Cahiers d'illustrations
p. 311-326
Texte intégral

La propagande à l’œuvre
Publication intitulée Deuxième front… Terre brûlée (32 pages), parue en mars 1944 et présentant en couverture un photomontage d’anticipation montrant Paris en ruines (ici le Sacré-Cœur) à la suite de bombardements alliés. Pour contrer l’espoir placé par la population dans le débarquement allié tant attendu, les propagandes allemande et collaborationniste ont agité le spectre des destructions pour instiller un climat de peur, non sans succès à la lecture des rapports des préfets au printemps 1944. (Coll. Mémorial de Caen.)



Cartographie : Guillaume Balavoine. Voir le texte correspondant de Bernd Wegner.

Le 6 Juin et la naissance
du reportage de guerre moderne
Dans l’attente du Débarquement, les médias anglo-américains comme les sections de correspondants de guerre allemands se sont activement préparés à couvrir l’événement annoncé comme la bataille décisive du conflit. De nombreux journalistes ont ainsi accompagné les soldats alliés le Jour J. Cet article paru dans l’édition du 17 juin 1944 du Picture Post britannique révèle les préparatifs de la BBC. Celle-ci a aligné une équipe de 21 journalistes, innovant au passage dans le reportage de guerre. Pour la première fois du conflit, grâce à la mise au point d’enregistreurs portables, les journalistes radio de la BBC ont en effet été capables de graver sur disque leurs reportages au plus près des combats et de les transmettre rapidement en restituant au public l’atmosphère de la bataille. (
© Droits réservés.)


Un événement monde
Annoncé comme imminent pendant plusieurs années au cours d’une véritable guerre des nerfs menée par propagandes interposées, le Débarquement était attendu par l’opinion publique internationale. Aussi l’événement a-t-il fait la « une » de la presse, dès le 6 juin pour les éditions du soir britannique et la presse américaine (compte tenu du décalage horaire), ou le lendemain pour la presse allemande et collaborationniste française. Seule cette dernière n’emploie pas le terme d’« Invasion ». Dans une édition datée du 6 juin, les Nachrichten für die Truppe, journal de propagande allié largué aux troupes allemandes dans le cadre de la guerre psychologique, annonce que le « Mur de l’Atlantique » a été percé à plusieurs endroits. (Coll. Mémorial de Caen, NARA.)


L’effacement mémoriel de la violence de guerre
La violence et la mort ne figurent guère dans les représentations actuelles des guerres passées, hormis sous une forme symbolique ou, dans le cas des cimetières militaires, dans un style à l’esthétique soignée. La mort elle-même est tue pour disparaître derrière la notion de sacrifice qui l’ennoblit. Seules les représentations artistiques, en particulier le cinéma, ont tardivement transgressé cette règle en rappelant le saccage des corps qui reposent de nos jours sous les impeccables alignements de croix blanches. Ci-dessus, cadavres de GI’s sur la plage d’Omaha Beach, juin 1944. Ci-dessous, sépultures du cimetière américain de Colleville-sur-Mer, avec au premier plan celle du général Roosevelt, débarqué à Utah le 6 juin et décédé en juillet 1944. (US Army.)















Le Jour le plus long
Parmi les différents ressorts qui ont contribué à transformer le Débarquement de Normandie en épopée après guerre, le film Le Jour le plus long (1962) joue sans conteste un rôle déterminant. En dépit d’évidentes libertés prises avec les faits historiques, cette fiction s’est au fil du temps imposée auprès du public comme le récit quasi documentaire du 6 Juin. Porté par le producteur Darryl Zanuck qui a plaqué sur les événements sa vision de l’Histoire, le film a permis d’affirmer les valeurs des démocraties occidentales en pleine Guerre froide. Comme les affiches successives du film le révèlent, le succès de cette superproduction hollywoodienne doit beaucoup à la distribution internationale prestigieuse qui l’a servie. (Droits réservés.)
© Éric Biernacki/Conseil Régional de Normandie.) © Droits réservés.) © Éric Marie.) © Les Courants de la Liberté.) © 2016 CRHQ – Université de Caen © Élise Delanöe/CRHQ, 2013.)
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