unions départementales. Entre 1964 et 1967, en pleine présidence gaullienne, l’AFL reproche à la CNCVR de ne plus observer la tradition qui permettait à un Français libre de siéger au bureau confédéral, alors qu’une dizaine d’unions départementales sont alors présidées par des Français libres, et d’oublier systématiquement les Français libres dans les colonnes de son organe, L’Écho de la Résistance, et les motions de ses congrès32. Étant donné la « teinture gaulliste » de la CNCVR33, il faut bien admettre que cette propension ne rend pas compte uniquement de positionnements politiques, mais traduit un sentiment identitaire propre à l’ensemble des groupements et des personnalités issus de la Résistance intérieure.
Des anciens combattants et des résistants spécifiques
19À l’intersection des mouvements d’anciens combattants et des groupements de résistants, l’AFL présente un certain nombre de points communs avec les uns et les autres, mais aussi un certain nombre de spécificités.
20Première caractéristique : l’AFL revendique un apolitisme destiné tout à la fois à ne pas indisposer les pouvoirs publics – notamment sous la IVe République – et à éviter les querelles internes. Entre 1958 et 1969, ce principe est amendé par l’assemblée générale. Si l’AFL réaffirme son refus de se mêler aux débats politiques, elle se donne pour principe de répondre à tout appel du général de Gaulle quand l’avenir de la France est en jeu. À ce titre, elle milite en faveur du « oui » lors des différents référendums présentés par son président d’honneur, soutient activement la politique du général de Gaulle en Algérie – en particulier lors de la semaine des barricades (24 janvier-1er février 1960) et du putsch des généraux (21-26 avril 1961) –, en dépit des réticences d’une partie de ses membres, et s’oppose aux « désordres », lors des événements de mai 1968, appelant « à la résistance contre les fauteurs de guerre civile34 ». Cette phase prend fin lors de l’assemblée générale du 2 mai 1970, l’amiral La Haye prônant alors « une certaine dépolitisation de la France Libre » vis-à-vis de l’extérieur35.
21En dépit de son apolitisme, l’AFL ne s’interdit pas d’intervenir dans le débat public, quand il s’agit de s’opposer à la résurgence du pétainisme ou du nazisme, au nom de la défense des intérêts moraux de ses membres. Le 11 avril 1950, Gilbert Renault, alias le colonel Rémy, membre du comité directeur de l’AFL entre 1946 et 1947, puis responsable du Rassemblement du Peuple français (RPF), publie dans Carrefour un article dans lequel il réclame la réhabilitation de Pétain, en s’appuyant sur des propos du général de Gaulle qui donnent à penser que celui-ci adhérerait à la « thèse des deux cordes », autrement qualifiée de « thèse du glaive et du bouclier ». Suivant celle-ci, Pétain aurait pratiqué un double-jeu vis-à-vis de l’occupant, dans le but de protéger la France, tandis que de Gaulle la maintenait dans la guerre aux côtés des Alliés. Dans un premier temps, l’AFL ne réagit pas. Le 16 avril, l’assemblée générale juge qu’il n’y a pas lieu d’intervenir à propos d’opinions exprimées par un adhérent, « du moment qu’il [use] de sa liberté d’expression dans des conditions normales ». De même, le 4 mai, le comité directeur repousse l’idée de Larminat, qui envisageait de répondre par un article de la Revue de la France Libre. Saisi, à la fin de juin, de plaintes de Français libres de l’Amicale du réseau CND-Castille, qui vient d’inviter son président d’honneur à démissionner et l’a rayé du comité d’honneur d’aide à ses orphelins, le comité directeur décide, le 6 juillet, d’exclure Rémy de l’association pour manquement à l’article 1 des statuts. En effet, il lui est reproché d’avoir « failli à la loyauté que les Français libres se doivent entre eux, en déformant pour l’exploiter tendancieusement un propos qu’il avait recueilli de l’amicale confiance du général de Gaulle, abusant ainsi de cette confiance36 ». Débattue lors de l’assemblée générale d’avril 1951, cette décision est approuvée par 819 voix contre 2837. Cinq ans plus tard, en avril 1956, l’AFL vote une motion demandant « aux pouvoirs publics de prononcer l’interdiction des entreprises qui, sous des prétextes divers et notamment en abusant les anciens combattants, ont pour but réel l’apologie du vichysme et de la collaboration ». Est spécialement visée l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), créée le 6 novembre 1951 par d’anciens hiérarques du régime de Vichy et Rémy38. Reprenant à son compte la motion de l’AFL, la CNCVR dépose une instance judiciaire pour demander la dissolution de l’ADMP. Maître Maurice Blum, membre du comité directeur de l’AFL, plaide au nom de la Résistance extérieure – sa plaidoirie est d’ailleurs publiée par l’association sous la forme d’une plaquette intitulée Le Nouveau procès Pétain39. Mais le tribunal déboute la CNCVR, le 19 juin 1957, sous l’argument qu’aucune association de résistants n’est qualifiée en justice pour défendre les intérêts de la Résistance40.
22De même, l’AFL s’émeut, avec d’autres groupements de résistants, en 1967-1968, de la montée en puissance du Nationaldemokratische Partei Deutschlands (NPD), mouvement allemand d’extrême-droite. Si elle refuse, au nom de son apolitisme, de demander sa dissolution ou de participer au rassemblement des résistants européens contre le néonazisme qui se tient à Dachau le 23 juin 1968, elle envisage un temps d’organiser en France un « rassemblement de la résistance française, de la déportation et des victimes du nazisme contre [sa] résurgence », avant les élections législatives allemandes de 1969 – qui voient justement un échec du NPD41.
23Dernier trait qui nous semble caractéristique, l’AFL se distingue de son président d’honneur et des résistants de l’intérieur par une assez nette anglophilie, même si celle-ci mérite d’être nuancée. Ce sentiment s’explique tout à la fois par les liens noués entre les combattants et les Britanniques durant la guerre et par l’ignorance dans laquelle les premiers, dans leur grande majorité, se trouvaient, concernant les conflits de la France Libre avec le gouvernement de Sa Gracieuse Majesté. Trois événements de 1947, année du retour en politique du président du GPRF, manifestent cette distinction. En février, l’homme du 18 juin s’oppose au souhait de l’AFL d’accueillir en son sein Duff Cooper, ministre de l’Information de Churchill et ambassadeur du Royaume-Uni en France (1944-1947), en qualité de membre actif42. Dans les mois qui suivent, le comité directeur sollicite son président d’honneur, afin d’assister à l’inauguration de la plaque apposée, à l’initiative de l’Association de la Croix de Lorraine, sur l’immeuble du 4, Carlton Gardens, le 18 juin 1947, mais essuie un refus43. Enfin, en décembre, l’AFL offre à la princesse Elizabeth, à l’occasion de ses noces, une pendulette à croix de Lorraine, pour une somme de 150 000 francs44. À titre de comparaison, le général de Gaulle doit attendre mars 1959 pour bénéficier d’un geste similaire45. En janvier 1954 – quelques mois seulement après l’inauguration du carré français du cimetière militaire de Brookwood, le 14 novembre 1953 –, un numéro spécial de la Revue de la France Libre est consacré à « nos amitiés britanniques »46. Dans les années 1960-1970, le lien s’étiole quelque peu, en raison de difficultés internes au sein de la section londonienne ; l’élection à sa tête de René Marbot en 1982 permet de lui rendre sa vitalité et son entregent. Ainsi, deux congrès de l’AFL sont organisés hors de France en 1980 et en 1990 ; l’un et l’autre se tiennent à Londres. En 1980, une délégation est reçue par la Reine Mère à Lancaster House. En 1990, les congressistes participent à un gala au Royal Albert Hall présidé par la reine elle-même47. Sur le plan associatif, l’AFL accepte, en octobre 1950, d’accueillir dans ses locaux les bureaux européens de la Royal Air Forces Association. Ce geste amical représente également une forme de mutualisation intéressante dans un contexte de restrictions budgétaires, deux pièces lui étant sous-louées pour 120 000 francs par an48. Signalons également que Maintenant, on peut le dire (Now it can be told), film à la gloire de l’action clandestine des services secrets britanniques et des réseaux constitués par ces derniers en France, est projeté en avant-première lors d’une soirée de gala au théâtre des Champs-Élysées, le 14 juin 1948, lors de la « semaine de la France Libre », série d’événements organisés par l’association à l’occasion des commémorations de l’appel du 18 juin49. Il est également présenté par l’AFL à Genève le 5 novembre 1948 et envoyé en AOF en 195050. Ceci est d’autant plus remarquable que la France combattante, qui était engagée à 50 % avec l’AFL dans les bénéfices de la soirée, s’en est retirée au dernier moment. Enfin, il ne nous paraît pas indifférent que ce soit un Français libre qui ait fait traduire en français l’ouvrage de Michael Foot consacré au SOE. Nous voulons parler de Jean-Louis Crémieux-Brilhac.
Conclusion
24Porteuse tout à la fois de la mémoire d’un mouvement de résistance, en dissidence vis-à-vis du pouvoir légal, et d’un État en construction, doté de services administratifs et d’une force armée, l’Association des Français libres est à mi-chemin entre le monde combattant et les associations d’anciens résistants. À l’heure de son entrée dans l’économie morale de la reconnaissance, cette double nature, qui induit une pluralité de situations entre combattants et non combattants, lui donne une identité mémorielle composite, dans laquelle les Français libres sont à chaque fois très minoritaires. Cette dimension hétérogène, qui eût pu entraîner un mouvement centrifuge, entre combattants sous l’uniforme et Français libres des réseaux, ou entre civils et militaires, aboutit cependant à une identité originale, unifiée autour de l’homme du 18 juin, président d’honneur de l’association et figure centrale de la mémoire française libre, particulièrement après son décès en 1970, nonobstant son engagement politique d’après-guerre. Autant sinon plus que le caractère militaire de l’engagement dans les Forces françaises libres, cette dimension éminemment gaulliste de l’association, que tous les Français libres ne partageaient pas, même si une grande majorité y adhérait, a pu susciter des tiraillements au sein du monde combattant et parmi les associations de résistants, tant pour des raisons politiques que mémorielles. Au-delà des conflits d’après 1945, c’est le sens du combat pour la libération nationale qui oppose et divise les mémoires. Les militaires de 1939-1940 et de l’armée d’Afrique ne se reconnaissent pas dans la dissidence initiale de juin 1940, tandis qu’une partie des résistants de l’intérieur reprochent à la France Libre de n’avoir pas compris « la Résistance » et ses projets de régénération plus vaste de la France. Dans le même temps, la double nature combattante et résistante des Français libres place l’AFL au point de rencontre entre, d’une part, les valeurs militaires de patriotisme et d’honneur, d’autre part, l’engagement volontaire et individuel de citoyens attachés au respect des principes de liberté ou de dignité humaine. À l’heure de la disparition des derniers vétérans, nous ne sommes pas encore parvenus au bout de ce processus dialectique.
Notes de bas de page
1Wieviorka Olivier, « Les avatars du statut de résistant en France (1945-1992) », Vingtième Siècle, revue d’histoire, no 50, avril-juin 1996, p. 56-57.
2Citons notamment Wieviorka Olivier, La Mémoire désunie : le souvenir politique des années sombres, de la Libération à nos jours, Paris, Seuil, coll. « Points », 2010 ; Douzou Laurent, La Résistance française : une histoire périlleuse, Paris, Seuil, 2005 ; Lagrou Pieter, Mémoires patriotiques et occupation nazie : Résistants, requis et déportés en Europe occidentale (1945-1965), Bruxelles, Éditions Complexe, 2003 ; Oulmont Philippe (dir.), Les Voies « de Gaulle » en France : le Général dans l’espace et la mémoire des communes, actes de la journée d’étude du 12 juin 2007, Cahiers de la Fondation Charles de Gaulle, no 17, 2009. Sur la mémoire des Français libres, voir Rochereau Olivier (dir.), Mémoire des Français Libres : du souvenir des hommes à la mémoire d’un pays, Paris, Nouveau Monde Éditions, 2006.
3Citons notamment Wolikow Serge, Les combats de la mémoire. La FNDIRP de 1945 à nos jours, Paris, le Cherche-Midi, 2006 ; Toureille Julien, Philippe Leclerc de Hauteclocque dans la Mémoire et dans l’Histoire (1947-2007), thèse d’histoire, dir. Christine Levisse-Touzé, université Paul-Valéry Montpellier 3, 2010 ; Cornil-Frerrot Sylvain, L’Association des Français libres (1945-2000), thèse d’histoire, dir. Frédéric Turpin, université Savoie Mont-Blanc, 2020.
4Piketty Guillaume, « Économie morale de la reconnaissance. L’Ordre de la Libération au péril de la sortie de Seconde Guerre mondiale », Histoire@Politique, 2007/3, no 3, [https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-histoire-politique-2007-3-page-5.htm?ref=doi], consulté le 12 juin 2021.
5Guillon Jean-Marie, « Résistance (histoire d’un mot) », in Marcot François, Leroux Bruno et Levisse-Touzé Christine (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance, Paris, Robert Laffont, 2006, p. 976-977.
6Citons notamment l’arrêté no 1951-04-24 introduisant l’article A119 au Code des pensions militaires d’invalidité et des victimes de la guerre, paru dans le Journal officiel de la République française du 29 avril 1951.
7Général de Larminat, « Rapport moral », Revue de la France Libre, no 7, avril 1948, p. 9.
8Sur cette dernière forme de résistance et ses limites, on peut lire la mise au point récente de Lee Adeline, Les Français de Mauthausen : par-delà la foule de leurs noms, Paris, Tallandier, 2021, p. 108-116 et 302-351.
9Encore au début des années 1990, François Mitterrand, ancienne personnalité politique de la IVe République, dont l’hostilité au général de Gaulle est bien connue, privilégie l’emploi du vocable « Résistance extérieure », avec une volonté manifestement polémique, dans ses entretiens avec Olivier Wieviorka (Wieviorka Olivier, Nous entrerons dans la carrière : de la Résistance à l’exercice du pouvoir, op. cit., 1994, p. 327-357).
10« Rapport du général de corps d’armée de Larminat, président de l’Association des Français libres à Monsieur le ministre des Armées », Revue de la France Libre, 1re série, no 1, juin 1946, p. 10 bis.
11Ibid.
12« Assemblée générale des 6 et 7 mars 1948 : compte rendu des travaux », Revue de la France Libre, no 7, avril 1948, p. 18.
13Sur ces démarches et leur insuccès, voir notamment FFL, registres 16 et 19 (R16 et R19) des procès-verbaux du comité directeur de l’AFL, 5 juin 1969 et 19 février 1982, p. 185 et 67.
14Nordmann Roger, « Commission des anciens combattants », Revue de la France Libre, no 309, 2e trimestre 2000, p. 6.
15Branche Raphaëlle, « La dernière génération du feu ? Jalons pour une étude des anciens combattants français de la guerre d’Algérie », Histoire@Politique, 2007/3, no 3, [https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-histoire-politique-2007-3-page-6.htm], consulté le 12 juin 2021.
16La qualité de combattant est reconnue aux militaires aux civils ayant participé à la guerre d’Algérie à compter du 31 octobre 1954, aux combats en Tunisie à compter du 1er janvier 1952 et à ceux du Maroc à compter du 1er juin 1953. Dans les trois cas, la date de clôture des droits est le 2 juillet 1962.
17Wieviorka Olivier, « Les avatars du statut de résistant en France (1945-1992) », op. cit., p. 55-66, et général de Larminat, « Rapport moral et de gestion pour l’année 1950 », Revue de la France Libre, no 38, mai 1951, p. 4.
18La commission des droits de l’AFL précise que « cette proportion atteindrait 60 % si on considérait uniquement les résistants de la première heure ». FFL, R14, 13 avril 1961, p. 56, et R15, 24 février 1966, p. 111.
19AN, AG5(1)/937, « Revendications des anciens combattants 1963-1969 », « 8.35 Décorations », note du Secrétariat général de la Présidence de la République, à l’attention de Bernard Tricot, 8 octobre 1968, 3 pages.
20FFL, R3, 8 avril 1948, p. 193-194, R4, 13 mai et 5 août 1948 et 1er décembre 1949, p. 11-12, 65 et 181, et général de Larminat, « Rapport moral » et « Rapport annuel de gestion », Revue de la France Libre, no 18 et 28, mai 1949 et 1950, p. 7-8 et 3.
21FFL, R4, 13 mai 1948 et 2 février 1950, p. 11-12 et 196.
22Général de Larminat, « Rapport moral », « Rapport annuel de gestion » et « Rapport moral et de gestion pour l’année 1950 », Revue de la France Libre, no 18, 28, 38 et 48, mai 1949, 1950, 1951 et 1952, p. 8, 3, 4 et 8. Barcellini Serge, « Réflexion sur les associations d’anciens combattants et victimes de guerre », in Benoît B. et Frangi Marc (dir.), Guerres et associations : Actes du colloque de Lyon, 29 septembre 2001, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2003, p. 25-33.
23Au début de 1955, l’Association Marine-Dunkerque, qui ne compte que 600 membres, décide de quitter le comité. Général de Larminat, « Rapport moral et de gestion pour l’année 1950 » et « Rapport moral et de gestion pour l’année 1951 », Revue de la France Libre, no 38 et 48, mai 1951 et 1952, p. 4 et 8, et FFL, R8, 13 janvier 1955, p. 103.
24FFL, R21, 19 avril 2000, p. 43.
25FFL, R6, 13 novembre et 4 décembre 1952 et 2 avril 1953, p. 121-123, 131-133 et 170, et R7, 6 mai 1953, p. 90.
26Motion no 20 dans le compte rendu de l’assemblée générale des 18 et 19 janvier 1947 dans la Revue de la France Libre, no 5, 1re série, mars 1947, p. 5 du supplément.
27FFL, R4, 3 février et 7 juillet 1949, p. 169-170 et 157, et R5, 2 mars, 12 avril et 1er juin 1950, p. 7, 14-15 et 29.
28FFL, R6, 5 mars 1953, p. 157-158.
29FFL, R6, 2 avril 1953, p. 166-167, et général de Larminat, « Rapport moral et de gestion 1952 », Revue de la France Libre, no 58, mai 1953, p. 12-13.
30À l’exemple de Claude Bourdet. Voir Wieviorka Olivier, Nous entrerons dans la carrière, op. cit., 1994, p. 361-383.
31C’est-à-dire les réseaux, les mouvements, les maquis et les Forces françaises libres.
32« Notre XXIIIe assemblée générale : compte rendu des travaux », Revue de la France Libre, no 169, juillet-août 1967, p. 6.
33Wieviorka Olivier, « Les avatars du statut de résistant en France (1945-1992) », art. cité, p. 55-66.
34AN, AG5(1)/937, « Revendications des anciens combattants 1963-1969 », « 8.301 Comité d’action civique des anciens combattants », « Un communiqué des anciens des FFL, Paris, 18 mai (AFP) ».
35« Rapport de l’assemblée générale de l’AFL », Revue de la France Libre, no 186, juin-juillet 1970, p. 4.
36FFL, R5, 4 mai et 6 juillet, 1950, p. 21 et 34-37.
37Trois voix s’opposent sur le fond de la question et 25 uniquement sur la procédure suivie. FFL, R5, 3 août, 7 septembre et 5 octobre 1950, p. 43-44, 48 et 52-53, et « Assemblée générale des 7 et 8 avril 1951 : compte rendu des travaux », Revue de la France Libre, no 38, mai 1951, p. 4, 8-9 et 17.
38« Motions et vœux adoptés à l’assemblée générale », Revue de la France Libre, no 88, mai 1956, p. 27-28, et Le Moigne Frédéric, « 1944-1951 : les deux corps de Notre-Dame de Paris », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, no 78, 2003/2, p. 75-88.
39FFL, R10, 7 juin et 5 juillet 1956, p. 62 et 69-70, et R11, 9 mai et 6 juin 1957, p. 74, 83-84.
40Le tribunal déboute également l’ADMP de sa demande en dommage et intérêts pour intention de la CNCVR de nuire à son égard. FFL, R11, 4 juillet, 3 octobre, 7 novembre et 5 décembre 1957, p. 93, 105, 120 et 124-125, et général de Larminat, « Rapport de gestion », Revue de la France Libre, no 108, mai 1958, p. 8.
41FFL, R16, 14 décembre 1967 et 16 mai 1968, p. 72 et 119-120.
42AG5(1)/1204, « De Larminat général (et Mme), 1945-1966 », lettre du général de Larminat au cabinet du général de Gaulle, 4 février 1947.
43FFL, R3, 3 avril, 2 mai et 3 juillet 1947, p. 48, 73 et 92.
44Soit 4 307,68 € de 2018. FFL, R3, 6 novembre et 4 décembre 1947, p. 131 et 144, et « Le cadeau des Français libres à la princesse Élisabeth », Revue de la France Libre, 2e série, no 4, janvier 1948, p. 12-13.
45« Le général de Gaulle reçoit le comité directeur de notre association », Revue de la France Libre, no 117, avril 1959, p. 2-3, et général de Larminat, « Rapport de gestion », Revue de la France Libre, no 118, mai 1959, p. 6.
46FFL, R7, 6 mai et 3 décembre 1953, p. 86-87 et 117.
47« Le congrès de Londres, 15 et 16 mai 1980 », Revue de la France Libre, no 231, 2e trimestre 1980, p. 5-9, « 50e anniversaire des Français libres, Londres, 12-13-14 juin 1990 », Revue de la France Libre, no 269, 1er trimestre 1990, p. 31, et « 46e assemblée générale à Londres le 13 juin 1990 », Revue de la France Libre, no 271, 3e trimestre 1990, p. 2-12-13.
48Soit 3 447,74 € de 2018. FFL, R5, 5 octobre 1950, p. 61.
49FFL, R2, 7 juin et 4 juillet 1946, p. 33 et 37, R4, 1er juillet, 5 août et 9 septembre 1948, p. 44, 66, 71 et 78, « Semaine de la France Libre du 14 au 20 juin 1948 », Revue de la France Libre, no 9, juin 1948, p. 20, « 18 juin 1948 : l’inauguration du monument aux morts de la France Libre » et « La semaine de la France Libre », Revue de la France Libre, no 10, juillet-août 1948, p. 3-9, et « La vente de charité de l’Association des Français libres à Paris », Revue de la France Libre, no 13, décembre 1948, p. 10.
50« À Genève, le festival de l’Association des Français libres », Revue de la France Libre, no 13, décembre 1948, p. 5-16, et général de Larminat, « Rapport moral et de gestion pour l’année 1950 », Revue de la France Libre, no 38, mai 1951, p. 5. Sur l’attitude de résistants français à l’égard de la mémoire de la participation britannique au combat clandestin, voir Wieviorka Olivier, Une Histoire de la résistance en Europe occidentale, Paris, Perrin, 2017, p. 401-402.
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