Les nuisibles, symboles inamovibles de l’utilitarisme agricole ?
p. 297-310
Texte intégral
1Les parcelles cultivées correspondent à des lieux anthropisés qui ne laissent qu’une place très restreinte à la diversité biologique. La période considérée s’étend du dernier tiers du xixe siècle au début de la décennie 1970-1980. Elle marque un siècle où, pour l’agriculture végétale, le contrôle des êtres vivants a semblé possible. La fin des années 1860 correspond à l’identification, en France, de Phylloxera vastatrix. En ce qui concerne la vulgarisation scientifique, la première revue française de zoologie appliquée, L’Insectologie agricole, voit le jour en 1867. À la même époque, outre-Atlantique, le premier brevet d’un insecticide arsenical est déposé en vue de la destruction des doryphores1. L’ère de la rationalisation des méthodes de destruction, à grande échelle, des organismes considérés comme nuisibles, débute. En mettant à disposition des praticiens, c’est-à-dire des exploitants ou des applicateurs, des substances d’une utilisation aisée et d’une efficacité immédiate, l’industrie chimique contribue massivement à la lutte contre les organismes concurrents de l’activité agricole. Parmi ces premiers produits, nous pouvons citer les matières actives à base de soufre et de cuivre pour limiter les dégâts de certains cryptogames et les arsenicaux pour contenir les insectes.
2Un siècle plus tard, les pratiques phytosanitaires initiées à la fin du xixe siècle se trouvent remises en question. L’interdiction française de l’usage du DDT intervient, alors que son usage décline, et montre les limites des méthodes entièrement chimiques. Date symbolique, 1972 correspond à l’introduction d’éléments environnementaux dans la constitution du dossier d’homologation des produits phytosanitaires.
3La question qui se pose est de savoir si, au cours de l’époque considérée, en fonction des évolutions techniques, la notion même de nuisible évolue, pour, comme en d’autres domaines, tendre progressivement à devenir un concept désuet. Mais, il convient auparavant de se poser la question de la caractérisation et de la réalité de la nuisance. Les dégâts occasionnés et l’appréciation quantitative des déprédateurs peuvent fournir un élément de réponse.
Les nuisibles, une réalité difficile à appréhender
Une nuisibilité non quantifiable ?
4Les inconvénients imputables à des organismes indésirables ressortent généralement de problématiques d’ordre sanitaire (végétaux toxiques) ou liées aux diminutions de rendements. Cependant, appréhender cet élément quantitatif n’est pas aisé. Dès le xixe siècle, la littérature agricole et naturaliste fourmille de pullulations inattendues. Mais, les perturbations habituelles, discrètes, sont admises sans toujours être estimées. « N’évalue-t-on pas à plusieurs centaines de millions les dégâts causés annuellement par les insectes aux cultures françaises ? » interroge en 1903 l’auteur d’un ouvrage de vulgarisation2. À la veille de la Première Guerre mondiale, présentant un nouveau périodique de phytopathologie, le président du Comité des épiphyties nouvellement créé est encore plus vague. Englobant les déprédateurs sous le terme de « myriades de parasites », il affirme : « Je ne veux pas m’aventurer davantage à évaluer les centaines de millions qu’ils font perdre chaque année à la production nationale3. » Dans l’entre-deux-guerres, il demeure toujours difficile d’extraire des données synthétiques. Une phrase d’Eugène Roux, premier directeur de l’Institut des recherches agronomiques (IRA), résume l’état d’esprit général qui prévaut jusqu’à la Libération : « Toute plante a son ou ses parasites et nous ne récoltons que ce que ces parasites nous laissent4. » Au détour d’une publication, il est cependant possible d’apprendre que, « pour l’ensemble des grands pays agricoles, on évalue à 4 ou 5 milliards la perte annuelle que causent les grandes invasions parasitaires nettement déclarées » mais aussi que « ce chiffre peut être facilement doublé si l’on tient compte des dommages occasionnés par les parasites habituels5 ». De fait, malgré l’approximation des chiffres, une distinction peut être réalisée entre les déprédateurs, terme ayant l’avantage de recouvrir les parasites et ravageurs des végétaux ainsi que parfois, par extension, les mauvaises herbes, dont les dégâts sont visibles, car exceptionnels ou nouveaux, et ceux dont les atteintes apparaissent comme habituelles. Cette dichotomie apparaît très clairement entre espèces allochtones et autochtones. Il est vrai que des pratiques agricoles particulières tendent aussi à favoriser l’extension de certaines espèces. Le cas de l’acarien Panonychus ulmi, dont les populations sont dopées par les premiers insecticides de synthèse, demeure un exemple type.
5Pour les déprédateurs autochtones, la présence permanente rend en effet les comparaisons difficiles et les écrits reflètent essentiellement des événements exceptionnels. Les chiffres précis demeurent rares et difficiles à interpréter. Ainsi, dans La menace des insectes, ouvrage incontournable de l’entre-deux-guerres, Leland Ossian Howard, ancien chef du bureau d’entomologie des États-Unis, affirme qu’il « est admis que le hanneton et sa larve, le ver blanc, occasionnent chaque année en France, une perte de 50 millions à 200 millions de dollars6 ».
6Les espèces allochtones, susceptibles de se naturaliser en des lieux où il n’existe aucune régulation naturelle, peuvent commettre des dégâts considérables. Le chiffrage des pertes correspond parfois à la destruction quasi complète des cultures.
7Il semble que les premières estimations chiffrées globales datent de 1967, lorsque la firme Bayer publie un volume intitulé : La protection des plantes et les récoltes dans le monde. L’auteur justifie son travail estimatif en expliquant que, les « dégâts catastrophiques mis à part, il n’existe à l’heure actuelle pratiquement aucune estimation relative aux pertes causées par les parasites, les maladies et les mauvaises herbes aux productions agricoles des différents pays, à certaines cultures ou même dans le monde entier7 ». Le nombre d’espèces cultivées et la multiplicité des espèces considérées comme hostiles aux productions végétales constituent très probablement l’une des causes de la difficulté d’en apprécier les impacts économiques.
Des myriades de nuisibles ?
8Les organismes commettant des dégâts ne correspondent pas à un nombre fixe d’espèces. Ils tendent à augmenter depuis la fin du xviiie siècle. Plusieurs facteurs se trouvent à l’origine de cette évolution. L’amélioration des connaissances scientifiques permet de préciser les causes de certaines affections virales, bactériennes, cryptogamiques… L’accroissement du nombre d’espèces cultivées explique également l’augmentation quantitative des nuisibles à l’agriculture. Outre les aspects biologiques et scientifiques il faut prendre en compte des facteurs liés à l’intensification agricole : augmentation de la taille des parcelles, monocultures, sélections variétales, suppression des rotations… À ces éléments s’ajoutent, après 1945, les phénomènes imputables à l’usage même des produits phytosanitaires : pullulations d’espèces autrefois discrètes (Panonychus ulmi pour les vergers et les vignes par exemple), inversion de flore entre monocotylédones et dicotylédones en culture céréalière…
9Mais la cause d’accroissement la plus spectaculaire résulte des échanges commerciaux. L’exemple de l’évolution du cortège parasitaire de la vigne au xixe siècle est remarquable. L’arrivée successive de trois nouveaux cryptogames met en danger temporairement cette culture. Ainsi, l’oïdium (1845), le mildiou (1878) et le black-rot (1885) s’acclimatent en France. Des produits simples tels que le soufre et le sulfate de cuivre permettent en quelques années de les contenir. Aux cryptogames s’ajoute un insecte, Phylloxera vastatrix, lui aussi originaire d’Amérique du Nord, qui ravage rapidement le vignoble français. La vigne n’est qu’un exemple et, pour la seule classe des insectes, une vingtaine d’espèces s’acclimatent en France entre 1800 et 1940. Cet ordre de grandeur est identique pour la période 1945-1975. Réaliser une synthèse de l’évolution des déprédateurs oblige à travailler sur des sources identiques. Concernant la période qui correspond au développement massif des traitements chimiques, plusieurs rééditions d’un ouvrage helvétique constituent une référence en France de 1934 à 1972. Les chiffres ci-après correspondent aux espèces décrites dans les éditions successives de La défense des plantes cultivées.
Tableau 1. – Liste des espèces « nuisibles », d’après les éditions successives de La défense des plantes cultivées8.

10Ce tableau appelle deux remarques. D’une part, les plantes adventices des cultures ne sont pas consignées et, d’autre part, les vertébrés demeurent marginaux.
Évolution de la notion de nuisible en agriculture
Le xixe siècle, âge d’or du classement utilitariste du vivant
11Au xixe siècle les applicateurs, les agronomes ou les naturalistes restent souvent impuissants à juguler les dégâts occasionnés aux cultures par une pléthore d’organismes. Les acteurs du secteur agricole souhaitent parfois utiliser les interactions entre les êtres vivants. L’évolution des connaissances se rapportant à l’étude du monde vivant, en particulier en entomologie, renforce ce sentiment. Un article du Journal d’agriculture pratique et de jardinage, consacré à la « destruction des insectes nuisibles », affirme en 1846 : « il serait bien désirable que l’on vulgarisât davantage les études de quelques naturalistes qui suggérèrent probablement aux expérimentateurs le désir d’utiliser l’instinct des parasites et carnassiers pour la destruction des insectes nuisibles dont nous ne savons pas nous garantir aujourd’hui9 ». Cette phrase constitue une excellente synthèse des motivations du classement utilitariste. Renforcer les connaissances naturalistes des praticiens, mais également du grand public, constitue l’une des préoccupations majeures d’une partie de l’élite naturaliste et agricole. Cette mise au service de l’agriculture des connaissances prend différentes formes. Les ouvrages de vulgarisation constituent la partie émergée de ce travail d’éducation et il est nécessaire d’en citer quelques exemples.
Les ouvrages de vulgarisation
12Si en 1861, Charles Goureau, membre de la Société entomologique de France (SEF), déplore dans Les insectes nuisibles l’absence d’ouvrages synthétiques de zoologie agricole, il indique clairement le rôle des insectes parasites10. Ce terme est utilisé dans une acception biologique et recouvre les espèces aptes à réguler certaines populations de « nuisibles ». De nombreuses autres publications suivent. Parmi elles, citons par exemple Les insectes considérés comme nuisibles à l’agriculture et les moyens de les combattre d’Ernest Menault en 1866 qui insiste lui aussi sur le parasitisme11. N’omettons pas, en 1867, l’Essai sur l’entomologie horticole de Jean Baptiste de Boisduval, membre fondateur de la SEF12. Et surtout, le plus populaire des naturalistes, Jean-Henri Fabre publie en 1870 Les Ravageurs, récits sur les insectes nuisibles à l’agriculture13. Cet ouvrage est suivi en 1873 par Les Auxiliaires, récits de l’oncle Paul sur les animaux utiles à l’agriculture14.
13Parmi les nombreux ouvrages qui insistent sur la dichotomie entre utiles et nuisibles, le Catalogue raisonné de Maurice Girard15, membre de la SEF et de la Société d’acclimatation16, est incontournable. Or, dans certains cas, la notion de nuisible demeure floue. La buse détruit le gibier mais « compense ce préjudice en nous débarrassant de petits rongeurs nuisibles » ; pour la même raison, le grand-duc « est utile en partie ». D’autres auteurs avouent d’ailleurs ne pouvoir affirmer qu’une espèce est utile ou nuisible. Ainsi, en 1874, le Journal d’agriculture pratique et de jardinage déclare à propos de l’utilité ou de la nuisibilité de la taupe, vertébré insectivore : « à ceux donc qui nous questionneront, nous ne répondrons ni oui ni non, ou plutôt nous répondrons oui et non17 ». De tels exemples semblent essentiellement concerner les vertébrés. Bien que de nombreuses erreurs soient commises, la plupart des naturalistes, ainsi que l’élite agricole, cherche à réhabiliter les auxiliaires des cultures : batraciens, oiseaux insectivores, chauves-souris, musaraignes, hérissons, insectes carnivores…
L’Insectologie agricole et les expositions d’insectes
14Les insectes constituent un élément de préoccupation permanent. Les concours scolaires, les comices agricoles, les actions des sociétés savantes en faveur de la connaissance des auxiliaires et des nuisibles sont des éléments incontournables des actions d’éducation aux sciences naturelles appliquées. Les revues spécialisées en donnent d’innombrables exemples et les programmes scolaires, plus ou moins heureux, en seront le prolongement18. Mais, un périodique mérite une attention particulière, tant à cause de son origine que de son but.
15Organisée sous l’égide de la Société centrale d’apiculture, la première exposition nationale d’insectes utiles et nuisibles se déroule en 1865 à Paris où elle accueille plus de 10000 personnes19. Sa réussite engendre la fondation d’une Société d’insectologie. Le périodique L’insectologie agricole, en devient l’organe dès 1867 et « traite des insectes utiles et de leurs produits, des insectes nuisibles et de leurs dégâts ». L’un des objectifs est d’envisager la mise au point de solutions destinées à contrer les déprédateurs par tous les moyens existants. La publication, arrêtée en 1870, reprend en 1875 sous le titre Bulletin d’insectologie agricole, et ce, durant une quinzaine d’années. Les expositions nationales d’insectes, en principe bisannuelles, sont parfois couplées avec les expositions universelles, et ce au moins jusqu’en 1889. De manière générale, bien après la disparition du Bulletin d’insectologie, les manifestations de vulgarisation naturaliste présentent les nuisibles et les utiles.
Professionnalisation des recherches, modification des perceptions
16L’aube du xxe siècle marque un début de professionnalisation des recherches appliquées à l’agriculture. La mise en place de la Station entomologique de Paris en 1894, qui dépend de l’Institut national agronomique, en est un marqueur. En 1912, elle identifie une cochenille s’attaquant à différentes essences cultivées dans les Alpes-Maritimes. Le procédé de lutte biologique, mis en place dans d’autres pays, par l’acclimatation d’une coccinelle prédatrice donne entière satisfaction. Un élevage permanent de cette alliée est envisagé. La création d’un insectarium à Menton en 1917 permet de fournir les précieux auxiliaires. Dès les premiers mois d’utilisation, les entomologistes notent un accueil très favorable de la part des praticiens, pourtant méfiants vis-à-vis des insectes. La notion même de nuisibilité se trouve modifiée. Sans coccinelles les arbres disparaissent et pour que celles-ci maintiennent une activité prédatrice, il est nécessaire d’accepter que toutes les cochenilles ne soient pas détruites.
L’entre-deux-guerres : de la notion de nuisible à celle d’ennemi des cultures
17L’entre-deux-guerres constitue une transition entre un xixe siècle marqué par le rôle des naturalistes et la seconde moitié du xxe siècle consacrant l’emprise de la chimie. Il convient d’énoncer brièvement quelques éléments organisationnels concernant les aspects officiels, industriels ou professionnels de la lutte contre les « nuisibles ».
18Le regroupement des stations de recherches agricoles, en particulier au sein de l’IRA entre 1921 et 1934, permet un véritable développement des connaissances scientifiques liées aux déprédateurs. Parallèlement, les stations d’avertissements agricoles, destinées à pronostiquer les risques parasitaires, s’étoffent et l’amélioration des connaissances éthologiques permet d’affiner les prévisions. Enfin, le Service d’inspection phytopathologique, créé en 1911, devient en 1927 le Service de défense des végétaux. L’une de ses missions est « d’assurer l’organisation de la défense contre les maladies et les organismes nuisibles aux plantes et à leurs produits ».
19Cette professionnalisation ne touche pas uniquement les services officiels. En 1918, les statuts du Syndicat professionnel des fabricants de produits anticryptogamiques et parasiticides de France sont déposés. Par souci de modernité et de précision, le terme insecticide est préféré à celui de parasiticide dès 1933. En 1936, une seconde organisation professionnelle apparaît : l’Association française de fabricants de produits chimiques pour la défense des cultures20.
20Enfin, véritable carrefour entre les différents acteurs liés à l’élimination des déprédateurs, une société savante voit le jour au cours des années 1920 : la Ligue nationale de lutte contre les ennemis des cultures. L’un de ses objectifs est de fédérer les syndicats locaux de défense des cultures tels qu’ils sont définis par le législateur en 1927.
21Ce terme de défense des cultures, ou des végétaux, tend donc à s’imposer au cours de la période. Contrairement au binôme nuisibles/utiles, ces notions présentent la particularité de ne plus mettre autant en avant le rôle des auxiliaires. Cela ne sous-entend aucunement que ces derniers n’intéressent plus les chercheurs. L’acclimatation d’Aphelinus mali pour limiter les populations de pucerons lanigères en 1921 en est une preuve. Par ailleurs, les intoxications d’abeilles par les insecticides arsenicaux, puis les effets secondaires, tels que les cas de résistance, clairement mis en évidence lors du Congrès international d’entomologie de Berlin en 193821, sont reconnus des scientifiques et constituent des limites d’une lutte devenue chimique. Mais, dans un contexte marqué par l’apparition des doryphores, les substances produites par l’industrie correspondent à une solution efficace. Elles seront d’autant plus vite adoptées par les producteurs que les méthodes de destruction américaines sont connues depuis la fin du xixe siècle et essayées sur de nombreuses cultures (vignes, oliviers, fruitiers, betteraves…).
22Nous devons remarquer que le pendant de la défense des cultures correspond à la requalification, majoritairement admise dans l’entre-deux-guerres, des nuisibles en ennemis des cultures. Cette terminologie permet d’englober la totalité des organismes considérés comme nuisibles, plantes adventices comprises.
23Quoi qu’il en soit, les tendances sémantiques, et ce qu’elles recouvrent, ne correspondent en aucun cas à de brusques mutations. Ainsi, l’un des ouvrages de référence en entomologie agricole se nomme toujours en 1935 : Les insectes nuisibles aux plantes cultivées, leurs mœurs, leur destruction22.
De la Libération à 1958, le temps des illusions
24Dès la Libération, l’apparition des produits de synthèse, en particulier les insecticides organochlorés (HCH, DDT…), constitue un espoir sans précédent dans la lutte contre les déprédateurs. Certains, les apiculteurs par exemple, y voient même la fin des effets secondaires imputables aux substances utilisées depuis la fin du xixe siècle. Parfois, le titre même des articles de la presse spécialisée laisse apparaître cette manière de considérer les problèmes phytosanitaires. C’est ainsi que, tout en reconnaissant les limites des sciences appliquées, La défense des végétaux, organe de la Ligue nationale de lutte contre les ennemis des cultures, publie à l’automne 1949 un article intitulé « Alerte ! Il faut exterminer les ennemis des cultures en intensifiant la lutte23 ». Résultat de réponses précises à des difficultés phytosanitaires particulières, l’approche chimique de la protection des végétaux se heurte à de nombreux problèmes. C’est ainsi que l’usage massif d’un produit, ou de substances proches, entraîne des phénomènes de résistance, une prolifération d’ennemis nouveaux par stimulation et/ou vacance d’une niche écologique, ou encore aboutit à une destruction du cortège d’auxiliaires. Or, cette situation conduit à terme les agriculteurs à une impasse. La première réponse de l’industrie consiste à augmenter le nombre de familles chimiques et de molécules utilisables. Si, en 1937, les agriculteurs disposent d’une cinquantaine de matières actives, ces dernières sont une centaine en 1960. La question qui se pose concerne la traduction linguistique et conceptuelle de cette emprise de la chimie sur des comportements biologiques. Il n’est pas simple d’y répondre.
25Protection est un terme qui existe avant 1914 mais il sera mis en lumière en 1929 lors de l’adoption de la Convention internationale pour la protection des plantes. Il se trouve consacré par la création du Service de la protection des végétaux (SPV) en 1941. Le vocabulaire guerrier en usage jusqu’à cette date semble donc supplanté par une image plus rassurante. Ainsi, la Chambre syndicale de phytopharmacie (CSP), qui succède aux syndicats professionnels de l’entre-deux-guerres, initie en 1947 un Comité de propagande pour la protection et l’amélioration des cultures (CEPDAC). Ce dernier patronne en 1948 une revue de vulgarisation phytosanitaire d’un haut niveau technique : Phytoma, revue de phytomédecine appliquée pour la défense et l’amélioration des cultures. Autre exemple, en 1951, des représentants de divers pays, dont la France, créent l’Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP). Succédant au temporaire Comité international de lutte contre le doryphore, son action est dans un premier temps essentiellement orientée vers la lutte chimique24. Dernier exemple, la CSP crée en 1971 une structure nommée Protection des plantes et environnement (PPE). Ce centre d’information a pour objet, au départ, de contrer toutes les erreurs et oppositions relevées dans les médias concernant les pesticides.
26Mais, il n’est pas certain, en ce qui concerne l’industrie et les services de l’État, que les années post-Libération marquent une véritable rupture dans la perception des déprédateurs. L’industrie arrive encore à surmonter les difficultés rencontrées. Le véritable changement dans l’appréciation de la nuisibilité provient des partisans de la lutte biologique. Un colloque de l’Union internationale des sciences biologiques (UISB), siégeant à Stockholm en 1948, jette les bases de ce qui deviendra en 1956 la Commission internationale de lutte biologique (CILB). Les entomologistes, en particulier français, occupent une place prépondérante dans ce courant de pensée. Le compte rendu du colloque de Stockholm pointe clairement les effets secondaires des pesticides, énonce le rôle régulateur des auxiliaires sur les nuisibles, et évoque la notion d’équilibre favorable à l’homme25.
1958-1972 : vers la lutte intégrée
27Césure symbolique, 1958 réunit à Paris la première assemblée statutaire de la CILB. En cette année se déroulent aussi les premières expériences in situ de lutte raisonnée, nommée un temps « lutte dirigée » en France et en Suisse romande. Elle peut se définir comme une phase d’aménagement de la lutte chimique, par l’utilisation des seuils de tolérance, le respect des auxiliaires et l’emploi considéré comme à bon escient des produits peu polyvalents, amenant à la lutte intégrée. En France, plusieurs actions usant conjointement de procédés de lutte biologique et de traitements chimiques limités, sont menées entre 1958 et le début des années 1970. Nous en retiendrons deux.
28La première correspond à la lutte contre le pou de San José, espèce allochtone de cochenille des fruitiers. La méthode propose l’utilisation conjointe d’un insecte parasite spécifique et de traitements insecticides pour réduire les populations des autres ravageurs. La région lyonnaise, l’Alsace, la Savoie ou encore les Pyrénées-Orientales sont concernées. Si dans un premier temps les services de l’État y participent seuls, le relais est pris dès 1970 par des organisations liées directement aux professions agricoles. La Fédération nationale des groupements de protection des cultures (FNGPC), nouvelle dénomination de l’ancienne Ligue nationale de défense des cultures, est impliquée.
29La seconde opération, est menée, initialement dans la Drôme, de 1967 à 1973. Elle se rapproche des objectifs de lutte intégrée. L’Institut national de la recherche agronomique (Inra) définit avec le SPV les objectifs, consacre deux vergers expérimentaux aux études biocénotiques, encadre des conseillers d’organisations professionnelles. La FNGPC s’associe aux séances de formation des conseillers et enseignants. L’Association de coordination des techniques agricoles (ACTA), émanation en 1956 des associations devenues instituts techniques, lance un programme de formation dans plusieurs départements, réalise des réunions de fin de campagne et diffuse des bulletins de vulgarisation des découvertes françaises et étrangères. En 1973, 883 ha de vergers sont conduits en lutte dirigée dans quatre départements du Sud-Est. La préoccupation principale, relayée lors des réunions de l’Organisation internationale de lutte biologique contre les animaux et les plantes nuisibles (OILB, ex-CILB), correspond aux implications financières de la lutte intégrée. Cependant, les mentalités de certains agriculteurs se trouvent modifiées. La décision de traiter ou de ne pas traiter dépend de nombreux paramètres dont seule une partie est maîtrisable par les praticiens. Pour ces premiers acteurs, la manière de percevoir les nuisibles devient différente de ce qu’elle a pu être jusqu’alors. La dynamique des populations, les impacts sur les végétaux, l’estimation des pertes économiques, les seuils de nuisibilité, qui renvoient à un aspect économique de la production, sont autant d’éléments nouveaux.
Conclusion
30De la rationalisation de la lutte chimique à sa remise en cause un siècle plus tard, la notion de nuisible reste, malgré des modifications d’appellation, une réalité. Il apparaît aussi que différents synonymes coexistent ou alternent de manière durable. Nuisible est par ailleurs un qualificatif lié dans le cas présent à l’agriculture. À l’extrême fin de la période étudiée, ce terme, ou ce qu’il représente, paraît largement utilisé par les scientifiques qui se penchent sur les problématiques écologiques propres aux parcelles agricoles. La dénomination exacte de l’OILB tendrait à conforter cette impression. Accepter la nuisibilité revient par ailleurs à accepter l’utilité d’autres organismes. En aucun cas, il ne s’agit de mener des actions d’extermination, ce qui serait un non-sens pratique. Certains naturalistes de la fin du xixe siècle énoncent déjà cette notion d’équilibre qui a comme traduction pratique la définition de seuils de nuisibilité. En revanche, l’usage unique de la chimie ne prétend pas aux mêmes objectifs, auxiliaires et ennemis des cultures étant soumis aux mêmes sélections massales, qui résultent d’une pression destructrice sur les populations, avec, in fine un avantage pour les déprédateurs. La défense des cultures, puis la protection des plantes, sous-entendent, malgré l’évolution du vocabulaire, une démarche finalement plus globalement dévastatrice. En cela, la loi d’homologation des pesticides de 1972 est un tournant important. À partir de cette date, outre la toxicité, l’environnement est pris en compte. Dans la séance du 2 octobre 1972, le rapporteur du texte à l’Assemblée nationale souhaite le développement de la lutte biologique et intégrée ainsi que la mise sur le marché de produits de faible rémanence. Une nouvelle ère semble s’ouvrir avec la prise en compte des incidences environnementales, le développement des méthodes de lutte biologique et l’orientation des recherches de l’industrie phytosanitaire vers les biotechnologies dès le début des années 197026. Mais, les problèmes phytosanitaires ne seront pas évincés ou contournés avec la diversification des méthodes de limitation et, à l’aube du xxie siècle, la notion de nuisible à l’agriculture semble demeurer d’actualité. Ainsi, les fédérations régionales de défense contre les organismes nuisibles (FREDON), succèdent en 2003 aux structures régionales de la FNGPC…
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Tisserand Eugène, « Le but poursuivi », La revue de phytopathologie, n° 1, 20 avril 1913, p. 1-2.
Notes de bas de page
1 Enregistré sous le numéro 82.468 le 22 septembre 1868, Annual report of the commissioner of patents for the year 1868, vol. II, Washington, Government Printing Office, 1870, p. 473.
2 Guenaux Georges, Entomologie et parasitologie agricoles, Paris, Baillière et Fils, 1904, 588 p.
3 Tisserand Eugène, « Le but poursuivi », La revue de phytopathologie, n° 1, 20 avril 1913, p. 1-2.
4 Roux Eugène, « Préface », in Guillaume Albert, Les animaux ennemis de nos cultures, principes de destruction, Paris, Vigot Frères, 1938, 326 p.
5 Guenaux Georges, Entomologie et parasitologie agricoles, Paris, Baillière et Fils, 1933, 592 p.
6 Howard Leland Ossian, La menace des insectes, Paris, Flammarion, 1935, 281 p.
7 Cramer H. H., « La protection des plantes et les récoltes dans le monde », Pflanzenschutz Nachrichten, Leverkusen, Farbenfabriken Bayer AG, 1967/1, 523 p.
8 Faes Henry, Staehelin Marc et Bovey Paul, Les ennemis des plantes cultivées, Lausanne, Librairie Payot, 1934, 384 p. ; 1943, 510 p. ; 1953, 647 p. ; Bovey René (dir.), La défense des plantes cultivées, Lausanne, Librairie Payot, 1967, 847 p. ; 1972, 863 p.
9 Lefèvre Élizée, « Destructions des insectes nuisibles. Pucerons », Journal d’agriculture pratique et de jardinage, 1846, p. 541-544.
10 Goureau Charles, Les insectes nuisibles aux arbres fruitiers, aux plantes potagères, aux céréales et aux plantes fourragères, Paris, Victor Masson et Fils, 1861, 366 p.
11 Menault Ernest, Les insectes considérés comme nuisibles à l’agriculture et les moyens de les combattre, Paris, Jouvet et Cie, 1866, 274 p.
12 Dechauffour de Boisduval Jean-Baptiste Alphonse, Essai sur l’entomologie horticole : comprenant l’histoire des insectes nuisibles à l’horticulture avec l’indication des moyens propres à les éloigner ou à les détruire et l’histoire des insectes et autres animaux utiles aux cultures, Paris, E. Donnaud, 1867, 648 p.
13 Fabre Jean-Henri, Les Ravageurs, récits sur les insectes nuisibles à l’agriculture, coll. « La science élémentaire, lectures courantes pour toutes les écoles », Paris, Ch. Delagrave & Cie, 1870, 192 p.
14 Fabre Jean-Henri, Les Auxiliaires, récits de l’oncle Paul sur les animaux utiles à l’agriculture, coll. « La science élémentaire, lectures et leçons pour toutes les écoles », Paris, Ch. Delagrave & Cie, 1873, 238 p.
15 Girard Maurice, Catalogue raisonné des animaux utiles et nuisibles, Paris, Hachette, 1878, 2 vol., 184 p et 224 p.
16 Luglia Rémi, L’émergence de la protection de la nature en France (1854-1939) : la Société d’acclimatation, témoin et acteur du courant naturaliste, thèse, Institut d’études politiques, sous la direction de Jean-Noël Jeanneney, Paris, 2012, 782 p.
17 Joigneaux Auguste, « Ennemis et défenseurs de la propriété », Journal d’agriculture pratique, 1874, p. 90-94.
18 Lambert Serge, « Quand l’écologie et la biologie s’appelaient histoire ou sciences naturelles, application aux animaux utiles ou nuisibles », Courrier de l’environnement, n° 38, novembre 1999, p. 23-40.
19 Hamet Henri, « Appréciations rétrospectives de l’exposition des insectes », L’apiculteur, n° 2, novembre 1865, p. 33.
20 Le Nail François et Defaucheux Yves, L’industrie phytosanitaire (1918-1986), soixante-huit ans d’organisation syndicale en France, Boulogne, UIPP, 1987, 85 p.
21 Nicholson Alexander John, « Indirect Effects of Spray Practice on Pest Populations », VII Internationaler Kongress für Entomologie, Berlin, 1939, tome 4, p. 3022-3028.
22 Balachowsky Alfred-Serge et Mesnil Louis, Les insectes nuisibles aux plantes cultivées : leurs mœurs, leur destruction, traité d’entomologie agricole concernant la France, la Corse, l’Afrique du nord et les régions limitrophes, 2 vol., 1935 et 1936, 1138 p. et 1921 p.
23 Angrand Jacques, « Alerte ! Il faut exterminer les ennemis des cultures en intensifiant la lutte », La défense des végétaux, septembre-octobre 1949, p. 3-4.
24 Lhoste Jean et Grison Pierre, La phytopharmacie française, chronique historique, Paris, Inra, 1989, 279 p.
25 Collectif, Les bases scientifiques d’une organisation internationale pour la lutte biologique, Paris, Secrétariat de l’UISB, série B, n° 5, 1949, 143 p.
26 Confédération française des semenciers (CFS), Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS), Union des industries de protection des plantes (UIPP), préface du directeur du Muséum national d’histoire naturelle, Les plantes génétiquement modifiées, une clef pour l’avenir, Saint-Denis-La-Plaine, 1997, 67 p.
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