Chapitre V. Entre la Première Restauration et les Cent-Jours : les inquiétudes de Rondeau
p. 111-118
Texte intégral
1Toujours fidèle au principe de soumission à la puissance séculière, et sans doute lassé comme une majorité des Français d’un régime liberticide qu’il a pourtant mis longtemps à critiquer, Rondeau semble accepter relativement bien la « nouvelle révolution en faveur des Bourbons » en 1814. Mais très vite plusieurs choses le choquent ou l’inquiètent. S’il est passé aisément de « S. M. l’empereur » à « N.B. » dans ses journaux, il n’approuve pas les insultes proférées envers l’empereur déchu par un clergé qui l’avait encensé. Mais il y a bien plus inquiétant ! Dès avril 1814, Rondeau s’indigne de ce que le serment à la Constitution civile du clergé ait été mis, dans le diocèse de Tours, « au rang des cas réservés, de pair avec celui d’un confesseur qui… sa pénitente [sic]1 ». Le 22 mai, un mandement des vicaires généraux de Paris rappelle que le Saint-Siège s’est prononcé « sur cette Église prétendue, en attendant qu’elle prononce son propre jugement elle-même, par tout ce qui s’est passé dans son sein, et qu’à ces deux jugements, il s’en joigne un troisième, qui sera comme la consommation des premiers, savoir sa destruction après six ans d’existence ». Et Rondeau de commenter :
« Il faut légitimer aux yeux des fidèles leur insoumission aux lois de l’État, faire passer leur révolte, fondée sur des intérêts temporels, pour une juste défense de la cause de Dieu et de son Église. À la vérité, il existe encore des prêtres fidèles au serment qu’ils ont prêté à la loi, à la nation et à son roi. La destruction de la prétendue Église ne sera accomplie qu’à la mort de tous2. »
2Au niveau politique, le ton est également donné lorsque Monsieur refuse à l’automne 1814 de recevoir les évêques concordataires d’Avignon et Dijon, Mgrs Périer et Reymond, et l’archevêque de Besançon, Mgr Le Coz, tous anciens constitutionnels3. D’après une lettre de Le Coz, l’on aurait dit à Monsieur qu’il était régicide – alors qu’il n’avait pas fait partie de la Convention – et qu’il avait envoyé ses félicitations à la Convention pour la condamnation à mort de Louis XVI. L’archevêque de Besançon est persuadé que la vraie raison de cet acharnement est qu’il a réprimandé plusieurs prêtres pour avoir prêché l’obligation « à tout acquéreur de biens nationaux de les restituer, sous peine d’être privé des sacrements de l’Église, même à la mort4 ». En fait, nul doute que son adhésion à la Constitution civile du clergé, jointe à l’enthousiasme qu’il avait manifesté, encore peu de temps avant, pour Napoléon – notamment dans sa lettre pastorale du 20 décembre 1813 sur l’amour de la patrie –, aient été des motifs bien suffisants pour valoir à Le Coz pareil traitement. L’affaire est même dénoncée aux Chambres ; Rondeau nous dit que la discussion a été vive tant à la Chambre des députés qu’à celle des pairs5. Il annonce surtout la « persécution à laquelle les évêques ci-devant constitutionnels, nommés et institués à l’époque du Concordat, doivent se préparer6 » et il a déjà des craintes pour le clergé de Saint-Séverin : il parle d’une « association de fanatiques qu’on pourrait nommer infernale » qui fait valoir ses « préjugés jésuitiques contre les jansénistes7 ».
3À cela s’ajoute la composition du premier comité ecclésiastique, où figurent deux « bêtes noires » de Rondeau, l’abbé d’Astros et Mgr de Boulogne, « ultramontains capables de sacrifier nos libertés aux prétentions de la cour de Rome8 ». Ce comité est chargé d’étudier les conditions d’un nouveau concordat, dont l’un des buts est d’éliminer les anciens constitutionnels du clergé concordataire. Rondeau en suivra avec attention et inquiétude les diverses phases. Même s’il a été opposé au concordat de 1801, la volonté affichée d’effacer l’œuvre « illégitime » de Napoléon ne peut le satisfaire et il n’apprécie pas de voir que les évêques nommés en attente d’institution canonique sont écartés9. Enfin, le rétablissement de la Compagnie de Jésus en août 1814 est un très mauvais signal qui renforce sa conviction que l’ultramontanisme, qui a relevé la tête sous l’Empire, gagne du terrain. Dès mars 1815, il a dénoncé le danger politique de les laisser entrer en France10. Tout cela augure mal de la suite et déjà plusieurs éléments fondamentaux apparaissent : chasse aux constitutionnels assimilés aux jacobins et aux jansénistes, négociations d’un nouveau concordat menées par ceux qui ont défendu les droits du pape, retour des jésuites.
4L’absence du cahier pour l’année 1814-1815 de son Journal politique ne nous permet pas de préciser davantage son jugement sur la politique de la première Restauration, mais quelques indications apparaissent dans son récit des Cent-Jours. Nous le retrouvons à cette période lecteur du Nain jaune11, journal bonapartiste qui vilipende particulièrement les « revenants » de l’Ancien Régime et le clergé adversaire des Lumières. Voilà qui situe notre auteur, qui paraît d’accord avec « ce mot si heureux et si bien justifié » de Carrion de Nisas dans un discours au Tribunat le 12 floréal an XII : « Depuis 20 ans, les B. n’ont rien appris et rien oublié12. » Il appartient bien à cette génération qui a vécu la Révolution et pour qui la première Restauration est apparue comme la résurrection du passé et le triomphe de l’émigration13. Il semble même croire assez facilement la propagande du Nain jaune qui affirme que les vrais régicides sont les Bourbons et que Louis XVIII est responsable de la mort de Louis XVI. Et il y recopie les citations qui louent les « braves qui combattent pour la cause sacrée de la patrie et de la liberté14 ». Toujours le patriotisme…
5S’il qualifie désormais Napoléon d’« homme sombre, farouche et haineux », et son retour de « téméraire entreprise »15, il est satisfait de la Constitution plus libérale que lui a arrachée Benjamin Constant, « pacte social établi sur de solides bases16 », plus solides que celles de la Charte octroyée par le roi. Il défend l’Acte additionnel, promulgué le 22 avril et proclamé par « plébiscite » le 1er juin 1815, comme « modèle pour de meilleurs temps17 ». Il ne semble percevoir ni les ambiguïtés ni la fragilité d’un texte que Napoléon considère comme une étape avant la refonte complète qu’il envisage en cas de victoire18. Il adhère à cette libéralisation de la Constitution et juge « très beau et très sagement pensé » le dernier discours de Manuel à la Chambre des représentants le 6 juillet, « qui proteste d’avance contre la violence et l’usurpation19 ». Puis il s’insurge des insultes infligées aux représentants de la Chambre et est choqué que l’on considère l’œuvre législative des Cents Jours comme illégitime après le retour des Bourbons20. Rondeau est décidément bien naïf en politique.
6S’il a pu espérer en 1814 que la réconciliation promise se fasse, on constate chez lui un net basculement antiroyaliste, en phase avec une bonne partie du pays, entre la première et la seconde Restauration. En outre, bien qu’il soit sans doute plus patriote que bonapartiste, le comportement des royalistes pendant les Cent-Jours et après la défaite et l’occupation de Paris, renforce ce basculement. Il dénonce les « vœux insensés et barbares des royalistes pour la mort de Napoléon21 ». Il est outré par leur attitude vis-à-vis des soldats blessés après Waterloo : on les insulte, on refuse même un verre d’eau à ceux qui meurent de soif22. Mais surtout, il est scandalisé par « l’esprit de vertige et de fanatisme politique du parti royaliste », qui danse aux Tuileries pendant que les fléaux de la guerre s’abattent sur le pays23. On parle « d’horreurs » au Palais royal, « capables de provoquer la justice divine24 ». L’occupant lui-même est choqué du comportement antipatriotique des royalistes : des Anglais disent que si Londres était occupé, toutes les femmes porteraient le deuil au lieu de se réjouir25 ; des Prussiens demandent à quitter des logements où des dames royalistes leur reprochent de ne pas avoir exterminé jusqu’au dernier soldat26. Il y a une fois de plus rupture entre les royalistes et la nation. Ou plutôt, pour Rondeau, il y a continuité entre la noblesse qui s’est égoïstement opposée aux réformes dont avait tant besoin la nation au début de la Révolution et qui l’a combattue dans les rangs de l’adversaire, et les royalistes qui se réjouissent en 1815 des malheurs de la France et sont revenus dans les fourgons d’un étranger qui n’en demandait peut-être pas tant…
7Dans ses Nouvelles ecclésiastiques, c’est cette fois la politique religieuse contre-révolutionnaire de la première Restauration qu’il critique nettement durant les Cent-Jours :
« On proclamait la liberté des cultes, et on refusait aux enfants juifs et protestants l’admission dans les écoles publiques, et dans les pensionnats nationaux (on refusait les secours publics à l’indigence aux personnes qui n’avaient point baptisé leurs enfants […]. On demandait des billets de confession pour s’assurer s’ils étaient catholiques…). On astreignait les citoyens, quelque fût leur religion, à se conformer à la discipline et aux règlements du culte catholique, tandis que, pour honorer la religion, on ordonnait la clôture des boutiques, on laissait ouvertes et les maisons de jeu et les maisons de débauche, parce qu’on en retirait une rétribution scandaleuse, un lucre honteux27. »
8L’attitude du clergé est également sévèrement condamnée :
« On laisse prêcher ouvertement le rétablissement de la dîme, on agite les consciences, on rappelle les dénominations oubliées, on ressuscite les partis, on ébranle toutes le bases de l’édifice social28. »
9Et tout cela a provoqué la colère du peuple dont l’état d’esprit est, selon Rondeau, « le même qu’au début de la révolution29 ». L’engagement politique du clergé, qui « abuse de la chaire de vérité » en faveur de la Contre-Révolution, « fait du mal à la religion30 » :
« On ne peut que s’affliger, et être effrayé pour l’avenir, du langage public qu’on tient envers la religion catholique. […] La religion semble perdre chaque jour de son empire. […] On ne parlait pas autrement en 1793, et le jacobinisme ou l’impiété n’exhalait pas ses fureurs avec plus d’audace. Il faut avouer que depuis le retour des Bourbons sur le trône de France, les ministres d’une religion qui ne prêche que désintéressement, patience, charité, tolérance, l’amour de la patrie, […] ont pour le plus grand nombre, tenu une conduite toute opposée, et se sont attirés la méfiance, l’opposition et l’exaspération des mécréans, qui, aveuglés par la passion, confondent tout, et rejettent sur la religion les vices de ses ministres qu’elle condamne31. »
10Non content d’avoir compromis la réconciliation des deux France, le clergé qui depuis près d’un an a « maltraité en chaire » l’empereur déchu, refuse de le reconnaître pendant les Cent-Jours. Rondeau, profondément marqué par la fracture politique et religieuse de la Révolution, craint un autre « schisme dans les opinions politiques et religieuses32 » lorsqu’il voit « l’opiniâtre disposition qu’il [le clergé] manifeste de ne point reconnaître B. pour empereur33 ». Finalement, seul l’échec de Napoléon lui évite de payer cher son opposition politique :
« Certainement si B. eût réussi dans sa téméraire entreprise, le clergé de France eut eu à redouter les effets de son mécontentement, la suppression des traitements ecclésiastique, la suspension de toute correspondance avec le Saint-Siège, une vacance indéterminée des sièges épiscopaux, et tous les maux de l’anarchie ecclésiastique34. »
11Ainsi, pour Rondeau, l’expérience des Cent-Jours est aussi violente que pour les royalistes, mais selon une lecture inverse. Après l’assimilation à l’ultramontanisme de toute résistance à politique religieuse de Napoléon, il amalgame à partir de 1815 Contre-Révolution et ultramontanisme35, tout comme les contre-révolutionnaires lient Révolution, gallicanisme et jansénisme. Force est de reconnaître qu’il paraît en être l’illustration parfaite.
12Pourtant, il semble que l’échec de Napoléon, qu’il juge plus sévèrement désormais, le navre moins que la défaite patriotique et l’occupation du territoire national. Il accueille sans émotion apparente le retour du roi et forme même des vœux pour que, « sous le règne paternel de Louis XVIII », l’Église jouisse de la paix et que la « vérité ne soit pas persécutée » par les fanatiques et les jésuites. Il dit espérer qu’ils n’empoisonneront pas l’esprit du roi avec leur « passion haineuse pour les gens de bien, les amis de la vérité et St-Séverin36 ». Y croit-il vraiment ? Sans doute pas. La première Restauration et les Cent-Jours ont rouvert les vieilles blessures et radicalisé les opinions. Ainsi que l’a écrit Emmanuel de Waresquiel, « la souveraineté, la légitimité, la nation ne sont pas seulement redevenues des lignes de partage spéculatives. Elles cristallisent des sensibilités et des imaginaires opposés, entre les anciens et les modernes, les patriotes et les étrangers, ceux qui rêvent d’un monde sans Dieu et ceux qui ne l’envisagent qu’habité par Lui, autour du mythe des origines de la Révolution37 ». À quoi s’ajoute la ligne de fracture dogmatique et ecclésiologique interne à l’Église de France cristallisée par la Constitution civile du clergé.
13Tout s’articule désormais autour du rejet ou de la défense de l’héritage révolutionnaire. En incluant aussi bien la Constitution civile du clergé et le jansénisme – dont elle aurait été le fruit –, que la philosophie des Lumières et le libéralisme dans la condamnation globale de la Révolution, en s’appuyant sur un clergé hostile à tout héritage révolutionnaire pour soutenir son action politique, l’ultracisme radicalisé par l’épisode des Cent-Jours va inscrire l’histoire de la Constitution civile du clergé dans un champ plus large, à la croisée du politique et du religieux. La volonté affichée du clergé d’unir étroitement ferveur religieuse et ferveur monarchique, la stigmatisation systématique des anciens assermentés par identification aux jacobins de 1793, les destitutions et les refus de sacrements dont ils vont être frappés, placent la « question religieuse38 » au cœur de la relecture de la Révolution et offrent aux libéraux un champ biaisé pour défendre la Révolution tout en attaquant un clergé de plus en plus engagé aux côtés des ultras. Un clergé qui, pour Rondeau, est « l’avant et l’arrière-garde de la faction de 181539 » et qui entend éliminer toute trace de l’héritage révolutionnaire dans l’Église de France, mais également dans la société en voie de sécularisation.
14Sous la Restauration, la compétition traditionnelle entre les deux puissances pour la tutelle sur la société participe à la lutte idéologique entre les deux modèles sociétaux portés par les défenseurs de l’héritage des Lumières et de la Révolution d’une part, et par leurs adversaires d’autre part. Dans ses Nouvelles ecclésiastiques, qui montrent clairement de quel côté il penchait, Rondeau s’attache particulièrement à suivre trois thèmes principaux : les refus de sacrements, la question de la compétence juridictionnelle en matière de mariage et les prémices de la lutte pour le contrôle de l’enseignement. Ces différents points d’affrontement autour des rapports Église/État, objets traditionnels du gallicanisme régalien et parlementaire, permettent à l’opposition libérale d’attaquer le « pouvoir clérical » – « prostitué au despotisme » par alliance avec les puissants de la terre40 –, en se réclamant de la vraie religion et en se mettant, selon la formule de Charles de Rémusat, « à l’abri derrière les idées gallicanes, les lois qu’elles avaient dictées et la tradition des anciens parlements conforme aux traditions gallicanes41 ». La culture janséniste porteuse de la tradition gallicane, et son arsenal polémique, sont alors réactivés et sont utilisés par les libéraux. Cette captation stratégique par le libéralisme, à des fins politiques, d’un gallicanisme parfois dévoyé, du moins réinterprété, et qui tend à se confondre avec l’anticléricalisme, a culminé dans les campagnes menées contre les missions et surtout contre les jésuites, devenus symboles de l’ultramontanisme. L’exploitation systématique par les deux camps des antagonismes religieux et politiques du passé réactive, directement ou de façon déformée, le vieil affrontement entre jansénistes et jésuites. Port-Royal et son répertoire de résistance rentrent en jeu. Ainsi que l’a écrit Henri-François Imbert, « le mouvement du combat » sous la Restauration a fait déboucher libéraux et jansénistes « dans la même plaine, face au même adversaire42 ». Les Nouvelles ecclésiastiques de Rondeau permettent de mieux comprendre comment et pourquoi les jansénistes se sont engagés dans les querelles religieuses de la Restauration aux côtés des libéraux, et comment et pourquoi les libéraux ont récupéré et utilisé, d’une part l’arsenal rhétorique janséniste adapté aussi bien à la défense de la liberté de conscience qu’à la lutte contre les jésuites, et d’autre part l’image de Port-Royal intégrée dans une geste en écriture.
15Mais ces combats communs sont des alliances conjoncturelles qui masquent des disparités doctrinales irréductibles. En filigrane, et sans que Rondeau semble même se rendre compte de ses contradictions, se dessine le jeu de dupe mené par les libéraux qui, tout en utilisant Port-Royal comme symbole de modernité pour sa culture du refus et de la résistance et pour la rigueur de sa morale, rejettent toute dimension spirituelle, marquant ainsi une limite d’autant plus infranchissable entre les deux mouvements que les jansénistes sont tournés vers une attente toute théologique de la fin des temps. L’universalisme des notes de Rondeau relève à la fois de l’appétit global du xixe siècle, censé nourrir l’action politique et la vision du monde, et de la recherche des signes annonçant la réalisation des prophéties, qu’il croit imminente. D’une certaine façon, l’ensemble de son journal ecclésiastique est une recherche de signes.
Notes de bas de page
1 NE, cahier VII, avril 1814, p. 1-2.
2 Ibid., mai 1814, p. 7-9.
3 Le récit détaillé de cette mésaventure, au demeurant fort symptomatique, est rapporté dans la Vie de M. Le Coz, archevêque de Besançon, écrite l’année de sa mort, 1815, manuscrit conservé à la BPR : « Le prince ne voulut pas même paraître à la cathédrale […]. Cependant l’archevêque écrivit à Monsieur, pour lui témoigner le désir de lui faire sa cour, et le regret d’être le seul de tout son diocèse qui fût privé de cet honneur. Il ne reçut pas moins l’ordre de ne point sortir de l’archevêché pendant tout le séjour du prince à Besançon. Un administrateur s’oublia même au point de fouler aux pieds la Charte constitutionnelle. » RV1680ms, p. 261-263. Cette anecdote fut notamment reprise par Adolphe Thiers, Histoire de l’Empire, op. cit., t. IV, p. 244-245. D’après Rondeau, qui le tenait de l’ancien évêque de Rodez Debertier, le préfet de Besançon aurait été destitué pour avoir abusé de la confiance de Monsieur dans l’affaire (NE, cahier VII, novembre 1814, p. 49). Rondeau revient sur cette affaire après le décès de Le Coz, rappelant que « les émigrés, les apôtres de la réaction, les bas valets qui accompagnaient M. le comte d’Artois lors de son voyage à Besançon, ont […] abreuvé M. Lecoz d’humiliations et d’outrages », NE, cahier VIII, mai 1815, p. 40. En mai 1814, le duc d’Angoulême avait de même refusé de recevoir l’évêque d’Angoulême, Dominique Lacombe, ancien évêque constitutionnel.
4 Lettre autographe de Le Coz, archevêque de Besançon, adressée à Monsieur Bourgoing, négociant à Paris et datée du 15 novembre 1814, BPR, GR3269ms.
5 NE, cahier VII., novembre 1814, p. 45. Ce débat ne figure malheureusement pas dans Mavidal J., Laurent É., Archives parlementaires de 1787 à 1860 : recueil complet des débats législatifs et politiques des chambres françaises, Paris, Librairie administrative de Paul Dupont, 1868, vol. XIII et XIV (désormais, A. P.).
6 NE, cahier VII, octobre 1814, p. 39.
7 Ibid., novembre 1814, p. 44. Souligné dans le texte.
8 Ibid., décembre 1814, p. 53.
9 Ibid., p. 52.
10 Ibid., mars 1815, p. 30.
11 Le Nain jaune ou journal des arts, des sciences et de la littérature (décembre 1814-juillet 1815). Bonapartiste, dirigé par Cauchois-Lemaire, en collaboration avec Étienne, Harel, Merle et Jouy. Ce fut lui qui créa l’ordre des chevaliers de l’Éteignoir et l’ordre de la Girouette.
12 Journal politique, cahier V, p. 2. Henri de Carrion de Nisas (1767-1841), membre du Tribunat et général d’Empire, avait effectivement dit, dans un discours au Tribunat au moment du passage à l’Empire que : « Ceux qui prétendent encore à la [nation] dominer sont restés au même point. Le temps et l’expérience ne leur rien appris et ne leur ont rien fait oublier : principes, idées, prétentions, langage, tout en eux est étranger, tout en eux est ennemi. » Rapports et discours des séances du Tribunat, Paris, Imprimerie nationale, prairial an XII, t. III, p. 13.
13 À l’inverse, la jeune génération percevait la monarchie comme la défense des libertés après le despotisme napoléonien et la militarisation de la société d’Empire, Waresquiel E. de, Cents Jours : la tentation de l’impossible, mars-juillet 1815, Paris, Fayard, 2008, p. 203.
14 Journal politique, cahier V, p. 17.
15 NE, cahier VIII, mars 1815, p. 21.
16 Journal politique, cahier V, p. 28.
17 Ibid., p. 40.
18 Voir Rials S., « Acte additionnel », in Tulard J. (dir.), Dictionnaire Napoléon, op. cit., t. I, p. 34-36.
19 Journal politique, cahier V, p. 28.
20 Ibid., p. 64.
21 Ibid., p. 18.
22 Ibid.
23 Ibid., p. 41.
24 Ibid., p. 50. « On ne pourra jamais rapporter tout ce que le parti royaliste s’est permis de dire », p. 53.
25 Ibid., p. 50.
26 Ibid., p. 53.
27 NE, cahier VIII, mars 1815, p. 30.
28 Ibid.
29 Ibid., mars 1815, p. 23.
30 Ibid., juin 1815, p. 44.
31 Ibid., avril 1815, p. 36.
32 Ibid., mars 1815, p. 23.
33 Ibid.
34 Ibid., mars 1815, p. 21.
35 Tout comme les rédacteurs des Nouvelles ecclésiastiques pendant la Révolution, Cottret M., Histoire du jansénisme, op. cit., p. 250.
36 NE, cahier VIII, mars 1815, p. 21.
37 Waresquiel E. de, Cents Jours, op. cit, p. 515. Sur l’omniprésence du prisme de la Révolution durant la Restauration, voir aussi Waresquiel E. de, C’est la Révolution qui continue ! La Restauration 1814-1830, Paris, Tallandier, 2015 ; Dauphin N., « 1815 : la Révolution en question ? », in Agulhon M. (dir.), Le xixe siècle et la Révolution française, Paris, Creaphis, 1992, p. 19-35.
38 L’expression est ici entendue selon la définition la plus large qu’en a donné René Rémond : « La question religieuse ainsi entendue comme le problème des relations entre l’État et les Églises n’est elle-même qu’un aspect d’un problème plus vaste, celui […] des relations entre le fait religieux, sous toutes ses formes, et la société prise dans son ensemble et pas seulement dans son expression politique. Ainsi mise en perspective, elle ne concerne pas moins les individus que les pouvoirs, le privé autant que le public, et elle conduit à s’interroger sur la délimitation de leurs domaines respectifs, l’enjeu fondamental n’étant rien moins que la revendication par la religion du droit d’imprégner toute l’existence, individuelle comme collective, et d’être présente dans l’espace social et, en sens contraire, l’aspiration de la société comme des individus à se soustraire à la tutelle de la religion. […] Le fond du différend n’est autre que la sécularisation de la société, civile autant que politique. » Rémond R., Religion et société en Europe, op. cit., p. 74.
39 NE, cahier XII, novembre 1820, p. 82. Affirmation qui correspond effectivement davantage aux années 1820 qu’à l’époque à laquelle elle se réfère. Noëlle Dauphin a souligné l’effacement du clergé qui s’est peu engagé en 1815, « 1815… », art. cité, p. 19-35 (ici p. 22).
40 Discours de Dunoyer sur la religion et le clergé, 1829.
41 Rémusat C. de, Mémoires de ma vie, Paris, Plon, 1959, t. III, p. 150.
42 Imbert H.-F., Stendhal et la tentation janséniste, op. cit., p. 74.
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