La chapelle Saint-Yves de Rennes
p. 141-153
Texte intégral
1L’hôpital Saint-Yves fut fondé en 1358 par un prêtre du diocèse de Tréguier nommé Eudon Le Bouteiller et par le curé de la paroisse Saint-Étienne de Rennes, pour combattre la misère qui naquit de la guerre de Succession de Bretagne. « En 1358 les Rennais venaient de subir pendant neuf mois, d’octobre 1356 à juillet 1357, le siège le plus dur, le plus obstiné de leur histoire, de la part de l’armée anglaise commandée par le duc de Lancastre qui amenait avec lui le jeune Jean de Monfort, qu’il ambitionnait d’introduire et d’introniser dans la capitale du duché 1 ». Le vocable de « Saint-Yves » donné à l’hôpital émane sans doute du prêtre trégorrois dont la ville épiscopale, Lantreguer, vouait une dévotion particulière à Yves Hélori de Kermartin, canonisé en 1347 par le pape Clément VI2.
La chapelle de l’hôpital
2À l’origine, l’hôpital est seulement constitué d’un manoir offert par le fondateur, d’une salle pour passants et malades, et d’une petite chapelle qui sera démolie lorsque sera décidée la construction de l’édifice actuel.
31494 est souvent donnée comme la date du début des travaux. Mais, comme l’a fait remarquer Pocquet du Haut-Jussé, elle est incertaine : « Cette année-là, une délibération des bourgeois alloua une certaine somme pour concourir à la construction de l’église. Mais je pense que la chapelle avait été commencée et fort avancée plus anciennement. La présence, en plusieurs endroits, de l’écusson de Bretagne seul et timbré de la couronne ducale me paraît prouver irréfutablement que la construction est antérieure au mariage d’Anne de Bretagne
Restitution du plan de la chapelle Saint-Yves au XVe siècle
4 avec Charles VIII (1491) 3 ». Le style gothique flamboyant du décor porté des façades indique que l’édifice a été construit à la fin du xv e siècle, sans que l’on puisse préciser davantage sa datation.
5Dans un premier temps, la chapelle connaît de multiples utilisations, elle sert même de salle de réunion pour les assemblées des officiers et des bourgeois4, Rennes n’ayant pas encore d’Hôtel-de-Ville. Mais, peu à peu, le développement de l’hôpital va confirmer sa vocation exclusivement cultuelle. Le mobilier, inventorié en 1551, comprend « deux grands coffres, un tronc, onze bancs et une paire d’orgues couverts de cuir noir. Des tableaux décorent les murs dont un “Ecce Homo”et une “Véronique”, et une portion “d’un petit Dieu couvert de velours rouge” est proposée à la vénération des fidèles 5 ».
6En 1522, la création de la confrérie de Saint-Yves procure à l’hôpital de nombreuses indulgences qui lui permettent de s’agrandir et d’accueillir de plus en plus de « pauvres vieillards et infirmes 6 ». On passe de quatre-vingt-deux lits en 1523 à deux cent vingt en 1630. En 1617, sous la direction de l’architecte rennais Germain Gaultier, commence la construction des deux grands bâtiments à l’est et au sud de la cour. Puis, en 1628, une nouvelle aile en retour d’équerre vient fermer la cour à l’ouest. L’accroissement du nombre d’indigents entraîne de lourdes tâches de fonctionnement assurées par la seule ville de Rennes. Pour se décharger de cette fonction, les administrateurs de la ville confient le 27 juin 1664 la gestion de l’hôpital aux religieuses Augustines Hospitalières de la Miséricorde de Dieppe. Dès leur arrivée, les sœurs entreprennent l’acquisition des bâtiments situés aux emplacements actuels des n° 5, 7 et 9 rue Saint-Yves pour y établir leur maison conventuelle, puis du n° 11, dit hôtel de la Hurlais, alors enclavé entre la chapelle et leurs logements. Les sœurs hospitalières vivent des nombreuses donations qu’elles reçoivent comme le rappelle le testament de Judith Chehu, dame douairière du Boschet, rédigé en octobre 1673. La testatrice lègue l’argent nécessaire à la réalisation du cadre d’un tableau destiné au maître-autel7et ordonne que le marché soit passé avec l’ornemaniste le plus réputé de la ville, François Gillet « maître menuisier et sculpteur, entrepreneur des décorations du Palais ».
7 Le xviii e siècle est d’abord marqué par la construction en 1728 d’un bâtiment destiné à servir de grenier pour les blés et de caves pour les cidres. Cet ultime agrandissement de l’hôpital marque son apogée ; au cours de la seconde moitié du xviii e siècle s’amorce le lent déclin de l’institution. La vie tranquille de la chapelle est d’abord troublée en 1754 par la décision du chapitre de la cathédrale de transférer ses offices à Saint-Yves, un risque d’effondrement de l’édifice étant à craindre. James Taylor et Charles Nodier nous rapportent ce fait divers : « En 1754, une pierre s’étant détachée de la voûte de l’église Saint-Pierre, on transféra le culte dans la chapelle Saint-Yves…
8 Mais la chapelle Saint-Yves étant trop étroite pour contenir les fidèles qui, chaque dimanche, se pressoient dans son enceinte, une nouvelle translation s’opéra dans la nef spacieuse de l’ancienne église abbatiale de Saint-Melaine 8 ». Si l’on en croit les contemporains, l’exiguïté de la chapelle ne semble pas avoir été la seule raison de ce nouveau transfert : « L’office de la cathédrale se fait aujourd’hui dans une fort petite et vilaine église qui dépend de l’hôpital Saint-Yves 9 ». Cependant, jusqu’en 1792, la chapelle sert de lieu de culte pour les fidèles de la paroisse.
9Pendant la Révolution, les sœurs Hospitalières, alors une trentaine, sont chassées de l’hôpital et la chapelle est fermée au culte10de 1792 à 1804.
10Pendant cette période d’exactions, l’édifice est dévasté et les objets de culte pillés ou détruits, de même que les restes du duc de Chaulnes : « La réaction se fit violente, lors de la Révolution, quand la foule en délire envahit la chapelle Saint-Yves, où l’on conservait dans un coffret de plomb le cœur du duc, et quand elle saccagea ce pieux souvenir 11 ». L’inventaire de la chapelle, dressé en 1793, stipule la présence d’un buffet d’orgues (démoli le 18 brumaire an IX) et de trois autels qui imposent la clôture du chœur, la chapelle étant dépourvue de transept.
11Les Augustines réintègrent l’édifice en 1806 et font quelques travaux de remise en état. La chapelle connaît alors de nouveau des jours paisibles jusque dans les années 1840. À cette date, la construction des nouveaux quais de la Vilaine vient condamner l’aile sud de l’hôpital. Les Hospitalières restent cependant dans les bâtiments épargnés jusqu’en 1858, ensuite les malades sont accueillis dans le nouvel Hôtel-Dieu construit par l’architecte Aristide Tourneux, rue de la Cochardière12. Dès le départ des sœurs, l’ancienne chapelle de l’hôpital perd définitivement sa fonction cultuelle, elle est vendue par la ville à des particuliers inconscients de sa valeur patrimoniale.
De la désaffectation à l’entrepôt
12L’ancienne chapelle Saint-Yves est aussitôt transformée en entrepôt de quincaillerie, fonction qu’elle va conserver pendant plus de 120 ans. Cette désaffectation s’accompagne d’un saccage systématique des éléments archéologiques encore en place. À l’époque, seuls les membres de la Société archéologique d’Ille-et-Vilaine s’émeuvent de ces destructions stupides. Ils entreprennent des démarches auprès des nouveaux propriétaires pour racheter plusieurs éléments de mobilier, le reliquaire en plomb du cœur du duc de Chaulnes et des morceaux de vitraux : « Quelques morceaux de vitraux échappés à la destruction ne sont pas indignes d’être remarqués. Dans la fenêtre méridionale du chœur, au milieu du compartiment cordiforme qui emplit la pointe de l’ogive, on distingue encore très bien un écu aux armes pleines de Bretagne 13 ». Malheureusement, les pierres tombales laissées par les Augustines ne peuvent être enlevées. Leur précieuse description est cependant faite et retranscrite dans un procès-verbal de la Société archéologique14. La chapelle connaît alors les pages les plus sombres de son histoire.
13Le grand vaisseau de la nef est coupé en deux par un plancher en bois qui permet aux utilisateurs de doubler la surface d’entreposage. Les fenêtres hautes qui éclairent la chapelle sont bouchées en maçonnerie et une nouvelle porte est percée sur la façade nord. Le grand voyageur Albert Robida, lors de son séjour en Bretagne en 1891, semble désabusé par l’état de la chapelle : « L’église est un magasin. QUINCAILLERIE, CLOUTERIE, dit la grande enseigne peinte au-dessus des délicates sculptures gothiques 15 ». Mais le dessin qu’il croque de l’entrepôt de Gilles Marcillé en dit beaucoup plus long sur sa réprobation. Le monument reste dans cet état jusqu’à son rachat par la ville en 1983. Pendant cette longue période, son classement comme monument historique en 1945 apparaît comme la seule note positive.
14 La couronne ducale au nord
La renaissance culturelle
15La décision d’acquérir le monument est prise par la ville en 1980, mais aucun accord amiable n’est possible avec la propriétaire, Mme Yvonne Ficheroulle refusant obstinément de vendre la chapelle dont l’état s’aggrave d’année en année. La procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique lancée le 20 octobre 1980 aboutit l’année suivante, l’arrêté préfectoral du 2 juin 1981 déclarant l’immeuble immédiatement cessible. La propriétaire engage alors un recours, cette ultime requête retarde de deux ans la cession définitive du bien (4 septembre 1983).
16Dans les années 1980, les objectifs de la municipalité quant au devenir de la chapelle sont sensiblement différents des choix qui seront finalement opérés. L’entretien16accordé à André Mussat17le 8 juillet 1982 par Pierre Heurtin, alors adjoint aux affaires culturelles, est révélateur des réflexions de l’époque pour redonner à la chapelle Saint-Yves une affectation digne du monument :
A.M. – Vous savez bien que depuis longtemps, je prêche en faveur de ce chef-d’œuvre méconnu, la chapelle Saint-Yves.
P.H. – Il y a là en effet un exceptionnel témoignage de l’art gothique breton à la fin du temps des ducs.
A.M. – Oui, 1494. La couronne ducale est encore visible au-dessus de la porte nord…
P.H. – À l’intérieur, la charpente est fort belle et le vaisseau une fois dégagé aura une ampleur remarquable. La Municipalité a, depuis son arrivée à l’Hôtel de Ville, dans ses projets l’acquisition de cet édifice. L’affaire est en cours, non sans difficultés. Un arrêté de cessibilité date du 2 janvier 1981 et la déclaration d’utilité publique est du 8 avril de la même année. Ceci a provoqué de la part des propriétaires des recours et l’affaire est en Conseil d’État.
A.M. – Espérons que le dossier n’y restera pas trop longtemps car, après les sculptures si délicates, le toit maintenant s’abîme.
P.H. – Nous voudrions après restauration – il s’agit d’un monument classé – faire de cette chapelle de l’ancien hôpital en plein cœur de la cité, à deux pas de l’Hôtel de ville, un espace culturel à vocations multiples… Saint-Yves avec son grand volume très simple peut par des aménagements légers, variables permettre des présentations renouvelées dans le cadre de l’active politique d’aide à la création contemporaine qui est menée par la ville.
A.M. – J’avoue être très sensible à cette notion d’espace culturel polyvalent.
P.H. – Oui car Saint-Yves pourra aussi être salle de concerts, de réunions culturelles non seulement rennaises mais régionales, nationales ou internationales.
17On le sait, c’est finalement une autre affectation qui est choisie pour l’ancienne chapelle de l’hôpital, elle abrite aujourd’hui la salle d’exposition permanente « Rennes, ville d’art et d’Histoire », de l’Office du Tourisme. Au printemps 1988, la municipalité décide de confier la maîtrise d’œuvre du projet de réhabilitation à Alain-Charles Perrot, architecte en chef des Monuments Historiques. À cette date, la décision de transférer l’Office du Tourisme dans la chapelle est prise. L’étude préalable de l’architecte, qui doit tenir compte du besoin en bureaux des services de l’Office, prévoit au sud une extension contemporaine, complétée quelques mois plus tard par l’aménagement de la maison du 11 rue Saint-Yves. Cependant un vice de procédure retarde l’avancement de l’opération. En effet, le projet de l’architecte n’est pas conforme au Plan de Sauvegarde approuvé en 1985 qui interdit toute construction sur la parcelle située au sud de la chapelle, destinée à être aménagée en jardin ou espace planté. La modification du document, obligatoire pour rendre légale la construction neuve, est longue. La procédure, commencée en 1989, n’aboutit qu’en 1991. La municipalité utilise ces deux années pour trouver les financements nécessaires à l’opération, estimée à 24 millions de francs (8 MF État, 8 MF Ville, 4 MF Département et 4 MF Région).
18L’appel d’offres peut enfin être lancé et l’ouverture des plis a lieu le 16 avril 1991. Les travaux de charpente sont adjugés à l’entreprise S.L.B. Beaulieu de Noyal-sur-Seiche et la couverture à l’entreprise Hériau de Cornillé. Il faut un second appel d’offres pour que le lot « Maçonnerie et pierre de taille » puisse être attribué à un groupement d’entreprises constitué de la SEEL de Rennes et Joubrel de Saint-Grégoire. Les travaux débutent en 1992.
19La lenteur de l’opération permet cependant à la municipalité de faire évoluer son projet d’exposition permanente, définitivement arrêté en juin 1996. Les objectifs retenus pour cet espace privilégié sont d’offrir un lieu d’accueil pour les touristes, un point de rencontre des habitants autour de l’histoire de la ville et un support pédagogique pour le jeune public.
20L’année 1998 marque la fin de l’opération de renaissance de la chapelle Saint-Yves. L’Office du Tourisme s’installe dans ses nouveaux locaux du 11 rue Saint-Yves le 2 mars 1998 et l’inauguration officielle a lieu le 4 juin 1998. Il aura fallu près de vingt ans pour faire aboutir le projet culturel.
Le devenir de la chapelle Saint-Yves
21La restauration des façades n’a pu s’appuyer que sur les témoins archéologiques encore en place et sur les sources iconographiques du xix e siècle. « La chapelle Saint-Yves » publiée dansLe Foyeren 184118, la célèbre lithographie de Hyacinthe Lorette pourSouvenirs de Rennes 19(1842) et le dessin d’Albert Robida de La vieille France 20constituent des documents essentiels. Les sources antérieures ne donnent pas d’informations concrètes, le monument étant représenté de façon symbolique, sans souci de véracité archéologique. « La vue de Rennes vers 154321 » montre la chapelle avec un transept et une flèche de plusieurs dizaines de mètres de haut à la croisée du transept… Le plan dit d’Hévin (vers 1685)22suggère que le chœur de la chapelle était circulaire alors que l’édifice a toujours eu un chevet plat… Seul le plan de Forestier23, daté de 1726, donne une image fidèle de l’hôpital. À ces documents, il faut ajouter quelques rares photographies prises vers 1900 qui révèlent l’état de délabrement de la chapelle.
22Le projet de restauration a pris le parti d’associer le monument ancien à des vitraux contemporains dus à Gérard Lardeur. La grande verrière du pignon occidental est frappée par un coucher de soleil rougeoyant qui vient traverser la maîtresse-vitre. Sur la façade nord, un fin maillage de plomb découpe la lumière blafarde filtrée par le verre blanc. Du côté méridional enfin, les maîtresses vitres, englobées dans une construction neuve à usage de bureaux pour l’Office du Tourisme, ont reçu des panneaux en inox qui réfléchissent la lumière en fonction de leur inclinaison. L’artiste, sans rien concéder au monument médiéval, a joué avec la fonction des fenêtres et les contraintes imposées par la nouvelle vie de l’édifice.
23Ce choix culturel ne paraît pas contestable, pas plus que ne l’est la sobriété de la restauration de la voûte lambrissée, simplement débarrassée des plâtras ajoutés du temps de la quincaillerie. Les sablières sculptées constituent le décor originel le mieux conservé de la chapelle. L’inconvenance de certains personnages représentés sur cette charpente n’a pas échappé aux nombreux écrivains qui ont visité le monument avant sa désaffectation. Prosper Mérimée en 183624, puis Stendhal en 1838, s’offusquent de ces représentations licencieuses : « Parmi les caricatures… on remarque un marmouset tournant le dos, pour ne pas dire plus, au grand autel. Quel chemin les convenances n’ont-elles pas fait depuis ce temps-là ! 25 »
24Les éléments architecturaux épargnés par le temps, livrés au visiteur sans commentaires, rendent malaisée la lecture historique de l’édifice. Ce manque de lisibilité est accentué par certaines modifications du parti initial. Le niveau du sol a, par exemple, été uniformisé avec une légère pente qui descend d’est en ouest, les piédroits des enfeus restant « suspendus » au-dessus du pavement. De même, le visiteur ne comprend pas la fonction des multiples portes d’accès des quatre points cardinaux à la nef. Chacune correspond à une fonction précise qui semble avoir peu changé au cours des siècles. Le chœur était séparé de la nef par un jubé qui se situait entre les deux portes septentrionales, à l’est de la niche-crédence qui donne la position d’un autel secondaire orienté adossé contre la clôture. La nef était accessible pour les fidèles venant de l’extérieur par la porte occidentale et par celle située au nord-ouest. Les malades valides entraient par l’accès sud-ouest. Le chœur liturgique ne possédait que deux portes : l’une, au nord-est de la rue Saint-Yves, était réservée au duc et à sa cour ; l’autre, percée dans
Coupe transversale sud-nord
25le pignon est, ouvrait sur la sacristie. La grande baie en arc brisé située au sud-est était sans doute destinée aux malades contagieux qui suivaient la messe derrière une épaisse grille en fer. L’arrivée des sœurs au xvii e siècle va entraîner quelques modifications de cette disposition initiale. Dès 167626, pour assister aux offices isolément, elles transfèrent leur chœur dans l’ancien hôtel de la Hurlais jouxtant le pignon oriental de la chapelle. Le percement d’un hagioscope du côté nord du maître-autel a sans doute été réalisé à cette époque pour répondre à cette réorganisation. Les couvents duxvii e siècle construits par les sœurs Hospitalières en Bretagne, comme celui de Lannion, rue de Kérampont, montrent des dispositions comparables.
26La chapelle Saint-Yves de Rennes est non seulement, comme l’ont souligné beaucoup d’auteurs, un monument unique pour la fin du xv e siècle mais c’est aussi un édifice majeur pour l’histoire de l’architecture conventuelle : c’est aujourd’hui la plus ancienne chapelle hospitalière de Bretagne. Avec sa hauteur exceptionnelle (16 mètres sous le faîtage du berceau lambrissé) et son éclairage particulier (son pignon oriental est aveugle)27, elle se démarque des chapelles ordinaires. Le plan primitif ne semble pas cependant avoir fait difficulté au fonctionnement habituel des couvents gérés par les religieuses Augustines. Cette valorisation patrimoniale fait aujourd’hui défaut à la visite de la chapelle, mais ce sera probablement la prochaine étape de son devenir…
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
Archives départementales d’Ille-et-Vilaine
27C 1266 Arrêts du Conseil d’État et ordonnances de l’intendant concernant l’administration des hôpitaux de la ville de Rennes (1702-1783).
28C 1267 Fondation de l’hospice Saint-Yves.
29C 4936 État des revenus et charges annuels des hôpitaux de Rennes : hôpital Saint-Yves (1749).
302 J 89 Denieul M., L’hôpital Saint-Yves de Rennes, Rennes, Faculté des Lettres, 1949, exemplaire dactylographié.
Archives municipales de Rennes
31948 W 42 Chapelle Saint-Yves, Acquisition.
321 141 W 120 Chapelle Saint-Yves, Exposition « Rennes, ville d’Art et d’Histoire ».
331 212 W 33 Chapelle Saint-Yves, Courriers 1984-1993.
341 230 W 7 Chapelle Saint-Yves, Inauguration.
Détail du portail ouest
Bibliographie
35 BanéatP., Les rues de Rennes, Rennes, Plihon et Hommay, 1904.
36 Banéat P., « Le vieux Rennes », Bulletin et mémoires de la société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, t. 33, 1904, p. 41-224, t. 34, 1905, p. 13-164, t. 35, 1906, p. 221-324, t. 36, 1907, p. 1-144, t. 37, 1908, p. 1-156, t. 38, 1909, p. 1-157. Rééd. sous forme d’ouvrage,Le vieux Rennes, Rennes, J. Larcher, 1911, 2 vol., rééd., Rennes, J. Larcher, 1925, rééd. revue et corrigée, Paris, Guénégaud, 1972.
37 Bellevuecomte de, L’hôpital Saint-Yves de Rennes et les religieuses Augustines, Rennes, Plihon et Hervé, 1895.
38 Ducrestde Villeneuve É.-R., Souvenirs de Rennes, Rennes, Amboise Jausions, 1842.
39 Ducrestde Villeneuve É.-R., Maillet D., Histoire de Rennes, Rennes, Edouard-Morault, 1845.
40 Irvoas-DantecD., Rioult J.-J., Rennes médiéval, Rennes, Ouest-France, (Promenades
41à Rennes), 1991.
42 Guillotin de Corson abbé,Pouillé historique de l’archevêché de Rennes, t. 3, 1882, Rennes, Fougeray, Paris, René Haton, rééd., Mayenne, Éditions Régionales de l’Ouest, p. 325-331.
43 La Bigne-Villeneuve P.-M. de, Monuments religieux et civils élevés à Rennes depuis le commencement du xi e siècle jusqu’à la fin du xvi e , Rennes, Chatel et Cie, 1849.
44 La Bigne-Villeneuve P.-M. de, « Promenade archéologique dans l’ancien Rennes », Bulletin et mémoires de la société archéologique d’Ille-et-Vilaine, t. 6, 1868, p. 101-128.
45 Leguay J.-P., La ville de Rennes au xv e siècle à travers les comptes des miseurs, Paris, Klincksieck (Institut armoricain de recherches historiques de Rennes, t. 8), 1971.
46 Leguay J.-P., « Le paysage urbain de Rennes au xv e siècle d’après un livre-rentier », Mémoires de la société d’histoire et d’archéologie de Bretagne, t. 55, 1978, p. 185-221.
47 Leguay J.-P., Un réseau urbain au Moyen Âge. Les villes du duché de Bretagne aux XIV e et xv e siècle,Paris, Maloine, 1981.
48 Mussat A., « Rennes ou la trace profonde du Moyen Âge », Arts de l’ouest, 1982, p. 173-184, rééd. dans LELOUP D. (dir.),Bretagne. Architecture et identité, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1997, p. 91-99.
49 Mussat A., « Un entretien avec Pierre Heurtin, adjoint au Maire de Rennes aux affaires culturelles », Arts de L’Ouest. Études et documents, Rennes, Publications de l’université de Haute-Bretagne Rennes 2, 1982/1-2, p. 185-189.
50Office du Tourisme, Chapelle Saint-Yves. Exposition permanente « Rennes ville d’art et d’histoire », Rennes, Ville de Rennes, 1999.
51 Ogée J., MartevilleA., Rennes ancien, Rennes moderne ou histoire complète de ses origines, de ses institutions et de ses monuments, Rennes, Deniel et Verdier, 3 vol., s.d.
52 Pocquet du Haut-JusséB.-A., « La rue et l’hôpital Saint-Yves »,Visites et excursions à Rennes et aux alentours, Mayenne, Joseph Floch, 1974, p. 121-125.
53« Procès-verbaux », Bulletin et mémoires de la société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, t. 1, 1861, p. 25-29.
Notes de bas de page
1 Pocquetdu Haut-JusséB.-A., Visites et excursions à Rennes et aux alentours, Mayenne, Joseph Floch, 1974, p. 122.
2 Ducrestde Villeneuve É.-R., MailletD., Histoire de Rennes, Rennes, Édouard Morault, 1845, p. 132.
3 Ibidem.
4 Leguay J.-P., La ville de Rennes au xv e siècle à travers les comptes des miseurs, Paris, 1968, p. 276.
5 Denieul M., L’hôpital Saint-Yves de Rennes, Rennes, Faculté des Lettres, 1949, p. 127.
6 Dubuisson-Aubenay , Itinéraire de Bretagne en 1636, Nantes, Archives de Bretagne, recueil d’actes, de chroniques et de documents inédits, t. 9, 1843, t. 10, 1852, rééd., Nantes, Société des bibliophiles bretons et de l’histoire de Bretagne, 1898 ; rééd., Paris, éditions du Layeur, 2000, t. 2, p. 48.
7 BanéatP., Le vieux Rennes, Rennes, J. Larcher, 1911, 2 vol., rééd., Rennes, J. Larcher, 1925, rééd. revue et corrigée, Paris, Guénégaud, 1972, p. 584.
8 TaylorJ., NodierCh., CailleuxA. de,Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France, Bretagne, Paris, F. Didot, 1845, 2 vol., rééd., Paris, Inter-Livres, 1990, t. 1, p. 34.
9 DesjobertL., « Notes d’un voyage en Bretagne effectué en 1780 », Revue de Bretagne, t. 42, 5e série, 1909, p. 200.
10 Guillotin de Corson, chanoine, Pouillé historique de l’archevêché de Rennes, Rennes, Fougeray/Paris, René Haton, 1886, rééd., Mayenne, Éditions Régionales de l’Ouest, t. 3, p. 208 et 327.
11 MontignyM., En voyageant avec M me de Sévigné, Paris, Honoré Champion, 1920, p. 136-137.
12 VeillardJ.-Y., Rennes au xix e siècle, architectes, urbanisme et architecture, Rennes, Éditions du Thabor, 1978, p. 338-343.
13 Guillotinde Corson, op. cit., t. 3, p. 331.
14 Bulletin et mémoires de la société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, t. 3, 1863, p. 25-29.
15 Robida A., La vieille France. Bretagne, Paris, Henri Charpentier, 1891, rééd., Genève-Paris, Inter-Livres, 1992, p. 86.
16 « Monuments médiévaux et vie culturelle », Arts de l’Ouest. Études et documents, Rennes, Publications de l’université de Haute-Bretagne Rennes 2, 1982/1-2, p. 187-188.
17 † Professeur d’histoire de l’art médiéval à l’université de Rennes 2.
18 Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 42 bi 78.
19 Ducrestde VilleneuveÉ.-R.,Souvenirs de Rennes, Rennes, Amboise Jausions, 1842, n.p.
20 RobidaA., op. cit., p. 89.
21 BNF, Rés. EE. 146. Publié par MaugerM., En passant par la Vilaine. De Redon à Rennes en 1543, Rennes, Apogée, 1997, p. 67.
22 Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 1 Fi Rennes 5.
23 Arch. dép. Ille-et-Vilaine, 5 Fi Rennes 1.
24 MériméeP., Notes d’un voyage dans l’ouest de la France, Paris, Librairie de Fournier, 1836 ; rééd., Bruxelles, Société belge de Librairie ETC, 1837, Paris, Hachette, 1971, Paris, Adam Biro, (La porte étroite/Écrits sur l’art), 1989, p. 51.
25 Stendhal, Mémoires d’un touriste, 1838, rééd. Lausanne, Éditions Rencontre, 1961, p. 403.
26 Pocquetdu Haut-JusséB.-A., op. cit., p. 123.
27 L’édifice doit être comparé avec l’église Saint-Germain de Rennes.
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