L’interview : un dispositif artificiel au service de la starification
p. 23-38
Texte intégral
« La créatrice du rôle de La Thénardier dans Les Misérables me reçoit dans une grande pièce de son coquet appartement du boulevard de la Chapelle. De vielles faïences, des cuivres anciens, des étains tapissent les murs et s’étagent sur les meubles provençaux que l’artiste a su grouper avec goût dans son intérieur1. »
1Ces quelques lignes de Pierre Barbance (Pierre Desclaux), parues dans Mon Ciné du 16 juin 1927, illustrent que l’écriture du vedettariat fonctionne, dans sa forme, comme une fiction. À l’image des films dans lesquels les acteurs et les actrices ont joué, l’interview construit un récit, racontant l’histoire de l’artiste, de son enfance à son apogée. Le journaliste en est l’auteur et le metteur en scène. Il dirige un personnage, l’interviewé, en lui posant les questions qui lui permettront de brosser son portrait. Il plante le décor en décrivant l’espace où a lieu l’échange et s’intègre lui-même au récit, en endossant le rôle du narrateur. « Quelle joie lorsque je fus mise en présence de la véritable Line Noro, de n’être aucunement déçue, au contraire2 », s’enthousiasme Sabine Bernard-Derosne du Film. « J’ai vu l’appartement de Valentino se remplir, s’encombrer de fleurs, de gerbes, de corbeilles ; […] Valentino qui, toujours causant, mais souriant aussi, va, vient, rentre, s’habille, reçoit3 », raconte André Tinchant de Cinémagazine.
2Les têtes d’affiche, que les spectateurs et spectatrices vont voir dans les salles obscures, deviennent aussi le sujet principal des papiers des grandes plumes. D’ailleurs, seuls les journalistes expérimentés, voire renommés, approchent les célébrités. René Jeanne (Le Film, puis Cinémagazine), Jacques Faure (Mon Ciné), Guillaume Danvers, Jean Arroy, Émile Vuillermoz (Cinémagazine), Lucie Derain, Jean Tedesco (Cinéa-Ciné pour tous), Roger Régent ou Nino Frank (Pour Vous), entre autres, se retrouvent inexorablement parmi les signatures des pages dédiées aux idoles de l’écran. À l’inverse, les noms inconnus ne figurent pas en bas des articles consacrés à Jean Angelo, Jaque Catelain, Gina Manès, Rudolph Valentino, Raquel Meller, Stacia Napierkowska, Maurice Chevalier. La lecture des revues de presse permet de constater que, parfois, le même critique est systématiquement associé à un ou une artiste. Certaines stars accordent leurs entretiens uniquement à un journaliste, et à aucun autre. Par exemple, Catherine Hessling, l’interprète de Nana dans le film éponyme de Jean Renoir, « la femme la plus sauvage qui se puisse imaginer », ne donnant « jamais d’interview… », ne s’est confiée qu’à la seule Claude Gaudin4.
3En abordant la star dans son intimité, celui ou celle qui l’approche pour lui poser des questions et retracer son parcours, tant personnel que professionnel, devient alors son interlocuteur privilégié, témoin des transformations de l’interprète, qui passe de la fiction à la vie de tous les jours, du personnage à l’homme ou la femme.
4Les articles dévoilent à quel point les vedettes sont des artistes qui modifient leur caractère, leur physionomie au gré des rôles, jouent entre leur paraître et leur être devant les journalistes. Par exemple, Jean Vincent-Bréchignac écrit dans Pour Vous :
« Voici Gina Manès et, dans la vie courante, elle donne de prime abord, une expression de femme primesautière, gouailleuse et gavroche. Elle rit, parle, commande le rire. En quelques secondes l’image de Thérèse Raquin est éliminée5. »
5Témoin des changements de la star, qui abandonne le jeu en studio pour retrouver sa véritable personnalité en coulisse, l’auteur de l’interview tente d’identifier la persona de l’acteur ou de l’actrice pour brosser son portrait. Il effectue un habile dosage entre l’image de l’idole à l’écran, construite au fil de ses rôles, et ce qu’elle est dans la vie, sans décevoir le lectorat par la divulgation d’informations nuisibles au rêve.
6Les chercheurs et chercheuses de diverses spécialités s’intéressent depuis quelques années aux formes rédactionnelles à la disposition des journalistes pour « fabriquer des stars6 ». Dans le cadre de la réflexion collective menée autour des « petits arrangements » avec la biographie des vedettes, j’ai choisi de m’intéresser spécifiquement à l’interview, en tant que dispositif rédactionnel déformant de la vie d’acteurs et d’actrices. Ce terme désigne à la fois l’entretien avec la célébrité faisant l’objet de l’article, mais aussi la forme éditoriale à la disposition du journaliste, aux côtés de l’enquête, de la brève, du reportage, entre autres. Autrement dit, il englobe le moment du tête-à-tête avec la vedette, très souvent perturbé par des allées et venues lorsque les deux interlocuteurs se trouvent dans une loge ou un studio de tournage, et sa retranscription écrite par le journaliste. Ce dernier relève des détails du lieu de la rencontre avec la star, consigne sans doute sur le papier l’aspect physique de l’être adulé et quelques réflexions personnelles. Puis, au cours des échanges, il note le récit de son hôte sur son enfance, sa formation, ses débuts, ses déboires, les personnages qu’il a incarnés, sa méthode de travail, ses relations professionnelles, sa famille. En fonction du degré de connivence établi, les confidences se livrent, les secrets se dévoilent. Puis, au moment où l’auteur rédige son article, il opère des arrangements en décidant de garder ou d’écarter des éléments biographiques, parfois d’un commun accord avec l’artiste. Il effectue un classement en mettant en valeur certaines informations par rapport à d’autres.
7Afin d’appréhender au mieux les techniques journalistiques mobilisées par les grandes plumes pour sublimer les stars, le corpus étudié comprend les interviews issues des principales revues cinématographiques des années 1920-1930 : Le Film (1914-1922)7, Cinémagazine (1921-1935)8, Cinéa-Ciné pour tous (1923-1932)9, Mon Ciné (1922-1931)10, Pour Vous (1928-1940)11. Du Film à Pour Vous, la période chronologique abordée permet ainsi de détecter les évolutions des pratiques journalistiques sur une vingtaine d’années. La variété des portraits de personnalités et des critiques qui les ont réalisés induit également une recherche minutieuse des récurrences et des disparités dans la manière d’écrire la vie des stars, en fonction des lignes éditoriales des magazines.
8Le Film, journal fondé en 1914 par André Heuzé, a la prétention d’être « la plus luxueuse, la plus artistique, la plus complète et la plus variée des publications cinématographiques contemporaines12 ». D’ailleurs, dès le second numéro, une rubrique « Silhouette » est créée, décrivant l’aspect physique et retraçant le parcours professionnel d’une artiste, en l’occurrence Suzanne Delvé13. Mon Ciné, journal grand public dont le programme est de « plaire et renseigner », annonce ses intentions dès son premier numéro :
« Mon Ciné fera pénétrer ses lecteurs dans l’intimité des grands artistes, par de nombreuses et originales études et interviews. Mon Ciné publiera également des articles autobiographiques, signés des noms les plus connus parmi les étoiles de cinéma. Mon Ciné vous initiera à tous les dessous du cinéma, vous fera pénétrer dans les studios les plus fermés14. »
9Mon Ciné insère une rubrique sur les vedettes françaises en présentant, dès son numéro inaugural, Gina Relly15. Cinémagazine fait la publicité des pages dédiées aux portraits d’artistes, en listant les noms des célébrités abordées entre 1921 et 1923 : « Cinémagazine a publié les biographies illustrées de […]16 ». Dès la fusion des deux anciennes revues Cinéa et Ciné pour tous en 1923, le nouveau périodique Cinéa-Ciné pour tous promet de poursuivre les efforts précédemment fournis pour délivrer « une documentation cinématographique de premier ordre » à « tous ceux qui veulent savoir le détail d’une distribution, d’une biographie, d’une œuvre ou d’une vie du cinéma17 ». D’ailleurs, la rubrique « Les étoiles d’aujourd’hui » est un gage de promesse tenue, puisqu’elle présente, dès le numéro inaugural, les parcours de Nita Naldi18 et de Lila Lee19. Enfin, Pour Vous s’engage de la même manière à offrir à ceux qui aiment le cinéma « des reportages vivants, des renseignements sûrs et rapides, des belles photos de films ou d’artistes, des indiscrétions amusantes20 ». Aussitôt dit, aussitôt fait, puisque Jean Vincent-Bréchignac prend « Une tasse de thé… chez Lil Dagover21 » pour conter à ses lecteurs et lectrices la vie trépidante de l’actrice allemande.
10À partir d’un corpus de 1 657 interviews22, signées par diverses grandes plumes et moins grandes, je tenterai de voir ici en quoi cette forme rédactionnelle constitue un dispositif artificiel au service de la starification. L’entretien, l’usage du « je » par l’auteur, les citations, les descriptions détaillées de l’aspect physique de l’interviewé, du mobilier et du lieu de la rencontre, la titraille, les choix de mise en page et d’illustration seront appréhendés en tant que sources et témoignages d’un savoir-faire journalistique édicté par des orientations éditoriales précises. L’analyse formelle des textes et images permettra de voir en quoi cette scénarisation rédactionnelle contribue à fabriquer des « petits arrangements » avec la biographie des stars, tout en donnant l’impression aux lecteurs et aux lectrices de se rapprocher de leur idole.
Il était une fois une vedette…
11« Il y a quelques années, […], une jeune fille, presque une fillette, blonde et frêle, interprétait sur une grande scène américaine le rôle de la petite Éva23. » Ces quelques phrases décrivant Pearl White, signées de René Jeanne en 1921, démontrent que les portraits empruntent aux contes de fée leurs constructions formelles. Deux ans plus tard, face à Gina Palerme, la célèbre plume récidive pour Cinémagazine :
« Il était une fois une petite fille aux cheveux blonds comme les blés, aux yeux bleus comme le ciel. Cette petite fille portait un très beau nom qui, joint à ses qualités naturelles, lui aurait permis toutes les ambitions… Mais l’enfant n’avait qu’un désir : être artiste24. »
12Georges Dupont emploie une expression similaire en accroche de son article dédié à Laura La Plante : « Il y avait autrefois, au Canada […]25. » De même, lorsque Louis Delaprée interviewe Norma et Constance Talmadge, « étoiles-sœurs », il s’exclame : « Il semble qu’on arrive au pays des merveilles26. » Maurice Chevalier lance à son interlocuteur de la revue Le Film « Que voulez-vous que je vous raconte27 ? », en se mettant d’emblée dans la position du conteur. Baptiste adopte la même posture face à Maurice Kéroul : « Ah ! t’es “journalisse” [sic] et tu viens pour que j’te raconte des histoires28 ? »
13Les formules « il était une fois… », « il y avait autrefois… », l’usage du verbe « raconter », les descriptions physiques de la jeune femme évoquant Cendrillon ou La Belle au bois dormant, sont autant de procédés artificiels pour sublimer la vedette et attirer l’attention des lecteurs et des lectrices. La forme épouse ainsi le fond, puisque, comme l’expliquent Hortense Powdermaker29 et Myriam Juan30, les journaux content la vie merveilleuse des actrices-Cendrillon devenues princesses et l’ascension des acteurs au profil de self-made-men. Néanmoins, les principaux et principales intéressés ne sont pas dupes. Ils savent que les articles ont avant tout la vocation de faire rêver les lecteurs, plus que de retracer fidèlement les échanges. En effet, la plupart des journaux de l’époque travaillent en étroite collaboration avec les producteurs et les distributeurs. En conséquence, les articles qu’ils publient sur le cinéma sont, de fait, des publicités déguisées pour les grandes firmes31. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le comédien Baptiste affirme à propos des journalistes : « Ils vous font dire généralement le contraire de ce qu’on leur a glissé dans le tuyau de l’oreille, mais ça ne fait rien, c’est des rudes lapins quand même32. »
14Au centre du récit, la célébrité est le personnage principal de l’article comme elle l’est dans les films. D’ailleurs, Pierre Ramelot écrit à propos d’Andrews Engelman : « L’histoire de sa vie est un vrai scénario33. » « L’histoire des débuts de Sandra Milowanoff à l’écran semble […] appartenir bien plus au domaine de la fiction qu’à celui de la réalité34 », peut-on lire également dans Cinéa-Ciné pour tous. Les formulations empruntent parfois aux notices des encyclopédies leur style et leurs constructions syntaxiques. Par exemple, Adrien Maître écrit à propos de l’acteur fétiche de Marcel L’Herbier :
« Jaque Catelain, de son vrai nom Jacques Guérin-Catelain, naquit à Saint-Germain-en-Laye, au Pavillon Henri-IV (demeure historique où naquit Louis XIV) le 9 février 1897. Son père, Émile Jean Guérin-Catelain, président fondateur de la Société Nationale des Conférences populaires, politicien, littérateur distingué s’occupait de théâtre, de journalisme ; sa mère s’adonnait à la peinture35. »
15La structure du récit des vies d’artistes mentionne l’état civil et retrace la généalogie de la famille. « Notre époque positive exige des biographies précises qui ressemblent toujours un peu à des articles de dictionnaire36 », remarque d’ailleurs René Jeanne.
16L’objectif affiché par les rédactions, qu’elles soient corporatistes ou destinées au grand public, est bien de révéler des éléments cachés de la vie des stars. Mais il semblerait que ces révélations soient davantage scénarisées qu’effectives. Dans cette perspective, la manière dont les phrases sont structurées contribue à faire croire aux lecteurs et aux lectrices, que des secrets inédits leur sont livrés. « Il paraît qu’elle va très prochainement débuter sur l’écran37 », peut-on lire dans Le Film à propos d’Alice Leitner. « Encore une indiscrétion sur Maë Murray », écrit Jean Le Hallier38 avant de préciser : « L’artiste, qu’on voit si facilement vider des coupes de champagne dans ses films […] ne boit ordinairement que du lait39. » « Au coin du feu avec Ethel Clayton40 », « Emmy Lynn nous a dit… devant la cheminée ou crépitait un joyeux feu de bois41… », titrent certains pour signifier que tous les ingrédients sont réunis pour favoriser les confidences. « Oui, murmura la charmante actrice, je vous avoue42 », fait dire John Crawell à Ethel Clayton. Les mots employés véhiculent l’idée qu’un secret est révélé : « il paraît », « indiscrétion », « murmura », « avoue ». De surcroît, les dispositifs de mise en scène trahissent, par leur répétition, leur nature artificielle, comme le si fréquent feu de cheminée43. Cet élément de décor a l’avantage de convoquer immédiatement, dans l’imaginaire collectif, une ambiance chaleureuse propice aux confidences. C’est pourquoi, il a la faveur des journalistes dans les interviews.
17La mise en forme des échanges évolue au fil du temps. Dans les magazines les plus anciens, ils se résument à des portraits, sans question/réponse. Il s’agit souvent d’un simple résumé du parcours artistique de la vedette, accompagné d’une photographie44. Puis, vers 1922-1923, se développent de véritables dialogues entre le journaliste et son hôte. Ils sont présentés comme une discussion à bâtons rompus ou un instant pris sur le vif : « Une conversation avec Jackie Coogan45 » ; « En causant avec Lupu Pick46 » ; « Dix minutes avec Constance Talmadge47 ». Certains titres de périodiques laissent entièrement la parole aux stars, en leur confiant la plume. Musidora révèle ainsi ses projets d’« être la méchante femme48 » dans Le Film. William Hart explique ce qu’est « la véritable vie du cow-boy49 » aux lecteurs de Mon Ciné. Jaque Catelain décrit comment il a « tourné à Vienne Le Chevalier à la Rose50 » dans Cinéa-Ciné pour tous.
18Les photographies publiées enjolivent de la même manière les têtes d’affiche et montrent systématiquement des femmes belles51 et des hommes forts52 (ill. 1). Quelques exceptions existent cependant, comme Jaque Catelain et Ivan Mosjoukine, très efféminés sur certains clichés53 ou encore Alice Tissot et Madeleine Guitty, adeptes des seconds rôles, souvent enlaidies54. Les cernes, pourtant l’apanage de celles et ceux qui fréquentent les studios, sont gommés. L’actrice Germaine Dermoz confie d’ailleurs dans ses notes personnelles que ce « métier est dur, ardu, exige un énorme travail55 ». Les interprètes se plaignent souvent du manque de sommeil causé par les longues heures de tournage, comme Paulette Berger qui s’exclame « combien de fatigues et de déboires56 ! » ou Dolly Davis qui n’oublie pas de préciser :
« Un artiste doit se trouver au studio de très bonne heure le matin et supporter, pendant les 8 heures de travail qui lui sont demandées, la chaleur anémiante des lampes57. »
19Le maquillage et les orientations de la lumière aident à cacher toutes les imperfections du visage, dues au surmenage.
Le narrateur et la star au centre du récit
20L’interview est la forme journalistique qui permet de cumuler plusieurs éléments factices : la divinisation de la star, la fusion avec le personnage, l’immersion dans l’intimité. Au cœur de ce triptyque figurent deux personnages : l’auteur et la vedette. Le premier se met en scène lui-même aux côtés de la personnalité interviewée. La construction du récit s’effectue à partir de ces deux interlocuteurs, dont l’un observe l’autre. Le narrateur est essentiel, car il est un médiateur entre la star inaccessible et le public. Il relate ce qu’il a vu et vécu face à l’icône.
21Pour prolonger l’histoire racontée dans les salles obscures, les critiques convoquent dans leur texte, tout ce qui rappelle le rôle joué par leur hôte. « Sur le seuil de sa demeure, Mme l’Ambassadrice m’a accueilli58 », affirme Roger Régent de Pour Vous au sujet de Suzanne Bianchetti, très souvent souveraine à l’écran. « D’Artagnan nous écrit59 », peut-on lire dans Cinémagazine. Face à Stacia Napierkowska, endossant le rôle d’Antinéa dans L’Atlantide de Jacques Feyder, le journaliste Guillaume-Danvers semble lui-même incarner Saint-Avit, qui s’approche fébrilement du trône de la reine60 :
« Je suis allé rendre visite à Mlle Stacia Napierkowska que depuis le jour de la présentation, je voulais féliciter de sa belle création. Dans le salon, j’allais dire le temple, où elle m’a fait l’amitié de me recevoir, je vois Bouddha dans son tabernacle doré, puis d’autres divinités éparses sur des meubles asiatiques laqués or et rouge. Gracieusement accueillante, drapée dans une robe chinoise, elle vient, coiffée d’une écharpe de soie rouge serrée aux tempes, et son fin profil que n’eut pas renié le ciseau de Phidias, semble ressusciter celui de la chaste Chloé de Longus. Assise très haut sur un divan noir encombré de coussins étranges où l’Orient et la cabale mélangent leurs signes symboliques, elle semble une déesse. Est-ce Antinéa ?… non !… c’est Napierkowska61. »
22Ces dispositifs d’écriture brouillent la frontière entre le personnage et l’interprète. Les photographies et les caricatures des acteurs et actrices en habits de scène prolongent la personnification au-delà de l’écran, en attribuant à l’artiste les traits de caractère des personnages endossés (ill. 2).
23La divinisation est un procédé qui consiste à rendre le héros et l’héroïne des films surhumains, à les décrire comme des personnalités sacrées, inaccessibles. Le critique est celui qui franchit la frontière étanche des coulisses. Il pénètre dans le temple du dieu et de la déesse de l’écran. Ceux et celles qui bénéficient de l’avantage de communiquer avec les vedettes insistent sur le caractère privilégié et rare de la rencontre, en commentant les difficultés surmontées pour approcher l’icône. « Il n’est pas très aisé – lorsqu’elle est au studio – d’échanger quelques mots avec Brigitte Helm. […] J’ai dû me contenter des quelques minutes de liberté qui lui étaient accordées62 », admet Jean Lenauer dans Pour Vous. « Les stars qui voyagent incognito sont plus difficiles à approcher que les rois et les empereurs. Mrs Norma Talmadge possède d’ailleurs une instinctive majesté63 », écrit Louis Delapré dans Pour Vous. « Ce ne fut pas sans peine que je parvins à trouver René Navarre64 », précise Adrien Maître. « Ryth Roland est quasi-introuvable65 », peut-on lire dans Cinémagazine.
24La difficulté de soutirer des informations personnelles à l’interviewé est également mise en avant : « Je dois insister auprès de lui pour qu’il consente à me donner quelques détails biographiques66 », explique De Munto dans l’article qu’il consacre à Fernand Godeau. Si certains sont avares de confidences, d’autres se montrent conciliants, comme Maurice Chevalier qui « se laisse interviewer avec la plus grande simplicité67 » ou encore Baptiste, ayant « répondu avec la meilleure grâce du monde aux questions qui lui furent posées68 ».
25Les journalistes décrivent leurs propres émotions à l’approche de la star. Jean Lenauer confie, face à Brigitte Helm, interviewée sur le tournage de L’Argent : « Je l’aborde, non sans timidité69. » Devant Norma et Constance Talmadge, Louis Delaprée reconnaît que son « cœur bat un peu fort70 ». Roger Régent avoue : « C’est une impression curieuse – douce – qui vous saisit lorsque l’on pénètre chez Mlle Louise Lagrange71 ! » « Il y a quelque chose d’un peu déconcertant dans la manière dont Mlle Olga Day vous reçoit72 », ose à nouveau le même journaliste de Pour Vous, qui utilise des formulations similaires quelle que soit la vedette interviewée. Ce style employé de manière systématique pour décrire la rencontre avec la star révèle ainsi davantage les astuces rédactionnelles que la personnalité réelle de l’artiste.
26Les rédacteurs sont des faire-valoir. Ils se mettent en scène à côté des héros de l’écran et amplifient parfois leurs défauts pour sublimer les qualités de leur hôte. Par exemple, Robert Florey, dont les « connaissances équestres se résument seulement en de nombreux tours de manège », explique qu’il commence à « faire grise mine » lorsque Ruth Roland, « la femme-centaure », lui propose de l’accompagner à cheval73. Les lecteurs s’identifient ainsi immédiatement au journaliste qui, comme eux, n’a pas les talents de leur idole, vouée à la perfection, pour l’équitation ou d’autres activités sportives et artistiques.
27Dès 1923, les journalistes s’immiscent de plus en plus dans la vie privée des stars. Parfois, dans le titre même de l’article, dont la vocation est d’être accrocheur et d’encourager la poursuite de la lecture, il est question de s’introduire dans la sphère de l’artiste. Par exemple, en titrant « Chez la reine des sérials74 », Robert Florey annonce d’emblée aux lecteurs qu’ils pénètreront dans le domicile de Ruth Roland, pour découvrir son univers. L’objectif est de leur donner l’impression d’être aux côtés de celle qui fut dénommée The Girl Detective Series75. L’immersion est un artifice destiné à transporter les spectateurs et spectatrices dans une vie rêvée, celle de l’artiste. Adrien Maître décrit par exemple le trajet en voiture fait avec René Navarre pour aller visiter les studios de la Victorine, puis en profiter pour « l’interroger sur sa carrière76 ». Le journaliste est ainsi le compagnon, qui partage des expériences avec l’interviewé pour les faire vivre par procuration à ses lecteurs.
28Les photographies jouent pleinement leur rôle d’illustration dans ces descriptions du quotidien, et font office de « preuves » pour attester de l’exactitude des faits relatés dans le journal. Par exemple, Clara Bow pose devant l’objectif avant de se « précipiter dans la piscine de son bungalow77 » (ill. 3) ; Emmy Lynn est en compagnie de Jaque Catelain au Touquet78 ; Suzy Vernon apparaît devant sa voiture79. L’acteur Tom Mix pose avec son épouse et sa fille Thomasina80. En dehors des tournages, Andrée Brabant s’occupe de « ses deux chiens qu’elle affectionne » et de la ferme en « véritable ménagère81 ». La double page « Pour garder sa beauté82 » contient les photographies des actrices préférées des Français, accomplissant leurs exercices gymniques quotidiens. Les clichés de ces instants de vie privée alimentent le voyeurisme des lecteurs plus qu’ils ne délivrent véritablement des informations. Les postures non naturelles des corps des acteurs et des actrices témoignent d’ailleurs de la scénographie imaginée par le photographe.
29Les photographies sont savamment sélectionnées, et les mots, précisément choisis. L’usage du présent, seul temps capable de véhiculer la sensation de simultanéité, contribue à créer l’illusion de l’immersion. Le terme « intime » apparaît dans les titres pour attiser l’intérêt des curieux et indiscrets : « Charles Ray intime83 » ; « Robert Florey présente Maë Murray intime84 ». La description des habits d’intérieur portés par les vedettes permet aux lecteurs et aux lectrices d’imaginer qu’ils se trouvent eux aussi en face d’une « Gaby Morlay en peignoir rose85 ». C’est pourquoi le verbe conjugué à la première personne du singulier, propre au narrateur en littérature, contribue au processus d’identification. Le lecteur s’imagine plus aisément qu’il est, lui aussi, dans la pièce avec son idole : « Je » ; « Me voici dans la loge de la toute charmante Madeleine de J’te Veux, opérette moderne86 » ; « La grande artiste me reçoit dans sa loge du casino87 ».
30Enfin, des rubriques, comme « Ce que les stars font de leurs millions88 », « Ce qu’ils auraient voulu être89 », alimentent l’illusion que les secrets les plus inavouables sont dévoilés. De même, les correspondances reçues par les comédiens et comédiennes révèlent les multiples démarches effectuées par les principales rédactions pour soutirer des informations confidentielles. Par exemple, dans une lettre datée du 26 décembre 1924, Pierre Causse, de L’Intransigeant, sollicite Mistinguett pour lui poser les questions suivantes : « Voudriez-vous nous dire quel est votre fétiche préféré ? Si vous croyez à son pouvoir et si vous avez déjà constaté ses heureux effets90 ? »
31Certains évoquent les désagréments provoqués par l’intrusion du journaliste dans l’intimité des stars et les questions indiscrètes. Roger Régent a pleinement conscience « d’être un importun91 » ; Louis Delaprée rapporte les propos de Norma Talmadge, qui lui reproche d’être « comme les mouches du mois d’août qu’on trouve partout où elles ne devraient pas être92 » et d’avoir « absolument un secret à divulguer93 ». D’autres, au contraire, laissent entendre que des liens affectifs se nouent entre le journaliste et la vedette : « Nous ne tardâmes pas à devenir de très bons amis, un peu complices aussi94. » Certaines photographies attestent de la complicité entre l’interviewer et l’interviewé95 (ill. 4). Mistinguett a répondu à la sollicitation de Raymond-Millet, qui voulait l’interviewer, « avec un sourire intraduisible pour [sa] plume96 ». Or, les courriers échangés entre les critiques et les stars contredisent parfois cette soi-disant amitié ou bonne entente. Par exemple, concernant « la divine artiste » qui fut la première interprète de la Glu à l’écran, je n’ai retrouvé aucune missive signée de la main du journaliste qui puisse contredire ses propos consignés dans Cinémagazine du 5 juin 1925. Par contre, une lettre de Gustave Pigot datée du 31 mars 1925 témoigne des mauvaises relations entretenues entre le rédacteur en chef de la revue illustrée Le Capitole et Mistinguett :
« En mains votre lettre du 25 mars dont le contenu m’étonne étrangement et me laisse perplexe sur les bons rapports amicaux que nous avions jusqu’alors. Je ne puis croire que vous-même avez pu écrire une telle lettre après l’effort que j’ai fait pour rendre hommage à votre carrière artistique97. »
32Les journaux taisent ainsi les tensions présentes parfois entre les interlocuteurs afin de ne pas ternir la réputation de la star, ni celle du journaliste.
⁂
33En conclusion, les interviews publiées dans les principales revues dédiées au 7e art sont bien des vitrines publicitaires de l’industrie cinématographique. Vouées à entretenir l’image parfaite des héros et héroïnes de l’écran, pour encourager leurs fans à retourner les voir dans les salles obscures, elles foisonnent de « petits arrangements » formels destinés à taire les aspects peu reluisants et à sublimer la vie des acteurs et actrices de « l’usine à rêve ». Ces dispositifs d’écriture entretiennent ainsi l’illusion des lecteurs et des lectrices d’une immersion dans la vie de leurs idoles. Il serait intéressant d’explorer également d’autres domaines (théâtre, music-hall, sport, etc.) afin de déterminer si ce genre d’article varie en fonction du type de célébrités ou s’il est propre aux stars de cinéma.
Notes de bas de page
1Barbance Pierre, « Renée Carl », Mon Ciné, no 278, 16 juin 1927, p. 6-8.
2Bernard-Derosne Sabine, « Line Noro », Le Film, no 11, février 1933, p. 43-45.
3Tinchant André, « Rudolph Valentino à Londres », Cinémagazine, no 32, 10 août 1923, p. 205.
4Gaudin Claude, « Catherine Hessling… nous parle de Nana », Pour Vous, no 247, 10 août 1933, p. 6.
5Vincent-Bréchignac Jean, « Gina Manès et ses métamorphoses », Pour Vous, no 6, 27 décembre 1928, p. 9.
6Juan Myriam, « Aurons-nous un jour des stars ? » Une histoire culturelle du vedettariat cinématographique en France (1919-1940), thèse d’histoire, université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, 2014 ; Langlais Pierre-Carl, « Vers une médiapoétique de l’image : les illustrations du Matin au prisme du deep learning », journée d’étude « L’écriture cinématographique dans la presse du premier xxe siècle au prisme des humanités numériques », université Paul Valéry – Montpellier 3, 13 mars 2019, [http://www.numapresse.org/2019/05/16/compte-rendu-journee-detude-lecriture-cinematographique-dans-la-presse-du-premier-xxe-siecle-au-prisme-des-humanites-numeriques-13-mars-2019/], mis en ligne le 16 mai 2019, consulté le 22 juin 2020. L’ANR Numapresse s’attache à « étudier les pratiques, les poétiques et les imaginaires caractéristiques de la culture médiatique ». Lire à ce propos : [http://www.numapresse.org/presentation-du-projet/].
7Les 137 exemplaires du Film (revue dirigée par Henri Diamant-Berger) sont consultables en ligne, à partir de Ciné-Ressources : [http://www.cineressources.net/ressource.php?collection=PERIODIQUES&pk=278#].
8Les 591 exemplaires de Cinémagazine (revue dirigée par Adrien Maître et Jean Pascal) sont consultables en ligne, à partir de Ciné-Ressources : [http://www.cineressources.net/ressource.php?collection=PERIODIQUES&pk=346].
9Les 149 exemplaires de Cinéa-Ciné pour tous (revue dirigée par Jean Tedesco), sont consultables en ligne, à partir du site Internet des bibliothèques de la Ville de Paris : [https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0002057993]. Les numéros consultables en ligne s’arrêtent à l’année 1930.
10Les 515 exemplaires de Mon Ciné (revue fondée par V. Marchand) sont consultables en ligne, à partir du site Internet des bibliothèques de la Ville de Paris : [https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0002057981]. Les 13 numéros des années 1936 et 1937 n’ont pas été pris en compte dans l’étude.
11Parmi les 600 exemplaires de Pour Vous (revue dirigée par Alexandre Arnoux), seuls 265 ont été pris en compte, correspondant aux années 1928-1933. Ces 265 exemplaires sont consultables en ligne, à partir du site Internet de la Cinémathèque de Toulouse : [https://bib-num.cinemathequetoulouse.fr/collection?search=&sort=Title,_score&perpage=&page=1&&refine[Categories][]=Revues+nationales&r&&page=1&refine[Categories][]=Revues+nationales%24%24%24Pour-Vous].
12La direction, « À nos lecteurs et abonnés », Le Film, no 1, 27 février 1914, p. 2.
13François L., « Mademoiselle Suzanne Delvé », Le Film, no 2, 6 mars 1914, p. 5.
14La direction, « Aimables lectrices, amis lecteurs », Mon Ciné, no 1, 1er février 1922, p. 2.
15Frick Jean, « Une vedette française : Gina Relly », Mon Ciné, no 1, 1er février 1922, p. 19.
16« Cinémagazine a publié les biographies illustrées de (1) », Cinémagazine, no 49, 7 décembre 1923, p. 366.
17Cinéa, « À nos lecteurs. Notre fusion avec Ciné pour tous », Cinéa-Ciné pour tous, no 1, 15 novembre 1923, p. 4.
18« Nita Naldi », Cinéa-Ciné pour tous, no 1, 15 novembre 1923, p. 12.
19« Lila Lee », Cinéa-Ciné pour tous, no 1, 15 novembre 1923, p. 13.
20« Pour vous », Pour Vous, no 1, 22 novembre 1928, p. 2.
21Vincent-Bréchignac Jean, « Une tasse de thé… chez Lil Dagover », Pour Vous, no 1, 22 novembre 1928, p. 7.
22Ces 1 657 interviews ont été choisies parmi les 137 exemplaires du Film, les 149 exemplaires de Cinéa-Ciné pour tous, les 591 exemplaires de Cinémagazine, les 515 exemplaires de Mon Ciné, les 265 exemplaires de Pour Vous.
23Jeanne René, « Les loisirs de miss Pearl White », Le Film, no 177, janvier 1921, n. p.
24Jeanne René, « Gina Palerme », Cinémagazine, no 3, 19 janvier 1923, p. 91-95.
25Dupont Georges, « Laura La Plante », Cinémagazine, no 43, 28 octobre 1927, p. 145-148.
26Delaprée Louis, « Norma et Constance Talmadge, étoiles-sœurs », Pour Vous, no 6, 27 décembre 1928, p. 11.
27Jeanne René, « Chevalier fait du cinéma », Le Film, no 185, 1922, n. p.
28Kéroul Maurice, « Un artiste original », Le Film, no 179, mars 1921, n. p.
29Powdermaker Hortense, Hollywood The Dream Factory: An Anthropologist Looks at the Movie-Makers, op. cit., p. 229-230.
30Juan Myriam, « Aurons-nous un jour des stars ? » Une histoire culturelle du vedettariat cinématographique en France (1919-1940), thèse citée, p. 82-83.
31En 1927-1928, certains critiques manifestent d’ailleurs leur mécontentement face à ces pratiques déontologiquement discutables par le biais de divers écrits, publiés notamment dans le journal indépendant Cinégraphie et son supplément On tourne. Lire à ce propos les articles suivants : Revol Hubert, « Manifestons ! », Cinégraphie, no 2, 15 octobre 1927, p. 20 ; Revol Hubert, « Nécessité d’une critique libre », On tourne, no 2, 1er mai 1928, p. 2.
32Kéroul Maurice, « Un artiste original », Le Film, no 179, mars 1921, n. p.
33Ramelot Pierre, « La carrière pittoresque d’Andrews Engelman », Pour Vous, no 3, 6 décembre 1928, p. 7.
34« Sandra Milowanoff », Cinéa-Ciné pour tous, no 4, 1er janvier 1924, p. 7-8.
35Maître Adrien, « Jaque Catelain », Cinémagazine, no 11, 28 octobre 1921, p. 5-8.
36Jeanne René, « Gina Palerme », art. cité, p. 92.
37« Mademoiselle Alice Leitner », Le Film, no 22, 24 juillet 1914, p. 7.
38Jean Le Hallier n’est autre que le nom de plume de Lucien Boisyvon, critique de cinéma, dessinateur caricaturiste mais aussi romancier.
39Le Hallier Jean, « Fascination Maë Murray, danseuse de luxe », Mon Ciné, no 45, 28 décembre 1922, p. 10-11.
40Crawell John, « Au coin du feu avec Ethel Clayton », Mon Ciné, no 3, 9 mars 1922, p. 12-13.
41Régent Roger, « Emmy Lynn nous a dit… devant la cheminée ou crépitait un joyeux feu de bois… », Pour Vous, no 10, 24 janvier 1929, p. 4.
42Ibid.
43Les journalistes le citent très fréquemment parmi le décor qui constitue le cadre de l’interview. On peut citer par exemple : Crawell John, « Au coin du feu avec Ethel Clayton », Mon Ciné, no 3, 9 mars 1922, art. cité ; Régent Roger, « Emmy Lynn nous a dit… devant la cheminée ou crépitait un joyeux feu de bois… », art. cité, p. 4.
44Voir à titre d’exemple les portraits suivants : François L., « Mademoiselle Suzanne Delvé », Le Film, no 2, 6 mars 1914, p. 5 ; « Mademoiselle Alice Leitner », Le Film, no 22, 24 juillet 1914, p. 7 ; Henry Pierre, « Charles Ray », Cinéa-Ciné pour tous, no 2, 1er décembre 1923, p. 8.
45Crawell John, « Une conversation avec Jackie Coogan », Mon Ciné, no 2, 1er mars 1922, p. 12-13.
46Michel G., « En causant avec Lupu Pick », Cinéa-Ciné pour tous, no 71, 15 octobre 1926, p. 21.
47Sauve Roger, « Dix minutes avec Constance Talmadge », Cinémagazine, no 34, 26 août 1927, p. 330.
48Musidora, « Mes projets : être la Méchante Femme », Le Film, no 167, janvier 1920.
49Hart William S., « La véritable vie du cow-boy », Mon Ciné, no 2, 1er mars 1922, p. 18-19,.
50Catelain Jaque, « Comment j’ai tourné à Vienne Le Chevalier à la Rose », Cinéa-Ciné pour tous, no 50, 1er décembre 1925, p. 17-19.
51L’interviewer, « Cinéa-Ciné pour tous chez Gloria Swanson », Cinéa-Ciné pour tous, no 22, 1er octobre 1924, p. 8-9.
52J. T., « Rudolph Valentino tourne Monsieur Beaucaire », Cinéa-Ciné pour tous, no 11, 15 avril 1924, p. 18-19.
53Voir par exemple les portraits de Jaque Catelain sur les quatrièmes de couverture de Cinémagazine no 20 du 16 mai 1924 et de Cinémagazine no 37 du 14 septembre 1928 ou d’Ivan Mosjoukine sur la une de Cinémagazine no 15 du 13 avril 1923 ou sur la quatrième de couverture de Cinéa-Ciné pour tous no 85 du 15 mai 1927.
54Voir à ce propos les portraits d’Alice Tissot sur la quatrième de couverture de Cinémagazine no 50 du 16 décembre 1927 ou sur la Une de Cinéa-Ciné pour tous no 113 du 15 juillet 1928 et de Madeleine Guitty sur la quatrième de couverture de Cinémagazine no 38 du 22 septembre 1922.
55Notes de Germaine Dermoz – BnF, Arts du spectacle, 4-COL-188(2).
56Berger Paulette, « L’opinion de Paulette Berger », in René Ginet et Marcel-Étienne Grancher (dir.), Pour faire du Cinéma !, Paris, Éditions Publietout, 1927, p. 47, BnF, Arts du spectacle, NUMM-1183334.
57Davis Dolly, « L’opinion de Dolly Davis », in René Ginet et Marcel-Étienne Grancher (dir.), Pour faire du Cinéma !, Paris, Éditions Publietout, 1927, p. 52.
58Régent Roger, « Une nouvelle métamorphose de Cagliostro », Pour Vous, no 5, 20 décembre 1928, p. 22.
59Vôtre aimé Simond-Girard, « D’Artagnan nous écrit », Cinémagazine, no 4, 27 janvier 1922, p. 103-106.
60Bléger Anne, « Stacia Napierkowska et Brigitte Helm : deux Antinéas, deux lectures de la majesté », Hypothèses, 2020/1 (23), p. 251-262. DOI : 10.3917/hyp.191.0251, [https://0-www-cairn-info.catalogue.libraries.london.ac.uk/revue-hypotheses-2020-1-page-251.htm] (erreur en 2024).
61Guillaume-Danvers V., « À propos de L’Atlantide : Stacia Napierkowska », Cinémagazine, no 39, 14 octobre 1921, p. 5-7.
62Lenauer John, « Entre deux scènes du film de Marcel L’Herbier, L’Argent, Brigitte Helm nous a dit… », Pour Vous, no 4, 15 décembre 1928, p. 4.
63Delapré Louis, « Comment j’ai “tourné” avec Norma Talmadge », Pour Vous, no 4, 15 décembre 1928, p. 2.
64Maître Adrien, « René Navarre », Cinémagazine, no 5, 3 février 1922, p. 135-138.
65Florey Robert, « Chez la reine des sérials », Cinémagazine, no 1, 5 janvier 1923, p. 7-12.
66Munto J.-A. de, « Fernand Godeau, l’homme qui n’est jamais le même », Mon Ciné, no 45, 28 décembre 1922, p. 14-15.
67Jeanne René, « Chevalier fait du cinéma », art. cité.
68Kéroul Maurice, « Un artiste original », Le Film, no 179, mars 1921, n. p.
69Lenauer Jean, « Entre deux scènes du film de Marcel L’Herbier, L’Argent, Brigitte Helm nous a dit… », Pour Vous, no 4, 15 décembre 1928, p. 4.
70Delapré Louis, « Norma et Constance Talmadge, étoiles-sœurs », art. cité, p. 11.
71Régent Roger, « Louise Lagrange au coin du feu… », Pour Vous, no 6, 27 décembre 1928, p. 8.
72Régent Roger, « La nostalgie d’Olga Day », Pour Vous, no 7, 3 janvier 1929, p. 8.
73Florey Robert, « Chez la reine des sérials », art. cité, p. 7-12.
74Ibid.
75Ibid.
76Maître Adrien, « René Navarre », art. cité, p. 135-138.
77Conrad Jack, « Clara Bow », Cinémagazine, no 29, 22 juillet 1927, p. 149-151.
78Dartois Yves, « Les stars à la plage, ou le cinéma en vacances », Pour Vous, no 144, 20 août 1931, p. 7.
79Conrad Jack, « Sports d’écran », Cinémagazine, no 32, 6 août 1926, p. 254.
80Mix Tom, « Mes souvenirs de voyage », Mon Ciné, no 186, 10 septembre 1925, p. 10-11.
81Bernard Raphaël, « Andrée Brabant », Cinémagazine, no 6, 10 février 1922, p. 167-169.
82Frump, « Pour garder sa beauté », Mon Ciné, no 150, 1er janvier 1925, p. 12-13.
83Henry Pierre, « Charles Ray intime », Cinéa-Ciné pour tous, no 2, 1er décembre 1923, p. 12-13.
84Florey Robert, « Robert Florey présente Maë Murray intime », Cinéa-Ciné pour tous, no 4, 1er janvier 1924, p. 12-18.
85Daix Didier, « Gaby Morlay, nouvelle étoile… », Pour Vous, no 2, 29 novembre 1928, p. 9.
86Munto J.-A. de, « Dans la loge de Marthe Ferrare », Cinémagazine, no 1, 4 janvier 1924, p. 7-9.
87Raymond-Millet J.-K., « Ce qu’ils pensent du cinéma : Mistinguett », Cinémagazine, no 23, 5 juin 1925, p. 396.
88« Ce que les stars font de leurs millions », Cinéa-Ciné pour tous, no 2, 1er décembre 1923, p. 14-15.
89« Ce qu’ils auraient voulu être », Cinéa-Ciné pour tous, no 4, 1er janvier 1924, p. 10-11.
90Mistinguett, demandes d’interviews ou de photographies pour la presse et l’édition (1924-1928), BnF, Arts du spectacle, 4-COL-177(3).
91Régent Roger, « Louis Lagrange au coin du feu… », art. cité.
92Delaprée Louis, « Comment j’ai “tourné” avec Norma Talmadge », art. cité.
93Ibid.
94Régent Roger, « Avec Simone Mareuil dans le salon des “dames aux chapeaux verts” », Pour Vous, no 33, 4 juillet 1929, p. 11.
95Voir à ce propos la photographie de Douglas Fairbanks interviewé par Robert Florey, « La vie, les films et les aventures de Douglas Fairbanks », Cinémagazine, no 28, 10 juillet 1925, p. 55-59.
96Raymond-Millet J.-K., « Mistinguett », Cinémagazine, no 23, 5 juin 1925, p. 396.
97Mistinguett, demandes d’interviews ou de photographies pour la presse et l’édition (1924-1928), BnF, Arts du spectacle, 4-COL-177(3).
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La fabrication des vedettes dans l’entre-deux-guerres
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