Chapitre VII. Construire un réseau de communication moderne (1919-1939)
p. 273-308
Texte intégral
« Le réseau routier par lequel circule la richesse économique est doublé par un autre réseau relativement dense, qui transporte au loin la pensée créatrice et coordinatrice de toute activité : télégraphes et téléphones dans les communes du Nord, postes radioélectriques dans les bordj de l’extrême sud1. »
1Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’heure est aux réformes et aux grands projets. Les élus de l’Algérie espèrent renforcer leur contrôle sur l’imposant budget des PTT pour profiter des revenus croissants dégagés par le secteur postal, téléphonique et financier. Ils cherchent cependant moins à endiguer le déficit qu’à réinvestir ces recettes dans la construction de bâtiments neufs et de lignes téléphoniques ou l’amélioration des circuits de distribution du courrier. Alors que les autorités célèbrent le centenaire de la présence française en Algérie, ces réalisations marquent le territoire durablement et à toutes les échelles. Le réseau de communication est modernisé et gagne en efficacité. Il est à la fois plus étendu, reliant le Sahara et l’Afrique sous domination française et plus maillé : le service des PTT se rapproche des populations rurales, et notamment des Algériens qui vivent dans les douars*.
2Ces innovations ne sont évidemment pas neutres. Elles permettent aux autorités de quadriller le territoire colonisé, aux administrateurs des périphéries de correspondre avec les centres de décision à Alger et Paris, et à ces derniers d’échanger avec l’ensemble de l’empire. Ces innovations transforment également le quotidien des habitants de l’Algérie. Qu’ils appartiennent à la population colonisée ou colonisatrice, ces derniers communiquent plus facilement avec leurs proches et avec l’administration locale. Les mobilités sont améliorées par l’arrivée du train dans plusieurs villes du nord et par la circulation d’autobus qui atteignent désormais les villages des régions montagneuses, des hauts plateaux et du Sud. Demeurent toutefois d’importantes disparités socio-spatiales (chap. iii).
Un climat de réformes
3Les années 1920 sont, pour les administrations algérienne et métropolitaine des PTT, un intense moment de réformes administratives et financières. L’objectif est de moderniser le service, tirer parti de sa dimension commerciale et satisfaire les revendications des groupements industriels, agricoles et commerciaux. La domination française semblant assurée en Algérie, élus et fonctionnaires cherchent à développer les secteurs rentables pour financer des projets d’avenir.
Réorganiser le service
« Au moment où la France bouleverse ses méthodes de travail, l’Algérie doit aussi changer les siennes2 »
4La réorganisation du service algérien des PTT est accélérée par la suppression du cadre local, en septembre 1919, et le décès de l’inspecteur général Eugène Nivoix. Les choses se font en deux temps. Le décret du 3 avril 1920 supprime l’inspection générale mais maintient le service sous l’autorité du gouverneur général de l’Algérie, qui « exerce à cet égard les attributions dévolues en France au sous-secrétaire des PTT3 ». Deux ans plus tard, un service central est créé à Alger, dont le chef n’a plus la haute main sur le département d’Alger, désormais confié à un directeur de même rang que ceux d’Oran et Constantine4. Plus qu’une direction régionale comme il en existe alors en métropole, plus qu’un simple organe de liaison entre les départements et le ministère, le service central est rattaché au gouvernement général et joue un rôle centralisateur. C’est à Alger que l’on décide des affectations et de l’avancement du personnel, que se tiennent les conseils de discipline et que l’on prépare le budget.
5La presse et les représentants du personnel dénoncent une organisation qui multiplie les hauts fonctionnaires et conserve les défauts de l’ancienne inspection générale5. Ils regrettent la centralisation des pouvoirs dans les mains du gouverneur général et du directeur et demandent un rattachement plus fort à l’administration métropolitaine. Le nouveau chef du service central, M. Huguenin, explique au contraire aux délégations financières « qu’on ne peut pas diriger de Paris une organisation […] qui diffère essentiellement, par ses besoins, de l’organisation métropolitaine » :
« Il faut savoir donner aux règlements de la Métropole une certaine souplesse et il est indispensable qu’il y ait ici quelqu’un qui puisse faire la ventilation entre les dispositions qui doivent être appliquées et celles qui ne peuvent pas l’être ; il faut quelqu’un pour faire le budget et en surveiller l’emploi6. »
6Sensibles à ces arguments, les délégués financiers soutiennent la création du service central. Mais si les dénominations des postes changent, à peu de chose près, l’organisation antérieure est maintenue. Les lois, décrets et règlements qui régissent l’administration métropolitaine des PTT continuent d’être appliqués en Algérie. Depuis la fusion des cadres, le ministère parisien gère même la totalité du personnel des PTT qu’il met à la disposition du service algérien ; et en ce qui concerne l’avancement, la hiérarchie et la discipline, les mêmes règles s’appliquent des deux côtés de la Méditerranée7.
« Associer la clientèle, et particulièrement les représentants des grands intérêts économiques8 »
7Au lendemain de la guerre, le gouverneur général de l’Algérie institue une conférence régionale des PTT pour recenser les améliorations à réaliser et mieux prendre en compte les attentes des usagers. Sur le modèle de la métropole, elle rassemble des hauts fonctionnaires, des conseillers généraux, des représentants des chambres de commerce, le contrôleur général de l’exploitation des chemins de fer et des délégués du personnel9. En juin 1922, la première réunion étudie un projet de fermeture des grands bureaux en milieu de journée, entre 11 heures et demie et 14 heures. Le personnel est hostile à une mesure qui le précarise, là où un élu du département d’Alger entrevoit, au contraire, une piste pour réduire le déficit des PTT. Si les représentants du commerce reconnaissent que l’intérêt des grandes sociétés n’est pas en cause, ils craignent d’entraver l’accès aux guichets des voyageurs, petits commerçants et usagers habitués à venir en dehors de leurs heures de travail. Ils proposent donc un roulement du personnel à l’heure du déjeuner, afin de maintenir l’ouverture continue des grands bureaux entre 8 heures et 19 heures10.
8Mais cette conférence des PTT se réunit rarement, exclusivement à Alger, et ses avis n’ont qu’une valeur consultative. Ces lacunes poussent les délégations financières à créer, en 1928, une nouvelle instance chargée de mieux représenter les intérêts des usagers et du monde économique11. Le conseil des PTT de l’Algérie hérite, là encore, des mêmes attributions que celui créé en parallèle dans la métropole. Une dizaine de fois par an, on y discute de l’organisation du service, des travaux projetés et du budget. Organe consultatif composé d’une vingtaine de membres, il réunit le gouverneur général, l’inspecteur général des finances de l’Algérie, le directeur des Territoires du Sud, le chef du service central des PTT, le contrôleur des dépenses, six membres du personnel et neuf « représentants des intérêts généraux de l’Algérie12 ». Nommés pour deux années par le gouverneur général, ces derniers viennent des chambres de commerce et des conseils municipaux et départementaux.
9Initialement, la population colonisée n’est pas représentée dans ces instances. Les élus de l’Algérois avaient bien proposé, en 1921, d’envoyer un « conseiller indigène » à la conférence régionale des PTT, mais faute de candidat, Messieurs Guastavino et Cazelles avaient finalement été désignés13. Les statuts du conseil des PTT sont cependant modifiés en décembre 1928 pour inclure « un représentant par département des populations musulmanes, choisi parmi les notabilités14 ». Le préfet d’Alger propose de solliciter le docteur Bentami, de la Fédération des élus musulmans, avant de se reporter finalement sur un conseiller municipal de la ville d’Alger, Bachir Boumediene15.
Le refus de la régionalisation
10L’influence métropolitaine a toutefois ses limites. Lorsqu’entre 1926 et 1929 le ministère instaure un découpage régional, un directeur ayant désormais la charge de trois ou quatre départements métropolitains, les oppositions sont vives en Algérie. La « régionalisation » est unanimement refusée par le conseil des PTT, les chambres de commerce, le personnel et les hauts fonctionnaires16. Tous protestent contre une mesure qui supprimerait les directions d’Oran et de Constantine et assimilerait l’Algérie à une région comme une autre. Ils rappellent que le développement du réseau n’est pas terminé et que chaque département algérien représente près d’un tiers du territoire métropolitain17. Les chambres de commerce se disent plutôt favorables à l’élargissement des pouvoirs des directions d’Oran et Constantine, propre à décongestionner les responsabilités détenues à Alger, tandis que le chef du service central défend ses prérogatives et rappelle qu’« il y a dans la Colonie, une quantité de questions spéciales » qui justifient le maintien d’un directeur général18.
11La régionalisation n’est finalement pas étendue à l’Algérie. La question refait surface en 1946, lorsque le ministre des PTT demande que le service algérien soit réorganisé « sur la base des réalisations déjà intervenues en France19 ». Il faut dire que les attributions du service central n’ont cessé de s’étendre dans les années 1930. Outre les questions de réglementation, de contrôle et de coordination, ce dernier organise depuis Alger les transports postaux ferroviaires, aériens et routiers des trois départements, se charge des échanges avec les protectorats voisins et du bon fonctionnement des télécommunications. Contre l’avis du syndicat des travailleurs des PTT, qui déplore la multiplication des hauts fonctionnaires, le service algérien est donc remanié après la Seconde Guerre mondiale20.
Dépenser sans compter ?
Le budget annexe, un tournant commercial
12La Première Guerre mondiale déstabilise les finances algériennes. Les recettes des PTT s’effondrent, avant de repartir à la hausse à partir de 1917. Si la reprise économique, l’élargissement de l’assiette imposable et l’augmentation de la pression fiscale permettent au budget général de l’Algérie de retrouver l’équilibre en 191821, le service algérien des PTT reste déficitaire. Au début des années 1920, des élus et des représentants du commerce dénoncent les méthodes surannées de l’administration : « La démonstration est faite depuis longtemps que l’État s’est toujours montré très mauvais industriel et commerçant maladroit22. » Poussées par les commerçants d’Alger et de Constantine, les délégations financières envisagent même un temps de céder la gestion de certaines sections du réseau téléphonique à des compagnies privées. Le directeur défend alors le savoir-faire des PTT et la nécessaire coordination par un seul acteur d’un réseau très stratégique23. Le projet n’aboutit pas mais il permet de mesurer l’âpreté des critiques, au moment où, en France métropolitaine, Henri Fayol appelle à introduire dans les secteurs publics – et précisément aux PTT – les méthodes qui ont fait le succès des entreprises industrielles24.
13Dès 1910, des députés préconisent la mise en place d’un budget autonome des PTT en métropole. Ils estiment que la séparation stricte des comptes permettrait d’employer les excédents pour moderniser l’outillage et améliorer la situation des postiers, plutôt que de venir combler les insuffisances d’autres chapitres du budget. La situation diffère en Algérie, où le budget des PTT est structurellement en déficit et où les acteurs locaux ne s’accordent pas sur l’impératif de l’équilibrer (chap. v). Les représentants du personnel et certains élus reconnaissent, au contraire, que « l’Algérie étant très étendue et la colonisation inachevée, il faut prévoir des frais de premier établissement dont les fruits resteront longtemps problématiques, en même temps que des travaux improductifs commandés par la sécurité25 ». L’instauration d’une comptabilité spécifique aurait néanmoins l’avantage de séparer clairement les recettes et dépenses de l’exploitation – qui doivent de l’avis général être équilibrées – des dépenses de premier établissement qui relèvent de la construction d’infrastructures et d’investissements productifs indispensables à long terme.
14Dix-huit mois après la loi de finances du 30 juin 1923, qui instaure un budget annexe des PTT en métropole, une mesure similaire est votée en Algérie (loi du 31 décembre 1924). Les élus redoutent certes l’émiettement budgétaire, mais espèrent mieux maîtriser les dépenses et améliorer l’efficacité d’un réseau en construction. Le budget annexe des PTT reste attaché au budget de l’Algérie et comporte deux sections : l’une consacrée aux dépenses et recettes d’exploitation et l’autre aux dépenses de premier établissement et aux ressources spéciales (décret du 18 février 1928). Les dépenses de la seconde section – destinées à développer les lignes téléphoniques ou à construire des bâtiments – peuvent être couvertes soit par des emprunts contractés par la colonie, soit par des prélèvements sur les fonds d’amortissement et de réserve, soit enfin par des avances remboursables des collectivités26. Le budget annexe doit néanmoins limiter le recours aux avances, qui faisaient jusque-là dépendre l’extension du réseau téléphonique du bon vouloir des communes et des chambres de commerce (chap. v).
15On retrouve donc, en Algérie comme en métropole, une même volonté d’importer des méthodes du secteur industriel et de rationaliser l’emploi des recettes d’un service fréquemment qualifié de « commercial ». La création du budget annexe ne résorbe pourtant pas l’énorme déficit du service algérien des PTT, en particulier dans la branche consacrée au téléphone. En 1936, le déficit d’exploitation s’élève à 76,8 millions de francs, une somme deux à trois fois supérieure à celle affichée en 192827. Les secteurs postaux, télégraphiques et téléphoniques des protectorats sur le Maroc et la Tunisie présentent également des bilans très déséquilibrés28. Calqués sur la métropole, les tarifs ne génèrent pas des recettes suffisantes, alors que les nouvelles lignes et l’organisation de distributions rurales coûtent très cher.
16Cette situation est acceptée voire justifiée. En Algérie, les élus, l’administration et les représentants du monde économique s’entendent pour mener d’ambitieux projets, qu’il s’agisse d’étendre le réseau de télécommunications, de moderniser les infrastructures de transport ou d’améliorer la desserte des populations enclavées. Fidèles à la rhétorique du « pays neuf », ils expliquent le déficit des PTT par les spécificités d’un terrain colonial où tout reste à construire et reconnaissent volontiers que la rentabilité n’est pas la priorité : « L’administration a à assurer un service public, elle doit donner à tous à peu près le même service, sans pouvoir arguer de l’insuffisance des recettes pour supprimer ceux de ses services qui sont forcément déficitaires29. » L’heure est à l’aménagement volontariste du territoire algérien. La construction de nouveaux édifices, destinés à remplacer les bureaux étroits et poussiéreux du début du siècle, est un autre aspect de cette politique.
Marquer l’espace urbain. Un ambitieux programme de construction
17Depuis la fin du xixe siècle, l’administration et les élus de l’Algérie installent le service des PTT dans des immeubles loués à des particuliers. La conclusion de baux sur de longues durées permet de négocier des loyers modestes et de faire effectuer les réparations par les propriétaires. À la veille de la Première Guerre mondiale toutefois, de multiples plaintes pointent ici et là le manque d’aération, de chauffage ou d’éclairage. Périodiquement aussi, les élus demandent que les PTT remédient à la « défectuosité de l’installation d’un grand nombre de bureaux de poste devenus trop exigus30 ». Tour à tour, les représentants du personnel, les chambres de commerce, les délégués financiers et les conseils municipaux dénoncent les carences de bâtiments, aux conditions de confort et d’hygiène déplorables, qui représentent parfois un réel danger pour les employés et pour le public31. Le chef du service des PTT reconnaît, dès 1908, l’urgence de la situation, mais déplore le manque de crédits mis à sa disposition32.
18Dans plusieurs localités, la situation devient critique au lendemain de la guerre. Lorsque des propriétaires rechignent à effectuer les réparations demandées, le service doit attendre l’échéance du contrat pour trouver une meilleure installation. La pénurie de locaux place alors les propriétaires dans une position avantageuse et la très forte inflation contribue au renchérissement des loyers33. Ainsi que le résume le chef du service central : « Ou il n’existait pas d’immeubles vacants, ou les demandes étaient exorbitantes. Il a donc fallu changer de politique34. »
19Le service algérien des PTT se lance alors dans une vaste entreprise d’achat et de construction. En une décennie, 31 hôtels des postes ont ainsi été bâtis, achetés ou se trouvent en cours de construction. Ceux de Philippeville, Sidi-Bel-Abbès, Cherchell ou Mostaganem sont achevés dès les années 1920. Le budget annexe des PTT finance en priorité les bureaux où le trafic est considérable, comme celui de Birmandreis, dans la banlieue d’Alger, ou d’Affreville et d’Orléansville dans le Chélif35. Mais des localités secondaires, où la pénurie de locaux aurait pu entraîner la fermeture du service, ont aussi bénéficié de cette politique. À Boghni, l’Arba, Azzazga, Ouled-Fayet ou encore Rouiba, ce sont alors les municipalités qui s’impliquent financièrement, en contractant un emprunt amortissable sur vingt ou trente ans36. Le loyer versé chaque trimestre par le service algérien des PTT est affecté au remboursement du capital et des intérêts, ce qui permet à ce dernier de devenir propriétaire de l’immeuble.
20Dans l’entre-deux-guerres, les nouveaux hôtels des postes des villes algériennes contrastent avec les modestes installations de la période précédente. Les dépenses assumées par le budget de la colonie et par les municipalités répondent à l’urgence de la situation : la hausse des loyers, le délabrement des immeubles et la croissance du trafic. Cette politique de construction doit sans doute aussi quelque chose aux évolutions en métropole, où l’entre-deux-guerres est « une période d’intense activité architecturale37 ». Mais surtout, ces édifices publics imposants et prestigieux soulignent la volonté de s’implanter durablement en Algérie : près d’un siècle après la prise d’Alger, on hésite moins à dépenser tant la présence française semble acquise.
Accélération et modernisation
21Dans l’entre-deux-guerres, divers moyens de transport dessinent la chorégraphie complexe de l’acheminement du courrier. Les correspondances de Marseille prennent le bateau jusqu’à Alger, puis empruntent le train en direction d’Orléansville, Biskra ou Colomb-Béchar. L’administration privilégie les véhicules les plus rapides pour les longues distances. À partir des années 1930, il n’est plus rare de voir les lettres à destination de Paris ou du Maroc emprunter la voie aérienne. Devant les petites gares, des voitures à cheval ou des autobus attendent le passage du train pour embarquer le courrier des campagnes environnantes. La combinaison des transports et certaines innovations favorisent l’accélération des communications.
Les chemins de la communication
22Dans le prolongement de récents travaux, les lignes qui suivent déplacent un regard jusque-là focalisé sur l’offre de transport pour mener une réflexion sur les pratiques sociales et les mobilités38. Étudier les circuits de la communication dans leurs aspects les plus matériels reste donc un détour pour appréhender les répercussions de certaines transformations techniques et les disparités socio-spatiales qu’elles génèrent. Comment et à quels rythmes l’information parvient-elle aux usagers des PTT ? Qui utilise ces services et qui, au contraire, s’en trouve exclu ?
Un réseau maillé et coordonné
23Depuis la fin du xixe siècle, le réseau de communication n’a cessé de s’étendre (chap. iii). Avec 807 cabines et plus de 750 bureaux de poste en 1928, les points de contact avec le public se sont multipliés. Lignes et chemins du courrier dessinent l’une des trames les plus maillées du territoire. Les circuits téléphoniques interurbains dépassent les quarante mille kilomètres au milieu des années 1930, date à laquelle 6 300 kilomètres de routes nationales et 5 300 kilomètres de voies ferrées traversent l’Algérie39. Ces réseaux ne sont d’ailleurs pas concurrents. Au contraire, c’est en utilisant les potentialités combinées des routes, du rail et des lignes maritimes et aériennes que le service des PTT assure la distribution du courrier.
24Le triplement du réseau routier entre 1900 et 1929, la technique du goudronnage et la multiplication des véhicules automobiles bouleversent les mobilités. La route n’a plus seulement une fonction politique – faciliter les manœuvres militaires ou relier les colons isolés –, elle est un « élément primordial du développement économique de l’Algérie40 ». Par elle, les hommes, les marchandises et les lettres circulent de plus en plus vite et de plus en plus loin. Les flux postaux s’accélèrent et sur de nombreux trajets, les diligences cèdent la place à des autobus. L’accès à des services modernes et rapides n’est cependant pas concomitant dans les trois départements. Alors qu’en 1928 le courrier est largement distribué par automobile et autobus dans l’Algérois, les dessertes du département de Constantine reposent encore, en majorité, sur des modes de transport rudimentaires : à pied, à cheval ou en diligence (tableau 15).
Tableau 15. – Transport du courrier en 1928 (hors transports ferroviaires, maritimes et aériens).
Département d’Alger | Département de Constantine | Département d’Oran | |
Automobile et autobus | 1 678 km | 421 km | 910 km |
Voiture à cheval | 345 km | 2 069 km | 678 km |
À cheval | 34 km | 153 km | Non renseigné |
À pied | 14 km | 98 km | 2 km |
Source : Service des PTT, Exposé du développement des services postaux, télégraphiques et téléphoniques en Algérie depuis la conquête, Alger, Carbonel, 1930, p. 30.
25Ce retard reste cependant transitoire ; au point qu’en 1936, l’Est algérien compte plus de services automobiles que le département d’Alger41. Preuve que la modernisation des transports n’est jamais complète, ni linéaire. Les véhicules motorisés se multiplient, mais « la monture rend [encore] de grands services dans les endroits où il n’existe pas de routes ou de chemins suffisamment tracés ou entretenus42 ».
26Le service algérien des PTT joue donc un rôle de coordination crucial entre les différents acteurs privés du transport ferroviaire, maritime et routier43, même si l’acheminement du courrier sur les longues et moyennes distances n’est pas du ressort de ses employés. À Alger ou Oran, ces derniers trient et stockent les lettres dans de grands sacs postaux qu’ils portent ensuite au départ d’un bateau, d’un avion ou d’un train. Dans chaque ville, le receveur confie le courrier aux conducteurs de diligence ou d’autobus qui partent vers les localités alentour. Les facteurs n’entrent en jeu qu’au bout de la chaîne, lorsque les correspondances ont atteint leur bureau de destination.
La motorisation du transport du courrier
27Dès 1904, Le Courrier algérien des PTT encourage l’administration à investir dans des véhicules motorisés. Les voyages du président de la République et du gouverneur général, quelques mois plus tôt, ont prouvé que l’automobile pouvait être utilisée dans le Sahel et en Kabylie. Le transport régulier de passagers et de courrier est déjà en partie motorisé en Cochinchine et à Madagascar et des essais sont effectués dans les environs d’Alger en 1905 et 190644. Les délégués financiers demandent alors la refonte de la distribution du courrier, mais ne vont pas au bout de cette logique modernisatrice. Ils reculent, en 1911, devant les dépenses que nécessiteraient l’acquisition et l’entretien de voitures pour les tournées des inspecteurs des PTT et préconisent, dans un premier temps, la location ponctuelle d’automobiles et l’achat de motocyclettes45. Il faut attendre l’entre-deux-guerres pour voir le service se doter d’un petit parc de véhicules. Mais avec 6 voitures et 47 camionnettes pour toute l’Algérie en 1931, le retard est frappant par rapport à la métropole, où chaque région possède déjà en moyenne 90 véhicules46.
28Les sociétés de transport bouleversent bien davantage les mobilités sur les routes de l’Algérie. L’administration postale sélectionne, par une procédure d’adjudication, les entreprises chargées d’apporter le courrier et les colis dans les nombreuses localités qui ne sont pas rattachées au réseau ferroviaire. Les transporteurs touchent une subvention décisive dès lors que les flux de voyageurs et de marchandises sont peu importants. En contrepartie, les PTT fixent les horaires, la fréquence et les arrêts nécessaires pour desservir les villages situés sur le parcours des diligences et des autobus. La banlieue d’Alger est précocement desservie mais un autobus achemine aussi, dès 1911, les correspondances entre Bougie et Robertville, en Petite Kabylie. L’inspecteur général des PTT hésite cependant à généraliser l’expérience : de nombreuses entreprises ont périclité ; les difficultés de la route compliquent le respect des exigences de ponctualité nécessaires au transport du courrier ; enfin, les subventions allouées constituent une lourde charge pour le budget47.
29À côté du crédit régulier octroyé, à partir de 1912, par le budget de l’Algérie et des contributions des départements et des communes de plein exercice, les délégués financiers recourent à la manne financière que représentent les fonds des douars. Émile Morinaud justifie la mesure par les retombées attendues pour les populations algériennes situées sur le passage de l’autobus48. Les crédits consacrés au développement des services automobiles sont ainsi considérablement augmentés pour desservir les régions les plus éloignées du chemin de fer49.
30Alors que les dessertes étaient majoritairement effectuées par voitures à cheval à la veille de la guerre, l’administration postale fait de plus en plus souvent affaire, à l’échéance des contrats, avec des sociétés automobiles. Il arrive que les moyens de transport coexistent un temps, comme entre Tizi-Ouzou et Azzefoun en 1913, où le courrier part le matin en autobus et le soir par diligence, en attendant que l’adjudicataire se défasse de sa cavalerie50. La transition est en tout cas moins linéaire que ne le suggère l’administrateur de la commune mixte de Fort-National, au début des années 1930 :
« Il n’y a pas vingt ans, une seule diligence assurait le service postal entre Tizi-Ouzou et Michelet, par Fort-National ; il lui fallait toute une journée pour effectuer ce parcours. Les voyageurs étaient surtout des Européens, les Kabyles allant soit à mulet, soit à pied. […] Près de Tamazirt, les enfants de l’école, à l’affût de quelques sous, attendaient la voiture, les jours de congés, et l’accompagnaient en chantant “le Drapeau de la France” ou “Sambre et Meuse”, c’était l’époque héroïque. Maintenant l’arrivée du courrier n’est plus un événement. Il passe tellement de véhicules ! […] Les enfants ne viennent plus chanter sur le parcours des autobus désormais bondés de Kabyles51. »
Figure 9. – Autocar assurant la desserte de Tizi-Ouzou en 1937.

Source : Photo de l’OFALAC, « La coordination du rail et de la route », rapport du chef du service algérien des PTT, E. Escande, au gouverneur général, L’Empire colonial français, Alger, Édition de Travaux nord-africains, 1937, p. 69.
31L’autobus ne disqualifie pas totalement le transport animal et le mulet continue longtemps d’être utilisé sur les chemins escarpés de Kabylie. Reste qu’à la fin des années 1920, la motorisation du transport du courrier est devenue fréquente. Les cartes postales mettent en scène l’arrivée de l’autobus sur la grande place ou devant le bureau de poste. Dans le roman d’Albert Truphémus, son passage quotidien sort le petit village du Sersou de sa torpeur, déclenche un regain d’activité chez les commerçants et la curiosité des badauds52.
Concurrences et complémentarités
32La concurrence des autobus affaiblit les entreprises qui manquent le tournant de la motorisation. Avec des moyennes de 15 à 20 kilomètres par heure, les véhicules motorisés permettent des gains de temps considérables, là où les chevaux dépassaient rarement les dix kilomètres par heure. La vitesse des trains, en revanche, ne marginalise pas les diligences et les autobus, qui demeurent indispensables pour pénétrer les campagnes algériennes et parcourir le Sud53.
33Comme en France métropolitaine, le chemin de fer renforce les principaux axes de communication au nord du territoire algérien. Plusieurs lignes secondaires, construites à la fin du xixe siècle, ont été abandonnées faute de rentabilité. Dans les années 1930, des connexions ferroviaires quotidiennes relient, en revanche, le Maroc et la Tunisie et les lettres et les colis circulent par la voie ferrée entre Alger, Oran et Constantine. Soumises à un cahier des charges précis par l’administration des PTT, les compagnies sont tenues d’affecter leurs trains les plus rapides au transport du courrier et de réserver un compartiment spécial aux postiers54. Ce n’est que plus tard, dans les années 1940, que le transport aérien rivalise avec les compagnies maritimes. Jusque-là, le courrier de métropole reste majoritairement transporté par la mer. Des navires partent pour Alger six jours sur sept, alors qu’Oran, Bône et Philippeville bénéficient de deux à trois dessertes hebdomadaires55. Dans l’entre-deux-guerres, l’El Djezaïr, le nouveau paquebot de la Compagnie de navigation mixte, relie Marseille à Alger en vingt heures.
34D’autres innovations, pourtant décisives, tardent à être pleinement opérationnelles. Le dérangement des liaisons télégraphiques sous-marines demeure fréquent (chap. ii) et les câbles d’Alger de 1871, 1879 et 1892 sont plusieurs fois interrompus au cours de la Première Guerre mondiale, obligeant l’administration à acheminer par bateau une partie des télégrammes urgents56. Au lendemain du conflit, les représentants du commerce insistent pour que de nouvelles lignes soient posées57. Un câble Marseille-Philippeville est immergé en 1925, mais utilisé aussi par l’administration tunisienne, il est rapidement saturé. Les expériences radiotéléphoniques réalisées en métropole et en Amérique ouvrent des pistes pour contourner les lacunes de la communication télégraphique sous-marine. En 1928, les ondes courtes permettent au ministre des PTT de passer le premier appel avec l’Algérie. Sa voix est transmise sur près de 1 600 kilomètres dans le sens métropole-Algérie58. Mais les délégations financières se montrent d’abord réticentes et la technologie radiophonique et les câbles téléphoniques sous-marins ne se diffusent qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale59.
L’aéropostale, à la pointe de la modernité
35L’organisation de lignes aériennes régulières doit accélérer le transport du courrier et des passagers sur les très longues distances. Élus, représentants du commerce et du personnel en attendent des retombées touristiques et espèrent renforcer la position de l’Algérie, à l’interface entre la métropole et l’Afrique. Les délégués financiers débattent, dès 1919, de la subvention que le budget de l’Algérie pourrait accorder à un tel service, tandis que des expériences sont tentées entre 1922 et 1926 par des compagnies privées qui desservent Oran-Casablanca, Oran-Alicante-Toulouse, Alger-Alicante et Alger-Biskra60.
36Plusieurs pannes, des accidents et des faillites conduisent à supprimer les premières dessertes61. La Compagnie générale aéropostale prend le relais entre Marseille et Alger en 1928. Moyennant une surtaxe d’affranchissement, les correspondances à destination de la métropole empruntent alors plus fréquemment cette voie, redistribuées depuis l’aéroport de Marignane en direction des départements métropolitains et de l’Europe. Au début des années 1930, le courrier qui décolle avec l’avion d’Alger de 5 heures du matin est à Marseille à 10 heures, à Lyon à 13 heures, à Paris à 16 heures, mais également à Londres, Bruxelles et Rotterdam dans la soirée et le lendemain matin à Berlin62.
37« Porte de l’Afrique française », Alger redistribue les flux en direction des Territoires du Sud et du reste de l’empire colonial. Au congrès des PTT qui se réunit en marge de l’exposition coloniale de 1931, la chambre de commerce d’Alger appelle à renforcer l’axe aérien transversal Casablanca-Oran-Alger-Constantine-Tunis, pour y arrimer ensuite « des lignes de pénétration vers le sud63 ». La Compagnie générale aéropostale dessert majoritairement le Maroc et l’AOF, alors que la Société des lignes aériennes nord-africaines transporte surtout les correspondances entre Alger et Oran et entre Alger, Constantine et Bône64. En 1938, un pilote relie pour la première fois Touggourt à Djanet, à bord d’un avion Farman. Une liaison qui permet de gagner quatre à cinq jours sur un trajet jusque-là effectué par automobile en une semaine65. Au cours de cette année-là, près de 27 000 kilos de courrier en provenance ou à destination de l’Algérie transitent par avion. Un chiffre qui va décupler durant la décennie suivante66. Considéré comme un moyen efficace de surmonter les longues distances, l’avion ne remplace toutefois pas l’automobile qui continue de relier entre eux les postes du grand Sud.
Connecter les vastes étendues sahariennes
Jouer sur les complémentarités
38Malgré la création d’un budget spécial des Territoires du Sud en 1902, le service des PTT fonctionne de manière assez similaire au nord et au sud de l’Algérie. Le réseau est toutefois nettement moins maillé dans le désert, avec en 1937 dix-neuf recettes et une trentaine d’agences postales, fermées aux heures les plus chaudes de la journée67. Facteurs, commis et receveurs ne se pressent pas pour exercer dans ces résidences éloignées et la pénurie de candidats pousse l’administration à recruter parmi la population algérienne locale une main-d’œuvre rarement titulaire. Si les dépenses de personnel sont, pour cette raison, plus réduites dans le sud de l’Algérie, le service des PTT y est en revanche nettement déficitaire, en raison d’installations matérielles très onéreuses et d’un nombre d’opérations insuffisant « pour rémunérer les sacrifices consentis68 ».
39Pour surmonter la distance et dépasser l’échec du télégraphe transsaharien (chap. iii), des ingénieurs proposent de faire du Sahara un terrain d’application privilégié de la TSF* (télégraphie et téléphonie sans fil). Les expériences menées par le général Bailloud entre Biskra et Tombouctou lèvent, en 1912-1913, les réserves émises sur la possibilité de transmettre des ondes hertziennes dans l’extrême sud. La TSF devient pour les autorités françaises un moyen efficace de relier l’Algérie au Soudan et en 1936, plus de 380 postes sont déclarés dans le Sud69. La base de dépannage de la Compagnie générale transsaharienne à Reggan communique ainsi par TSF avec le siège parisien et pour venir en aide aux voitures « en détresse dans la région désertique70 ».
40Dans la partie nord du désert, l’administration des PTT mise sur le téléphone. Le service est « appelé à un grand développement en raison, d’une part de l’éloignement des divers centres habités et, d’autre part, des avantages que la population indigène presque illettrée trouve dans l’utilisation du téléphone, qui transmet la parole immédiatement et fidèlement71 ». Les combinaisons financières expérimentées dans le Tell* sont étendues au Sahara. Les sommes avancées par les chambres de commerce dans les années 1930 permettent ainsi de construire les lignes de Ghardaïa à Guerrara, de Laghouat à Aïn-Madhi, d’Ouargla à Biskra, de Bouktoub à Géryville et de Méchéria à Colomb-Béchar72. Le circuit téléphonique entre El-Oued et Nefta, à la frontière tunisienne, est financé par un emprunt de cinq cent mille francs de la chambre de commerce de Constantine73. Le principal obstacle du téléphone reste donc son coût : pour les autorités, qui déplorent un coefficient d’exploitation de 343 % en 1925, et pour les populations qui l’utilisent. Un conseiller municipal d’El-Oued dénonce des tarifs inabordables : « Malgré la commodité de ce genre de communication, les indigènes renoncent à l’utiliser74. »
41Dans les régions désertiques, la transmission de l’information nécessite donc d’importants moyens financiers et la coordination des acteurs impliqués dans la chaîne du transport. Contrairement à la fin du xixe siècle (chap. i), la réquisition autoritaire d’habitants, par le chef du village ou de la tribu, pour acheminer le courrier est devenue une pratique isolée, motivée par des circonstances exceptionnelles. Le salaire de l’« indigène sérieux » qui apporte à pied les dépêches entre Ourlal et Tolga est imputé au budget des Territoires du Sud75. Des chameliers – toujours anonymes dans les archives de l’administration – portent le courrier du territoire des Oasis. Dans les années 1940, le recrutement de ces convoyeurs est devenu si difficile que le directeur des Territoires du Sud décide de tripler les salaires76.
42L’argument financier explique le maintien tardif des cavaliers, des chameliers et des courriers piétons pour couvrir les petites distances. Les autorités locales rechignent à desservir les régions où la population européenne est peu présente, rejouant les logiques observées plus au nord, dans les communes mixtes de Kabylie et des hauts plateaux*. Dans les années 1930, la trentaine de correspondances qui transite chaque semaine entre Ouargla et Ghardaïa s’effectue donc à dos de méhari77. Pourtant, le chameau est loin d’être le seul moyen de transport au Sahara. Le train dessert la partie nord du désert jusqu’à Djelfa, Touggourt et Colomb-Béchar. Et avant que l’avion ne prenne le relais, un service automobile s’impose au Sahara, parce qu’il permet le développement des relations commerciales et qu’il répond aux besoins des militaires78.
Un service public de transport automobile
43Avec seulement 174 kilomètres de routes nationales et cinq mille kilomètres de pistes au début des années 1930, la densité des voies de communication s’effondre au sud des hauts plateaux79. Malgré des débuts difficiles marqués par les pannes et les crevaisons, le transport automobile de l’extrême-sud se développe néanmoins dans l’entre-deux-guerres, sous l’impulsion de deux entreprises qui se partagent l’essentiel des marchés. La Compagnie générale transsaharienne mène à partir de 1923 un important travail de reconnaissance entre l’Algérie, le Soudan et le Niger. Elle repère les tracés les plus directs et les moins accidentés, installe à Reggane, Gao et Niamey des « bordjs-hôtels » équipés de l’eau courante et de l’électricité et construit des garages, des magasins d’approvisionnement et des réservoirs d’eau et d’essence80. L’ouverture de ces liaisons automobiles régulières accompagne le développement d’un tourisme d’aventure dans la région et facilite le ravitaillement et la distribution des correspondances dans les territoires militaires81. En 1930, la Compagnie générale transsaharienne assure ainsi chaque semaine de la saison d’hiver le transport des voyageurs, des marchandises et du courrier entre Colomb-Béchar, Beni-Abbès et Reggane d’une part, et entre El-Goléa, In-Salah et Tamanrasset d’autre part82.
44Lorsqu’en 1933, l’explorateur et entrepreneur Georges Estienne démissionne de la Compagnie générale transsaharienne, il crée presque aussitôt la Société algérienne des transports tropicaux (SATT). Les tarifs intéressants offerts par la SATT lui permettent de devenir adjudicataire des itinéraires du sud-est algérien, et notamment du parcours entre Ghardaïa et Tamanrasset par El-Goléa et In-Salah83. En 1939, ses voitures parcourent chaque semaine les 1 800 kilomètres de piste qui relient Ouargla à Djanet par Fort Flatters et Polignac, à une vitesse moyenne de 35 à 40 kilomètres par heure84.
45La Compagnie générale transsaharienne et la Société algérienne des transports tropicaux cherchent d’emblée à faire reconnaître par les autorités coloniales leur rôle de service public dans le transport des passagers, du courrier et des marchandises entre les possessions françaises du nord et de l’ouest de l’Afrique. Elles reçoivent pour cela des subventions du budget des Territoires du Sud et du budget annexe des PTT et prennent un avantage décisif sur les petits entrepreneurs, progressivement cantonnés aux trajets les plus courts.
46Soucieuse de « ne pas se laisser fermer le Sahara », une commission spéciale, réunie en février 1932 au sous-secrétariat des PTT à Paris, défend l’organisation de liaisons avec un minimum de frais85. Des lignes automobiles régulières relient alors le Niger et le Soudan français ainsi que le Nigeria anglais. La Compagnie générale transsaharienne connecte le sud-ouest de l’Algérie vers Reggane et Gao, tandis que la SATT prolonge la route du Hoggar, entre Tamanrasset et Zinder86.
Les PTT, « le premier et le plus important des liens impériaux87 »
47Après les reconnaissances scientifiques et la conquête militaire, le Sahara se mue dans l’entre-deux-guerres en un espace connecté. La modernisation des communications est présentée par les gouverneurs de l’Algérie, du Niger et du Tchad comme une nécessité politique pour contrôler les territoires sahariens et renforcer la cohésion de l’empire88. De leur côté, les groupements économiques saluent le potentiel touristique et commercial de la région et soutiennent toute nouvelle liaison par automobile, avion et téléphone.
48Les dessertes gagnent en régularité, là où à la veille de la guerre, toute communication entre des postes soudanais et algériens nécessitait le concours de courriers spécialement dépêchés, se déplaçant à pied ou à dos d’animal. L’accélération est en outre frappante. Le chameau parcourt quotidiennement une trentaine de kilomètres et il faut près de sept mois à la caravane de Touggourt pour rallier Tombouctou. Plus rapides mais moins chargés, les méhara couvrent la même distance en deux ou trois mois. Grâce aux véhicules de la Compagnie générale transsaharienne, qui empruntent un itinéraire par Colomb-Béchar et Reggane, « le courrier expédié à Paris le dimanche […] parvient respectivement à Gao et Niamey dix et onze jours après89 ». Restent ensuite quatre ou cinq jours pour acheminer le chargement jusqu’à Abidjan.
49Dans les années 1930, la voie maritime présente encore un intérêt pour l’ouest du Soudan français. Les paquebots relient la métropole à Dakar en huit jours ; il faut ensuite deux jours pour atteindre Bamako par chemin de fer et encore une journée d’automobile pour arriver à Ségou. À l’est de cette région en revanche, le transport par automobile tend à s’imposer90. Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, la liaison transsaharienne par automobile prend une importance stratégique nouvelle, du fait du blocus britannique qui entrave les communications maritimes avec l’Afrique occidentale91. En 1941, 350 kg de dépêches urgentes quittent Marseille dans des sacs fermés et transitent chaque semaine entre l’Algérie et l’AOF92. L’année suivante, malgré les pénuries de pièces détachées et de carburant qui perturbent la régularité du service, c’est la totalité du courrier non urgent […], qui emprunte la voie transsaharienne93.
50Un siècle après la prise d’Alger, peu d’obstacles semblent contrarier les ambitions des autorités françaises en Algérie. Le nord du territoire colonisé est quadrillé par un vaste réseau postal, télégraphique et téléphonique auquel le sud est progressivement connecté. Le développement des transports automobiles et aériens dans les années 1930, puis les circonstances de la guerre, ont favorisé l’établissement de liaisons postales directes avec le reste de l’Afrique sous domination française, faisant du Sahara un espace de liaison entre la métropole et l’empire.
51Le service algérien des PTT capte une grande partie des flux postaux et monétaires destinés aux autres colonies françaises. Un tiers des correspondances postées dans l’empire sont expédiées d’Algérie et plus de la moitié des mandats y sont émis ou payés. Les populations d’Algérie échangent essentiellement avec la métropole et les protectorats voisins et la part des correspondances dirigées vers l’étranger ne dépasse pas les 3 %94. Toutes les communications à destination des pays d’Europe et d’Amérique transitent par la métropole. Pour le chef du service algérien des PTT, « l’Algérie est encore le prolongement de la Mère Patrie, puisque c’est vers elle et à travers elle qu’elle dirige tous ses moyens de transmission de la pensée, depuis la lettre missive jusqu’aux communications téléphoniques et aux émissions de radiodiffusion95 ».
52Cette période est aussi celle d’un effort soutenu en direction des régions rurales les plus enclavées. C’est tout le paradoxe du service algérien des PTT dont on vante le caractère commercial, mais qui tend à se rapprocher d’une partie de son public. Un effort qui a un coût, même si l’administration hiérarchise clairement ses priorités.
La poste au douar, de nouveaux services pour les populations rurales colonisées96
53Si dès la fin du xixe siècle, toutes les communes de plein exercice sont rattachées au réseau de communication algérien, le maillage est beaucoup plus lâche dans les communes mixtes. Dans ces vastes circonscriptions, peuplées à 98 % par des non-citoyens, un bureau de poste a été établi au chef-lieu et dans certains centres de colonisation97. Malgré les demandes répétées des élus arabes et kabyles, l’administration des PTT s’est rarement employée à connecter les douars* aux réseaux de communication. Les choses changent au lendemain de la Première Guerre mondiale, lorsque le chef du service central à Alger fait du développement des relations postales, télégraphiques et téléphoniques des communes rurales une « question de première importance du point de vue économique et social98 ». Inquiètes du repli européen vers les villes, les autorités coloniales relaient alors des directives métropolitaines qu’elles jugent adaptées au terrain algérien. Elles s’appuient notamment sur un arrêté interministériel de 1923, qui entend « rompre […] l’isolement rural » des campagnes métropolitaines, où plus de la moitié des communes ne sont toujours pas dotées d’un bureau de poste et 43 % ne sont pas connectées au réseau télégraphique ou téléphonique99.
Désenclaver les campagnes algériennes
Les agences postales, un « organe d’extension très souple100 »
54Délégués financiers et hauts fonctionnaires demeurent partagés entre l’idée que de « gros sacrifices sont indispensables » pour équiper les campagnes et la volonté de ne pas grever outre mesure le budget101. Entre 1920 et 1938, le nombre de recettes de plein exercice n’augmente presque pas dans le nord de l’Algérie (tableau 16). Les recettes de sixième classe voient même leur nombre divisé par quatre entre 1920 et 1937, remplacées, par souci d’économies, d’abord par des établissements de facteur-receveur puis par des agences postales. Le maillage des campagnes algériennes progresse donc grâce à la création de bureaux secondaires. Il faut dire que le fonctionnement d’une agence postale coûte cinq fois moins cher à l’administration que celui d’une recette de sixième classe et qu’il est trois fois moins onéreux qu’un établissement de facteur-receveur. L’agence postale effectue presque toutes les opérations mais n’est ouverte que durant un nombre d’heures limité. Le gérant est une personne extérieure au service agréée par le directeur départemental, qui fournit son local et peut exercer en parallèle une autre profession102. Certains sont commerçant·e·s ou hôtelier·e·s et plusieurs épouses de garde champêtre ou de chef de gare occupent également la fonction103.
Tableau 16. – Nombre d’établissements des PTT (nord de l’Algérie, 1920-1934).
1920 | 1925 | 1930 | 1934 | |
Recettes de plein exercice (classes 1 à 6) | 261 | 269 | 268 | 260 |
Établissements de facteur-receveur | 266 | 284 | 260 | 225 |
Agences postales | 90 | 101 | 179 | 208 |
Autres (recettes et distributions auxiliaires, bureaux télégraphiques) | 39 | 49 | 58 | 51 |
Total | 656 | 703 | 765 | 744 |
Source : Gga, Rapport sur la gestion financière et sur la marche générale du service des PTT, Alger, Pfister (années 1925 et 1934).
55Le désenclavement des localités rurales ne se fait donc pas à n’importe quel prix. Chaque année, de nombreuses demandes, pourtant relayées par des élus locaux, sont repoussées104. Dans la vallée du Chélif, la commune de Carnot, dont la population a chuté de 754 à 244 habitants entre 1909 et 1926, voit sa recette rétrogradée en établissement de facteur-receveur105. La disparition de tout relais postal est néanmoins rarissime et le service des PTT s’attache à maintenir partout une desserte minimale. Dans le village d’Aomar, en Grande Kabylie, le local du facteur-boîtier ouvert en 1890 tombe en ruine à la veille de la Première Guerre mondiale. L’administrateur de la commune mixte reconnaît que le village « n’a pas prospéré » : il ne compte plus que « six feux » en 1934, presque exclusivement des Espagnols naturalisés qui « possèdent une instruction des plus rudimentaire106 ». Les PTT décident donc de transformer le bureau en une agence postale tenue par la femme du chef de gare.
56Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le service algérien des PTT privilégie les solutions les moins coûteuses pour étendre sa présence dans les campagnes. Le directeur du département d’Alger assume un programme visant à transformer en agences postales les établissements secondaires à faible trafic107. Si pour le public, la qualité du service ne s’en trouve pas bouleversée, le personnel est la première victime de ces mesures, qui remplacent les fonctionnaires par des gérants extérieurs à l’administration modestement « indemnisés ». À la fin des années 1920, les PTT recourent aussi de manière plus systématique à des auxiliaires pour distribuer le courrier « dans les communes où se trouvent un grand nombre de fermes en chapelet108 ». Employés de manière permanente mais payés en fonction du nombre d’heures effectuées, leur nombre passe de 200 à 337 entre 1922 et 1930, alors que celui des facteurs titulaires régresse légèrement.
57L’administration défend une évolution qui resserre les mailles du réseau et évite la disparition complète du service dans les localités en déclin. Outil développé pour certains départements ruraux, comme le Jura ou la Côte-d’Or, l’agence postale est mobilisée en Algérie au bénéfice des fermes isolées et des centres de colonisation menacés par l’exode rural. Elle devient aussi, dans ces années-là, un instrument privilégié du développement des services à destination de la population colonisée.
Bricolages d’avant-guerre
58Avant la Première Guerre mondiale, les maires et les administrateurs servent d’« intermédiaires entre le Service des Postes et les justiciables domiciliés en territoire non visité par les facteurs109 ». Dans les communes mixtes, l’administrateur charge ainsi ses adjoints « indigènes » de porter le courrier des instituteurs, des colons isolés et des destinataires algériens « non desservis postalement ». Il peut aussi confier ponctuellement à un commerçant ou un fellah* le paquet de lettres destiné au chef du village, qui les distribue ensuite aux habitants.
59Ces arrangements comportent de nombreuses lacunes. Au « village indigène » de Tizi-Ouzou, les lettres sont adressées à des commerçants qui tardent parfois à les remettre à leurs destinataires110. Non rémunérés et souvent illettrés, les intermédiaires improvisés s’avèrent peu fiables. L’instituteur d’un douar isolé énumère ses déboires : sa carte d’électeur lui est parvenue plus de deux mois après l’envoi par l’administrateur ; tout comme une lettre de son inspecteur d’académie arrivée au bureau de poste le plus proche le 26 novembre et qu’il reçoit le 15 janvier ; ses journaux sont décachetés, lus, puis recachetés. Il estime enfin qu’au moins une dizaine de correspondances ne lui ont jamais été remises et il conclut : « Les indigènes souffrent encore plus que les instituteurs [de ce] mode de distribution des correspondances111. »
60Les élus arabes et kabyles aux délégations financières font remonter les revendications de la population rurale non citoyenne dès les premières années du xxe siècle. À plusieurs reprises, ils réclament pour les douars la nomination de facteurs habilités à transporter les objets recommandés et les télégrammes et à effectuer des opérations financières, l’installation de lignes téléphoniques et la création d’un bureau de poste dans des localités qui comptent jusqu’à dix mille habitants112. Ces améliorations sont sans cesse repoussées d’abord en raison de l’importance des crédits en jeu, puis au motif que l’effort de guerre et la pénurie de matériel ont réduit les moyens du service algérien des PTT. En 1917, l’inspecteur général promet de reprendre le dossier « dès que les circonstances le permettront113 ».
Apporter le courrier dans les douars
61Au lendemain de la guerre, les élus, désormais relayés par les Jeunes Algériens, reviennent à la charge pour demander le désenclavement de la population colonisée114. Le service des PTT recueille l’avis des autorités locales mais écarte d’emblée la proposition des préfets qui préconisent la création coûteuse d’emplois de facteur. Aux restrictions financières s’ajoutent des difficultés pratiques, dans des campagnes où les intermédiaires lettrés sont rares et les populations disséminées.
62Le gouverneur général décide donc de systématiser l’organisation déjà en vigueur dans plusieurs régions115 : les cavaliers de communes mixtes distribueront le courrier le jour du marché puis les gardes champêtres porteront le reste des correspondances aux chefs des villages. La mesure vise à réduire le nombre d’intermédiaires et à responsabiliser ces derniers, la circulaire du 6 novembre 1923 prévoyant d’allouer une « indemnité spéciale de 15 F par mois […] aux gardes champêtres et aux cavaliers de commune mixte pour leur tenir compte de ces fonctions spéciales116 ». Dans le Haut-Sébaou, trois cavaliers et cinq gardes champêtres sont ainsi affectés à la distribution du courrier les jours de marché117. Dans son roman sur le Sersou, Albert Truphémus brosse le portrait d’un cavalier de commune mixte, Si Abd el Kader El Hadj ben Sliman, « ou Kader tout court comme l’appelaient les Européens » : ses bottes, son turban d’une blancheur éclatante, son burnous bleu d’uniforme qui cache un burnous blanc et une gandoura de soie tissée dans la région d’El-Oued et les quelques versets du Coran dont il ne se sépare jamais118. Dans les archives des PTT cependant, le nom des employés communaux chargés de porter les lettres dans les douars n’est presque jamais mentionné. Le service se contente d’émettre un mandat global à destination de l’administrateur, qui répartit ensuite la somme entre « les intéressés119 ».
63Si le crédit initial de trente mille francs alloué en 1924 reste insuffisant pour que tous les « villages indigènes » profitent de ces mesures120, l’expérience semble néanmoins convaincre et en 1930, le budget de l’Algérie y consacre des sommes trois fois supérieures121. À l’initiative du préfet d’Oran, la distribution sur les marchés est étendue aux douars des communes de plein exercice en 1930122. Comme si, en matière de populations colonisées, les communes mixtes disposaient d’un savoir-faire particulier ou constituaient un terrain d’expérimentation.
Une certaine latitude des administrateurs
64Plusieurs administrateurs et élus locaux accueillent avec circonspection la circulaire de novembre 1923, rappelant que le personnel des communes mixtes est majoritairement illettré. Certains incriminent le recrutement prioritaire des anciens militaires qui favorise l’embauche de gardes champêtres peu instruits123. D’autres craignent que ces derniers ne puissent plus remplir leurs obligations principales et qu’aux heures de distribution du courrier, « les champs restent sans garde et [que] les indigènes […] en profitent pour faire paître leurs troupeaux dans les récoltes124 ».
65Des administrateurs défendent les dispositifs bricolés de longue date dans leur circonscription. En remettant le courrier au premier fellah qui se présentait à son bureau, l’administrateur de Port-Gueydon, en Kabylie, assurait un départ presque quotidien en direction de chaque douar. La tenue d’un registre lui permettait de retrouver la trace de ces intermédiaires en cas de réclamation125. Dans le bureau de la commune mixte de la Séfia, les lettres sont rangées dans des casiers, remises chaque mardi et vendredi au garde champêtre et portées dans les 48 heures aux caïds. Ces derniers les répartissent entre les mechtas* et le chef de la fraction, souvent avec l’aide d’un habitant lettré, distribue le courrier à domicile126.
66Jusqu’en 1923, les administrateurs disposent donc d’une certaine latitude pour organiser ces services de proximité. Ils s’appuient sur leurs administrés en fonction de leur instruction et de leur propension à se déplacer, et prennent la liberté d’inclure des tâches, non spécifiquement rémunérées, dans les attributions du personnel communal. L’administrateur du Djurdjura se déclare hostile à la rétribution des caïds, des gardes champêtres et des cavaliers qui assuraient jusque-là gratuitement la distribution du courrier : « Vous êtes trop averti des choses et des gens de la Kabylie pour ne pas voir là, Monsieur le Préfet, une source abondante d’incidents minimes en soi que les passions locales ne manqueraient pas de grossir démesurément, et desquels le prestige de l’Administrateur en sortirait sensiblement atteint127. » Cette conception de l’autorité exclut l’idée d’un salaire qui récompenserait précisément le travail accompli par ses adjoints. Une opinion qui ne fait cependant pas l’unanimité, puisque la municipalité voisine de Fort-National note que l’absence de rémunération risque de déresponsabiliser les porteurs de correspondances et de susciter la méfiance des opposants au chef du village128.
67Dans les années 1930, le principe d’une rétribution est progressivement acquis et l’indemnité mensuelle augmentée à trente francs, même si les modalités de son allocation suscitent encore des mécontents129. Ceux qui s’estiment lésés, et qui disposent des ressources nécessaires, transmettent alors leurs doléances au directeur des PTT, comme le caïd de L’Alma qui réclame un dédommagement pour porter, deux fois par semaine, le courrier des trois villages relevant de sa responsabilité130. Plusieurs maires et administrateurs interviennent aussi en faveur d’employés communaux oubliés du service algérien des PTT131. En fixant une indemnité valable pour l’ensemble de la colonie, ce dernier entend pourtant s’ériger en rempart contre l’arbitraire des autorités locales. Il rappelle à l’ordre l’administrateur de Tablat qui, « par mesure d’économie », avait unilatéralement décidé de ne plus rétribuer les cavaliers de sa commune132. Le versement de l’indemnité est d’ailleurs confié, à partir d’avril 1935, au receveur des contributions diverses – et non plus aux administrateurs – pour remédier aux retards et aux abus133.
Au plus près des usagers algériens. L’exemple kabyle
68Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les fonctionnaires et les élus de l’Algérie semblent enfin reconnaître à la population colonisée sa « qualité indiscutable de clients du Service des PTT134 ». Le Conseil algérien des PTT rappelle que les statistiques du trafic doivent inclure la composante « indigène » de la population, sous peine de rendre les comparaisons avec la métropole inopérantes. Progressivement identifiée comme un réservoir d’usagers, la Kabylie est constellée de cabines téléphoniques et d’agences postales dans l’entre-deux-guerres. Mais plus qu’une exception ou une « politique kabyle135 », la région reflète des processus à l’œuvre – certes un peu plus tard ou moins intensément – dans les autres régions de l’Algérie.
Une clientèle indiscutable, équipée à moindres frais
69Les autorités locales soulignent le développement de la correspondance en Kabylie dans des « proportions extraordinaires » et des « dimensions insoupçonnées136 ». Dès 1903, plus de cinquante mille opérations postales sont effectuées à Tizi-Ouzou et la presse insiste sur l’importance des flux financiers qui transitent par les bureaux de poste de la région137. En 1918, les émigrés kabyles présents sur le sol métropolitain font parvenir quinze millions de francs en Algérie. Douze ans plus tard, la seule circonscription de Fort-National reçoit 29 millions de francs en mandats postaux expédiés depuis la métropole138.
70Des acteurs locaux intéressés au développement des équipements au début des années 1920 remobilisent alors le discours sur la spécificité kabyle. On le retrouve sous la plume de l’administrateur du Djurdjura qui remarque que l’organisation d’une distribution régulière du courrier, si elle n’est pas indispensable « en pays arabe », est devenue une « nécessité inéluctable » en Kabylie139. Plusieurs délégués financiers présentent leur région comme un terrain d’expérimentation idéal, en raison de son dynamisme économique et des fortes concentrations de population dans les agglomérations140. Le service algérien des PTT est sensible à ces arguments financiers et statistiques. Il rechigne d’abord à agrandir le bureau de Fort-National et à y nommer des agents en soutien des quatre employés permanents. C’est pourtant bien parce qu’elle est l’une des plus rentables de Kabylie, que la recette de Fort-National obtient finalement son surclassement et la construction d’un nouveau bâtiment. Elle rapporterait en effet à l’État plus de soixante mille francs de bénéfices annuels dans les années 1920141.
71Pour desservir les douars, le service des PTT s’appuie d’abord sur les bureaux secondaires ouverts depuis la fin du xixe siècle dans les chefs-lieux de communes mixtes et certains centres de colonisation. Si ces bureaux répondaient initialement aux besoins des rares Européens dispersés dans les campagnes, les populations colonisées environnantes pouvaient en bénéficier, sans en être les principales destinataires. Il en allait de même pour les réseaux téléphoniques et les nouveaux transports par autobus, financés en partie grâce aux fonds des douars142. Les Algériens supportaient le coût de ces équipements, dont ils ne profitaient que très partiellement.
72Lorsque dans l’entre-deux-guerres il devient évident que la population colonisée constitue une clientèle rémunératrice, des services lui sont spécifiquement dédiés. Mais à chaque fois, les solutions les moins onéreuses sont privilégiées. Les PTT limitent la création de recettes et la nomination de fonctionnaires dans les campagnes et même le projet d’affecter des distributeurs auxiliaires dans les villages kabyles est jugé trop coûteux. Le directeur du service s’appuie donc sur la circulaire du 6 novembre 1923 pour faire desservir les douars par les gardes champêtres, les cavaliers et les caïds. Il rappelle au facteur-receveur de Mekla, inquiet de ne pouvoir assurer, « même avec l’aide d’une de [ses] filles », la distribution des douars voisins de Beni Khelili et d’Iralen, que cette tâche est du ressort des communes143. Dans ce contexte, la multiplication de cabines téléphoniques et d’agences postales spécifiquement destinées à la population algérienne constitue une rupture majeure. Une solution intermédiaire, entre le système bricolé de distribution par les gardes champêtres et la nomination de fonctionnaires de l’État.
Relier au téléphone et multiplier les agences postales
73La Kabylie est aux avant-postes pour négocier l’installation de circuits et de cabines téléphoniques à destination de la population colonisée. Après l’inauguration d’un réseau urbain à Fort-National en 1910, l’administrateur milite en faveur de la desserte téléphonique de Taourirt-Mimoun. Ce village, situé dans le douar Beni Yenni à une vingtaine de kilomètres de Fort-National, est habité par de nombreux commerçants aisés qui possèdent des magasins dans diverses localités de l’Algérie. L’administrateur propose que la cabine téléphonique soit gérée par le khodja* « qui est lettré » et installée dans un local situé près de la djemaa* du village, « où les indigènes attendant une communication pourraient trouver un abri144 ». La guerre et la pénurie de matériel reportent la réalisation du projet. Finalement inaugurée en décembre 1922, la ligne est d’emblée saturée et les usagers se plaignent de devoir patienter plus de deux heures pour obtenir une communication145.
74Le service algérien des PTT reprend la construction des réseaux téléphoniques interurbains dans les années 1920. Trois nouveaux circuits sont prévus en Grande Kabylie : l’un entre Alger, Les Issers et Tizi-Ouzou, le deuxième entre Les Issers et Dra el-Mizan et un dernier entre Tizi-Ouzou et Fort-National. L’objectif est de désengorger le réseau et de permettre aux principales agglomérations de Kabylie de communiquer avec Bouira ou Aumale sans transiter par Alger146. Au moment de répartir les charges financières, le maire de Fort-National insiste cependant pour réduire la contribution de la commune de plein exercice, au motif que l’installation profitera d’abord à la population « indigène » des communes mixtes147.
75Ces réalisations doivent beaucoup à l’obstination des élus algériens. Ahmed Si Salah propose de relier une vingtaine de gros villages kabyles au réseau téléphonique des centres européens les plus proches148. Des demandes similaires émanent d’ailleurs en Algérie. En 1925, un conseiller municipal de Boghari « se fait l’interprète de la population tant européenne qu’indigène » pour demander l’installation d’une cabine téléphonique au ksar*. L’équipement faciliterait le quotidien des quatre mille riverains algériens et les activités commerciales de cette localité des hauts plateaux, qui accueille un important marché de laine, de céréales et de bestiaux149. En 1929, le service des PTT annonce un programme de construction de lignes téléphoniques et demande aux préfets de classer les centres de colonisation et les agglomérations « indigènes » à desservir « par ordre d’urgence ». Mais la crise et la limitation des crédits restreignent une fois encore la liste des localités élues et de nombreuses prétendantes sont invitées à patienter encore150.
76Dans l’entre-deux-guerres, les sacs de courrier voyagent par chemin de fer entre Alger et Tizi-Ouzou. Un autobus achemine ensuite les correspondances jusqu’au bureau de Fort-National151. Les facteurs des PTT se contentent de distribuer le courrier de la ville et des villages environnants. Jusqu’à la création d’agences postales, les 70 000 Algériens dispersés dans la commune mixte de Fort-National devaient donc marcher plusieurs heures et « perdre pour le moins, une journée de travail » pour effectuer leurs démarches dans l’un des bureaux de poste des chefs-lieux alentour152, ou patienter jusqu’au passage épisodique d’un cavalier ou d’un garde champêtre. Au tournant des années 1930, la région subit de profondes transformations. La commune mixte de Fort-National compte alors 3 800 émigrants annuels, des centaines de commerçants établis en dehors du pays et près 1 200 travailleurs employés dans le reste de l’Algérie153. Des milliers d’enfants sont désormais scolarisés ; l’électrification progresse ; de nombreux itinéraires ne sont encore accessibles que par des chemins muletiers, mais il n’est plus rare de voir passer des automobiles sur la route nationale qui relie Fort-National à Tizi-Ouzou.
77Dès 1928, des agences postales existent à Taourirt Mimoun, El-Esnam, Yakouren, Maaktas ou Aomar154. Quelques années plus tard, les villages de Beni Douala, Akerrou, Ouadhia et Tamazirt sont également équipés dans la commune mixte de Fort-National. Au contraire des cabines téléphoniques tenues par des commerçants, des gardes champêtres ou des cafetiers155, la gérance de l’agence postale est une activité à plein-temps. Le titulaire effectue, dans son local, plusieurs opérations simples, y compris le paiement des mandats et l’ouverture des comptes de caisse d’épargne. Il se substitue aux agents communaux pour porter le courrier dans les « villages indigènes » et les mechtas*, éloignés de quelques centaines de mètres à plusieurs kilomètres. Trois ans à peine après son ouverture en 1927, l’agence de Beni Douala dégage un chiffre d’affaires annuel de trois millions de francs156. C’est « en tant qu’ancien militaire », pour avoir combattu pendant la campagne d’Orient, qu’Ali Atek en obtient la gérance157. Ce père de neuf enfants exploite aussi des propriétés dans un village voisin. Soupçonné de pratiquer l’usure et parce qu’il est membre du parti du peuple algérien (PPA), il est toutefois suspendu en 1940.
78Un certain nombre de difficultés perdurent néanmoins. Des cabines téléphoniques ferment faute de candidat compétent. C’est la menace qui pèse sur le circuit d’Aït Atteli, rattaché au bureau de Fort-National, lorsqu’il est établi en 1939 que le commerçant pressenti pour occuper le poste est illettré. Mohand Ichir est finalement remplacé par son fils de vingt ans, qui sait lire et écrire et peut tenir la comptabilité158. En outre, le service des PTT hésite à transformer les agences postales les plus rentables en établissements de facteur-receveur. Il rappelle les déboires du bureau des Ouadhias, où les intérimaires se succèdent faute de postulant, un exemple qui « n’est pas fait pour encourager l’Administration des Postes à s’engager dans les centres de Kabylie159 ». L’administrateur de la commune mixte de Fort-National insiste : avec la construction de maisons « bâties à l’européenne », des services automobiles réguliers et l’arrivée de l’électricité prévue pour 1931, l’installation d’un « receveur français, de préférence à un indigène recruté sur place » pourrait être envisagée à Beni Douala160.
79Le service algérien des PTT hésite entre deux options : ouvrir de nouvelles agences postales dans les villages voisins pour absorber la hausse du trafic ; ou transformer les agences les plus fréquentées en établissements de facteur-receveur, voire en recettes de plein exercice. Par peur de créer « en territoire indigène, [un] précédent dont les conséquences politiques, morales et financières sont actuellement imprévisibles », il opte pour la première solution161. Le directeur départemental d’Alger reconnaît qu’une vision de long terme devrait privilégier l’ouverture de recettes qui procurent un service plus complet aux populations mais jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, l’administration ne franchit pas le pas162.
80Dans les années 1930, le service des PTT multiplie donc les dispositifs économiques pour se rapprocher des usagers algériens. La Kabylie est alors aux avant-gardes en matière de scolarisation, d’émigration, d’accès au travail salarié, et l’administrateur de la commune mixte de Fort-National n’est pas étonné que le bureau du douar Beni Yenni, qui comporte « un très grand nombre d’intellectuels », distribue quotidiennement au guichet entre six et sept cents lettres163. Des écarts subsistent cependant. Le manque de moyens alloués, le relief accidenté et l’empilement complexe des niveaux administratifs laissent des villages de côté. Dans la commune mixte de Fort-National en 1936, 14 000 des 23 500 habitants des douars Beni Douala, Beni Mahmoud, Beni Aissi ne bénéficient toujours pas d’une distribution régulière du courrier. L’administrateur entreprend de rationaliser les circuits de distribution, si bien que deux ans plus tard, seuls 1 227 habitants demeurent exclus de la nouvelle organisation164.
81Surtout, les bouleversements sociétaux qui touchent la Kabylie gagnent le reste de l’Algérie dans l’entre-deux-guerres. Les demandes d’équipement affluent du Sersou, de l’Ouarsenis et plus au sud, de Bou-Saada et Boghari165. Invoquant la sécurité de la commune mixte de Djendel et des raisons économiques, la djemaa de Beni Fathen demande l’installation d’une cabine téléphonique en 1939 dans un village qui compte une dizaine de fermes européennes, une école « indigène », une usine à crin végétal, deux maisons forestières et accueille chaque mardi un marché fréquenté par de nombreux commerçants et colporteurs166. Faute de crédits, la demande est repoussée. En revanche, Bou-Caïd obtient une agence postale dès 1926, au motif que les mines de l’Ouarsenis emploient des travailleurs originaires de diverses régions167. À défaut de programme cohérent, les créations de cabines téléphoniques et d’agences postales se poursuivent donc en ordre dispersé dans les années 1930.
Conclusion. Une politique audacieuse ?
82Durant l’entre-deux-guerres, le réseau de communication algérien s’étend en direction des campagnes et des Territoires du sud, alors que se renforcent les liens avec la métropole et avec les autres colonies françaises en Afrique. Le nombre de bureaux s’accroît, des immeubles spacieux et modernes sont édifiés et les circuits téléphoniques sont sans cesse prolongés. L’administration des PTT installe les premiers centraux automatiques dans les grandes villes d’Algérie et lance un projet de téléphone automatique rural qui doit, à terme, desservir de nombreuses localités sans l’intervention d’aucun opérateur168. En 1931, un immense câble téléphonique souterrain est mis en service entre Alger et Oran, et doit être prolongé jusqu’à Constantine169. L’administration algérienne réaffirme certes des impératifs de rentabilité, favorisant le recrutement d’un personnel auxiliaire et l’ouverture d’agences postales peu coûteuses, mais la création du budget annexe n’entrave pas le déploiement des infrastructures ni les innovations techniques.
83Une histoire de ces « techniques en usage » pousse toutefois à nuancer l’efficacité de certaines réalisations et le récit trop lisse d’une marche vers le progrès170. Sur les pistes sahariennes, les pannes de véhicules ralentissent l’acheminement du courrier. Les câbles sous-marins sont souvent saturés ou défectueux. En 1931, certains télégrammes mettent trois à cinq heures pour parvenir en métropole, alors que cette dernière échange en une demi-heure avec Rio de Janeiro et Buenos Aires171. Surtout, perdurent dans les années 1930 des services de transport vétustes, assurés « comme aux temps primitifs » au moyen d’une voiture à cheval ou ne remplissant pas les conditions de sécurité172. À Cherchell, la municipalité dénonce le « procédé vraiment archaïque » qui oblige deux hommes à traîner une charrette de courrier entre la gare et le bureau de poste173. La modernisation des infrastructures n’est pas un processus linéaire qui irait du chameau à l’avion ou du mulet au chemin de fer et coexistent encore dans les années 1930 des moyens de transport variés, rapides et lents, modernes et plus rudimentaires.
84Durant dans cette période, les points de contact avec le public se sont multipliés. Le service algérien des PTT entend relier à la fois les petits centres européens menacés de déclin et les douars surpeuplés. En 1939 l’administration identifie clairement les Algériens comme des usagers potentiels de ses services. L’effort financier consenti par les délégations financières diffère néanmoins selon que les réalisations intéressent les populations citoyennes ou non citoyennes et les majestueux hôtels des postes construits dans les communes de plein exercice contrastent avec les modestes agences postales des douars.
Notes de bas de page
1 République française, Centenaire de l’Algérie, Voyage de M. le Président de la République, 4-12 mai 1930, Postes, Télégraphes et Téléphones en Algérie, 1930, p. 11.
2 Fédération nationale unitaire des Travailleurs des PTT – Section d’Alger, Réponse au rapport du Syndicat commercial algérien sur les améliorations à apporter au service des PTT en Algérie, Alger, Impr. du Prolétariat, 1923, p. 14.
3 Décret du 03-04-1920 (art. 1), publié au Journal officiel du 16-04-1920, p. 1581.
4 Décret du 23-05-1922. Gaston Arexy, Législation algérienne. À l’usage du personnel administratif de l’Algérie et des candidats aux fonctions publiques de la colonie, Alger, Soubiron, 1932. Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1925…, op. cit., p. 72.
5 Syndicat national des Agents des PTT de France et des colonies, 7e congrès tenu à Paris les 10-13 juin 1925, Épernay, Impr. Sparnacienne, 1925, p. 241.
6 Intervention de M. Huguenin, séance du 14-05-1925, Gga, Délégations financières algériennes. Délégations colons. Mai-juin 1925, Alger, Heintz, 1925, p. 31-32.
7 Décret du 24-09-1919 (cf. chapitres 6 et 9).
8 Lettre du service algérien des PTT au président de la chambre de commerce d’Alger, le 27-04-1921, 404, CCA, ANA.
9 Commission instituée en métropole par arrêté du ministre du Commerce, de l’Industrie et des PTT du 12-08-1918. Arrêté du gouverneur général du 01-08-1921. Lettre du gouverneur général au préfet d’Alger, le 27-04-1921, 6O/3, AWA.
10 Note de l’administration des PTT du 24-05-1922 ; procès-verbal de la conférence régionale des PTT à Alger (séance du 12-06-1922) ; délibérations des chambres de commerce d’Alger (séance du 28-06-1922), Bougie (séance du 22-07-1922) et Mostaganem (séance du 15-07-1922), 2HI/404, CCA, ANA.
11 Débats aux délégations financières algériennes (assemblée plénière, séance du 21-06-1924, et délégation des colons, séance du 09-06-1927).
12 Décrets du 18-02-1928 (art. 29) et du 22-03-1928 du gouverneur général. Composition du premier conseil des PTT retranscrite dans La Dépêche algérienne, le 15 juin 1928.
13 Conseil général d’Alger, séance du 02-05-1921, 6O/3, AWA.
14 Décret du 30-12-1928, article 10.
15 Réponse du préfet d’Alger au gouverneur général, février 1929, 6O/1, AWA.
16 Conseil supérieur des PTT, rapport du 4 janvier 1929, Bi/159, CCA, ANA.
17 Lettre du président de la chambre de commerce de Constantine à la chambre d’Alger, le 05-11-1927 ; séance de la chambre de commerce de Constantine, le 13-10-1927 ; rapport de F. Robert devant la chambre de commerce d’Alger, séance du 16-11-1927. B74/19, CCA, ANA.
18 Rapport du chef du service central au secrétaire général du gouvernement, s. d. (vers 1928), Bi/159, CCA, ANA.
19 Lettre du ministre des PTT au gouverneur général de l’Algérie, le 16-08-1946, 81F/1257, ANOM.
20 Les trois directions départementales sont maintenues et une direction générale des PTT subsiste à Alger, mais sont nommés en parallèle un directeur régional des services postaux et un ingénieur en chef régional des télécommunications. Décret du 16-03-1950, 19820567/52, AN Pierrefitte.
21 D. Lefeuvre, Chère Algérie…, op. cit., p. 72.
22 Séances des chambres de commerce d’Alger (6 et 25 juin 1924) et Constantine (12 juin 1924), no 70, CCA, ANA.
23 Intervention de M. Huguenin, Gga, Délégations financières algériennes. Délégations colons…, op. cit., séance du 14-05-1925, p. 27.
24 Henri Fayol, L’Incapacité industrielle de l’État : les P.T.T., Paris, A. Davy et Dunod, 1921.
25 Fédération nationale unitaire des Travailleurs des PTT – Section d’Alger, Réponse au rapport du Syndicat commercial algérien…, op. cit., 1923, p. 14.
26 Inventaire des actifs immobilisés au 1er janvier 1925, Conseil des PTT d’Algérie, Bi/160, CCA, ANA. Règlement d’administration publique sur le fonctionnement du budget des PTT, établi par le décret du 18-02-1928. Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1934, op. cit., p. 1-12.
27 Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1936…, op. cit., p. 13.
28 S. Benzimra, L’Accès à la fonction publique en Afrique du Nord…, thèse citée, chap. 3, section 2.1.
29 Rapport sur la gestion financière des PTT dans le nord de l’Algérie en 1928, p. 3, Bi/159, CCA, ANA.
30 Intervention de M. Grosclaude, délégué des non-colons, séance du 16-03-1905, rapporté dans Le Courrier algérien des PTT, no 57, 25-04-1905.
31 Rapport de l’agent-voyer de circonscription au préfet d’Alger (L’Arba), le 06-11-1913, 6O/24, AWA ; lettre du directeur du département d’Alger au préfet, le 03-04-1918 (Tizi-Ouzou), 6O/13, AWA. Lettre de l’inspecteur général au préfet d’Alger en octobre 1912 (Maillot), 6O/13, AWA. Lettre du directeur départemental des PTT au maire de Littré, le 17-04-1916, 6O/4, AWA.
32 Intervention de l’inspecteur Willot, Gga, Délégations financières algériennes. Assemblées plénières, Alger, Heintz, séance du 07-04-1908, p. 620-623.
33 Note de l’inspecteur des PTT au directeur départemental d’Alger, le 07-02-1933, 18-75/208, ANA.
34 Rapport présenté au Conseil des PTT par le chef du service central des PTT d’Algérie, s. d. (vers 1928), p. 11-15, Bi/159, CCA, ANA.
35 Conseil des PTT d’Algérie, Projet de budget pour 1931 – 2e section, p. 5, Bi/160, CCA, ANA et registre des délibérations de Birmandreis, le 24-11-1929, 6O/4, AWA.
36 Registre des délibérations de L’Arba, le 13-07-1936, 6O/6, AWA ; Délibérations de la commune mixte du Haut-Sébaou (Azzazga), le 04-03-1938 et délibérations d’Ouled Fayet, le 02-06-1932, 6O/13, AWA. M. Yacono, « En Algérie, quand le bâtiment va… », Revue des PTT, 6, novembre 1951, p. 13-14.
37 Pascal Roman, « Histoire de l’architecture postale », dans Architecture postale, une histoire en mouvement, Paris, Archibooks, 2010, p. 43.
38 M. Flonneau et V. Guigueno (dir.), De l’histoire des transports à l’histoire de la mobilité…, op. cit., introduction, p. 11-21.
39 Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1936…, op. cit., p. 52 ; Algérie, Atlas historique, géographique et économique, Paris, Horizons de France, 1934, p. 64-65.
40 J. Bouveresse, Un parlement colonial ?… op. cit., vol. 2, p. 611. Carte du réseau routier, dans Georges Hardy, P. Pollacchi, René de Flotte de Roquevaire et H. Mady, Atlas de l’Afrique du nord, Paris, L’Illustration, 1939, planche 5.
41 Gga, Exposé de la situation de l’Algérie, présenté par G. Le Beau, Gouverneur général de l’Algérie, Alger, Solal, 1936, p. 291.
42 Rapport présenté au Conseil des PTT par le chef du service central, s. d. (vers 1928), p. 26, Bi/159, CCA, ANA.
43 Article 31 du décret du 02-08-1935 sur la coordination des transports. Lettre du gouverneur général au préfet d’Alger, le 25-04-1938, 6O/68, AWA. Coordination du rail et de la route en Algérie. Code algérien de la route, Alger, éditions Algérie transports, juillet 1939, p. 57.
44 Le Courrier algérien des PTT, no 24, 28 et 86, des 25-05-1904, 05-07-1904 et 15-02-1906.
45 Interventions de MM. Nivoix, Tandonnet et Joly, dans Gga, Délégations financières algériennes. Délégation des colons…, op. cit., année 1911, p. 232, 324 et 700-701.
46 Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1931-1932…, op. cit.
47 Interventions de F. Bardebette et E. Nivoix, Gga, Délégations financières algériennes. Délégation des colons…, op. cit., année 1911, p. 171 et 323.
48 Intervention d’E. Morinaud, ibid., 1911 (p. 552) et réponse positive de l’administration, Gga, Délégations financières algériennes. Délégation des non-colons, Alger, Heintz, 1912, p. 11, 78, 144.
49 Arrêté du gouverneur général du 23-02-1912 ; Lettre du gouverneur général au préfet, le 23-02-1912, 13380, BIB/AOM.
50 Lettre de l’inspecteur général du préfet d’Alger, le 29-09-1913 et délibérations de la commune mixte d’Azzefoun, séances des 1er et 11-09-1913, 6O/69, AWA.
51 Martial Remond, Au cœur du pays kabyle, Alger, Éditions Baconnier-Hélio, 1933, p. 31.
52 Albert Truphemus, L’Hôtel du Sersou. Roman du Sud algérois, Alger, P. G. Soubiron, 1930, p. 15.
53 Georges Livet, Histoire des routes et des transports en Europe : des chemins de Saint-Jacques à l’âge d’or des diligences, Strasbourg, Presses universitaires de Strasbourg, 2003, p. 495, livre 6, chapitre 2.
54 La Dépêche de Constantine, le 24-11-1937 ; projet de cahier des charges, Gga, Délégations financières algériennes. Assemblées plénières, Alger, Heintz, 1913, p. 334.
55 Rapport d’E. Escande, chef du service algérien des PTT, au gouverneur général, L’Empire colonial français, Alger, Édition de Travaux nord-africains, 1937, p. 178.
56 Rapport du Syndicat national des agents des PTT des Bouches-du-Rhône, avril 1919, 2HI/402, CCA, ANA.
57 Vœu de l’assemblée des présidents des chambres de commerce d’Algérie, février 1919, 406, CCA, ANA. Conférence des chambres de commerce de la Méditerranée, relayée par L’Écho d’Alger, le 13-10-1931.
58 « De son bureau du ministère M. Bokanowski a téléphoné hier au Gouverneur général », L’Écho d’Alger, 20-03-1928. Jules Cazenave, « La voix de la France vibre à l’unisson de la Métropole et de l’Algérie », La Dépêche algérienne, le 20-03-1928, Bi/161/6, CCA, ANA.
59 Lettre au président de la chambre de commerce d’Alger (auteur illisible), le 25-04-1927, 19820567/51, AN Pierrefitte. Congrès colonial des Postes, Télégraphes et Téléphones, Cité des Informations de l’Exposition coloniale internationale, 18-19 mai 1931, Paris, Association nationale d’expansion économique, p. 35.
60 Gga, Délégations financières algériennes. Délégation des colons, Alger, Heintz, 1919, p. 332 sq. ; rapport de Charles Lévy, Gga, Délégations financières algériennes. Assemblées plénières…, op. cit., séance du 14-06-1926, p. 569-570.
61 Pierre-Georges Latécoère crée, en 1919, la première ligne aérienne postale qui donne naissance, en 1927, à la Compagnie générale aéropostale. En proie à des difficultés financières, celle-ci est absorbée par Air France en 1933. Jack Mary, La Compagnie générale aéropostale. Les autres lignes : Algérie, Paraguay, Patagonie, Bolivie, Venezuela, Toulouse, Privat, 2012, p. 19, 47, 57-73.
62 Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1931-1932…, op. cit.
63 Congrès colonial des Postes, Télégraphes et Téléphones…, op. cit.
64 Avenant à la convention du 06-11-1935 entre l’administration des PTT et la société des lignes aériennes nord-africaines, 18-75/73, ANA.
65 Extraits de La Dépêche de Constantine du 26-05-1938 et de L’Écho d’Alger du 10-04-1938 ; lettre du directeur départemental d’Alger au service central, le 02-04-1937, 18-75/73, ANA.
66 279 000 kilos de courrier en 1950. Situation générale de l’Algérie, « Rapport sur le service des PTT en 1952 », p. 25, 19820567/52, AN Pierrefitte.
67 Loi du 24-12-1902 sur le budget autonome et spécial des Territoires du Sud. En 1925, un budget annexe des PTT est créé et rattaché au budget des Territoires du Sud. Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1925…, op. cit., p. 2-3. Bulletin officiel des PTT, liste des bureaux d’Algérie en 1937, p. 133 sq. Lettre de l’administrateur de la commune mixte de Sidi-Aïssa au préfet d’Alger, le 25-07-1939, 6O/13, AWA.
68 Les dépenses de personnel représentent 82 % du budget des PTT du nord de l’Algérie et 65 % de celui des Territoires du Sud. Rapport sur la gestion financière des PTT pendant l’année 1928 dans les Territoires du Sud, p. 7, Bi/159, CCA, ANA.
69 Rapport de l’ingénieur en chef de la TSF au ministre des PTT, le 04-07-1913, 19820567/51, AN Fontainebleau.
70 Lettres de la compagnie générale transsaharienne au ministre des PTT, le 19-07-1930, le 23-08-1930 et le 13-10-1930 et avis favorable du ministre de la Guerre, le 25-08-1930, 19820567/52, AN Fontainebleau.
71 Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1925…, op. cit., p. 4, 15.
72 Emprunts contractés pour les circuits téléphoniques, note de l’ingénieur chef du service central des PTT au directeur des Territoires du Sud, le 23-01-1945, 23H257/320, ANOM.
73 Décret du 23-05-1933 mentionné dans la lettre du président de la chambre de commerce de Constantine au gouverneur général, le 08-06-1934 ; lettre du directeur des Territoires du Sud au président de la chambre de Constantine, le 28-06-1933, 23H257/320, ANOM.
74 Depuis El-Oued, 8,75 f. pour appeler dans le Constantinois et plus de 20 f. pour appeler le département d’Oran. Vœu de la commune mixte d’El-Oued, séance du 27-05-1935, 23H257/320, ANOM.
75 Arrêtés du gouverneur général du 19-04-1932 et du 14-12-1934 et lettre du directeur départemental de Constantine au service central, le 17-02-1932, 18-75/73, ANA.
76 Lettre du directeur des Territoires du Sud au commandant militaire du territoire des Oasis, le 24-07-1945, 23H257/320, ANOM.
77 Lettre du directeur de Constantine au service central des PTT, le 24-04-1937 et lettre du capitaine Dufau, chef d’annexe, au commandant militaire du Territoire des Oasis, le 18-12-1934, 18-75/73, ANA.
78 Rapport du commandant militaire du Territoire des Oasis, le 28-04-1933, 18-75/73, ANA.
79 Algérie, Atlas historique, géographique et économique…, op. cit., p. 64.
80 Rapport de la sûreté générale sur la Compagnie générale transsaharienne (CGT), août 1930 et article de Paul D’Orsay sur « le Niger à 10 jours de Paris », Services publics, le 28-12-1932, 19820567/52, Fontainebleau.
81 C. Zytnicki, « Faire l’Algérie agréable. Tourisme et colonisation en Algérie… », art. cité, p. 108-110.
82 Convention du 18-01-1929 entre le gouverneur général et le directeur de la Compagnie générale transsaharienne, 19790815/2, AN Pierrefitte.
83 Convention du 19-09-1933 avec la SATT pour l’exécution du service automobile El Goléa-Tamanrasset. Lettre du gouverneur général au ministre des PTT, le 08-01-1934, 19790815/2, AN Pierrefitte.
84 Convention entre le gouverneur général et la SATT, le 07-06-1939 ; Cahier des charges, s. d. (1939) ; Lettre du directeur départemental de Constantine au service du gouvernement général, le 07-04-1937 ; 18-75/73, ANA.
85 Commission spéciale instituée par arrêté du 25-08-1931 du ministre des Colonies. Réunions des 23, 26 et 27 février 1932, 19790815/2, AN Pierrefitte.
86 L’été, des sections deviennent impraticables durant la saison des pluies. Contrat entre le ministère des PTT et la CGT, décembre 1934 ; lettre de la Compagnie générale transsaharienne au ministre des PTT, le 19-04-1937 ; lettre de la SATT au directeur de l’exploitation postale, le 04-12-1933, 19790815/2, AN Pierrefitte.
87 Julien Cassagnac en 1931 au Congrès colonial des Postes, Télégraphes et Téléphones… op. cit., p. 57.
88 H. Blais, Mirages de la carte…, op. cit. Lettre du secrétaire général du gouvernement de l’Algérie au ministre du Commerce et de l’Industrie, le 07-04-1933, 23H257/320, ANOM. Lettre du ministre des PTT au ministre des Colonies, le 26-01-1932, 19790815/2, AN Pierrefitte.
89 Le Lay, « Le problème des transports à travers le Sahara et leur utilisation par l’administration des Postes », Bulletin d’Informations, de documentation et de statistique, 7, 1933.
90 Pour les bureaux de Gao, Ansongo, Menalka, Bourem, Kidal, Gourma-Rharous, Aguelock. Lettre du gouverneur général de l’Algérie au ministre des PTT, 22-11-1934 ; lettre du receveur de Ségou au chef du service des PTT du Soudan français, le 23-12-1935, 19790815/2, AN Pierrefitte.
91 Lettre du ministre des Communications aux directeurs des régions, départements et services ambulants, le 19-09-1940, 19790815/2, AN Pierrefitte.
92 Lettre du gouverneur général de l’Algérie au secrétaire d’État aux communications, le 27-05-1941, 19790815/2, AN Pierrefitte.
93 Note pour le directeur du budget et de la comptabilité, le 14-11-1942, 19790815/2, AN Pierrefitte.
94 Rapport de M. J. Cassaignac sur les relations postales, télégraphiques et téléphoniques entre la France et les colonies françaises, le 25-03-1929, PC/238, BHPT. Gga, Exposé de la situation de l’Algérie…, op. cit., 1936, p. 293.
95 Rapport d’E. Escande, L’Empire colonial français…, op. cit., p. 178.
96 Sur ces questions, je me permets de renvoyer à A. Lacroix, « La poste au douar. Usagers non-citoyens et État colonial dans les campagnes algériennes de la fin du xixe siècle aux années 1950 », Annales. Histoire, sciences sociales, 71-3, 2016, p. 709-740.
97 En 1926, les Européens représentent moins de 2 % de la population des communes mixtes, C.-R. Ageron, Histoire de l’Algérie contemporaine…, op. cit., vol. 2, p. 475.
98 Rapport du chef du service central au Conseil des PTT, s. d. (vers 1928), p. 26, Bi/159, CCA, ANA.
99 Arrêté cosigné par le ministre de l’Agriculture et celui des Travaux publics, le 20-07-1923 et lettre du sous-secrétaire d’État aux PTT aux préfets de métropole et d’Algérie, le 8-08-1923, 6O/1, AWA. Copie de lettre du gouverneur général au préfet de Constantine, le 27-08-1923 et lettre du sous-secrétaire aux PTT aux préfets, le 08-08-1925, 6O/6, AWA.
100 Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1925…, op. cit., p. 73.
101 Fédération nationale unitaire des Travailleurs des PTT – Section d’Alger, Réponse au rapport du Syndicat commercial algérien sur les améliorations à apporter au service des PTT…, op. cit., p. 14.
102 Dans les recettes, le service des PTT s’engage à fournir le local et à nommer un receveur titulaire.
103 Outre la vente des timbres, enveloppes et cartes postales, le gérant s’occupe des envois recommandés, de l’émission et du paiement des mandats et de la distribution des correspondances. Il sert aussi d’intermédiaire avec la CNE pour l’ouverture de comptes courants et le versement sur des livrets. Document du service des PTT adressé à la préfecture de Constantine, commune mixte de La Séfia, 22-12-1934, 93502/38/1, ANOM.
104 Rapport du chef du service central au Conseil des PTT, s. d. (vers 1928), Bi/159, CCA, ANA, p. 7-8.
105 Délibérations du conseil municipal de Carnot, le 28-12-1929, 6O/59, AWA.
106 Aomar comptait 117 habitants en 1903. Lettres des administrateurs de la commune mixte de Dra-el-Mizan au préfet d’Alger, les 07-02-1913, 15-09-1914, 30-08-1924 et 16-02-1934, 6O/4, AWA. Arrêté du gouverneur général du 28-06-1924.
107 Lettre du directeur départemental des PTT au préfet d’Alger, le 28-11-1938, 6O/13, AWA.
108 Rapport du chef du service central au Conseil des PTT, s. d. (vers 1928), p. 26 et graphiques, Bi/159, CCA, ANA. Rapport préparatoire du budget de 1931, p. V, Bi/160, CCA, ANA.
109 Circulaire du 21-05-1879, mentionnée dans la lettre du gouverneur général au préfet d’Alger, le 22-11-1904, 6O/61, AWA.
110 Vœu de M. Aït Salem, séance du 03-06-1913, Gga, Délégations financières algériennes. Délégation indigène, Alger, Heintz, 1913, p. 18 et 43.
111 Article de Taillema rapportant les discussions de l’assemblée générale des instituteurs du département d’Alger, le 23-03-1905, Le Courrier algérien des PTT, no 57, le 25-04-1905
112 Vœu de la section kabyle, Gga, Délégations financières algériennes, Alger, Galmiche, 1899, p. 13 ; Gga, Délégations financières algériennes. Section kabyle, Alger, Galmiche, séance du 06-11-1901, p. 13 ; Gga, Délégations financières algériennes. Délégations indigènes, Alger, Heintz, séance du 07-03-1905, p. 9 ; Vœu de M. Aïtmehdi, Gga, Délégations financières algériennes. Sections arabe et kabyle, Alger, Heintz, séance du 07-04-1908, p. 31 ; vœu de M. ben Ali ben Chérif, Gga, Délégations financières algériennes. Délégations indigènes, Alger, Heintz, séance du 28-03-1917, p. 45-46.
113 Intervention d’E. Nivoix, Gga, Délégations financières algériennes. Délégations indigènes…, op. cit., séance du 16-03-1917, p. 46.
114 J. Bouveresse, Un parlement colonial ?…, op. cit., volume 1, p. 684. Gga, Délégations financières algériennes. Alger, Pfister, 1922 (vœu de MM. Ben Rahal et de l’émir Khaled, délégués de la section arabe en séance du 03-06-1922, p. 65-66 ; vœu de M. Ourabah, en séance du 24-05-1922, p. 6 et intervention d’Areski Cherfa et de Saïd Smaïl, en séance du 14-06-1922, p. 87).
115 Lettre du gouverneur général au préfet de Constantine, le 17-02-1922, commune mixte de La Séfia, 93502/38/1, ANOM.
116 Circulaire du 06-11-1923 du gouverneur général, 93502/38/1, ANOM.
117 Brouillon de lettre du directeur départemental à Alger à l’administrateur du Haut-Sebaou, 20-05-1924, 6O/55, AWA. Organisation d’un service de distribution dans les douars des communes mixtes d’Aïn-Temouchent, Mekerra, Nedromah, Saint-Lucien, Télagh (Rapport du préfet d’Oran, octobre 1924, p. 25-34).
118 A. Truphemus, L’Hôtel du Sersou…, op. cit., p. 61-63.
119 Lettre du service central au préfet d’Alger, le 28-03-1929, 6O/66, AWA.
120 Arrêté du gouverneur général, le 12-05-1924. La somme est imputée sur la section VI (chap. 4, paragraphe 6). Lettre du secrétaire du gouvernement général au préfet de Constantine, le 14-05-1924, commune mixte de La Séfia, 93502/38/1, ANOM.
121 Gga, Budget annexe des PTT, Projet de budget pour l’exercice 1931, 1re section, Alger, Pfister, 1930, p. 38, chap. 5, art. 5.
122 Arrêté du gouverneur général du 06-02-1930 et lettre du préfet d’Alger au service central des PTT, le 12-05-1929, 6O/66, AWA.
123 Lettre de l’administrateur de la commune mixte du Chélif au préfet d’Alger, le 28-11-1923, 6O/55, AWA.
124 Lettre d’un propriétaire de Ben Chicao au préfet d’Alger, le 04-08-1922, 6O/61, AWA.
125 Lettre de l’administrateur de Port-Gueydon au préfet d’Alger, le 05-12-1923, 6O/55, AWA.
126 Lettre de l’administrateur de La Séfia au préfet de Constantine, le 04-03-1922, 93502/38/1, ANOM.
127 Lettre de l’administrateur du Djurdjura au sous-préfet de Tizi-Ouzou et au préfet d’Alger, le 29-12-1923, 6O/55, AWA.
128 Registre des délibérations de Fort-National, le 12-09-1923, 6O/64, AWA.
129 Arrêté du gouverneur général du 26-02-1929, mentionné dans la lettre du directeur de Constantine à l’administrateur de La Séfia, le 02-03-1929, 93502/38/1, ANOM.
130 Lettre du caïd de L’Alma au directeur des PTT à Alger, le 12-10-1935 et lettre du maire de L’Alma au directeur d’Alger, le 13-11-1935, 6O/55, AWA.
131 Registre des délibérations de Tizi-Reniff en Kabylie, le 25-05-1929, 6O/66, AWA. Lettre du directeur départemental des PTT au préfet d’Alger, après une plainte du maire de Crescia, le 23-12-1932, 6O/65, AWA.
132 Lettre du directeur départemental des PTT au préfet d’Alger, le 11-07-1935, 6O/66, AWA.
133 Arrêté du gouverneur général du 22-02-1935 et plainte de chefs de fractions relayée dans le registre des délibérations de Lodi, 04-07-1935, 6O/11, AWA.
134 Conseil supérieur des PTT, rapport de la commission du 4 janvier 1929, p. 4, Bi/159, CCA, ANA.
135 Pour une présentation synthétique, A. Mahé, Histoire de la Grande Kabylie…, op. cit., p. 147-157 et C.-R. Ageron, Les Algériens musulmans et la France…, op. cit., tome 1, p. 267 sq.
136 Lettre de l’administrateur du Djurdjura au sous-préfet de Tizi-Ouzou et au préfet d’Alger, le 29-12-1923, 18-75/183, AWA.
137 Gga, Délégations financières algériennes. Délégation des colons, Alger, Heintz, séance du 22-03-1905, p. 290. Le Petit Marseillais et Le Matin cités par G. Meynier dans L’Algérie révélée…, op. cit., p. 76.
138 M. Remond, Au cœur du pays kabyle…, op. cit., p. 46 ; Jean Jacques Rager, Les Musulmans algériens en France et dans les pays islamiques, thèse publiée soutenue à l’université d’Alger, Alger, Imbert, 1950, p. 140.
139 Lettre de l’administrateur du Djurdjura au sous-préfet de Tizi-Ouzou et au préfet d’Alger, le 29-12-1923, 6O/55, AWA.
140 Intervention des délégués kabyles Areski Cherfa et Saïd Smaïl, en séance du 14-06-1922, Gga, Délégations financières algériennes, Alger, Pfister, 1921, p. 87.
141 Lettres du directeur départemental au préfet d’Alger, le 03-04-1925 (6O/34, AWA) et le 22-10-1926 (6O/14, AWA) ; procès-verbal du conseil général d’Alger, séance du 21-10-1926, 6O/5, AWA.
142 Lettre du gouverneur général au préfet de Constantine, le 03-06-1907, réseau téléphonique de Laverdure, commune mixte de La Séfia, 93502/38/1, ANOM.
143 Lettre du directeur départemental au préfet d’Alger, le 17-01-1927 en réponse à la lettre du facteur-receveur, M. Joly, du 06-12-1926, 6O/65, AWA.
144 Délibérations de la commission municipale de Fort-National, le 27-12-1915 (6O/43, AWA) et le 18-06-1916, (6O/18, AWA).
145 Lettre du directeur du service central au préfet d’Alger, le 11-12-1922 et rapport de l’administrateur de Fort-National, septembre 1922, 6O/39, AWA. Registre des délibérations de Fort-National, le 10-08-1924, 6O/43, AWA.
146 Registre des délibérations de Fort-National, le 27-09-1920, 6O/41, AWA. Séance de la chambre de commerce d’Alger, le 27-10-1920, 406, CCA, ANA.
147 Demande du maire mentionné dans les lettres du directeur du service central au préfet d’Alger, le 01-03-1921 et le 23-07-1921 6O/41, AWA.
148 Vœu de la section kabyle en 1923, rapporté par J. Bouveresse, Un parlement colonial ?…, op. cit., tome 2, p. 685.
149 Vœu d’Hamia Ben Abdallah, conseiller municipal, délibérations de la commune de Boghari, le 30-06-1925 et procès verbal de la séance du 29-10-1931 du Conseil général d’Alger, 6O/17, AWA. Direction des services économiques, service central de statistique, Répertoire statistique des communes d’Algérie, Heintz, Alger, 1936, p. 44-45.
150 Lettre du service central au préfet d’Alger, le 22-08-1929, 6O/31, AWA. Circulaire du préfet adressé aux maires et aux administrateurs, le 27-08-1929 et circulaire du directeur de Constantine à l’administrateur de La Séfia, le 12-07-1937, 93502/38/1, ANOM. Lettres du directeur départemental des PTT au préfet d’Alger, le 09-05-1933 et le 14-12-1938, 6O/18, AWA.
151 Transport du courrier entre Fort-National et Taourirt-Mimoun par les entrepreneurs Abbad et Saïd Belemerli, note datée d’avril 1938, 6O/68, AWA.
152 Lettre des habitants du douar Iraten au gouverneur général, le 14-08-1929, 18-75/130, ANA.
153 M. Remond, Au cœur du pays kabyle…, op. cit., p. 43 et 197.
154 Bulletin officiel des PTT, liste des bureaux d’Algérie en 1938, p. 579-580. Arrêté du gouverneur général autorisant l’agence des Beni Douala, 25-02-1927, 6O/14, AWA.
155 Ils sont rémunérés 0,125 francs par communication. La cabine de la gare de Miliana-Margueritte est confiée à un épicier en 06-01-1937. Réponse du directeur départemental au préfet d’Alger, le 09-05-1936, 6O/17, AWA.
156 M. Remond, Au cœur du pays kabyle…, op. cit., p. 142.
157 Lettre d’Ali Ateck au préfet d’Alger, le 14-10-1940 et lettre du préfet d’Alger au directeur départemental, le 03-01-1941, 91/1017, cabinet du préfet, ANOM.
158 Lettres du directeur départemental au préfet d’Alger, les 6, 11 et 28-07-1939, 6O/18, AWA.
159 Lettre du directeur départemental au préfet d’Alger, le 12-05-1931, 6O/14, AWA.
160 Lettre de l’administrateur de Fort-National au préfet d’Alger, le 19-01-1931, 6O/14, AWA.
161 Lettre du directeur régional des PTT de l’Algérie au préfet d’Alger, le 17-02-1925, 6O/14, AWA.
162 Lettre du directeur départemental au préfet d’Alger, le 11-03-1933, 6O/14, AWA. Lettre du préfet d’Alger au directeur départemental, le 18-10-1944, 91/1K110, ANOM.
163 Lettre de l’administrateur de Fort-National au sous-préfet de Tizi-Ouzou, le 03-10-1944, 91/1K110, ANOM.
164 Rapport de l’administrateur de Fort-National au directeur des PTT, le 15 avril 1936 et lettre de l’administrateur au préfet d’Alger et sous-préfet de Tizi-Ouzou, le 27-01-1938, 6O/64, AWA.
165 Délibérations de la commune mixte de Bou Saada, le 08-08-1940 et de la commune de Boghari, le 15-02-1937, 6O/64, AWA.
166 Délibérations de la djemaa du douar Beni Fathen (en arabe avec traduction en français), le 27-06-1939 et lettre du directeur départemental au préfet d’Alger, le 27-01-1939, 6O/18, AWA.
167 Registre des délibérations de la commune mixte du Chélif, le 28-11-1925, 6O/17, AWA.
168 Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1934…, op. cit., p. 56.
169 Gga, service des PTT, Rapport sur la gestion financière pendant l’exercice 1931-1932…, op. cit.
170 D. Edgerton, « De l’innovation aux usages. Dix thèses éclectiques sur l’histoire des techniques », art. cité.
171 Lettre du président de la chambre de commerce franco-brésilienne au président de la chambre d’Alger, le 20-04-1931 et lettre du président de la chambre d’Alger au gouverneur général, le 21-04-1931, Bi 164/49, CCA, ANA.
172 Registre des délibérations de Rivet, le 08-07-1937, 6O/65, AWA.
173 Registre des délibérations de Cherchell, le 08-03-1930, 6O/61, AWA.
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