Des profils de combattants issus d’Afrique équatoriale française et du Cameroun
p. 23-36
Texte intégral
1Comme l’a souligné Jean-François Muracciole, les fichiers personnels des Français libres sont notoirement lacunaires, rendant difficile toute analyse de leurs rangs, a fortiori avant 19431. Surtout à ses débuts, la France Libre ne conservait guère l’intégralité des documents relatifs aux engagements. Le problème s’avère d’autant plus chronique en Afrique, là où tout a commencé, où l’improvisation et l’urgence, sans compter des conditions de conservation compliquées, font que peu d’actes d’engagements subsistent. J’ai posé dans mon ouvrage La France Libre fut africaine le principe suivant, sur lequel je ne reviendrai pas dans le détail ici : la première capitale de la France Libre se trouvait à Brazzaville. C’est dans les vastes étendues de l’AÉF et du Cameroun qu’entre 1940 et 1943, le mouvement gaulliste puisa sa légitimité, ses impôts, ses ressources naturelles et surtout humaines. En effet, l’Afrique occidentale française et le Maghreb ne rejoignirent les rangs du général de Gaulle que bien plus tardivement, à l’été 1943, après une phase giraudiste. Les rangs des premiers Français libres comptaient donc un pourcentage très important de coloniaux, issus d’AÉF, du Cameroun, et d’Océanie française, avant que ne change le visage de la France combattante courant 1943, puis de nouveau en 1944 avec l’arrivée d’éléments issus de la Résistance intérieure.
2Plus de 17 000 soldats furent recrutés en AÉF et au Cameroun entre 1940 et 1943, en plus des quelque 15 000 hommes en armes qui s’y trouvaient déjà lorsque ces territoires basculèrent dans le camp du général de Gaulle, fin août 19402. Sur le plan militaire, le premier effort français libre allant de 1940 à 1943 reposait en grande partie sur des épaules africaines. Ainsi, la fameuse Force L comptait 1 995 Africains pour 407 Européens – dont le général Leclerc. De même, les bataillons de Marche 1 à 10 comptaient au total 3 362 Africains pour 346 Européens. Ajoutons à ces hommes de la Force L et des dix bataillons de marche environ 2 000 chauffeurs africains, très majoritairement camerounais3.
3Les combattants issus d’AÉF et du Cameroun se situent au cœur de la question de l’identité et de la pluralité des Français libres. Français, ils ne l’étaient pour la plupart pas, étant dans leur immense majorité sujets ou habitants de territoires sous mandat, et non citoyens à part entière. Libres, ils ne l’étaient assurément pas tous, dans la mesure où bon nombre d’entre eux avaient été recrutés par des intermédiaires dans des conditions plus ou moins transparentes. Certains d’entre eux n’ont pas signé d’engagement ; pour d’autres, le recrutement ne s’est pas fait en pleine connaissance de cause. Voilà de quoi ébranler les idées reçues. En 1941, la journaliste suisse Annemarie Schwarzenbach part tenter l’aventure de rejoindre les Forces françaises libres à Brazzaville. Elle y parvient à moitié, travaillant brièvement pour les services de la radio française libre avant que sa langue maternelle, l’allemand, n’éveille les soupçons et n’entraîne in fine son expulsion vers le Congo belge. Toujours est-il qu’elle estime, à bord du navire qui la conduit en Afrique centrale en 1941, qu’au « fur et à mesure que nous nous éloignons de l’Europe, notre façon d’envisager la guerre change ». Elle ajoute : « Là-bas [en Europe] des peuples entiers attendaient avec angoisse de savoir si l’ennemi allait envahir leur pays, bombarder leurs villes. » Cette crainte hantait même les pays européens restés neutres qu’elle connaissait bien, la Suisse et le Portugal. En revanche, insiste-t-elle : « Ici, dans les zones africaines, chacun décide de ses choix4. » Si cette observation tient pour les officiers et soldats européens, force est de constater qu’elle ne s’applique pas aux nombreux combattants africains, qui forment, en 1941, environ le tiers des forces françaises libres5.
4Il s’agit de dresser ici une douzaine environ de portraits de ces quelque 30 000 premiers Français libres issus d’AÉF et du Cameroun. Ce premier effort africain allant de 1940 à 1943 est hélas faiblement documenté. En effet, lorsque j’ai contacté le Centre d’archives du personnel militaire (CAPM) de Pau en 2012 avec une longue liste de noms de tirailleurs d’AÉF et du Cameroun, en précisant bien leurs unités, on m’a finalement répondu qu’on n’avait pu retrouver le dossier d’un seul. Dans ces conditions, à défaut de mieux, l’historien se voit contraint de procéder par sondages. C’est ce que je ferai ici, en sachant pertinemment que les échantillons que je présente sont par définition asymétriques. Cela étant, en opérant des coups de sonde tant entre les armées, armes et spécialités que de la hiérarchie des grades (l’échantillon comporte un matelot africain sans spécialité tout comme un officier), tout en mobilisant des sources plurielles (rapports disciplinaires, médailles), j’espère brosser un portrait nuancé de ces Français libres africains – c’est-à-dire, j’y insiste à nouveau, la catégorie des Français libres de loin la moins documentée. Il s’agira donc d’une contribution empirique à la question de leur identité et de leur pluralité.
5À ces fins, je puiserai dans plusieurs fonds d’archives. Les huit ou neuf Compagnons de la Libération issus d’AÉF possèdent de loin les dossiers les plus étoffés6. Le général de Gaulle a ouvert l’Ordre de la Libération en novembre 1940 à Brazzaville, et les onze combattants et cinq civils africains nommés Compagnons représentent la phase initiale de ralliement et des premiers combats en Libye. J’entamerai donc cette série de portraits avec deux des plus connus et surtout des plus complets, celui de Dominique Kosseyo, premier Africain à devenir membre de l’Ordre, et de Georges Koudoukou, Compagnon lui aussi. Je procéderai ensuite par ordre décroissant de notoriété et de documentation vers d’autres fichiers de combattants africains exhumés d’archives diverses, comme le CAPM de Pau, le CHETOM de Fréjus, le Service historique de la Défense de Vincennes et de Brest. Si l’immense majorité des militaires d’AÉF et du Cameroun étaient tirailleurs, un petit nombre fut en effet dirigé vers la marine française libre. Je compléterai le tableau avec des visions d’ensemble provenant, quant à elles, des Archives nationales d’outre-mer d’Aix-en-Provence. Cumulés, ces rares coups de sonde que nous autorisent des archives militaires livrent un aperçu de la remarquable diversité dans les rangs africains de la France Libre : diversité géographique, linguistique, religieuse, sociale, sans compter la pluralité des destins (unités d’active ou de réserve), et des formes d’enrôlement initial.
Dominique Kosseyo
6Dominique Kosseyo(1919-1994) constitue un cas singulier à plus d’un titre. Il ne s’enrôla pas directement dans les Forces françaises libres, mais dans l’armée de la Troisième République. Son unité bascula, en effet, dans le camp du général de Gaulle en 1940. Grâce aux recherches menées par l’Ordre de la Libération, nous savons qu’il naquit vers 1919 à Kanago, en Oubangui-Chari, l’actuelle République centrafricaine, dans une famille de cultivateurs. En mai 1938, il s’enrôla dans l’armée française, servant d’abord dans le bataillon de tirailleurs de l’Oubangui. Puis, il fut dirigé à Brazzaville en mars 1940, en vue de son affectation en métropole. Toutefois, la rapidité de la défaite de juin 1940 le laissa bloqué à Brazzaville. C’est là que son unité rejoignit la cause de la France Libre le 28 août 1940. Kosseyo fut alors versé au BM1 et participa à la guerre contre les forces de Vichy au Gabon. Il fut blessé par balle à la cuisse par les troupes vichystes à Lambaréné le 25 octobre 1940. C’est le général de Gaulle en personne qui l’admit dans l’Ordre de la Libération le 14 juillet 1941 à Brazzaville ; il devint ainsi le premier Africain à recevoir cet honneur. Il fut redéployé à Djibouti en 1943, avant d’être dirigé vers Beyrouth7.
7Par certains côtés, cependant, le cas de Dominique Kosseyo est bel et bien représentatif du premier effort africain de la France Libre. Kosseyo mena bataille contre Vichy, avant d’achever sa guerre au Liban, ne participant ni à la campagne d’Italie ni à celle de France, dont bon nombre d’unités africaines de la première heure furent écartées en raison de la refonte des unités entreprise en 1943, qui voit des forces précédemment fidèles à Vichy entrer dans les rangs de la France combattante8. En 1945, Kosseyo prit sa retraite avec le rang de caporal, et retourna chez lui. Son dossier comporte plusieurs réclamations de sa part datant des années 1960, 1970 et 1980, doléances adressées tant au ministère des Anciens combattants qu’à l’Ordre de la Libération. Ces missives portent surtout sur des tranches de retraite impayées et sur sa situation d’extrême précarité, même par rapport à d’autres anciens combattants africains dans son secteur.
8En 1984, Kosseyo remplit un questionnaire qui lui avait été envoyé par l’Ordre de la Libération. Le formulaire n’était guère adapté aux anciennes colonies françaises. Dans la case « études », il déclara « CP1 ». À la question on ne peut plus gaullienne « Avez-vous entendu l’appel du 18 juin ? », il répondit par la négative. Manifestement, son parcours ne correspondait pas à la narration d’adhésions individuelles à la Croix de Lorraine, au tableau d’anonymes qui répondirent isolément à un appel radiophonique lancé depuis Londres en juin 1940. Pour reprendre la phrase de Romain Gary qui, parmi d’autres popularisa cette version, les Français libres « venaient un à un, individuellement – et je souligne ce mot, car c’est peut-être ce qui caractérisait le plus fortement ces hommes libres ». Or, ce paradigme s’applique nettement moins bien à l’AÉF et au Cameroun, où certains devinrent Français libres en raison d’un basculement collectif, et d’autres furent enrôlés de forces dans les FFL9.
9La manière dont Kosseyo décrit ses faits de guerre est instructive de la diffusion d’une certaine doxa :
« On a lutté de toutes nos forces pour sauver notre mère patrie qui est la France. Nos ennemis étaient très forts malgré qu’ils ont [sic] tué une bonne partie de nos frères quand même nous avons rendu la monnaie à travers cette guerre. J’ai dû descendre un sergent allemand que le général de Gaulle m’a apprécié et même j’ai eu une fracture au niveau de mon crâne10. »
10Compte tenu de ses zones d’affectation, il semble peu probable que Kosseyo ait réellement tué un Allemand. Il s’agissait plus vraisemblablement d’un sous-officier de Vichy, que Kosseyo avait abattu pendant la campagne du Gabon. Pourtant, je ne remets pas en question la bonne foi de Dominique Kosseyo. Ce dernier était, à mon sens, persuadé d’avoir tué un Allemand, sans doute en raison des explications fournies par sa hiérarchie. J’ai montré dans La France Libre fut africaine comment le général Leclerc déclara que ses troupes avaient porté un coup contre Berlin en ravissant Libreville aux mains de Vichy ; j’ai également souligné comment l’administration expliquait aux Africains qu’Italiens et Allemands étaient identiques, afin d’atténuer la surprise des tirailleurs lorsqu’ils étaient confrontés à des ennemis italiens alors qu’on leur avait tant parlé d’Hitler11. Qui plus est, la courte réponse de Kosseyo insiste sur l’âpreté des combats et la hauteur de la pente à remonter pour un mouvement dissident encore fragile et naissant en 1940.
Georges Koudoukou
11L’aîné des combattants que nous examinerons, Georges Koudoukou (1894-1942) naquit à Fort Crampel (actuel Kaga Bandoro), en Oubangui-Chari (actuelle République centrafricaine). Il abandonna une carrière de cultivateur pour s’engager dans la Première Guerre mondiale en 1916. Promu adjudant-chef en 1934, il se trouvait à Bangui pendant les « Trois Glorieuses » qui virent basculer l’AÉF et le Cameroun dans le camp du général de Gaulle les 26, 27 et 28 août 1940. D’après la courte biographie conservée aux archives de l’Ordre de la Libération, Koudoukou « se rallie à la France Libre entraînant derrière lui la troupe indigène de la garnison [du camp de Kassaï] ». Un autre document dans ce même fonds évoque son « rôle prépondérant dans le ralliement de la troupe indigène de la garnison12 ». Or, le ralliement de l’Oubangui-Chari se révéla être compliqué ; l’on y frôla le « contre coup d’État13 ». La décision des officiers et des sous-officiers du camp de Kassaï s’avéra par conséquent d’autant plus déterminante.
12Dans le sillage du ralliement, Koudoukou fut affecté au BM2. Le 27 décembre 1941, il fut promu sous-lieutenant, devenant l’un des rares officiers africains de la France Libre – les sous-officiers, en revanche, furent nettement plus nombreux. Les 29 et 30 septembre 1941, Koudoukou combattait à Mayadine (actuelle Al-Mayadin) en Syrie, le long de l’Euphrate, dans la terrible guerre fratricide qui opposait alors les Forces françaises libres à celle de Vichy. Ses « tirs efficaces » au fusil-mitrailleur ainsi que « son mépris du danger » permirent l’évacuation de son unité « entourée par les rebelles ». Cette action lui valut une citation à l’ordre du corps d’armée, assorti de la croix de guerre, qui lui fut remise à Beyrouth le 20 octobre 1941 par le général Catroux. Koudoukou s’illustra de nouveau au cours de la bataille de Bir-Hakeim. Grièvement blessé par un éclat d’obus, il dut subir une amputation sur-le-champ, avant d’être évacué miraculeusement avec son unité dans la nuit du 10 au 11 juin 1942. Le lieu et les conditions exactes de son décès, vraisemblablement survenu quelques jours plus tard, demeurent hélas flous, bien que plusieurs sources suggèrent qu’il mourut dans un hôpital d’Alexandrie.
13Sa citation à l’ordre de l’armée à titre posthume comporte la phrase suivante, qui retient l’intérêt : « Excellent officier, vingt-six ans de service […] A mis au service de la France sa grande connaissance des gens de son pays et toute l’autorité qu’il possédait sur eux14. » Ainsi, cet unique officier africain de notre échantillon était considéré spécialement « connaisseur » des hommes de l’Oubangui-Chari, qui composaient la grande majorité du BM2. Cela laisse penser qu’outre ses savoirs culturels, il s’exprimait peut-être avec eux dans l’une des nombreuses langues de son pays, en sango par exemple, et qu’il possédait un net ascendant sur la troupe.
Dangsalla
14On retrouve la trace du tirailleur Dangsalla tant au CHETOM de Fréjus qu’au CAPM de Pau, sans doute en raison des décorations qu’il obtint lui aussi, à titre posthume. Ce soldat de première classe naquit à Lokoro, dans le Cameroun septentrional, en 1919. Il fut enrôlé en décembre 1940, alors que la France Libre recrutait intensément au Cameroun. Toutefois, ses états de services révèlent une curieuse confusion. Sa fiche donne en effet une date d’enrôlement du 9 décembre 1940, tandis qu’elle précise que son admission dans les Forces françaises libres eut lieu le 16 avril 1942. L’interprétation la plus logique de ce décalage me semble être la suivante : en 1940, l’administration honorait toujours les stipulations de la Société des Nations, qui interdisait théoriquement toute levée de troupes au Cameroun à des fins offensives. Le Cameroun était sous double mandat, français et britannique, depuis 1919 ; dans ces conditions, la Société des Nations n’autorisa les pays européens mandataires à ne recruter que pour assurer la paix intérieure. Seuls le maintien de l’ordre et la défense du territoire sont alors autorisés, au sein de ce qu’on nommait alors la Milice du Cameroun, d’où je pense ce curieux double engagement15.
15En tout état de cause, courant 1943, Dangsalla intégra le BM5 et mourut au combat en Italie, dans le secteur de Bagno-Reggio, le 12 juin 1944. On peut lire sur la citation du tirailleur Dangsalla :
« Tirailleur d’un courage et d’un dévouement extraordinaire, tireur d’élite, le 12 juin 1944, contribua largement par son tir ajusté à enrayer l’infiltration ennemie par les pentes N de la cote 562. Apprenant qu’un de ses camarades était grièvement blessé, se précipita hors de son abri pour lui porter secours et fut tué par une rafale de mitrailleuse tirée à bout portant16. »
16Cette citation était accompagnée de la Croix de guerre avec palme, à titre posthume. Outre l’acte d’héroïsme et d’altruisme qui est décrit, relevons le statut de tireur d’élite de Dangsalla. Quatre années d’armée avaient fait de lui un spécialiste.
Manga Fabien
17La compagnie de découverte et de combat du Cameroun (CDCC), sous le commandement du capitaine Raymond Dronne, elle-même membre de la Force L, était engagée dans la bataille de Ksar Rhilane en Tunisie en mars 1943. Dépourvue de chars, face à d’impressionnantes colonnes de blindés allemands, la CDCC put compter sur l’aviation britannique, ainsi que sur ses propres capacités antichars. Or, le 10 mars 1943, le sergent camerounais Manga Fabien s’illustra en qualité de « pointeur » d’artillerie (homme dont le rôle consiste à faire pointer dans la bonne direction une pièce d’artillerie). Le journal de marche de l’unité relate que la pièce d’artillerie de Fabien et de son caporal-chef Jean Vigouroux était parvenue à cibler plusieurs blindés allemands, avant de se faire repérer. Pris dans un viseur allemand, Fabien fut tué net par un obus ennemi ; quelques minutes plus tard, Vigouroux connut le même sort, touché par un éclat. La citation à l’ordre de l’armée de Fabien est ainsi conçue : « Pointeur d’une pièce antichars soumise à un tir d’une grande violence a été tué à ce poste donnant un bel exemple de courage et de devoir. » Les deux hommes furent enterrés le soir même « au bord de la piste17 ».
18Or, nous disposons de quelques informations, certes sommaires, concernant l’itinéraire et surtout les motivations de Manga Fabien. Raymond Dronne le décrit ainsi : « un jeune intellectuel camerounais, fonctionnaire du chemin de fer de Douala, un garçon remarquable et d’avenir, qui s’est engagé pour “défendre les Noirs et la France”18 ». Nous disposons de peu d’aveux en matière de motivation de ce type ; si celui-ci n’est pas unique, il demeure relativement minoritaire19. Ainsi, il semblerait que Manga Fabien se soit porté volontaire pour rejoindre les rangs de la France Libre, et que sa démarche ait été d’ordre idéologique. Retenons le mobile patriotique, ainsi que le désir de vaincre l’extrême préjugé de couleur nazi. Fabien appartenait en outre à l’administration des chemins de fer de Douala, et, à ce titre, à une petite bourgeoisie urbaine occupant une place significative au Cameroun sous mandat français.
19Nous l’avons vu, les motivations des Français libres africains constituent un sujet capital. Jean-François Muracciole s’est arrêté sur la question de savoir ce que constituait précisément un volontaire dans des contextes coloniaux ou mandataires, remarquant la forte proportion d’Africains, de Polynésiens, et d’hommes issus du Proche-Orient dans les rangs du général de Gaulle20. Dans sa thèse consacrée au Cameroun pendant la Seconde Guerre mondiale, Léonard Sah reconnaît que, même dans ce pays sous mandat, où le recruteur devait théoriquement se soucier de la tutelle de la Société des Nations, l’on peut déceler de nombreux cas de recrutement forcés, effectués le plus souvent par des intermédiaires. L’on recense, par ailleurs, certains recrutements tellement ambigus que les enrôlés estimaient n’avoir pas eu de choix en la matière. Au demeurant, Sah distingue une évolution chronologique, un glissement allant d’un engagement en très grande partie volontaire en 1940-1941, vers plus de contraintes les années suivantes. Chez les « volontaires » clairement identifiables, Sah décèle plusieurs motivations. Parmi elles, figure la quête d’ascension sociale, mobile somme toute assez fréquent dans toutes les armées. Il cite l’ancien combattant Amougou Melingui qui lui confia en 1983 qu’il s’était enrôlé dans les Forces françaises libres « pour être quelqu’un ». D’autres invoquèrent le besoin matériel. Parmi les chrétiens, certains nommèrent le souhait de se rendre en Terre sainte par le biais de l’armée. Certains individus avouèrent avoir préféré l’armée à la terrible alternative du travail forcé. D’autres encore étaient « idéalistes », souhaitant vaincre le nazisme et venir en aide à la France21. Les éléments dont je dispose, à commencer par l’appréciation de Raymond Dronne, laissent supposer que Manga Fabien appartenait à cette dernière catégorie, tandis que les combattants que j’aborderai à présent appartiennent à d’autres, multiples.
Des marins africains de la France Libre
20Au Service historique de la Défense à Brest, un carton de dossiers personnels révèle d’intéressants états signalétiques concernant des matelots africains de la France Libre. Contrairement aux cas que nous venons d’analyser, ces fichiers concernent des hommes n’ayant pas été décoré ou nommés à l’ordre de l’armée. Les fiches recèlent notamment des renseignements médicaux, et l’inscription de peines infligées à titre disciplinaire, ainsi que des éléments biographiques sommaires, et surtout des listes d’affectations. La constitution de ce carton semble avoir été en partie le fruit de demandes successives de renseignements postérieures à la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, le 23 juillet 1948, l’ex-quartier-maître de la France Libre Adamou Mouto (orthographié également Moto) saisit le commandant des Forces navales françaises à Douala afin d’obtenir un état de ses services dans la marine. L’intéressé cherchait en effet à étoffer son dossier de candidature pour un poste de douanier. Lucide, Adamou Mouto relevait que ce fameux état de ses services dans la marine de la France Libre constituait « la seule pièce qui me manque et la plus utile partout22 ». Avoir combattu dans les rangs FFL constituait donc, au Cameroun comme en France, un sérieux atout à inscrire dans son CV dans l’après-guerre. S’il semble être le résultat de demandes individuelles, ce qui ferait de lui un instrument lacunaire, ce carton d’archives brestois permet néanmoins à l’historien de reconstituer les trajectoires de dizaines de marins africains recrutés pour la plupart au Cameroun, au Gabon et au Moyen-Congo, contrairement aux tirailleurs recrutés majoritairement au Tchad, en Oubangui-Chari et au Cameroun.
21Ainsi, nous apprenons que, le 12 mars 1941, un boutiquier du nom d’Alphonse Makaya, né en novembre 1920 dans le Kouilou, département du Moyen-Congo, s’enrôla à titre « d’engagé volontaire » dans la marine de la France Libre au port de Pointe-Noire. Fils de Mapambou Makaya et de M’Bongo, il avait grandi dans la subdivision de Madingo-Kayes, en bord de mer, à une vingtaine de kilomètres au nord de Pointe-Noire. S’il ne possédait pas de permis de conduire, il est en revanche probable qu’il savait déjà naviguer en bateau lorsqu’il s’engagea à l’âge de vingt et un ans23.
22Au cours des trois années suivantes, Makaya servit en tant que « matelot africain sans spécialité » à bord de deux corvettes de la France Libre, prêtées par la Royal Navy, le Commandant d’Estienne d’Orves et le Commandant Drogou. Il participa à la bataille de l’Atlantique, mais fut toutefois réaffecté à Pointe-Noire en décembre 1943. Il n’était donc plus présent à bord de l’Estienne d’Orves lorsque ce vaisseau participa au débarquement de Normandie.
23Makaya n’obtint jamais de promotion, et purgea, en revanche, dix jours de prison militaire en juin 1941 pour « mauvaise volonté continuelle ». Fait notable, en mars 1942, il écopa de vingt jours de prison pour une « réclamation collective ». Le dossier reste hélas muet sur le sujet de ladite réclamation, mais une autre fiche, celle de Jacques Moanga, relève la même peine, à la même date, pour le même délit. Les travaux de David Killingray ont montré toute la gamme d’actes d’opposition coordonnés utilisés par des Africains au sein de l’armée britannique, depuis la grève du zèle à la mutinerie ouverte, pour formuler des revendications spécifiques, concernant par exemple la solde ou le régime alimentaire24. Il semble probable que les marins de la France Libre aient formulé des doléances ponctuelles et précises de ce même type lors de cette revendication réprimée.
24Revenons sur une autre mention dans la fiche de Makaya qui retient l’intérêt. Elle révèle en effet que le natif de du Kouilou avait été « engagé volontaire25 ». Nous savons, grâce à la riche autobiographie d’un des très rares sous-officiers africains de la France Libre à avoir laissé des mémoires combien comptait cette étiquette « EV », comme elle était plus communément connue. L’ancien sous-officier camerounais en question, Raphaël Onana explique en effet : « J’ai été incorporé, pour une période de trois ans, dans la Milice du Cameroun, comme Engagé Volontaire. Pour cette raison, on nous appelait les “EV”26. »
25Contrairement à Makaya, Pierre Etoa se spécialisa dans un domaine précis dans la marine française libre, devenant quartier-maître infirmier. Incorporé à Pointe-Noire, au Congo français, en 1941, il fut affecté à plusieurs navires, dont le chalutier armé Président Houduce et l’aviso dragueur de mines La Moqueuse. En 1942, il fut dirigé vers la marine au Levant, puis à Madagascar l’année suivante, avant de revenir à Pointe-Noire en octobre 1943. En 1944, un conseil de discipline se saisit de son dossier. Etoa avait en effet totalisé 163 jours de prison, dont certains pour ivresse et scandale à terre, et d’autres pour s’être esquivé de la caserne étant de service, ou encore pour s’être fait « prêter de l’argent des malades dont il avait la charge ». Le commandant de la marine à Pointe-Noire estimait qu’Etoa servait de « très mauvais exemple pour le reste des marins indigènes27 ».
26Théodore Malonga, compagnon d’armes de Makaya et d’Etoa, naquit « vers 1919 » et grandit pour sa part à Brazzaville, donc bien à l’intérieur des terres. Toutefois, sa fiche conservée à Brest précise qu’il était lui aussi « matelot laptot d’AÉF » et « sans spécialité », engagé en juillet 194228. Cette désignation paraît significative. En effet, depuis la période de recrutement avant la Grande Guerre, les Africains jugés susceptibles de devenir marins par leurs aptitudes ou leurs lieux de naissance portaient cette désignation de « laptot, » dérivée peut-être du Wolof29. De fait, on peut en déduire que, dans le civil, Malonga avait été navigateur sur le fleuve Congo, voire pêcheur.
27Tous n’étaient pas issus de zones maritimes ni fluviales. Ainsi, Adamou Mouto que nous avons déjà croisé, né « vers 1908 » à Bangoua (Bangwa), dans le Cameroun central, était lui aussi « engagé volontaire » à titre de « marin indigène » le 1er janvier 1942. Sa fiche précise qu’il avait été tailleur dans le civil et qu’il « parl[ait] un peu le français », bien que « ne sachant pas lire ». Le 1er octobre 1942, Mouto devint quartier-maître de 2e classe et tailleur à terre pour la marine française libre. Au cours de ses trois années de service, il reçut un certificat de bonne conduite et de bonne moralité, avant d’être démobilisé le 1er juillet 1945 et de se retirer dans son village natal30.
28Du reste, tous n’étaient pas issus de colonies françaises ou de pays sous mandat français. Prenons ainsi le cas de Philippe N’Zombo, natif de Bogome, à Boma, au Congo Belge. Le 1er mai 1941, cet apprenti chaudronnier s’engagea volontairement dans les Forces navales françaises libres à Libreville, au Gabon. Il gravit ensuite les échelons, commençant comme « apprenti marin africain » pour devenir « matelot africain fusilier » en novembre 1941, puis quartier-maître 2e classe le 1er octobre 1942 et enfin, en avril 1943, « quartier-maître africain 1re classe, fusilier ». Il reçut, en outre, un certificat de bonne conduite avec mention excellente. À la suite de sa démobilisation en juillet 1945, N’Zombo retourna de l’autre côté du fleuve Congo s’installer à Léopoldville31.
29Outre des cas d’enrôlements d’hommes nés en dehors de l’AÉF et du Cameroun, relevons le cas du Camerounais Henri N’Gassa, engagé dans les FFL en janvier 1941 mais en Angleterre, et non à Douala ou à Pointe-Noire. Or, relevait la marine nationale à l’issue de la guerre, « Londres à cette époque ne faisait aucune distinction entre un laptot non citoyen et un Européen ». Profitant de ce flou, N’Gassa aurait indiqué à tort, au moment de son incorporation, qu’il était citoyen français. En 1945, l’administration relevait que N’Gassa avait de ce fait « touché un trop perçu de 3 500 francs », soit la différence entre la solde sur cette période d’un laptot africain et celle d’un citoyen français. En tout cas, N’Gassa servit comme matelot canonnier à bord du Cuba, avant d’être reversé au service de liaison des Forces navales françaises libres à Freetown en mai 1943, quartier général dans l’organisation des escortes de convois transatlantiques32. C’est donc à cette mission qu’avait été assigné ce Camerounais, intégré dans la marine française libre en Angleterre en janvier 1941.
30Le portrait collectif qui émerge de ces Africains enrôlés dans la marine de la France Libre est pluriel et complexe. Certains hommes avaient été recrutés à titre de « laptot » pour leurs aptitudes nautiques. D’autres, à l’inverse, avaient attiré l’attention des recruteurs en vertu de leurs compétences connexes, comme le tailleur Adamou Mouto. Certaines fiches évoquent des engagements explicitement volontaires, d’autres non. L’origine géographique de ces hommes s’avère prodigieusement vaste, allant du Congo Belge au sud jusqu’à l’Oubangui-Chari au nord. Certains peinaient à s’exprimer en français. Contrairement à leurs frères d’armes enrôlés dans les bataillons de marche, peu d’entre eux connurent finalement l’expérience du feu, aucun des marins que nous venons de croiser, à l’exception d’Alphonse Makaya et de Henri N’Gassa, n’ayant participé à des combats. Contrairement aux tirailleurs que nous avons examinés, tous avaient été recrutés par la France Libre, et non avant-guerre. Enfin, plusieurs d’entre eux lancèrent une réclamation collective qui leur coûta vingt jours de cachot.
Conclusion
31Il s’avère difficile, dans ces conditions, de cerner l’archétype d’un Africain français libre de la première heure. Nous avons en effet rencontré des officiers et sous-officiers de l’armée de terre, des marins sans spécialité, des tireurs d’élite, des pointeurs, des tailleurs, des chauffeurs de camions, des fantassins et des infirmiers, notamment. Ces hommes étaient, en outre, issus d’une incroyable diversité ethnique, géographique, religieuse et linguistique. Certains de ces combattants se révélèrent être très disciplinés, d’autres moins. D’aucuns s’étaient portés volontaires pour rejoindre la France Libre, d’autres non. Parmi les volontaires, les mobiles se révélaient aussi multiples que variables. Les traits communs de ces Africains d’AÉF et du Cameroun sous la bannière de la croix de Lorraine étaient finalement bien maigres : nul n’était citoyen français (nonobstant l’affirmation de N’Gassa)33, et tous avaient rejoint la France Libre à ses débuts, alors que le mouvement était encore fragile et peinait à recruter, c’est-à-dire avant 1942. La remarquable diversité des rangs de cette première armée de la France Libre se voit donc confirmée par les cas que je viens d’évoquer.
32À plus vaste échelle, n’oublions pas qu’à Bir-Hakeim en 1942, les Forces françaises libres qui tinrent tête à Rommel comptaient le bataillon du Pacifique, la 13e demi-brigade de la Légion étrangère (13e DBLE), composée en partie de juifs allemands et d’Espagnols républicains, ainsi que le BM2 issu de l’Oubangui-Chari (comportant également des Tchadiens). Ainsi, au cimetière de Bir-Hakeim, aux côtés du lieutenant-colonel Félix Broche du bataillon du Pacifique repose le soldat de 1re classe d’origine allemande Heinrich Determann, de la Légion étrangère, le soldat de 2e classe N’Gombersy du BM2 d’Oubangui-Chari, et le soldat de 2e classe Makoko de ce même BM234. Au total, quatorze tirailleurs identifiables comme appartenant au BM2 tombèrent à Bir-Hakeim, sans compter des hommes comme Koudoukou qui périrent ultérieurement de leurs blessures, ni les sépultures de Français libres inconnus enterrés à proximité du champ de bataille35. Si l’historien parvient aisément à retrouver les prénoms et d’autres renseignements sommaires concernant les gradés et même des soldats de la troupe européens tombés à Bir-Hakeim et identifiés comme tels, la tâche s’avère bien plus ardue, voire impossible, pour les tirailleurs du BM2.
33Dans l’après-guerre, à l’occasion de l’inauguration d’un monument à la France Libre sur l’esplanade du Trocadéro, l’ancien haut-commissaire du général de Gaulle à Brazzaville, le général Edgard de Larminat, rappelait : « Parmi ces Fils, Mère n’oubliez pas que comptaient beaucoup d’étrangers par la naissance, vos Fils par le cœur, qui combattaient parmi nous pour l’idée qu’ils avaient de Vous […]. J’en compte comme exemple que Bir-Hacheim, où à côté d’enfants de toutes les provinces de France, de toutes les terres de l’Union française, du Pacifique, de Madagascar, de l’Indochine, de l’Inde à l’Afrique du Nord et à l’Afrique Noire, combattaient dans nos rangs des représentants de toutes les Nations du Monde36 […]. » Si l’affirmation était quelque peu exagérée, elle n’en était pas moins juste dans son esprit. La devise de la France Libre aurait en effet pu être « la diversité fait la force ». Sur le plan mémoriel, relevons que la reconnaissance de cette France Libre mosaïque, que l’on retrouve maintes fois citée dans les années 1944-1948, s’éclipsa quelque peu par la suite. Elle refit toutefois surface au xxie siècle. Ainsi, en 2007, Jean-François Muracciole, François Broche et Georges Caïtucoli soulignaient que la majorité des Français libres ne jouissaient pas de la citoyenneté française37. Plus récemment, à l’occasion de l’anniversaire du débarquement de Provence en 2014, l’accent était mis plus explicitement sur les Africains dans les rangs de la France combattante38. Gageons que cette reconnaissance s’inscrira désormais dans la durée.
Notes de bas de page
1Muracciole Jean-François, Les Français Libres. L’autre résistance, Paris, Tallandier, 2009, p. 37-38.
2Jennings Eric, La France Libre fut africaine, Paris, Perrin, 2014.
3Archives nationales d’outre-mer, Aix-en-Provence (ANOM), DSM/DAM 262, dossier 3, tableau N 2.
4Schwarzenbach Annemarie, Les forces de liberté. Écrits africains, 1941-1942, Genève, Zoé, 2020, p. 34.
5La question des choix des Européens comme des Africains, sans compter celui de Félix Éboué qui ne rentre pas dans ces catégories binaires, et de termes trahissant un certain volontarisme (ralliement), est analysé dans le détail par Létang Géraud dans Mirages d’une rébellion. Être Français libre au Tchad (1940-1943), thèse d’histoire, dir. Guillaume Piketty, Science Po, 2019, p. 41, 53, 70, 196.
6Huit ou neuf d’AÉF, car une incertitude demeure sur l’identité du mystérieux compagnon africain Gargué ou Ngargué, dont l’identité n’a jamais pu être établie (viendrait-il d’AÉF comme cela semble probable, ou peut-être d’AOF ?).
7Musée de l’Ordre de la Libération (MOL), dossier du compagnon Kosseyo.
8Le Gac Julie, « Splendeurs et misères du corps expéditionnaire français en Italie, 1942-1944 », thèse, École normale supérieure de Cachan, 2011, p. 147-150. Sur cette question, voir également Zimmerman Sarah Jean, « Living beyond Boundaries: West African Servicemen in French Colonial Conflicts, 1908-1962 », thèse d’histoire, dir. Tabitha Kanogo, University of California Berkeley, 2011, p. 88.
9MOL, dossier du compagnon Kosseyo. Pour la citation de Gary, Cf. [https://www.france-libre.net/fl-romain-gary/], consulté le 15 juin 2019.
10MOL, dossier du compagnon Kosseyo.
11Jennings Eric, La France Libre fut africaine, op. cit., p. 50 et 70.
12MOL, dossier du compagnon Koudoukou.
13Jennings Eric, La France Libre fut africaine, op. cit., p. 47.
14MOL, dossier du compagnon Koudoukou.
15Centre des archives du personnel militaire (CAPM) Pau, Fiche de Dangsalla, ordre de classement 1049.
16Centre d’histoire et d’étude des troupes d’outre-mer (ci-après CHETOM) 15H 153, journal de marche du BM5, p. 22.
17CHETOM, 15H 156, journal de marche du BM15.
18Dronne Raymond, Leclerc et le serment de Koufra, Paris, Éditions du Temps, 1965, p. 275 ; Jennings Eric, La France Libre fut africaine, op. cit., p. 170.
19En janvier 1941, le commandant français libre René Genin donne une allocution radiodiffusée à Brazzaville au cours de laquelle il insiste sur la « haine de la race noire » chez les nazis, encourageant ainsi le genre de motivation exprimé par Manga Fabien. Jennings Eric, La France Libre fut africaine, op. cit., p. 64.
20Muracciole Jean-François, « L’historiographie de la France Libre », La Lettre de la Fondation de la Résistance, no 77, juin 2014, p. 6.
21Sah Léonard, « Le Cameroun sous mandat français dans la deuxième guerre mondiale, (1939-1945) », thèse d’histoire, dir. Marc Michel, université de Provence, 1998, p. 328-338 (citation concernant Melingui à la page 329).
22Service historique de la Défense, Archives de la Marine de Brest (ci-après SHD-MB), 13A 23, dossier Mouto.
23SHD-MB, 13A 23, dossier Makaya.
24Killingray David, Fighting for Britain: African Soldiers in the Second World War I, Suffolk, James Currey, 2012, p. 121-136.
25SHD-MB, 13A 23, dossier Makaya.
26Onana Raphaël, Un homme blindé à Bir-Hakeim : récit d’un sous-officier camerounais qui a fait la guerre de 39-45, Paris, L’Harmattan, 1996, p. 150.
27SHD-MB, 13A 23, dossier Etoa.
28SHD-MB, 13A 23, dossier Malonga.
29[https://memorial-national-des-marins.fr/f/183812-fatouma-samba], consulté le 15 juin 2019.
30SHDMB, 13A 23, dossier Mouto.
31SHDMB, 13A 23, dossier N’Zombo.
32SHDMB, 13A 23, dossier N’Gassa.
33Cela tranche avec les unités qui rejoignirent la France Libre en 1943, issues d’Afrique du Nord et d’Afrique occidentale françaises. Celles-ci comptaient en effet un pourcentage élevé de « citoyens français non européens ». ANOM, DSM/DAM 262, dossier 3, « participation des colonies à l’effort de guerre ».
34CHETOM 15H 152, État nominatif des militaires enterrés au cimetière français de Bir-Hacheim.
35Service historique de la Défense, Vincennes, 1K 289, journal de marche du BM2.
36CHETOM 18H 138, discours d’inauguration du monument aux morts de la France Libre.
37Broche François, Caïtucoli Georges et Muracciole Jean-François (dir.), La France au combat : de l’appel du 18 juin à la victoire, Paris, Perrin, 2007, p. 149.
38Le Gac Julie et Miot Claire, « À la jeunesse d’Afrique : la commémoration du 70e anniversaire du débarquement en Provence le 15 août 2014 », Guerres mondiales et conflits contemporains, no 276, 4/2019, p. 87-97.
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Françaises et Français libres
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