Préface
p. I-II
Entrées d’index
Index géographique : France
Texte intégral
1Il se trouve que j’ai eu l’honneur et le plaisir de « diriger » le travail qui a conduit à la soutenance d’une thèse, puis à la publication de ce livre. L’auteur m’a demandé de le préfacer, mais j’estime que les qualités n’ont pas besoin d’en être soulignées, et que la limpidité de la construction dispense d’en dégager les apports.
2Ce pourrait être le point final d’une peu académique préface, mais il me semble cependant utile d’insister sur quelques éléments précis.
3Le premier porte un nom : Hugues Neveux. Cela ressemble bien à Florent Quellier d’être fidèle, par-delà la mort, à celui qui fut son maître. Lui dédier ce livre est juste, mais pas suffisant encore. C’est en effet en pleine activité qu’Hugues Neveux proposa de me confier le suivi du travail d’un jeune chercheur qu’il savait prometteur : l’approche de la retraite, me disait-il, le souci de suivre le travail du chercheur jusqu’après la soutenance, dans un temps long qu’il avait le sentiment de ne pouvoir assurer, l’intérêt pour un jeune chercheur d’aller « voir ailleurs » sans s’enfermer dans un cocon… J’ai rarement entendu s’exprimer autant de désintéressement, se concrétiser aussi bien le seul souci de l’intérêt supposé d’un jeune chercheur de préférence aux siens propres. J’ai donc accepté, par amitié pour Hugues Neveux d’abord, mais aussi, on s’en doute, parce que j’ai presque immédiatement découvert les qualités de l’auteur et de la recherche qu’il allait commencer.
4Modeste, solide, passionné jusqu’à l’enthousiasme, obstiné – au sens positif du terme – : Florent Quellier méritait, à l’évidence, les louanges d’Hugues Neveux. Et j’ai immédiatement apprécié son ambition scientifique : la volonté d’une histoire « totale » que j’oserais presque qualifier d’« à l’ancienne », dans notre univers aux recherches de plus en plus pointues. Historien des idées, de la technique, de l’espace et du paysage, de l’économie, de la société, de la culture, Florent Quellier s’est voulu tout cela, à mes yeux avec un égal bonheur, et en payant le prix de cette curiosité, visible ne serait-ce que dans les vingt-cinq pages occupées par la liste de ses sources et de ses lectures. S’il n’est pas le tout premier historien à s’intéresser aux fruits, il me semble le premier à approfondir ainsi le couple, que nous pensons tous deux indissociable, constitué par le produit et par les hommes qu’il fait vivre et que parfois il passionne. De la Cour au plus modeste producteur, il parcourt ainsi tous les milieux sociaux, il fait percevoir la très grande diversité des rapports économiques mais aussi culturels avec le fruit. Je suis ravi, faut-il le souligner, de rencontrer là une pratique de l’histoire dont j’ai toujours rêvé, après tant d’illustres maîtres, sans jamais être capable de la mettre en œuvre.
5Il serait injuste enfin de ne pas rendre hommage à celui qui a permis au fruit greffé par Hugues Neveux et travaillé par Florent Quellier d’atteindre son marché. Je crois en effet que les Presses Universitaires de Rennes (avec lesquelles, je tiens à le préciser, mes liens sont purement et strictement géographiques) démontrent une nouvelle fois, particulièrement réussie sans doute, leur audace, le temps n’étant plus à la seule publication des travaux sur la Bretagne ; leur souci de respecter la démarche scientifique, sans lésiner sur la note, l’annexe, le glossaire (il est vrai ici délicieux) ou l’index ; le souci enfin, plus rare me semble-t-il, de respecter pleinement le travail de l’auteur, en lui consentant les moyens de communiquer convenablement : combien de thèses sont éditées avec des documents reproduits en couleurs, même quand leur nature l’exigerait ?
6Je sais donc que les conditions sont réunies pour que le lecteur partage le seul privilège que je revendique : avoir été le premier à profiter du bonheur de ce livre plein de saveur et d’honnêteté.
Auteur
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