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    Plan détaillé Texte intégral Mef-ouilles comme anti-héros ? Des aventures dérisoires et indéfinies Le feuilletoniste et la lectrice Le roman-feuilleton : une pratique romanesque réflexivE ? Notes de bas de page Auteur

    Jacques Jouet

    Ce livre est recensé par

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    Romanesque et roman-feuilleton : La République de Mab-Oul1

    Alain Schaffner

    p. 65-73

    Texte intégral Mef-ouilles comme anti-héros ? Des aventures dérisoires et indéfinies Le feuilletoniste et la lectrice Le roman-feuilleton : une pratique romanesque réflexivE ? Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Le 20 juin dernier (2013) à la Maison française d’Oxford, où nous nous trouvions pour une journée de lancement du projet ANR « Différences de Potentiel », j’ai beaucoup souffert pour mon collègue et ami Marc Lapprand, en l’entendant citer à répétition le nom malséant du héros ou, ce qui revient au même, le titre grivois d’un roman de Jacques Jouet. Ce faisant, il était contraint par la perversité de l’auteur de nommer à répétition, face à une assemblée de jeunes Anglaises effarouchées mais ricanantes et de gentlemen flegmatiques mais dont les yeux lançaient des éclairs franchement réprobateurs, ce que d’aucuns, mal informés, pensaient être ses organes génitaux. Torturé par ce précédent malencontreux, je me suis ainsi demandé comment éviter de tomber à mon tour dans ce piège tendu par le machiavélique J. Jouet à l’ensemble de ses lecteurs et de ses commentateurs. Ma riposte consistera donc (retour à l’envoyeur !) à présenter une communication sous contrainte dans laquelle le nom du personnage et le titre du roman, c’est le même, ne seront jamais cités. Dans la religion juive, le tétragramme, le nom de Dieu est imprononçable (on le remplace par un autre : « Adonaï ») ; il s’agira ici de traiter de la même façon à la fois le titre et le héros du roman-feuilleton. Ne vous étonnez pas si je censure également les citations, « je n’ai pas l’intention de tomber dans un piège si grossier », à commencer par celle de J. Jouet qui déclare :

    J’ai commencé La République de Mab-Oul en l’an 2000 ou à peu près, désireux de lancer un gros roman-feuilleton burlesque, irresponsable et sans fin.
    Dès que j’en parlai à Paul Otchakovsky-Laurens, celui-ci m’ouvrit le site internet des éditions pour diffusion quotidienne. France-Culture emboîta le pas pour un feuilleton radiophonique. P.O.L. publia très vite un premier livre. Le théâtre des Amandiers de Nanterre fit représenter en 2006 une version théâtrale écrite par moi-même2. D’autres volumes suivirent.

    2L’entreprise de J. Jouet est inédite dans le roman contemporain. À peine peut-on oser une comparaison avec l’œuvre d’Anne-Marie Garat, qui a elle-même revendiqué l’héritage du roman-feuilleton dans une trilogie publiée entre 2006 et 2010 : Dans la main du diable, L’Enfant des ténèbres, Pense à demain. Cette entreprise peut paraître relever d’un archaïsme manifeste (écrire encore des romans-feuilletons aujourd’hui !), dans la tradition de Dumas, d’Eugène Sue, de Jules Verne, alors que la presse, moribonde, n’en publie plus depuis longtemps… Mais si l’on change de point de vue, on peut y déceler une forme suprême de modernité qui relève soit de la série, soit de l’écriture discontinue, et qui se coule aisément dans les nouvelles pratiques liées à l’ère internet. Dans son entretien avec M. Lapprand, J. Jouet rappelle d’ailleurs une conversation avec P. Otchakovsky-Laurens :

    Plus tard j’ai dit que je voulais faire un roman-feuilleton. Il m’a dit que du point de vue de la presse il ne fallait pas y compter. Mais par contre il m’a proposé de le mettre sur son site internet immédiatement. Tout de suite la solution constructive ! J’ai inauguré le feuilleton du site, ensuite il y a eu Plumes d’ange de Martin Winckler3.

    3À défaut d’être conçue pour elle, l’œuvre est donc tout à fait adaptée à une diffusion informatique, sur le site de P.O.L., ou par mail quotidien pour les happy few (un peu à la manière des Poils de Cairote de Paul Fournel). Par ailleurs, le goût de la performance de J. Jouet se manifeste à cette occasion et inscrit l’œuvre dans une pleine contemporanéité (c’est ce qui est en train de se passer pendant ce colloque : je suis assez inquiet de voir Jacques écrire pendant que je parle…). Enfin la dimension parodique et politique de l’ensemble en fait une œuvre originale. Les exigences du romanesque et du roman-feuilleton, habituellement convergentes, ont tendance à se dissocier chez J. Jouet qui fait de son livre une œuvre à la fois politique, ludique et réflexive.

    Mef-ouilles comme anti-héros ?

    4L’ouverture du roman fait apparaître un héros doté d’un nom prononçable mais peu présent par la suite : il s’agit de « René Pascale-Sylvestre4 », nom un peu encombrant et voué à être remplacé par un autre, beaucoup plus percutant. Arrêté sur une aire d’autoroute, ayant décidé de s’emparer de la marchandise qu’il transporte, René Pascale-Sylvestre

    venait de prendre la deuxième décision la plus grave de sa vie : tout simplement renier le nom de son père, celui de sa mère qui y était collé ainsi que le prénom qui avait résulté, quarante-sept ans plus tôt, d’une négociation âpre./ En se cherchant un nom tout neuf, il s’était arrêté sur celui qui ne s’écrit pas comme il se prononce. (RMO, 10)
    Il avait hésité entre plusieurs noms : Med-Oies ; Moi-M’aime ; Mons-Ac ; Mel-Ouches, Mef-Ouilles ; Map-Hoche ; Men-Ouyes, Mab-Oul ; Mab-Ouse ; Mek-Oudes ; Mess-Elles ; Mab-Louse ; Monb-Louse… (RMO, 11)

    5Je me permettrai donc de piocher avec un hasard non dépourvu de méthode dans les noms de cette liste afin de les substituer au nom habituel du héros. D’ailleurs c’est bien sous le titre de La République de Mab-Oul que le roman a été diffusé sur France Culture en 2001, ce qui montre bien : 1) que certains esprits prudes ou rétrogrades, au nombre desquels vous n’hésitez pas j’en suis sûr à me ranger aujourd’hui, ont hésité à prononcer le nom du personnage principal ; 2) que toute liberté est finalement laissée au lecteur de nommer ce héros comme il veut… On voit que, comme dans telle histoire d’Alphonse Allais ou dans tel petit livre de Perec, le nom du personnage, comme son identité, est instable ; je n’hésite donc pas à employer ce flottement à mon profit pour le nommer comme il me plaît.

    Qui est Mons-Ac ? Un brave routier philantrope qui s’interroge sur le sens de l’existence ?
    Un mari fatigué du train-train quotidien qui veut mettre un peu de piment dans sa vie réglée comme du papier à musique […] ? Un imbécile malheureux qui espère tenir le monde en otage pour devenir enfin un imbécile heureux ? Un obsédé sexuel à tendances zoophiliques […] ?
    Un mégalomane extraverti […] ? Un psychopathe introverti […] ? Un alcoolique grave […] ?
    Un Républicain reconverti […] ? Un marabout priapique […] ? Un nouveau messie […] ?
    Un adepte du Ma-Koui, forme de surnaturel chinois ? Un peu de tout cela en divers dosages5 ?

    6La transformation du personnage du roman-feuilleton en un routier géant, anarchiste, qui se cogne la tête à chaque fois qu’il remonte de la cave (comme le lecteur sur la bordure de l’épisode ? comme l’auteur prenant à chaque fois un nouveau départ ?), est déjà un parti pris original. Le roman-feuilleton est lancé et il n’a aucune raison de s’arrêter. Mek-Oudes est d’ailleurs un personnage romanesque dans la mesure où il est porteur d’idées chimériques qu’il n’hésite pas à mettre en œuvre au mépris des contraintes de la réalité. Il porte en lui, ironiquement inversées ou décalées, un certain nombre de caractéristiques des héros romanesques, comme l’excès à la fois physique et moral.

    Des aventures dérisoires et indéfinies

    7Les premiers épisodes de La République de Med-Oie sont la mise en place, on s’en souvient, d’un État improvisé. René Pascale-Sylvestre, capable de mémoriser la liste des ministres de tous les gouvernements français et étrangers, fonde sur une aire d’autoroute une improbable République et s’y barricade avec sa cargaison odorante et explosive de tricoruzène défoliant… S’ensuit une improbable série de rencontres, de reconnaissances diplomatiques, etc. Les aventures amoureuses (le « romanesque amoureux », selon Thibaudet) sont un peu différées : la présentation du sexe est d’ailleurs assez directe (voir le soixante-troisième épisode sur le « Bordel du cœur ») où il est question d’une belle transsexuelle assez active.

    8On se rappelle l’incipit :

    Un matin de printemps, il y a quelque temps, durant une année qu’on ne veut pas savoir laquelle, sur la bande d’arrêt d’urgence d’une autoroute à deux fois trois voies du réseau français – la A je-ne-sais-plus-combien pour ne pas la nommer – était arrêté, bras ballants, un chauffeur-livreur lignard routier poids lourd, gigantesque de taille, qui ne se nommait René Pascale-Sylvestre que pour peu de temps encore./ Ses feux de détresse clignotaient. (RMO, 9)

    9Postmoderne mais aussi particulièrement triviale, l’aire d’autoroute n’est pas le lieu le plus romanesque qu’on puisse rêver. Quant à la rédaction orale et distanciée, elle met le lecteur dans un état d’attente que les feux de détresse manifestent : désormais tout est possible.

    10On sait qu’un des critères habituels du romanesque (le « romanesque d’aventure », selon Thibaudet) est la succession des péripéties. L’enchaînement des épisodes dans La République de Moi-M’aime relève d’une technique que M. Lapprand appelle, en référence à Perec et à Roubaud, celle du roman « jeu de go », en se fondant sur une déclaration de Queneau retravaillée pour éclairer la démarche de J. Jouet :

    N’importe quel écrivain oulipien peut poser devant lui comme les pierres d’un jeu de go à travers toutes les intersections de son goban un nombre indéterminé de personnages et de situations plus ou moins réalistes, en un nombre indéterminé d’épisodes et de rebondissements. Le résultat sera toujours, selon le genre choisi, une pièce de théêtre6 ou un roman-feuilleton des aventures de M.-O7.

    11Le contenu en est tantôt événementiel, tantôt vide d’événements, fait de dialogues, de discussions parfois interminables entre le personnage et ceux qui viennent lui rendre visite. Les sutures entre les épisodes jouent sur l’effet habituel du « à suivre », par exemple la fin du chapitre 6 : « Mais que nous concoctait exactement Mel-Ouches ? » (RMO, 20), ou le début du chapitre 8 : « Pour commencer ce chapitre par un résumé des épisodes précédents » (RMO, 22), où l’on remarque un premier effet de distance métapoétique. Le roman-feuilleton jouetien joue constamment avec les codes qu’il est censé employer.

    12« Pour des raisons évidentes il n’est pas question ici de résumer les multiples aventures de ce chauffeur de poids lourd, aventures tantôt truculentes tantôt ralenties, auxquelles est instamment renvoyé le lecteur8. » Se mettent en place dans les 65 premiers épisodes, sur un rythme un peu lent, le changement d’identité du personnage qui décide de s’appeler Mab-Oul, la rupture avec sa femme Thérèse, la déclaration d’indépendance de la République (chap. 8), la visite d’Alexandre, routier, bientôt nommé Ministre de l’Économie et du ravitaillement. La reconnaissance de la RMO par l’APP (assemblée des pays les plus performants), la venue d’un intrus appelé l’emmerdeur (chap. 20), bientôt effacé d’un coup d’éponge magique – effet de métalepse (chap. 22) –, l’arrivée d’Abdel (chap. 30), la rencontre avec un sanglier philosophe et latiniste (chap. 40), l’installation de Thérèse à La Chapelle-Laizance (chap. 45), la fondation d’un « Bordel du cœur » (chap. 46), jusqu’à la proclamation de la constitution de la RMO (chap. 62), et ainsi de suite jusqu’à la fin de la première partie (215 chapitres tout de même) où le héros, vous savez bien, Map-Hoche, fait sauter sa cargaison de tricoruzène défoliant (chap. 215). Il est naturellement épargné car ses aventures doivent se poursuivre. La structure du roman-feuilleton est globalement linéaire, sur le modèle déjà mentionné du « à suivre », mais de temps à autre on y trouve un conte à la façon des Mille et Une Nuits – comme le conte de la carte, un peu saucissonné et raconté par Abdel aux chapitres 32, 33, 75 et 76, qui se termine en « conte à votre façon ».

    13La deuxième partie du roman intitulée « Redivision de notre sphère » met en scène non plus la RMO, mais la RMM (République Monde-Mondes) dans laquelle un ingénieur appelé Gilles Hochepoix de Corignon a redivisé le globe terrestre en huit portions égales où les peuples et les familles doivent être redistribués… La dimension de « contre-modèle de la réalité », signalée par Jean-Marie Schaeffer dans sa définition du romanesque, est manifeste dans ce dispositif global, qui dès le début de la République de Men Ouyes met en place une sorte de monde alternatif, sans grand souci du réalisme on l’a vu (les animaux parlent, etc. – on reconnaît ici une autre dimension du romanesque, le merveilleux).

    Le feuilletoniste et la lectrice

    14Pendant que sur la scène première se déroulent les aventures du héros, Monb-Louse, se joue sur l’autre scène un jeu réflexif – qui constitue, au moins en ce début de la série, un aspect fondamental du roman. Faisant appel à une figure de lectrice, très souvent convoquée dans les représentations négatives du romanesque (on se souvient que les critiques les plus féroces contre le romanesque visent la lectrice à l’esprit naïf ; on la retrouve dans l’enquête sur le roman romanesque de 1891 du journal Le Gaulois, ou dans les articles de Thibaudet dans les années 20). Par-delà les aventures du héros, Mess-Elles, qui constituent le premier plan de la narration, se noue un dialogue entre la lectrice et le feuilletoniste, sur le mode de la métalepse, de sorte qu’un franchissement des frontières entre l’histoire rapportée et le monde supposé de l’auteur de la fiction que nous sommes en train de lire puisse se produire. La lectrice semble tout droit surgie de Si par une nuit d’hiver un voyageur d’Italo Calvino. Des parentés aussi avec le cycle d’Hortense de Roubaud pourraient se révéler intéressantes à explorer.

    15La lectrice apparaît dès le premier épisode de La République de Mab-Louse, dans une remarque entre crochets droits portant justement sur le nom du héros, le futur Mons-Ac : « René Pascale-Sylvestre [mais la lectrice est prévenue qu’elle n’a pas à faire l’effort de retenir ce nom qui ne sera pas repris dans les lignes qui suivent] », cependant le texte continue ainsi : « René Pascale-Sylvestre [premier parjure] » (RMO, 9). Le feuilletoniste s’adresse au lecteur un peu comme dans « Un conte à votre façon » de Raymond Queneau : « Voulez-vous savoir comment Mess-Elles, qui ne s’appelait pas encore Mek-Oudes, est devenu chauffeur de sous-préfet ?/ Eh bien l’histoire commence quand il était chauffeur de préfet » (RMO, 12). La lectrice apparaît comme l’interlocutrice attitrée, la destinataire du roman, et prend progressivement une place de plus en plus grande dans la fiction. M. Lapprand rappelle ainsi que la troisième partie du cycle de Mef-Ouilles s’intitule « La lectrice aux commandes » (la lectrice y devient en effet narratrice), et l’on apprend au deux cent troisième et dernier épisode – coup de théâtre ! – qu’en fait la lectrice et Mek-Oudes ne font qu’un ! « Donc Mab-Louse raconte sa propre histoire derrière l’artifice d’une narratrice qui se prétend lectrice9 », conclut M. Lapprand, qui réussit on ne sait trop comment (on l’envie) à s’y retrouver dans tous ces noms différents du héros. Le jeu avec les codes chez J. Jouet, on l’aura compris, est constamment porteur d’ironie, qu’il s’agisse de présenter des aventures qui parfois peuvent paraître dérisoires, ou que le jeu réflexif qui se superpose à elles les fasse passer au second plan.

    Le roman-feuilleton : une pratique romanesque réflexivE ?

    16Pour prendre un exemple caractéristique du début de La République de Men-Ouyes, on peut s’intéresser au chapitre 65, presque entièrement métapoétique, dans lequel est annoncé un roman-feuilleton à paraître dans Mab-Oul matin :

    Le romancier feuilletoniste, qui avait le projet de ce roman-feuilleton, s’étalait assez pesamment dans les colonnes du journal. Il prodiguait à ses futures lectrices des considérations pédantes sur la forme romanesque en général et sur le roman-feuilleton en particulier. – Ne commencez pas par là, lui avait suggéré vainement le rédacteur en chef. Attendez une bonne soixantaine de chapitres, et nous ferons un entretien théorique, qui servira d’intermède. (RMO, 130)

    17Autodérision : nous sommes déjà au chapitre 65, donc précisément dans la situation que décrit le directeur du quotidien. Selon l’auteur, dans le roman-feuilleton :

    Il était d’autant plus impossible et mal venu de tenter le remplissage des cases prédéterminées d’un plan que le mouvement de la prolifération fictionnelle lui paraissait inarrêtable. […] Lui-même tenait à préciser qu’il écrivait chaque jour un chapitre de 4000 à 5000 signes ; ce chapitre devait être lu chaque jour par la lectrice ; il ne s’interdisait pas des révisions, corrections et ajouts ultérieurs ; il avait une idée d’ensemble mais pas de plan ; il avait surtout des personnages qu’il ne cessait de multiplier (et non qui se multipliaient, car les personnages n’avaient pas, claironnait-il, de libre arbitre). (RMO, 131)

    18L’auteur met en évidence dans son propos, qu’il serait trop long de citer ici, que l’absence de contrainte libérerait le potentiel. Le roman-feuilleton serait-il une pratique anti-oulipienne ? S’agirait-il d’un « roman troupeau d’oies selon l’anti-définition de Raymond Queneau » (RMO, 131) ? La question de l’artisanat (si importante chez Perec) y passe au premier plan. Le caractère indéfini du processus est mis en évidence : « Sa dernière remarque était une remarque angoissée : il ne voyait pas de raison qu’un roman-feuilleton s’arrête. Est-ce que s’arrête la succession des jours ? » (RMO, 131). La comparaison avec Cervantes souligne le lien affectif qui doit s’établir avec le lecteur (autre dimension importante du roman-feuilleton qui manipule les affects, la passion, la « tension narrative » selon Raphaël Baroni). Il faut absolument éviter que le roman « tombe des mains » (RMO, 131) du lecteur. Le but est bien de « plonger dans la matière romanesque » (RMO, 132) et d’y faire plonger les autres avec soi.

    19Il faut en revenir maintenant aux enjeux du roman-feuilleton, tels que le romancier-feuilletoniste les définit dans l’épilogue d’Agatha de Metz, présenté sous la forme d’une lettre adressée à M.-O10. : « Le roman-feuilleton, historique ou non, mais tel que je le conçois, notamment en termes de “contrainte littéraire pragmatique” selon la formulation de Marcel Bénabou de l’Oulipo n’est tel, à mon avis, que s’il obéit à quatre principes : »

    1) Prolifération. Le roman-feuilleton est lieu romanesque de la multiplication irresponsable de personnages, de lieux, de temps, de situations… sans réserve ni précautions, sans aucune impossibilité, jamais. Les temps peuvent même se contredire, les lieux et les situations de même. Les personnages sont instables. Nécessité, peut-être, d’un personnage central qui soit ouvert, c’est-à-dire particulièrement disponible aux métamorphoses et aux multiplications de toutes sortes. Vous, Mek-Ouyes, par exemple. Agatha de Win’theuil aussi. Il en découle que toute forme de plan est inutile et non souhaitable.

    20Dans ce premier principe se combinent la question du foyer central, le personnage principal, le fameux Map-Hoche en ses métamorphoses, et d’une liberté qui laisse libre cours à tous les hasards, toutes les coïncidences, même les plus invraisemblables, que le relâchement de la structure romanesque permet. La proximité de la forme du happening, ou de l’improvisation en jazz (on songe au titre du texte d’Aragon : « Un roman commence sous vos yeux »), est claire. Le relâchement de la structure permet à des possibles inédits de se manifester.

    2) Infinitude. Le roman-feuilleton se fonde sur l’injonction « à suivre ». On ne peut pas y poser le mot fin. Le roman-feuilleton est toujours à suivre. Un personnage mort est toujours susceptible de l’avoir été par erreur. L’explicit du 32e et dernier volume-épisode de Fantômas est : « Le jour allait se lever… » Oui, vous avez bien lu, points de suspension ! C’est pourquoi j’ai désigné Ian Monk pour continuer La République de Mek-Oudes après ma mort. À lui de désigner quelqu’un d’autre après la sienne. Si Ian Monk meurt avant moi, c’est Frédéric Forte qui devra s’y coller à sa place, lequel, etc. Je vous mettrai entre leurs mains, ce qui ne devrait pas vous inquiéter puisque Ian Monk a déjà écrit et publié La Jeunesse de Mek-Ouyes (Cambourakis, 2011) et que Frédéric Forte s’est immiscé dans Agatha de Mek-Ouyes.

    21La prolifération des épisodes, l’idée de l’œuvre infinie dans sa durée (chaque épisode finissant par un « à suivre », il n’y a aucune raison que les choses s’arrêtent), rappelle le roman picaresque, ou le Don Quichotte, dont on se souvient qu’il a eu un plagiaire ; et la dimension d’écriture collective assure une certaine pérennité de l’entreprise ainsi que son rattachement aux pratiques oulipiennes.

    3) Périodicité de la lecture. Le roman-feuilleton est lu quotidiennement, ou heure par heure, ou semaine après semaine. Importance cardinale du rendez-vous de lecture. C’était le cas dans la presse d’Émile de Girardin, ce peut être le cas aujourd’hui grâce au Net.

    22La périodicité de la lecture constitue en fait la plus sûre garantie de son adaptation à l’environnement technologique. Le lien est souligné entre le choix d’un genre littéraire et les conditions sociales et technologiques de son existence et de sa réception.

    4) Périodicité de l’écriture. C’est très important. Il n’y a pas de roman-feuilleton en dehors de cette procédure d’écriture. […] Le roman-feuilleton peut toujours exister en livre, mais son grand soir restera toujours le moment de l’écriture et de la lecture périodiques.

    23Il y a ici une volonté non de sacraliser l’activité littéraire mais de lui rendre sa dimension de travail quotidien, ce qui n’exclut ni la fantaisie ni l’humour. La contrainte de vie et de production y est très étroitement associée à la créativité.

    24Dans ses entretiens avec M. Lapprand où il aborde le même sujet, J. Jouet déclare :

    Pour moi la pureté, c’est quelque chose de métaphysique. C’est un absolu qui m’agace profondément. […] Moi je préfère les œuvres à la Balzac, œuvres impures par excellence, qui débordent, qui sont souvent immaîtrisées parce qu’il y a plein de choses ni faites ni à faire (mais à refaire, oui) qui sont parfois de premier jet11.

    25Et il ajoute :

    Si Mek-Oudes est le livre le plus impur possible, c’est ma fierté, à tel point que j’ai déjà désigné Ian Monk pour continuer après ma mort (peut-être qu’il mourra avant moi, j’espère bien !), et il a commencé en plus. Il a déjà écrit cinquante épisodes de l’adolescence de Mef Ouilles, et ça, ça me plaît beaucoup. C’est le comble de l’impureté, ce n’est même pas moi qui écris mon propre livre ! Et par exemple, là, j’ai demandé à Frédéric Forte, le petit nouveau de l’Oulipo, pour la sixième partie de La République de Map Hoche, cinq épisodes de Mes Elles dans le milieu des Sumo, dont il est passionné. Je me chargerai de faire la jonction avec la suite. Je mentionnerai bien sûr que c’est lui qui les a écrits. On est hors des normes, c’est bizarre, j’aime bien ça12.

    26L’écrivain conclut enfin : « Pour moi l’Oulipo est un auteur collectif13. » Il faut rappeler ici que Barthes, n’arrivant pas à écrire son cours sur le roman pour le collège de France, se jette sous les roues de Mek-Oudes dans L’Amour comme on l’apprend à l’école hôtelière. Ultime ironie que cet anéantissement de celui qui définissait le romanesque comme « ce qui reste du roman quand on en a fait disparaître l’histoire et les personnages », destruction du pape du structuralisme par l’illustre Mef-Ouilles, qui représente, à travers le roman-feuilleton, la puissance de renouveau perpétuel du romanesque.

    Notes de bas de page

    1 La République de M. O., P.O.L., 2001. Le titre du roman figurera désormais entre parenthèses après les citations sous la forme abrégée RMO, suivie du numéro de page. Merci à Virginie Tahar pour sa relecture attentive de cet article.

    2 J. Jouet, « La République de Mek-Ouyes. Roman-feuilleton (roman long) » [en ligne], site officiel de l’Oulipo, 2014 [consulté le 05/10/2015] URL : http://oulipo.net/fr/la-republique-de-mek-ouyes.

    3 M. Lapprand, L’Œuvre ronde. Essai sur Jacques Jouet, Limoges, Lambert Lucas, 2007, p. 170.

    4 C’est bien Pascale et non Pascal.

    5 M. Lapprand, op. cit., p. 112.

    6 « Le “théêtre” représente un idéal de fusion entre personnage et personne réelle d’une part, et entre acteur et spectateur de l’autre, ce qui est assez anti-brechtien » (M. Lapprand, op. cit., p. 108).

    7 Ibid., p. 107.

    8 Ibid., p. 113.

    9 Ibid., p. 118.

    10 J. Jouet, Agatha de Metz, Nancy, Absalon, 2013, p. 90-92 (pour toutes les citations suivantes).

    11 M. Lapprand, op. cit., p. 166.

    12 Ibid., p. 168.

    13 Ibid., p. 177.

    Auteur

    Alain Schaffner

    Professeur à la Sorbonne nouvelle, il est porteur du projet ANR Difdepo (« Différences de potentiel », difdepo.hypotheses.org) et directeur de l’UMR THALIM (thalim.cnrs.fr). Ses recherches portent sur le roman et le romanesque au xxe siècle, sur les littératures à contraintes ainsi que sur les rapports entre littérature et sciences de la vie. Il a récemment publié Albert Cohen. Le grandiose et le dérisoire, Zoé, 2013 et co-dirigé (avec C. Bloomfield et A. Romestaing) l’ouvrage collectif Paul Fournel. Liberté sous contrainte, Presses de la Sorbonne nouvelle, 2014.

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    1 La République de M. O., P.O.L., 2001. Le titre du roman figurera désormais entre parenthèses après les citations sous la forme abrégée RMO, suivie du numéro de page. Merci à Virginie Tahar pour sa relecture attentive de cet article.

    2 J. Jouet, « La République de Mek-Ouyes. Roman-feuilleton (roman long) » [en ligne], site officiel de l’Oulipo, 2014 [consulté le 05/10/2015] URL : http://oulipo.net/fr/la-republique-de-mek-ouyes.

    3 M. Lapprand, L’Œuvre ronde. Essai sur Jacques Jouet, Limoges, Lambert Lucas, 2007, p. 170.

    4 C’est bien Pascale et non Pascal.

    5 M. Lapprand, op. cit., p. 112.

    6 « Le “théêtre” représente un idéal de fusion entre personnage et personne réelle d’une part, et entre acteur et spectateur de l’autre, ce qui est assez anti-brechtien » (M. Lapprand, op. cit., p. 108).

    7 Ibid., p. 107.

    8 Ibid., p. 113.

    9 Ibid., p. 118.

    10 J. Jouet, Agatha de Metz, Nancy, Absalon, 2013, p. 90-92 (pour toutes les citations suivantes).

    11 M. Lapprand, op. cit., p. 166.

    12 Ibid., p. 168.

    13 Ibid., p. 177.

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