Le rôle des petites villes dans l'organisation de l'espace en Castille 1
p. 149-165
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Index géographique : France
Texte intégral
1J'ai fait la connaissance de Robert Durand en septembre 1988, au cours d'une mémorable célébration des Journées Internationales d'Histoire de l'Abbaye de Flaran. En réalité, je le fréquentais depuis longtemps. Tout comme d'autres médiévistes espagnols, j'avais été impressionné par son livre sur Les Campagnes portugaises entre Douro et Tage, en particulier parce que son enquête requérait continuellement la confrontation avec les recherches qui, surtout à partir de 1969, avaient progressivement dévoilé l'évolution des différentes régions castillanes : depuis la Rioja riveraine de l'Ebre à la Galice frontière du Portugal, en passant par les Estrémadures ou la Tierra de Campos, deux exemples des hautes plaines de la Vallée du Duero. Mais, de plus, mes cours profitaient d'un de ses autres livres, écrit conjointement avec Monique Bourin, où une image du quotidien — Vivre au village au Moyen Âge — servait de page de titre aux problèmes des communautés paysannes.
2C'est pourquoi je me souviens nettement de notre première rencontre. Mon cher ami Jean Gautier Dalché m'avait présenté à un autre maître dans la distance qui me proposa immédiatement d'organiser un groupe espagnol pour travailler sur l'anthroponymie médiévale, dans le cadre du projet GREHAM. Au bout de quelques mois, la publication des résultats des premières réunions d'Azay-le-Ferron mettait en valeur, sous sa signature, l'originalité portugaise. Pour moi, cela représentait de nouveau une autre démarche comparatiste. Des années plus tard, notre travail en commun mit en relief que tout le quadrant nord-ouest de la Péninsule ibérique suivait, et non par hasard, les mêmes règles.
3Quand les organisateurs de cette réunion m'ont invité à y participer, j'ai accepté avec plaisir, en pensant à tout ceci et aussi aux autres expériences, goûts et soucis que Robert Durand et moi partageons. Et quand j'ai appris le fil conducteur de la journée, j'ai choisi de présenter un problème : le développement d'un dense réseau de villes neuves dans les régions au nord du Duero au cours des xiie et xiiie siècles. Il y a quelques années Robert Durand a réfléchi sur les relations entre espace, habitat fortifié et domination sociale avec mon travail sur la Tierra de Campos en main. Je le prie de recevoir maintenant mes réflexions en hommage cordial à sa personne et à son œuvre et comme une nouvelle séquence de notre particulier va-et-vient.
Tour d'horizon historiographique
4Le territoire étudié occupe environ 50°000 km qui correspondent principalement au secteur septentrional du grand Plateau central espagnol, à une altitude moyenne de 800 m au-dessus du niveau de la mer. Au nord, les chaînes cantabriques le séparent de la frange côtière, tandis que le fleuve Duero constitue sa limite méridionale. Mais à l'est et à l'ouest, cette zone fait partie d'espaces géographiques aux caractères différents : la vallée de l'Ebre et celle du Sil, situées à une moindre altitude et au climat plus modéré. Car, au-delà d'une étroite vision géographique ou de critères actuels de différenciation de l'espace, on ne peut conseiller d'en faire abstraction, étant donné que l'histoire a relié la Rioja méditerranéenne et le Bierzo atlantique aux pays du Duero.
5Pendant les siècles centraux du Moyen Âge, le territoire a connu une urbanisation intense ; ce fut alors qu'environ 70 villes neuves y sont apparues. L'étude de ce processus, abordée par divers historiens depuis Claudio Sanchez-Albornoz, acquit une nouvelle dimension au milieu des années soixante-dix grâce à un travail de J. I. Ruiz de la Peña, une splendide conjugaison des perspectives institutionnelles, politiques et sociales du sujet2. Ce n'était pas un effort isolé, mais bien le prélude d'un travail que l'historiographie espagnole a largement développé depuis. Quelques analyses régionales qui s'occupaient du même thème sont de la même époque3 et, comme on y a fait allusion, la vision régionale a primé dans beaucoup d'études postérieures4. Une optique différente, la dimension territoriale du pouvoir — surtout la signification du realengo, les aires soumises directement à l'autorité royale —, a engendré une importante bibliographie sur les alfoces et les concejos, ainsi que sur le statut de la terre5. Du point de vue de l'histoire juridique, l'édition systématique des fueros a facilité la consultation et la mise en valeur du travail législatif qui servit de cadre au processus d'urbanisation6. Et, finalement, les études de morphologie urbaine, associées ou non à des recherches archéologiques, ont dévoilé une documentation qui s'est avérée essentielle en ce qui concerne l'aménagement de l'espace que ce processus impliquait7. Tour cela invite à réfléchir.
6Quelle fut l'extension du phénomène dans le temps et dans l'espace ? Entre les années 1080 et 1250, l'ensemble des terres situées au nord de la vallée du Duero et leurs zones limitrophes connaissent une continuelle apparition de villes (quoiqu'avec des périodes d'intensité plus ou moins grande), sur toute leur étendue (même quand leur densité varie suivant les régions). En tout cas, il semble que le mouvement a, d'abord, été consolidé sur le Chemin de Saint-Jacques, authentique diaphragme du territoire, mais dans la seconde moitié du xiie siècle il s'était déjà répandu partout.
7Quels en sont les grands traits ? L'inventaire des villes fondées ex nihilo est très réduit. Presque toujours, au nord du Duero, les villes se sont développées à partir de noyaux de population protégés par un point fortifié, près d'un monastère, proches du siège d'un marché périodique, sur une voie de communication ou une ligne frontière... Comme vestige de leurs origines, la majeure partie d'entre elles ont alors conservé leur nom primitif (bien que des nouveautés ne manquent pas au fil du processus d'urbanisation) ; mais les initiatives de peuplement avaient modifié la réalité qu'elles nommaient.
8Les villes neuves furent surtout promues par les rois de Léon et Castille, mais on doit y ajouter un certain nombre de villes seigneuriales. Les chartes de peuplement en constituent l'instrument juridique caractéristique. Mais il serait dangereux d'identifier l'origine et le développement de la majorité des situations locales avec un fuero. Fréquemment, les fueros ont donné une lettre de naturalisation à un processus en marche ; en outre, ce processus a connu différentes étapes dont on peut suivre la trace à l'intérieur d'un texte ou qu'on retrouve exprimées par plusieurs fueros. Il conviendrait plutôt de s'interroger sur la forme suivant laquelle les pouvoirs ont agi avant la concession des chartes, dans quelle mesure ils ont bénéficié d'autres initiatives ou de mouvements spontanés, et comment une ville est le résultat d'une succession chronologique d'initiatives. Quant au reste, le bilan du processus fait apparaître des résultats inégaux. D'une manière très plastique, les superficies urbaines qui ont été calculées pour beaucoup de villes de Léon l'indiquent ; même si plusieurs d'entre elles atteignent environ les 20 ha, le plus habituel, c'est qu'elles n'en dépassent pas 10... Il semble même raisonnable de penser que bon nombre de villes ont été fondamentalement des agglomérations rurales.
9Le phénomène a lieu dans un contexte plus large. On enregistre simultanément des initiatives similaires dans d'autres zones des royaumes de Castille et Léon (dans les Estrémadures, la bordure cantabrique et la Galice)8. Il se produit également dans les royaumes voisins de Navarre, Portugal et Aragon9, de sorte que le processus au nord du Duero est une manifestation de quelque chose qui arrive dans toute l'Espagne chrétienne. Par ailleurs, il est parallèle à l'essor des quelques civitates du territoire héritées du Haut Moyen Âge - Léon, Astorga, Nájera -, ce qui indique que les villes neuves représentent un aspect spécifique de l'urbanisation médiévale.
10Enfin, il ne faut pas oublier qu'il évoque des processus décrits dans une grande partie de l'Europe, qui ont promu des milliers de petites villes ou market towns, et que des auteurs comme Ch. Higounet et R. Hilton ont contribué à faire ressortir dans les dernières décennies10. Bien sûr, les villes castillanes présentent un facies particulier. L'inexistence d'un réseau urbain considérable hérité du passé a favorisé un mouvement relativement précoce et intense. La grande dotation territoriale des villes castillanes est un fait d'une certaine singularité, ainsi que la forte empreinte de la monarchie dans tout le processus. Leur propre dénomination de « villa°», qui les a accompagnées de manière plus courante depuis leurs origines, ne se confond pas avec les vocables similaires d'autres langues ; aux xiie et xiiie siècles, elle sert à les différencier de la trame d'habitats strictement rustiques, comme du groupe des civitates (« ciudades°»).
Les villes neuves et l'organisation de l'espace
La perspective démographique : le regroupement des populations
11En 1187, le roi Ferdinand II de Léon octroyait à la cathédrale de Léon des terrains à Castroverde de Campos pour y construire une nouvelle paroisse, à laquelle il attribuait 200 paroissiens de realengo - auxquels on ajouterait 40 autres paysans dépendants (collazos) de la cathédrale11. Lorsque son fils Alphonse IX concéda le fuero de Laguna de Negrillos (vers 1205), il espérait que la nouvelle ville arriverait à avoir entre 300 et 400 vecinos12. Peu de temps avant, aux environs de 1195, Alphonse VIII de Castille avait préparé l'établissement de 200 vecinos dans son peuplement de Mijangos13. À l'échelle théorique, ces renseignements de la transition du xiie au xiiie siècle montrent la volonté de constituer des agglomérations démographiquement significatives, d'environ 800 à 2000 habitants : une espèce de niveau intermédiaire entre la trame des villages et les villes les plus importantes comme Léon ou Burgos (qui atteignirent peut-être au xiiie siècle entre 5°000 et 10°000 habitants). Le cas de Santo Domingo de la Calzada — une ville du Chemin de Saint-Jacques qui hébergeait environ 200 vecinos vers 1°200 - indique qu'il ne s'agissait pas de calculs irréels14.
12Les mouvements de population constituent un fait remarquable dans l'émergence des nouvelles villes. L'abondance relative des témoignages invite à penser à l'existence d'une politique délibérée qui a grossi le nombre des habitants, soit par la perspective de meilleures conditions de vie, soit par le transfert forcé. Ce disant, on veut indiquer qu'une partie très considérable des habitants des nouvelles villes procède de leurs alentours.
13Mais il faut nuancer cette appréciation générale. La présence d'étrangers est très visible dans différentes zones. La zone la plus caractéristique est celle des villes du Chemin de Saint-Jacques15. Un passage très connu de la « Première chronique anonyme » du monastère de Sahagún (qu'on peut dater autour de 1150) illustre l'afflux d'étrangers pour peupler la nouvelle ville, soulignant de façon très précise la variété de leurs origines et de leurs occupations artisanales et commerciales. L'arrivée d'étrangers continua au long du xiie siècle ; dans des lieux comme Villafranca del Bierzo, ils constituaient une partie appréciable de la population à la fin du siècle. Les monarques - comme le montre un cas expressif à Logroño en 1148, lorsque Alphonse VII réalisait une nouvelle población dans la ville — ne paraissent pas avoir hésité à leur concéder des avantages supplémentaires pour assurer leur enracinement16.
14Hors du Chemin de Saint-Jacques, il y eut aussi des établissements de francos. Cependant le gros des immigrés paraît originaire de régions proches. Quelques fueros le révèlent de manière manifeste. En 1147, la charte de Pancorbo donne des garanties à ceux qui viennent peupler depuis les villages de l'alfoz et, l'année suivante, celle de Covarrubias explique qu'on constitue la nouvelle agglomération grâce au groupement des habitants de quatre ou six noyaux de population voisins. La charte de Herrera de Pisuerga exprimera la même chose en 118417. Les documents de la pratique fournissent de nouveaux renseignements. Ainsi nous savons que ceux qui peuplèrent Medina de Rioseco étaient originaires de plusieurs endroits de l'évêché de Palencia avant 1139, que le nombre des habitants de Tordehumos grossit grâce à des gens venus de Villagarcía de Campos ou que les habitants de VillaLabaz participèrent au peuplement de Torrelobatón dans la seconde moitié du xiie siècle18... Parallèlement à ces faits, on en apprécie d'autres non moins significatifs. Au long du xiie et durant une bonne partie du xiiie siècle, la fin de nouvelles notices sur de nombreux endroits documentés aux siècles antérieurs et la mention d'autres comme yermos (déserts) sont des circonstances fréquentes ; il n'est pas étonnant que la densité majeure de lieux dépeuplés se situe aux alentours des villes neuves, ce qui relie nettement les processus d'abandon et de concentration de l'habitat. De plus, l'usage croissant de noms de lieu comme surnom personnel témoigne dans les villes de l'importante présence de gens originaires des environs19.
15On a conjugué les mouvements migratoires avec une planification de l'accueil et de l'espace urbanisable. On a confié la réalisation des initiatives à divers agents, en même temps qu'on lotissait l'espace prévu pour les nouveaux occupants. Nous avons de nombreux exemples des gens qui exécutaient les actions de peuplement. À Benavente (1167), Ferdinand II désigna 21 pobladores, à la tête desquels se trouvaient deux magnates de la Cour. Quand les seigneurs territoriaux aidèrent à l'entreprise — comme à Castroverde —, ils reçurent des terrains pour les maisons et les exploitations agricoles de leurs paysans dépendants, qui s'installaient dans la nouvelle ville en y constituant un espace particulier. Dans les villes du Bierzo, au temps d'Alphonse IX, on chargea des individus liés personnellement au monarque de la besogne du peuplement20. Mais seuls quelques textes offrent des renseignements éclairants sur le partage concret du sol21.
16Ce processus a signifié une certaine redistribution de la population. Si cela n'impliqua pas une disparition massive d'habitats ruraux, il n'est pas non plus hasardeux de penser au dépeuplement d'un nombre important de petits villages ou à leur transformation en noyaux d'habitat résiduels.
La perspective juridictionnelle : le contrôle de l'alfoz
17En l'an 1148, Alphonse VII octroyait une charte à la ville de Lerma. Le monarque cédait à ceux qui allaient la peupler la jouissance des biens realengos de l'alfoz, ce qui incluait la possesion intégrale de cinq villages (villulas) et des portions plus ou moins précises dans quatorze autres ; les mêmes normes juridiques s'appliqueraient à tous les habitants, quel que fût leur statut social22. Un siècle plus tard, en 1255, Alphonse X agissait de même en concédant la charte d'Aguilar de Campóo, dans laquelle il plaçait sous l'autorité du conseil municipal plusieurs alfoces proches de celui d'Aguilar — ceux de Villescusa, Ibia y Ordejón — et d'autres lieux ; les habitants de ces districts seraient considérés au même titre que les habitants d'Aguilar et dépendraient de la juridiction des autorités de la ville23.
18Les deux textes instaurent une situation qui accompagne pendant toute la période de nombreuses chartes de privilèges. En principe, l'attribution d'un pourtour propre, aussi bien en ce qui concerne la juridiction que l'économie, est associée à la naissance de n'importe quelle ville. Mais ce fait revêt une grande complexité ; surtout, parce que le concept d'alfoz/territoire n'apparaît pas à cette date mais représente l'adaptation d'une époque antérieure à une nouvelle réalité. À tout cela, il faut ajouter l'inégalité des dimensions des territoires et le fait que leur périmètre définitif soit fréquemment le résultat d'agrandissements successifs, d'un long processus ; ce fut ainsi que la ville de Benavente en arriva à posséder le territoire le plus étendu de toute la région, proche des 1°200 km2 ; mais les alfoces des villes de la Tierra de Campos contiguë oscillaient entre environ 50 et 400 km2.
19Les alfoces mentionnés dans les chartes de Lerma et d'Aguilar sont des circonscriptions attestées au xie siècle, ou même avant. Beaucoup d'autres alfoces et territorios — le nom ne paraît pas déterminant —, sont documentés à la même époque, de sorte qu'il n'est pas exagéré de considérer l'ensemble comme la forme d'organisation territoriale du pouvoir du monarque24. Une organisation qui expérimente cependant de constants changements et qui verra son instabilité augmenter au long du xiie siècle ; d'une part, de nombreux lieux et même des territoires entiers sont soustraits à l'autorité royale du fait des progrès du processus de seigneurialisation ; par ailleurs, ce qui subsiste comme realengo acquiert de nouvelles caractéristiques, c'est-à-dire est restructuré au moyen du réseau des villes au sein desquelles les concejos se développent comme pôle de pouvoir.
20Le degré de correspondance entre les territoires de la première époque et ceux des villes est donc relatif, même dans les cas où le nom de la vieille circonscription est celui de la nouvelle ville, ce qui signifie l'urbanisation du centre traditionnel du territoire. Ce fait est reflété de manière distincte à Lerma et à Aguilar. La relation des villages de l'ancien territoire cédés intégralement à ceux qui viennent peupler Lerma s'oppose à ces autres villages dont le monarque n'a pu livrer qu'une portion, ce qui lui appartenait encore ; une troisième situation est celle des villages où le realengo a disparu, vu qu'ils ont été soustraits à l'alfoz depuis longtemps auparavant. Par contre, le territoire de la ville d'Aguilar sera formé grâce à l'addition de quatre vieilles démarcations, en plus de celle d'autres lieux dont nous ne connaissons pas l'ancienne assignation.
21De toute façon, la formule urbanisatrice a signifié « une réorganisation du realengo par l'intermédiaire des concejos25°». Quand les anciens centres territoriaux ne furent pas l'objet d'une action de peuplement, comme cela arriva fréquemment, les nouvelles villes héritèrent de leur rôle dans le contrôle que la monarchie pouvait encore leur attribuer sur les territoires alors que ceux-ci étaient en train de s'affaiblir. La charte de Miranda de Ebro est très explicite lorsqu'elle établit : « [...] alhocibus que fuerant de Cellorigo et de Billivio, quod sint de Miranda26... » Conformément à ce modèle, la supplantation de Castro Froila par Mayorga constitue un phénomène parallèle à celle de Pedroso par Belorado, d'Alba par Villafranca Montes de Oca... En ce qui concerne d'autres démarcations, nous ne savons pas si celles-ci possédaient un centre déterminé, ou si celui-ci n'a pas été suffisamment identifié, mais le résultat est similaire : on implante Medina de Rioseco dans l'alfoz de Posada del Rey, de même que Puebla de Sanabria est situé à la tête de la vallée de Sanabria, un territoire d'une ancienneté mémorable. Mais il ne s'est pas seulement agi de substitutions de centres dans le cadre d'espaces définis. Ainsi, l'ancien alfoz de Bilibio fut finalement réparti entre Miranda et Haro ; ou l'alfoz de Mansilla, tel qu'il apparaît configuré dans sa charte de 1181, est plus réduit que celui qui, avant, avait été assigné à Villalil, l'ancien centre.
22Par ailleurs, la monarchie ne s'est pas limitée à attribuer les biens realengos de tel territoire ou à l'intérieur de tel contour de telle ville. Les aliénations de biens à d'autres propriétaires dans le but de doter les nouveaux concejos et leurs habitants constituent un fait courant, dans le contexte duquel il conviendrait de situer les enquêtes royales pour s'enquérir des biens du roi à l'échelle générale ou locale27. Ces faits dénotent une orientation politique qui prétendait consolider la base territoriale du pouvoir du roi. Fréquemment, la gestion de ces biens, et même la titularité effective sur ceux-ci, fut concédée dans l'immédiat aux municipalités (concejos) des villes. Il faut y voir une ligne de conduite promue par les concejos eux-mêmes28.
La perspective économique : l'urbanisation du marché
23Enfin, le phénomène de centralisation a aussi trait aux fonctions économiques et est tout particulièrement mis en évidence dans les marchés. Comme considération générale, il faut tenir compte du fait que l'institution du marché ne naît pas avec les villes, et il semble même qu'elle hérite de quelques caractéristiques du Haut Moyen Âge — par exemple, en ce qui concerne l'initiative royale dans son établissement et sa réglementation29. Mais le marché des xe et xie siècles apparaît certaines fois associé aux civitates du territoire et d'autres dispersé dans une multitude d'endroits variés : parmi ceux-ci, des passages de cours d'eau et des carrefours, ou des lieux proches de noyaux de population castraux.
24Dans la Vieille Castille ou dans la Rioja, les mentions de via/s qui conduisent à des marchés sont relativement fréquentes aux xe et xie siècles ; par exemple, on en trouve documentées près de Pancorbo, du monastère de Oña ou d'Aguilar de Campóo. Mais l'emplacement des marchés en question n'est pas connu jusqu'à des dates relativement tardives, comme c'est le cas d'une certaine via publica « qui discurrit ad mercado de Lebrana30°», mentionné en 1089. Peut-être est-il possible d'établir une relation entre les deux expressions. Le marché a commencé par être un lieu de réunion périodique, choisi pour ses bonnes conditions de communication dans le sein d'un entourage rural, et il a fini par devenir un habitat stable — à la fin du xie siècle, Lebrana était un village. Mais cette circonstance n'a pas dû être particulière au nord de la Castille ; il est raisonnable de penser que les toponymes Mercatello — Mercadelo — Mercadiello... y sont associés. L'élément plus significatif de l'époque qui maintenant commence, c'est le lien entre la ville et le marché. Il est également prouvé que certains des établissements dotés déjà d'un marché au xie siècle en sont arrivés à se convertir après en villes, de telle sorte que le marché préalable a constitué un élément fondamental pour sa promotion ; cette circonstance, sûrement pas isolée, pourrait expliquer les débuts du processus urbain de Valladolid.
25Cependant, des circonstances différentes sont abondamment documentées. L'évolution erratique de l'ancien marché de Lebrana jusqu'à aboutir à Oña représente un cas significatif, comme l'est aussi la suppression du marché de Grajal au bénéfice de Sahagún après la fondation de cette ville31. En général, la fin de références aux anciens marchés ruraux au xiie siècle s'accompagne de la relative prolifération de renseignements sur les marchés urbains, contenus surtout dans les chartes ; les deux faits gardent une certaine symétrie et indiquent le processus de réorganisation des sièges commerciaux, dorénavant liés aux villes. De telle sorte que les Cortes castillanes de 1305 en arrivent à considérer comme un attentat contre les villes l'implantation de marchés dans n'importe quel autre type d'endroit.
26De cette manière, la ville acquiert un caractère de centre économique, au moins pour son territoire. Deux observations manifestent particulièrement ce fait. D'une part, la prolifération des métiers artisanaux dans les villes, ce qui représente un argument à faveur de leur complexité productive quoique l'information soit encore plus pauvre dans ce terrain que pour l'aspect commercial32. D'autre part, une préoccupation très nette d'organiser les relations d'échange entre les villes et leur périphérie, qui est patente dans des textes de nature diverse ; ainsi, obligés de contribuer aux travaux et aux tâches défensives de la ville, les habitants du territoire jouissent d'exemption sur les impôts dérivés de leurs transactions au marché33. Mais, par-dessus le milieu local, une certaine idée de l'articulation des marchés à l'échelle de régions plus ou moins étendues est perceptible. Le cas le plus remarquable correspond à la Bureba, au cœur de la Castille où, en 1203, les dates hebdomadaires de célébration des marchés de Pancorbo (les lundis), Oña (les jeudis) et Frías (les samedis), s'enchaînèrent sur ordre du roi34. Malheureusement, on ne trouve pas de documents aussi spécifiques pour d'autres zones, mais il paraît raisonnable d'imaginer l'existence de réseaux similaires.
À propos des problèmes du processus : la rivalité des pouvoirs
27Certaines questions surgissent de l'analyse du processus. Comment concilier l'émigration des villages vers les nouvelles villes avec l'exploitation des mêmes terres ? Dans un territoire profondément seigneurialisé, comment les seigneurs ont-ils perçu une entreprise qui était, tout particulièrement, une option de la monarchie ? En tout cas, quel rôle jouaient les nouvelles municipalités ?
28Toutes les villes neuves ne furent pas couronnées de succès. Le cas le plus révélateur des échecs - autant par l'insistance des monarques à mener à bien leur entreprise que par la conjonction des intérêts contre lui —, c'est Castroventosa, dans le Bierzo, une ville projetée sur un établissement aux origines préromaines qui avait déjà été récupérée au Bas-Empire. En 1186 et en 1209-1210, les plans échouèrent à cause de l'opposition commune des grands propriétaires des alentours — les cathédrales de Saint-Jacques et d'Astorga, le monastère de Carracedo -, sans exclure celle des concejos de Villafranca et Ponferrada, les villes neuves les plus proches35.
29Ce type de faits témoigne d'une lutte complexe pour le contrôle de la propriété et de la juridiction. À ce sujet, on peut signaler que, parallèlement au phénomène d'urbanisation, on détecte un souci de garantir les statuts des seigneurs ; cela se traduit par une redéfinition du realengo et de l'abadengo, du solariego et des behetrías comme concepts juridiques qui se matérialisent en réalités physiques. En apparence, cette formalisation se fait avec l'Ordenamiento dicté à la Cort de Najera (1185) pour le royaume de Castille, et celui de Benavente (1228) pour le royaume de Léon36. Comme on l'a déjà avancé, les monarques castillans et léonais réalisèrent la dotation patrimoniale des concejos après avoir procédé à l'évaluation des ressources qui appartenaient au realengo dans chaque district ; comme on l'a également indiqué, ils n'hésitèrent pas à soumettre les seigneurs laics et ecclésiastiques à de grandes aliénations de biens. Mais on n'arriva pas à éviter la présence de villages seigneuriaux et d'autres droits d'exception dans le cadre des territoires octroyés aux conseils. En ce qui concerne les églises et les dîmes, on renforça même la participation des institutions ecclésiastiques ; ces dernières les avaient reçues dans les villes neuves comme compensation à la perte de leurs propriétés.
30En somme, on combina les conditions d'un affrontement, autant à l'échelle générale que locale, avec le propre processus d'urbanisation et on laissa poser un futur incertain. En fin de compte, il semble que la vigueur des ordonnances légales de Nájera et Benavente ait été plus réduite que l'intensité de la lutte du monarque et des municipalités avec les seigneurs. Celle-ci est présente sous des aspects divers et croît au fil du temps. En ce sens, l'époque d'Alphonse X représente le moment culminant de la période étudiée ; dans une perspective plus ample, nous pourrions parler de prologue à toute la violence du siècle suivant.
31Il est certain que l'affrontement entre concejos et seigneurs dans le cadre des territoires est présent dès les temps les plus anciens de l'émergence des villes. Depuis le premier tiers du xiie siècle, il est associé à l'émigration ou à l'établissement de vasallos solariegos dans les villes royales ; cela suppose une diminution des rentes seigneuriales, causée bien sûr par la perte de main-d'œuvre, mais aussi parce que les anciens dépendants, sous la protection des concejos eux-mêmes, continuent à maintenir l'exploitation de leurs biens solariegos sans payer pour eux37. Au milieu du xiiie siècle pour tant, l'aspect de la question semble avoir changé : ce sont surtout les municipalités royales qui enquêtent sur les terres soumises à l'impôt pour qu'elles le payent, et qui forcent des accords avec les seigneurs qui ont des intérêts dans les villages des alfoces, les violences entre les parties n'étant pas rares. Les profondes réformes fiscales entreprises par le Rey Sabio constituent un horizon de référence38, à l'intérieur duquel on s'explique le souci des concejos pour qu'une suprématie juridictionnelle leur soit reconnue dans le cadre de leur territoire. La documentation et les études sur la Rioja, les vallées léonaises ou la Tierra de Campos, recueillent d'abondants exemples qui correspondent à ce schéma commun.
32Cet axe central offre une ramification variée. Là où les villes étaient seigneuriales, l'affrontement eut ses propres caractères. Depuis le xiie siècle, Sahagún avait été le théâtre d'un conflit entre la ville et le monastère à cause de l'exploitation des terres du cautum, même si la charte de 1152 introduisait une transaction ; mais à l'époque de Ferdinand III, les conflits décrits dans la Segunda Crónica Anónima montrent que le problème persiste, avec la nouveauté que les rebelles poursuivent alors leur incorporation au domaine royal39. Cet objectif sera obtenu par la ville de Santo Domingo de la Calzada en 125040.
33La croissance différentielle des centres urbains finit par susciter une certaine phagocytose. L'expansion de Burgos et de Léon depuis la seconde moitié du xiie siècle en arriva à absorber quelques-unes des villes nées dans des territoires plus ou moins proches (en plus d'empêcher, dans le cas de Burgos, la concrétisation d'une quelconque initiative dans son entourage le plus immédiat). Mais ce fut au cours des années centrales du xiiie siècle, quand le phénomène prit davantage d'ampleur. Valladolid, Santo Domingo de la Calzada et, surtout, Burgos (qui annexait en 1255 les villes de Villafranca, Montes de Oca et Villadiego entre autres) en constituent des exemples caractéristiques41. Dans aucun de ces trois cas, l'on ne peut séparer ce fait d'une grande ligne politique du jeune roi Alphonse X : l'implantation du Fuero Real dans ses concejos, une mesure qu'il étendit aux villes de Castille42.
34Enfin, les seigneurs jouèrent aussi un grand rôle dans la circulation commerciale. Dès les débuts ou au fil du temps, les grands propriétaires avaient obtenu une situation privilégiée qui se résume dans différentes formules. Dans une ville seigneuriale comme Sahagún, le monastère jouissait à l'origine d'un droit de monopole que la charte de 1152 réussit à abroger ; cela ne constitua pas un obstacle car le monastère continua durant des siècles à introduire les produits de ses nombreuses dépendances43. Par ailleurs, le monastère de Sahagún lui-même avait acquis des droits de vecindad dans d'autres villes royales, comme Mansilla, ce qui lui permettait de participer au marché en faisant usage des privilèges réservés aux habitants du lieu (ce que devaient également faire d'autres grands propriétaires). Si l'on ajoute à cela que les redevances agricoles d'un territoire étaient fréquemment payées dans les maisons urbaines de leur propriétaire et que la propriété des églises générait d'importantes rentes sous formes de dîmes qui avaient le même emploi, on comprendra facilement que le développement des marchés locaux ait été, en réalité, fortement grevé par cette composante.
35Il n'est donc pas étonnant que dans des villes comme Sahagún ou Mansilla, bien situées par rapport à la circulation interrégionale, l'on observe depuis le milieu du xiiie siècle une certaine tendance des concejos — il faudrait préciser : des secteurs qui les contrôlaient - à empêcher de telles situations. En principe, leur objectif était de protéger la production locale face à l'arrivée d'excédents du dehors, en supprimant les conditions privilégiées que les grands propriétaires avaient utilisées à leur bénéfice. Mais, en outre, des actions de plus grande envergure furent développées en parallèle ; la défense des crus de la Rioja face à la concurrence de la Navarre sur les marchés basques fut une entreprise des villes de la région44
Le rayonnement historique des villes médiévales
36Il est nécessaire d'établir un lien étroit entre les facteurs analysés — l'aspect démographique, l'aspect territorial et l'aspect économique — pour comprendre les caractéristiques et le développement du réseau urbain. En fonction de tous ceux-ci, les villes se différenciaient de leur arrière-pays. Mais en même temps, il convient de souligner leur profonde relation avec lui, basée exactement sur les mêmes éléments et qui supposait au moins deux choses : un rapport de domination des milieux urbains sur la campagne et l'organisation d'une grande partie de l'espace rural du nord du Duero à travers cette relation.
37Certains des traits légués par le mouvement d'urbanisation des siècles centraux du Moyen Âge ont été conservés jusqu'à présent. D'un point de vue très graphique, des vestiges de la parcellisation urbaine et des voies publiques tracées aux xiie et xiiie siècles sont encore reconnaissables aujourd'hui et demanderaient une recherche très détaillée. D'une manière plus significative, les études sur l'Époque moderne ne cessent de révéler des éléments de continuité lorsqu'elles analysent les caractères des villes-marché et les circuits du commerce interrégional45. Ainsi, bien que le Chemin de Saint-Jacques cesse d'être la principale voie du commerce péninsulaire au même xiiie siècle, d'autres fonctions subsistaient pour cette route, qui avait alors déjà une grande importance, et qui sont associées à son rôle comme charnière écologique. En particulier, les marchés et les foires des villes du Chemin continuèrent à polariser pour des siècles un intense commerce interrégional qui traduisait la complémentarité économique entre l'Ibérie sèche, productrice de grains et de vins, et l'Ibérie humide qui obtenait des ressources des forêts, du sous-sol et de la mer.
38Le processus, dont les premières manifestations dataient des dernières décennies du xie siècle, était arrivé à sa maturité dans les années centrales du xiiie Ses éléments étaient alors cristallisés mais, en même temps, les problèmes se présentaient dans toute leur brutalité. En effet, les villes en étaient arrivées à jouer un rôle central entre le Duero, l'Ebre et le Sil grâce à leur signification comme noyaux de population et comme centres territoriaux et de commerce. La naissance et le développement des Cortes étaient une des facettes qui traduisaient en politique cette ascension. À ce propos, on ne pourrait pas non plus faire abstraction des villes neuves quand on étudie l'importance de la monarchie au Moyen Âge castillan ; elles apparaissent comme un phénomène clé dans la formulation du pouvoir royal dès le xiie siècle.
39L'époque d'Alphonse X (1252-1284) est une étape qui se distingue par les grandes réformes juridiques et fiscales qui s'y réalisèrent ; dans ce cadre, les villes exercèrent un rôle intense. Mais, comme on le sait, les réformes du Rey Sabio ne connurent pas le succès désiré par la royauté et elles finirent par affronter le vieux monarque à l'ensemble des forces politiques du royaume : à la noblesse, à l'Eglise, ainsi qu'à la plus grande partie des cités et des villes. Entre 1282 et 1284, la rebellion de l'infant Sancho — son fils et, finalement, son successeur — dévoile une trame complexe d'intérêts qui se manifestaient par divers signes ; parmi ceux-ci, on relève un phénomène d'importance pour le futur, l'aliénation du realengo. Diverses villes devinrent des seigneuries nobiliaires ou souffrirent des amputations de leur territoire. Cette situation constitue un net précédent de ce qui allait arriver, de manière massive, au siècle suivant.
40Car la seigneurialisation de l'époque Trastámara, le grand mouvement qui accompagna la nouvelle monarchie depuis son intronisation en 1369, s'est articulée à partir du réseau des villes ; celles-ci ont été aliénées à la Couronne en grand nombre, entre cette date et les années centrales du xve siècle. On enregistre comme bénéficiaires de ce processus une longue série de lignages nobles. Aujourd'hui, on nuance leur caractère de « nouvelle noblesse »qui, il y a trente ans, avait été considéré comme une grande découverte ; en tout cas, il semble hors de doute que l'importance historique de l'aristocratie Trastámara est associée aux grandes donations qu'ils obtinrent des rois de la dynastie et que ces « grâces »consistèrent surtout en villes. On ne discute pas non plus que la vigueur des donations a été protégée au moyen de l'institution du mayorazgo (majorat), une formule qui assurait leur permanence aux mains de leurs maîtres. Enfin, les seigneuries de cette époque ont été maintenues jusqu'à la fin de l'Ancien Régime au xixe siècle, de telle sorte que les villes ont largement continué à exercer leur fonction de centre pour leurs territoires traditionnels, mais à présent au service des seigneurs. Quoique cette expression soit peut-être trop grossière : en réalité, les pouvoirs seigneuriaux et la tradition municipale paraissent avoir coexisté, les groupes dirigeants locaux ayant joué le rôle d'intermédiaires.
Notes de bas de page
1 Cette étude fait partie du Projet de Recherche « La organización social del espacio en los “antiguos” reinos de León y Castilla » (réf. MEC-DGYCIT, PB96-0264-C03-02).
2 J. I. Ruiz DE LA Pena Solar, « Repoblaciones urbanas tardías en las tierras del norte del Duero (siglos xii-xiv) «, Revista de Historia del Derecho, n° I (1976), 71 -124. L'étude inclut une analyse de la bibliographie existante jusqu'alors. Voir aussi P Martinez Sopena, « Repoblaciones interiores, villas nuevas de los siglos xii y xiii «, Despoblación y colonización del Valle del Duero, siglos viii-xx. [Actas del] IV Congreso de Estudios medievales de la Fundación Sánchez Albornoz, Léon, 1995, p. 161- 187 ; ce travail est à la base du présent article.
3 J. Orteca Valcarcel, Las Montañas de Burgos, Valladolid, 1974 ; J. A. garcia de cortazar, « Introduccion al estudio de la sociedad altorriojana en los siglos x a xiv «, Berceo, n° 88 (1975), spécialement p. 18-29.
4 P. Martinez Sopena, La Tierra de Campos occidental. Poblamiento, Poder y Comunidad del siglo x al xiii, Valladolid, 1985 ; M. Durany Castrillo, La régión del Bierzo en los siglos centrales de la Edad Media (1070-1250), Santiago de Compostela, 1989 ; C. Reglero de la Fuente, Espacio y poder en la Castilla medieval. Los Montes de Torozos (siglos x-xiv). Valladolid, 1994 ; J. Ortega Val- Carcel, « Geografía histórica de un espacio feudal. La región de Burgos en la Edad Media «, Burgos en la Plena Edad Media. [Actas de las] III Jornadas burgalesas de História, Burgos, 1994, p. 15-51 ; P. Martinez Sopena, « Logroño y las villas riojanas entre los siglos xii y xiv «, História de la ciu- dad de Logroño. II, Edad Media, J. A. Sesma (coord.), Logroño, 1995, p. 279-322.
5 Particulièrement significatifs de ce champ d'étude : C. Estepa, « El alfoz y las relaciones campo-ciu- dad en Castilla y León durante los siglos xii y xiii «, Stvdia Histórica, II-2 (1984), p. 7-26 ; idem, « El realengo y el sefíorio jurisdiccional concejil en Castilla y León (siglos xii-xv) «, Concejos y ciu- dades en la Edad Media Hispánica. II Congreso de Estudios Medievales de la Fundación Sanchez- Albornoz, Madrid 1991, p. 465-506 ; C. Jular Perez-Alearo, « "Alfoz" y "tierra" a través de la docu- mentacion castellana y leonesa de 1157 a 1230. Contribución al estudio del "dominio señorial" «, Stvdia Historica, IX - História Medieval (1991), p. 9-42 ; I. Alvarez Borge, Monarquia feudal y organización territorial. Alfoces y merindades en Castilla (siglos X- XIV), Madrid, 1993 ; idem, Poder y relaciones sociales en Castilla en la Edad Media. El territorio entre el Arlanzón y el Duero entre los siglos x al xiv, Valladolid, 1996 ; J. M. Monsalvo Anton, « La formación del sistema concejil en la zona de Burgos (siglo x - mediados del siglo xiii) «, Burgos en la Plena Edad Media. III Jornadas Burgalesas de História, Burgos, 1994, p. 127-210.
6 G. Martinez Diez, « Fueros de la Rioja », Anuario de Historia del Derecho Español, tome XLIX (1979), p. 327-454 ; idem, Fueros locales en el territorio de laprovincia de Burgos, Burgos, 1982 ; J. Rodriguez Fernandez, Los Fueros del Reino de León, Léon, 1981, 2 tomes ; idem, Palencia. Panorámica foral de la provincia, Palencia, 1981 ; idem, Los fueros locales de la provincia de Zamora, Salamanque, 1990 ; E. Gonzalez Diez, El régimen foral vallisoletano. Una perspectiva de análisis organizativo del territorio, Valladolid, 1986.
7 J. L. Garcia Grinda y C. Martin Garrido, Burgos edificado, Madrid, 1984 ; J. Passini, Villes médiévales du Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (de Pampelune à Burgos). Villes de fondation et villes d'origine romaine, Paris, 1984 ; idem, El Camino de Santiago. Itinerario y núcleos de población, Madrid, 1993 ; J. L. Sainz Guerra, La génesis de la plaza en Castilla durante la Edad Media, Valladolid, 1990 ; A. Soria y Puig, El Camino a Santiago : II. Estaciones y señales, Madrid, 1992 ; J. A. Gutierrez Gonzalez, Fortificaciones y feudalismo en el origen y formación del reino leonés (siglos ix-xiii), Valladolid, 1995.
8 L. M. Villar Garcia, La Extremadura castellano-leonesa. Guerreros, clérigos y campesinos (711-1252), Valladolid, 1986 ; F. Lopez Alsina, Introducción al fenómeno urbano medieval gallego, a través de très ejemplos : Mondoñedo, Vivero y Ribadeo, Sanriago, 1976 ; El fuero de Santander y su época. Actas del Congreso conmemorativo de su viii Centenario, Santander, 1989. Le nombre de villes dans les régions cantabriques augmenta particulièrement à l'époque d'Alphonse X ; voir J. I. Ruiz de la Pena Solar, Las « polas « asturianas en la Edad Media. Estudio y diplomatario, Oviedo, 1981.
9 J. Carrasco Perez, « El camino navarro a Compostela : los espacios urbanos (siglos xii-xv) », Las Peregrinaciones a Santiago de Compostela y San Salvador de Oviedo en la Edad Media, J. I. Ruiz de la Pena (coord.), Oviedo, 1993, 103-170 ; A. H. de Oliveira Marques, I. Gonçalves et A. Aguiar Andrade, Atlas de cidades medievais portuguesas. Lisbonne, 1990 ; C. Laliena Corbera, « La articulación del espacio aragonés y el Camino de Santiago «, dans El Camino de Santiago y la articulatión del espacio hispánico, Pampelune, 1994, p. 85-128 ; V. Farias Zurita, « Las vilas de la región catalana en los siglos xi-xiv. Propuestas para el estudio del hecho urbano medieval «, Les sociétés méridionales à l'âge féodal (Espagne. Italie et sud de la France xe-xiiie siècle). Hommage à Pierre Bonnassie. H. Debax (comp.), Toulouse, 1999, p. 185-190.
10 Principalement : Ch. Higounet, Paysages et villages neufs du Moyen Age, Bordeaux, 1975 ; idem. Les allemands en Europe centrale et orientale au Moyen Age, Paris, 1989 ; R. H. Hilton, « Medieval market towns and simple commodity production «, Past & Present, n° 109 (1985), p. 3-23 ; idem, English and French Touns in Feudal Society, Cambridge, 1992.
11 . M. Fernandez Caton, Colección Documentai del Arcbivo de la Catedral de León (775-1230), León, 1990, tome V, n » 1672.
12 « [...] Que si fuere en Laguna quatroçientos vesinos o mas den a mi [le roi] quinientos maravedies... E sy fuere en la puebla de Laguna mas pocos de trezientos vezinos, den en este pecho a razon de trezien- tos vezinos...°» (J. Rodriguez, Fueros... León, tome II, n° 58).
13 Comme résultat d'une enquête faite en 1237, Ferdinand III résume : « [...] Quod villa data fuit a principio ducentis populatoribus et quod fuerunt in ea ducentes sortes, sed quod numquam fuerunt ibi populati ducenti populatores... sed inveni quod, quando plures fuerunt, centum septuaginta quinque fuerunt... » (J. del Alamo, Colección Diplomática de San Salvador de Oña (822-1284), Madrid, 1950, tome II, n° 480 ; pour dater le peuplement de Mijangos, idem, ibidem, tome I, n° 310).
14 C. Lopez de Silanes y E. Sainz Ripa, Colección Diplomática Calceatense. Archivo Catedral (1125- 1397), Logroño, 1985, n° 8. Ce document constitue un mémoire exceptionnel des tributs [censos] que les habitants payaient au Chapitre, propriétaire du sol urbain. Mais toutes les villes ne se situaient pas à l'intérieur de tels paramètres ; Oña, par exemple, ne dépassa pas les 500 habitants au xiiie siècle (F. Ruiz Gomez, Las aldeas castellanas en la Edad Media. Oña en los siglos xivy xv, Madrid, 1990, p. 26).
15 P. Martinez Sopena, « Les “francos” dans les villes du Chemin de Saint-Jacques au Moyen Âge°», dans D. Menjot et J.-L. Pinol (éd.). Les immmigrants et la ville. Insertion, intégration, discrimination (xxe-xxe siècles), Paris, 1996, 9-25.
16 « [...] Vobis, Arnaldo Gaeto et Giraldo Esperoner, propter hoc quod in Gronio populare venistis, nolens ut propter inopiam hereditatis et propter inopiam beneficii quod vobis facere debeam, illam populatio- nem deseratis, dono vobis iure hereditario [...] medietatem molendini Petri Poncii... et medietatem molendini domini Mathei... » (i. Rodriguez R. de Lama, Colección Diplomática Medieval de la Rioja, Logroño, 1992, tome ii, n° 147).
17 Alphonse VII établit pour Pancorbo : « [...] Donno denique vobis, dicto concilio, ut habeatis tale forum inter vos et illos qui volunt intus venire de lacis aut de villis que sunt intra vestros terminos supra- dictos, ut libere valeant venire et populare a Pontecurbo cum domibus et hereditatibus suis... » L'infante Doña Sancha et l'abbé de Covarrubias adressent la charte » [...] ad vos, homines de Ceresolos et de Valdera et de Mezerrexolo et de Redonda, qui populatis in Covasrubeas... » (G. Martinez, Fueros [...] Burgos, n° XVIII et XXI). Alphonse VIII, après avoir octroyé les biens de realengo situés entre le Pisuerga et le Bur au concilio populatorum de Herrera, ajoute : « [...] Insuper concedo vobis ut omnes termini villarum quarum homines ad Ferreram popilari venerint, sint de Ferrera et in unum terminum redigantur... » (J. Rodriguez, Palencia..., n° 26).
18 C. Reglero, Montes de Torozos..., p. 97 et 102-104.
19 Dans le censo déjà cité de la ville de Santo Domingo de la Calzada, l'étude de l'anthroponymie met en relief deux données : une proportion de francos que peuvent atteindre 25 % de la population et une autre de 15 % originaires de la Haute Rioja.
20 R Martinez Sopena, « Repoblaciones interiores, villas nuevas de los siglos xii y xiii°», p. 172-173.
21 Il faut de nouveau se référer à la ville de Santo Domingo de la Calzada. Entre 1162 et 1169, le prieur et le chapitre de Santo Domingo donnaient pour le peupler un espace agricole, une sema, de 53 estados de longueur (quelque 106 mètres) ; le Maître Garsion fit des lots en suivant le modèle de la pertica (3,5 m) et don Domingo de Cidamón, alors obrero du Chapitre, les tira au sort entre les futurs habitants ; en outre, on établit une contribution annuelle de 2 sous (sueldos) par lot. Des années plus tard, entre 1181 et 1199, on divisait de manière semblable une autre serna avec l'intervention du même Maestro Garsion. du majordome Pedro Lopez et du juge Arnal Guillem - ce qui révèle la présence de l'autorité municipale - (A. ubieto, Cartularios de Santo Domingo de la Calzada, n° 48 et 79). Comme on le voit, les textes renseignent sur les décisions seigneuriales et leur concrétisation technique ; à propos de Garsion - éventuel arpenteur, car il était le maître d'œuvre de l'église de Santo Domingo -, voir J. G. Moya valganon, Etapas de construction de la catedral de Santo Domingo de la Calzada, Logroño, 1991, 14.
22 « [...] placuit mibi quandam meam villam iuxta flumen Assilançee, que Lerma vocatur, dare ad popu- landum, et [...] do eam omnibus hominibus tan infançonibus quam villanis, laicis sive cleriçis qui ibi adpopulandum venire voluerint, cum omnibus ibi meis pertinentibus... et omnes meas villulas que in alfoz de Lerma sunt....ut dividant, habeant et iure hereditario possideant... » (G. Martinez Diez, Fueros [...] Burgos, n° XIX). Alfoz est un mot d'origine arabe qui signifie « district rural°».
23 « [...] doles e otorgoles que bayan por terminos pora siempre iamas el alfoz de Aguilar, et Ibia con su alfoz, et Villaescusa con su alfoz, et Orzellon de Caderamo con su alfoz, et Brañosera et Zalzediello et Labraña et Orbo et Pozancos et Quintanas de Fformiguera... » (J. Rodriguez, Palencia..., n° 38).
24 C'est ce qui ressort des études régionales, en particulier pour le xie siècle ; P. Martinez Sopena, Tierra de Campos..., p. 121-124 ; M. Durany, El Bierzo..., p. 92-98 ; i. Alvarez Borge, Monarquia feudal..., p. 55-98 ; C. Reglero, Montes de Torozos..., p. 268-274.
25 C. Estepa Diez, « El realengo y el señorio jurisdiccional concejil en Castilla y León...°», p. 478.
26 G. Martinez Diez, Fueros [...] Burgos, n° XXIII
27 J.Ortega, Las montañas de Burgos [...], p. 311 ; P. Martinez Sopena, Tierra de Campos.... p. 147- 150 ; M. Durany, El Bierzo..., p. 89-90 ; C. Reglero, [...] Montes de Torozos, p. 99, 103. Un texte de 1197 fait allusion à une enquête régionale (aujourd'hui perdue) qu'Alphonse IX ordonna, relative au territoire de Gordon : « [... ] Dominus Rex Adefonsus precepit inquirere per totum suum regnum et constituit inquiritores uiros prudentes qui fideliter inquirerent ac separent bereditates et pos- sessiones monasteriorum et ecelesiarum et etiam laicorum a suo proprio rengalengo et omnes in suo iure ac possessionibus sicut in tempore aui sui domni Adefonsi imperatoris fuerat constitutum permane- rent... » (recueilli par C. Estepa Diez, Estructura social de la ciudad de León (siglos xi-xiii), Léon, 1977, p. 480, n° 277). Il y a déjà longtemps que E. S. Procter mit en rapport ces enquêtes avec les Inquiriçôes contemporaines d'Alphonse II de Portugal (« The judicial use of Pesquisa in Léon and Castille, 1157-1369 », The English Historical Review, Supplément 2, s.d., p. 16).
28 C'est-à-dire que les conseils négociaient avec le monarque au sujet des territoires qui les intéressaient. Ainsi, la ville de Benavente avait acquis en 1181 une partie de son grand territoire grâce à un achat au roi Ferdinand II de Léon pour 2°000 maravédis (maravedises) en or ; trente-cinq ans plus tard, celle de Torrelobatón acheta à Ferdinand III de Castille le territoire de Valdetronco pour 500 maravédis (P. Martinez Sopena et al., Privilegios reaies de la villa de Benavente [siglos xii-xiv], Benavente, 1996, p. 76-77 ; C. Reglero, [...] Montes de Torozos, p. 277).
29 L. Garcia de Valdeavellano, El mercado en León y Castilla durante la Edad Media, Madrid, 1931 (2a éd., Sevilla 1975). P. Martinez Sopena, « Foires et marchés ruraux dans les pays de la couronne de Castille et de Léon du xe au xxiiie siècle°» , dans Ch. Desplat (éd.), Foires et Marchés dans les Campagnes de l'Europe médiévale et moderne. Actes des xiv Journées Internationales d'Histoire de l'Abbaye de Flaran, septembre 1992, Toulouse, 1996, p. 47-70.
30 J. Del Alamo, [...] San Salvador de Oña (822-1284), I, n° 95.
31 L'ancien marché de Lebrana, dans la Bureba, fut transféré en 1175 à la ville neuve de Cornudilla, d'où il passa au bourg d'Oña avant 1203 ; immédiatement récupéré par Cornudilla, en 1215 il était définitivement installé à Oña. Ce va-et-vient ne se produisit pas sans violence, en plus de compter avec un autre élément supplémentaire : les habitants d'Oña payèrent une somme respectable à l'abbé d'Oña - qui était aussi seigneur de Cornudilla -, pour qu'il propose l'établissement du marché dans leur ville (F. Ruiz Gomez, [...] Oña en los siglos xiv y xv, p. 245-246). Le marché de Grajal, un ancien siège comtal, fut transféré en 1093 à la ville de Sahagún, située à 5 km ; l'influence du seigneur-abbé de Sahagún dans cette décision détermina un mouvement de résistance parmi les habitants de Grajal, qui sabotèrent les intérêts du monastère dans la région pour un demi- siècle (P Martinez Sopena, Tierra de Campos..., p. 552-556). Avec une autre intention, Alphonse VII ordonna en 1140 que le marché qu'on célébrait au temps de son grand-père à Bustillo (Bustillo del Oro, près de la ville de Toro) soit transféré à Villa Zeide (J. A. Fernandez Florez, Colección Diplomática del monasterio de Sahagún. Léon, 1991, tome IV, n° 1°269 ; ce fait peut être sous-jacent dans la décision prise par Alphonse IX beaucoup plus tard de convertir le lieu de Villa Zeide en la nouvelle ville de Belver.
32 En général, les informations au sujet de l'artisanat dépendent de l'anthroponymie ; cependant, l'époque connaît une forte réduction du stock des noms de baptême, et l'usage des noms de métier est une alternative parmi d'autres (noms de lieu, patronymes, sobriquets...), qui sert à identifier les personnes à l'intérieur de n'importe quelle communauté. Cela donne au témoignage une valeur très relative (sûrement que beaucoup d'individus non identifiés par un nom de métier étaient aussi des artisans), mais cela n'invalide pas d'autres appréciations : les artisans étaient en majorité des habitants des villes, beaucoup d'entre eux possédaient des biens à la campagne, et il existe une série de métiers plus fréquemment pratiqués.
33 Ce sont les témoignages des villes du Léon qui prédominent, comme on peut l'apprécier dans les fueros de Mayorga, Laguna de Negrillos et Puebla de Sanabria, ainsi que dans la documentation émanant de certains concejos - Mansilla, Castroverde. Le fuero de Léon contient une prescription en ce sens, dans laquelle on devrait chercher l'origine de la norme et le succès de sa diffusion (E Martinez Sopena, « Las pueblas reaies de León y la defensa del reino en los siglos xii y xiii°», Castillos medievales ciel reino de León, c. de Ayala y B. Caunedo [coord.], Madrid, 1989, p. 128-129). Mais on détecte le même phénomène en Castille, ainsi qu'il ressort du fuero de Miranda de Ebro.
34 J. Del Alamo, [...] San Salvador de Oña, I, n° 350.
35 M. Durany, El Bierzo..., p. 88-90.
36 I. Alvarez Borge, Poder y relaciones sociales..., p. 270-273.
37 De tait, la majorité des témoignages grâce auxquels l'immigration vers les villes est documentée est occasionnée par les plaintes des seigneurs. La dénonciation présentée par le monastère de San Millán de la Cogolla contre les habitants de Rehoyo, Sagrero, Terrazas y Redecilla qui étaient partis à la ville de Belorado constitue un échantillon expressif de ces dernières ; la sentence d'Alphonse VII manifestait : « habebatis altercationem cum bominibus illarum villarum qui morantur in Belforado et nolentes dare illos redditus quos semper fuerunt soliti parentes illorum dare... Et modo preeipio ita et eonfirmo ut quicumque hominum supradietarum villarum noluerit dare illos redditus, sicut scriptum continetur in cartula proavi mei regis Sancii, quando misit illas in Saneto Emiliano careat omnem here- ditatem... » (M. L. Ledesma, Cartulario de San Millán de la Cogolla, 1076-1200, Zaragoza, 1989, n° 374). Comme on peut le voir, on considérait encore possible que les paysans émigrés à la ville puissent continuer à payer à leurs seigneurs leurs redevances habituelles ; d'autres témoignages de l'époque le réitèrent. La cort de Najera offrait donc une authentique rupture légale, car, à l'avenir, aucun dépendant seigneurial ne pourrait conserver ses terres après son émigration.
38 M. A. Ladero Quesada, Fiscalidad y poder real en Castilla (1252-1369), Madrid 1993, p. 223 et suivantes.
39 Le chroniqueur fait dire aux bourgeois de Sahagún en 1245 : « [...] nosotros no somos obligados a obedecer más mandamientos [del abad] por quanto somos siervos del Rey e la villa esta a su mandar (R. Escalona, História del Real Monasterio de San Benito de Sahagún, Madrid, 1782, appendice I, p. 354).
40 Lopez de Sllanes y E. Sainz Ripa, Colección Diplomática Calceatense..., n° 30. Il est significatif que le roi agit conjointement avec le concejo pour l'accord avec le Chapitre grâce auquel il obtiendra la ville en seigneurie.
41 J. A. Bonachia Hernando, El señorío de Burgos durante la Baja Edad Media (1255-1508), Valladolid, 1988, p. 32-33.
42 Leyes de Alfonso X, II, Fuero Real, éd. crit. de G. Martinez Diez, J. M. Ruiz Asencio et C. Hernandez Alonso, Avila, 1989. Il est opportun de rappeler que la généreuse concession de territoire à la ville d'Aguilar de Campóo, citée plus haut, est de la même date et est également liée à l'implantation du Fuero Real.
43 Par exemple, à la fin du xive siècle, l'entrée du vin de ses prieurés de la Tierra de Campos dans la ville continuait (A. Huetz de Lemps, Vignobles et vins du Nord-ouest de l'Espagne, Bordeaux, 1967, tome I, 179).
44 C. Gonzalez Minguez, « Algunos aspectos del abastecimiento de Vitoria en la Edad Media°» , dans Vitoria en la Edad Media, Vitoria, 1982, p. 565-602.
45 Au travail de Huetz de Lemps déjà cité, il faut ajouter particulièrement ceux de : A. Marcos Martin, Economía, Sociedad, Pobreza en Castilla : Palencia, 1500-1814, Palencia, 1985 ; D. E. vass- berg, Tierra y sociedad en Castilla. Señores « poderosos°»y campesinos en la Espana del siglo XVI, Barcelone, 1986 ; J. L. Martin Galindo, Poblamiento y actividad agraria tradicional en León. Estudios de Geografia Rural, Valladolid, 1987 ; B. Yun Casalilla, Sobre la transition al capitalismo en Castilla. Economía y sociedad en Tierra de Campos (1500-1830), Salamanque, 1987 ; F. Brumont, Paysans de Vieille-Castille aux xvie et xviiie siècles, Madrid, 1993.
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