La peur chez les Grecs
Usages et représentations de l’Antiquité à l’ère chrétienne
La peur est indissociable de notre manière d’expérimenter le monde, et elle détermine notre manière de voir. Processus à la fois cognitif et opérateur de choix décisionnels soumis aux normes sociales en vigueur, la peur n’est pourtant ni sémantiquement définie ni linguistiquement formée. Elle a besoin d’un complément qui l’ancre dans l’expérience : peur des dieux ou de Dieu, du pouvoir, de l’autre, de la guerre, de la mort, etc.
L’ouvrage étudie les manières de nommer la peur, de la verbaliser,...
Note de l’éditeur
Publié avec le soutien de la Fondation A.G. Leventis, du laboratoire Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques (AnHiMA, UMR 8210 CNRS/EPHE/EHESS, université Paris 1 Panthéon Sorbonne/université Paris Cité), de l’équipe CRISES et du LabEx ARCHIMEDE (université Paul-Valéry Montpellier 3).
Éditeur : Presses universitaires de Rennes
Lieu d’édition : Rennes
Publication sur OpenEdition Books : 2 mai 2023
ISBN numérique : 978-2-7535-9190-5
DOI : 10.4000/books.pur.190788
Collection : Histoire
Année d’édition : 2023
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-7535-9188-2
Nombre de pages : 360
Première partie. Représentations de la peur
Inscriptions verbales et théoriques
Éric Perrin-Saminadayar
Chapitre I. La peur indicibleJenny Wallensten
Chapitre II. Terreur nommée ? Noms terrifiants ? Quelques réflexions préliminaires sur les épiclèses divines qui inspirent la peurBrigitte Pérez-Jean
Chapitre III. La peur comme affect entre stoïcisme et aristotélismeGeorges Arabatzis
Chapitre V. Crainte et eusébeia dans la pensée byzantineInscriptions somatiques, oniriques, vestimentaires et gestuelles
Véronique Mehl
Chapitre VI. Approche sensible et inscriptions somatiques de la peur dans le monde grec antiqueJean-Christophe Couvenhes
Chapitre VII. La peur vêtue de rouge : la phoinikis des soldats spartiates et l’hypothèse de PhobosJulien du Bouchet
Chapitre VIII. Peur et divination : l’interprétation des songesMaria Patera
Chapitre IX. Représentations grecques de la « superstition » : gestes et concepts liés à la peur des dieuxInscriptions visuelles et matérielles
Françoise Frontisi-Ducroux
Chapitre X. La Gorgone, figure de la peurStella Chryssoulaki, Théosévios Aggouras et Ioannis Pappas
Chapitre XI. Comportements et émotions face à la mortÉtude de cas : le cimetière du Phalère
Athanasios Semoglou
Chapitre XII. Craindre Dieu : illustrations de la terreur sacrée et mise en scène de la peur dans l’art chrétien de l’antiquité tardiveSeconde partie. Usages de la peur
Inscriptions collectives
Angelos Chaniotis
Chapitre XIV. Gérer la peur collective dans le monde grecStella Georgoudi
Chapitre XV. Peur et souillure : une relation insignifiante ?Kerasia A. Stratiki
Chapitre XVI. Peur et culte héroïqueTyphaine Haziza
Chapitre XVII. La peur à parts égales ? Pour une approche « symétrique » des relations entre Grecs et Égyptiens, avant AlexandreKonstantinos Moustakas
Chapitre XIX. La peur des Turcs et de la captivité dans la mentalité des ByzantinsInscriptions politiques
Maria G. Xanthou
Chapitre XXI. Metus hostilis : configurations rhétoriques de la peur chez Isocrate et DémosthèneStavros Perentidis
Chapitre XXII. Phoberon dikastèrion La peur de la colère divine dissipée et la réforme échouéeCaroula Argyriadis-Kervégan
Chapitre XXIII. Peur plutôt que scepticisme : les hommes politiques grecs du xixe siècle face aux droits de réunion et d’associationPhilippe Borgeaud
Chapitre XXIV. La peur comme acteur de l’histoire des religionsLa peur est indissociable de notre manière d’expérimenter le monde, et elle détermine notre manière de voir. Processus à la fois cognitif et opérateur de choix décisionnels soumis aux normes sociales en vigueur, la peur n’est pourtant ni sémantiquement définie ni linguistiquement formée. Elle a besoin d’un complément qui l’ancre dans l’expérience : peur des dieux ou de Dieu, du pouvoir, de l’autre, de la guerre, de la mort, etc.
L’ouvrage étudie les manières de nommer la peur, de la verbaliser, de la comprendre, de l’interpréter ; les manières de la somatiser, de la rêver, de la mettre en gestes, de la visualiser dans l’art et de la matérialiser dans des objets. À travers l’étude de la peur, de ses mécanismes mais aussi de ses usages sociaux et politiques, c’est toute une histoire des émotions qui est ici esquissée au sein des mondes de langue grecque, de l’Antiquité au xixe siècle. C’est aussi une histoire des sociétés concernées car, à travers la peur, se joue leur rapport au divin, aux autorités, aux ennemis, aux proches, aux étrangers et aux compatriotes, à soi-même enfin.
Maria Patera enseigne à l’université de Thessalie et à l’Open University of Cyprus.
Stavros Perentidis est professeur émérite à l’Université Panteion à Athènes.
Jenny Wallensten est directrice de l’Institut suédois d’Athènes.
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