Châteaux et peuplement rural islamique et de la Reconquête en Algarve oriental : les données archéologiques
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Présentation
1Au-delà d'une vaste recherche en histoire médiévale, Robert Durand a eu le mérite d'étudier, en divers travaux, le territoire portugais et d'associer la reconquête, au sud du Douro, avec l'évolution des espaces ruraux et les structures défensives.
2Si, comme il a bien dit, « l'enquête textuelle révèle rapidement ses limites, l'enquête archéologique ne supplée que partiellement à ces carences car elle ne s'appuie, pour l'heure, que sur de trop rapides observations de surface » (Durand, 1988 : 181). En effet, l'espace qu'il a le plus étudié (territoire entre Douro et Tage) correspond, encore aujourd'hui, à une région très peu analysée du point de vu de l'archéologie médiévale.
3Au sud du Tage, la récente thèse de doctorat de Stéphane Boissellier (1996) a révélé une excellente analyse de l'évolution du peuplement et « incastellamento » d'époque islamique et de la Reconquête, en incluant des données archéologiques, plus abondantes dans cette région, lesquelles ont contribué, assurément, à une meilleure compréhension des kuwar de Beja et Ocsonoba et des transformations advenues après la reconquête chrétienne, terminée au xiiie siècle avec la prise de Faro.
4Ce serait, précisément, pour surmonter quelques faiblesses de l'enquête des espaces régionaux que mon travail, sur l'Algarve oriental, élaboré à partir presque exclusivement des données archéologiques, propose une réflexion sur l'habitat rural et les fortifications — islamiques et post-islamiques — en essayant de recouper les informations historiques et les résultats sur le terrain, ceux-ci étant obtenus en prospections de surface et, surtout, en fouilles :
- 1. au Castelo Velho de Alcoutim, fortification islamique d'époque omeyyade et, apparemment, déjà désertée en époque almohade,
- 2. au château de la Vila de Alcoutim, édifié après la reconquête, et point de défense de la frontière portugaise avec le Royaume de Castille.
L'Algarve oriental en époque islamique : châteaux et territoire rural
5Après la conquête musulmane, le diocèse d'Ocsonoba devient une circonscription administrative et militaire – kura d'Uksunuba – avec sa première capitale à Santa Mariya d'Algarve et plus tard (peut-être au xe siècle) transférée à la ville de Silves. Dans chaque kura, l'iqlim serait, comme a repéré Hussain Monés « una unidad administrativa y financiera, ya estabe- lecida antes de la venida de los árabes, que no hicieron más que adaptarla inme- diatamente, limitandose a señalar los impuestos correspondientes a coda iqlim » (Monés, 1957 : 119).
6On peut délimiter géographiquement l'Algarve Oriental vers l'est par la Serra do Caldeirâo, les montagnes de Cachopo, Serra de Alcaria do Cume et Alcaria Alta, jusqu'à Alcoutim, vallée de Guadiana et littoral, à la limite avec la kura de Niebla, par le Guadiana, et de la kura de Beja, au nord, par le Vascâo. Il est possible que cet espace ait été un iqlim – aujourd'hui le Sotavento Algarvio – c'est-à-dire un héritage du territoire de la civitas romaine de Balsa, avec désormais un nouveau centre urbain à Cacela (Qastalla) et/ou à Tavira (Tabira), quoique la dernière soit, encore au début du xiie siècle, nommée al-qarya.
7Dans cette région, à partir de l'enquête archéologique, on peut dire que l'origine de l'occupation islamique n'est pas marquée par des ruptures avec la structure du peuplement antérieur. En effet, quelques villae romaines étaient déjà abandonnées depuis l'Antiquité tardive, mais il est aussi vrai que d'autres continueront à être habitées pendant le période islamique et conserveront même les édifices religieux, comme au Montinho das Laranjeiras (Alcoutim), où se mantient l'ecclesia-monasterium d'époque wisi- gothique. Un autre exemple c'est Clarines (Alcoutim) qui, par la distribution des vestiges romains et médiévaux (où se trouvent aussi des éléments d'architecture et de décoration visigothiques/émirales), peut être considéré comme une al-qarya, située près de l'actuel village.
8Le processus d'islamisation paraît coïncider, surtout depuis les ixe- xe siècles, avec la création de quelques fortifications, possibles concessions territoriales, à la tête de petits districts locaux (« comarcas ») – hisn et habitats ruraux –, par exemple le Castelo Velho de Alcoutim (Alcoutim), le Castelo das Reliquias (Alcoutim) et les châteaux de Altamora (Castro
9Marim). Autrement dit, il est possible que, depuis le califat omeyyade et les royaumes de taifas, la région qu'occupait tout le Sotavento (ancienne civitas de Balsa) ait été accrue d'autres unités régionales plus petites, les châteaux-territoires ou husun-ad.jzâ :
- les trois châteaux déjà indiqués, situés à l'intérieur, dans la montagne, associés à un peuplement à prédominance pastorale – élevage de chèvres et moutons - et d'exploitation de mines (surtout le Castelo Velho de Alcoutim),
- les territoires de Cacela et de Tavira, localisés sur le littoral et associés à des habitats ruraux, en plaines plus alluviales et propres à la polyculture – vergers et arbres fruitiers –, ainsi qu'à l'exploitation des ressources maritimes.
10Les châteaux de l'intérieur se trouvent sur des élévations bien visibles (« cerros »,) entourés de petits ruisseaux et fleuves, en étroite liaison avec les habitats ruraux de petites et moyennes dimensions. La superficie dominée par chaque hisn ne dépassait assurément pas les 10-12 km de rayon, formant un réseau castrai et un peuplement islamique de relative homogénéité.
11Le Castelo das Reliquias est à 22 km du Castelo Velho de Alcoutim et à 25 km au sud de Mértola ; également au sud de Mértola, le Castelo Velho de Alcoutim est à 35-40 km de cette ville (en parcours terrestre) et environ à 25 km par le Guadiana ; les châteaux de Altamora sont à 25 km au sud de Reliquias et Alcoutim et à peu près 17,5-18 km au nord de Cacela.
12Le centre urbain de Cacela, quoique l'on y trouve des vestiges romains autour de la ville, doit son développement à la période islamique et là s'établiront, peut-être à partir des ixe-xe siècles, les Banû Darrâdj al-Qastalli, groupe berbère de la famille des Sinhâdjiens, aussi présents dans l'actuelle province de Castellón (Guichard, 1977 : 272). La fortification, située au bord de la mer, peut avoir commencé par être un simple ribat, avec fonction militaire et de contrôle sur la côte. De même, après la Reconquête, sa mission consistera encore en la surveillance du littoral, sonnant le tocsin (« rebate » < ar. ribat) pour avertir les habitants des hameaux voisins de se protéger dans la forteresse et préparer la défense contre les pirates.
13Les vestiges archéologiques à Cacela s'étendent jusqu'aux actuels champs de culture, surtout sur une plate-forme qui descend jusqu'au ruisseau de Cacela, et dépassent le périmètre des murailles en pisé, probablement renforcées pendant le période almohade, quand la ville était certainement le centre d'un vaste iqlim qu'occupait tout le Sotavento. Ceci est le premier château, en territoire portugais, indiqué par al-Idrisi, dans la description de la route Algeziras-Sintra. Encore au xiie siècle, au moment des luttes entre Almoravides et Almohades, c'est à Cacela que s'installent les garnisons almohades qui soumettent la rébellion de la taifa de Tavira, laquelle s'est prolongée jusqu'à 1167/1168. D'ailleurs, il faut reconnaître aussi que Tavira, avec son port contrôlé par les Almoravides, a dû s'agrandir depuis les xie-xiie siècles et était déjà, à la veille de la Reconquête, une importante agglomération urbaine, protégée aussi par une fortification et des tours en pisé (tabiya).
14Aux environs de Cacela, il y avait assurément un peuplement dispersé, dans les champs de culture et les vergers. Al-Idrisi indique la forteresse, édifiée au bord de la mer, et dit que Cacela est bien peuplé et qu'il y a beaucoup de vergers et de figueraies (Coelho, 1972 : 66). Les vestiges d'habitat rural se trouvent, par exemple, autour de l'actuel village de Santa Rita (avec des vestiges romains, notamment un barrage), village où se trouve aussi, près d'un ruisseau, une qûbba, possible mausolée ou oratoire, retraite d'un murabit ; du site de Fonte Salgada provient une inscription funéraire mozarabe, de l'êvêque Julião, mort en mars 987 (AA.VV., 1998 : 88). En direction de S. Bartolomeu et Castro Marim on peut indiquer d'autres sites islamiques désertés, par exemple près de Alcaria et Hortas de Alcaria, ainsi qu'à Vale do Bôto, où les fouilles ont révélé quelques sépultures musulmanes (étroites et avec couverture en tuiles), des silos et structures d'habitations qui confirment l'occupation jusqu'à la période almohade et abandon après la Reconquête (Catarino et al, 1981 : 9-27).
15La défense de la population rurale et la surveillance sur la côte auraient été renforcées avec des tours de défense (« atalaias »), conservées dans la toponymie, par exemple la Torrinha, à moins de 1 km au nord de Cacela, la Torre Velha, à 3,5 km vers l'est (aujourd'hui avec une marque géodésique) ; la Torre dos Frades, à 3 km nord-est, dans les terres données après la Reconquête aux frères de Tavira, est un site qui correspond à un village déserté, peut-être une qarya et où se trouvent les restes d'une tour octogonale, probablement d'époque almohade ; plus loin, la Torre do Sobral de Baixo est à 8,5 km au Nord-Est, près d'un endroit où se trouvent aussi des trouvailles d'époque romaine et où passait la route de Baesuris-Balsa, récemment détruite par des travaux agricoles.
16Plus au nord de Cacela, les châteaux de Altamora ou du Beliche (parce qu'ils se situent sur des « cerros » des rives droite et gauche de ce fleuve), dominaient les espaces agricoles et d'élevage. Entre les établissements islamiques situés dans le territoire (« alfoz » < ar. al-hawz), parfois non loin d'actuels hameaux agricoles (« montes »), on signalera les suivants : Alcaria da Arraia, à 2 km au nord, avec des restes d'habitat et sépultures, le site de Marroquil, à moins de 2 km au sud-est, où se trouvent des vestiges romains et musulmans ; Corte Gago, à 3,5 km à l'ouest, avec des restes d'habitat et un trésor monétaire (monnaies d'époque de Abd al-Rahmân III et Al- Hakam II), trouvé au xixe siècle (Lopes, 1895 : 97-98) ; le Cerro da Formiga, près du « Monte » da Funchosa, à 4 km au nord-ouest, d'où on peut apercevoir le château et les villages de Marroquil et Corte Gago, et Alcarias de Tanoeiro, à 5 km au sud-est, où se trouvent aussi des vestiges romains.
17À la périphérie, au-delà de 5 km, on peut observer d'autres villages désertés, par exemple Alcarias Grandes et Alcaria das Choças ; le Fortim/Cascalheira do Fortim, avec des restes d'habitat et d'une tour de défense rectangulaire et Alcaria de Figueirais, à 9,25 km au sud-est, près du site de Cabeço do Pai Correia, où les fouilles (Gonçalves, 1981 : 189-192) ont révélé des restes d'une structure défensive rectangulaire et des vestiges (céramiques et une monaie) associés à la Reconquête.
18Près de la Ribeira do Vascão, à la limite du « concelho » (municipe) de Mértola, les fouilles au Castelo das Reliquias ont montré l'existence d'une fortification d'époque émirale. Ce hisn présente un fortin supérieur qua- drangulaire (à peu près 35 m de côté) et une enceinte extérieure, qui occupe le sommet du « cerro » et descend la pente jusqu'au Vascão, fleuve qui fermait l'habitat, peut-être un petit bourg, apparemment déserté dès avant la Reconquête du xiiie siècle (Catarino, 1994 : 660-662 ; 1998 : 210-212). Le peuplement rural s'est structuré dans les environs du château, en villages aujourd'hui désertés, où se trouve une grande concentration de vestiges de surface, y compris d'époque almoravide et almohade. On cite quelques exemples : Alcaria Chã à 3,5 km, Catacho ou Casa do Galacho à 4,5 km, Cerro do Major à 5,25 km, Alcarias de Marim à 7,5 km, et Alcarias do Mocho à 7,75 km sont des établissements désertés et aujourd'hui éloignés des villages actuels. D'autres, comme Clarines, à 5 km, Alcariais das Velhas, à 6 km, Cerca das Oliveiras do Lotão, à 4,75 km, et Cerca das Oliveiras do Tesouro, à 7,25 km sont, bien au contraire, des sites désertés mais situés à la proximité de hameaux actuels, qui marquent un faible déplacement d'habitat.
19Sur une élévation da la rive droite du Guadiana, le Castelo Velho de Alcoutim reste à moins de 1 km au nord d'Alcoutim et se trouve dans la région des mines de la Serra d'Algarve. S'il est vrai que quelques sites romains (par exemple Cortes Pereiras, Cerro das Casinhas et Cercado da Ferrugem) étaient liés à l'exploitation minière, il est aussi vrai qu'à la période islamique se trouvent d'autres établissements près des mines autour du château. Dans ce cas, on peut indiquer, entre 1 km et 5 km à partir du Castelo Velho, le Cerro da Horta do Brejo (vestiges d'habitat, d'exploitation et scories en surface), directement associé aux mines du Brejo et Nusmância ; le Montinho de Corte da Seda, près des mines de Roça Fria et Barranco da Amarela, S. Martinho Velho de Cortes Pereiras, avec continuité d'exploitation depuis l'époque romaine ; et Cerca das Oliveiras do Cerro do Lobo, possible qarya située près des mines, au nord de Cortes Pereiras.
20D'autres villages désertés étaient certainement liés aux terres agricoles et d'élevage et se trouvent plus loin du château. On citera, par exemple, Alcaria das Pêgas, à 6 km ; Alcariais de Degracias (avec des vestiges romains à proximité), à 7,75 km ; et Alcarias de Barranco do Tecedeiro, à environ 9 km. À 8,5 km au sud, près du Guadiana, la villa romaine de Montinho das Laranjeiras, et son ecclesia-monasterium d'époque wisigothique, a maintenu une population jusqu'à la Reconquête, notamment près de l'édifice religieux, où se trouvent aussi les restes d'habitations (« casas de patio ») et de la céramique, éventuellement d'une communauté mozarabe ou muwallad.
21Pendant les fouilles au « cerro » du Castelo Velho de Alcoutim, on a découvert un fortin supérieur rectangulaire (22 x 32 m de côté) et des tours quadrangulaires à intervalles réguliers. À mi-pente, une deuxième enceinte (à peu près 80 x 30 m de côté), également avec des tours, protégeait un ensemble d'édifices, dont on a fouillé trois habitations. Plus en bas de la colline, quelques pans de murs et les ressauts du terrain suggèrent l'existence d'une troisième enceinte.
22Pour le moment, on peut constater différentes phases de construction et reconstruction, soit dans le fortin supérieur, soit sur la pente la moins forte (sondage 2). Les observations archéologiques montrent que ce château fut édifié à l'époque émirale, peut-être dans la 2e moitié du ixe siècle. De la première phase restent, dans le fortin, quelques structures d'habitat (éloignées de 70/80 cm de la paroi interne de l'enceinte) associées à quelques fragments de céramique grossière pré-califale, de tradition wisigothique.
23Plus tard, peut-être au début du califat, sur une couche de destruction (niveau 5), sur des restes de cendres et quelques pointes de lance en fer, survint une deuxième phase de constructions. Ce serait à partir des périodes califale et taifas que les habitations changent : les nouvelles constructions sont adossées à la paroi intérieure de l'enceinte ; la porte principale, dressée vers le Guadiana, sera renforcée d'une tour, et l'espace central – la cour du château – est occupé par un grand édifice, peut-être seulement pendant les royaumes des taifas. Cette restructuration de l'espace s'est maintenue tout au long du xie siècle ; mais le château sera progressivement abandonné, à un moment encore imprécis, certainement pendant l'époque almoravide.
24Le mobilier archéologique trouvé dans les couches d'abandon (niveaux 2 et 3) présente des caractéristiques formelles et chronologiques centrées dans les périodes califale et des royaumes de taifas, en particulier les fragments de céramiques décorés en vert et manganèse et en « corda seca parcial ». Complètement absentes sont les décorations en « corda seca total » et la céramique estampillée d'époque almohade.
25Selon l'opinion de Soler et Zozaya, on constate la présence, en al- Andalus, d'un groupe de châteaux de plan rectangulaire (par exemple El Vacar, Mérida, Trujillo, Castelo das Reliquias, Bobastro, Castel Forinôs de Balaguer, etc.), qui sont semblables aux châteaux omeyyades du désert oriental de la région syro-palestinienne (Soler et Zozaya, 1992 : 265). Dans l'état actuel de l'enquête, on peut considérer, d'après les fouilles, que le Castelo Velho de Alcoutim et le Castelo das Reliquias sont, en effet, des fortifications omeyyades, de plan régulier, en maçonnerie de pierre sèche, avec calages des plus gros blocs à l'aide de petites pierres, en schiste, conservant des murailles d'environ 2 m de large, rythmés par des tours carrées et rectangulaires.
26Les structures et le mobilier céramique trouvés, jusqu'à présent, dans les niveaux les plus anciens d'Alcoutim et Reliquias, suggèrent des habitats castraux des périodes émirale et califale. Le type d'emplacement, les caractéristiques de construction, le plan et quelques unes des céramiques d'Alcoutim sont très semblables (et peut-être contemporaines) à ceux d'Almizerat (Pego, Alicante) – fortin de plan rectangulaire, 22 x 35m de côté–, sauf l'absence de bastions circulaires à Alcoutim, tandis qu'Almizerat est une fortification plus inspirée des ouvrages militaires de la Syrie et du limes byzantin d' Afrique du Nord (Bazzana, 1990 : 87-108). Egalement pourvu de tours circulaires, le hisn de Gartx (Alicante) montre, au-delà de la fortification supérieure, une séquance défensive, pareille à celle d'Alcoutim, avec en plus deux enceintes qui se développent sur une pente (Bazzana et al, 1988 : 78-81).
27Après la conquête islamique de l'Algarve et assurément depuis le milieu du ixe siècle, se développe une progressive préoccupation de défense et d'effectif contrôle territorial. On renforce (dans le cas d'Ocsonoba) et on édifie de nouvelles défenses urbaines (par exemple à Silves) et sont certainement construits quelques ribat de surveillance sur la côte, contre la piraterie maritime. Ce sera peut-être, à l'origine, le cas de la forteresse de Cacela, située au bord de la mer. En haut Algarve oriental, Alcoutim, Reliquias et Altamora sont alors édifiés, ex nihilo, probablement à la fin de l'émirat de Abd al-Rahmân II (822-852) ou alors durant l'émirat de Muhammad Ier (852-886). Il est possible qu'ils aient correspondu à des husun, concessions de territoires (djuz' pl. adjza') données à des groupes d'origine berbère qui s'y sont installés. D'une certaine manière, on peut admettre l'hypothèse que le Castelo Velho de Alcoutim ait un rapport avec un établissement berbère, éventuellement des Kutama, famille tribale des Baranis, qui ont connu une grande dispersion géographique, notamment dans la frontière occidentale Thaghr al-Gharbi (à Mérida et Alange), ainsi que dans le Shark al-Andalus, région où Pierre Guichard indique un « “pays des Kutama” à la limite des provinces de Castellón, Valence et Teruel » (Guichard, 1977 : 272).
28Le hisn d'Alcoutim, en particulier, serait au début un simple fortin militaire, peut-être aussi avec une fonction de ribat, lequel contrôlait la route fluviale du Guadiana, depuis l'époque des razzias pratiquées par les pirates normands qui, selon les textes arabes, arrivaient jusqu'au territoire de Beja. Tout au long des xe-xie siècles s'est produit l'apogée de l'occupation du château, où sont effectués quelques reconstructions et accroissements d'édifices. Le moment d'abandon doit être daté d'avant les luttes des xiie- xiiie siècles, étant donné que l'on n'a pas trouvé de mobilier archéologique qui puisse s'attribuer concrètement à des chronologies almoravides/almohades. Malgré l'absence de données archéologiques plus précises, le hisn commença peut-être son abandon à partir du moment où le royaume taifa de Séville conquit les taifas de Silves et Faro, finissant par être déserté à la période almoravide. D'après l'observation de la distribution spatiale de l'habitat rural et du mobilier céramique trouvé en prospections dans le muni- cipe d'Alcoutim, on remarque que cette région s'est développée peut-être aussi en rapport avec l'exploitation des mines, depuis le califat et le royaume taifa de Santa Mariya de Harun. Cependant, depuis la fin du xie siècle et début xiie siècles, on observe quelques changements dus aux luttes internes et surtout à cause de la Reconquête ; d'ailleurs, la même chose se passa dans toute la région au sud du Tage. À partir de l'époque almoravide et almohade, l'instabilité et les sucessives rebellions locales, notamment des muridin d'Ibn Qasi à Mértola et Silves, doivent avoir provoqué des transformations dans le peuplement rural. Les petites granges et hameaux sont progressivement abandonnés et, en revanche, il y a une concentration de l'habitat en villages (les « alcarias »), parfois à proximité de tours de défense, villages qui sont finalement désertés après la Reconquête.
L'Algarve Oriental après la Reconquête
29Aux xiie-xiiie siècles, Cacela et Tavira étaient les uniques centres urbains de l'Algarve oriental. Précisément à la veille de la Reconquête, le dernier souverain du Gharb, Ibn Mahfûz, a perdu, entre autres, les forteresses de Cacela (Qastalla), Tavira (Talabira), Loulé (al-'Ulyâ), Silves (Shilb), Faro (Santa Mariya de Harun), Algoz (al-Guz), Messines ? (Marsusa), Pademe (Batarna) et Alvôr (al-Bur). À chacune correspondait certainement un territoire (alfoz – al-hawz) qui englobait d'autres fortifications, tours de défense et villages.
30Sauf l'occupation éphémère de Silves, par D. Sancho I (1189), rapidement récupérée par le calife almohade Ya'qub al-Mansur (1191), c'est seulement à l'époque de D. Sancho II que sont réalisés les grands progrès de la Reconquête en Algarve et dans le sud-ouest de l'Andalousie. Depuis 1238, les chevaliers de l'Ordre de Santiago, sous le commandement de D. Paio Peres Correia, commencent successivement les conquêtes de Mértola, Alfajar da Pena, Ayamonte, Cacela et Tavira. Comme a bien repéré Robert Durand, « au sud du Tage, en revanche, le substrat musulman est beaucoup mieux marqué et la Reconquête, à la fin du xiie siècle et dans la première moitié du xiiie siècle, introduit les plus évidentes ruptures »
31(Durand, 1983 : 69).
32En effet, à ce moment-là, les anciens husun omeyyades de la Serra d'Algarve (Alcoutim et Reliquias) avaient déjà perdu leur importance et furent progressivement désertés. Bien au contraire, à partir de l'époque almoravide et almohade, seront plus actives les défenses autour des villes, comme à Cacela et Tavira, où les forteresses sont renforcées par des murailles en pisé. Dans la campagne, les tours de vigie (« atalaias ») surveillaient en cas d'attaque chrétienne et protégeaient aussi la population rurale.
33Après la Reconquête, Cacela a continué, comme à la période antérieure, à être le centre d'un district, mentionné par Ibn Sa'id, peut-être un iqlim qui a réuni les anciens territoires des husun de montagne. La « vila » conservera une certaine unité territoriale – mais seulement au début de l'occupation chrétienne. Son importance stratégique, sur le littoral et la rive droite du bas Guadiana, a conduit D. Paio Peres Correia à échanger contre elle les forteresses de Estômbar et Alvôr, « as quais largou depois aos Mouros por Ibe darem a vila de Cacela » (Brandâo, 1632, livro XIII : P 145b). Ce sera à partir de Cacela que la Reconquête se poursuivra en Algarve, en premier lieu vers Tavira et, ensuite vers Salir, Pademe et Silves.
34Parmi les donations faites aux chevaliers de Santiago, durant les règnes de D. Sancho II et D. Afonso III, on trouve en particulier Mértola, Ayamonte et Tavira, centres de territoires à la limite de Cacela. La limite (« termo ») ouest de Ayamonte était le Guadiana, Tavira avait sa limite sûrement sur la Ribeira de Almargem, la limite sud de Mértola était le Vascâo : « in primo per flumen de vascon ubi intrat in Odianam » ( Chanc. Afonso III, 1. 1, P I47v). Le territoire de Cacela, donné aussi à l'Ordre de Santiago, par D. Sancho II, en 1240, s'étendait entre le Vascão (au nord), le Guadiana (à l'est) et, à l'ouest, la Serra jusqu'au littoral, par le fleuve de Benamor : « flumynys debenaamor quotnodo de sociront de Sumo Serre usque admare et termyny predicta castella juntent se aun termynya de mértola et de ayamonte » (Livro de Mestrados, r. 1033, P 173v-174).
35Le « flumynys debenaamor » correspond certainement à l'actuel Ribeira de Almargem, à 7,5 km à l'ouest de Cacela, qui a son embouchure près de Tavira, précisément à 2,5 km de l'embouchure du Gilão. Ce fleuve a une orientation nord/sud, descend de la Serra et passe tout près de l'actuel hameau de Benamor, lequel a conservé le toponyme antérieur à la Reconquête.
36Cependant, dans les années suivantes, la ville de Cacela, dont la charte de privilège (« carta de foral ») ne sera donnée qu'en 1283 par D. Afonso III (et ne sera pas ré-octroyée pas D. Manuel), se voit négligée en faveur de Tavira. De la même façon, depuis la 2e moitié du xiiie siècle, la récente création de la ville de Castro Marim, avec « foral » donné par D. Afonso III en 1277, contribua à la décadence de Cacela. Aux environs de Castro Marim, les prospections ont confirmé un peuplement musulman. Mais les fouilles effectués au château, sous la direction d'Ana Arruda, n'ont pas fourni de niveaux d'occupation islamique, ce qui peut confirmer l'hypothèse que ce château date d'époque chrétienne. En effet, cette région fut gagnée par D. Paio Peres Correia, peut-être à partir de Alcaria dos Figueirais/Hortas do Quarto et Cabeço do Pai Correia, en direction de Cacela. Dans la Corografia do Reino do Algarve, de Frei Joâo de S. José (1577), on peut lire qu'il « commença avec les siens à se diriger à travers la montagne vers Cacela et il arriva le soir à l'endroit où l'attendaient les Maures. Et il n'amena pas toutes ses troupes parce qu'il avait envoyé une grande partie d'entre elles vers la colline où se trouve maintenant Castro Marim pour rallier quelques autres qui passaient par la rivière » (começou com os seus a marcharpela serra caminho de Cacela e jà sobre a tarde chegou ao lugar onde os Mouros o espe- ravam. E nâo levava jà toda sua gente, porque muita delà mandara ao Monte, onde agora é Castro Marim, a recolher alguns dos seus quepassavam pela ribeira Guerreiro e Magalhães, 1983 : 69).
37Plus au nord, la Serra sera aussi gagnée par les chevaliers chrétiens, mais négligée dans les années suivantes, tandis que la guerre se dirigeait vers le littoral. Dans l'actuel municipe d'Alcoutim, les anciens husun et quelques villages, plus isolés en montagne, sont déjà désertés ou semi-abandonnés, réduits à un habitat de type fossile ou de très peu d'importance, pour employer la terminologie de Pierre Guichard (1983 : 92). Depuis la Reconquête, le peuplement rural s'est réorganisé progressivement en villages qui seront les futures paroisses, parfois situés près des anciens villages islamiques.
38De même qu'à Castro Marim, à Alcoutim le château est une construction post-Reconquête, situé à 1 km au sud de l'ancien hisn. Mais la toponymie a conservé assurément la mémoire des anciens berbères Qutama qui y habitaient. Les fouilles au château d'Alcoutim (Catarino, 1994 : 657-667) ont révélé un mobilier archéologique de l'Âge du Fer et de la période romaine républicaine mais pas de vestiges islamiques.
39On peut considérer que le château date de l'époque de D. Dinis, lequel, de nombreuses années après la Reconquête de cette région, fit peupler la ville par une charte datée de 1302 et fit donation à l'Ordre de Santiago de toutes les églises à construire dans Alcoutim et son territoire (Iria, 1988 : 128). Le 9 janvier 1304, le roi donne la charte de privilège : « dou e outorgo a vos concelho eprobadores du minhapobra d'Alcoutim... » (Chanc. D. Dinis, 1. III, P 29v, 30-30v). De cette façon, par la documentation et les résultats des fouilles, on peut présumer que le château fut bâti seulement au début du xive siècle. À partir de ce moment-là, la forteresse sera un des points stratégiques de la défense de la frontière. Ce sera par Alcoutim que, en 1338, Afonso XI de Castille envahira l'Algarve, par un pont de barques sur le Guadiana, (« en los puertos de Alcauntin »), et on voit, à ce moment-là, que la ville et son district sont très dépeuplés (Iria, 1988 : 162-163). En tout cas, malgré les dimensions réduites, Alcoutim était, au xive siècle, une fortification militaire et un port du Guadiana.
40Les fouilles ont montré des niveaux d'occupation qui coïncident avec cette période : mobilier céramique et métaux d'époque tardo-médiévale ; habitations et réserves de céréales, en grandes jarres (dolias), structures assurément de caractère militaire ; ainsi que les restes d'un four à pain de tradition islamique, de base hémicirculaire maçonné, avec parois (et couverture ?) en argile, du même type qu'un exemplaire publié par André Bazzana (1996 : 149). Les céramiques suggèrent une certaine continuité avec les productions islamiques, notamment les grands plats (ataifores) carénés et vitrifiés en couleur miel foncé. D'autres sont déjà des productions typiques du xive - xve siècle et quelques exemplaires proviennent assurément des ateliers de Séville, par exemple les plats coniques, émaillés en blanc à l'intérieur et décorés en vert.
41Sur les couches de la première phase, après vestiges d'un probable incendie, la 2e phase correspond à l'époque moderne. Les dessins de Duarte de
42Arinas, au xvie siècle, montrent Alcoutim comme une petite ville de frontière, sans enceinte urbaine, avec un château de plan quadrangulaire, où il y avait « de nombreuses bicoques, des abris couverts et une citerne » (muytos pardyeyros, apousentamentos sobradados e uma cystema, Duarte de Armas, 1509). Quelques édifices visibles sur le plan alors dessiné correspondent aux niveaux qui ont fourni du mobilier archéologique du xvie siècle, notamment un sceau de plomb avec la sphère armillaire, d'époque de D. Manuel Ier. Au xvie siècle, le même roi ordonna de réformer l'ancienne charte de privilège, donnant un nouveau document en 1520, et fit d'Alcoutim un Comté, en faveur des fils du Marquis de Vila Real. Jusqu'au règne de D. Sebastiâo, Alcoutim sera encore une importante forteresse de frontière. Les Ordenanças de 1573 indiquent mille hommes pour l'infanterie, même nombre qu'à Lagos et très peu inférieur à l'infanterie de Silves, Faro et Tavira (Guedes, 1988 : 190-191). Mais la fonction militaire d'Alcoutim sera évidemment négligée pendant l'occupation du pays par les Philippe de Castille.
43En conclusion, en Algarve Oriental, la Reconquête introduit une certaine rupture avec le période musulmane. Les husun de la Serra étaient déjà abandonnés et les nouveaux domaines se concentraient dans les villes du littoral, notament à Castro Marim, créé depuis le règne de D. Afonso III. À l'intérieur, surveillant le Guadiana et la frontière, le château d'Alcoutim est construit ex nihilo, seulement en époque de D. Dinis. Comme l'a très bien remarqué Robert Durand l'« incastellamento portugais s'est établi dans un contexte très particulier, celui de la reconquête [...]. Ce n'est que dans les régions tardivement conquises que les castra servent la seigneurie, laquelle opère alors une redistribution importante et décisive de l'espace » (Durand, 1983 : 74-75).
44Les châteaux, reconstruits ou édifiés ex nihilo, seront maintenant les points de support et de domination du pouvoir central et seigneurial et, à partir de la création des « concelhos », seront aussi créées de nouvelles circonscriptions administratives, dont les limites seront différentes, aussi bien par rapport à celles du château-territoire (bisn-djuz') califal et taifal que par rapport à l'iqlim almoravide et almohade. Les villes de Tavira, Cacela, Castro Marim et Alcoutim complètent encore une ligne de défense du littoral contre la piraterie maritime et de la vallée du Guadiana, frontière avec la Castille et toujours en confront militaire au bas Moyen Âge.
45Après les destructions durant la reconquête de Tavira, la forteresse sera récupérée, et un donjon sera bâti en plus à l'époque de D. Afonso III et D. Dinis. Ce dernier était dans la ville en 1303 et il a même surveillé les ouvrages (Iria, 1988 : 123). Domaine royal depuis D. Afonso III, Tavira sera maintenant le centre urbain le plus important de l'Algarve oriental, héritier du territoire de l'ancien iqlim de la région du Sotavento, et elle centralisera en une seule circonscription toute la zone de son propre municipe et les territoires de Cacela, Castro Marim et Alcoutim (centralizou num sô almoxarifado toda a zona do seu proprio concelho e os de Cacela, Castro Marim e Alcoutim Magalhães, 1970 : 236).
46En relation avec l'état de conservation des châteaux islamiques, au xvie siècle, Tavira conservait encore quelques pans de l'ancienne enceinte et des tours en pisé. Cacela était, selon la description de Frei Joâo de S. José (1577), « beaucoup plus grande autrefois que maintenant comme on le voit par les ruines et vieilles fondations qui sont autour d'elle » (em outro tempo, muito maior do que agora é, como parece pelas ruinas e alicerces velhos que em torno delà estão Guerreiro e Magalhães, 1983 : 54). Plus tard, Henrique Fernandes Sarrâo( circa 1600) dit que Cacela « fut autrefois une grande ville entourée d'une enceinte que l'on ordonna de raser et elle a un nouveau château fort » (antigamente foi grande e cercada de muros, que se man- daram arrasar, e tem um [novo] castelo forte. Ibidem : 169).
47Finalement, les prospections des sites ruraux confirment une certaine densité d'habitats désertés après la Reconquête, par exemple Vale do Bôto, où les fouilles ont révélé une occupation jusqu'à la période almohade, ce qui peut appuyer l'hypothèse d'un déclin démographique dans cette région. Cependant, une population musulmane réduite s'est maintenue dans quelques hameaux de l'intérieur, par exemple à Aldeia dos Mouros (Vaqueiros, Alcoutim), où furent identifiés des niveaux archéologiques jusqu'aux xive - xve siècles (Gamito, 1994 : 545-563).
48Le déclin démographique dans les municipes de Castro Marim et Alcoutim a préoccupé les souverains portugais, lesquels instituent, pendant le bas Moyen Age et l'époque moderne, les « coutos de homiziados » (zones d'accueil des criminels), avec l'objectif de repeupler la région. Peu à peu les villages, centres de paroisses, supplantent aussi les anciens villages islamiques. Parfois, ils se situent très près des anciens habitats, comme Odeleite et Vaqueiros. D'autres sont plus éloignés, par exemple Martim Longo (1 km de Alcaria do Mocho et 2 km du site de la Casa do Ouro) et Giôes (3 km du Castelo das Reliquias, 3 km de Alcaria Chã et 2 km du site de Catacho). Ces villages s'agglutinent, surtout à partir des xive-xve siècles, autour de l'église et avaient, dans leur territoire, quelques petites granges et hameaux dispersés dans la montagne.
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