Du Secours rouge au Secours populaire
L’engagement des femmes dans le soutien à la République espagnole
p. 165-172
Texte intégral
1Dans une France en pleine effervescence marquée par la victoire et les conquêtes du Front populaire, les événements d’Espagne passionnent, amplifiant non seulement les divisions au sein de la société française, mais réveillant également les fractures des gauches1. Pour autant, alors que les différentes forces qui composent le Front populaire se divisent au sujet de la non-intervention militaire en Espagne défendue par le gouvernement Blum, l’offensive des troupes franquistes provoque un vaste mouvement de solidarité avec le camp républicain. Dans cette mobilisation populaire d’une ampleur exceptionnelle qui relève à la fois du combat antifasciste et de la lutte contre la guerre, les femmes tiennent une place de premier rang. Ce mouvement de solidarité est en grande partie animé par le Secours rouge international (SRI), dont la section française est alors en pleine mutation, devenant en mars 1936 le Secours rouge de France puis à l’automne le Secours populaire de France et des Colonies (SPFC). Fondé en 1922, le SRI est chargé par l’Internationale communiste de venir en aide aux militants révolutionnaires victimes de la répression et de l’accueil des réfugiés politiques fuyant les régimes autoritaires ou fascistes. Comme toutes les organisations de la galaxie communiste, le SRI est largement influencé par le tournant unitaire et antifasciste impulsé après les événements de février 1934 par le Parti communiste en France, qui débouche sur la construction du Front populaire. C’est dans ce nouveau contexte que la section française du SRI, en pleine croissance, engage une transformation profonde qui se traduit non seulement par son changement de nom, mais aussi par le développement de nouvelles pratiques de type « proto-humanitaires », qui consistent à « développer des pratiques humanitaires sans toutefois en adopter la posture idéologique de neutralité2 ».
2Fort de son expérience dans le soutien aux révolutionnaires espagnols persécutés après l’insurrection des Asturies en 1934, le Secours rouge est à l’origine de la constitution en France le 31 juillet 1936 de la « Commission de solidarité du rassemblement populaire pour l’aide au peuple espagnol ». Composée des principales formations du Front populaire, la commission constitue le cadre unitaire d’organisation et de coordination du mouvement de solidarité.
3C’est dans cette configuration nouvelle, d’une organisation en pleine mutation et dont l’activité est en grande partie absorbée par la question espagnole, que surgissent de l’ombre des femmes dont la place était jusqu’alors marginalisée et invisibilisée dans le Secours rouge. En interrogeant leur place, leur rôle et leur action dans le Secours rouge/populaire et dans le mouvement de solidarité avec l’Espagne républicaine, en questionnant la division sexuée du travail militant à l’œuvre, nous espérons ainsi proposer, en nous appuyant sur un corpus de sources variées3, une lecture renouvelée de cet extraordinaire élan solidaire et internationaliste qui a irrigué l’ensemble du territoire français entre 1936 et 1939.
Les femmes dans le Secours rouge/populaire : de la marginalisation à l’autonomie
4Constitué au début des années 1920 dans un contexte international de confrontation entre les forces révolutionnaires et les États capitalistes, le SRI use d’une rhétorique guerrière, se considérant comme le « brancardier de la révolution » et distinguant « les combattants qui essuient le feu en première ligne et les infirmiers et infirmières qui soignent ceux qui sont tombés dans le combat4 ». Dans cette logique, et selon les représentations traditionnelles qui cantonnent les hommes au front et les femmes à l’arrière, nous pourrions penser que ces dernières sont particulièrement affectées au secours des victimes du combat de classe. Or, si deux des plus grandes figures féminines du mouvement communiste siègent à la tête du SRI au niveau international5, le Secours rouge demeure, tout du moins en France6, une organisation avant tout masculine, tant dans sa composition que dans la représentation qu’il se donne de lui-même (discours et symbolique virilistes).
5En France, un certain nombre de femmes, pour la plupart communistes, adhèrent au Secours rouge dans les années 1920. Parmi les plus éminentes personnalités du mouvement, la militante féministe et pacifiste Gabrielle Duchêne, qui fut très active dans la solidarité avec l’Espagne, fait son entrée au Comité central en 19257. La présence féminine dans les instances de direction – départementales ou nationales – du Secours rouge, loin d’être négligeable, reste cependant très minoritaire. Le secrétariat national, plus haute instance de direction, demeure uniquement masculin et les procès-verbaux des réunions témoignent de la marginalisation dont les militantes font l’objet8. Si dès 1926, des efforts sont engagés pour les faire entrer dans l’organisation, les résultats restent toutefois très limités9.
6La dynamique antifasciste et unitaire qui s’amorce à partir de 1934 a des répercussions importantes sur la place des femmes dans l’organisation, marquée par une progression de leur présence tant quantitative que qualitative. Des mesures sont prises pour attirer un public féminin : campagnes de recrutement, cotisations à tarif réduit, constitution de sections de femmes10, postes de responsabilité confiés à des militantes, ouverture des colonnes du journal La Défense à des plumes féminines… Elles se traduisent par l’entrée de milliers de femmes dans le Secours populaire – le plus souvent d’ailleurs à l’issue de réunions et meetings consacrés à l’Espagne –, à l’heure où celui-ci se transforme en une véritable organisation de masse qui atteint 180 000 adhérents.
7Bien que les femmes restent minoritaires dans les instances de direction, elles illustrent, comme Andrée Viollis qui intègre son Comité d’honneur, la volonté d’ouverture à des personnalités qui n’appartiennent pas au Parti communiste. Toutefois, force est de constater que malgré une entrée massive des femmes dans le Secours populaire, cette progression reste limitée et les rapports de domination liés au genre demeurent fortement ancrés en son sein. Pour contourner ce problème, de nombreuses militantes se tournent alors vers une autre organisation mise sur pied par le Komintern, le Comité mondial des femmes, qui attire à lui un grand nombre des femmes engagées dans le mouvement de solidarité avec l’Espagne républicaine.
8Fondé en août 1934, le Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme (CMF) est le pendant féminin du mouvement Amsterdam-Pleyel. Des liens très forts s’instaurent entre le Comité mondial des femmes et le Secours rouge, dont les militantes s’impliquent pleinement dans ce nouveau mouvement11. Gabrielle Duchêne prend la présidence de cette organisation féminine de masse, dont la section française revendique jusqu’à 200 000 adhérentes12. La Défense ouvre régulièrement ses pages aux dirigeantes du CMF et de nombreux comités locaux adhèrent collectivement au Secours populaire, entretenant ainsi la confusion entre les deux organisations. Par ailleurs, l’analyse des trajectoires individuelles des militantes du Secours rouge identifiées montre que la plupart d’entre elles militent et exercent des responsabilités dans les comités de femmes. On remarque ainsi que si les femmes restent globalement reléguées au second plan dans le Secours populaire, elles ont trouvé avec le CMF un moyen de s’affirmer et de peser en tant que femmes, notamment dans le mouvement de solidarité avec l’Espagne.
9Étudier la place des femmes dans cette mobilisation se heurte dès lors à une difficulté particulière : la frontière n’est pas toujours aisément identifiable entre le Secours populaire et le Comité mondial des femmes qui agissent très souvent de concert et en étroite collaboration.
L’action des femmes dans la solidarité avec l’Espagne
10Si aucune militante du Secours rouge/populaire ne part prendre les armes en Espagne – contrairement à plusieurs de leurs camarades de sexe masculin –, quelques-unes intègrent les services sanitaires ou l’état-major des Brigades internationales. C’est le cas de Jeanne Oppman, partie avec une délégation du Secours rouge, qui décide de rester en Espagne et de rejoindre les milices comme infirmière, avant de devenir commissaire du service de santé de la XIVe Brigade internationale13. Thérèse Chassaing, ouvrière communiste militante au Secours rouge et au Comité mondial des femmes, rejoint quant à elle l’état-major des Brigades internationales en mars 1937 et devient responsable de la rédaction de son organe, le Volontaire de la liberté14. D’autres militantes, adhérentes du Secours rouge de France ou qui prennent leur carte au Secours rouge espagnol une fois sur place, participent elles aussi aux tâches sanitaires, comme Yvonne Robert, chargée de constituer plusieurs hôpitaux, la pharmacienne Alice Chrétien, ou la cuisinière Clémence Brena.
11Un des exemples les plus emblématiques – et tragiques – de ces femmes qui se rendent en Espagne au péril de leur vie est certainement celui d’Agnès Dumay. Ouvrière, syndicaliste, elle fait figure de militante communiste modèle à Marseille où elle participe activement à l’organisation des femmes dans la région. Elle fait partie de la délégation qui accompagne le tout premier bateau chargé de vivres qui quitte Marseille le 11 octobre 193615. Elle retourne deux ans plus tard à Madrid, à l’occasion du congrès national du Secours rouge espagnol, en tant que représentante du Comité mondial des femmes, accompagnée de représentants du SRI et du Secours populaire. Mais au deuxième jour du congrès, quelques heures seulement après son discours, Agnès Dumay est mortellement fauchée par les bombardements des nationalistes qui s’abattent sur Madrid16. Les hommages se multiplieront dans les semaines suivantes, certaines sections du Secours populaire reprenant même le nom d’Agnès Dumay.
12Dès les premiers jours du conflit, le Secours rouge s’emploie, par le biais de son journal La Défense, à rendre compte des événements en Espagne, publiant des témoignages de militantes qui s’y rendent ou qui organisent la solidarité en France. Le journal donne également la parole aux femmes espagnoles, en particulier à deux de ses plus éminentes représentantes : la « Pasionaria » (Dolorès Ibarruri) et la députée socialiste Margarita Nelken, qui multiplient les appels à destination des femmes et des peuples du monde entier17.
13Plus encore que par la diffusion du journal, c’est par les meetings et les réunions publiques que le Secours populaire espère mobiliser la population française, à travers l’organisation de centaines de réunions, souvent avec le concours du Comité mondial des femmes. Dans ces rassemblements, où l’affluence féminine est à plusieurs reprises remarquée, la composition de la tribune est généralement la même : les orateurs du Secours populaire sont presque exclusivement des hommes, tandis que les femmes interviennent sous l’égide du CMF. Plusieurs Espagnoles en visite en France sont également invitées à prendre la parole dans ces réunions : la Pasionaria, Margarita Nelken, « la Madrecita » (figure par excellence de la mère espagnole, catholique, et dont l’émouvant témoignage sur les bombardements fascistes doit susciter la compassion de toutes les mères du monde entier18), ou encore Maria-Dolorès Bargallo, représentante du Secours rouge de Catalogne qui donne une série de meetings dans les Pyrénées-Orientales en octobre 193619.
14Enfin, les femmes agissent pour interpeller et faire pression sur les gouvernements et les instances diplomatiques internationales afin qu’ils enquêtent sur les massacres et soutiennent la République espagnole. Que ce soit par l’intermédiaire du Comité mondial des femmes ou du Comité international de coordination et d’information pour l’aide à l’Espagne républicaine (CICIAER) – animé par Madeleine Braun, sa secrétaire –, elles forment des délégations pour rencontrer Léon Blum20 ou interpeller la Société des Nations21.
15Il est évident que le mouvement de solidarité et l’aide matérielle procurée aux républicains espagnols n’auraient jamais atteint une telle ampleur sans la participation et le dévouement des milliers de femmes organisées dans le Secours populaire et le Comité mondial des femmes.
16Dès sa constitution, la Commission de solidarité du rassemblement populaire lance une grande souscription nationale, qui atteindra plusieurs millions de francs, en grande partie recueillis et centralisés par le Secours rouge. Très vite, le mouvement est rythmé par des journées nationales de collectes, lors desquelles les femmes sont particulièrement actives, comme en témoignent les nombreuses photos publiées dans La Défense ou les images du film d’Henri Cartier-Bresson réalisé pour le Secours populaire en 1938, L’Espagne vivra. En métropole comme en Algérie, des rues des plus grandes villes aux places des villages les plus reculés, des milliers de femmes, souvent jeunes, parfois vêtues de l’habit traditionnel régional ou en costume d’infirmière, un bonnet phrygien sur la tête, arpentent les rues et font du porte-à-porte, jusqu’à la sortie des églises, un drapeau tendu aux couleurs de la République espagnole ou une cagnotte à la main, pour recueillir l’obole de la population en échange de la remise d’un insigne ou d’une carte de solidarité. Les comités de femmes et l’Union des jeunes filles de France (UJFF) apportent également leur concours pour les collectes, lorsque celles-ci ne leur sont pas tout simplement déléguées, comme lors des journées du lait ou les journées de la ménagère organisées par ces deux organisations22.
17Les collectes d’argent sont accompagnées de collectes de vivres et de vêtements transportés par bateaux ou camions en Espagne pour être distribués aux combattants ou aux populations civiles. Si là encore les femmes se montrent particulièrement actives, elles sont très rapidement assignées à une tâche considérée comme d’essence féminine : le tricot et la confection de vêtements23, à travers notamment des ateliers collectifs de tricotage qui réunissent les femmes du Secours populaire ou du CMF24.
18De plus, les familles des volontaires qui s’en vont combattre en Espagne sont prises en charge par un comité spécifique, qui verse chaque semaine aux familles une allocation variant selon le nombre d’enfants25. Financée en grande partie par le gouvernement espagnol, cette aide dépend aussi largement de la solidarité militante, que le Secours populaire tente de coordonner, sans oublier les solidarités de voisinage qui permettent d’atténuer la précarité de certaines familles. Pour faire face à la solitude, des liens de solidarité se créent également entre les femmes et les veuves des combattants, dont certaines se réunissent chaque semaine pour trouver un peu de réconfort, tricoter, envoyer des lettres et des colis aux combattants, tandis que d’autres deviennent d’actives propagandistes pour le camp républicain26.
19Dans sa thèse sur l’évacuation et l’accueil des enfants espagnols en France, Célia Keren montre comment cette activité a échappé au contrôle des organisations satellites du PCF comme le Secours rouge ou l’Association nationale de soutien à l’enfance, pour revenir à la CGT qui met en place le Comité d’accueil aux enfants d’Espagne27. Le Secours rouge organise néanmoins le rapatriement d’enfants espagnols dès le mois d’août 193628. Plus tard, la section du Secours populaire de Goussainville (Seine-et-Oise), met sur pied sa propre colonie d’enfants, qui accueillera jusqu’à 25 Espagnols29. La Défense se fait aussi l’écho des nombreuses demandes de familles, notamment de femmes françaises qui souhaitent adopter un enfant30.
20Mais le dévouement des militantes du Secours populaire et du Comité mondial des femmes se manifeste aussi à travers leurs efforts pour accueillir dignement les convois d’enfants et de réfugiés qui arrivent en France, et adoucir leur malheur par des distributions de vivres et de vêtements31. Durant la Retirada, le Secours populaire mobilise ses forces militantes pour accueillir les centaines de milliers d’Espagnols qui fuient l’avancée des troupes de Franco. Il s’élève avec véhémence contre les camps et les refoulements à la frontière et forme avec d’autres organisations des Comités d’accueil pour les réfugiés, tandis que ses militantes sont à pied d’œuvre pour visiter les camps et tenter d’apporter un peu de réconfort aux exilés32.
Conclusion
21Les différents champs d’intervention des femmes françaises dans le mouvement de solidarité avec l’Espagne organisé par le Secours populaire témoignent de l’ampleur et du rôle déterminant de leur action. Alors que les tâches sont bien réparties entre les différentes organisations de la galaxie communiste – au Parti communiste l’action politique et militaire, au Secours rouge puis populaire l’aide matérielle et les activités à caractère humanitaire –, une division genrée de l’activité militante s’instaure aussi entre les membres du Secours rouge/populaire : les militantes sont souvent écartées des plus hautes responsabilités et cantonnées au registre des actions à caractère maternel qui leur sont traditionnellement attribuées. Pour autant, elles parviennent à contourner et dépasser ce modèle traditionnel en investissant des structures féminines autonomes comme le Comité mondial des femmes. Imprégné politiquement de l’antifascisme prôné par le Parti communiste, le CMF permet à ses militantes de se hisser au même niveau que les hommes pour interpeller la population, entraîner d’autres femmes avec elles, prendre la parole dans les meetings, former des délégations… et finalement s’affirmer comme sujet politique dans l’espace public. La défaite des républicains espagnols ne signifie pas pour autant la fin de ce combat antifasciste. Comme beaucoup de leurs camarades masculins volontaires dans les Brigades internationales, de nombreuses femmes engagées dans le Secours populaire ou le Comité mondial des femmes reprendront le chemin de la lutte dans la clandestinité, après la dissolution des organisations communistes en septembre 1939 puis dans la résistance à l’occupant nazi. La Libération et le retour à la légalité du Secours populaire français en 1945 seront enfin marquées par de nouvelles campagnes de solidarité avec les antifascistes espagnols, jusqu’à la fin de la dictature franquiste.
Notes de bas de page
1 Vigreux Jean, Histoire du Front populaire. L’échappée belle, Paris, Tallandier, 2016, 368 p.
2 Brodiez Axelle, « Le rôle structurant des guerres dans la genèse de l’humanitaire communiste », Quatrième journée Guerre et médecine, 12 mai 2007, Paris. Voir aussi Brodiez Axelle, Le Secours Populaire Français 1945-2000. Du communisme à l’humanitaire, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, coll. « Nouveaux débats », 2006.
3 Fonds du Komintern (notamment les archives du SRI et du Comité Mondial des Femmes contre la Guerre et le Fascisme) en ligne sur le portail numérique Pandor, journal La Défense (organe du Secours rouge puis du Secours populaire) conservé à la bibliothèque La Contemporaine, archives de la surveillance policière aux Archives nationales, fonds d’archives personnelles, ou encore le film L’Espagne vivra d’Henri Cartier-Bresson, commandé par le Secours populaire en 1938, aujourd’hui conservé par Ciné-Archives.
4 Brochure Dix ans de SRI, 1932.
5 Zetkin Clara (présidente du SRI de 1925 jusqu’à sa mort en 1933) et Stassova Elena (élue vice-présidente du SRI en 1927 et présidente de 1933 à 1937).
6 Il n’en est par exemple pas de même en Espagne, voir Branciforte Laura, El Socorro Rojo Internacional en España (1923-1939). Relatos de la solidaridad antifascista, Madrid, Biblioteca Nueva, 2011.
7 La Contemporaine, Fonds Gabrielle Duchêne, F delta Res 331.
8 Par exemple, le procès-verbal de la réunion de la commission coloniale centrale du 6 juin 1932, qui donne la liste des personnes présentes, mentionne simplement la participation d’« une camarade femme », sans la nommer (RGASPI, 539/3/1213).
9 Malgré l’absence de données chiffrées sur les effectifs féminins nationaux, le nombre de déléguées (34 sur 372) au congrès de la région parisienne en 1933 nous donne une indication. « Au 7e Congrès de la région parisienne du SRI » (La Défense, 10 novembre 1933).
10 Certaines sections reprennent aussi des noms de figures féminines antifascistes, comme la section Pasionaria au Blanc-Mesnil. À l’occasion du 8 mars 1937, le Secours rouge incite à créer de nouvelles sections du nom d’Anna Pauker, emprisonnée à Bucarest ou de Martha Klauss, en détention en Allemagne et dont le mari a été assassiné. Liselotte Hermann, guillotinée par les nazis le 20 juin 1938, ainsi que d’autres figures féminines du mouvement révolutionnaire (Jeanne Labourbe, Louise Michel) donneront également leur nom à des sections.
11 Une cinquantaine de militantes de la section française du Secours rouge sont présentes lors du rassemblement de fondation du CMF (La Défense, 10 août 1934).
12 RGASPI, 543/2/32, Situation de la section française du Comité mondial des femmes, novembre 1938.
13 Skoutelsky Rémi, L’Espoir guidait leurs pas, Paris, Grasset, 1998, p. 164.
14 Maitron, notice biographique de Thérèse Chassaing.
15 « Le “Cabo-Palos” et son départ inoubliable du port marseillais », La Défense, 16 octobre 1963.
16 « Agnès Dumay est tombée à Madrid », La Défense, 11 novembre 1938. Zyromski Jean, « La conférence nationale de solidarité des 1er, 2 et 3 novembre », La Défense, 2 décembre 1938.
17 « Deux admirables femmes espagnoles vous parlent », La Défense, 3 décembre 1937.
18 Fussinger Catherine, « Solidarité avec l’Espagne républicaine : quelle division sexuelle du travail ? », in Cerutti Mauro, Guex Sébastien et Huber Peter (dir.), La Suisse et l’Espagne de la République à Franco (1936-1946) : relations officielles, solidarités de gauche, rapports économiques, Antipodes, 2001, p. 303-330.
19 La Défense, 16 et 23 octobre, 13 et 20 novembre 1936.
20 Le 6 mai 1937, une délégation du Comité mondial des femmes, conduite par Gabrielle Duchêne, se rend à la Présidence du Conseil pour remettre une protestation à Léon Blum, suite au bombardement de Guernica et pour demander l’évacuation des femmes et des enfants de Bilbao (La Défense, 7 mai 1937).
21 Une délégation, composée notamment de Gabrielle Duchêne et de Bernadette Cattanéo, se rend à Genève les 27 et 28 mai 1937 (La Défense, 4 juin 1937).
22 Chauvet Jean, « Du lait pour les enfants ! », La Défense, 12 novembre 1937 ; La Défense, 7 octobre 1938 ; « Ménagères ! Les 19 et 20 novembre », La Défense, 18 novembre 1938.
23 « Envoyez des vêtements chauds. Femmes, tricotez-en ! », La Défense, 9 octobre 1936. Voir aussi La Défense des 14 et 21 janvier 1938.
24 À l’instar du Comité des femmes de Marseille : Jean Chauvet, « Tandis qu’à Marseille et dans tout le Sud-Est on tricote, on emballe, on quête », La Défense, 25 septembre 1936.
25 Skoutelsky Rémi, L’Espoir guidait leurs pas, op. cit., p. 208-211.
26 Lire notamment les reportages de Lydia Lambert, « Parmi les familles des volontaires de la colonne internationale », La Défense, 6 janvier au 5 février 1937.
27 Keren Célia, L’évacuation et l’accueil des enfants espagnols en France : cartographie d’une mobilisation transnationale (1936-1940), thèse de doctorat, EHESS, 2014.
28 Ibid., p. 72.
29 « Inauguration de la colonie enfantine espagnole », La Défense, 10 décembre 1937 ; « Le Noël des enfants de Goussainville », La Défense, 13 janvier 1939.
30 Landy Wanda, « Au secours des enfants basques ! », La Défense, 7 mai 1937 ; Rabaté Maria, « Nous sauverons les enfants d’Espagne », La Défense, 10 septembre 1937 ; « Accueillons les petits Espagnols dans nos foyers », La Défense, 3 février 1939.
31 « Bouches-du-Rhône. Comité départemental », La Défense, 4 juin 1937 ; « Cinq mille réfugiés basques débarquent à Saint-Nazaire », La Défense, 23 juillet 1937.
32 Par exemple en Tunisie : Planque Édouard, « Avec le Secours Populaire et les syndicats, unis, la population tunisienne vient en aide aux réfugiés espagnols », La Défense, 9 juin 1939.
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