Introduction à la quatrième partie
p. 161-162
Texte intégral
1Le succès d’un genre comme la fantasy, longtemps honni, à tout le moins décrié, ne saurait manquer d’interpeler les médiévistes, les poussant à se regarder dans un miroir certes déformé et déformant mais qui ne leur renvoie pas moins un reflet riche d’enseignements. La fantasy, et plus largement tout ce qui relève du médiévalisme, possède en cela une dimension réflexive, permettant notamment de s’interroger sur la place des spécialistes en histoire ou littérature médiévale dans le débat public. Au-delà de la diversité des appropriations du Moyen Âge par les uns et les autres, se pose la question des retours – des plus enthousiastes aux plus acerbes – suscités par les travaux universitaires, surtout lorsqu’ils écornent images d’Épinal et autres monuments emblématiques. Où peuvent, voire où doivent se situer les médiévistes dans ces débats ? Doivent-ils d’ailleurs y prendre part ? Médiévisme (ou médiévistique) et médiévalisme n’ont pas nécessairement vocation à s’affronter, bien au contraire : le dialogue entre les deux peut s’avérer très constructif. Étudier les différentes façons de s’approprier le Moyen Âge peut être pour les spécialistes une façon de s’interroger sur leur propre travail. Le médiévalisme ne saurait a priori rien leur apprendre sur son objet (le Moyen Âge) ; il peut en revanche l’aider à mieux cerner ses publics et les réceptions qu’ils ont à la fois de cette période et des travaux des médiévistes.
2Ce sont toutes ces questions qui sont au cœur des trois articles qui suivent, qui sont complétés par un atelier portant sur l’attention que peuvent susciter le médiéviste et ses recherches auprès du public, sur les tensions aussi auxquelles il lui faut faire face. Cet atelier est l’occasion de revenir sur des expériences très contrastées, abordant une fois encore différents domaines, du blog ou magazine en ligne aux expositions artistiques. Bien du chemin a été parcouru depuis une trentaine d’année dans les études sur la réception du Moyen Âge qui, à défaut d’acquérir leurs « lettres de noblesse », bénéficient désormais d’une visibilité dont cet ouvrage témoigne. Le décalage reste toutefois grand selon les traditions, aussi bien nationales que disciplinaires.
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