Chapitre VI. « Attendre, toujours attendre », 6 juin 1944-3 juin 1945
p. 267-276
Texte intégral
Markt Pongau frappé par la guerre
1Le désenchantement commença dans une partie de la population quand l’entrée dans le conflit orienta toute l’économie locale vers les besoins de la guerre, au détriment souvent des besoins de la vie quotidienne. Les enrôlements dans l’armée privèrent aussi beaucoup de familles paysannes de leur main-d’œuvre même si cette pénurie fut compensée en partie par les prisonniers de guerre.
2Dès le début de la guerre, le village de Markt Pongau subit les conséquences directes du conflit et des difficultés de l’armée allemande à s’imposer notamment sur le front de l’Est1. Cela se traduisit par un renforcement de l’encadrement politique de la population et de sa mobilisation. Le Gauleiter et le Reichsstatthalter, représentants de l’État hitlérien, imposèrent au maire leurs orientations : arrêt des investissements considérés comme incompatibles avec l’économie de guerre (notamment dans le secteur du tourisme hivernal et thermal) ; exploitation des ressources locales comme le bois, les minerais ou l’énergie hydraulique ; pression sur les fermiers avec le contrôle des prix, la fixation d’objectifs de production, réquisitions, encadrement des successions ; constructions de camps de détention, développement d’infrastructures antiaériennes dès 1940 (abris, sirènes) ; mobilisation des hommes pour la guerre.
3Assez rapidement les conditions de vie des populations se détériorèrent et s’aggravèrent sur la fin du conflit quand il fallut composer avec l’arrivée de réfugiés, minorités allemandes fuyant l’avance soviétique ou victimes à partir de 1943 des bombardements des grands centres voisins (en décembre 1943, 135 réfugiés). Les populations connurent alors les pénuries alimentaires (lait, œufs, beurre) et énergétiques (charbon, électricité). Les problèmes de logement s’aggravèrent au point de loger des habitants dans des wagons de chemin de fer. Tout comme la municipalité, les habitants s’endettèrent faute de revenus réguliers et suffisants. Les administrations et services perdirent leur personnel comme à la gendarmerie, comme aussi à l’école où réfugiés et retraités, peu qualifiés, remplacèrent les maîtres mobilisés. Les bombardements de la fin du conflit et ses morts entraînèrent aussi le doute et quelques fois des résistances comme chez les paysans, peu enclins à livrer leurs productions. Ces difficultés économiques et sociales, combinées au départ des maris pour la guerre, se traduisirent par un recul très net de la nuptialité et une augmentation de la mortalité, signes du retournement de situation.
Tableau 54. – L’impact démographique de la guerre à Markt Pongau.
Années | Nombre de mariages | Nombre de décès |
1937 | ? | 98 |
1938 | ? | 117 |
1939 | 53 | 139 |
1940 | 49 | 154 |
1941 | 34 | 162 |
1942 | 24 | 171 |
1943 | 20 | 167 |
4Ainsi les habitants de Markt Pongau subirent de plus en plus fortement les effets de la guerre et des échecs militaires de la Wehrmacht. À l’exemple de ce que pouvaient vivre les habitants, les prisonniers vécurent, et de manière amplifiée, cette dramatisation des événements.
La détérioration des derniers mois de captivité : 1944-7 mai 1945
5La situation générale du camp se dégrada progressivement à partir de 1943 et pendant les derniers mois les conditions de détention devinrent extrêmement pénibles. Bien loin le temps où « le Stalag XVIII C, quoiqu’encore en construction, est actuellement un bon camp pour prisonniers et l’esprit qui y règne est excellent2 ». Les rapports successifs de la Croix-Rouge internationale attestaient de ce durcissement du quotidien des prisonniers et de la détérioration de leur statut.
La situation en janvier 1943
« Les installations se détériorent peu à peu et ne sont pas entretenues de sorte que le camp fait une impression de plus en plus défavorable à chaque nouvelle visite. Actuellement les canalisations sont gelées, les lavabos et les latrines sont inutilisables. Les vêtements sont en très mauvais état. Le stock de rechange de la Kommandantur aussi bien que ceux provenant d’envois collectifs sont pratiquement épuisés3. »
La situation en octobre 1944
Le logement
« Les baraques se détériorent et sont de moins en moins étanches ; le début de l’hiver pose d’une façon urgente la question du chauffage avec une quantité de combustible limitée. Elles sont trop souvent envahies par des puces et des punaises ; les latrines sont rudimentaires et il manque du papier. Le manque d’eau suscite bien des difficultés. Le nombre de lavabos ne suffit pas. Les conditions de logement sont mauvaises4. »
Le ravitaillement
« Les rations alimentaires ont diminué ces derniers temps ; les légumes frais n’arrivent pas. Ils sont remplacés par des rutabagas et des choux séchés. La diminution de la ration de pain a été sensible avec les arrivées irrégulières ou l’absence totale de colis personnels, les prisonniers dépendent de plus en plus des envois de la Croix-Rouge. La distribution de novembre devra probablement être réduite si aucun envoi de la Croix-Rouge n’est annoncé prochainement. Les hommes de confiance se plaignent des vols effectués dans les paquets à l’emballage, déjà avant d’entrer au Stalag, et pendant le voyage entre le Stalag et les Kommandos. La cantine n’offre guère que de la bière, les prisonniers aimeraient pouvoir acheter de la lessive et du papier5. »
L’habillement
« La centaine de parachutistes britanniques venus du Stalag VI F manquent d’overcoats, de linge de corps, de souliers nos 6, 7, 8. Les Français et les Belges de chaussures, vareuses, pantalons, linges de corps, les Yougoslaves de pull-over, de linge de corps et de chaussures6. »
Les soins
6Quant à l’infirmerie :
« L’arrivée d’eau y est insuffisante […] la quantité de charbon allouée ne permet pas de chauffer correctement les dortoirs des malades […] les draps manquent ainsi que les lits et les médicaments : objets de pansement, sérum antidiphtérique, vaccin contre le typhus exanthématique, alcool. L’infirmerie ne dispose que d’un seul réchaud électrique pour préparer l’eau chaude, les tisanes et les suppléments pour les malades7. »
Le courrier
7Les relations postales devinrent beaucoup plus aléatoires même si la ligne postale entre le Stalag et la France via Genève semblait cependant en passe d’être rétablie. Pourtant « le courrier de France n’arrive toujours pas ».
La situation en février 1945
8Le rapport de M. E. Mayer du 22 février 1945 confirmait l’aggravation de la situation :
« La situation alimentaire est très précaire ; le manque de colis individuels et collectifs se fait particulièrement sentir pendant les froides journées de février […]. Plus reçu d’envoi d’effets depuis plusieurs mois. Les Allemands ne distribuent pratiquement rien […]. Depuis quelques jours, les prisonniers de toute nationalité ne peuvent plus écrire à leur famille, le stock de formulaires correspondance est totalement épuisé […]. L’imprimerie seule autorisée à les émettre a été détruite par un bombardement. L’état de l’habillement empire de jour en jour, les Allemands ne distribuent pratiquement rien. Le stock de la cantine est épuisé. Les Polonais arrivés du Stalag X B, [Stalag situé en Basse Saxe, caractérisé par des conditions de détention particulièrement dures] et ayant fait partie de l’armée de Varsovie (AK8), la plupart très jeunes, sont dans un état extrêmement fâcheux aussi bien du point de vue physique que matériel9. »
9Par ailleurs, les prisonniers craignaient pour leur vie menacée par les bombardements aériens qui s’intensifiaient ; le Stalag, situé à proximité de la gare et de la voie ferrée, pouvait en subir les conséquences. Signe du temps, « toute activité d’ordre intellectuel et spirituel est pratiquement suspendue ; les prisonniers ne s’intéressent plus qu’à la question alimentaire et aux nouvelles de leur famille et des fronts ». Et puis comme le notait dans son carnet de captivité à la date du premier janvier 1945 Gaston Duplat, il fallait « attendre, toujours attendre ».
10Les différents rapports de la Croix-Rouge internationale révélaient bien cette dégradation continue des conditions de détention, dégradation déjà bien amorcée en 1944 qui atteignit un seuil critique en 1945, touchant toutes les fonctions et les activités du camp. Cette évolution correspondait en tout point à ce qui se passait parallèlement dans les camps de concentration.
11En ce mois de février 1945 Gaston Duplat faisait le même constat. Dans son journal il notait la dégradation de l’approvisionnement : « la nourriture est insuffisante » et au Stalag ; « c’est presque la famine ». « Nous n’avons plus rien, presque pas de pain, à peine quelques pommes de terre, 20 g de tabac pour un mois » ; « Il nous faut batailler pour la croûte. » Manquaient aussi savon et lessive. Les alertes aériennes se multipliaient comme le 20 février où « six chasseurs survolent Bischofshofen à basse altitude ; trois mitraillent et tirent au canon » ; comme le 22 février où « beaucoup de forteresses survolent le pays et trois ou quatre appareils attaquent avant la fin de l’alerte ; la poste et la gare sont entièrement détruites ; il y avait plus de cinquante morts pour peu de bombes » ; comme le 17 mars quand « des avions rapides mitraillent les trains garés ici ». Il voyait « les gens déménager » et « commençait à voir les réfugiés défiler ». Les fouilles et les contrôles devenaient plus fréquents et plus sévères. Mais derrière il percevait le basculement de la guerre en faveur des Alliés et la perspective d’une libération. Le 31 mars cette phrase : « bientôt Dimanche de Pâques ; le dernier loin de vous10 ».
La libération du camp : 7 mai 1945
Le Stalag XVIII C : le Printemps des prisonniers
L’écroulement de l’Autriche
12Au printemps de 1945 l’étau commença à se refermer sur une Autriche affaiblie par la déliquescence de la Wehrmacht et par l’action des résistants. À l’est les Soviétiques, entrés en Autriche le 30 mars 1945, avançaient rapidement et Vienne tomba le 10 avril. Le 9 mai ils atteignirent Graz. Au sud, les Britanniques pénétrèrent dans l’Ostmark par la Styrie et la Carinthie tandis que les Américains et les Français enfoncèrent les défenses allemandes au nord et à l’ouest. Dès le 26 avril les Américains de la VIIe armée entraient dans le Tyrol suivis des Français de la Ire armée. Les prisonniers de Markt Pongau suivaient l’avancée de leurs libérateurs : « On apprend que les Américains sont aux portes de Salzbourg11. » Innsbruck passa sous contrôle américain le 3 mai 1945. Le 4 mai, Américains et Français s’emparèrent de Berchtesgaden, lieu hautement symbolique du nazisme. Le même jour ils entrèrent dans Salzbourg marquée par les bombardements comme ceux du 25 avril 1945 dont témoignait Gaston Duplat : « Défilé de plus de 1 000 forteresses. Salzbourg et les environs ont été bombardés. On avait l’impression que c’était la fin du monde. » Les Alliés ne se trouvaient alors qu’à une heure de route du Stalag XVIII C !
13Parallèlement à l’écroulement militaire se déroulait l’écroulement politique du régime nazi. Les anciennes forces d’opposition, les socialistes (le parti social-démocrate), les chrétiens démocrates (le parti populaire) et les communistes (parti communiste) sortirent de la clandestinité et se fédérèrent pour proclamer le 27 avril 1945 l’indépendance de l’Autriche et l’établissement d’un gouvernement d’État provisoire. Présidé par le socialiste Karl Renner12, ce gouvernement d’union nationale allait assurer la transition jusqu’aux premières élections législatives démocratiques d’après-guerre, élections qui se tinrent le 25 novembre 1945 et qui donnèrent une relative égalité entre les chrétiens démocrates (85 sièges) et les socialistes (76 sièges). Les communistes sortirent marginalisés de ce vote (4 sièges).
L’anarchie à Markt Pongau
Les Autrichiens et les Allemands
14L’avancée rapide des Alliés et des Soviétiques provoqua à la fin du mois d’avril et au début du mois de mai 1945 la désorganisation des troupes allemandes et la panique de la population autrichienne. Les prisonniers pouvaient espérer « redevenir des hommes » comme l’écrivait à sa femme Gaston Duplat le 18 avril 1944. Dès le 3 mai les Allemands commencèrent à se dégager de leurs responsabilités : « Le commandant boche donne le commandement à l’homme de confiance du Stalag. » Le 5 mai, « les hommes de confiance des Français et des Anglais ont mis 50 hommes pour faire la police du camp13 ». Dès le 6 mai les prisonniers virent les militaires allemands tirer les conclusions des événements. « Ils deviennent doux » ; le 7 mai, « les boches sont minables et ils comprennent14 ». « Le colonel boche qui commande le camp a rassemblé tous ses hommes et il les a désarmés. Et il leur a dit qu’à partir d’aujourd’hui ils étaient prisonniers et c’est les Français et les Anglais qui commandent le camp15. » Ils « abandonnèrent leurs armes16 » et fuirent « dans la montagne ou personne ne s’en occupe », contraints d’en sortir cependant car « la faim fait sortir les loups du bois17 ».
15La population civile, elle aussi, se débanda. « Ici c’est à peu près comme chez nous en 40. C’est la débâcle sur les routes. Tout le monde se sauve sur les routes. » Poussée par la faim et par la désorganisation générale, elle se livra à des pillages notamment de marchandises dans les wagons de convois ferroviaires bloqués en gare par les opérations militaires. Les drapeaux de l’Allemagne nazie disparurent.
« Les Autrichiens sont aussi lâches que les boches. Ils ont arboré leur drapeau rouge avec une bande blanche au milieu. Les autres circulent avec le drapeau blanc. »
« Femmes et filles viennent avec nous. Les femmes du monde entier sont-elles toutes pareilles ? »
Les prisonniers
16Avec la débâcle allemande le camp passa sous le commandement des prisonniers. Dès le 6 mai 1945, un officier anglais prit la direction de celui-ci ; le camp nord se trouva sous les ordres d’un colonel soviétique tandis que les Français choisirent le « capitaine-médecin » pour les diriger.
17La tâche s’annonçait très difficile. Il fallait d’abord maintenir l’ordre entre les différentes communautés livrées à elles-mêmes. Des fusillades éclatèrent le 7 mai où « deux Français et six Russes » perdirent la vie. Le 8 mai, les Anglais « tentèrent de dévaliser la Croix-Rouge française ». Les prisonniers se livraient aussi à des exactions. « Les Russes qui avaient abandonné le camp s’étaient emparés des armes abandonnées, tuant le bétail et pillant une minoterie. » Les Français firent de même abattant des chevaux et les mangeant au « bloc ». Les conditions sanitaires se détériorèrent très vite : « Le camp est déplorable du point de vue hygiène. Les WC débordent et les matières se promènent dans le camp. Rien pour vidanger et transporter. »
18Chacun manifestait sa joie et son patriotisme, multipliant les démonstrations. Du côté des Français, « pendant les deux derniers jours les tailleurs de la ville avaient recherché tous les tissus bleu blanc rouge afin de confectionner à la hâte des drapeaux français pour tous ceux à qui ils pouvaient en donner confectionnés18 ». Du côté britannique, même ferveur patriotique comme l’attestent ces prisonniers photographiés derrière l’Union Jack.
Photographie 63. – Prisonniers britanniques libres au Stalag XVIII C.

© The Final Days [http://www.stalag18a.org].
L’arrivée des Américains
19Ce fut dans cette confusion que les Américains arrivèrent à Markt Pongau, précédés par une petite avant-garde française qui arriva vers midi le 8 mai 1945, sans doute des éléments de la 2e DB placés sous le commandement des Américains de la VIIe armée. Ce même jour les Allemands signaient leur capitulation à Berlin après l’avoir signée le 7 mai à Reims :
« À midi moins le quart, voilà une voiture avec le drapeau français devant qui vient devant l’infirmerie. Ils sont deux Français dedans et ils nous disent que les Français et les Américains viennent par derrière. Enfin ce sont les Français qui sont rentrés les premiers à Markt Pongau19. »
20Il s’agissait manifestement d’une opération bien menée avec l’aval des Américains qui allaient prendre ensuite la direction des opérations. Les « blindés américains » arrivèrent à Markt Pongau le soir du 8 mai 1945 « à 21 h 45 », entrant « dans le patelin » et se dirigeant « directement au camp ». Ils furent accueillis « à grands cris » et immédiatement « les drapeaux alliés sont hissés et les barbelés coupés20 ». Les prisonniers comprirent très vite que les Américains « viennent pour faire la police21 ». Les troupes américaines du général Patton commencèrent par regrouper tous les prisonniers dans le camp afin de mettre fin à l’anarchie qui régnait depuis le départ des Allemands. Il fallut aussi faire face à l’afflux de prisonniers venus des Kommandos. Le camp se couvrit de tentes pour les accueillir.
Photographie 64. – Le camp de Markt Pongau en mai 1945.

© The final Days [http://www.stalag18a.org].
21Les Américains assurèrent d’emblée l’approvisionnement des prisonniers : « Immédiatement un colis de 5 kg chacun ; rations doublées. Tout est réquisitionné pour nous. Nous recevons en quantité et en plus des colis, du sucre, du riz, de la viande22. » « On nous donne beaucoup à manger23. » Chacun « se gave et mange comme des cochons » au prix parfois de « vomissements et de diarrhées », le corps privé pendant de longs mois rejetant cet excès soudain de nourriture. Chacun « reprit du poids ». Les Américains se préoccupèrent aussi de l’état sanitaire des prisonniers et entreprirent une vaccination générale « contre le typhus ». Ils établissaient aussi les documents administratifs nécessaires au rapatriement. Puis les prisonniers purent sortir du camp pour aller en ville. Ainsi « les prisonniers du camp circulaient librement dans les rues » ou pour « des promenades en montagne24 ».
22Ils n’échappèrent pas, comme hier, à l’emprise des Politiques : aux vichystes se substituèrent les gaullistes. Le 12 mai, un officier gaulliste visita le camp : « Il nous parle de la France et sous les trois couleurs, chant de la Marseillaise. » Les prisonniers devenaient, avant même leur retour au pays, un enjeu politique entre les différentes sensibilités qui avaient, chacune à leur manière, contribué à la libération du territoire.
Le Kommando 27 355 GW : les derniers jours au Stalag XVIII C
Incertitudes
23Alertes, bombardements, multiplication des opérations de contrôles, privations alimentaires, arrivée de Français de Vienne, tout annonçait l’avancée des troupes alliées et soviétiques et la défaite de l’armée allemande. À partir du 13 avril 1945, les prisonniers commencèrent à espérer : « La guerre se rapproche. » Ils attendaient les nouvelles de la progression de leurs libérateurs sans toujours pouvoir les vérifier. Le 28 du même mois Gaston Duplat écrivait25 :
« Les nouvelles sont éblouissantes ; on dit que la Bavière aurait capitulé de même que les troupes d’Italie. Les Américains seraient aux portes de Salzbourg. Le 30, les combats seraient terminés depuis midi. On sent la fin mais quelle attente. Le 2 mai, on apprend que les troupes américaines sont près de Salzbourg qui serait défendu. Je prépare mon baluchon à tout hasard. »
24Les 3 et 4 mai, le dénouement sembla imminent. « Nous apprenons que l’Autriche est terminée. Salzbourg serait ville ouverte ; cette fois Salzbourg est prise. Il est question qu’ils avancent vers nous26. »
« Nous avons hissé notre drapeau sur notre Kommando »
25Le 4 mai, les Allemands tentèrent d’imposer leurs dernières volontés en vain. « Le Kommandoführer veut nous envoyer au Stalag. » Les prisonniers refusèrent et gagnèrent alors leur liberté.
Le 5 mai :
« La nuit de vendredi à samedi, je l’ai passée dans la montagne. Le matin, de bonne heure, nous prenons le large. Nous sommes dans le dernier nid de résistance. Aurons-nous de la visite aujourd’hui ? Le soir nous décidons de rester à la baraque jusqu’à l’aube. »
Le 6 mai :
« Nous apprenons qu’il y a trêve jusqu’à 12 heures. Nous sommes dans l’attente et nous nous tenons prêts à évacuer. À midi, rien de nouveau, la guerre est paraît-il terminée dans notre coin. Nous avons hissé le drapeau sur notre Kommando. Nous attendons maintenant les Américains d’un moment à l’autre. »
Notes de bas de page
1 Mooslechner Michael, St. Johan/PG 1938-1945. Das nationalsozialistische Markt Pongau. Eigenverlag, 159 p.
2 AN F9 2720, Visite de la Croix-Rouge du 18 octobre 1941.
3 AN F9 2720, Visite de la Croix-Rouge du 29 janvier 1943.
4 Rapport du 24 octobre 1944, SGA, Caen.
5 Ibid.
6 Ibid.
7 Ibid.
8 AK : Armia Krajowa, mouvement de résistance en Pologne sous l’occupation allemande (1939-1945) et soviétique (1939-1941). Ce mouvement faisait allégeance au gouvernement polonais en exil.
9 Rapport du CICR du 22 février 1945, SGA, Caen.
10 Journal de captivité de Gaston Duplat. Le dimanche de Pâques tombait le 9 avril 1944.
11 Journal de captivité de Gaston Duplat, le 2 mai 1945.
12 Chancelier fédéral (novembre 1918-juin 1920) ; Président fédéral de la IIe République (1945-1950).
13 Stouvenel Louis Ernest.
14 Villeneuve Léon Jean.
15 Stouvenel Louis Ernest.
16 Maintenir, no 203.
17 Villeneuve Léon Jean.
18 Maintenir, no 203.
19 Stouvenel Louis Ernest : « En fin de matinée, une jeep de reconnaissance munie d’un drapeau français traversa Markt Pongau. », Maintenir, no 209.
20 Villeneuve Léon Jean.
21 Stouvenel Louis Ernest.
22 Villeneuve Léon Jean.
23 Stouvenel Louis Ernest.
24 Maintenir, no 203.
25 Journal de captivité de Gaston Duplat.
26 Voir tableau no 37.
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