Exergue
p. 9-10
Texte intégral
1« [I]l prend le risque du non-savoir. Mais ce risque ne sera suicidaire que pour celui dont le savoir faisait toute la vie. […] [S]avoir sans voir ou voir sans savoir. Une perte dans tous les cas. Celui qui choisit de savoir seulement aura gagné, bien sûr, l’unité de la synthèse et l’évidence de la simple raison ; mais il perdra le réel de l’objet à sa propre image, ou plutôt à sa propre représentation. Celui, au contraire, qui désire voir ou plutôt regarder perdra l’unité d’un monde clos pour se retrouver dans l’ouverture inconfortable d’un univers désormais flottant, livré à tous les vents du sens ; c’est ici que la synthèse se fragilisera jusqu’à l’effritement ; et que l’objet du voir, éventuellement touché par un bout de réel, disloquera le sujet du savoir, vouant la simple raison à quelque chose comme une déchirure. »
« Toute la difficulté consistant à n’avoir peur ni de savoir, ni de ne pas savoir. »
Georges Didi-Huberman, Devant l’image, Paris, Les Éditions de Minuit, 1990, p. 172 et 269.
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