1 Wolikow S, Le Front Populaire en France, Éditions Complexe, Bruxelles, 1996, p. 248.
2 Bonnet G., Vingt ans de vie politique…, op. cit., p. 265.
3 Bonnet G., ibidem, p. 266.
4 AN 552 AP 22 Dr 4. « On ne maintiendra la politique internationale que par le maintien des libertés politique, économique et monétaire. »
5 AEF B 50 999. Vincent Auriol griffonne en marge « Sorties d’or ! ! ! ! ». La convention avec la Banque de France est passée le 30 juin 1937.
6 AEF B 33195. Note du 22 juin 1937 ; la note du 7 juin présente le premier plan Rueff renforcé par la suite, cf. Margairaz M., État, finances et économie…, op. cit., p. 370-371. Cette note du 7 juin a été révisée parla mouture du 24 juin 1937. Bonnet refuse également la conversion forcée des rentes d’État et lui préfère la consolidation volontaire de la dette flottante comme le demandait Rueff.
7 AEF B 33 195. Note du 11 juin 1937.
8 ABF DGE DDPE 27.7.1994 bte 37. Bonnet demande une nouvelle ventilation entre le budget ordinaire, qui devra être à tout prix équilibré, et les charges extraordinaires de trésorerie qui seront limitées aux seules dépenses d’armement financées par l’emprunt. Ici, Georges Bonnet reprend exactement les termes de la lettre de démission de Baudouin et Rist : « Les seules dépenses exceptionnelles de la Défense nationale devant être couvertes par l’emprunt. »
9 AN 552 AP 22 Dr 4. Suite des notes Auriol.
10 AEF B 33 195. Note Rueff du 22 juin 1937.
11 Là où Jacques Rueff a demandé de 7 à 8 milliards de recettes nouvelles, Bonnet souhaite 6 milliards sur 1937 et 2 sur 1938 ; cf. Margairaz M., ibidem, p. 370, et AEF 33 195, note du 22 juin 1937.
12 AN 552 AP 22 Dr 4, notes Auriol. Ce dernier demande, faisant allusion au nouveau statut de la Banque de France défini par la loi du 24 juillet 1936 qui renforçait la tutelle de l’État, que le gouvernement maintienne la surveillance du secteur bancaire par l’intermédiaire de l’institut d’émission. Le président du Conseil donne aisément satisfaction sur ce point à Auriol.
13 Sauvy A., Histoire économique de la France…, op. cit., p. 202. La fermeture a été décidée par le décret Bonnet-Chapsal, ministre du Commerce, du 28 juin 1937. Les bourses des valeurs ouvriront le 1er juillet 1937 et les bourses du commerce le 6 juillet 1937, d’après ABF 1397 1994 03 bte 39.
14 Journal officiel du 1er juillet 1937, p. 723. Le texte exact précise : « Toutes mesures nécessaires tendant à assurer la répression des atteintes au crédit de l’État, la lutte contre la spéculation, le redressement économique, le contrôle des prix, l’équilibre du budget et de la Trésorerie et la défense, sans contrôle des changes, de l’encaisse de la Banque de France. »
15 Bonnefous É., Histoire politique de la Troisième politique, t. VI, op. cit., cf. p. 171-175.
16 Le 30 juin, le Sénat approuve l’article unique du projet de loi sur les pouvoirs spéciaux par 167 voix contre 82, un score confortable. Cette assemblée, précédemment, avait rejeté le projet Auriol.
17 Revue d’Économie politique, mai-juin 1938.
18 AEF B 33 196. Tableau des « Prévisions de Trésorerie », note de Jacques Rueff n° 447 du 23 juin 1937. Le « budget extraordinaire » regroupe les dépenses militaires, les dépenses de grands travaux ainsi que les avances remboursables aux Habitations à Bon Marché et à la Caisse de crédit aux communes.
19 ABF 1069 1997 02, bte 9. Journal officiel du 1er juillet 1937, séance du Sénat du 30 juin 1937. En particulier 5 400 millions pour le seul mois d’octobre avec les bons Germain-Martin 4½ 1934 (cf. AEF B 33196. Note de Trésorerie de Jacques Rueff, n° 447, du 23 juin 1937 « Prévisions de Trésorerie » avec « Tableau rectifié au 21 juin 1937 »).
20 Discours au Sénat du 30 juin 1937, Journal officiel du 1er juillet 1937, p. 721. Georges Bonnet intègre l’ensemble des données fournies par le Mouvement général des fonds en hypothèse haute.
21 CHEFF. Fonds Ripert. Les sorties d’or se sont élevées à 5 200 millions du 1er au 22 juin, puis à 2 485 millions du 23 au 28 juin. Note Ripert « Sur la situation financière » non datée, 6 p. AEF B 196. Note de Trésorerie n° 447 du 23 juin 1937, p. 5 et 7.
22 L’Ère nouvelle du 10 août 1937, « Le redressement financier » par Gaston Jèze.
23 ABF 1069 1997 02 bte 2. Discours de Périgueux, cité par Gaston Jèze, L’Ère nouvelle du 10 août 1937.
24 Papiers Auriol, AN 552 AP 22 Dr 4, Journal officiel du 30 juin 1937, p. 2069-2072, Discours à la Chambre.
25 Papiers Daladier, AN 496 AP 7 Dr 6, sdr b.
26 L’agenda de Bonnet indique des entretiens fréquents avec Jacques Rueff, Charles Rist et Paul Baudouin, les « experts », avec Jean Jardel, directeur du Budget, ainsi qu’avec les membres de son cabinet, Ripert, Lambertie et Charles Saint.
27 Berstein S., Histoire du parti radical, t. II, Crise du radicalisme (1926-1939), PFNSP, Paris, 1982, cf. p. 506-507.
28 Labeyrie fut le chef de cabinet du ministre des Finances, Joseph Caillaux, d’avril à octobre 1925.
29 CDC, Procès-verbal de la séance du Comité de surveillance du 26 octobre 1937, 1937, p. 315. Georges Bonnet fait confiance à celui qui avait été à ses côtés, à la direction du Budget, lors de son premier maroquin en 1925.
30 Yves Bréart de Boisanger, inspecteur des Finances, chef de cabinet de Georges Bonnet, directeur du Mouvement général des fonds en janvier 1934, de nouveau chef de cabinet de Bonnet le 3 juillet 1937, nommé à la Banque de France le 20 juillet suivant. D’après Nathalie Carré de Malberg, chercheur associé au CHEFF.
31 Margairaz M., État, finances et économie…, op. cit., p. 369-372.
32 Directeur du Mouvement général des fonds de janvier 1935 à novembre 1936, il est nommé directeur général du Crédit national le 23 novembre 1936. D’après O. Feiertag, Wilfrid Baumgartner…, op. cit., p. 592.
33 Henri Deroy, le protégé de Jean Tannery, reste directeur général de la Caisse des dépôts, fonction où il est inamovible en droit, et Raoul Dautry, à qui l’on avait retiré la direction des Chemins de fer de l’État, revient lui aussi pour préparer la restructuration du secteur.
34 Frank R., « La direction du Budget face au réarmement, 1937-1939 », La direction du Budget entre doctrines et réalités, 1919-1944, Journée d’études de Bercy, 10 septembre 1999, Paris, CHEFF, 2001, p. 383-391.
35 APGB 8, agenda de Georges Bonnet 1937. Les feuillets de juillet et d’août 1937 sont éloquents ; parmi les noms des conseillers du ministre qui reviennent sans cesse, l’on relève maints « Rueff + Jardel +Ripert » et, à plusieurs reprises, les noms de Baumgartner, Boisanger, De Moüy, Mönick, Auboin, Baudouin, Fournier, Deroy et Bourgier. Jardel et Ripert apparaissent comme étant associés à toutes les grandes décisions.
36 AEF B 50 977, Rétrospective Trésorerie 1926-1959. La précédente convention avait été passée le 18 juin 1936. Deux autres suivent, le 22 mars et le 14 avril 1938. Ces 4 conventions ont fourni 40 milliards à l’État, Georges Bonnet en a utilisé le quart environ (ABF DGE DDPE 27.7.1994, bte 37). Cette convention du 30 juin 1937 est approuvée le lendemain par le décret qui institue également le Fonds de soutien des rentes. Par réévaluation de l’encaisse, le FSR reçoit 6 871 millions de francs (AEF B 50977). Le 21 juillet, la Banque procède à la réévaluation de son encaisse et de ses avoirs disponibles en monnaie étrangère (ABF DGE DDPE 27.7.1994, bte 37, Dr « Textes officiels »). Cette réévaluation est consécutive à la suppression de la définition-or du franc par le décret du 1er juillet 1937. Dans ce cas, le nouveau ministre des Finances utilise exactement le même procédé que celui employé le 1er octobre 1936 par Vincent Auriol.
37 Après avoir entendu une déclaration solennelle du ministre des Finances, le Conseil des ministres du 7 juillet prend plusieurs décrets visant à rétablir l’équilibre du budget ordinaire grâce à des réformes fiscales complétées, en août, par un second volet plus rigide, soit, en tout, 8 milliards d’impôts et de recettes nouvelles annoncés pour 6 800 millions réellement escomptés (ABF 1069 1997 02 bte 9 Dr 2). Quinze décrets et arrêtés sont promulgués le 8 juillet 1937. Journal officiel du 9 juillet 1937. Le premier est essentiel « portant réalisation d’un ensemble de mesures tendant à assurer le redressement financier ». Papiers Daladier AN 496 AP 7 Dr 6 sdr b ; Sauvy A., Histoire économique…, p. 262-263 et 602.
38 AN 496 AP 7 Dr 6 sdr b.
39 La loi du 23 décembre 1933 avait créé la carte d’identité fiscale.
40 Revue d’Économie politique, mai-juin 1938, p. 556.
41 ABF 1069 1997 02 bte 2.
42 Revue d’Économie politique, mai-juin 1938, p. 506-507.
43 ABF 1069 1997 02 bte 9, Journal officiel du 9 juillet 1937, p. 2911.
44 AEF B 33 195, note du 22 juin 1937. Le 16 juillet, Bonnet revient à la charge par une nouvelle note, AEF B 33 195.
45 Fonds Ripert, CHEFF. Note du MGF du 2novembre 1937, « Charges de la Trésorerie pour l’année 1938 ». Les grands travaux civils ont été plafonnés à 3 milliards.
46 CHEFF, Fonds Ripert. Note de Jacques Rueff du 24 octobre 1937.
47 CHEFF, Fonds Ripert. Note de la direction du Budget non datée, sans doute préparatoire à la commission des Finances de la Chambre du 3 novembre 1937, 7 p.
48 CHEFF, Fonds Ripert. Souligné par Jean Jardel. Note du directeur du Budget pour le ministre, 26 juin 1937, 27 p. S’il n’est pas raisonnable d’envisager une réduction des dépenses civiles, il faut, pré-conise-t-il, en limiter l’augmentation à l’intérieur de la partie vivante du budget ; il recommande une augmentation des tarifs et des taxes et le gel de toute augmentation des salaires et des pensions.
49 Procès-verbal de la séance extraordinaire du Conseil général de la Banque de France du 30 juin 1937. ABF, vol. n° 127. Rueff propose, en particulier, des relèvements de taxes, la lutte contre la fraude fiscale, l’interdiction de dépenses nouvelles pour l’État et les collectivités locales, des hausses de tarif pour les services industriels de l’État et des chemins de fer mais ne souffle mot des investissements en capital.
50 CHEFF, Fonds Ripert, Note du directeur du MGF, 25 octobre 1937, 8 p.
51 CHEFF, Fonds Ripert, Note « Ripert », non datée, rédigée entre le28juin et le 15juillet, « sur la situation financière », 6 p.
52 Communication de Nathalie Carré de Malberg pour le colloque sur « La direction du Budget de sa création à 1940 », CHEFF, septembre 1999. « La naissance de la Direction du Budget et du Contrôle financier et les grandes étapes d’un développement contrasté, 1919-1940. »
53 Émile Labeyrie est en 1933 procureur à la Cour des Comptes.
54 D’après l’Annuaire général des Finances, 1937, p. 60.
55 AEF B 46 065, Lettres de Georges Bonnet du 14 septembre 1937.
56 CHEFF, Fonds Ripert, Note de trésorerie de Ripert, non datée, postérieure au 30 juillet 1937.
57 AEF B 46064, 1937, vol. 7, cette initiative de Georges Bonnet intervient le 28 juin 1937, par lettre de Bourgier à la CNME.
58 AEF B 46 065, lettre du 11 septembre 1937. L’Agence comptable des participations publiques chargée de contrôler la comptabilité des affaires où l’État est indirectement impliqué a été créée par le décret-loi du 25 août 1935. Cf. également l’Annuaire général des Finances, 1936 et 1937.
59 AN 552 AP 22 Dr 4. Il parlait des industries saisonnières et des commerces de détail.
60 AN 496 AP 7 dr 6 sdr a. Note manuscrite de Daladier sur feuille kraft postérieure à 1937. Voir aussi Alfred Sauvy, Histoire économique…, op. cit., p. 263.
61 Réau É. du, Édouard Daladier…, op. cit., p. 189-190. Cf. également Andrieu C., La banque sous l’Occupation (1936-1946), Paris, Presses de la FNSP, 1990, p. 69-78. Sur le décret-loi du 31 août 1937, ibidem, p. 96. Michel Margairaz a étudié de manière détaillée L’Enquête sur la production, in L’État, les finances et l’économie…, op. cit., p. 389-428.
62 Sur l’ensemble de la controverse sur la loi des quarante heures, cf. Asselain J.-C., « La loi des quarante heures de 1936 » in Jean Bouvier (dir.), La France en mouvement, 1934-1938, Paris, Champ Vallon, 1986, p. 156-163. Cf. également Réau E. du, « L’aménagement de la loi des quarante heures », in René Rémond, Janine Bourdin, Édouard Daladier, chef de gouvernement, Paris, Presses de la FNSP, 1977, p. 129-149.
63 Berstein S., Histoire du parti radical, t. II, p. 512 et suiv.
64 Papiers Daladier, AN 496 AP 7 Dr 6 sdr a.
65 ABF 1069 1997 02 bte 8. La Situation économique et financière du 23 décembre 1937. Compte rendu de l’Enquête sur la production.
66 AN 496 AP 7 Dr 6 sdr b.
67 AEF B 46 064, DCFPP, Pelurier départ, 1937, vol. 8, Lettres de Georges Bonnet des 2 et 3 juillet 1937.
68 Margairaz M., L’État, les finances et l’économie…, p. 383-384.
69 Tarr F. de, Henri Queuille en son temps (1884-1970). Biographie, La Table ronde, Paris, p. 219 et suiv.
70 Caron F., Histoire de l’exploitation d’un grand réseau. La Compagnie de Chemin de fer du Nord, 18461937, Paris, École des Hautes Études en sciences sociales, 1973. En échange de ces deux réseaux (d’État et d’Alsace-Lorraine) et de l’infrastructure (chaussée, ponts, tunnels) des cinq autres qui furent toujours sa propriété, l’État reçoit 51 % des actions de la nouvelle société. Les compagnies, en contrepartie de leur installation et de leur matériel roulant, reçoivent le reste du capital (49 %), in ABF 1069 1997 02 bte 2.
71 Tarr F. de, Henri Queuille et son temps…, op. cit., p. 219-222. In Bonnet G., Vingt ans de vie politique…, op. cit., p. 266-267, l’auteur prétend avoir eu l’intuition de cette nationalisation de la SNCF lors d’un entretien privé, le 28 juin 1937, avec Léon Blum, ce qui est invérifiable.
72 Frank R., « La direction du Budget face au réarmement, 1937-1939 », La direction du Budget entre doctrines et réalités, 1919-1944, Journée d’études de Bercy, 10 septembre 1999, Paris, CHEFF, 2001, p. 383-391.
73 Chadeau E., De Blériot à Dassault. Histoire de l’industrie aéronautique en France (1900-1950), Fayard, Paris, 1987, p. 258. Cet ouvrage reprend l’essentiel de sa thèse de doctorat d’État, État, entreprise et développement économique : l’industrie aéronautique en France (1900-1940), M. Levy-Leboyer (dir.), Université Paris X-Nanterre, 1986. D’après un entretien d’histoire orale fait par le Service historique de l’armée de l’Air (SHAA), le directeur des constructions aéronautiques, Volpert, installé en 1937 en remplacement de Caquot, va jusqu’à affirmer que le budget de l’Air était établi par les ministres des Finances.
74 Pour un investissement de 7 100 millions échelonnés sur 4 ans. Jardel met en relief la forte augmentation de ce poste en 1937 (1 700 millions de francs) et une plus forte encore à attendre pour 1938. Il déplore la méthode usitée jusque-là :« Ces programmes n’ont fait l’objet d’aucune discussion approfondie avec le ministère des Finances. » CHEFF, Fonds Ripert, Note Jardel, « Compte des investissements en capital en 1938-1940 », 26 juin 1937.
75 CHEFF, Fonds Ripert. Discours de Périgueux du 7 août 1937.
76 CHEFF, Fonds Ripert. Discours de Lille du 29 octobre 1937.
77 Frank R., Le prix du réarmement français (1935-1939), Paris, Publications de la Sorbonne, 1982, p. 164-167. Bonnet s’adresse alors à la commission de Finances de la Chambre.
78 En juin 1937, Pierre Cot avait, avec l’aval de Léon Blum, élaboré un « Plan II » quinquennal réévalué. L’ensemble des dépenses aéronautiques militaires étant préalablement chiffré, avec l’aval de Léon Blum, à 5 milliards pour l’exercice 1938, Pierre Cot doit accepter une première limitation à près de 4 milliards des dépenses concernant « le Plan II », plafond imposé le 6 juillet 1937 par Georges Bonnet.
79 CHEFF, Fonds Ripert, Déclaration ministérielle à la presse du 30 juillet 1937.
80 Frank R., Le prix du réarmement…, op. cit., cf. p. 168-170 pour l’étude détaillée de cette réunion cruciale.
81 CHEFF, Fonds Ripert, « Discours du Ministre des Finances au Congrès du parti radical » (Lille, 29 octobre 1937), 17 pages, Pierre Cot est vivement pris à parti par Jean Sableau.
82 AN 496 AP 7 Dr 6 sdr a. Daladier rappelle dans ses notes que le décret loi du 2 mars 1938 a rétabli 2 200 millions à l’aviation, 650 à la guerre et 250 aux colonies et à la marine.
83 CHEFF, Fonds Ripert, Brouillons manuscrits et dactylographiés, « Exposé du Ministre du 3 novembre 1937 », 14 et 16 p. Le ministre des Finances s’appuie sur une série de notes sur la situation financière élaborées par Ripert et son cabinet, à partir des indications fournies par le directeur du Budget, Jean Jardel, en qui, on l’a vu, il a entière confiance. Dans sa présentation du futur budget à la commission des Finances de l’Assemblée, Bonnet prend soin de rappeler qu’il s’agit d’un projet d’essence gouvernementale et que les crédits ont été répartis en Conseil entre les ministères militaires.
84 CHEFF, Fonds Ripert, Dossier « Commission des Finances de la Chambre », 3 nov. 1937, 10 p. ; ce chiffre de 11 300 millions est supérieur de 1 800 millions à celui de l’exercice 1937.
85 Chadeau E., De Blériot à Dassault…, op. cit., p. 264. Pierre Cot a prétendu, ultérieurement (entretien SHAA-Cot), avoir accepté la solidarité ministérielle en faveur du ministre des Finances.
86 Réau É. du, Édouard Daladier (1884-1970), op. cit., p. 183. APGB 16 Dr 6. Rapport au nom de la Commission chargée d’enquêter sur les événements survenus en France de 1933 à 1945, n° 2.344, t. I, p. 19.
87 Frank R., Le prix du réarmement français, op. cit., p. 41.
88 Chadeau E., De Blériot à Dassault…, op. cit., p. 238.
89 Lehmann E., Le Parlement et la programmation militaire française 1933-mai 1940, mémoire de DEA, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 1992. Sénat, SCCDDN (Sous-commission de contrôle de la Défense nationale) 24 novembre 1937, le chiffre fourni est de « 47 par mois en moyenne » (en décembre 1936, Pierre Cot avait promis 120 avions par mois). Sénat, commissions réunies de la Défense nationale, 23 février 1938. Les débats des commissions de l’Air du Sénat et de la Chambre se font l’écho de l’inquiétude légitime des élus devant le ralentissement des cadences de production en pleine phase de réorganisation du secteur après sa nationalisation.
90 Vivier T., La politique aéronautique militaire de la France, Paris, L’Harmattan, 1997, p. 315.
91 Ibidem, annexes, p. 435 (Productions d’avions) et 486 (Plans de modernisation aéronautiques, 1933-1937).Les plans représentent alors exactement la moitié des commandes totales de l’État. Les plans I et II ont seulement permis de livrer 309 avions en 1937 contre 589 en 1936.
92 AN 496 AP 37 (4 DA12 Dr 3, cote FNSP). En marge de la première déposition du témoin Bonnet, le 27 août 1940, pour le procès de Riom, l’accusé Daladier a laissé des notes manuscrites.
93 Yvert B. (dir.), Dictionnaire des ministres (1789-1989), Perrin, 1990. Élisabeth du Réau a rédigé la notice biographique consacrée à Georges Bonnet.
94 Frank R., Le prix du réarmement…, op. cit., p. 171.
95 AEF. Z 14266. Lois monétaires. Journal officiel du 1.-07.1937. ; ABF DGE DDPE 27.7.1994, bte 37 Dr « Textes officiels » ; ABF. 1397 1994 03. Bte 29.
96 Fonds Ripert, CHEFF. Note Ripert « Sur la situation financière » non datée, 6 p. Le fonds Ripert, non encore inventorié, a été aimablement mis à notre disposition par le Comité d’histoire économique et financière de la France (CHEFF). Ripert est le chef de cabinet adjoint de Georges Bonnet en 1937, il occupait déjà ce même poste en 1933.
97 BDF, Délibération du conseil général de la Banque de France. Vol. n° 127. Procès-verbal de la séance du 29 juin 1937.
98 Pour transformer les devises non immédiatement convertibles, celles-ci sont d’abord conservées sous forme de soldes sur les livres de l’institut d’émission étranger à l’exclusion de tout dépôt dans les banques.
99 BDF SCG 1069 1993 12. Bte 6. FSC. Exactement 9911 864 527 francs. En octobre1936, il dispose en réalité d’un peu plus de 8 milliards.
100 BDF. SCF 1069 1993 12 bte 6. FSC.
101 BDF 1397 1994 03, bte 39. Lettre d’Henri Morgenthau et de Sir John Simon du 30 juin 1937, BRI, Département monétaire et économique, Traduction.
102 AEF B 33 195. Extrait de la note du 22 juin 1937.
103 BDF, Délibération du conseil général BDF, Procès-verbal du 29 juin 1937. Cf. également Margairaz M., État, finances et économie…, op. cit., p. 372.
104 BDF 1397 1994 03. Bte 39. Réponse à Morgenthau.
105 BDF 13397 1994 03, bte 39, L’Agence économique et financière, du 1er juillet 1937.
106 Mouré K., La politique du franc Poincaré…, op. cit., note 61 p. 182.
107 Mouvements d’or entre le FSC et la BDF : 1re dotation 2 octobre 1936, la BDF cède 437 t d’or fin au 900/1000 pour 9 900 millions de francs, léger répit en octobre sur le marché, le FSC peut restituer 230kg d’or à la BDF (7 000 millions de francs à la parité du jour) ; puis retour de la tension baissière. Décembre et janvier, deux ponctions de 300 t d’or (7 000 millions de francs). La restitution précédente est annulée. Ces 373 t sont évaluées à 10 023 millions de francs environ.
108 BDF 1397 1994 03, bte 39. Le cours de 128 francs pour une livre ne peut être maintenu dans la première quinzaine de juillet, Bonnet n’insiste pas.
109 Le FSC perd 2 milliards pendant ces deux mois.
110 BDF. 1397 1994 03. Bte 31.
111 Sur la base de 43 milligrammes par franc, d’après les cours du marché environ 4 milliards. L’encaisse-or de la banque passe alors de 55 805 à 58 932 millions. Comité permanent de la Banque, 18 novembre 1937. BDF.
112 ABF, SCG 1069 1993 12, b. 6. Délibération du conseil général de la BDF. Février 1938. 121 t d’or valent alors 3 100 millions de francs. Une autre statistique de la même source porte une restitution de 134 tonnes. Nous en resterons au chiffre de la comptabilité : 3 127 millions qui sont exactement rétrocédés le 3 février 1938.
113 ABF, comité permanent du 9 décembre 1937. Le Trésor a commencé à rembourser le 2 décembre une première tranche de 8 millions de livres, soit environ 1 200 millions de francs.
114 Le maximum atteint au cours du mois de décembre est de 323 t d’or, en fin de mois, restent 171 t.
115 ABF, SCG 1069 1993 12, Bte 6, FSC.
116 Même cote. Il s’agit d’un chiffre inscrit à l’encre noire, -7,216 t. soit -222 millions de francs.
117 ABFF, Délibération du conseil général, 20 janvier 1938.
118 Andrieu C., Les banques sous l’Occupation (1936-1946), Paris, FNSP, 1990, p. 90. Sur l’ensemble du dossier, cf. p. 79-115. Comme le souligne Claire Andrieu, il ne s’agissait là que d’un petit pas vers un meilleur contrôle fiscal.
119 AHCL 098 AH 018, Relations BDF-CL (1901-1945). Lettre de François Lehideux aux banques du 25 juin 1937 et lettre du directeur général du Crédit lyonnais Édouard Escarra.
120 AHCL 08 AH 018. Compte rendu par Édouard Escarra de la réunion du 27 septembre 1937 à la Banque de France.
121 Andrieu C., Les banques sous l’Occupation…, op. cit., p. 89-90.
122 AHCL 129 AH 164. Hervieu F., « L’État banquier », Société d’études et d’informations économiques, Paris, avril 1938 en p. 43.
123 Andrieu C., ibidem, p. 66-67.
124 Lescure M., « L’État, l’investissement et la petite entreprise » en p. 226-238, in Friedenson P., Straus A. (dir.), Le capitalisme français, Fayard, Paris, 1987.
125 Pour le cas du Crédit national hôtelier ainsi que la politique de crédit à moyen terme, cf. Albert E., Les Banques populaires en France (1917-1973), Paris, Économica, 1997, p. 241-265.
126 Ibidem, p. 228-229. Cf. AHCL 129 AH 71, France, Crédit à moyen terme.
127 CDC 444 003. Lettre du contrôle financier du 19 juillet 1937. Lettres du ministre des Finances à Henri Deroy, directeur de la CDC.
128 Procès-verbaux du conseil d’administration de la CDC en date des 22 septembre 1937, 19 novembre 1937, 3 décembre 1937 et 17 juin 1938.
129 Feiertag O., Wilfrid Baumgartner…, op. cit., p. 228-230.
130 Lescure M., « L’État, l’investissement et la petite entreprise », op. cit., p. 233-237.
131 ABF 1069 1997 02 bte 2. D’après Le Petit Journal du 21 septembre 1937.
132 ABF 1069 1997 02 bte 2. D’après L’Excelsior du 17 décembre 1937 sur la séance de la veille.
133 ABF DGE DDPE 29 septembre 1994 bte 89. Journal officiel du 18 novembre 1937. René Chateau, élu en 1936, est inscrit au parti Camille Pelletan. Il interpelle le gouvernement sur les conséquences de sa politique financière et sur les mesures qu’il compte prendre pour continuer et consolider l’œuvre du Rassemblement populaire. D’après le « Jolly », t. III, p. 990.
134 Sauvy A., Histoire économique…, op. cit., p. 266.
135 Les données qui suivent sont extraites de la Revue d’Économie politique, n° 3, mai-juin 1938. On les retrouve aussi chez Alfred Sauvy, ibidem, qui ne cite pas sa source.
136 Le total des dépenses prévues au budget extraordinaire s’élève à 14 230 millions, ibidem. Alfred Sauvy a fourni les résultats de l’exécution du budget 1938 : « Dépenses 63 499 millions, recettes 54 653 millions pour le budget ordinaire et 18 846 millions de dépenses pour le budget extraordinaire. » Ibidem, p. 267. Le budget extraordinaire, qui rassemble les investissements en capital, subit une sérieuse diminution comme l’on pouvait s’y attendre à la suite des choix opérés en juillet. Dans la ligne des recommandations de Jacques Rueff, les Travaux civils sont sévèrement amputés (restent 2 366 millions seulement), les crédits de travaux pour la Défense nationale, bien que moins importants que ne le souhaitait Édouard Daladier, sont augmentés par rapport à ceux de l’année précédente (11 218 millions).
137 Revue d’Économie politique, n° 3, mai-juin 1938, p. 538.
138 Pour l’action spécifique de Wilfrid Baumgartner à la tête du Crédit national, on se rapportera à la deuxième partie « Financer le relèvement de l’économie nationale » de la thèse d’Olivier Feiertag, in Feiertag O., Wilfrid Baumgartner…, op. cit., en particulier aux pages 224 à 230.
139 Ibidem, p. 540.
140 CHEFF, Fonds Ripert.
141 Vingtième Siècle, numéro spécial, « Les classes moyennes », janvier-mars 1993, « Le concept de classes moyennes » par K.-P. Sick, p. 13-33.
142 Ruhlmann J., Défense et identité des classes moyennes françaises du Front populaire à la guerre, thèse de doctorat, IEP Paris, 1995.
143 Vingtième Siècle, numéro spécial, janvier-mars 1993, « Prélude à un syndicalisme bourgeois » par G. Le Béguec, p. 93-104.
144 CHEFF, Fonds Ripert. Discours au congrès du parti radical de Lille du 29 octobre 1937.
145 CHEFF, Fonds Ripert. Dans son discours de Périgueux du 7 août 1937, Georges Bonnet est plus explicite : « Il ne saurait être question pour moi de se détourner, même un instant, de la politique de la « pause ». Il parle de « la grande misère des classes moyennes ».
146 Genty M., Les conseillers généraux de la Dordogne (1919-1939), thèse de 3e cycle, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III, 1974, Annexes (AD 24, 3 M 120-23). Georges Bonnet est lui-même élu sans problème, le 10 octobre 1937, à Champagnac-de-Bélair et reprend son siège de président de la commission des Finances. Son frère Charles, maire de Bassillac, est réélu dans le canton de Saint-Pierre de Chignac. Son ami Pierre Laudu conquiert le siège de Périgueux. Charles Sinsout résiste bien à Vélines. la représentation radicale-socialiste à l’Assemblée départementale, toujours placée sous l’autorité de Léon Sireyjol, se trouve confortée. 33 conseillers se réclament alors du parti radical-socialiste, sans compter le radical indépendant Henri Laforest.
147 ABF, 1069 1996 09, Dr 2 FSR. « Fonds de Soutien des Rentes » ; AEF, Z 14266, Lois monétaires de 1803 à 1949. Convention du 21 juillet (Constitution du FSR) et décret-loi du 21 juillet 1937. CHEFF, Fonds Ripert. Dossier sur les marché des rentes.
148 CHEFF, Fonds Ripert. Discours de Georges Bonnet, Périgueux, le 7 août 1937.
149 La déclaration gouvernementale est livrée à la presse le 3 octobre 1937. L’attentat contre le siège du patronat survint le 11 septembre.
150 Berstein S., Histoire du parti radical, t. II, Crise du radicalisme (1926-1939), p. 512-525.
151 Cité par Bonnefous É., « La tentative de Georges Bonnet », ibidem.
152 CHEFF, Fonds Ripert ; discours du 29 octobre 1937 et intervention de Georges Bonnet devant le comité exécutif, le 9 septembre 1937. Cf. également APGB 7.
153 ABF, Délibération du conseil général, 20 janvier 1938.
154 Patat J.-P., Luftalla M., Histoire monétaire de la France au xxe siècle, Paris, Economica, 1986, cf. chap. vi, 1936-1939, La rechute.
155 AEF B 50 977, Trésorerie-Rétrospective 1936-1945.
156 AEF B 50 999, Dette publique. Entre le 30 juin et le 31 décembre 1937, la dette publique intérieure a ainsi augmenté de 16 milliards, passant de 372 à 388 milliards de francs. La dette externe reste à peu près stable, passant de 2,5 à 2,8 milliards. Si la dette perpétuelle et la dette à moyen terme n’ont pratiquement pas varié, la dette flottante, traduction des embarras d’un gouvernement qui n’a pu asseoir sa crédibilité, a enflé ; elle passe de 73 000 millions à 85 000 millions.
157 Papiers Daladier, AN 496 AP 7 Dr 6 sdr b.
158 Papiers Daladier, AN 496 AP 7 Dr 6 sdr a.
159 Berstein S., Histoire du parti radical, t. II, op. cit., p. 521.
160 Mayeur J.-M., La vie politique sous la Troisième République, p. 357-358.
161 Témoignage de Paul Marchandeau recueilli par É. Bonnefous, Histoire politique de la Troisième République, tome 5 (1936-1938), Paris, 1965, Cf. p. 415-416. Nous avons recours, par ailleurs, au récit de l’auteur, Édouard Bonnefous, « La tentative de Georges Bonnet », p. 236-239.
162 Dubief H., Le déclin de la IIIe République, p. 214-215.
163 Ce compte rendu est repris de Bonnet G., Vingt ans de vie politique, op. cit., p. 269, et du témoignage de Paul Marchandeau cité par É. Bonnefous, ibidem, op. cit., p. 415.
164 Ce manuscrit de deux tomes, détenu par la Bibliothèque de l’Assemblée nationale (MS 1 688), est révélateur par ses passages écartés de l’édition définitive : Bonnet G., Fin d’une Europe. De Munich à la guerre, Les Éditions du Cheval ailé, Genève, 1948. Il a été rédigé en Suisse par Odette et Georges Bonnet.
165 Bibliothèque de l’Assemblée nationale, MS 1 688, passage barré par Georges Bonnet, en p. 24 bis, t. I.
166 Ibidem en p. 15, t. I.
167 En l’occurrence, Daladier, Sarraut, Chautemps, puis Herriot et Caillaux. Le scénario qui suit est élaboré à partir des notes manuscrites laissées par Georges Bonnet (APGB 2 II Dr 2), de sa correspondance (APGB 40) et des sources imprimées citées.
168 Ressortent les noms de Paul-Boncour, Lamoureux, Marchandeau, Miellet, Bénazet et Alfred Dominique.
169 Indication fournie par Georges Bonnet dans le manuscrit Défense de la Paix cité ci-dessus (MS 1 688).
170 Caillaux, Bérenger, Jean Odin, vice-président, Jean Bosc, Alfred Dominique, Sableau, Manescau ou Benazet soutiennent l’entreprise de Bonnet.
171 Cette dernière liste de ministrables est fournie par S. Berstein, ibidem, p. 523-524. Voir sur le Sénat, Édouard Bonnefous, ibidem, p. 416. Ces éléments concordent avec la première version du manuscrit cité.
172 APGB 2 II Dr 2. Notes manuscrites prises par Georges Bonnet sur quatre feuilles de brouillon.
173 Serge Berstein donne les résultats du vote sur l’initiative de Georges Bonnet, 31 pour, 26 contre, 40 abstentions. Seule l’aile droite le soutient.
174 Lettre originale d’Albert Sérol, datée du 15 janvier 1938 – et non du 16 –, ce qui tend à prouver que la décision socialiste fut prise avant même que Bonnet ne commençât ses tractations. APGB 2 II Dr 2. D’après la presse, il aurait eu connaissance de la motion socialiste en milieu de journée, après son entretien avec Daladier ; à 19 heures, il accepte l’offre du président Lebrun et en fait part aux journalistes présents sur le perron de l’Élysée.
175 APGB 2 II Dr 2. Cf. aussi Bonnet G., Vingt ans de vie politique…, op. cit., p. 272-273.
176 Lebrun a en mémoire le fâcheux précédent de Mac-Mahon, le 16 mai 1877, qui vit un président de la République désavoué dans les urnes et contraint, par la suite, à se retirer.
177 Témoignage de Paul Marchandeau, cité par Édouard Bonnefous, ibidem, op. cit., p. 416-417.
178 Nous ne partageons pas le point de vue exprimé par Édouard Bonnefous qui fait du veto de la SFIO une question de personnes. L’enjeu est tout simplement, comme le suggère Sérol, la poursuite ou non du Front populaire.
179 Ainsi que l’explique Serge Berstein. Cette analyse est validée par le vote du 16 janvier 1938, cf. p. 524.