Histoire de l’histoire de Compostelle. Son impact en France
p. 65-74
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Index géographique : France
Texte intégral
1L’histoire de Compostelle est une histoire religieuse construite dès le départ sur un fond politique, essentiellement destinée à répondre à des oppositions intérieures ou extérieures. En Espagne, elle eut à s’affirmer sur divers évêchés ou archevêchés concurrents, en Italie sur la papauté sur des questions religieuses ou territoriales. La France prit parti pour l’un ou l’autre, dès le xiie siècle et jusqu’à la guerre d’Espagne. Le grand sanctuaire galicien s’est constamment justifié par écrit, en écrivant ou réécrivant l’Histoire à sa façon.
xiie-xiiie siècle, le premier texte de propagande
et la réponse des contradicteurs
2Le premier de ces textes à vocation historique est la chronique de Turpin (considérée, rappelons-le, comme un document historique jusqu’au xviiie siècle) qui nourrit l’imaginaire de tous ceux qui se réclamaient de Charlemagne en racontant comment l’empereur mythique établit la suprématie de l’église de Compostelle sur toutes les Églises espagnoles. Il fut rédigé à Saint-Denis en 1119 par trois partenaires : le roi de France Louis VI, le pape Calixte II et des émissaires de Compostelle. Le premier y retrouvait un moyen de regrouper autour de lui les grands princes territoriaux, le pape y consolidait ses idées de suprématie sur l’église, l’évêque galicien y assurait le trône de son filleul Alphonse VII, menacé par le roi d’Aragon. Ce texte, ainsi qu’un recueil de miracles, le récit de la translation de saint Jacques en Espagne et diverses lettres attribuées à Calixte II, circulent en Europe dès avant la fin de ce siècle.
3Dans les premières années du xiiie siècle, l’archevêque de Compostelle s’y appuyait encore pour se proclamer primat des églises d’Espagne, contre Tolède : une confrontation avait eu lieu en 1215, dans les jours précédant l’ouverture du concile du Latran IV. L’archevêque de Tolède Roderic Ximenez de Rada s’y s’inscrivit en faux contre les prétentions galiciennes et clama hautement que Compostelle n’était connue que depuis Calixte II, c’est-à-dire depuis un siècle à peine. Il attaque les fondements de la raison d’être de Compostelle en exprimant vigoureusement ses doutes à propos de la venue de saint Jacques en Espagne1.
4Dans les années 1240, Alphonse X trouva insupportables les affirmations du Turpin (toujours d’actualité) touchant l’ingérence de Charlemagne dans les affaires intérieures de la Castille et chargea le même archevêque Ximenez de Rada de corriger l’histoire. Ce dernier incorpora alors dans l’histoire officielle De Rebus Hispaniae2 une histoire de Charlemagne dans laquelle il apparaissait clairement que l’empereur n’avait jamais mis les pieds en Espagne.
xvie-xviie siècle, Rome critique Compostelle en s’appuyant
sur l’histoire. Compostelle commandite d’autres travaux
5À Rome à la fin du xvie siècle, sur injonction du concile de Trente (1545-1563) commencèrent des recherches destinées à éliminer du calendrier une bonne partie des saints critiqués par les protestants. La direction en fut confiée à César Baronius (1538-1607), confesseur du pape et futur cardinal, qui mit (1584 et 1588) les résultats de ses travaux en Espagne au service de la politique du pape Clément VIII : la venue de saint Jacques en Espagne y est très clairement mise en doute3. Cette position officielle de l’église devait déstabiliser Philippe II roi d’Espagne avec lequel elle était en conflit à propos de ses possessions italiennes.
6Baronius basait sa critique scientifique sur des auteurs anciens qui avaient ignoré les traditions galiciennes, en particulier sur une lettre de 1074 du pape Innocent I qui assurait que Pierre et Paul avaient envoyé non pas Jacques mais sept évêques pour évangéliser l’Espagne. Il se référait également au document de 1215 dont il est question ci-dessus, qui lui avait été communiqué par un chanoine de la cathédrale de Tolède, Garcia de Loaysa, futur archevêque4.
7En Espagne, les conséquences furent immédiates : les villages des évêchés d’Osma’ Calahorra, Siguenza, Palencia et Burgos qui étaient obligés chaque année de payer le « Vœu de saint Jacques », au nom de son rôle de protecteur de toutes les Espagnes refusèrent cet impôt basé sur des faits non historiques et intentèrent un procès. En 1588, Ambrosio Morales, historiographe du roi Philippe II et proche parent de l’archevêque de Compostelle, fut prié de donner des arguments aux avocats défenseurs de la cathédrale. Il publia une Information de droit par vérification de l’Histoire dans laquelle il utilisait les éléments d’une grande enquête (dans le cadre justement de la Contre-Réforme) qu’il avait effectuée en 1572 à travers l’Espagne afin de « reconnaître » les reliques des saints en consultant les archives ecclésiastiques et en visitant les tombeaux5.
8En 1602, devant l’ampleur des réactions, Rome modéra quelque peu sa position dans un nouveau Bréviaire de la Vie des saints en écrivant que saint Jacques était « peut-être » venu en Espagne, ce qui ne fut pas non plus du goût des Espagnols et n’interrompit pas leurs recherches. Ainsi, par ordre du roi, le connétable de Castille don Jean Ferdinand de Velasco publia une défense anonyme de saint Jacques intitulée : Dos discursos en que se defiende la venida y predicacion del apostol Santiago en España. Sacados de la liberia de Juan de Velasco, condestable de Castilla… impressos por orden del rey no en junta de Cortes… En 1609, le jésuite Jean Mariana6 (1536-1624) publie à Cologne le livre I de Tractatus septem, intitulé De adventu B. Jacobi apostoli in Hispaniam affirmant lui aussi que la tradition compostellane est authentique. En 1610 ce fut, sous la plume de dom M. de Castella Ferrer une volumineuse Histoire de saint Jacques avec « approbation du roi, de l’ordre de Saint-Dominique et de la cathédrale de Santiago ». Le livre s’ouvre sur une image de saint Jacques Matamore entouré de cette inscription :
« Lumière et gloire de l’Espagne, son patron, son guide et son protecteur.
Défenseur de la Foi catholique7 »
9Mais les affirmations ne suffisent plus, il faut des preuves… Devant le silence des textes, on reprend les vieilles méthodes médiévales, on les fabrique. Peu après 1611, l’éditeur espagnol F. Bivar publie de fausses chroniques prouvant de façon indubitable la venue de saint Jacques en Espagne. La fabrication est ingénieuse : les textes lui avaient soi-disant été remis quelques années auparavant par un jésuite, Jérôme-Roman de La Higuera (1538-1611) qui les aurait copiés en Allemagne sur un manuscrit original tiré de l’oubli par un de ses amis8. Ces pseudo-chroniques sont censées avoir été écrites par des auteurs historiques ayant vécu entre les ve et xie siècles : Flavius Dexter († en 444), Maxime évêque9 († 619), Helecan évêque de Saragosse († 903), Julian Pierre ou Pérez de Tolède archiprêtre de Tolède vers 1067… Mais, dès leur publication ces textes ont suscité une très vive polémique et n’ont pas entraîné l’adhésion indiscutable escomptée et la reconnaissance par tous de la non-validité des thèses de Baronius.
10Autre scandale en 1626 : les Cortès de Castille, pour marquer leur opposition à Philippe IV, roi depuis 1621, décident de dessaisir saint Jacques de son titre de patron de l’Espagne pour l’attribuer à sainte Thérèse d’Avila. Encore une fois, Compostelle doit se défendre. Deux ans plus tard, un chevalier de l’Ordre de Santiago, Francisco de Quevedo Villegas, réplique en publiant à Saragosse un Memorial por el patronato de Santiago y por todos los santos naturales de Espana qui présente la défense de saint Jacques : son patronat sur l’Espagne est de droit divin et ne peut donc lui être retiré par des hommes.
Les conséquences en France :
des études qui démolissent Compostelle
11Toutes ces polémiques eurent un grand impact en France, dans le double cadre des luttes qui l’opposaient à l’Espagne, laquelle soutenait les Ligueurs, et dans celui du gallicanisme qui l’opposait à Rome. Quelques ouvrages furent publiés où réapparurent des documents médiévaux d’un intérêt fondamental. Deux exemples particulièrement significatifs émanent d’Angers et de Grenoble.
12La ville d’Angers, soutenue par son chapitre cathédral, de sensibilité ligueuse, s’opposa à partir de 1588 à son nouvel évêque, Charles Miron, imposé par Henri III et qui demande à ses fidèles de prier pour le roi assassiné. Dans les années suivantes éclatent plusieurs affaires où l’évêque continue d’affronter ses ouailles et son chapitre. Il pousse la provocation jusqu’à imaginer le transfert de son siège à l’église Saint-Maurille sous prétexte que cette dernière fut le premier édifice chrétien de la ville. Il fut soutenu dans cette prétention par un excellent historien angevin, Claude Ménard10, qui publie en 1610 un ouvrage intitulé Recherche et advis sur le corps de S. Jaques le Maieur a l’occasion d’un oratoire tres antien du mesme sainct qui est en l’esglie de St. Maurille d’Angers dans lequel il apporte les preuves nécessaires au transfert envisagé par l’évêque. Un livre qui s’inscrit contre l’Espagne en prouvant que le corps de saint Jacques n’y a jamais reposé. Quel crédit fut accordé à un document écrit dans un pareil contexte ? Dans un premier temps, il ne fut certainement pas négligeable puisque la publication a été, peu de temps après sa parution, brûlée solennellement par le bourreau de Compostelle, à la demande de l’archevêque sans aucun doute averti par quelque Angevin indigné11.
13À Grenoble en 1660, fut publiée par un autre historien sérieux, avocat au Parlement, Nicolas Chorier12, une Histoire du Dauphiné écrite elle aussi – mais dans un contexte plus calme – d’après des documents originaux puisés dans les chartriers de la province. Derrière Baronius, l’un et l’autre des deux auteurs nient absolument la valeur historique du Codex Calixtinus (le manuscrit du xiie siècle qui sert de référence à Compostelle), que Ménard nomme le « livre qu’ils font courir sous le nom de Calixte13 », rempli de « contes et de fables ». Nicolas Chorier renchérit en affirmant que c’est à l’époque de « Guy, futur Calixte II […] que l’on commença à débiter tant de choses si peu vraisemblables. […] Les soins qu’il employa à persuader toute la Chrétienté [de] ce qu’il croyait ont été le plus solide fondement de cette opinion ». Il conclut en niant cette histoire fondée sur des bases fausses : « C’est ainsi que l’on établit l’histoire et la dévotion de saint Jacques dans la province de Galice14. »
xviiie siècle-xixe siècle, le triomphe de Compostelle
14Finalement, saint Jacques eut gain de cause, mais les doutes resurgissaient périodiquement. Au xviiie siècle, des érudits parmi lesquels Ferreras et Florez15 s’attachaient encore à prouver la nullité des arguments soutenus par Baronius, ce qui prouve leur persistance ; ils alléguèrent que Rodrigue Ximenes de Rada n’était pas au concile de 1215, qu’il n’avait pas pu s’attaquer à saint Jacques devant le pape car cette affaire ne figurait pas à l’ordre du jour. Plus que ces longs discours, la construction de la nouvelle façade de la cathédrale de Compostelle, entre 1738 et 1750 balaya tous les doutes. En même temps, imprimés semble-t-il à Compostelle au tout début du xviiie siècle, se répandent partout des textes relevant d’une littérature pèlerine populaire, par l’intermédiaire des livrets de colportage. À partir de ces textes, des chansons de pèlerins sont éditées en France à Troyes, à Toulouse ou ailleurs, durant tout le xviiie siècle et le xixe. Tous les pauvres hères inscrivent Compostelle comme un but dans leur recherche d’un mieux-être.
15À l’époque romantique qui redécouvre le Moyen Âge et ses textes, les imaginations s’enflamment et les littéraires commencent à voir partout des pèlerins de Compostelle. L’un des plus beaux exemples porte le titre évocateur de Esope, le Roman de Renart et les pèlerins de Compostelle. En 1825, un éditeur publia une fable inspirée, selon lui, d’une fable d’Esope et du roman de Renart, qui mettait en scène des pèlerins de Compostelle rencontrant maître Renard « peut-être allant aussi à Compostelle » :
« Un chevalier et son écuyer, sur la route de Saint-Jacques, s’approchent de Miranda où il doivent traverser l’Ebre. Au chevalier qui s’extasie sur la taille de l’animal, l’écuyer répond qu’il en a vu un autre aussi gros qu’un bœuf. Le chevalier ne dit mot mais raconte que tous ceux qui ont menti dans la journée se noient dans l’Ebre. Arrivé sur la berge du fleuve, l’écuyer avoue son mensonge16. »
16Vérification faite, si le roman de Renart parle parfois de pèlerins, il ne les met jamais sur la route de Compostelle. Quant à Ésope17, il raconte l’histoire du valet menteur, mais qui se déroule au cours d’un voyage qui n’a rien de pèlerin.
17Les deux thèmes se sont croisés dans l’esprit de l’honnête éditeur M. Robert qui avoue discrètement dans une note finale :
– « Dans ce dernier conte, je me suis donné quelques unes des licences que M. Legrand d’Aussy prenait si largement, en voulant nous faire connaître les anciens écrivains de notre littérature naissante. »
18Cette pseudo-fable médiévale est entrée dans l’Histoire en 1840 lorsque Victor Le Clerc, dans le cadre d’une étude sur Saint-Jacques publiée dans l’Histoire littéraire de la France la reproduisit intégralement en la présentant comme « un vieux conte dont il y a plusieurs versions […] qui paraît s’être rattaché jadis, par un lien maintenant brisé […] au roman de Renart ». Il commente sa joie de constater « l’heureuse influence de l’approche du saint lieu et de la peur d’y arriver en état de péché ». Victor Le Clerc, pas plus sans doute que beaucoup d’autres lecteurs n’a remarqué la phrase expliquant l’aimable fiction montée en 1825. On sait quel fut le succès de l’Histoire littéraire de la France. Dorénavant, le conte circula sous sa fausse origine. Les « millions de pèlerins » médiévaux prennent vie. Emporté, un autre érudit18 relate ainsi en 1855 la fondation de l’hôpital Saint-Jacques de Montpellier : « Un pieux bourgeois, Guillaume de Peyre-Fixe, revenu de Saint-Jacques-de-Compostelle, le fonda en 1220, en faveur des fidèles qui entreprendraient à l’avenir ce pèlerinage. » Le texte qu’il donne très honnêtement en référence est le document original en latin19 dans lequel il n’est pas trace de futurs pèlerins de Compostelle, pas plus que d’un pieux donateur. Il s’agit d’un ordre donné en 1220 par le roi Jacques d’Aragon à Guillaume de Pierrefixe de payer la construction de cet hôpital en échange de maisons qu’il lui avait données. Le roi demande en outre « d’y vouloir mettre le nom de saint Jacques, à cause qu’il s’appelle Jacques, et le prend sous sa protection et sauvegarde ».
Fin xixe siècle, la reconnaissance des reliques à Compostelle.
Les conséquences en France sur les cultes locaux et sur les recherches
19Malgré tous ces pseudo-pèlerins de papier, le pèlerinage réel semble bien déserté. En 1807, le consul de Napoléon à La Corogne consignait dans son Mémoire sur la Galice, à propos de Santiago : « Le nombre des pèlerins est maintenant fort peu de choses et se réduit presque à quelques fainéants ou vagabonds qui font de cet acte de dévotion un moyen d’exciter la charité qu’ils ne méritent pas. »
20À la fin du siècle, Compostelle fait un ultime effort pour relancer le pèlerinage séculaire. Les recherches reprennent, historiques et archéologiques. Vicente de La Fuente20, en 1873, soutint à nouveau que Rodrigue Ximenez de Rada n’était pas au concile du Latran en 1215, donc que ce texte était un faux. Et, en 1879, on retrouve le corps de saint Jacques, qu’en fait personne n’avait jamais vu, malgré toutes les dénégations contraires. En 1882 fut édité pour la première fois, en latin, le Guide du pèlerin21 révélant les quatre voies historiques, aujourd’hui objets de tous les soins et qui, en fait, n’était jamais sorti des archives de la cathédrale. Tous ces travaux aboutirent, le 1er novembre 1884 à la promulgation de la bulle Deus omnipotens par Léon XIII, qui officialisa « la reconnaissance […] de la totalité de la présence du corps de saint Jacques à Compostelle […] faite dans une série d’enquêtes conduites d’abord par l’archevêque de Compostelle puis par la Sacrée Congrégation des Rites ».
21À cette époque et jusqu’en 1905, le clergé de France était divisé entre les tenants de l’Église gallicane et ceux de l’ultramontanisme et agité par la querelle des modernistes. Certains, tels l’archevêque de Bourges ou l’évêque de Paris22 diffusent cette découverte et relancent les cultes à saint Jacques dans leurs diocèses, en particulier dans leurs églises Saint-Jacques. D’autres suivent Mgr Duchesne23 qui publie en 1900 un article prouvant que le corps de saint Jacques ne peut pas reposer à Compostelle. Comme en écho, en 1905, en France, Achille Luchaire24 reprend l’histoire du texte de 1215 en publiant la liste des évêques présents au concile qu’il venait de découvrir, insérée dans un manuscrit de la première moitié du xiiie siècle : l’archevêque de Tolède est le premier sur la liste Espagne-Portugal. L’historien en profite pour réfuter l’ensemble des arguments avancés par les tenants de Compostelle. Très prudent néanmoins, il25 conclut que le texte de Ximenez de Rada se composait peut-être de deux parties, l’une contemporaine ou écrite au plus tard avant la mort de ce dernier en 1240, l’autre écrite plus tard, peut-être seulement au xvie siècle au moment où le document fut communiqué à Baronius.
22Les études en France sont alors relancées pour longtemps, par tant et tant d’auteurs qu’il serait trop long de les citer, les uns littéraires (Joseph Bédier) ou historiens d’art (Émile Mâle), suivis par une pléiade de curés, originaires principalement du Sud-Ouest, dont certains furent d’éminents chercheurs, comme l’abbé Daux qui, en 1898, publie Le pèlerinage à Compostelle et la confrérie des pèlerins de Mgr Saint-Jacques à Moissac réédité en 1909.
Compostelle et les relations franco-espagnoles au xxe siècle
23Après la guerre de 1914-1918, avec l’avènement de l’automobile et du tourisme moderne, les pèlerins les plus fortunés parmi les intellectuels catholiques, reprennent le chemin de Compostelle et composent les premiers récits contemporains, tel celui de Mabille de Poncheville en 1930. Henri Ghéon (1875-1944), médecin reconverti dans la littérature, l’un des fondateurs de la Nouvelle Revue française, animateur du théâtre du Vieux-Colombier, fonde une troupe, « les compagnons de Notre-Dame » destinée à promouvoir le théâtre populaire chrétien. Il en compose le répertoire, fait de pièces mystico-naïves parmi lesquelles les légendes de la littérature de colportage, en particulier en 1920, ce qu’il appelle La farce du pendu-dépendu et, dans les mêmes années, Le bon voyage ou la mort à cheval, une adaptation de l’un des miracles de Saint-Jacques, celui du pèlerin malade abandonné par ses compagnons.
24Vint 1936, le Front populaire en France et la guerre civile en Espagne. Deux pays déchirés, sur fond de peur des vieux fantômes, Républiques contre Royaumes, marxisme contre catholicité. L’idée de croisade resurgit. Franco le Galicien est soutenu, dit-on, par saint Jacques qui, sur son cheval blanc, lui apparaît dans le ciel et l’aide à vaincre les troupes républicaines. Sur l’en-tête d’un papier à lettres, la photo de Franco est placée entre une image de la Vierge del Pilar et saint Jacques Matamore. Au-dessus des trois images : « Cruzada espanol à por sur gloriosa tradicion 18 de julio 193626 ». Compostelle est relancé, en même temps que quantité d’autres lieux de pèlerinage : « Dans toutes les églises, les offices se multiplient et attirent le peuple. Les processions traditionnelles […] presque partout supprimées depuis l’avènement de la république, ont été reprises et sont suivies par des foules ferventes27. »
25En France, la sympathie des milieux intellectuels catholiques semble clairement manifestée par des études portant sur Compostelle : en 1937, Francis Salet, conservateur du musée de Cluny, accroche aux murs du musée des Monuments français une immense carte des « Chemins de Saint-Jacques », évidemment inspirée par la lecture du Guide du pèlerin, dont Jeanne Vieilliard publie la traduction française l’année suivante. En 1938, le président du Comité France-Espagne, Charles Pichon, journaliste à l’Écho de Paris aux sympathies clairement exprimées, organise, en septembre 1938, un pèlerinage à Compostelle. Trois cents participants furent conduits à destination par les autorités espagnoles en passant par Salamanque où résidait Franco. Vingt-cinq après, il raconte28 :
« C’était l’été 1938. La guerre civile sévissait alors en Espagne, mais son issue ne faisait pas de doute pour ceux qui jetaient sur la carte des opérations un œil clair. Et parmi eux, les hispanisants, les amis de l’Espagne, se posaient des questions sur l’avenir des relations franco-espagnoles au lendemain de la décision militaire… se détache soudain un nom prestigieux, auréolé de la brume dorée des plus anciennes histoires, Compostelle ! »
26D’autres Français cherchent dans le même temps à relancer le tourisme. Sa décision est prise, il va organiser un pèlerinage. Un hic : les deux frontières étaient fermées. L’Espagnole voulait bien s’ouvrir, la Française non, étant donné la situation politique qui avait rompu toutes relations diplomatiques avec un régime non encore reconnu par le Front populaire français. Une recommandation de l’archevêque de Paris permet d’obtenir l’autorisation souhaitée, sous condition que chaque pèlerin ne soit pas connu comme « engagé dans une politique marquée ».
27En 1942, l’Instituto de Espana lançait un concours sur le thème de saint Jacques et, en 1945, le prix Franco couronnait les travaux de L. Vasquez de Parga, J. M. Lacarra et J. Uria, coauteurs des trois volumes intitulés : La peregrinaciones Jacobeas. En France, dans l’après-guerre, l’idée de Charles Pichon fut reprise avec l’espoir de renouer les liens spirituels et culturels entre les divers pays d’Europe. Des Français travaillant en Espagne et au Portugal virent leurs travaux reconnus : entre 1946 et 1950 les travaux du père Pierre David sur le Codex Calixtinus furent publiés par l’université de Coïmbra29, en 1950 eut lieu une exposition à l’Institut français de Madrid, dirigée par Maurice Desfourneaux et, en 1951, la commémoration du millénaire du pèlerinage de l’évêque du Puy, Godescalc suscita une exposition à l’Instituto de Estudios Gallegos de Compostelle, exposition présentée ensuite à Burgos puis à Madrid. Le plan en fut conçu par Élie Lambert et P. L. Guinard, qui avaient tous les deux beaucoup travaillé sur le sanctuaire compostellan. Parallèlement, en 1949 en France, l’abbé Henri Branthomme qui, derrière les barbelés des stalags, avait rêvé de liberté en entendant l’un de ses compagnons lui parler de Compostelle et des travaux d’Émile Mâle, rassemblait au Mans où il était directeur des pèlerinages deux cars de pèlerins puis, l’année suivante, tournait un film sur le chemin de Compostelle. Une véritable épopée d’où sortit un document qui a aujourd’hui une véritable valeur historique. En même temps, il publiait, en collaboration avec J. Madaule, B. Luc et G. Gaillard, Sur les routes de Compostelle. Pèlerins comme nos pères.
28En juillet 1950, était fondée la Société des amis de Saint-Jacques, qui regroupait plusieurs intellectuels catholiques sous la présidence de Jean Babelon, conservateur du cabinet des médailles à la Bibliothèque nationale, avec pour membres Jeanne Vielliard, directrice de l’Institut de recherche et d’histoire des textes, Yves Renouard, professeur à la faculté des lettres de Bordeaux, Paul Deschamps, membre de l’Institut, Jacques Fontaine, professeur à l’université de Caen, Mgr Jobit, professeur à l’Institut catholique de Paris, Régine Pernoud, conservateur aux Archives nationales, Élie Lambert, professeur à la Sorbonne, René de La Coste-Messelière, conservateur aux Archives nationales puis Jean Secret, Raymond Oursel, Yves Bottineau. Les statuts parus au Journal officiel du 8 septembre 1951 précisent que l’association a « pour but l’étude des mouvements artistiques, historiques, littéraires et religieux provoqués par la dévotion à saint Jacques le Majeur, particulièrement manifestée par le pèlerinage à Compostelle ». Mais en même temps l’exaltation gagne : dès 1949, l’un commençait la promotion du Puy en affirmant que saint Roch en était parti pour aller à Compostelle30. Même le pape Pie XII, en 1954, s’envole dans une bulle confirmant les années saintes compostellanes : « rois, plébéiens, évêques et moines, chevaliers et roturiers, artistes et savants, jongleurs et troubadours, affluaient et refluaient, en alluvion irrésistible et constante, tout au long du chemin de Saint-Jacques ». En 1961, Ruiz Morales, directeur général des relations culturelles d’Espagne ne craint pas d’affirmer que « toutes les rues Saint-Jacques, les Jakobstrasse, les vie San Giacomo menaient pendant des siècles à Compostelle31 ».
29En 1962, la célébration au Puy du millénaire de la chapelle de Saint-Michel-l’Aiguilhe se fait en présence de l’archevêque de Compostelle. En 1963, Mgr Jobit32 continue : « A Paris, ils partaient de la tour Saint-Jacques qui rappelait, dans la grande ville, le souvenir de l’apôtre. » Pour lui, tout ce que la France compte de couvents, hôpitaux et monastères « jalonne les chemins de l’apôtre ». Dans une grande envolée, il donne une liste de saints pèlerins, sans le moindre souci de vérification. Sont cités saint Guillaume de Verceil, sainte Mathilde, saint Dominique, saint François, saint Bernardin de Sienne, saint Vincent Ferrier, sainte Brigitte de Suède et même saint Evermare… en 695 (sans doute un des seuls à avoir su où se trouvaient les restes cachés !). Rien n’a pu faire taire ces voix enthousiastes.
30Fébrilement, les premiers chercheurs se mettent à rechercher ces fameux « chemins » qui continuent, aujourd’hui encore à mobiliser tant d’énergies inutiles, malgré quelques voix autorisées disant leur étonnement : dès 1964 Yves Bottineau33 relativise : « Les chemins de Saint-Jacques recouvrent un peu abusivement de leur patronage un ensemble de communications dont la réalité et l’usage furent plus complexes que ceux d’un réseau de pèlerinages. […] Les chemins de Saint-Jacques ne sont que le nom de bien des routes ouvertes et empruntées dès l’Antiquité et souvent utilisées à d’autres fins que religieuses. »
31Ces voix prudentes, et bien d’autres, furent étouffées par l’énergie déployée par les sympathisants de l’Espagne. En 1965, une plaque fut posée à Paris à la base de la tour Saint-Jacques, destinée à faire connaître que l’église Saint-Jacques-de-la-Boucherie avait été, depuis le xe siècle, le lieu de départ de « millions de pèlerins » vers le tombeau de l’apôtre. Elle fut offerte à la Ville de Paris par l’ambassadeur d’Espagne, à l’initiative de la Société des amis de Saint-Jacques. Cette initiative, doublée d’une exposition aux Archives nationales et de « chevauchées de Compostelle » ont certes contribué à faire renaître l’intérêt pour les chemins de Compostelle, mais ont popularisé en même temps des hypothèses jamais encore vérifiées à ce jour.
32Les voix prudentes ne se taisent pas. En 1965 Raymonde Foreville34 authentifie définitivement le texte de Ximenez de Rada (voir plus haut) tandit que l’historien Charles Higounet35 constate en 1969 : « On se complait peut-être un peu trop dans les mini-enquêtes locales qui, après la phase des itinéraires stéréotypés du Guide du pèlerin, nous plongent dans un chevelu de chemins dans lesquels on risque de se perdre. L’heure d’une synthèse devrait bientôt venir. » Mais 1968 était passé par là, avec ses idées de retour aux racines, aux vertus de la campagne et de la marche à pied. Balayant les lenteurs nécessaires de l’historien, la Fédération française de randonnée pédestre ne s’embarrasse pas de recherche historique et publie en 1972 le premier fascicule : Le Puy-Aubrac du sentier de Saint-Jacques. Vint le choc pétrolier de 1973 et les premiers chômeurs, suivis par les premières mises à la retraite anticipée. Ils ont certainement contribué à grossir les rangs des marcheurs, des historiens amateurs et des baliseurs de chemins…
Le pèlerinage à Compostelle se démocratise
33Dorénavant, la vision du pèlerinage s’est élargie et le phénomène prend une dimension sociale indéniable. En 1977, deux journalistes du Nouvel Observateur, Barret et Gurgand pèlerinent à pied de Vézelay à Compostelle et publient l’année suivante Priez pour nous à Compostelle qui connut un beau succès. En 1980, l’heure de la synthèse souhaitée par Charles Higounet n’avait pas encore sonné. Au contraire, les professionnels de la recherche commencent à être dépassés. Le conservateur des Archives départementales de l’Aude constatait que, pour la période xiie-xiiie siècles, « la médiocrité des sources concernant les pèlerinages dans l’Aude a le mérite d’attirer l’attention sur le danger des généralisations qui auraient tendance à surestimer les itinéraires liés aux anciennes voies romaines comme les sites consacrés à saint Jacques, ou tout simplement l’accueil réservé aux pèlerins36… ».
34En 1982, Jean-Paul II reprend à son compte les affirmations de ses prédécesseurs et se fait pèlerin à Compostelle : « Europe souviens-toi de tes racines… ». L’Église militante lui emboîte le pas, en même temps que le Conseil de l’Europe qui, en 1987, déclare les chemins de Saint-Jacques Itinéraire culturel européen. Plus rien ne vient ralentir l’enthousiasme des chercheurs amateurs. Les publications successives multiplient à l’envi les pèlerins en route pour Santiago, tout « voyageur » y devenant un « pèlerin », tout « pèlerin », un « pèlerin de Compostelle » et la plus petite aumônerie spécialement née pour ces foules qui grossissent ainsi sans aucun fondement sur les « routes historiques » qui font fortune, sans que personne n’ait songé que le Guide du pèlerin n’est jamais sorti d’Espagne et que personne à ce jour ne sait pourquoi il a été écrit.
35Obstinées, les voix prudentes parlent encore : en 1988, deux chercheurs allemands estiment qu’il est « exagéré d’assimiler toute trace d’un culte à saint Jacques à un point du chemin menant à Compostelle. À trop chercher les routes de Saint-Jacques, on risque de perdre le pèlerin, le vrai protagoniste de l’échange culturel » et ajoutent : « jusqu’ici nous n’avons pas trouvé [en Haute-Rhénanie] de preuves d’un nombre remarquablement important de pèlerins, du pays ou de passage, ni dans les documents, ni dans les chroniques diverses ». Ils refusent donc la recherche systématique d’« un réseau européen de prétendues routes de Saint-Jacques [qui leur] semble plutôt être un camouflage des données37 ». Deux voix vite éteintes !
36Le chemin est parcouru par des gens en recherche d’eux-mêmes, en recherche de nouveaux équilibres, ou en difficulté : prisonniers en fin de peine, handicapés physiques ou mentaux, pré-délinquants, personnes en réinsertion.
Notes de bas de page
1 Madrid, Bibl. nat., Codex toledanus, Vitr. 15-5, f° 22 sqq. Linehan P., History and the historians of medieval Spain…,1993, p. 328-329.
2 Rodericus Ximenius de Rada, Opera…, Valence, 1968, p. 83-88. Ce texte fut souvent récusé mais fut authentifié d’une manière indiscutable en 1960. Le récit des événements de Latran date des années immédiatement postérieures.
3 Baronius C., Martyrologium romanum, Rome, 2e éd., 1589, p. 325. Baronius C., Annales ecclésiastiques, Rome, 1588, trad. fr., 1616, 2 vol., t. I, p. 508 et t. II, vol. 9, p. 189-190.
4 Bennassar B., Saint-Jacques-de-Compostelle…, Paris, 1970, p. 89.
5 Morales A., Informacion de derecho por averiguacion de Historia. En el punto de si hizo el Voto y dio el Privilegio a la santa iglesia de Santiago el rey Don Ramiro el I, o el II…, Cordoue, 1588. Rey Castelao O., Ambrosio de Morales y Oliva, Santiago de Compostela, 1000 ans de pèlerinage européen, catalogue de l’exposition Europalia 85 España, Gand, 1985, p. 462-463 ; Morales A., Viage, 1572, éd. F. Henrique Florez, Madrid, 1765.
6 Dictionnaire de théologie catholique, Paris, 1927, art. Mariana.
7 Castella Ferrer M., Historia del apostol de J. C. Sanctiago Zebedeo, Madrid, 1610.
8 Michaud, Biographie universelle…, art. Dexter et Higuera
9 † en 444 ou en 616, analyste espagnol du ive siècle de notre ère, fils de saint Patien et ami de saint Jérôme. Il fut préfet du prétoire jusqu’en 395, puis gouverneur de Tolède. Maxim ; Chronic. ad annum Christi, 583.
10 Tresvaux abbé, Histoire de l’église et du diocèse d’Angers, 2 vol., Paris/Angers, 1858, t. I, p. 376 sqq., t. II, p. 1 sqq. Dictionnaire historique, géographique et biographique du Maine-et-Loire, Port C., 3 vol., Paris, 1874-1878, art.Ménard.
11 Angers, bibl. mun., ms. 687…, f° 139-141 ; Rangeard P., « Discours historique et critique sur les écrivains de l’histoire de l’Anjou, avant 1726 », Revue de l’Anjou, t. I, 1852, p. VIII-IX.
12 Rochas A., Biographie du Dauphiné, Paris, 1856, 2 vol., t. I., art. Chorier.
13 Ménard C., Recherche et advis sur le corps de S. Jaques le Maieur à l’occasion d’un oratoire très antien du mesme sainct qui est en l’esglie de St. Maurille d’Angers, Angers, Antoine Hernaut, 1610, p. 63-69-70.
14 Chorier N., Histoire générale de Dauphiné, Lyon, 1661-1672, p. 15.
15 Ferreras J., Synopsis historica chronologica de Espana, 16 vol., Madrid, 1700-1727 ; Florez H., Espana Sagrada, 51 vol., Madrid, 1754-1775, t. III, p. 127.
16 Fables inédites des xiie, xiiie et xive siècles et fables de La Fontaine rapprochées de celles de tous les auteurs qui avoient, avant lui, traité les mêmes sujets, précédées d’une notice sur les fabulistes, Robert A. C. M. (éd.), Paris, 1825, 2 vol., t. I, p. CI, fable 17.
17 Fabulæ et vita Æsopi, Antverpiæ, 1486, f° DII.
18 Germain A., « De la charité publique et hospitalière à Montpellier au Moyen Âge », Mémoires de la Société archéologique de Montpellier, t. IV, 1855, p. 481-552.
19 Arch. mun. Montpellier, Grand Chartrier, inventaire de Louvet, 1662, armoire A, cassette 7, n° 5.
20 Vicente de La Fuente, Elogio del arzobispo D. Rodrigo Jimenez de Rada, Madrid, 1862, p. 28-29 et 70-71.
21 Fita P. F. et Vinson J., Le codex de Saint-Jacques-de-Compostelle, Paris, 1882.
22 Semaine religieuse de Bourges, 28 novembre 1885, p. 590-593 ; Études historiques et religieuses du diocèse de Bayonne, 1900, p. 9-12.
23 Duchesne L., « Saint Jacques en Galice », Annales du Midi, 1900 [rééd. Campus Stellae, n° 1, 1991], p. 13-47.
24 Zurich, bibl. cant., ms. C.148, f° 46-48. Luchaire A., « Un document retrouvé », Journal des savants, octobre 1905,p. 557-568.
25 Luchaire A., Innocent III. Le concile du Latran, Paris, 1908, p. 31-42.
26 Anonyme, La religion dans l’Espagne de Franco, Paris, 1937.
27 Les dossiers de l’Action populaire, 25 février 1937.
28 Compostelle, Bulletin de la Société des amis de Saint-Jacques, n° 10, 2e trimestre 1962.
29 David P., « Études sur le Livre de Saint-Jacques attribué au pape Calixte II », Bulletin des études portugaises et de l’Institut français au Portugal, t. X, fasc. 1, 1945, p. 1-41 ; t. XI, 1947, p. 113-185 ; t. XII, 1948, p. 70-223 ; t. XIII, 1949, p. 52-104.
30 Chanal André, Le Puy, ville sainte, ville d’art, Le Puy, 1949
31 Compostelle, n° 7, 3e trimestre 1961.
32 Jobit Pierre, Saint Jacques, Tours, 1963.
33 Bottineau Yves, Les chemins de Saint-Jacques, Paris, 1964 [rééd. Tours, 1983], p. 71.
34 Foreville R., Latran I, II, III et Latran IV, Histoire des conciles oecuméniques, 6, Paris, 1965, p. 263-265 et n. 91, p. 323.
35 Higounet C., « Les relations franco-ibériques au Moyen Âge », Bulletin philologique et historique jusqu’à 1610,CTHS, Pau, 1969, Paris, 1972, vol. 1, p. 3-16.
36 Ramière de Fortanier A., « Pèlerins et pèlerinages dans l’Aude », Le pèlerinage, Cahiers de Fanjeaux, n° 15, 1980,p. 238.
37 Röckelein H. et Wendling G., « Chemins et traces des pèlerins de Saint-Jacques dans la Haute-Rhénanie », Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, Strasbourg, Conseil de l’Europe, Patrimoine architectural, Rapports et études n° 16, 1989, p. 36-39.
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