Préface
p. 9-11
Texte intégral
1Mon intérêt pour la Bretagne est né il y a déjà bien longtemps, au cours d’un périple européen en compagnie de Gregg Hillman, un de mes camarades de chambre à l’université. L’oncle et la tante de Gregg, Georges et Lorraine de Braux, habitaient Nevez et ils nous offrirent aimablement l’hospitalité pendant quelques jours. Bien que normand, Georges manifestait un enthousiasme contagieux pour son pays d’adoption, et c’est ainsi que naquit mon attirance pour cette péninsule étrange et un peu sombre, dont les habitants me rappelaient souvent les fantômes irlando-américains de mon enfance.
2Une tradition que les Bretons partagent avec les Irlandais est celle de l’hospitalité. Ma famille et moi-même avons bénéficié en de nombreuses occasions de la gentillesse de Bretons vivant aux quatre coins de la province. La plus grande dette, à la fois personnelle et professionnelle, est celle que j’ai envers Jean Tanguy et sa famille. Jean a été pour moi le plus généreux des mentors, et lui-même et Marie-Claire ont accueilli sous leur toit un historien américain errant plus souvent que je n’oserais l’avouer. Je ne trouve pas de mots pour leur exprimer ma gratitude.
3Entreprendre un travail de longue haleine, c’est accumuler une montagne d’obligations, et rédiger une préface est un de ces actes qui donnent beaucoup à réfléchir et rappellent au chercheur solitaire à quel point il est lui-même lié et relié à d’innombrables autres personnes. Certains de ces liens sont personnels, quand il s’agit d’amis qui vous ont soutenu dans les moments difficiles. Mon plus vieil ami, Will Rogers, et sa femme Edna, font partie de cette catégorie, non seulement pour avoir hébergé un étudiant désargenté pendant son premier mois à Columbia, mais aussi pour toute une vie de souvenirs joyeux. D’autres liens sont à la fois personnels et professionnels, par exemple ceux qui m’unissent à des collègues comme Bob Weiner et Don Miller, à Lafayette College, ou à Marcus Rediker et Andrze Kaminski à Georgetown. Tous les historiens qui liront ces lignes apprécieront ce mélange unique de soutiens professionnels et personnels que l’on reçoit de collègues qu’on a aussi le privilège de compter parmi ses amis.
4Mes obligations professionnelles sont encore plus nombreuses, à la fois envers ceux qui sont engagés dans la recherche et envers ces héros méconnus de la science historique, les archivistes. J’ai énormément bénéficié de l’aide et du professionnalisme des archivistes un peu partout en Bretagne ; dans les cinq centres d’archives départementales, particulièrement ceux de Rennes et de Nantes, dans de nombreuses archives municipales, et même auprès de personnes qui détenaient des documents privés. Les deux archivistes municipaux de Nantes formaient une équipe bien particulière dont la bonne humeur fut pour moi aussi tonique que leur efficacité me fut d’une aide inappréciable. A Rennes, Mme Reydellet s’est donné beaucoup de mal pour attirer mon attention sur des matériaux récemment classés et m’aider dans toutes les tâches que l’on puisse imaginer. M. Charpy et M. du Boisrouvray, archivistes à Rennes et à Nantes, peuvent à juste titre être fiers de leur personnel. Je voudrais aussi remercier Ron Robbins, de la bibliothèque de Lafayette College, pour m’avoir apporté une aide toute particulière.
5La liste des collègues français et américains que je pourrais remercier serait trop longue à reproduire. En France, Bernard et Ségolène Barbiche ont, depuis des années, été très bons pour moi (et pour ma famille), et Bernard m’a aussi prodigué de sages conseils professionnels. Ces dernières années, j’ai eu la chance de faire la connaissance d’Alain Croix et de sa famille. Alain m’a adressé des critiques dont lui seul était capable, tandis que lui-même et Nicole se sont montrés très généreux envers la famille Collins.
6En Amérique, les membres du groupe d’études sur l’Ancien Régime du District of Columbia m’ont fait profiter de leurs critiques et de leurs idées. Plus loin d’ici, Jon Dewald, Liana Vardi et Sarah Hanley m’ont ouvert des horizons nouveaux par leurs réactions à plusieurs communications liées au présent manuscrit. J’ai également eu le plaisir de discuter d’un large éventail de problèmes avec des collègues du Population Fund des Nations unies. Deux d’entre eux, Hirofumi Ando et Rafael Salas, m’ont offert leur amitié et sont devenus pour moi des mentors. Je suis particulièrement triste de ne pouvoir montrer ce travail à Rafael Salas, l’un des hommes les plus extraordinaires que j’aie jamais connus, une authentique force œuvrant pour le bien en ce monde, et dont la vie s’est interrompue beaucoup trop tôt.
7Trois personnes ont, à leur insu, un lien particulier avec ce manuscrit. J’étais dans une impasse, ne sachant que faire des matériaux que j’avais accumulés. A l’American Historical Association, j’eus cette année-là une longue conversation avec Bill Beik et Kristen Neuschel ; leurs perspectives nouvelles devant des matériaux similaires ranima mon intérêt pour la construction des Etats et les structures sociales. Quelques mois plus tard, nous reprîmes ces entretiens lors d’une réunion des French Historical Studies. Le troisième membre du groupe, Phil Hoffman, me fit part à cette occasion de ses idées concernant l’économie et l’agriculture de la première modernité française. Après mes rencontres avec Bill, Kristen et Phil, je fus en mesure de reprendre la masse de mes documents d’archives et d’y voir un peu plus clair. Je leur offre l’absolution rituelle — tout ce qui suit relève de ma seule responsabilité – mais je tiens à dire que, sans leur inspiration, ce livre n’aurait jamais vu le jour.
8Plusieurs fondations et universités ont soutenu diverses étapes de ma recherche et de ma rédaction. J’aimerais remercier l’Ecole des Hautes Etudes, l’Economic History Association, l’American Council for Learned Societies, le national Endowment for the Humanities, la Mellon Foundation, l’Université de Columbia, le Collège Lafayette et l’Université de Georgetown pour leur assistance financière.
9Je remercie aussi tout particulièrement Richard Fisher, mon infatigable éditeur de Cambridge, ainsi que Frances Nugent, qui a lu et corrigé le manuscrit original avant sa publication.
10Ma source permanente d’inspiration personnelle, ma famille, mérite mes ultimes remerciements. Mon premier livre fut dédié à mon père ; celui-ci porte aussi sa marque, mais je voudrais l’offrir aux vivants. Il se trouve que tous sont des femmes. Elles ont élargi mes perspectives professionnelles sur le rôle des femmes dans l’histoire de manières que je n’aurais jamais imaginées voici quinze ans. A ma mère et mes sœurs j’offre mes remerciements pour leur soutien (et je remercie Maman de m’avoir transmis le gène de la ténacité, si important pour qui travaille sur des archives !). A trois petites filles exceptionnelles – Anna, Liz et Margaret – leur papa dit ceci : merci d’avoir si gentiment accepté de me suivre dans un pays inconnu, et merci, tout simplement, d’être qui vous êtes.
11Et la première sera la dernière : Nancy a accompagné ce travail depuis le début, depuis le misérable taudis qui fut le nôtre à Rennes, les déménagements précipités d’un centre d’archives à l’autre, jusqu’aux voyages familiaux en France, avec les incroyables difficultés qu’entraînait la présence de jeunes enfants. Elle a partagé les espoirs et les tribulations de ce livre et ce n’est que justice qu’il lui soit dédié.
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