1 AM de Plounéventer : Cahier des arrêtés municipaux.
2 D’après le numéro 46 du 20 août 1848 de l’hebdomadaire Le Voleur littéraire et artistique, ils sont, dans l’assemblée, un à avoir 27 ans, quatre à avoir 28 ans, et cinq sont nés en 1819 comme François-Louis. Ceci est très loin de la situation de l’année de naissance de François-Louis Soubigou, 1819, où seuls les hommes de 40 ans, payant au moins 1 000 F de contributions directes, étaient éligibles.
3 Études de mœurs. Scènes de la vie de province. Illusions perdues. Un grand homme de province à Paris.
4 AAN : Impressions 1044, rapport Lacrosse du 21 avril 1849.
5 Choses Vues : journal de ce que j’apprends chaque jour. « Toto », dont parle ici Victor Hugo, est son fils François Victor. Victor Hugo se classera septième lors de cette élection complémentaire avec presque 87 000 voix, loin derrière le premier, Marc Caussidière, qui obtiendra 147 400 voix. Le taux d’abstention sera important : 40 %.
6 Histoire de la Révolution de 1848 (1862). Daniel Stern est le nom de plume de Marie de Flavigny, comtesse d’Agoult, maîtresse de Frantz Liszt.
7 Victor Pierre, Histoire de la République de 1848 (1873).
8 Quarante à cinquante mille parisiens, raconte Alexandre Dumas dans Le Mois, se sont tout de même précipités pour visiter les lieux rendus accessibles pendant les quelques jours précédant la séance d’ouverture. Le même Alexandre Dumas qui se gausse de cette tentative de copier les usages de la Révolution de 1789.
9 Le souvenir de ces années de pensionnat lui reviendra certainement en mémoire quelques jours plus tard en apprenant le décès de son ancien principal, François Montfort, le 6 mai au soir à Saint-Pol-de-Léon.
10 Le Mois, numéro du 6 de juin 1848. Deux pays importants ne sont pas représentés, la Turquie dont l’ambassadeur a quitté la France début mars, et la Russie.
11 « Considérant que le principe d’égalité implique l’uniformité de costume pour les citoyens appelés aux mêmes fonctions », le gouvernement provisoire a arrêté, le 30 avril les caractéristiques précises de la manière dont les représentants du Peuple étaient appelés à se vêtir.
12 Le Mois, numéro du 6 de juin 1848.
13 Louis Marc Caussidière est préfet de police pour peu de temps encore. Il est aussi représentant de la Seine dans cette même assemblée.
14 Né en 1773, Pierre François Audry de Puyraveau représente la Charente-Inférieure. C’est de lui que parle Chateaubriand dans ses Mémoires d’Outre-tombe en disant, par dérision de son implication dans les événements de 1830 : « Il n’est pas encore le Balafré. »
15 Il insistera, le lendemain dans son discours de transmission de pouvoirs, sur le fait que cette République doive être « forte et courageuse comme le peuple qui l’a conquise », revendiquant au nom de ce même peuple tous les pouvoirs conquis. Assemblée nationale : impression numéro 2 de 1848.
16 Amable Gaspard Henri, vicomte de Courtais, est représentant de l’Allier.
17 Prologue d’une Révolution, Louis Ménard (1849). Celui-ci, s’il ne fut pas un grand auteur ou brillant journaliste, sut être un esprit éclectique et inventif qui, outre la création d’œuvres écrites ou picturales, découvrit le collodion. Cet ouvrage, publié à l’origine dans Le Peuple de Proudhon, lui valut une condamnation et l’exil.
18 Lettre du 5 mai 1848. AP : Famille Lefranc. Avocat de formation, républicain, journaliste sous le nom de Jean Bonhomme, Pierre Lefranc sera expulsé après le coup d’état de 1851. Revenu en France après 1870, il deviendra, lui aussi, sénateur avant de décéder en 1877.
19 Leur première tâche est la validation des élections, qui pour le Finistère est faite le 5 mai.
20 Celui qui dans peu d’années construira de nombreuses infrastructures de chemins de fer ne le sait pas à ce moment, bien sûr, mais, de l’autre côté de la rue, s’élèvera, quelque cinquante ans plus tard pour l’exposition universelle de 1900, la plus belle des gares parisiennes, aujourd’hui musée d’Orsay. Quant à son logement du numéro 49, devenu peu après son départ le numéro 59 de la nouvelle numérotation des rues parisiennes décidée en juin 1847, il a aujourd’hui complètement disparu.
21 Logent aussi à cette adresse deux autres élus : Pierre Michel Renaud et Claude César Convers. Almanach de 1849.
22 C’est en 1855 que commencera la construction du boulevard Saint-Germain.
23 Papiers Marcel Poëte. BHL : Ms 144. Malgré Haussmann et malgré les incendies de la guerre civile de 1871, subsistent aujourd’hui, accessibles au public, la très belle construction de l’Hôtel de Salm, devenu le Palais de la Légion d’honneur et les deux bâtiments de la Maison de l’Amérique Latine.
24 AC de Paris : DQ 18.
25 Papiers Marcel Poëte, encore.
26 Cet hôtel particulier est, depuis 1923, la Maison des polytechniciens.
27 Le Voleur littéraire et artistique du 25 octobre.
28 L’Écho de Morlaix du 21 octobre, ou, L’Océan du 27 octobre 1848 ; prix partagé avec Bernard Breton, de Saint-Thégonnec, et Pierre Silliau, de Lanmeur, deux autres cultivateurs souvent primés eux aussi. Et L’Écho de Morlaix du 19 mai 1849.
29 CHAN : C 927.
30 Carnets du vétérinaire Louis Le Ravazet (1887 et suivantes). Les Cahiers du Trégor : n° 16.
31 ENPC : 8.3595.
32 L’Armoricain du 4 janvier 1849.
33 AD du Finistère : 110 J 47, Fonds Daniel Bernard.
34 Lors de cette enquête, le président du comice de Ploudalmézeau, S. Carof, confirme que des améliorations ont eu lieu par rapport au temps où « l’industrie agricole… ne suivait que les voies routinières qui ont toujours paru aux cultivateurs bretons des traditions sacramentelles ». AD du Finistère : 7 M 11. L’Association bretonne a repris en 1843 les traces de la Société d’agriculture, de commerce et des arts, créée le 11 décembre 1756 par les États de Bretagne, et dont le but était de dresser un état des lieux et de proposer et promouvoir des solutions concrètes. Lorsque Gustave Flaubert traverse le Léon en 1847, il le qualifie de « coin le plus fertile de Bretagne », notant que « les paysans semblent moins pauvres ».
35 Le Voleur, littéraire et artistique, du 20 octobre, affirme qu’en Bretagne « le blé noir se vend au prix du son ».
36 Mémoires d’un Paysan bas-breton, Jean-Marie Duéguignet, (1999).
37 Citation extraite d’une lettre de Charles Tourret aux préfets, publiée dans L’Écho de l’Arrondissement de Morlaix du 27 juillet 1848.
38 Jean-François Xavier Salvat était lui-même agriculteur et président de la Société d’agriculture de Blois.
39 Lettre du 8 avril 1848. AD du Finistère : 1 M 178.
40 Pour se mettre au goût du jour après les événements de février, la Société d’agriculture avait remplacé le mot « royale » par celui de « nationale ».
41 Christophe Mathieu de Dombasle, né à Nancy en 1777, était fils d’un grand maître des Eaux et Forêts. En vingt ans, il fit de sa ferme de Roville un lieu d’expérimentation reconnu nationalement, et surtout de promotion de ses théories et de ses inventions pratiques, initialisant une formation agronomique supérieure. L’alsacien, Jules Rieffel s’était formé là-bas de 1827 à 1829 avant de s’installer en Bretagne.
42 Ploujean : commune aujourd’hui absorbée par sa voisine, Morlaix.
43 CHAN : F12/5246 et F/1dIII/13/6. Le blocage vient d’un rapport du sous-préfet de Morlaix de décembre 1837, l’accusant d’être un « libéral si modéré que les légitimistes le réclament comme l’un des leurs », et mettant en cause sa vie privée.
44 Les 27 mai, 3 juin, 10 juin, et 17 juin.
45 L’Armoricain du 16 janvier 1849.
46 AM de Plounéventer : cahier des arrêtés municipaux, 5 janvier 1854.
47 CHAN : C 927.
48 CHAN : C/927, et Revue de la Société d’ethnozootechnie : Varia 6-2002, article de Jean-François Ricouleau.
49 Rapport daté du 25 novembre 1846. ADT : XS 49. Dans ce même rapport le baron s’était montré visionnaire : « Les nombreuses voies de communication entretenues avec soin qui s’établissent de jour en jour entre les villes, les bourgs et les embarcadères de chemin de fer, dont le réseau couvrira incessamment la France, doivent concourir à augmenter, dans une proportion considérable, la circulation des voitures légères destinées au transport des voyageurs et conséquemment l’emploi de chevaux proportionnés à la légèreté des véhicules. L’avenir se prononcera sur ces présomptions, de même qu’il révélera l’influence des chemins de fer sur les mœurs et les habitudes du pays ».
50 Pétition du 2 septembre 1848, portant, parmi d’autres, la signature d’Hugues Querret. BnF : 4-LF 264-12.
51 Formation théorique limitée à deux fois une heure par jour, l’une à cinq heures du matin, l’autre à dix-neuf heures.
52 Lorsqu’en 1847 le président du comice de Ploudalmézeau envoie au préfet copie de son rapport à l’Association Bretonne, ce qu’il réclame ce sont des primes élevées qui « deviendraient l’aliment de leur industrie » aux plus démunis, et leur liberté de distribution au niveau local. Voir supra.
53 La loi est publiée dans Le Moniteur universel du 6 octobre.
54 Quand elle ne vote pas par « assis et levé », l’Assemblée le fait par bulletins nominatifs. Le soutien à un projet de loi s’exprime par du blanc, l’opposition par du bleu, l’abstention par la non-participation au vote. INaLF : Frantext, règlement de l’Assemblée, article 41.
55 AD du Finistère : 36 J 3.
56 L’ami de la religion, journal ecclésiastique, politique et littéraire du 23 mai 1848.
57 AP : Famille Lefranc.
58 Choses vues : le quinze mai.
59 L’expression est de Théodore Le Hars, maire de Quimper, dans son arrêté municipal organisant les réjouissances publiques dans sa ville. AM de Quimper : 3 I 4.
60 Reportage détaillé paru dans L’Océan du 24 mai 1848.
61 AM de Brest : 1 Mi 187.
62 AAN : Impressions 135. François-Louis Soubigou ne peut que se sentir en sympathie avec Hippolyte Tassel, un homme qui a déclaré le 7 mars : « Les travaux publics ! […] Le gouvernement ne peut que vouloir leur donner la plus grande extension ». L’Armoricain du 9 mars 1848.
63 4 juin 1848. Lettre du sous-commissaire de Brest au citoyen préfet. AD du Finistère : 1 M 178.
64 45 centimes pour 1 franc, c’est-à-dire 45 % de plus sur tous les impôts directs.
65 AM de Brest : 2 I 7.1.
66 Le maire de Landerneau, ville ouvrière, est néanmoins suffisamment inquiet pour demander au préfet des cartouches pour équiper sa Garde nationale. AD du Finistère : 1 M 178.
67 P. M. Le Pêcheur-Bertrand, préfet du Finistère, rapport d’enquête à l’Assemblée.
68 La Compagnie du Finistère, fondée par Edouard Corbière en juillet 1839, assure une liaison maritime régulière de Morlaix au Havre.
69 L’Écho de l’Arrondissement de Morlaix du samedi 8 juillet 1848.
70 Un tiers de ceux qui sont arrêtés subiront « la transportation en Algérie ».
71 Une vingtaine d’entre eux y décédera.
72 « Considérant qu’un travail manuel trop prolongé, non seulement ruine la santé du travailleur, […] que l’exploitation des ouvriers par les sous-entrepreneurs ouvriers, dits “marchands ou tâcherons” est essentiellement injuste, vexatoire, et contraire au principe de la fraternité […] décrète : la journée de travail est diminuée d’une heure… », soit pour Paris 10 heures au lieu de 11, et ailleurs 11 au lieu de 12.
73 Le Moniteur universel du 20 juin.
74 L’autre représentant du Finistère empêché de voter est le général Le Flô, en mission à Saint-Pétersbourg. CHAN : C 909. La présence aux séances est obligatoire et les demandes de congé sont votées en séances. Aucune demande ne sera refusée bien que certains s’irriteront de voir manquer, parfois, un tiers des élus.
75 L’Armoricain du 14 novembre 1848.
76 Procès-verbaux de la promulgation pour Brest et Morlaix, et, lettre d’Yves Prigent au « Citoyen sous-préfet ». AD du Finistère : 1 M 209.
77 L’Armoricain du 16 décembre. Ledru-Rollin : 1581 voix, Lamartine : 430, Bedeau : 35, Changarnier : 34, Raspail : 14. Louis Napoléon arrive en tête chez les marins embarqués sur les bâtiments de guerre. Au niveau national, il rafle 5 434 000 voix, devançant de très loin Cavaignac et ses 1 448 000 suffrages.
78 En dehors de lui, ils sont trois Finistériens à voter contre : André Découvrant, Charles Le Breton, Hippolyte Tassel. Le morlaisien Edouard Corbière les prend vivement à partie dans les colonnes de son journal, Le Droit national, du 17 janvier, critiquant cette « minorité, obstinément opposée à la majorité ».
79 Ce vote leur a valu un commentaire acerbe, sous la signature de J.-J. Gizorme, dans Le Droit national, journal de Brest et du Finistère, du 17 janvier.
80 BnF : 4-LE70-447. Yves Prigent recueillera 2 voix dans le canton de Landivisiau. CHAN : C/1500.
81 Un autre Finistérien est lui aussi élu, mais sur les listes parisiennes : Paul de Flotte, lieutenant de vaisseau, républicain issu d’une famille landernéenne légitimiste. Il s’est fait remarquer et expulser lors de l’insurrection de juin 1848. Il tombera à Solano (Italie), en 1860, dans les rangs de l’armée de Garibaldi. Parmi les éliminés : Joseph de Gasté et Gustave Swiney qui seront élus députés en février et décembre 1873, Hyacinthe-Martin Bizet, maire de Brest, et toujours Émile Souvestre.
82 Les militaires ont voté dans leurs quartiers, dans les jours précédant le 15 mai.
83 CHAN : C 1500.
84 Hugues Querret devra se satisfaire définitivement, comme seule reconnaissance de la Nation, de la troisième Médaille d’or accordée par le jury central de l’Exposition quinquennale pour l’industrie et l’agriculture à Paris, en cette année 1849, malgré une ultime requête en avril 1850.
85 Lettre, au destinataire non identifié, citée par Hippolyte Violeau.
86 AAN : impressions 737, 20 décembre 1848.
87 AD du Finistère : 2 O Plounéventer.
88 Maxime du Camp, Les Convulsions de Paris, épisodes de la Commune (1881). Émile Zola, « La Débâcle » (1892).