Secours rouge et Secours populaire à Marseille et dans sa région (1924-1939)
p. 61-74
Texte intégral
1Le Secours rouge international (SRI), ancêtre du Secours populaire, est partie intégrante de ce que le sociologue Jacques Ion a nommé le « conglomérat » communiste1. Il s’agit de ces organisations de masse, encore largement méconnues pour la plupart d’entre elles, qui gravitaient autour du PCF afin d’en élargir son influence et encadrer la vie sociale des militants et sympathisants.
2Dans le domaine de la solidarité, deux organisations sont mises sur pied par l’Internationale communiste à Moscou avec la constitution pour chacune d’une branche en France : le Secours ouvrier international (SOI) et le Secours rouge international (SRI). À la différence du SOI, chargé de venir en aide – dans une perspective humanitaire – aux victimes de famines ou de catastrophes naturelles, le SRI se définit comme une organisation de classe agissant en faveur des militants révolutionnaires victimes de la « justice bourgeoise » et ce, quelle que soit leur appartenance partisane. Son objectif est d’organiser, sur un plan à la fois matériel, moral, juridique et politique, la solidarité avec celles et ceux qui subissent la répression. Il agit aussi en faveur des minorités nationales et des peuples coloniaux en lutte pour leur libération.
3Notre travail s’intéresse à la manière dont le mouvement communiste traite la question de la répression des mouvements révolutionnaires et plus largement du mouvement ouvrier, et des moyens d’y faire face. Au-delà de la question de la lutte contre la répression, il s’agit également de mieux comprendre les logiques de solidarité et d’entraide développées au sein de la sphère communiste. Des thématiques récemment mises à l’honneur en ce qui concerne la période de la guerre froide2, mais qui pour l’entre-deux-guerres restent sous-exploitées ou à revisiter3.
4 Nous avons, dans cet article, opté pour une approche locale des activités du Secours rouge, en focalisant notre recherche dans le sud de la France, tout particulièrement dans la région de Marseille. Nous avons choisi de concentrer notre étude sur ce territoire, d’abord parce qu’il s’agit d’un des cinq principaux centres du SRI en France, mais aussi parce qu’il s’est doté d’une structuration régionale. De plus, Marseille, par sa situation géographique – porte d’entrée de la Méditerranée – et son activité portuaire, a constitué une zone d’implantation particulière pour le Secours rouge, qui a pu y développer des activités spécifiques. Nous espérons ainsi, par cette communication, contribuer à l’historiographie déjà riche du mouvement ouvrier dans cette région4.
5Pour mener cette étude, nous nous sommes appuyé sur diverses sources : les fonds d’archives de l’Internationale communiste spécifiques au PCF et au Secours rouge (les fonds 517/1 et 539/3)5, mais aussi les fonds de surveillance et de répression des activités communistes aux Archives nationales, aux Archives nationales d’outre-mer et dans les archives départementales des Bouches-du-Rhône. Nous avons également procédé au dépouillement du journal Rouge-Midi, organe régional du Parti communiste, entre 1933 et 1939.
6Dans cette communication, nous mettrons d’abord en évidence les évolutions organiques et structurelles de l’organisation régionale. Nous présenterons ensuite, en tant qu’organisation de secours des victimes de la lutte de classe, les différentes facettes qu’a revêtues cette activité dans la région avant de montrer en quoi Marseille s’est révélée un carrefour de la solidarité internationale pour le mouvement communiste.
Les évolutions organiques et structurelles de l’organisation régionale : du Secours rouge international au Secours populaire de France et des colonies (1924-1939)
Des débuts difficiles
7Un comité de Secours rouge voit le jour en France en 1923, un an après la création du SRI par le Komintern. Cependant, le développement du Secours rouge n’en est qu’à ses balbutiements, puisque le premier congrès constitutif de sa section française n’intervient qu’en 1925. Jusqu’à cette date, celle-ci fonctionne sur le principe des adhésions collectives et il faudra attendre ce premier congrès pour que s’opère une vaste réorganisation sur la base des adhésions individuelles. Pour l’heure, les organes de direction aux différents échelons du SRI, du national au local, sont composés de délégués des différentes organisations adhérentes, principalement le Parti communiste et la CGTU, dont la domination communiste s’accroît.
8À Marseille, on trouve les premières traces d’une activité du Secours rouge en 1924, avec l’existence d’un comité départemental du SRI et de 10 comités locaux dans les Bouches-du-Rhône. La France compte à cette période 25 comités départementaux et 105 comités locaux6. Néanmoins, il faut attendre 1926 pour mesurer un vrai développement du Secours rouge dans les Bouches-du-Rhône, un des rares départements à s’être doté d’un véritable comité départemental élu par la base lors d’un congrès local.
9La direction départementale du SRI jusqu’à la fin des années 1920 semble revenir à deux militants communistes. Maurice Guérin, pseudonyme du mineur Joseph Roque, secrétaire du Comité départemental, dirigea dans le même temps la région marseillaise du Parti communiste de janvier 1925 à la fin de l’année 1927, avant d’être libéré de ses responsabilités syndicales et politiques et pouvoir se consacrer pleinement au travail du SRI7. Le second dirigeant, membre également du comité départemental du SRI et de la direction départementale du Parti communiste, est l’avocat Edmond Giraud, qui participa à la défense de plusieurs militants dans le cadre des campagnes du SRI.
10Si les effectifs progressent jusqu’à la fin des années 1920 (de quelques centaines à plus de 2 000 adhérents dans les départements des Bouches-du-Rhône et du Var réunis), le SRI connaît au tournant des années 1930 une crise importante qui provoque le départ de plus de la moitié des adhérents. Ces difficultés se répercutent également au plan financier : les dettes du comité départemental à l’égard du centre de la section française du SRI bondissent (de 3500 francs en 1930 à plus de 9200 francs en 1932)8.
11Cette situation n’est que le corollaire de la crise que connaît le SRI au plan national, dont les effectifs, 50 000 membres à la fin des années 1920, tombent à 35 000 en 1933. Cette crise est liée à la nouvelle ligne de « classe contre classe » définie par le VIe congrès de l’Internationale communiste en 1928, qui durcit les positions des organisations communistes, désormais sommées de combattre toutes les organisations « bourgeoises », y compris social-démocrates. L’adoption de cette nouvelle orientation provoque des débats importants et une crise au sein de la direction de la section française du SRI, qui se cristallise entre Marcel Cordier (secrétaire de la section française) et André Marty (représentant en France du Comité exécutif international du SRI et vice-président de la section française). Le mutin de la mer Noire s’oppose vigoureusement à l’invitation de personnalités de gauche non communistes dans les campagnes d’agitation du SRI et accuse M. Cordier de dérive droitière.
12Cependant, la faiblesse structurelle du SRI dans les Bouches-du-Rhône semble également liée aux difficultés rencontrées par le Parti communiste pour se développer localement. En effet, la SFIC départementale est concurrencée dès 1923 par la Fédération communiste autonome, fondée par Simon Sabiani et qui, avec ses troupes organisées en « phalanges prolétariennes », se rapproche progressivement de la droite radicale et des organisations fascistes. Cette concurrence, renforcée par le repli idéologique du PCF au tournant des années 1930, entraîne également une chute des effectifs de ce parti, qui compte moins de 1 000 militants dans le département en 1932.
13Pour faire face à cette crise, le nouveau secrétaire national du SRI, Gabriel Citerne (qui remplace M. Cordier), réorganise le secteur en le dotant en avril 1932 d’une structure régionale, la région méditerranéenne, comprenant les départements des Bouches-du-Rhône et du Var9. Elle est dirigée par un bureau régional de 5 membres, 3 militants communistes et 2 inorganisés. Sur proposition de Gabriel Citerne, la direction du SRI choisit alors Charles Mattio, ouvrier métallurgiste communiste, comme nouveau secrétaire régional et membre du Comité central du SRI. Cependant, un an plus tard en août 1933, le comité régional de la région méditerranéenne ne comprend que 7 membres10 (contre 44 pour celui de la région parisienne, 25 pour le Nord ou 22 pour l’Alsace-Lorraine), ce qui laisse présager une carence de cadres pour relancer pleinement les activités du SRI dans la région.
14Enfin, il semble que Marseille ait disposé assez tardivement d’une section des Jeunes amis du SRI, groupement de jeunesse du SRI.
La transformation en Secours populaire : vers une organisation de solidarité de masse
15Les événements de février 1934, et le sursaut qu’ils provoquent à gauche, marquent le début d’un processus conduisant au rapprochement des forces de gauche et à la constitution du Front populaire, qui sort victorieux des élections législatives de 193611. La nouvelle orientation préconisée alors par le VIIe congrès de l’Internationale communiste, la section française devenant le laboratoire de cette nouvelle politique de Front populaire, a des répercussions sur l’ensemble des organisations du conglomérat communiste et entraîne une transformation en profondeur de la section française du Secours rouge. Celle-ci se traduit durant l’année 1936 par un changement d’appellation de l’organisation. D’abord « Secours rouge de France », elle devient « Secours populaire de France et des colonies » à l’automne 1936. Ce changement lexical illustre parfaitement le tournant opéré par le PCF, dont les dirigeants usent d’un discours faisant la part belle à la notion de « peuple », au détriment des références à la classe ouvrière12. C’est pourquoi l’on passe de Secours « rouge » à « populaire ». Dans la même dynamique, la référence internationaliste disparaît dans le titre au profit de l’affirmation d’un ancrage national et territorial, à l’image d’un Parti communiste qui, en associant le drapeau rouge au drapeau tricolore, et L’Internationale à La Marseillaise, affirme son intégration et son enracinement dans le système républicain.
16Localement, ce changement d’orientation se traduit par la multiplication des initiatives unitaires dans les localités de la région. À la suite de la formation du mouvement Amsterdam-Pleyel en 1933 et de la riposte antifasciste unitaire du 12 février 1934, le SRI participe à la formation de comités antifascistes ou de comités de lutte contre la guerre et le fascisme puis de comités de Front populaire.
17Désormais, il n’est pas rare de voir des responsables socialistes prendre la parole dans les meetings organisés par le SRI, même si ce rapprochement ne se fait pas toujours sans encombre, comme ce 27 décembre 1936 lorsqu’une section locale de la SFIO empêche la tenue d’un meeting du Secours populaire, provoquant quelques bagarres entre militants socialistes et communistes13.
18Ce changement d’orientation entraîne également, dès 1933, un rapprochement avec la Ligue des droits de l’homme, dont la proximité avec la social-démocratie et les « organisations bourgeoises » était jusqu’alors dénoncée par le SRI (les militants communistes avaient interdiction d’adhérer à la LDH14). Le 7 juin 1936, à l’occasion du congrès départemental de la LDH, le secrétariat du comité départemental du SRI envoie un courrier appelant à une « collaboration fraternelle plus étroite » entre les deux organisations afin de militer ensemble contre toutes les « atteintes à la justice et à la liberté15 ».
19Cette nouvelle dynamique à l’œuvre au milieu des années 1930 provoque un spectaculaire développement du Secours rouge puis du Secours populaire, qui devient alors une véritable organisation de masse. À l’automne 1936, on comptabilise 34 sections et 1200 adhérents dans les Bouches-du-Rhône16, puis 46 sections et 4500 adhérents au 1er avril 193717. Deux ans plus tard, le 26 février 1939, le Secours populaire annonce lors de son congrès régional à Marseille, devant 200 délégués environ, qu’il existe 49 sections représentants 4000 adhérents pour Marseille et sa banlieue. Cette progression est à l’image du développement national de l’organisation, qui passe de 35 000 adhérents en 1933 à plus de 180 000 en 193818.
Au secours des victimes de la lutte des classes de la région
Dans l’armée : lutte antimilitariste et contre les conseils de guerre
20Au cours des années 1920, la question militaire est de plus en plus importante au sein du Parti communiste, qui tente de s’implanter dans l’armée19. Ce développement de l’action antimilitariste et de l’agitation communiste dans l’armée entraîne une importante répression, en particulier dans la marine. Ainsi, dans la région méditerranéenne, le Secours rouge prend en charge la défense de marins à l’occasion du procès des mutins de Calvi en 1928.
21Après leur mutinerie du 27 décembre 1927 pour dénoncer les violences et les mauvais traitements dont ils faisaient l’objet, 28 marins sont encasernés à Calvi et déférés devant le conseil de guerre à Marseille en mai 1928. Le SRI se saisit alors de ce procès avec deux objectifs : obtenir le minimum de peine pour les inculpés et, sur le plan politique, relancer la campagne pour la suppression des conseils de guerre et des bagnes militaires20. Ainsi, dès l’arrivée des mutins à Marseille en février, le SRI organise une manifestation à leur descente de bateau. Un premier meeting rassemble 500 personnes le 10 février à Marseille.
22André Marty, fort de son prestige d’ancien mutin de la mer Noire, donne personnellement ses instructions – depuis la prison de la Santé où il est incarcéré – pour l’organisation de la campagne de défense et d’agitation autour de ce procès. Cependant, la préparation de la défense divise la direction nationale du SRI : Marcel Cordier et la majorité du comité exécutif estiment qu’il faut faire témoigner des personnalités de gauche non communistes, ce à quoi s’oppose vivement André Marty, reflétant ainsi les oppositions entre les tenants d’une organisation totalement liée au Parti communiste et les partisans d’une certaine ouverture.
23Malgré la condamnation de plusieurs mutins à des peines de prison ferme, le comité exécutif du SRI se montre satisfait de l’issue globale du procès. Il applaudit notamment l’attitude combative des mutins chantant L’Internationale à la sortie du conseil de guerre et il se félicite de la foule rassemblée pour l’occasion (entre 400 et 500 personnes durant toute la durée du procès, jusqu’à 4000 lors d’un meeting à la Bourse du travail après le rendu du verdict) qui n’hésite pas à s’en prendre physiquement à un officier du gouvernement21.
Le soutien aux victimes de la classe ouvrière
24Selon la conception de la lutte des classes telle qu’elle domine dans le SRI, celui-ci s’assigne pour tâche de soutenir les éléments les plus combatifs du prolétariat, premières victimes de ce qu’il estime relever de la « répression bourgeoise ». En conséquence, toutes les sections du Secours rouge de la région sont invitées à participer activement « à toutes les manifestations, grèves et mouvements des masses laborieuses22 ».
25À Marseille, le Secours rouge est sollicité à plusieurs reprises lors des conflits sociaux qui touchent le monde du travail, en particulier lors des grèves des dockers à la fin de l’année 1935 et au début de l’année 1936, préludes aux grandes grèves ouvrières de mai et juin. En décembre d’abord, alors que plus de 2000 dockers entament une grève victorieuse conte la diminution des salaires, le SRI intervient pour apporter un soutien juridique aux dockers arrêtés lors d’incidents sur les piquets de grève23. Quelques semaines plus tard, une nouvelle grève éclate, plus dure encore, en réponse au patronat qui refuse d’employer des dockers syndiqués. Sous l’égide du syndicat des dockers réunifiés, dirigé par l’ex-unitaire Victor Gagnaire, la grève s’installe dans la durée et plusieurs secteurs de la ville rejoignent les 4000 dockers en grève, menaçant la cité phocéenne24 d’une paralysie totale. Durant le conflit, la solidarité avec les grévistes est menée par la municipalité socialiste et l’ensemble des organisations ouvrières. Mais la répression est notable, avec le déploiement de 4000 gardes mobiles autour du port et des arrestations de militants par dizaines, en particulier des dockers grévistes étrangers dont plusieurs reçoivent des arrêtés d’expulsion. Là encore, le SRI joue un rôle très actif dans le soutien aux grévistes réprimés, en menant une collaboration étroite avec le comité de grève, en dénonçant les pressions exercées sur les travailleurs étrangers pour les inciter à jouer les briseurs de grève, en apportant un soutien juridique et en mettant gratuitement des avocats à disposition des dizaines de militants poursuivis. Il fait aussi la liaison entre les familles, les emprisonnés et le comité de grève et organise des délégations auprès des autorités25.
26L’action du SRI peut également s’incarner par des souscriptions, comme c’est le cas à Toulon en août 1935 après les violents affrontements contre les décrets-lois qui y entraînent la mort de 2 manifestants.
Soutien aux travailleurs immigrés et lutte contre le fascisme
27Le Secours rouge est pleinement investi dans la lutte antifasciste et le soutien aux travailleurs étrangers, en particulier les exilés politiques fuyant les régimes fascistes ou autoritaires. Très vite, les communistes, tant au sein du PCF que dans ses organisations satellites, s’attachent à organiser la main-d’œuvre étrangère, qui représente une partie non négligeable du prolétariat, en particulier à Marseille où vivent 200 000 étrangers, dont une majorité d’Italiens (127 000) et plus de 20 000 Espagnols et Arméniens26. Dès la fin de l’année 1924, L’Humanité du Midi publie un appel contre les expulsions de travailleurs étrangers27. Le comité départemental des Bouches-du-Rhône met également en place une commission d’émigration et des sections étrangères, notamment pour les travailleurs italiens, arméniens et des Balkans qui regroupent quelques dizaines de militants.
28Les étrangers sont particulièrement exposés à la répression et sont souvent contraints de militer clandestinement, sous peine d’expulsion, à l’instar de ce docker bulgare de Port-de-Bouc qui, après avoir participé à une grève, est expulsé en 1933 pour « avoir assisté à des réunions syndicales et du Secours rouge28 ». Dans les années 1930, le SRI s’oppose de diverses manières aux refoulements de travailleurs immigrés, par exemple avec des pétitions, comme à Aubagne en 193529.
29La défense des étrangers, et notamment des réfugiés politiques fuyant le fascisme, fait partie intégrante de ce combat antifasciste qui devient l’un des piliers de l’activité du SRI à partir de la seconde moitié des années 1920. Le SRI engage de multiples campagnes de soutien à des antifascistes poursuivis par la justice dans le cadre de leur militantisme. Ainsi en 1926, à la suite d’une violente contre-manifestation antifasciste qui fait de nombreux blessés et 2 morts, le SRI apporte un soutien juridique à trois militants arrêtés30.
30À partir de 1935 et jusqu’à la veille de la guerre, le SRI mène une intense campagne pour exiger l’acquittement de Bastoni, un antifasciste italien condamné en octobre 1935 à 20 ans de travaux forcés pour le meurtre présumé d’un marin fasciste italien, tué dans un bar à Marseille. Alors qu’il clame son innocence, son avocat démontre l’absence de preuves tangibles contre lui et dénonce l’implication du consulat d’Italie dans cette affaire. Très rapidement, un comité pour la révision du procès Bastoni se forme, regroupant la plupart des organisations syndicales, associatives et politiques de gauche. Des antennes de ce comité sont constituées dans de nombreuses localités. Dans les années qui suivent, le Secours rouge puis le Secours populaire continuent d’agir pour sa libération – dont on ne sait quand elle advint.
Vers une organisation humanitaire ?
31Les changements d’orientation du mouvement communiste lors de la période de Front populaire se traduisent par une redéfinition des principes et objectifs du Secours populaire. Ainsi, s’il s’agit toujours d’apporter une solidarité morale, matérielle et juridique, la notion de soutien « politique » disparaît de la terminologie utilisée. De plus, s’il est toujours question d’apporter un soutien « aux emprisonnés, aux émigrés, aux déportés, aux défenseurs de la Liberté, en un mot aux victimes du fascisme et aux persécutés par la réaction », le public à défendre s’étend désormais aussi aux « victimes des injustices sociales et calamités naturelles31 ». Ainsi, progressivement, le SRI reprend les prérogatives qui étaient jusqu’alors celles du Secours ouvrier international, dont l’action était avant tout humanitaire.
32Dans la région, la catastrophe de Saint-Chamas le 16 novembre 1936, lorsque la poudrerie explose et fait 53 morts, constitue l’exemple le plus marquant de ce nouveau pan de l’activité du Secours populaire. Celui-ci décide de se porter au secours des victimes (dont 9 sont membres du PCF, parmi lesquels un adjoint au maire) et de leurs familles dès les jours suivants, en dépêchant sur place un de ses militants pour aider la municipalité et les pouvoirs publics dans l’organisation de la solidarité32. Il ouvre une souscription et verse immédiatement une première aide de 2000 francs au maire socialiste de la commune, lui-même blessé dans l’explosion. La solidarité se prolonge avec l’envoi de colis de Noël en 1937 pour les orphelins de Saint-Chamas.
33Le Secours populaire développe également une activité de plus en plus intense autour de « l’enfance malheureuse », son comité départemental organisant – suivant les directives nationales –, plusieurs journées ou semaines de collectes à la fin des années 1930.
Marseille, carrefour de la solidarité internationale
34Dès ses origines, la question de la solidarité internationale revêt une place centrale dans cette organisation qui revendique, dans son titre même, l’internationalisme prolétarien comme antidote à la misère, à la guerre et au fascisme générés par le capitalisme. De nombreuses campagnes furent ainsi menées en soutien aux peuples coloniaux et aux antifascistes.
Contre la répression coloniale
35Face à l’intensité de la répression en Indochine, où le nombre de prisonniers politiques est estimé par les communistes à 10 000 au début des années 193033, le SRI décide de lancer une vaste campagne de solidarité. Celle-ci s’articule avec la campagne pour la libération de Joseph Ducroux, militant communiste chargé par l’Internationale communiste de la liaison avec le Parti communiste indochinois, arrêté et emprisonné à Saïgon. 18 meetings sont ainsi organisés en juin 1933 dans les Bouches-du-Rhône et dans le Var, et une réception est organisée à Marseille pour son retour en France le 3 novembre34.
36Dans le même temps, le SRI organise en septembre 1933 une grande semaine de solidarité contre la terreur en Indochine, avec meetings et souscriptions, afin de préparer l’envoi d’une délégation ouvrière pour enquêter dans cette colonie. Composée de Jean Chaintron (membre de la direction du SRI), Elie Bruneau (dirigeant de la fédération CGTU du textile) et du député Gabriel Péri, tous trois membres du PCF, cette délégation part de Marseille le 26 janvier 1934. À son retour début avril, une série de meetings est organisée dans la région (avec notamment 2000 personnes à Marseille35).
37À la même période, le SRI intervient également à Madagascar, où la répression s’abat brutalement contre les indépendantistes et contre la section malgache du SRI, dont 200 membres sont poursuivis. Le SRI envoie alors sur le terrain, Me Delevallée, l’un de ses avocats, qui est ensuite invité à animer un meeting à Marseille le 27 octobre 193336.
Le soutien aux antifascistes
38La première grande campagne antifasciste menée par le SRI en France fut consacrée à la dénonciation à partir de 1926 du régime de terreur instauré par Mussolini en Italie. S’appuyant sur les antifascistes italiens exilés en France, le Secours rouge organisa à la fin de l’année 1927 une série de meetings dans les villes à forte concentration de population immigrée italienne, notamment dans les Alpes-Maritimes et à Marseille37.
39Puis au cours de l’année 1933, la dénonciation du régime hitlérien en Allemagne devient de plus en plus virulente. Face à la terreur nazie et la multiplication des assassinats et des arrestations qui se comptent par dizaines de milliers, le SRI organise pour la première fois depuis sa création une semaine de solidarité internationale, du 17 au 25 juin. La section de Toulon, qui récolte alors plus de 4000 francs, obtient les meilleurs résultats en France, ce qui lui vaut d’être récompensée par l’octroi d’un drapeau confectionné par le Secours rouge de Leningrad en URSS38. À la fin de l’année, un grand meeting est organisé à Marseille en présence de Marcel Willard, contre la progression de la terreur et du fascisme en Europe39. Marcel Willard, membre du SRI et avocat de Dimitrov lors du procès de l’incendie du Reichstag, entame au cours du mois de décembre une tournée de meetings dans la région, accompagnée d’Héléna Dimitrov.
40Enfin, la campagne contre le régime hitlérien s’articule autour de la lutte pour la libération de Thaëlmann, leader du Parti communiste allemand. Des « comités Thaëlmann » sont constitués dans de nombreuses localités, le plus souvent de manière unitaire, comme à Marseille à l’initiative du Secours rouge et de la LDH40.
Le secours aux républicains espagnols
41En raison de sa situation géographique et de sa forte concentration d’immigrés issus de la péninsule ibérique41, Marseille est aussi une des places fortes de la solidarité avec les militants révolutionnaires et républicains en Espagne.
42Dès 1924, le SRI mène une première campagne contre la répression sanglante des révolutionnaires espagnols par Primo de Rivera et organise une série de meetings en décembre en France, dont un à Marseille42.
43Dix années plus tard, la répression faisant suite à l’insurrection ouvrière des Asturies est l’occasion d’une nouvelle campagne de solidarité en France. Un comité d’aide et de défense des antifascistes espagnols est créé à Marseille le 3 novembre, et une multitude d’initiatives émerge dans toute la région (meetings, concerts, tombolas, collectes…).
44Le déclenchement de la guerre d’Espagne, le 18 juillet 1936, provoque en France un grand mouvement de solidarité avec le camp républicain dont les organisations communistes sont à l’avant-garde. Ce conflit est l’occasion pour le Secours populaire d’affirmer sa nouvelle orientation qui se caractérise par une plus grande ouverture et la naissance, selon l’expression d’Axelle Brodiez, d’un « proto-humanitaire communiste », qui consiste à « développer des pratiques humanitaires sans toutefois en adopter la posture idéologique de neutralité43 ». On assiste à une « nouvelle répartition des tâches » parmi les organisations communistes, puisque « le PCF prône l’action politique et militaire, sur fond de discours offensif » en réclamant « des canons, des avions pour l’Espagne ! », tandis que ses organisations de masse prennent en charge la solidarité humanitaire.
45Dès la fin du mois de juillet 1936, à l’initiative du Secours rouge, une Commission du Rassemblement populaire pour l’aide à l’Espagne républicaine est constituée. Régulièrement, des collectes d’argent, de nourriture, de vêtements, de matériel sanitaire et pharmaceutique, sont effectuées dans les meetings, fêtes, concerts, bals, tombolas, mais aussi lors des journées nationales de collectes organisées par le Secours populaire44. Ces collectes permettent à la sous-commission de Marseille du Rassemblement populaire pour l’aide au peuple espagnol d’envoyer en 1937 plus de 1 200 tonnes de vivres45. Les marchandises récoltées sont ensuite acheminées en Espagne par camion ou par bateau. Un premier convoi de trois camions, chargés de vivres et de médicaments, ornés de drapeaux rouges et aux couleurs des républiques françaises et espagnoles, part de Marseille le 31 août, sous les acclamations de 5 000 travailleurs selon la presse communiste46. Un mois plus tard, c’est un bateau qui est affrété au départ du port de Marseille transportant 400 tonnes de matériel pour une valeur de 1,2 million de francs. Il emporte également à son bord une délégation composée de Charles Nédelec (secrétaire de l’union départementale des Bouches-Du-Rhône de la CGT), Agnès Dumay du Comté mondial des femmes, Victor Gagnaire du syndicat des dockers et Bernardin du comité central du Secours rouge – tous sont également membres du Parti communiste. À leur retour, ils effectuent une tournée de meetings et de réunions publiques dans différents quartiers de Marseille et dans la région47. L’année suivante, une nouvelle caravane de 13 camions du Secours populaire s’élance de Marseille, avec à son bord 145 tonnes de vivres et de médicaments. L’opération est reproduite quelques semaines plus tard, afin d’apporter du lait, des vêtements et des jouets pour les fêtes de Noël48.
46Enfin, la solidarité des Marseillais s’exprime à travers des rassemblements de masse : le 15 septembre 1936, un meeting des représentants des organisations du Front populaire, dont le Secours rouge, rassemble 30 000 personnes d’après Rouge-Midi49. En novembre 1937, le journal communiste évoque une foule de 7000 personnes pour écouter André Marty, François Billoux, Francis Jourdain, Peyrot de la CGT, Bernardin du Secours populaire ainsi qu’un représentant du Secours rouge espagnol50.
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47Ainsi, au terme de cette présentation, nous avons pu retracer le développement du Secours rouge à un échelon régional à travers sa longue et chaotique structuration jusqu’au milieu des années 1930, avant que la conjoncture politique, née de la dynamique du Front populaire, n’aboutisse à la formation d’une véritable organisation de masse, rebaptisée Secours populaire. Se revendiquant comme une organisation inscrite dans le combat de classe, le Secours rouge n’a cessé durant l’entre-deux-guerres de mener des campagnes de solidarité active avec les victimes de la répression, qu’elle soit étatique, patronale, coloniale ou fasciste, et ce tant sur le sol métropolitain qu’ailleurs dans le monde, Marseille occupant à ce titre une place de carrefour de la solidarité internationale. Mais les changements d’orientation du conglomérat communiste au tournant du Front populaire s’accompagnent d’une redéfinition des missions du Secours populaire, qui développe alors une activité de type nouveau, que l’on peut qualifier de « proto-humanitaire ». Ces pratiques nouvelles trouvent leur apogée dans le soutien à l’Espagne républicaine, le Secours populaire mettant alors en place, fort de sa nouvelle stature, des moyens d’action jusqu’alors jamais déployés auparavant.
48Néanmoins, cette période de développement massif et de prospérité est de courte durée. En septembre 1939, dans le cadre de l’interdiction du Parti communiste et de ses organisations affiliées, le Secours populaire fait lui-même l’objet d’une procédure de dissolution. Le 11 novembre 1939, les biens mobiliers se trouvant au siège du Secours populaire à Marseille sont mis sous séquestre avant d’être vendus par les autorités en août 1941. Une longue période de clandestinité débute alors. Il faudra attendre la libération pour assister à une renaissance : en novembre 1945, les membres du Secours populaire de France et des colonies et de l’Association nationale des victimes du nazisme se regroupent pour créer le Secours populaire Français.
Notes de bas de page
1 Ion Jacques, La Fin des militants ?, Paris, Éditions de l’Atelier, coll. « Enjeux de société », 1997, p. 37.
2 Brodiez Axelle, Le Secours populaire français 1945-2000. Du communisme à l’humanitaire, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Académique », 2006 ; Codaccioni Vanessa, Punir les opposants. PCF et procès politiques (1947-1962), Paris, CNRS Éditions, coll. « Culture et société », 2013. On pense également aux travaux en cours de Michel Pigenet sur la répression antisyndicale d’État.
3 Haliville Christophe d’, La Section française du Secours rouge international, mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine sous la direction de Daniel Hémery, université Paris 7, 1983 ; Millot Reynald, La Section française du Secours rouge international dans les années 1920, mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine, université de Bourgogne, 1996 ; Genevée Frédérick, Le PCF et la justice des origines aux années cinquante. Organisation, conceptions, militants et avocats communistes face aux normes juridiques, Clermont-Ferrand, Presses universitaires de la faculté de droit de Clermont-Ferrand, coll. « Collection des thèses de l’École doctorale de Clermont-Ferrand », 2006 ; Omnes Jacques, « L’Aide du Secours rouge puis du Secours populaire aux réfugiés politiques allemands en France (1933-1939) », Cahiers d’histoire de l’Institut de recherches marxistes, n° 7, 1981, p. 123-148 ; Koerner Francis, « Le Secours Rouge international et Madagascar (1930-1934) », Revue française d’histoire d’outre-mer, n° 269, 1985, p. 435-444 ; Elbaz Sharon et Israël Liora, « L’invention du droit comme arme politique dans le communisme français. L’association juridique internationale (1929-1939) », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 85, 2005/1, p. 31-43.
4 Daumalin Xavier et Domenichino Jean, Le Front populaire en entreprise. Marseille et sa région (1934- 1938), Marseille, Éditions Jeanne Laffitte, 2006 ; Domenichino Jean, Les Communistes des Bouches-du-Rhône en Front populaire, Marseille, Les Éditions des fédérés, 2016 ; Lahaxe Jean-Claude, Les Communistes à Marseille à l’époque de la guerre froide, 1949-1954, Aix-en-Provence, Publications de l’université de Provence, 2006 ; Leidet Gérard (dir.), Le Mouvement ouvrier provençal à l’épreuve de la Grande Guerre (1909-1919), Paris, Syllepse, coll. « Histoire : enjeux et débats », 2015 ; Mencherini Robert, Midi rouge. Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930-1947, Paris, Syllepse, 4 tomes, 2004-2014.
5 Archives accessibles grâce au travail archivistique mené par l’ANR Paprik@2F (Portail archives politiques recherches indexation du Komintern et des fonds français). Voir le « Carnet de Paprik@2F » sur le blog [https://anrpaprika.hypotheses.org/] et les archives en ligne sur [https:// pandor.u-bourgogne.fr/pages/paprika2f.html], consulté le 23 septembre 2017.
6 Centre des archives d’État russe pour l’histoire sociale et politique (RGASPI), 539/3/1169.
7 RGASPI, 539/3/1185.
8 RGASPI, 539/3/1217.
9 RGASPI, 539/3/1213.
10 RGASPI, 539/3/1219.
11 Tartakowsky Danielle, Le Front populaire : la vie est à nous, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », 1996 ; Vigreux Jean, Histoire du Front populaire. L’échappée belle, Paris, Tallandier, 2016 ; Wolikow Serge, 1936. Le monde du Front populaire, Paris, Le Cherche Midi, coll. « Documents ».
12 Comme l’a mis en lumière Denis Peschanski dans son ouvrage Et pourtant ils tournent. Vocabulaire et stratégie du PCF : 1934-1936, Paris, Klincksieck, coll. « Saint-Cloud », 1989.
13 Rouge-Midi, 1er janvier 1937.
14 Naquet Emmanuel, La Ligue des droits de l’homme : une association en politique (1898-1940), thèse de doctorat en histoire contemporaine sous la direction de Serge Berstein, Institut d’études politiques de Paris, 2005, p. 592-597.
15 Rouge-Midi, 12 juin 1936.
16 AN, 20010216/10.
17 ANOM, FM 3 Slotfom/78.
18 Genevée Frédérick, op. cit., p. 159.
19 François David, La violence dans le discours et les pratiques du PCF de 1920 à la Seconde guerre mondiale, thèse de doctorat en histoire contemporaine sous la direction de Serge Wolikow, université de Bourgogne, 2012 ; Vidal Georges, La Grande Illusion ? Le Parti communiste français et la Défense nationale à l’époque du Front populaire, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2006.
20 RGASPI, 539/3/1194 et 1195.
21 L’Humanité, 12 mai 1928.
22 Rouge-Midi, 29 décembre 1934.
23 Rouge-Midi, 21 décembre 1935, et Daumalin Xavier et Domenichino Jean, op. cit., p. 95.
24 Daumalin Xavier et Domenichino Jean, op. cit., p. 98.
25 Rouge-Midi, 22 février et 20 mars 1936.
26 Mencherini Robert, Midi rouge, ombres et lumières, t. I : Les années de crise, 1930-1940, Paris, Éditions Syllepse, 2004, p. 39.
27 RGASPI, 539/3/1169.
28 Rouge-Midi, 22 avril 1933.
29 Rouge-Midi, 23 novembre 1935.
30 RGASPI, 539/3/1180.
31 Rouge-Midi, 26 janvier 1937.
32 Rouge-Midi, 20 et 24 novembre 1936.
33 La Terreur en Indochine, Paris, Les Éditions du Secours rouge, coll. « Les Cahiers de la répression », n° 6, 1933
34 Rouge-Midi, 28 octobre 1933.
35 AD13, 8 fi 632 2.
36 Rouge-Midi, 28 octobre 1933 et AD13, 8 fi 625 3.
37 RGASPI, 539/3/1185.
38 Rouge-Midi, 4 et 18 novembre 1933.
39 Rouge-Midi, 25 novembre 1933.
40 Rouge-Midi, 24 juin 1936.
41 Plus de 23000 recensés en 1931. Témime Émile, « Marseille, ville de migrations », Vingtième siècle. Revue d’histoire, n° 7, 1985, p. 37-50.
42 RGASPI, 539/3/1169.
43 Brodiez Axelle, « Le rôle structurant des guerres dans la genèse de l’humanitaire communiste », Quatrième journée Guerre et médecine, 12 mai 2007, Paris. [http://www.biusante.parisdescartes. fr/ressources/pdf/histmed-guerre-journee2007-07brodiez.pdf], consulté le 2 janvier 2018.
44 Rouge-Midi, 22 octobre 1937 et AD13 4 m 598.
45 AD13 8 Fi 675 7.
46 Rouge-Midi, 1er septembre 1936.
47 Rouge-Midi, 13 octobre et 10 novembre 1936.
48 Rouge-Midi, 3 et 10 décembre 1937.
49 Rouge-Midi, 18 septembre 1936.
50 Rouge-Midi, 16 novembre 1937.
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