Un inquisiteur en procès
Pietro dell’Aquila, entre faillite des Acciaioli et abus de l’Office (Florence, 1346)
p. 129-142
Texte intégral
1Au printemps 1346, Florence, déjà en proie à de fortes turbulences politiques depuis quelques années, est le théâtre d’une affaire complexe dont le personnage central est l’inquisiteur Pietro dell’Aquila. En poste depuis le printemps 1344, il se retrouve alors au cœur d’une procédure judiciaire pour des abus de différentes natures1. Le franciscain est une figure bien connue des historiens : né entre 1273 et 1279, il évolue au sein de la hiérarchie de son ordre dans la première moitié du xive siècle et devient ministre provincial de Toscane en 1333. En janvier 1344, il est nommé chapelain de la reine de Naples Jeanne Ire et, très peu de temps après, inquisiteur à Florence. Ses déboires judiciaires commencent soudainement en 1346 lorsque celui-ci arrange l’arrestation d’un des associés de la compagnie bancaire des Acciaioli, Silvestro Baroncelli, que la Seigneurie fait d’ailleurs rapidement relâcher. Pour échapper aux tensions que suscite cette arrestation, l’inquisiteur prend la fuite et trouve refuge à Sienne, d’où il jette l’interdit sur Florence. Les prieurs de la commune dépêchent alors une ambassade en Avignon, demandant au pape Clément VI que Pietro soit remplacé sur-le-champ par un citoyen florentin. Cette plainte déclenche l’ouverture d’une enquête judiciaire, diligentée par le pape et menée conjointement par deux ecclésiastiques, le nonce apostolique Pietro Vitale (Petrus Vitalis), primicier de Lucques et collecteur pontifical, et Niccolò, prieur du couvent florentin de Santa Maria Novella. Le procès engagé au printemps 1346 est l’occasion de libérer la parole des justiciables florentins qui en profitent pour dire tout le mal qu’ils pensent de leur inquisiteur et dénoncer les multiples abus dont celui-ci se serait rendu coupable dans l’exercice de sa charge.
2Une telle affaire est révélatrice d’au moins deux choses. Elle témoigne d’une part des tensions et des oppositions qui surgissent autour de l’exercice de la justice inquisitoriale : entre la fin du xiiie et le milieu du xive siècle en effet, la papauté a diligenté de nombreuses enquêtes contre des inquisiteurs, qui touchent tout particulièrement les inquisiteurs italiens. Ces enquêtes et procédures, globalement bien identifiées, ont laissé des traces éparses et très hétérogènes dans les archives, que ce soit sous la forme de simples mentions dans les lettres pontificales ou de fragments procéduraux plus ou moins étoffés2. D’autre part, cette affaire permet de prendre la mesure de l’inscription de l’inquisiteur dans les rouages de la vie politique locale et d’observer de manière assez fine les tensions que son action a pu engendrer au sein de la commune et les résistances ou oppositions qu’il a pu susciter à différents niveaux3.
Un dossier documentaire foisonnant
3Les grandes lignes de cette affaire sont bien connues : elle a, dès le xive siècle, attiré l’attention des chroniqueurs florentins comme Giovanni Villani ou Marchionne di Coppo Stefani ; au xxe siècle, certains historiens italiens s’y intéressent de plus près, comme Antonio Panella4, Aniceto Chiappini5 ou Mariano d’Alatri6. Dans leur sillage, un certain nombre d’historiens américains qui, après la seconde guerre mondiale, se mettent à s’intéresser à la vie politique florentine du xive siècle, tels Marvin Becker7 ou Gene Brucker8 l’évoquent à leur tour – mais en général ceux-ci n’envisagent cette affaire qu’à travers la seule consultation des travaux d’Antonio Panella, sans jamais revenir aux sources vaticanes ou florentines.
4Ce qui fait l’une des singularités de ce dossier, c’est incontestablement l’importance et la diversité des traces documentaires parvenues jusqu’à nous. Il s’agit même sans doute du plus riche dossier documentaire concernant une procédure intentée contre un inquisiteur au Moyen Âge. En effet, du procès engagé contre Pietro, nous avons conservé deux fascicules procéduraux : l’un est composé de quarante-six folios et se trouve aux Archives apostoliques vaticanes, dans la très riche série des Collectoriae – c’est sur cet exemplaire que Mariano d’Alatri a travaillé9 ; l’autre se trouve à l’Archivio di Stato de Florence, dans la série des Capitoli10, qui rassemble les accords « diplomatiques » de Florence avec d’autres entités politiques (communautés sujettes ou puissances extérieures) : le registre Capitoli 38 est un registre homogène de quarante-deux folios souscrit par trois notaires. Ce second manuscrit est, dans l’ensemble, très proche du premier, mais il n’en est pas une stricte reproduction. Si nous constatons par exemple quelques différences dans la retranscription ou la graphie de certains mots ou dans l’ordre dans lequel les dépositions y sont proposées, le fond des témoignages reste cependant le même. Nous trouvons aussi un petit bout de la procédure dans le registre Capitoli 33, manuscrit composite écrit par plusieurs notaires11. L’intérêt de ce manuscrit est qu’il permet de donner plus de profondeur chronologique au dossier procédural puisqu’il documente l’activité de l’inquisiteur à partir de juin 1344, et surtout il relie bien mieux son action aux problématiques communales en livrant une série de documents liés à la faillite des Acciaioli. Or cette famille, au cœur de notre affaire, a la double particularité, on le sait, de diriger la troisième compagnie la plus puissante de Florence et d’avoir placé sur le siège épiscopal l’un des siens, Angelo di Monte Acciaioli, en poste depuis 134212. Enfin, les dépouillements effectués ont permis de trouver un document qui, à notre connaissance, n’est mentionné dans aucun article existant, à savoir un très bref fragment de comptes de l’inquisiteur, vraisemblablement produit à l’occasion du procès à la demande des deux émissaires envoyés par le pape au printemps 134613.
5Tous ces documents permettent ainsi de donner de l’épaisseur à la reconstitution de la trajectoire de cet inquisiteur, de son activité et de sa situation délicate à Florence ; ils montrent également à quel point les questions sociales, économiques, politiques ou encore judiciaires sont intimement liées dans cette affaire, nous obligeant à tirer toutes ces ficelles à la fois pour en saisir les enjeux14.
Un conflit juridictionnel
6Les archives florentines contiennent des pièces renvoyant aux procès pour faillite des Acciaioli, encastrées dans le dossier monté contre l’inquisiteur. On se concentrera donc ici sur le registre 33 des Capitoli – qui documente des actes entre le 19 juin 1344 et le 29 avril 1346 – et sur la faillite des Acciaioli, qu’on peut croiser avec les archives de la commune florentine.
Les Acciaioli, une des familles les plus influentes de Florence
7L’affaire Pietro dell’Aquila s’inscrit dans la décennie noire des années 1340, durant laquelle Florence subit une crise pluri-dimensionnelle comprenant 1) une mise à l’épreuve de ses libertés communales menacées par des tentatives de seigneurialisation du pouvoir, suite à la conjuration des Bardi (1340) et à la seigneurie de Gautier de Brienne (1342-1343) ; 2) le financement onéreux de guerres perdues dans les Flandres et en Toscane (contre Mastino della Scala, en 1336-1338, et pour tenter de conquérir Lucques, en 1341) ; 3) de fortes tensions avec la papauté ; 4) une crise systémique de son économie, avec les faillites en série des compagnies florentines actives partout en Europe et en Méditerranée, la banqueroute de la dette communale en 134515 et les dévaluations monétaires en 1345 et 1347 ; 5) enfin, une crise démographique sans précédent, puisqu’après la grave disette de 1347, la Peste Noire de 1348 vient achever Florence en décimant environ un tiers de sa population16.
8Les Acciaioli sont alors une des familles populaires les plus puissantes de la ville. Au sein des métiers organisés, ils sont influents dans la Calimala, l’Art spécialisé dans le commerce international des draps de laine, puisque plusieurs membres de la famille en ont été consuls. Forts de cette spécialisation économique qu’ils combinent à la banque, ils sont une des trois « Super Compagnies » florentines17, après celle des Bardi et des Peruzzi, mais leur histoire reste méconnue en raison de la perte de leurs comptabilités. Ils apparaissent cependant dans la correspondance du tribunal de la Mercanzia dès les années 132018 et, à partir de 1343-1344, leurs difficultés pour rembourser leurs dettes dans les Flandres (Bruges, Gand) et dans le sud de la France (Montpellier) y sont mentionnées. En 1345, le phénomène s’étend à Avignon, à l’Italie du Sud (Naples, les Hospitaliers de Capoue) et du Nord (Milan) et l’année suivante à Venise. Plus globalement, l’implantation géographique de la compagnie est connue grâce à l’inventaire des 1 501 livres de comptes de la compagnie saisis lors de leur mise en faillite, réalisé en 1353 lors de leur déplacement à Santa Croce, mais perdus depuis19. Ils sont surtout présents en Italie, dans les plus grands ports, dans les Flandres, mais aussi dans les principales îles ou lieux de contact avec les territoires byzantins ou musulmans. Ils sont donc implantés dans les zones névralgiques du commerce et de la finance médiévale.
9Au niveau politique, le fonds des Tratte online révèle qu’ils ont occupé 184 charges politiques d’importance entre les années 1280 et les années 1530, et en particulier dans les années 1330, qui représentent l’acmé de leur puissance politique20. Cela a été permis par une intense et prudente politique d’alliances matrimoniales avec les grandes familles, tant magnatices que populaires21. La famille s’est ainsi curialisée dans le royaume de Naples en acquérant des titres nobiliaires et des postes curiaux. Ces derniers récompensent les services rendus en matière économique, notamment pour assurer les transferts de fonds de la papauté, de la monarchie et de la noblesse angevine entre Naples, Avignon et la Provence22, mais aussi pour frapper les monnaies locales ou se livrer au commerce de céréales23.
10Enfin, plusieurs de ses membres sont évêques, comme le dominicain Angelo Acciaioli, évêque de Florence de 1342 à 1355. Au moment du procès contre l’inquisiteur Pietro dell’Aquila, c’est donc un évêque récent dont la position a été rendue inconfortable par son attitude ambiguë lors de la seigneurie de Gautier de Brienne (1342-1343) et par la faillite de la compagnie familiale24.
Un conflit juridictionnel et un procès politique
11Or, les Acciaioli sont pris en étau entre la commune florentine et la papauté, puisque leur faillite déclenche un conflit de juridiction aux potentialités destructrices.
12Le premier conflit fait intervenir la Chambre apostolique. La compagnie des Acciaioli est en effet très impliquée dans les finances papales. Les travaux d’Yves Renouard ont démontré que durant les années 1320-1330, ils avaient transféré des sommes astronomiques pour le compte de la papauté25, plus de 836 000 florins au total, dont 88 % sont transférés en Lombardie, ce qui les place en position d’hégémonie financière, puisqu’il n’est pas rare qu’ils gèrent à eux seuls quasiment la majorité des flux (46 % en Italie du nord, 56 % en Lombardie).
13De plus, dans les dernières années de son pontificat, Benoît XII (1334-1342) leur a confié le soin de transférer la quasi-totalité de ses fonds, ce qui explique pourquoi ils sont les seuls débiteurs de la Chambre apostolique en 1342, à hauteur de 11 475 florins26. Ils y ont laissé de mauvais souvenirs, puisqu’une lettre de la même année révèle la réutilisation frauduleuse à des fins privées – contre toutes les règles de prudences instituées par la papauté27 – des 5 000 florins qu’ils devaient transférer à la Chambre apostolique en 1340 pour le compte de la commune de Florence, ce qui entraîna par la suite des tensions pour leur restitution28.
14Ainsi, lorsque la compagnie éprouve les premières difficultés à honorer ses engagements en mars et en juin 134329, Clément VI écrit à plusieurs reprises au seigneur de Florence Gautier de Brienne et à la commune pour que les Acciaioli remboursent les dettes contractées auprès du cardinal évêque de Sabine, Pedro Gomez Barroso30. Or, si leur procès pour faillite apparaît dans le dossier monté contre l’inquisiteur, c’est uniquement parce que ce dernier a joué un rôle dans la récupération des créances de la Chambre apostolique. En effet, les contrats signés avec cette dernière stipulaient que les associés s’engageaient à remplir l’intégralité de leurs obligations et à donner comme garantie tous leurs biens meubles et immeubles. En cas de litige, ils acceptaient de se soumettre à la cour de l’auditeur de la Chambre, aux éventuelles sanctions physiques et encouraient une sorte de sanction d’excommunication anticipée, qui prenait effet à la fin du contrat si celui-ci n’était pas intégralement honoré31. Ainsi, la procédure de règlement des litiges de la Chambre apostolique ne reconnaissait aucune des institutions communales et aucune étape de sa procédure fallimentaire.
15C’est pourquoi après l’ouverture de la procédure pour faillite et la nomination de douze syndics (en janvier 1344) par la commune florentine32, Francesco di Monte Acciaioli, le chef de la filiale avignonnaise, est convoqué par la Chambre apostolique pour fixer le montant de la dette (18 février)33, qui atteint 7 475 florins, constitués de sommes reçues de Pologne, de Bruges, de Toscane, d’Angleterre, de Romanie, de Venise et de Paris pour le compte du pape mais que la compagnie n’a pas été en mesure de lui reverser à Avignon34. Faillite gérée par la commune et exigence de remboursement de la Chambre apostolique sont donc lancées concomitamment, mais conformément aux clauses des contrats signés, cette dernière exige d’être remboursée en premier de l’intégralité de ses créances. Contournant la commune florentine, Clément VI charge (le 24 février 1344) Pietro Vitalis, le collecteur de Toscane pour la Chambre apostolique de récupérer les sommes. Plutôt que de s’adresser à la commune florentine, ce dernier s’adresse alors au représentant de la Cour de l’Auditeur apostolique, l’inquisiteur Pietro dell’Aquila35.
16De son côté, la commune florentine poursuit son action au printemps 1344 : le 26 mars, les douze syndics décident de verser aux créanciers deux versements dans les deux mois suivants36 et Florence décide d’honorer la demande des créanciers en nommant six autres syndics le 11 juin37. Les recours et les actions judiciaires pour régler la faillite des Acciaioli ont donc lieu parallèlement à Florence et à Avignon, en mobilisant deux juridictions différentes en conflit, celles de la commune florentine et de la Chambre apostolique.
17Les opérations menées à l’été 1344 illustrent comment la commune florentine transige pour régler le conflit avec la Chambre apostolique38. Pietro dell’Aquila, en tant que représentant de la Chambre apostolique, et le chanoine Alvaro Petri de Valdera, en tant que procurateur du cardinal de Sabine, prennent possession d’une partie des terres des Acciaioli et de leurs associés39. Dans l’ensemble des 70 propriétés concernées, celles des associés sont plus nombreuses (48 contre 23), mieux équipées, et même parfois dotées d’aménagements de type seigneurial (pigeonnier, tour, puit, four), que celles des Acciaioli. Elles sont surtout situées dans les plaines fertiles, avec la concentration de 43 % d’entre elles (soit 4 poderi, 26 terrains et 1 hospice) autour du port fluvial de Signa, même si les propriétés urbaines ne sont pas absentes. Une très grande partie de ces propriétés subissent plusieurs opérations. En effet, après la prise de possession des terres par Pietro dell’Aquila et par Alvaro Petri de Valdera, les tenanciers reconnaissent le changement d’autorité pour quelques mois (pour 35 propriétés sur 70). Cette brièveté s’explique par la volonté de la Chambre apostolique de ne récupérer que l’usufruit des propriétés et de laisser les anciens occupants faire fructifier et extraire plus efficacement les revenus des terres40. C’est pourquoi les revenus de 81 % des parcelles (soit 56 sur 69 d’entre elles) sont évalués pour un total de 64,5 muids de céréales équivalent à 249 florins de revenus annuels. En effet, les Acciaioli se sont accordés avec Clément VI le 20 août 1344 pour rembourser 1 000 florins par an, ce qu’a mis en œuvre Pietro Vitalis. Les comptes d’Andrea di Todi, le collecteur de la Chambre apostolique pour la Toscane, témoignent ainsi que près de 5 000 des 7 500 florins ont été remboursés en 134941.
18Or, l’existence de Florence étant garantie par la puissance de ses marchands, la multiplication des faillites et la menace d’interdit provoquée par celle des Acciaioli peuvent condamner toute la ville. C’est pourquoi le renforcement de la législation sur les faillites est intimement lié à la défense de la souveraineté florentine et politise le conflit avec la Chambre apostolique. En effet, avec l’accumulation de faillites, la commune renforce sa procédure fallimentaire et ne laisse plus la Mercanzia gérer seule ces conflits sensibles : les cinq conseillers de la Mercanzia sont doublés par un conseil de douze buonomini, issus de tous les Arts, de toutes les couches sociales et de tous les quartiers de la ville (5-6 et 24-26 juillet 1344)42, un système fusionné en 1345 en un conseil de seize personnes pour ne pas retarder les procédures43. Dans ce cadre, Florence publie un décret le 2 avril 1345 interdisant le recours au for ecclésiastique en cas d’attaque de la personne ou des biens des Florentins, afin de soumettre tout ecclésiastique aux lois communales44. Selon Giovanni Villani (Nuova Cronica, XIII, 43), la loi est publiée en raison de l’abondance des faillites, pour faire cesser les accusations de contrats usuraires, qui rendent intouchables les biens et terres des ecclésiastiques. Si cette loi florentine revient à remettre en cause la Libertas ecclesiae, les deux parties font toutefois des compromis tout en essayant de gagner du temps. Le 23 mai 1345, Florence force la vente de certains biens des Acciaioli mais, informé du décret contre le for ecclésiastique, Clément VI déplore le 16 juin 1345 l’absence d’aide du bras séculier45, ce que Pietro dell’Aquila n’invoque que des mois après, le 22 novembre 134546. Florence poursuit la liquidation des biens des Acciaioli à la fin février et en mars 1346 et se défend par la suite de les avoir injustement protégés47. Pourtant, une provvisione du 27 mars 1348 réhabilitant Niccolò Acciaioli dans la plénitude de sa citoyenneté parce qu’il a remboursé sa part (4 500 florins), montre les manipulations déployées pour conserver le contrôle du patrimoine familial en le transformant en terres ecclésiastiques. En effet, après la liste des propriétés dont Niccolò peut légitimement jouir, sont énumérées ses donations à la chartreuse de Galuzzo48, qu’il a fondée en 1342, sur lesquels les syndics de la faillite ne peuvent agir et qui ont été exemptés d’impôts communaux en 1344 : comme le patrimoine exigu lors de la fondation49 contraste avec la générosité des donations faites juste après le début de la faillite, ces transferts ont tout d’une manœuvre pour éviter de rembourser les créanciers. Par conséquent, l’asymétrie dans la liste des 70 terrains revendus ci-dessus s’explique non pas par une moindre richesse immobilière des Acciaioli, mais parce qu’ils auraient transféré leurs terres les plus prestigieuses à la chartreuse de Galuzzo, dont ils conservent le contrôle. Qui sait si ce mouvement n’a pas été accentué par la connaissance des malversations menées par l’inquisiteur Pietro dell’Aquila ? Les liens avec l’Église sont donc plus complexes qu’il n’y paraît et les donations pieuses pourraient avoir été la face cachée de la négociation avec la papauté. De plus, les Acciaioli font racheter leurs propriétés et les lieux de mémoire familiaux par leurs amis et soutiens (parfois même avec leur propre argent !) : tout converge pour mobiliser le réseau social afin de soustraire les biens au regard des créanciers et de les conserver dans le giron familial50.
19Pour autant, le tribunal de la Mercanzia de Florence, organe judiciaire et instance de régulation du commerce international dominé par les grands marchands, est tout aussi légitime pour régler la question. Il intervient alors à la demande d’autres créanciers qui menacent la liberté de commerce des Florentins. Habituellement, la mise en faillite est déclenchée par une demande d’un créancier devant la Mercanzia afin d’obtenir le remboursement de ses dettes. Ici, la sentence finale, rendue le 20 mars 1346, mentionne l’ouverture de la procédure après la plainte de marchands florentins réagissant à la saisie – à une date inconnue, probablement avant 1344 – de plus de 4 000 florins de marchandises par la commune de Leonessa, dans les Abruzzes, à cause des impayés des Acciaioli51. Autrement dit, après avoir subi l’application du droit de représailles dans une région de moyenne importance pour le commerce florentin, une partie de l’élite florentine abandonne une des familles les plus puissantes. En effet, avec cette saisie, la dette d’une compagnie menace le bon fonctionnement de tout le commerce florentin dans les Abruzzes. Six syndics représentant à la fois les créanciers et la commune sont alors nommés, pour faire l’inventaire des avoirs et biens disponibles, les administrer et les vendre52. En cas d’accord entre les créanciers et les marchands, l’usage est de signer un concordat définissant le pourcentage des sommes à rembourser par ces derniers (le remboursement est donc toujours partiel) : ici, le taux est fixé à 50 % le 23 mars 134553.
20L’origine de notre dossier est donc complexe : la faillite des Acciaioli, parce que l’inquisiteur y a joué un rôle de procurateur, précède donc les accusations de corruption et d’abus multiples. Le rapport scripturaire entre les deux étapes semble immédiat, puisque quatre jours après la sentence proclamant publiquement les Acciaioli en faillite, les cinq notaires rassemblent et copient toutes les pièces, avant même que la Commune ne prenne officiellement la décision de financer l’appel au pape. Le tempo s’accélère en effet, puisque 8 jours plus tard, le 28 mars 1346, l’interdit est jeté sur Florence par l’inquisiteur…
Le procès d’un inquisiteur corrompu ?
21C’est donc dans ce contexte trouble que l’étau se resserre rapidement autour de l’inquisiteur au cours du printemps 1346. Après la fuite de ce dernier à Sienne, la commune décide de réagir en faisant appel au pape le 11 avril pour contester la légitimité de l’interdit jeté par l’inquisiteur. Sous la pression florentine, une instruction finit donc par être ouverte contre lui le 24 avril 1346, et c’est le prieur de Santa Maria Novella, Niccolò, qui en assure la conduite. Malgré des citations à comparaître répétées, l’inquisiteur ne donne pas signe de vie : il finit donc par être déclaré contumace le 2 mai suivant, puis est excommunié le 4 mai. Le prieur Niccolò procède à l’audition de plusieurs dizaines de témoins jusque dans les premiers jours de juin. Le procès qui s’ouvre alors permet de saisir l’impopularité de l’inquisiteur dans la cité. C’est donc là l’autre versant de cette affaire Pietro dell’Aquila, celui qui concerne les conditions d’exercice de sa charge d’inquisiteur. La procédure qui le touche, si elle est exceptionnelle par les traces documentaires qu’elle a laissées, sans équivalent au Moyen Âge, est cependant loin d’être un cas isolé en cette première moitié du xive siècle.
22En effet, après des décennies au cours desquelles les inquisiteurs ont pu exercer leur charge avec une assez grande autonomie – voire impunité pour certains – et un contrôle assez peu serré de leurs comptabilités, la donne semble changer au tournant du xive siècle, à partir du pontificat de Boniface VIII. Pour Lorenzo Paolini, le milieu inquisitorial italien aurait alors subi, au cours de ces décennies, une véritable opération « mains propres54 ». De nombreuses enquêtes sont ainsi diligentées par la papauté, à l’image de celle conduite contre Pietro dell’Aquila55 ; enquêtes qui ont toutes comme dénominateur commun de s’intéresser tout particulièrement aux registres comptables tenus par les inquisiteurs et à l’usage qu’ils font de leurs finances56. Alexander Murray, dans l’une de ses contributions, parle de l’inquisition comme d’un business (« Inquisition as a business ») et rappelle à quel point il a parfois pu être difficile pour ces inquisiteurs mendiants, et notamment franciscains, à l’épreuve de la réalité de leur office, de résister aux tentations pécuniaires qui s’offraient à eux57. À Florence, avant Pietro, plusieurs autres inquisiteurs ont aussi été inquiétés et suspectés de malversations diverses. Et parmi eux, celui qui a le plus défrayé la chronique par son train de vie est évidemment Mino da San Quirico, inquisiteur de 1332 à 1334, en qui Alexander Murray voit plus un « bad boy » qu’un inquisiteur lambda, et qui fut poursuivi en tant que tel58.
23Aussi, lorsque Boccace évoque au milieu du xive siècle, dans son Décameron, la figure d’un inquisiteur franciscain corrompu, les modèles ne manquent pas et certainement a-t-il d’ailleurs à l’esprit la très récente affaire Pietro dell’Aquila : dans la sixième nouvelle de la première journée, Emilia, qui appartient au groupe de sept jeunes filles de la haute société florentine qui discutent ensemble, moque la cupidité de ce « très saint inquisiteur, serviteur fidèle de saint Jean Bouche d’or » et dénonce la manière dont il sembla jeter son dévolu sur les familles florentines à la « bourse bien gonflée » :
« Il était une fois dans notre ville, mes chères et jeunes amies, il n’y a pas si longtemps de cela, un frère mineur inquisiteur, pourchasseur de l’hérésie, qui, malgré ses efforts pour paraître un saint homme tendrement attaché à la fois chrétienne, excellait beaucoup moins, tout comme ses semblables d’ailleurs, dans l’investigation des chrétiens plutôt tièdes que de ceux qui avaient la bourse bien garnie. Son zèle en ce domaine lui permit un jour de tomber sur un brave homme bien pourvu en deniers mais beaucoup moins en jugeote qui, s’exprimant à l’occasion devant un groupe d’amis, avait affirmé au hasard d’une conversation, non certes par manque de foi, mais en homme peu futé échauffé peut-être par le vin ou grisé par la joie, qu’il avait un vin si bon que le Christ en boirait. Le propos fut rapporté à l’inquisiteur qui, entendant dire que l’auteur de cette bonne parole avait de beaux domaines et une bourse bien gonflée, courut fougueusement “armé de glaives et de verges” lui mettre sur le dos un grave procès ; loin de lui l’idée de corriger l’accusé de sa mécréance, il n’y voyait qu’une occasion de remplir ses poches de florins, ce qu’il fit d’ailleurs59. »
24Le procès engagé contre Pietro comporte en réalité deux volets, ce dont témoignent les douze articles d’accusation retranscrits60. Les enquêteurs se penchent en effet en premier lieu sur les aspects strictement financiers et comptables, le but étant de vérifier si l’inquisiteur a réellement perçu de fortes sommes d’argent dont il n’aurait pas rendu compte aux autorités ecclésiastiques ; autrement dit, l’inquisiteur a-t-il lésé la Chambre apostolique, à laquelle il était normalement tenu de reverser un tiers de ses recettes ? Le fascicule procédural commence d’ailleurs par la retranscription de la lettre de Clément VI adressée à Pietro Vitale lui demandant de faire en sorte de récupérer les sommes non perçues61. Les dépositions retranscrites confirment toutes sans exception la fama de cette escroquerie. Contentons-nous ici d’évoquer le témoignage de Guidalotto di Bernotto (Guidalotus Bernotti), habitant du quartier de l’église des Saints-Apôtres, sur les bords de l’Arno, qui est interrogé le 13 mai, et dont les propos reflètent ceux des autres témoins convoqués ; il confirme aux enquêteurs que l’inquisiteur aurait « trompé à de multiples reprises la Chambre apostolique » (« ipsam cameram multipliciter defraudavit ») en ne lui faisant pas parvenir les sommes dues. Le déposant, comme tous les autres sur ce sujet, n’a pas été le témoin direct de ces fraudes, mais il en invoque le caractère notoire à Florence et le fait qu’aucune voix discordante ne contredit la rumeur62 ; l’inquisiteur est par ailleurs décrit par le témoin comme un homme « injuste et très mauvais » (« iniquus et pessimus »), « poursuivant les innocents et oubliant de juger les coupables » (« procedendo contra insontes et obmictendo procedere contra culpabiles »)63 ; cette dernière formule – avec ces quelques variantes –revient d’ailleurs régulièrement dans les dépositions.
25D’autre part, le second volet de l’enquête consiste à vérifier s’il a effectivement spolié un certain nombre de justiciables florentins : sur les douze articles d’accusation mentionnés dans le fascicule, huit concernent des Florentins à qui l’inquisiteur aurait infligé des amendes de plusieurs dizaines de florins : le cinquième article évoque par exemple Guidalotto, évoqué juste au-dessus, que l’inquisiteur aurait injustement dépouillé de plus de deux cents florins64. Ainsi, entre la mi-mai et les premiers jours de juin 1346, les enquêteurs auditionnent plus de quatre-vingts témoins, dont les dépositions sont retranscrites avec plus ou moins de détails dans les deux fascicules conservés – certains de ces témoins ayant manifestement peu de choses à dire. Ces témoignages, globalement entièrement à charge, dessinent donc un tableau sans nuance de l’activité de l’inquisiteur et dressent la liste des méthodes, souvent brutales, utilisées pour accroître ses revenus. Ainsi, entre 1345 et les premiers mois de 1346, ces extorsions systématiques auraient permis à Pietro dell’Aquila de récupérer quelque 6 000 florins d’or, ce qui représente une somme colossale, très largement supérieure à ce que rapporterait un tribunal inquisitorial dans des conditions d’exercice habituelles.
26Les témoins donnent ainsi de nombreux détails sur les méthodes peu réglementaires utilisées par l’inquisiteur. Cela se traduit par des expulsions forcées, ce dont témoigne par exemple une certaine Bartola, habitante du quartier Sant’Apollinare, qu’il aurait fait expulser « par la force et la violence » (« per vim et violentiam »), sans aucune forme de jugement et sans l’avoir même cité à comparaître au préalable ; les biens de Bartola sont estimés à près de 3 500 florins. L’expulsion semble s’être passée de manière assez brutale et menée par les familiares de l’inquisiteur, c’est-à-dire l’un de ses notaires, deux messagers ainsi que d’autres personnes à son service65. Il semble par ailleurs avoir régulièrement contraint des citoyens à commettre des délits sous la menace, délits qu’il poursuit ensuite devant son tribunal pour empocher les amendes prononcées ; les actes ou paroles blasphématoires semblent avoir constitué un filon particulièrement prisé de l’inquisiteur : par exemple, Bartolus Cambini, un habitant du quartier San Lorenzo, rapporte que Pietro aurait ainsi extorqué cinquante florins à Lapus condam Cennis de Carreggio après l’avoir obligé à frapper une image de la Vierge et à commettre divers autres méfaits66. C’est également le cas de Lambertus Bartoli Conosci, habitant du quartier Sant’Ambrogio, qui semble avoir été contraint de pratiquer l’usure, comme plusieurs autres personnes d’ailleurs, et a été pour cela condamné par l’inquisiteur à payer cent florins ; trop pauvre pour s’acquitter de la somme, il finit par être envoyé en prison67. On retrouve le même type d’accusation avec la déposition de Johannes ser Lapi de Artimino : l’inquisiteur le fait incarcérer jusqu’à ce qu’il dise que pratiquer l’usure n’est pas un péché ; quand il finit par céder, l’inquisiteur le condamne à payer cent florins d’amende pour ces propos hérétiques68 ! Quelques jours plus tard, le 24 mai, le notaire Ugolinus ser Lapi, originaire de Linari, au sud de Florence, raconte aussi que l’inquisiteur aurait contraint Lapus de Griffolini, également notaire, à dire que prêter de l’argent à usure n’était pas un péché, puis l’aurait condamné à payer quarante florins pour ces propos69. Si l’usure revient ainsi fréquemment dans les motifs de condamnation mobilisés par Pietro dell’Aquila, c’est qu’elle constitue au xive siècle un délit très fréquemment poursuivi par l’Inquisition en Italie, et donc potentiellement une source de revenu non négligeable pour les inquisiteurs70.
27L’inquisiteur ne semble donc pas avoir rechigné à inventer des délits pour accroître ses revenus : ainsi, le 20 mai, Filippus Johannis, drapier et habitant du quartier San Jacopo, dépose et raconte que l’inquisiteur aurait cherché à imposer à sa corporation le fils d’un ami. Filippus ayant refusé, l’inquisiteur engage un procès contre lui en l’accusant d’avoir prononcé des paroles hérétiques ; il passe onze jours au pain et à l’eau dans la prison de l’Inquisition avant d’être condamné à payer vingt florins, dont son père finit par s’acquitter71. Enfin, dans la gamme des accusations mobilisées, on peut signaler une dizaine de témoins se plaignant d’avoir été persécutés pour des prétendues pratiques superstitieuses ou magiques. Là encore, comme pour la pratique de l’usure, l’inquisiteur met manifestement à profit les évolutions récentes du droit en matière de poursuite des pratiques magiques, assimilées depuis les années 1320 à de l’hérésie. C’est par exemple le cas du maître et médecin Consiglus, habitant du quartier de Santa Maria Maggiore, que Pietro aurait condamné pour s’être procuré un ouvrage de médecine dans lequel il y avait des éléments qui relevaient de la nécromantie72. En effet, il ne faut pas perdre de vue que les premières décennies du xive siècle constituent un moment de grande effervescence dans la réflexion autour des pratiques magiques à la curie avignonnaise, et en particulier au temps de Jean XXII73.
Conclusion
28La procédure semble avoir eu un effet immédiat, puisque l’inquisiteur a été révoqué de sa charge par Clément VI – rappelons que la pression des Florentins est alors très forte et qu’ils sont déterminés à se débarrasser de l’inquisiteur. Cependant, il est intéressant de souligner que cette enquête n’a en rien mis fin à la carrière de Pietro dell’Aquila, loin de là. C’est d’ailleurs un trait commun à nombre d’affaires dans lesquelles sont impliqués des dignitaires ecclésiastiques accusés d’excès ou d’énormités diverses, quel que soit leur rang : lorsque ces procédures vont jusqu’à leur terme – ce qui est loin d’être toujours le cas –, peu de ces clercs sont effectivement condamnés, et s’ils le sont, les sanctions sont souvent relativement peu importantes et rarement définitives74. Pietro dell’Aquila rentre complètement dans ce schéma : immédiatement suspendu de sa charge d’inquisiteur, il est cependant rapidement nommé à la dignité d’évêque : Clément VI le nomme ainsi évêque de Sant’Angelo dei Lombardi en Calabre le 12 février 1347, un diocèse situé sur le territoire de reine Jeanne de Naples75. On mesure donc à quel point cette suspension n’était en rien une sanction, mais plutôt un moyen d’apaiser les tensions avec les Florentins. Cette décision semble satisfaire ces derniers, qui font nommer un nouvel inquisiteur, frère Michele di Lapo Arnolfi, membre d’une de plus importantes familles de la ville et ministre provincial des Mineurs de Toscane. Dès le 30 mai de l’année suivante, Pietro est transféré au siège de Trivento (Molise), pour des raisons qui ne sont pas connues, et il en reste évêque jusqu’à sa mort en mars 136176.
Notes de bas de page
1Les quelques pistes de réflexion présentées ici posent les premiers jalons d’un travail au long cours autour de la riche documentation conservée pour ce dossier.
2Voir plus bas note 53. De telles procédures visant des inquisiteurs sont à inscrire évidemment dans un mouvement plus large de poursuites judiciaires intentées contre des prélats pour des « excès » de diverses natures, comme l’ont montré en particulier les travaux de Julien Théry : pour approche globale de ce mouvement, voir Théry-Astruc Julien, « “Excès”, “affaires d’enquête” et gouvernement de l’Église (v. 1150-v. 1350). Les procédures de la papauté contre les prélats “criminels” : première approche », in Patrick Gilli (dir.), La pathologie du pouvoir : vices, crimes et délits des gouvernants. Antiquité, Moyen Âge, époque moderne, Leyde, Brill, 2016, p. 164-236.
3Sur ce point, outre la contribution de Riccardo Parmeggiani dans le présent volume, on peut renvoyer à sa synthèse publiée sur l’Inquisition florentine : L’Inquisizione a Firenze nell’età di Dante. Politica, società et culture, Bologne, Il Mulino, 2018 ; pour une réflexion plus large sur l’Italie, voir la contribution de Moore Jill, Inquisition and its organisation in Italy (1250-1350), Woodbridge, York Medieval Press, 2019, et en particulier le chap. 8 : « An uneasy relationship: inquisitor, bishop and civil power », p. 239-257. Elle mentionne d’ailleurs à plusieurs reprises l’affaire Pietro dell’Aquila.
4Panella Antonio, « Politica ecclesiastica del comune fiorentino dopo la cacciata del Duca d’Atene », Archivio Storico Italiano, LXXI, vol. 1, 1913, p. 271-370.
5Chiappini Aniceto, « Fra Pietro dell’Aquila “Scotello”, O. Min., celebre scolastico del Trecento », Miscellanea Francescana, t. 61, 1961/1, p. 283-310.
6D’Alatri Mariano, « L’Inquisizione a Firenze negli anni 1344/46 da un’istruttoria contro Pietro da l’Aquila », in Eretici e inquisitori, op. cit., vol. 2, p. 41-68.
7Becker Marvin, « Florentine Politics and the Diffusion of Heresy in the Trecento: a Socio-Economic Inquiry », Speculum, 34, 1959, p. 60-75.
8Brucker Gene, Florentine Politics and Society (1343-1378), Princeton, Princeton University Press, 1962, p. 133-134 et p. 138-139.
9Cité du Vatican, Archivio Apostolico Vaticano (désormais cité AAV), Cam. Ap., Collectoriae 421A.
10Florence, Archivio di Stato (désormais cité ASFi), Capitoli 38.
11ASFi, Capitoli 33 : l’hétérogénéité du registre est visible aux traces de réorganisation, puisque les documents sont numérotés selon un double système de numérotation, en chiffres romains et arabes. La numérotation arabe fut d’abord employée dans les coins de feuillets, ce qui permet d’identifier la disparition des folios 162 ro-vo et 171 ro-172 vo. Qu’il s’agisse d’une erreur des scribes, de la suppression de pages blanches ou non, les documents furent ensuite numérotés de I à X et une partie d’entre eux (pièces IIII-VII) furent individualisés grâce à une pliure marquant le début et la fin de ce sous-ensemble. À l’inverse du registre 38, écrit d’une seule main et souscrit par trois notaires, le registre 33 rassemble les actes copiés entre le 24 mars 1346 et le 29 avril 1346 par les mains de cinq notaires différents.
12Dominicain, il est évêque de Florence de 1342 à 1355, puis du Mont-Cassin de 1355 à 1357. D’autres Acciaioli occupent des évêchés, voir note 24.
13AAV, Cam. Ap., Coll. 246, fo 119 ro-120 ro. L’édition de ce petit fragment sera adjointe à l’édition du dossier Pietro dell’Aquila que nous préparons. Le fragment débute ainsi : « Computus fratris Petri de Aquila inquisitoris de receptis per eum de dicto officio tam de penitentiis quam de multis et bonis confiscatis ab anno Domini MoCCCoXLIIIIa die XX mensis marcii usque ad diem XV mensis marcii de anno XLVI de quibus asserit se reddidisse rationem domino Petro Vitalis primicerio Luchano habenti super hoc a sede apostolica potestatem. »
14Ces différentes questions sont également mêlées dans les projets de Niccolò Acciaioli : voir Caffero William, « Niccolò Acciaiuoli and the Certosa at the Intersection Of Faith, Politics, Economy and Warfare in Trecento Italy », in Alessandro Andreini, Susanna Barsella, Elsa Filosa, Jason Houston et Sergio Tognetti (dir.), Niccolò Acciaioli, Boccaccio e la Certosa del Galluzzo. Politica, religione ed economia nell’Italia del Trecento, Rome, Viella, 2020, p. 11-36.
15Tanzini Lorenzo, 1345. La bancarotta di Firenze, una storia di banchieri, fallimenti e finanza, Rome, Salerno editrice, 2018.
16Feniello Amedeo, Dalle lacrime di Sybille. Storia degli uomini che inventarono la banca, Bari, Laterza, 2013, p. 224-248 ; Goldthwaite Richard A., The Economy of Renaissance Florence, Baltimore, 2009, p. 453-458 ; Najemy John M., A History of Florence, 1200-1575, Oxford, Blackwell, 2006, p. 132-144 ; Brucker Gene A., Florentine Politics…, op. cit. ; Sapori Armando, La crisi delle compagnie mercantili dei Bardi e dei Peruzzi, Florence, Olschki, 1926 ; voir également Tognetti Sergio, « La mercatura fiorentina prima e dopo l’età dei grandi fallimenti », in Alessandro Andreini et al. (dir.), Niccolò Acciaioli, Boccaccio…, op. cit., p. 229-255.
17Hunt Edwin S., The medieval super-companies. A study of the Peruzzi Company of Florence, Cambridge, Cambridge University Press, 1994.
18Florence, ASFi, Mercanzia, 11299, fo 90 ro, 12 avril 1320 ; 11300, fo 12 ro - 14 ro, 28 mai 1329 ; 11300, fo 14 ro-vo, 26 mai 1329 ; 11300, fo 15 vo-16 vo, 2 mai 1329 ; 11300, fo 19 ro - 20 vo, 20 mai 1329.
19ASFi, Mercanzia, 4199, fo 124-137 vo. Hoshino Hidetoshi, « Nuovi documenti sulla compagnia degli Acciaiuoli nel Trecento », in Franco Franceschi et Sergio Tognetti (éd.), Industria tessile e commercio internazionale nella Firenze del tardo Medioevo, Florence, Olshki, 2001, p. 83-100.
20Voir [ ] (erreur en 2024) (consulté le 03-02-2023).
21Tocco Francesco Paolo, Niccolò Acciaiuoli: vita e politica in Italia alla metà del XIV secolo, Rome, Istituto Storico Italiano per il Medio Evo, 2001, p. 6-7. Parmi les familles de magnats, les Buondelmonti (favorables aux Angevins), les Spini (proches du pape), les Ricasoli et les Cavalcanti et, parmi les familles populaires, les Corsini, les Canigiani, les Guicciardini, les Gianfigliazzi, et les Del Bene soutiennent les Acciaioli.
22Ibid., p. 14-15.
23Ibid., p. 11-13.
24Ibid., p. 10 : d’autres membres de la famille sont évêques, comme Alberto, évêque de Bologne (1332 à 1340), et Giovanni Battista, évêque de Cesena (1333-1342) ; voir également Tanzini Lorenzo, « I vescovi a Firenze al tempo dell’Acciaiuoli », in Alessandro Andreini et al. (dir.), Niccolò Acciaioli, Boccaccio…, op. cit., p. 91-108, en particulier p. 99-103.
25Renouard Yves, Les relations des papes d’Avignon et des compagnies commerciales et bancaires, de 1316 à 1378, Paris, De Boccard, 1941, p. 121-196.
26Ibid., tableau p. 585. La Chambre apostolique a aussi une créance indirecte sur les Acciaioli en voulant récupérer les dépôts de Jean, évêque d’Otrante pour 5 676 florins (5 juin 1345), après sa mort.
27Ibid., p. 583.
28Tocco Francesco Paolo, Niccolò Acciaiuoli…, op. cit., p. 49 ; ASFi, Signori, Missive delle prima Cancelleria, 12, fo 48.
29ASFi, Mercanzia, 11302, fo 4 ro (9 mars 1343) et ASFi, Provvisioni registri, 32, fo 86 et fo 88.
30Panella Antonio, « Politica ecclesiastica… », art. cité, p. 279. Le pape écrit le 20 juin, le 9 octobre, le 21 décembre 1343, ainsi que le 7 février 1344.
31ASFi, Capitoli 33, fo 146 (lettre de Clément VI du 1er octobre 1344) ; Renouard Yves, Les relations des papes d’Avignon…, op. cit., p. 587-588 ; Panella Antonio, « Politica ecclesiastica… », art. cité, p. 280-281.
32ASFi, Provvisioni registri, 32, fo 100 sqq.
33Renouard Yves, Les relations des papes d’Avignon, op. cit., p. 588.
34Ibid., tableau p. 585 ; les Acciaioli doivent aussi rembourser 550 livres sterlings, équivalant à 4 000 florins, mais la Chambre apostolique ne s’en rend compte qu’en 1355.
35Ibid., p. 589.
36ASFi, Provvisioni registri, 32, fo 136 ro.
37ASFi, Capitoli 33, fo 19-20.
38Panella Antonio, « Politica ecclesiastica… », art. cité, p. 279-280 : 1) Pietro dell’Aquila confie (inmissio in possessio) au procurateur du cardinal de Sabine certains biens des Acciaioli (19-27 juin 1344 : ASFi, Capitoli 33, fo 155 ro-vo) ; 2) les tenanciers reconnaissent le changement de propriétaire (8-14 août 1344 : ASFi, Capitoli 33, fo 156 ro-157 ro) ; 3) le procurateur du cardinal de Sabine consent à récupérer les revenus de certaines terres à condition qu’ils lui soient versés dans les 8 jours (17-24 juillet 1344 : ASFi, Capitoli 33, fo 157 vo-158 ro) ; 4) ce dernier déclare avoir reçu 224 florins des deux débiteurs principaux (13-15 septembre 1344 : ASFi, Capitoli, 33, fo 158 vo).
39ASFi, Capitoli, 33, fo 155 ro-fo 158 vo, 19 juin 1344-15 septembre 1344.
40Renouard Yves, Les relations des papes d’Avignon, op. cit., p. 592-593.
41Ibid., p. 589-590 et p. 594 : 5e annuité et arriérés de la 4e.
42ASFi, Mercanzia, 3, fo 90 ro.
43Bonolis Guido, La giurisdizione della Mercanzia in Firenze nel secolo XIV. Saggio storico-giuridico, Florence, éd. Bernardo Seeber, 1901, p. 78-79. Sapori Armando, La crisi delle compagnie mercantili, op. cit., p. 200-204.
44Panella Antonio, « Politica ecclesiastica », art. cité, p. 281-283, édition du texte p. 327-339.
45ASFi, Capitoli 33, fo 147 et copie fo 159-161.
46Panella Antonio, « Politica ecclesiastica… », art. cité, p. 284.
47ASFi, Capitoli 33, fo 161 vo (22 février 1346, vente d’un tiers de palais dans le popolo Santa Trinita) et fo 151-152 (2 mars 1346, vente de terres et poderi dont Pietro dell’Aquila a pris possession au nom du Cardinal de Sabine) ; Panella Antonio, « Politica ecclesiastica del comune fiorentino… », art. cité, p. 285.
48Sur l’importance de cet établissement dans l’histoire de la famille, voir Andreini Alessandro et al. (dir.), Niccolò Acciaiuoli, Boccaccio…, op. cit.
49Tocco Francesco Paolo, Niccolò Acciaiuoli…, op. cit., p. 51-52.
50Ibid., p. 67-68 ; voir aussi De Angelis Laura, « “Refugio e forteza”: la certosa degli Acciaiuoli », in Alessandro Andreini et al. (dir.), Niccolò Acciaioli, Boccaccio…, op. cit., p. 109-128, en particulier p. 115-118.
51ASFi, Capitoli 33, fo 151-152.
52Nommés le 11 juin 1344 : ASFi, Capitoli 33, fo 19-20. D’après ASFi, Mercanzia, 11306, fo 32 ro, il s’agit en 1348-1349 de Pierus Dati de Canigianis [Piero Dati de’ Canigiani ?], Georgius Rizardi de Riccis [Giorgio Riccardi de’ Ricci ?], Johannes Nerii ser Benedicti [Giovanni Neri di ser Benedicti ?], Bindus Raugi [Bindo Raughi ?], Jacobus Gerardini Giannis [Iacopo Gerardini Gianni ?], Lucha Fey [Lucca Fei ?].
53ASFi, Capitoli 33, fo 152 vo-154 vo ; Panella Antonio, « Politica ecclesiastica… », art. cité, p. 281.
54Lorenzo Paolini parle en effet « d’inquisizionopoli », faisant allusion à l’opération « mains propres » (mani pulite), également appelée « tangentopoli », qui vit une série d’enquêtes être ouvertes au début des années 1990 par le parquet de Milan contre des personnalités politiques ou du monde économique : Paolini Lorenzo, « Le finanze dell’inquisizione in Italia (xiii-xiv sec.) », in Gli spazi economici della Chiesa nell’Occidente mediterraneo (secoli xii-metà xiv), Pistoia, Centro italiano studi di storia e d’arte, 1999, p. 465.
55Il n’est évidemment pas possible ici d’évoquer toutes ces affaires : je renvoie par exemple aux travaux classiques de Gerolamo Biscaro sur la Toscane Biscaro G., « Inquisitori ed eretici a Firenze (1319-1334) », Studi medievali, 2 (1929), p. 347-375 ; 3 (1930), p. 265-287 ; 6 (1933), p. 161-207 ou encore à ceux de Alatri Mariano d’, « Due inchieste papali sugli inquisitori veneti (1302 e 1308) », in Eretici e inquisitori in Italia, t. 1, Rome, Istituto Storico dei Cappucini, 1986-1987, p. 139-217, ainsi que « Un processo dell’inverno 1346-1347 contro gli inquisitori delle Marche », in Eretici e inquisitori in Italia, t. 2, p. 77-107 ; plus récemment, je me permets de renvoyer à quelques réflexions dans Parent Sylvain, « Entre extorsion de fonds et procès truqués. Le contrôle de l’activité des inquisiteurs en Italie au xive siècle », in Franck Mercier et Isabelle Rosé (dir.), Aux marges de l’hérésie. Inventions, formes et usages polémiques de l’accusation d’hérésie au Moyen Âge, Rennes, 2018, p. 291-324, ainsi qu’à la contribution d’Alberto Cadili concernant la Marche d’Ancône : « Disciplinare l’inquisizione : spunti a partire da un caso marchigiano. Con l’edizione critica del processo del 1346-47 contro l’inquisitore Pietro da Penna San Giovanni », Picenum Seraphicum. Rivista di studi storici e francescani, 31, 2017, p. 9-90.
56Parmi les études récentes autour des finances de l’inquisition italienne, mentionnons tout particulièrement Paolini Lorenzo, « Le finanze dell’inquisizione… », art. cité, p. 441-481 ; Benedetti Marina, Inquisitori lombardi del duecento, Rome, Edizioni di Storia e Letteratura, 2008, en particulier les chap. iv, « Fonti contabili per la storia dell’inquisizione », p. 99-152, et chap. V, « Le finanze dell’officium fidei », p. 153-178.
57Murray Alexander, « The Medieval Inquisition: an Instrument of Secular Politics ? », Peritia, 5, 1986, p. 161-200, ici p. 166. Sur cette question de la tentation et du difficile équilibre entre aspirations mendiantes et nécessités de l’office, je renvoie aux remarques faites par Moore Jill, « Temptation and the Medieval Italian Inquisition », in Sharon Farmer (éd.), Approaches to Poverty in Medieval Europe. Complexities, Contradictions, Transformations, c. 1100-1500, Turnhout, Brepols, 2016, p. 117-144.
58Murray Alexander, « The Medieval Inquisition… », art. cité, p. 169 ; Callaey Frédégand, « Un épisode de l’Inquisition franciscaine en Toscane. Procès intenté à l’inquisiteur Minus de San Quirico », in Mélanges offerts à Charles Moeler, I, Louvain, 1914, p. 527-547.
59Boccace Jean, Décaméron, Paris, Le Livre de Poche, 1994, I, 6, p. 86-87.
60AAV, Cam. Ap., Coll. 421A, fo 14 vo.
61Ibid., fo 1 ro.
62Ibid., fo 7 ro-vo : « Interrogatus quomodo scit predicta, respondit quia ipse testis ea omnia et etiam pejora dici audivit publice, communiter et notorie in civitate Florentie per plateas et vias ab omnibus qui de factis dicti inquisitoris loquntur qui omnes contra eum et de predictis una voce clamant et gridant, et non est qui dicat contrarium, sed omnes tenent et reputant ipsum inquisitorem esse et fuisse in dicto suo officio hominem desperatum, et sic vidit et audivit et videt et audit eum teneri et reputari in dicta civitate ab omnibus cognoscentibus eum, et de factis suis loquentibus nemine discordante. »
63Ibid.
64Ibid., fo 14 vo : « Item si verum est quod dictus inquisitor pretextu dicti sui officii habuit et recepit a Guidalotto Bernotti de Florentia vel alio solvente pro eo in dicto loco flor. auri ducentos otto in anno Domini millesimo trecentesimo quadraginto quinto. »
65Ibid., fo 29 vo-30 ro.
66Ibid., fo 27 vo-28 ro : « videlicet quod dictus inquisitor extorsit, recepit et habuit a Lapo condam Cenis de Careggio florenos auri quiquaginta impingendo eidem Lapo, quod ipse Lapus debuerat verberasse ymaginem Beate Marie Virginis et fecisse malias ut dici audivit. Interrogatus quomodo scit quod dictus inquisitor habuerit et receperit a dicto Lapo dictos quiquaginta florenos auri, ut supra dixit, respondit quia fuit presens et vidit quando ipse Lapus dictos quinquaginta florenos auri dedit et solvit dicta ratione de mandato ipsius inquisitoris ser Francisco magistri Tuccii, notario dicti inquisitoris […] ».
67Ibid., fo 26 ro : « Ser Lambertus Bartoli Conosci populi Sancti Ambrosii, testis jussus et juratus et examinatus ut supra, suo juramento testificando dixit quod dictus inquisitor pretextu sui officii indebite et contra omnem justitiam detinuit Bartolum Conosci in carceribus dicti officii pluribus diebus ad panem et aquam quia impinserat sibi quod fecerat usuras, et demum condempnavit ipsum Bartolum in florenis auri centum, ad quam condempnationem et processum fidejussit pro dicto Bartolo Niccolaus Belli de Mancinis. Et postea quia dictus Bartolus tanquam pauper et impotens propter impotentiam cessabat solvere dictos centum florenos dictus inquisitor misit eum ad carceres stincorum communis Florentie […]. »
68Ibid., fo 33 ro.
69Ibid., fo 34 ro : « Et dixit interrogatus quod dictus inquisitor processit ex suo officio contra ser Lapum Griffolini, notarium de Linari, impingendo eidem falso, et contra omnem justitiam et veritatem quod dictus ser Lapus debuerat dixisse quod mutuare pecuniam ad usuras ad duos denarios pro libra non erat peccatum, et quod dicta occasione dictus inquisitor condempnavit dictum ser Lapum in florenis auri.LX., pro qua condempnatione et de qua quantitate idem ser Ugolinus solvit dicto inquisitori pro dicto ser Lapo florenos auri.L. »
70Sur ces rapprochements entre usure et hérésie, voir par exemple Lenoble Clément, « L’économie des hérétiques. Note sur le rapprochement entre usure et hérésie », in Franck Mercier et Isabelle Rosé (dir.), Aux marges de l’hérésie, op. cit., p. 111-152.
71AAV, Cam. Ap., Coll. 421A, fo 25 ro-vo.
72Ibid., fo 39 ro : « Magister Consiglus, medicus populi Sancte Marie Majoris de Florentia, testis juratus et qui juravit et dictum suum deposuit jussus dicti domini abbatis dicta die et loco et examinatus et interrogatus ut supra, suo juramento testificando dixit quod dictus inquisitor contra omnem justitiam et contra omnem veritatem pretextu sui officii condempnavit ipsum magistrum Consiglum in anno Domini millesimo trecentesimo quadragesimo quarto, de mense aprelis, in florenis auri viginti impingendo eidem falso quod dictus magister Consiglus emerat quendam librum de arte medicine in quo scriptus erat aliquid de nigromantia, quod dixit non fuisse verum et quod dictus inquisitor coegit ipsum magistrum Consiglum ad confitendum predicta et ex dicta summa condempnatione extorsit ab eo florenos auri decem quos pro eo solvit Vannuccius Mazzuoli populi Sancti Laurentii de dicto anno et mense in camera ipsius inquisitoris sita in loco fratrum minorum de Florentia. »
73Je renvoie aux travaux d’Alain Boureau autour de la consultation chargée d’examiner la possibilité de qualifier d’hérésie la magie et l’invocation des démons : Boureau Alain, Le pape et les sorciers : une consultation de Jean XXII sur la magie en 1320, Rome, École française de Rome, 2004.
74Sur ce point, voir Théry-Astruc Julien, « “Excès”, “affaires d’enquête” », art. cité.
75Chiappini Aniceto, « Fra Pietro », art. cité, p. 292. La lettre de Clément VI est éditée p. 306-307.
76Ibid., p. 293. La lettre de Clément VI est éditée p. 307.
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Contester l’Inquisition (xiiie-xve siècle)
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